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Bernard Palissy

Bernard Palissy, probablement nĂ© Ă  Saint-Avit (hameau de Lacapelle-Biron) vers 1510 et mort Ă  Paris, Ă  la Bastille en 1589 ou 1590, est un potier, Ă©mailleur, peintre, artisan verrier, Ă©crivain et savant français[1]. Il appartient Ă  l'École française de la Renaissance.

Bernard Palissy
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La majeure partie de son Ɠuvre est exposĂ©e au musĂ©e national de la Renaissance du chĂąteau d'Écouen.

Biographie

Plat rustique aux reptiles et Ă©crevisses, Bernard Palissy, 1550.

Autodidacte issu d'une famille modeste – son pĂšre Ă©tait peintre sur verre – il se vantait de ne parler « ni grec, ni latin ».

En 1539, aprÚs avoir appris le métier de son pÚre et voyagé, il s'établit à Saintes, se marie, et entame ses célÚbres recherches sur l'émail blanc, qu'il arrive à mettre au point progressivement à partir de 1545.

En 1546, il se convertit au protestantisme[2] - [3]. ProtĂ©gĂ© successivement par la famille de Pons, par Michelle de Saubonne, puis Antoinette d'Aubeterre, dames de Soubise, il se lie avec le prĂȘcheur Philibert Hamelin. En 1548, il devient le protĂ©gĂ© du connĂ©table Anne de Montmorency qu'il suit Ă  Ecouen.

Vers 1555, il séjourne à Fontenay-le-Comte et se lie avec le sénéchal Michel Tiraqueau, fils du juriste[4].

En 1557, il rĂ©side de nouveau Ă  Saintes, oĂč il a pour pasteur Charles de Clermont, dit La Fontaine ; ce dernier, qui succĂ©dait Ă  Philibert Hamelin, pasteur formĂ© Ă  GenĂšve, allait devenir le premier pasteur de Marennes[5].

En 1559, l'Ă©dit contre les protestants, signĂ© Ă  Écouen par Henri II, auquel Palissy avait offert de nombreuses Ɠuvres, le mĂšne en prison Ă  Saintes. Son incarcĂ©ration soulĂšve une vague de protestations, alliant Louis Ier de Bourbon-CondĂ©, le seigneur Guy de Chabot, baron de Jarnac, Antoine de Pons, le comte de la Rochefoucaud, François III.

En 1563, il est transfĂ©rĂ© Ă  Bordeaux et son atelier est profanĂ© ; il est sauvĂ© de la prison par l'action du connĂ©table de Montmorency, son protecteur, qui prĂ©sente promptement un placet Ă  la Reine-mĂšre, et obtient du roi l'ordre de lui rendre la libertĂ©[6]. Sans lui, Palissy ne serait sorti de prison que pour marcher au supplice. La mĂȘme annĂ©e, il fait imprimer sa Recepte vĂ©ritable Ă  La Rochelle.

À partir de fin 1566 il travaille Ă  la rĂ©alisation d'une « grotte rustique » Ă  Paris, d'abord pour le ConnĂ©table, puis pour Catherine de MĂ©dicis, aux Tuileries. Deux de ses fils l'aident dans cette Ɠuvre.

En 1572, protĂ©gĂ© de Catherine de MĂ©dicis, il ne survit Ă  la Saint-BarthĂ©lemy qu'en se rĂ©fugiant Ă  Sedan. De retour Ă  Paris en 1574, il y donne l'annĂ©e suivante des cours scientifiques et fait placarder des affiches Ă  tous les carrefours pour annoncer leur commencement au CarĂȘme[7]. Ses confĂ©rences portent sur les eaux et les fontaines, les mĂ©taux, contre l'alchimie, contre l'or potable recommandĂ© par Roch le Baillif, pour l'antimoine, Ă  propos de l'arc-en-ciel. Il a alors pour disciple Guy Patin.

En dĂ©cembre 1586 il est arrĂȘtĂ© comme huguenot, sur ordre de la Ligue et condamnĂ© au bannissement en juin 1587, mais il reste Ă  Paris.

ArrĂȘtĂ© Ă  nouveau en mai 1588, il est condamnĂ© Ă  mort, va en appel et voit sa peine commuĂ©e en prison Ă  vie. EmprisonnĂ© d'abord Ă  la Conciergerie, il meurt Ă  la Bastille en 1589 (ou 1590 ?), « de faim, de froid et de mauvais traitements ».

Il était marié et pÚre de six enfants, trois garçons et trois filles.

CĂ©ramiste

À partir de 1530, cet autodidacte Ă©tudie la technique de cuisson des Ă©maux. « Peintre sur verre et faĂŻence », un mĂ©tier appris auprĂšs de son pĂšre, il compose de nombreux vitraux.

« Il me fut montré une coupe de terre, tournée et émaillée d'une telle beauté, que dÚs lors j'entrais en dispute avec ma propre pensée[8]. »

— Bernard Palissy

La découverte d'une coupe de céramique émaillée, d'un superbe blanc, dans la collection d'un grand seigneur, lui cause une telle surprise qu'il décide de découvrir le secret de sa fabrication[8]. Certains historiens ont supposé que cette piÚce de céramique blanche était une majolique italienne, il pourrait en effet s'agir d'une belle coupe ramenée d'Italie par son ami Antoine de Pons, ambassadeur à Ferrare, en Italie[9]. Il pourrait également s'agir de porcelaine chinoise, déjà fort prisée par les amateurs de belles choses[9]. Il est également possible qu'il s'agisse de faïence de Saint-Porchaire[10]. Ignorant sa nature, sa composition et ses procédés de fabrication, il va alors s'acharner à percer le secret de la composition de cet émail blanc qui, disait-on, était la source des couleurs[8].

Bernard Palissy dans Vies des grands personnages de l'Occident, c.1870, New-York, MET (art japonais, anonyme). Cette estampe japonaise dĂ©peint la scĂšne oĂč Palissy fut contraint de brĂ»ler ses meubles.

Dans les poteries proches de La Chapelle-des-Pots, il acquiert les bases de la poterie traditionnelle saintongeaise. De 1536 à 1556, il consacre vingt ans de sa vie à tenter de reproduire la glaçure de la coupe qu'il avait vue ; qui ne connaßt l'histoire de Palissy, à court de bois, brûlant ses tables et son plancher pour y parvenir ?

« Le bois m'ayant failli, je fus contraint brusler les estapes qui soustenayent les tailles de mon jardin, lesquelles estant bruslées je fus contraint brusler les tables et plancher de la maison[11]. »

— Bernard Palissy

C'est en 1555, aprÚs une vingtaine d'années d'épreuves physiques et morales, endurant les reproches de sa femme et les moqueries de ses voisins, qu'il peut couvrir ses poteries d'un émail jaspé : le seul qui fasse le vrai mérite de ses ouvrages de terre.

S'il échoue cependant à découvrir le secret de la porcelaine chinoise, il innove en adaptant à la céramique le goût des grottes importé d'Italie vers le milieu du XVIe siÚcle. Ses piÚces les plus connues sont des vases, statuettes, bassins, plats, ustensiles divers qu'il nomme ses rustiques figulines. Ces céramiques, évolution décorative de la céramique vernissée populaire, incluent des fruits, des feuilles ou des reptiles dans leurs décors naturalistes en relief. Elles resteront définitivement associées à son nom.

Ces travaux ont déjà attiré localement l'attention quand, en 1548, le connétable Anne de Montmorency est envoyé en Saintonge pour mater une révolte contre la gabelle[12].

DĂ©couvrant les talents de Palissy, Anne de Montmorency, grand esthĂšte, le fait travailler Ă  la dĂ©coration du chĂąteau d'Écouen, en cours de construction, et le protĂšge comme de nombreux autres artistes tels que Jean Goujon et Masseot Abaquesne.

ƒuvre cĂ©ramique

Bassin « rustique », musĂ©e du Louvre, Paris. Une piĂšce semblable est conservĂ©e au chĂąteau d'Écouen.
Musée du Louvre
Vaisselle
  • Bassin « rustique » ornĂ© d'un mĂ©daillon reprĂ©sentant Diane et Callisto et Proserpine et Pluton. Atelier de Bernard Palissy (1560 env.).
  • RĂ©cipient : L'Enfance de Bacchus (1580 env.).
  • Le Christ lavant les pieds de Simon Pierre (1580 env.).
Sculptures (Ă  partir de 1580 env.)
  • Porte-lumiĂšre reprĂ©sentant un jeune homme en buste.
  • Porte-lumiĂšre en forme de chimĂšre.
Musée national de la Renaissance
  • Tous les objets appartenant Ă  l’atelier parisien de Palissy ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s en 1987 au chĂąteau d'Écouen, afin qu’un inventaire complet en soit Ă©tabli avant leur prĂ©sentation au public dans une des salles du chĂąteau.

Homme de science

Fac-similé de la signature de Bernard Palissy.

Tout au long de ces persécutions, il subsiste grùce à son activité d'arpenteur-géomÚtre. Il effectue notamment le relevé des marais salants de Saintonge en 1543 et dessine le parc du chùteau de Troissereux.

Bernard Palissy possĂ©da un cabinet de curiositĂ©s qu’il mentionne dans sa dĂ©dicace au "Sire Anthoine de Ponts" au dĂ©but de Discours admirables de la nature des eaux et fontaines ... (1580)[n 1]: il l’avait constituĂ© afin de rĂ©unir des preuves des faits qu’il dĂ©fendait au sujet notamment des fossiles, qui Ă©taient, selon lui, des dĂ©bris d’animaux. On peut noter aussi qu’il oppose son approche en contact direct avec la rĂ©alitĂ© Ă©tudiĂ©e Ă  celle des « philosophes » reconnus qui trouvaient leur science dans des livres Ă©crits en latin[n 2].

Plus loin, il indique avoir pratiquĂ©, pour faire avancer la science, une mĂ©thode par dĂ©bat contradictoire : il avait invitĂ© dans son cabinet les scientifiques les plus prestigieux, et les avait mĂȘme poussĂ©s Ă  lui fournir des contre-arguments en leur faisant payer l'entrĂ©e[n 3] !

Enfin, il forme le vƓu que les livres scientifiques soient rĂ©digĂ©s en français ou traduits en français pour ĂȘtre plus accessibles[n 4].

Écrits

  • Architecture et ordonnance de la grotte rustique de Monseigneur le duc de Montmorency, 1562. Il est probable que cette grotte, Ă©bauchĂ©e, ne fut jamais terminĂ©e.
  • Recepte vĂ©ritable par laquelle tous les hommes de la France pourront apprendre Ă  multiplier et augmenter leurs thrĂ©sors : Item ceux qui n'ont jamais eu cognaissance des lettres pourront apprendre une philosophie nĂ©cessaire Ă  tous les habitans de la terre. Item en ce livre est contenu le dessein d'un jardin dĂ©lectable. Item le dessein et ordonnance d'une ville de forteresse la plus imprenable qu'homme ouyt jamais parler, La Rochelle, (lire en ligne).
  • Discours admirable de la nature des eaux et fontaines tant naturelles qu'artificielles, Paris, 1580 (lire en ligne). Ce mĂ©moire sera reconnu comme pertinent quant au cycle de l'eau et de l'alimentation des sources par les pluies.
  • Dans L’Art de terre, il consigne sa longue lutte pour la fabrication d'un Ă©mail français (les Italiens maĂźtrisant dĂ©jĂ  parfaitement ce savoir-faire) sans pourtant ne dĂ©voiler rien de sa technique

  • Il travaille Ă©galement au rĂŽle des sels minĂ©raux dans la vie vĂ©gĂ©tale et Ă  l'Ă©tude des coquilles fossiles (plusieurs ouvrages sur les fossiles).

Postérité

Cruche, 1580-1600, suiveur de Bernard Palissy, Victoria and Albert Museum. Cette piĂšce spectaculaire, attribuĂ©e initialement Ă  Palissy, fut acquise par le musĂ©e en 1860, au moment oĂč l'engouement pour l'artiste atteignait des sommets.

Sa vie gĂ©niale et tumultueuse est Ă  l'origine d'un vĂ©ritable « mythe palissĂ©en ». Les LumiĂšres et les rĂ©volutionnaires verront en lui le type mĂȘme « du gĂ©nie persĂ©cutĂ© par l'Église ».

Si Palissy est mentionné dans de nombreux documents du XVIe siÚcle, aucun de ses confrÚres, scientifiques et artisans, n'a formulé un quelconque avis sur son travail. Pourtant, sa légende naßt presque dÚs sa disparition et est dramatisée par des chroniqueurs contemporains aussi éminents qu'Agrippa d'Aubigné.

plat de poissons par Auguste Chauvigné (1829-1904), Tours. Faïence émaillée, exposée au musée des arts décoratifs de Paris
Postérité du style Palissy : plat de poissons par Auguste Chauvigné (1829-1904), Tours. Faïence émaillée, musée des arts décoratifs de Paris.

Au XVIIe siÚcle, Palissy est connu comme le « paysan du Saintonge » et ses connaissances en hydrologie ou en agriculture semblent surpasser celles des savants de l'époque. Ses écrits sont cependant censurés.

Il faut attendre le XVIIIe siĂšcle pour les voir rĂ©Ă©ditĂ©s, loin de faiblir, cet engouement va en augmentant ; ainsi, en 1777, BarthĂ©lemy Faujas de Saint-Fond, gĂ©ologue et volcanologue, publia les ƒuvres de Bernard Palissy, revues sur les exemplaires de la BibliothĂšque du Roi.

Au XIXe siĂšcle, il inspire Ă  Balzac la figure de Balthazar ClaĂ«s dans La Recherche de l'absolu. Le XIXe siĂšcle donne Ă  Palissy une dimension imposante et amorce mĂȘme la naissance d’un vĂ©ritable culte. Son art connaĂźt un prodigieux regain d’intĂ©rĂȘt et un trouve des artistes nĂ©o-palissĂ©ens tels que Charles Avisseau et Auguste ChauvignĂ© Ă  Tours, Georges Pull et Victor Barbizet Ă  Paris, Alfred Renoleau Ă  AngoulĂȘme, et par l’intĂ©rĂȘt des grands collectionneurs europĂ©ens.
À l'Ă©tranger de nombreuses productions s'inspirent de son style naturaliste exubĂ©rant, comme les cĂ©ramiques d'AntĂłnio Alves Cunha (1856-1941) Ă  Caldas da Rainha (Portugal).

À titre d'exemple la collection du baron de La Villestreux comprenait alors un « plat Ă  reptiles » ovale Ă  dĂ©cor vert sur fond jaspĂ© (lithographie couleurs de Lemercier, s.d. - arch. pers.) Ă  rapprocher du plat datĂ© de 1550 et du bassin reproduits sur cette page.

Réparations, copies et contrefaçons

« La renommĂ©e des Ɠuvres de Palissy leur fit subir l'imitation et la contrefaçon, d'autant plus que les formes ainsi que les matrices originales, Ă  l'aide desquelles les fils et successeurs de l'inventeur continuĂšrent Ă  travailler, s'usĂšrent et donnĂšrent des exemplaires empĂątĂ©s (...) les imitations se continuent pendant tout le dix-septiĂšme siĂšcle, pour reprendre au dix-neuviĂšme (... ). À l'Ă©poque oĂč les Palissy furent recherchĂ©s, des artisans improvisĂ©s rĂ©parateurs modelĂšrent des cols, des anses et des pieds dans (sa) maniĂšre, pour remettre Ă  neuf de nombreuses piĂšces authentiques, sans se rendre compte que les tons dont ils couvraient les parties rĂ©parĂ©es Ă©taient, pour un grand nombre, de pure fantaisie, Palissy n'ayant guĂšre employĂ© que quatre tons : le bleu de cobalt, le vert de cuivre, le violet de manganĂšse et le jaune de fer. Pull l'imita d'une façon tellement remarquable que ses premiĂšres copies furent vendues Ă  des prix trĂšs Ă©levĂ©s comme fayences originales (...). Le pĂšre Porthiot Ă©tait le plus cĂ©lĂšbre vieillisseur de cĂ©ramique française et Ă©trangĂšre; il imitait admirablement les Palissy et avait en outre vieilli plus de quatre mille assiettes, vases, etc. Sa fortune fut estimĂ©e Ă  plus de 300 000 francs[13]. »

En 2009, la figure de Palissy est évoquée par les personnages du roman de la romanciÚre britannique A. S. Byatt, The Children's Book.

Au XXe siÚcle, le « style Palissy » s'adapte, à partir de 1920, aux tendances contemporaines des Art nouveau et Art déco.

Hommages

Statue de Bernard Palissy, square FĂ©lix-Desruelles (Paris).

Une douzaine d'Ă©tablissements portent le nom de Bernard Palissy :

Une rue porte son nom Ă  Tarbes, dans le 6e arrondissement de Paris ainsi qu'Ă  Tours et Ă  Limoges.

Une avenue porte son nom dans la ville de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine)

La Base Palissy, base de données sur le patrimoine mobilier de la France, créée en 1989, porte son nom.

Musées

Bassin en forme de nacelle, Fin du XVIe siÚcle, Terre cuite à glaçure plombifÚre de grand feu, musée des beaux-arts de Lyon

Notes et références

Notes

  1. ƒuvres complĂštes avec des notes et une notice historique par P. A. Cap, Paris: Dubochet et Cie, 1844, p. 130 : « Tels liures pernicieux [ceux des alchimistes] m'ont causĂ© gratter le terre l’espace de quarante ans, et foĂŒiller les entrailles d'icelle, Ă  ïŹn de connoistre les choses qu’elle produit dans soy, et par tel moyen i’ay trouuĂ© grace deuant Dieu, qui m’a fait connoistre des secrets qui ont estĂ© iusques Ă  present inconnuz aux hommes, voire aux plus doctes, comme l'on pourra connoistre par mes escrits contenuz en ce liure, ie sçay bien qu'aucuns se moqueront, en disant qu’il est impossible qu’vn homme destituĂ© de la langue Latine puisse auoir intelligence des choses naturelles; et diront que c’est Ă  moy vne grande temeritĂ© d’escrire contre l'opinion de tant de Philosophes fameux et anciens, lesquels ont escrit des effects naturels, et rempli toute la terre de sagesse. Ie sçay aussi qu’autres iugeront selon l'exterieur, disans que ie ne suis qu'un pauure artisan : et par tels propos voudront faire trouuer mauuais mes escrits. A la veritĂ© il y a des choses en mon liure qui seront difficiles Ă  croire aux ignorans. Nonobstant toutes ces considerations, ie n’ay laissĂ© de poursuyure mon entreprise, et pour couper broche Ă  toutes calomnies et embusches, i'ay dressĂ© vn cabinet auquel i’ay mis plusieurs choses admirables et monstrueuses, que i'ay tirees de la matrice de la terre, lesquelles rendent tesmoignage certain de ce que ie dis, et ne se trouuera homme qui ne soit contraint confesser iceux veritables, apres qu’il aura veu les choses que i’ay prĂ©parees en mon cabinet, pour rendre certains tous ceux qui ne voudroyent autrement adiouster foy Ă  mes escrits. S'il venoit d’auenture quelque grosse teste, qui voulut ignorer les preuues mises en mon cabinet, ie ne demanderois autre iugement que le vostre, lequel est suffisant pour conuaincre et renuerser toutes les opinions de ceux qui y voudroyent contredire. »
  2. Voir son dialogue entre ThĂ©orique et Pratique : "THEORIQUE Et oĂč est ce que tu as trouuĂ© cela par escript, ou bien di moy en quelle escole as tu estĂ©, oĂč tu puisses auoir entendu ce que tu dis? PRATIQUE Ie n’ay point eu d’autre liure que le ciel et la terre, lequel est conneu de tous, et est donnĂ© a tous de connoistre et lire ce beau liure." Ibid, p. 263-4
  3. "...ie m’auisay de faire mettre des affiches par les carrefours de Paris, aïŹn d’assembler les plus doctes medecins et autres, ausquels ie promettois monstrer en trois leçons tout ce que i’auois conneu des fontaines, pierres, metaux et autres natures. Et afin qu’il ne si trouuast que des plus doctes et des plus curieux, ie mis en mes afïŹches que nul ni entroit qu'il ne baillast vn escu Ă  l’entrĂ©e desdites leçons, et cela faisoy-ie en partie pour voir si par le moyen de mes auditeurs ie pourrois tirer quelque contradiction, qui eust plus d’asseurance de vĂ©ritĂ© que non pas les preuues que ie mettois en auant: sçachant bien que si ie mentois, il y en auroit de Grecs et Latins qui me resisteroyent en face, et qui ne m'espargneroyent point ..." ibid., p. 269
  4. "Or i’ay veu autrefois un liure que Cardon avoit fait imprimer des subtililez, oĂč il traite de la cause pourquoy il se trouue grand nombre de coquilles petrifiĂ©es iusques au sommet des montagnes et mesme dans les rochers: ie fus fort aise de voir vne faute si lourde pour auoir occasion de contredire vn homme tant estimĂ© : d'autre costĂ© i’estois faschĂ© de ce que les liures des autres philosophes n’estoyent traduits en François, comme cestuy lĂ , pour voir si d'auenture i’eusse peu contredire comme ie contredis Ă  Cardan sur le fait des coquilles lapifiĂ©es." Ibid, p. 272

Références

  1. Notice autorité de la BnF. Une erreur, selon Louis Audiat, le fait naßtre au lieu-dit Saint-Avit prÚs de Lacapelle-Biron (Lot-et-Garonne) [lire en ligne (page consultée le 01/02/2012)].
  2. « Bernard Palissy (1510-1590) », sur Musée protestant (consulté le )
  3. Louis Audiat, Bernard Palissy : Ă©tude sur sa vie et ses travaux, Didier et Cie, (lire en ligne)
  4. Louis Audiat, Bernard Palissy : Ă©tude sur sa vie et ses travaux, Didier et Cie, (lire en ligne)
  5. F. de Vaux-de-Foletier, Histoire d'Aunis et de Saintonge, Princi NĂ©guer, 2000, p. 66.
  6. Bernard Palissy :Les Ɠuvres de Bernard Palissy publiĂ©es d'aprĂšs les textes originaux., p. XV.
  7. Bernard Palissy : Ă©tude sur sa vie et ses travaux p. 350.
  8. Viennet 2010, p. 26.
  9. Viennet 2010, p. 25-26.
  10. Thierry CrĂ©pin-Leblond, « La cĂ©ramique de Saint-Porchaire », TechnĂš. La science au service de l’histoire de l’art et de la prĂ©servation des biens culturels, no 47,‎ , p. 48–50 (ISSN 1254-7867, DOI 10.4000/techne.1484, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. Viennet 2010, p. 27.
  12. La révolte des Pitauds. Source : Paul Lienhardt, Nouvelles de la Cause, no 462, avril-mai-juin 2010.
  13. Édouard Rouveyre Les Fayences de Bernard Palissy, dans Analyse et comprĂ©hension des Ɠuvres et objets d'art...etc., (Paris, Rey, 1925, pp. 25 Ă  56, ill.)
  14. Luc Desbenoit, « L'inconnu de Saint-Avit », Télérama, no 2380, 23 août 1995, p. 24-25.

Voir aussi

Bibliographie

Articles
  • Jules MommĂ©ja, Bernard Palissy agenais, p. 481-509, Revue de l'Agenais, annĂ©e 1908, tome 35 (lire en ligne)
  • Philippe Lauzun, Nouveaux documents prĂ©cis sur le lieu d'origine de Bernard Palissy, p. 374-376, Revue de l'Agenais, 1913, tome 40 (lire en ligne)
  • Docteur Capdeville, Bernard Palissy hydrologue, p. 30-36, Revue de l'Agenais, annĂ©e 1923, tome 50 (lire en ligne)
  • (en + fr) Jean-Claude Plaziat, « Bernard Palissy (1510-1590), prĂšs de trois siĂšcles de malentendus de la part des gĂ©ologues qu'il convient de dissiper Ă  l'occasion de son 500e anniversaire », Travaux du ComitĂ© français d'Histoire de la gĂ©ologie, ComitĂ© français d'histoire de la gĂ©ologie, t. 24,‎ (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
Ouvrages modernes
  • M.-J. Ballot, La CĂ©ramique française au musĂ©e du Louvre : Bernard Palissy et les fabriques du XVIe siĂšcle » (Paris, 1924);
  • M. Latier, FaĂŻences et faĂŻenciers d’AngoulĂȘme de 1748 Ă  1914 (Bordeaux, 1971);
  • A. Gibbon, CĂ©ramiques de Bernard Palissy (1986);
  • M. ThaurĂ©, « Bernard Palissy. Le savant derriĂšre le mythe » in Aventures scientifiques. Savants en Poitou-Charentes du XVIe au XXe siĂšcle (Poitiers, Les Ă©ditions de l’ActualitĂ© Poitou-Charentes, 1995, p. 160-171 (ISBN 2-911320-00-X));
  • L. Amico, À la recherche du paradis terrestre ; Bernard Palissy et ses continuateurs, (Paris, 1996);
  • M. Lecoq, « Le Jardin de la Sagesse de Bernard Palissy » in Histoire des jardins, de la Renaissance Ă  nos jours (Paris (Milan), Flammarion (Electra), 2002 (1990), p. 65–73
  • Jean-Pierre Poirier, Bernard Palissy : Le Secret des Ă©maux (Pygmalion, 2008); (ISBN 2756400874)
  • [Viennet 2010] Christine Viennet, Bernard Palissy et ses suiveurs du XVIe siĂšcle Ă  nos jours : hymne Ă  la nature, Dijon, Faton, , 299 p. (ISBN 978-2-87844-132-1 et 2-87844-132-X, OCLC 693144569, lire en ligne)
  • P. Gascar, "Les secrets de maĂźtre Bernard", Gallimard, 1980.
Ouvrages anciens
  • Agrippa d'AubignĂ©, Histoire universelle (1616);
  • Samuel Smiles, Self-Help(Londres, 1859);
  • B. Fillon, L’Art de terre chez les Poitevins (Niort, Clouzot, 1864);
  • Bernard Palissy, Discours admirables (rĂ©Ă©d. 1961);
  • Louis Audia, Bernard Palissy, 1868
  • DĂ©sirĂ© Leroux, La Vie de Bernard Palissy, HonorĂ© Champion, Paris, 1927


Catalogues d’exposition
  • Bernard Palissy, mythe et rĂ©alitĂ© (exposition, 1990);
  • Une orfĂšvrerie de la terre, Bernard Palissy et la cĂ©ramique de Saint-Porchaire (musĂ©e national de la Renaissance, chĂąteau d’Écouen, 24 septembre 1997 - 12 janvier 1998)

Articles connexes

Liens externes

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