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Bataillon de marche n° 11

Le bataillon de marche no 11 (BM 11) est une unité des forces françaises libres, formée de soldats de l'Afrique française libre. Créé en 1941, le BM 11 combat pendant la Seconde Guerre mondiale en Italie et en France jusqu'en 1945.

Historique

Le bataillon est créé à Damas le , à partir de cadres du bataillon de marche n° 1 (BM 1), de tirailleurs sénégalais d'Afrique-Occidentale française alors en garnison au Levant et d'évadés de France[1] - [2].

En février, le bataillon est victime de plusieurs actes de rébellion parmi les tirailleurs : désertions, tirailleurs ouvrant le feu sur des militaires syriens ou français, refus d'obéir[3] - [4]. Les enquêtes pointent le bas moral des Africains, loin de leur pays d'origine et, selon certains rapports français, travaillés par des agents anticolonialistes musulmans[3].

Le BM 11 est rattaché à la 1re brigade de la 2e division légère d'infanterie. Cette division est réorganisée sous le nom de 2e brigade française libre en avril 1942[5].

Séparé du reste de la brigade et renforcé de la 23e compagnie nord-africaine, le bataillon forme le noyau du « groupement Bavière », chargé de se faire passer pour une grande unité fictive (noms de code « Lion » et « Dencol ») en route pour attaquer l'oasis de Jalo en marge de la bataille de Gazala. Partie de Giarabub le , elle fait demi-tour quatre jour plus tard. Pour éviter d'être encerclée, la colonne revient en Égypte par la dépression de Qattara, réputée infranchissable[6] - [7] - [8] - [9].

RĂ©uni Ă  la 2e brigade, le BM 11 participe en octobre-novembre 1942 Ă  la Seconde bataille d'El Alamein avec la 50e division d'infanterie britannique[1]. DĂ©but 1943, un dĂ©tachement de 40 hommes du bataillon mène un coup de main sur une position allemande dans le Djebel Zaghouan. Il ramène une cinquantaine de prisonniers en ne dĂ©plorant que sept blessĂ©s[2].

En février 1943, la 2e brigade à laquelle appartient le BM 11 cesse d'être indépendante et devient une des trois brigades de la 1re division française libre (1re DFL). Cette division est déployée en avril au sein du corps expéditionnaire français en Italie. Entre le et le , le BM 11 participe aux assauts sur la ligne Gustave, au prix de cent morts. Le premier combat est compliqué pour le bataillon, dont les officiers manquent d'expérience[2]. Une section se débande après la mise hors de combat de ses cadres[10]. L'unité gagne cependant en expérience très rapidement. Des renforts du 16e régiment de tirailleurs sénégalais (en garnison à Casablanca) comblent les rangs[2].

Le bataillon participe en août au débarquement de Provence et à la bataille de Toulon. En septembre-octobre 1944, le bataillon est « blanchi » : les tirailleurs africains sont remplacés par des FFI français. Le bataillon passe alors à la 1re brigade de la 1re DFL, permutant avec le 22e bataillon de marche nord-africain[2].

Le bataillon combat lors de l'opération Nordwind, où les ex-FFI inexpérimentés ne parviennent pas le à dégager le bataillon de marche n° 24 encerclé par la brigade blindée Feldherrnhalle. Après cette bataille, le BM 11 passe à la 4e brigade de la 1re DFL[2].

Le dernier combat du BM 11 a lieu, au sein de la 1re DFL, dans la bataille de l'Authion[2].

Le , le BM 11 devient un bataillon du 1er régiment d'infanterie coloniale, créé à partir de la 4e BFL[2].

Le BM 11 est cité à l'ordre de l'armée en septembre 1945.

Insigne

L'insigne du bataillon est une reprise de celui du BM 1, portant un tête de soldat africain balafré sur l'ancre des troupes coloniales et la croix de Lorraine des FFL[2]. Le premier modèle d'insigne tiré à Damas en 1941 garde en pointe l'inscription « AEF » (Afrique-Équatoriale française) de l'insigne du BM 1 mais cette inscription est rapidement remplacée par « AFL » (Afrique française libre) car les tirailleurs du BM 11 sont majoritairement des Mossis d'Afrique-Occidentale. L'insigne est ensuite produit au Caire en 1942-1943 puis à Lyon à partir de 1944[1].

Personnalités ayant servi au bataillon

Unité de combat de la France libre, le BM 11 a compté dans ses rangs un certain nombre de compagnons de la Libération :

Références

  1. Le Marec 1994, p. 40.
  2. Didier Corbonnois, « Le bataillon de marche no 11, 1941-1945 », Militaria Magazine, no 226,‎ , p. 48-55.
  3. Fargettas 2012, p. 81.
  4. Fargettas 2012, p. 281.
  5. Le Marec 1994, p. 32.
  6. Vincent, Spivak et LĂ©oni 1983, p. 194.
  7. « De Bir-Hacheim à El-Alamein », dans L’Épopée de la 1ER DFL par ceux qui en étaient, coll. « Cahier » (no 10), (lire en ligne), p. III.
  8. Henri-Christian Frizza, « L’opération « Glamour »… ou la brigade fantôme », Revue de la France libre, no 278,‎ (lire en ligne).
  9. David Klugman, « L’impossible traversée de la dépression de Qattara », Revue de la France libre, no 258,‎ (lire en ligne).
  10. Fargettas 2012, p. 198.

Bibliographie

  • Jean-NoĂ«l Vincent, Marcel Spivak et Armand LĂ©oni, Les forces françaises dans la lutte contre l'Axe en Afrique: Les Forces françaises libres en Afrique, 1940-1943, Ministère de la dĂ©fense, Etat-major de l'ArmĂ©e de terre, Service historique, (ISBN 978-2-86323-017-6, lire en ligne)
  • Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0367-6, lire en ligne).
  • Julien Fargettas, Les tirailleurs sĂ©nĂ©galais : les soldats noirs entre lĂ©gendes et rĂ©alitĂ©s, 1939-1945, Paris, Tallandier, , 381 p. (ISBN 978-2-84734-854-5 et 2-84734-854-9, OCLC 779738622, lire en ligne).

Voir aussi

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