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Basol

Basol est une base de donnĂ©es française qui, sous l’égide du ministère de l'Écologie, rĂ©colte et conserve la mĂ©moire de plusieurs milliers de « sites et sols polluĂ©s (SSP) ou potentiellement polluĂ©s appelant une action des pouvoirs publics, Ă  titre prĂ©ventif ou curatif ». En juillet 2018, 6 838 sites sont recensĂ©s dans cette base de donnĂ©es[1].

Objectif

Avec son passé industriel, la France, comme d'autres pays européens, recense de nombreux sites et sols pollués. La pollution locale des sols et des eaux est susceptible de provoquer une nuisance ou un risque pérenne pour les personnes ou l’environnement sur ces sites. C’est pourquoi le ministère de l'Écologie inventorie les sites et sols pollués, ou potentiellement pollués, appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif, depuis le début des années 1990[2].

Cette base de données constitue ainsi un porter à connaissance des collectivités et individus, qui aide notamment l’État à répondre aux engagements de la convention d'Aarhus.

La loi Grenelle II[3]modifie le code de l'environnement[4] en y ajoutant 2 articles (L. 125-6 et L. 125-7) dont le premier précise :« L'État rend publiques les informations dont il dispose sur les risques de pollution des sols. Ces informations sont prises en compte dans les documents d’urbanisme lors de leur élaboration et de leur révision. ».

Elle permet de croiser les données issues de Basol avec d'autres données, par exemple des données concernant l'eau et la vulnérabilité des nappes [5].

Description

La base est accessible au public, par internet ou en préfecture ou au service régional du BRGM (pour « la totalité de la fiche relative à l'un quelconque des sites concernés »). C'est un des deux grands outils français de porter à connaissance des séquelles environnementales concernant les sites et sols utilisés ou autrefois utilisés par l'industrie ou d'autres acteurs et connus de l'administration comme pollués ou potentiellement pollués par des produits chimiques ou radioactifs. Basol doit notamment répondre aux questions posées par la réutilisation de ces sites.

C'est aussi un outil de sensibilisation du public et des aménageurs, afin qu'ils appliquent mieux et plus souvent les méthodologies et les techniques d'évaluation et de réhabilitation des sols.

Quand un site a été traité, dépollué et qu'il ne pose plus de problème au regard de la réglementation, il disparaît de cette base et est transféré vers Basias. Une liste des sites transférés est disponible[6].

État des sites recensés dans Basol

Les sites sont classés selon des codes couleurs qui correspondent à leur état[1] :

Blanc

Ce sont les sites dont la pollution n'est pas avérée mais pour lesquels diverses raisons (nature de l'activité, accidents survenus dans le passé, etc.) laissent penser qu'ils pourraient être pollués.

En juillet 2018, 584 sites (8,5 %) sont classifiés sous ce code couleur.

Vert

Ce sont les sites qui ont fait l'objet d'évaluations ou de travaux qui ont permis de démontrer que leur niveau de pollution est tel qu'il n'est pas nécessaire d'exercer de travaux ou une surveillance de ces sites. Il est toutefois nécessaire de garder la mémoire de ces sites.

En juillet 2018, 885 sites (12,9 %) sont classifiés sous ce code couleur.

Bleu

Ce sont les sites qui sont sous surveillance après évaluations ou travaux ou qui font l'objet de restrictions d'usage ou de servitudes d'utilité publiques du fait de pollutions encore présentes.

En juillet 2018, 3 232 sites (47,3 %) sont classifiĂ©s sous ce code couleur.

Orange

Ce sont les sites où les travaux de dépollution et de remise en état sont en cours de réalisation. Une surveillance de l'impact de cette pollution peut aussi être nécessaire.

En juillet 2018, 942 sites (13,8 %) sont classifiés sous ce code couleur.

Rouge

Ce sont les sites où une pollution est avérée et nécessite la réalisation d'évaluations afin de préciser les travaux de dépollution et de remise en état qui devront être réalisés.

En juillet 2018, 1 149 sites (17,4 %) sont classifiĂ©s sous ce code couleur.

Le polluant comme critère de recherche

Certains polluants constituent des critères de recherche dans la base :

Basol est complĂ©mentaire d'une autre base de donnĂ©es (Basias), plus large, maintenue par le BRGM, qui recense des « anciens sites industriels et de service » (sites abandonnĂ©s ou non), susceptibles[7] d'avoir laissĂ© des installations ou des sols polluĂ©s[8] qui recensait près de 400.000 sites potentiellement polluĂ©s par l'industrie ou des activitĂ©s de service ; alors que - Ă  titre de comparaison - les Pays-Bas en dĂ©nombraient 700 000, pour un pays bien plus petit et bien moins peuplĂ© (16,4 millions d’habitants).

Par ailleurs, un portail national dit « Sites-Pollués »[9] est consacré à l’information sur les sites et sols (potentiellement) pollués par des contaminations chimiques ou radioactives, animé avec le BRGM, l’INERIS, l’ADEME, l’IRSN et l’institut français des formateurs « Risques Majeurs et protection de l'Environnement » (ancien RME, créé en 1989, transformé en Institut de formateurs en 1997, en lien avec la Direction de la Sécurité Civile et agrément du Ministère de l'Éducation nationale).

Basias bénéficie aussi d'une partie des données de Basol, consacrée aux sites industriels et sols sols référencés comme pollués ou potentiellement pollués (ici en France pour la base de données Basol [10], telle que mise à jour en décembre 2007). Les pollutions issues des guerres, agricoles ou cynégétiques (plomb) ne sont pas encore prises en compte dans ce type d'inventaire

.

Avantages

  • relative facilitĂ© et rapiditĂ© d'accès ;
  • information synthĂ©tique, facilement mise Ă  jour ;
  • moindre perte de la mĂ©moire de l'utilisation industrielle des sols : il est frĂ©quent que tout ou partie des archives d'usines ou d'ateliers devenus des friches industrielles aient Ă©tĂ© dĂ©truites ou perdues.
  • Aide Ă  la connaissance d'Ă©ventuelles superpositions de sĂ©quelles environnementales sur certaines zones gĂ©ographiques ; et par suite Ă  une Ă©ventuelle mutualisation des efforts de rĂ©habilitation et renaturation.

Limites

Certains sites pollués ne sont pas recensés dans Basol : par exemple les décharges brutes d'ordures ménagères et les sites pollués par des déchets radioactifs, qui font l'objet de recensements spécifiques[11].

Une fiche sur Basol ne contient que l'information qui était à disposition des rédacteurs au moment où la fiche a été rédigée.

Elle ne traite pas des sources non industrielles, mais qui se sont ajoutées à d'éventuelles pollutions industrielles. Par exemple, sur le littoral et dans la moitié nord de la France, les anciens sites industriels ou de services (gares, ports, lieux de stockage ou vente..) ont souvent antérieurement été pris pour cibles lors de guerre. Il faut alors ajouter d'éventuels problèmes de séquelles de guerre.

Les données ne sont pas disponibles en format shapefile[11].

Typologie

On manque encore de méthodologie, normes et seuils standardisés internationaux pour la mesure du risque ou du degré de pollution de ce type de sites. Les sites les plus fréquemment cités sont notamment les dépôts de liquides inflammables, dépôts de déchets, les industries chimiques et pétrochimiques, les fonderies et usines de traitement des métaux, etc.

On distingue généralement :

  • les friches issues de l'industrie lourde, en particulier d'activitĂ© mĂ©tallurgique, Ă©nergĂ©tique, production d'engrais ou liĂ©e Ă  la chimie fine ou d'activitĂ©s militaires peuvent poser des problèmes particuliers de risques, dangers et pollution, dont la gestion est souvent rendue difficile par les difficultĂ©s d'accès aux archives.
  • les friches faisant suite Ă  la cessation d'activitĂ© d'ensembliers, ou d'activitĂ© agroalimentaire (risque sanitaire possible)
  • Quand le propriĂ©taire est mort ou inconnu, on parle de site orphelin.

Source des informations

Les données proviennent essentiellement des dossiers établis, au moment de l'activité de l'établissement concerné, au titre de la règlementation sur les établissements classés au regard de l'environnement, dangereux, insalubres ou incommodes[12].

Autres sources de documentation

D'autres sources existent, éventuellement complémentaires, telles que les archives départementales et les archives du monde du travail ou les archives des entreprises quand celles-ci sont bien conservées par l'entreprise encore en activité.

  • Le ministère chargĂ© de ces questions a Ă©galement (mais plus tardivement) crĂ©Ă© un portail « Sites polluĂ©s » [13]
  • Une circulaire de 2007[14] sur la « PrĂ©vention de la pollution des sols - Gestion des sols polluĂ©s » a prĂ©vu un groupe de travail relatif aux sites et aux sols polluĂ©s. Il dĂ©pend du Conseil SupĂ©rieur des Installations ClassĂ©es (GT CSIC SSP) et travaille aussi Ă  diffuser les retours d'expĂ©rience concernant la gestion de sols polluĂ©s notamment vers les bureaux d'Ă©tude.

Notes et références

  1. « Tableaux de bord (dernière mise à jour le 26/07/2018) », sur basol.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
  2. « Basol : un panorama des sites et sols pollués », sur statistiques.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
  3. Article 188, voir p. 218/308 de la loi Grenelle II
  4. chapitre V du titre II du livre Ier du code de l'environnement
  5. Travail fait pour le Bassin Seine-Normandie ; Rapport (BRGM/RP-54257-FR)
  6. Liste des sites transférés de Basol dans Basias « Copie archivée » (version du 22 juillet 2018 sur Internet Archive) (au 12 décembre 2005).
  7. Ce qui signifie que tous les sites répertoriés ne sont pas nécessairement pollués.
  8. Arrêté du 10 décembre 1998 relatif à la création d'une base de données sur les sites industriels et d'activités de service anciens ; J.O. Numéro 89 du 16 avril 1999 page 5645 ; NOR:ATEP9870458A]
  9. un portail national dit « Sites-Pollués
  10. Basol.
  11. « Base de données Basol », sur trameverteetbleue.fr (consulté le )
  12. loi du 19 juillet 1976 modifiée susvisée ou de la loi du 19 décembre 1917 modifiée relative aux établissements dangereux, insalubres ou incommodes, abrogée par la loi du 15 juillet 1975 susvisée
  13. « "Sites Pollués" »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  14. circulaire du 8 février 2007 relative aux « Installations classées et « Prévention de la pollution des sols - Gestion des sols pollués »

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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