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Apollo 16

Apollo 16 est une mission habitĂ©e du programme Apollo ayant eu lieu du 16 au et au cours de laquelle deux des membres de l'Ă©quipage se sont posĂ©s sur la Lune et ont explorĂ© la zone situĂ©e près de leur site d'atterrissage. Il s'agit de la dixième mission Apollo ainsi que la cinquième et avant-dernière comprenant un sĂ©jour sur la Lune. Apollo 16 est la première mission Ă  se poser sur de hauts plateaux lunaires, en l’occurrence dans la rĂ©gion du cratère Descartes. Il s'agit Ă©galement de la seconde mission Apollo de type J, qui se caractĂ©rise par des objectifs scientifiques Ă©tendus et un sĂ©jour sur la surface lunaire prolongĂ© Ă  trois jours grâce Ă  une version Ă©voluĂ©e du module lunaire. L'Ă©quipage d'Apollo 16 est composĂ© de John Young, commandant, de Charles Duke copilote du module lunaire et de Ken Mattingly pilote du module de commande. LancĂ© depuis le centre spatial Kennedy en Floride le Ă  17h54 TU, le vaisseau Apollo amerrit le Ă  19h45 TU après un sĂ©jour dans l'espace de 11 jours, 1 heure et 15 minutes.

Apollo 16
Insigne de la mission
Données de la mission
Vaisseau CSM Apollo Casper
LEM Orion
Équipage 3 hommes
Date de lancement
17 h 54 min TU
Site de lancement LC 39A, Centre spatial Kennedy, Floride
Date d'atterrissage
19 h 45 min 5 s TU
Site d'atterrissage Océan Pacifique
0° 43′ S, 156° 13′ O
Durée 265 heures 51 min 05 s
Date d'atterrissage sur la Lune
2 h 23 min 35 s TU
Site d'atterrissage Monts Descartes
8° 58′ 22,84″ S, 15° 30′ 00,68″ E
Date de départ de la Lune
1 h 25 min 48 s TU
Photo de l'Ă©quipage
Ken Mattingly, John W. Young et Charles Duke
Ken Mattingly, John W. Young et Charles Duke
Navigation

John Young et Charles Duke sĂ©journent 71 heures Ă  la surface de la Lune, au cours desquelles ils rĂ©alisent trois sorties extravĂ©hiculaires (EVA) d'une durĂ©e totale de 20 heures et 41 minutes. Durant ces sorties, ils utilisent un rover lunaire avec lequel ils parcourent une distance de 26,7 kilomètres. Les deux astronautes collectent 95,8 kilogrammes d'Ă©chantillons de roches lunaires qui seront rapportĂ©s sur Terre tandis que Ken Mattingly, restĂ© en orbite, rĂ©alise des observations scientifiques. Après le retour de Young et Duke en orbite lunaire, un mini-satellite scientifique est dĂ©ployĂ© Ă  partir du module de service. Durant le voyage de retour, Mattingly rĂ©cupère les films des camĂ©ras du module de service au cours d'une sortie extravĂ©hiculaire.

Trois des quatre premiers atterrissages du programme Apollo s'étaient déroulés dans des mers lunaires et le quatrième à proximité de la mer des Pluies. Par conséquent, la priorité pour cette mission était de collecter des échantillons des hauts plateaux datant théoriquement d'une période antérieure à l'impact météoritique à l'origine de la mer des Pluies. Le site retenu était situé près des formations géologiques Descartes et Cayley qui, avant la mission, étaient considérés par les géologues comme des formations d'origine volcanique. Mais les échantillons rapportés par les astronautes démontrèrent que cette hypothèse était erronée.

Contexte : Le programme Apollo

Le programme Apollo est lancĂ© par le prĂ©sident John F. Kennedy le avec comme objectif d'envoyer pour la première fois des hommes sur la Lune avant la fin de la dĂ©cennie. Il s'agit de dĂ©montrer la supĂ©rioritĂ© des États-Unis sur l'Union soviĂ©tique dans le domaine spatial, devenu un enjeu politique dans le contexte de la guerre froide[1]. Le , l'objectif fixĂ© Ă  l'agence spatiale amĂ©ricaine, la NASA, est atteint lorsque les astronautes de la mission Apollo 11 parviennent Ă  se poser sur la Lune[2]. Ă€ cette date, neuf autres missions sont programmĂ©es. Mais les ambitions du programme sont rapidement revues Ă  la baisse. Les prioritĂ©s des États-Unis ont changĂ© : les dispositifs sociaux mis en place par le prĂ©sident Lyndon Johnson dans le cadre de sa guerre contre la pauvretĂ© (Medicare et Medicaid) et surtout un conflit vietnamien qui s'envenime prĂ©lèvent une part croissante du budget du pays. Pour les dĂ©cideurs politiques amĂ©ricains, le programme Apollo a rempli son principal objectif en prouvant la supĂ©rioritĂ© technique des États-Unis sur l'Union soviĂ©tique, et la science ne justifie pas les dĂ©penses envisagĂ©es pour les missions Ă  venir. En 1970, la dernière mission planifiĂ©e, Apollo 20, est annulĂ©e tandis que les vols restants sont Ă©talĂ©s jusqu'en 1974 ; la chaĂ®ne de fabrication de la fusĂ©e Saturn V, chargĂ©e de lancer les vaisseaux du programme, est Ă©galement arrĂŞtĂ©e, mettant fin Ă  tout espoir d'une prolongation du programme[3]. Le dĂ©veloppement de la première station spatiale amĂ©ricaine Skylab, dans laquelle trois Ă©quipages doivent successivement faire des sĂ©jours de longue durĂ©e en 1973-1974, prĂ©lève une part croissante d'un budget de la NASA par ailleurs en forte baisse. Le , l'administrateur de la NASA Tom Paine, dĂ©missionnaire, annonce que les contraintes budgĂ©taires nĂ©cessitent de supprimer les deux dernières missions Apollo 18 et Apollo 19 ; les Ă©conomies attendues sont d'environ 50 millions de dollars[4] - [5].

L'Ă©quipage

Équipage titulaire

L'Ă©quipage de la mission Apollo 16 comprend les trois astronautes suivants [6]:

Ken Mattingly devait faire partie de l'équipage d'Apollo 13 mais ayant été en contact avec Charles Duke, membre de l'équipage de remplacement d'Apollo 13 qui souffrait de la rougeole, il avait dû laisser sa place à Jack Swigert deux jours avant le lancement[7]. John Young, capitaine dans la Marine américaine est un vétéran qui a déjà participé à trois missions : Gemini 3, Gemini 10 et Apollo 10, au cours de laquelle son vaisseau s'est placé en orbite autour de la Lune[8]. Charles Duke fait partie de la promotion d'astronautes recrutée par la NASA en 1966 et Apollo 16 est sa première mission dans l'espace. Il a néanmoins déjà été Capcom pour la mission Apollo 11 ainsi que membre de l'équipage de réserve d'Apollo 13 [9].

Équipage de remplacement

L'équipage de remplacement de la mission Apollo 16 constitue une réserve d'astronautes ayant suivi le même entrainement que l'équipage titulaire et à même de remplacer celui-ci en cas de défaillance (maladie ou risque de maladie, accident...). Les trois astronautes de l'équipage de remplacement sont [6]:

L'équipage de remplacement avait une composition initiale différente connue bien que non officielle. Il comprenait Fred Haise (commandant), William R. Pogue (pilote du module de commande) et Gerald Carr (copilote du module lunaire)[10] - [11]. Mais après l'annulation des missions Apollo 18 et 19 en pour des raisons budgétaires, le plan d'affectation des équipages dut être modifié : Roosa et Mitchell furent désignés pour faire partie de l'équipage de remplacement tandis que Pogue et Carr se retrouvaient assignés au programme de la station spatiale Skylab. Ils participèrent effectivement à la mission Skylab 4[12] - [13].

Support au sol

Durant la mission l'équipage est en communication quasi permanente avec le contrôle au sol. Un astronaute, le CapCom (Capsule communicators ou capcoms) assure l'interface entre les astronautes en vol et les spécialistes au sol. Dans le cas d'Apollo 16 les capcoms qui se relaient sont: Anthony W. England[14], Karl G. Henize[15], Henry W. Hartsfield, Jr[16], Robert F. Overmyer[15], Donald H. Peterson[17], C. Gordon Fullerton, Edgar Mitchell, James Irwin, Fred Haise et Stuart Roosa[18].

Insigne de la mission

L'insigne de la mission Apollo 16 représente un pygargue à tête blanche perché sur un blason rouge, bleu et blanc, représentant le peuple américain. En arrière-plan un fond gris représentant la surface de la Lune tandis que le symbole de la NASA, une aile stylisée et dorée, barre la surface lunaire. Sur le pourtour de l'insigne figurent seize étoiles symbolisant le numéro de la mission et les patronymes des membres de l'équipage : Young, Mattingly, Duke[19]. La bordure bleue contenant les noms et les étoiles est soulignée d'or. Cet insigne a été dessiné sur la base de suggestions émises par l'équipage[20].

La préparation de la mission

Le choix du site d'atterrissage

Apollo 16 est la deuxième mission Apollo de type J, axĂ©e sur les travaux scientifiques. Elle dispose d'un module lunaire plus lourd permettant un sĂ©jour de 3 jours Ă  la surface de la Lune et capable de transporter un Lunar Roving Vehicle [21]. Avant-dernière mission du programme Apollo, elle bĂ©nĂ©ficie, tout comme Apollo 17, du savoir-faire engrangĂ© durant les missions prĂ©cĂ©dentes et il n'est donc plus nĂ©cessaire d'incorporer dans le programme des tests de nouvelles procĂ©dures ou de nouveaux matĂ©riels. Ces deux dernières missions fournissent l'opportunitĂ© pour les astronautes de tenter de dĂ©couvrir les raisons de certaines caractĂ©ristiques de la Lune mal expliquĂ©es. Bien que les missions prĂ©cĂ©dentes, Apollo 14 et Apollo 15, aient ramenĂ© sur Terre des roches lunaires datant d'avant la formation des mers lunaires, c'est-Ă -dire d'avant les remontĂ©es du magma ayant noyĂ© les parties les plus basses de la gĂ©ographie lunaire, aucun de ces matĂ©riaux ne provient de hauts plateaux[22].

La mission Apollo 14 a permis d'obtenir des échantillons de roches issues des couches supérieures éjectées lors de l'impact de météorites ayant formé la mer des Pluies. L'équipage d'Apollo 15 a de son côté trouvé des roches ayant la même origine en visitant les montagnes situées sur le pourtour de la mer des Pluies. En raison de la proximité des deux sites d'atterrissage, il était concevable que, dans des régions plus éloignées de la mer des Pluies, d'autres processus géologiques aient été à l’œuvre donnant naissance à d'autres types de terrain. Certains membres de la communauté scientifique, remarquant que les régions centrales des hauts plateaux lunaires présentaient une apparence similaire à des régions de la Terre créées par des activités volcaniques, supposèrent alors qu'il en était peut-être de même sur la Lune. L'objectif scientifique d'Apollo 16 est de confirmer cette théorie.

Apollo 16 effectue sa mission sur les hauts plateaux lunaires
Site d’atterrissage d'Apollo 16 sur la Lune

Deux sites d’atterrissage sont placés en tête des priorités pour Apollo 16 : les hauts plateaux situés à proximité du cratère Descartes à l'ouest de la mer des Nectars et le cratère Alphonsus. Dans la région des hauts plateaux de Descartes, les formations des cratères Descartes et Cayley constituent les objectifs les plus intéressants car les scientifiques supposaient, sur la base d'observations réalisées depuis la Terre et depuis l'orbite lunaire, que le terrain dans cette région avait été formé par un magma plus visqueux que celui des mers lunaires. L'âge de la formation Cayley semblait proche de celui de la mer des Pluies d'après la densité des impacts météoritiques observée dans ces deux régions. La distance importante entre ce site pour Apollo 16 et les sites des atterrissages des missions précédentes est un argument en faveur du site Descartes car il étend considérablement la taille du réseau d'instruments géophysiques installés par chacune des missions Apollo (à l'exception d'Apollo 11)[23].

En ce qui concerne le site du cratère Alphonsus, trois objectifs scientifiques de grande importance sont identifiés : la recherche sur la face interne des rebords du cratère de roches datant d'avant la formation de la mer des Pluies, la détermination de la composition des terrains situés à l'intérieur du cratère et enfin la présence potentielle d'anciennes activités volcaniques sur le plancher du cratère situé au niveau de petits cratères présentant un halo sombre. Les géologues redoutent cependant que les échantillons de cette zone ne soient contaminés par des matériaux éjectés lors de la formation de la mer des Pluies, ce qui interdirait la découverte de matériaux plus anciens. À cela s'ajoute la crainte de réaliser une mission redondante par rapport aux missions Apollo 14 et 15 dont les échantillons sont en cours d'analyse pour la première et encore indisponibles pour la seconde[23].

Pour toutes ces raisons, la rĂ©gion du cratère Descartes est retenue comme destination. Ă€ la suite de cette dĂ©cision, le cratère Alphonsus est classĂ© comme site prioritaire pour la mission Apollo 17. Il sera cependant finalement Ă©liminĂ©. Des photographies prises par la mission Apollo 14 sont utilisĂ©es pour s'assurer que les caractĂ©ristiques du site de Descartes permettent un atterrissage du module lunaire. Le site retenu pour la mission se situe entre deux cratères d'impact rĂ©cents (les cratères « Ray » -« Rayon »- nord et sud), respectivement de 1000 et 680 mètres de diamètre, qui constituent des forages naturels Ă  travers la couche de rĂ©golite et permettent ainsi aux astronautes d'accĂ©der au socle rocheux [23].

Après avoir sélectionné le site d’atterrissage de la mission, les planificateurs déterminèrent que la collecte d'échantillons de roches issues des formations géologiques Cayley et Descartes constituaient les objectifs prioritaires des sorties extravéhiculaires que devraient effectuer les astronautes. Ce sont ces formations particulières que la communauté scientifique suspecte alors d'avoir été créées par une activité volcanique ; l'analyse des échantillons prélevés par l'équipage d'Apollo 16 prouvera que cette théorie était fausse[23].

L'entraînement

L’entraînement de l'équipage d'Apollo 16 consiste en partie en des études géologiques en Amérique du Nord dont l'objectif est d'apprendre à reconnaitre les formations géologiques intéressantes pour la mission
John Young et Charles Duke s’entraînent dans les gorges du Río Grande au Nouveau-Mexique.

Durant la prĂ©paration Ă  leur mission, les astronautes d'Apollo 16 suivent un entraĂ®nement très variĂ© qui comprend, entre autres, plusieurs excursions gĂ©ologiques dont l'objectif est de familiariser les astronautes avec les concepts et techniques qui leur seront nĂ©cessaires Ă  la surface de la Lune. Durant ces excursions, les astronautes Ă©tudient et apprennent Ă  reconnaĂ®tre les formations gĂ©ologiques qu'ils risquent de rencontrer sur la Lune[24] - [25] - [26]. En , les astronautes d'Apollo 16 effectuent une excursion gĂ©ologique Ă  Grand Sudbury en Ontario (Canada). Les gĂ©ologues ont choisi cette rĂ©gion car elle comprend un cratère de 97 kilomètres de large formĂ© il y a environ 1,6 million d'annĂ©es par l'impact d'une importante mĂ©tĂ©orite. Durant ces exercices, les astronautes ne portent pas de scaphandres mais utilisent une radio pour communiquer entre eux ainsi qu'avec un astronaute scientifique tout en rĂ©pĂ©tant les procĂ©dures utilisĂ©es plus tard sur la Lune[27].

À ces entraînements géologiques s'ajoutent les préparatifs suivis habituellement par les astronautes avant toute mission comme l’entraînement à l'utilisation des scaphandres spatiaux, des séances destinées à les préparer à la gravité lunaire, des entraînements à l’atterrissage. Ils s'entraînent également à la collecte d'échantillons de roches, à la conduite du rover lunaire ; ils effectuent des entraînements de survie en milieu hostile et se préparent aux différents aspects techniques de la mission[28].

DĂ©roulement de la mission

Le lancement et le transit entre la Terre et la Lune

Le lancement d'Apollo 16 se déroule le 16 avril 1972 depuis le Kennedy Space Center
Lancement d'Apollo 16 depuis le Kennedy Space Center le 16 avril 1972

Le lancement d'Apollo 16 est le premier des vols Apollo à ne pas respecter le calendrier prévu. La mission, dont le décollage était planifié le , est lancée le . Ce report est dû à des anomalies touchant les combinaisons spatiales de l'équipage, le mécanisme de séparation du vaisseau Apollo et les batteries du module lunaire[29]. Au cours des préparatifs de la mission, les ingénieurs se rendent compte que le dispositif pyrotechnique chargé de la séparation du module de commande et du module de service peu avant la rentrée atmosphérique ne produirait peut-être pas assez de pression pour remplir son rôle. Ce problème ajouté à la nécessité de revoir la combinaison spatiale de John Young et des fluctuations de puissance électrique dans le module lunaire conduit la NASA à remplacer le matériel défaillant et repousser le vol[30]. Déjà en , soit trois mois avant la date initiale de lancement, un réservoir de carburant du module de commande avait été endommagé accidentellement. Le lanceur avait dû être ramené au Vehicle Assembly Building. Le réservoir avait été remplacé puis le lanceur avait été ramené sur le pas de tir en février de la même année, à temps pour le lancement alors encore prévu en mars[31].

Le compte à rebours de la mission démarre le lundi à huit heures trente du matin, soit six jours avant le lancement. À ce stade des préparatifs de la mission, le lanceur tri-étage Saturn V est mis sous tension et les réservoirs d'eau potable du module de commande sont remplis. Au même moment, les membres de l'équipage participent aux derniers entraînements et exercices. Le , les astronautes passent un dernier examen médical[32]. Le , les réservoirs d'oxygène et d'hydrogène liquides du vaisseau sont remplis tandis que les astronautes prennent un dernier repos avant le lancement[33].

Le Ă  17h54 UT (12h54 local), le lanceur Saturn V transportant le vaisseau Apollo 16 s'Ă©lance du pas de tir du centre spatial Kennedy en Floride[34]. Le lancement se dĂ©roule de manière nominale ; le niveau de vibration ressenti par l'Ă©quipage est similaire Ă  celui rapportĂ© par les astronautes des missions prĂ©cĂ©dentes. Les premier et second Ă©tages fonctionnent de manière nominale et placent en orbite terrestre le vaisseau Apollo et ses trois membres d'Ă©quipage en un peu moins de douze minutes. Après cette première phase de lancement, les astronautes consacrent un peu de temps Ă  s'adapter Ă  la micropesanteur puis se consacrent aux prĂ©paratifs qui prĂ©cèdent l'injection sur la trajectoire qui doit les mener en orbite lunaire. Durant ces vĂ©rifications, l'Ă©quipage fait face Ă  de multiples problèmes techniques mineurs touchant notamment le système de support de vie et le système de contrĂ´le d'attitude du S-IVB, le troisième Ă©tage du lanceur chargĂ© de placer le vaisseau sur la trajectoire Terre-Lune. Ces problèmes sont rĂ©solus ou contournĂ©s. Après avoir bouclĂ© deux orbites terrestres, le troisième Ă©tage est mis Ă  feu pendant un peu plus de cinq minutes, propulsant le vaisseau Ă  la vitesse d'environ 35 000 km/h sur la trajectoire qui doit le conduire Ă  la Lune[35].

Six minutes après la fin de cette phase propulsĂ©e, le module de service et de commande, dans lequel se trouve l'Ă©quipage, se sĂ©pare de la fusĂ©e et s'en Ă©loigne de 15 m avant de se retourner pour rĂ©cupĂ©rer le module lunaire toujours solidaire du S-IVB. Cette manĹ“uvre, dite de transposition, se dĂ©roule sans rencontrer de problème[36] - [37]. Après la manĹ“uvre, l'Ă©quipage note que des particules de peinture se dĂ©tachent de la surface du module lunaire en un point oĂą la coque extĂ©rieure semble tordue ou froissĂ©e. Charlie Duke estime que cinq Ă  dix particules sont produites par seconde. L'Ă©quipage pĂ©nètre dans le module lunaire Ă  travers le tunnel d'amarrage qui le relie au module de commande et inspecte les systèmes du vaisseau mais n'y constate rien d'anormal. L'Ă©quipage place ensuite le vaisseau en mode « barbecue », c'est-Ă -dire que le vaisseau tourne sur lui-mĂŞme Ă  une vitesse de trois rotations par heure pour assurer une distribution Ă©gale de la chaleur reçue du Soleil par les parois du vaisseau. Ce mode sera conservĂ© durant tout le voyage de transit vers la Lune. Après avoir effectuĂ© quelques tâches de maintenance, l'Ă©quipage entame sa première pĂ©riode de sommeil, environ quinze heures après le lancement[38].

La Terre paressant de petite taille vue par Apollo 16 lors du vol vers la Lune
La Terre photographiée par Apollo 16 au cours du transit vers la Lune

Lorsque le contrĂ´le au sol rĂ©veille les astronautes au dĂ©but du deuxième jour de la mission, le vaisseau se trouve Ă  une distance d'environ 181 000 km de la Terre et voyage Ă  une vitesse de 1 622 m/s. L'arrivĂ©e en orbite lunaire doit avoir lieu le quatrième jour[39] et les deux journĂ©es qui prĂ©cèdent sont essentiellement consacrĂ©es aux prĂ©paratifs d'arrivĂ©e et Ă  des expĂ©riences scientifiques en micropesanteur. Au cours du deuxième jour de vol, l'Ă©quipage rĂ©alise ainsi une expĂ©rience d'Ă©lectrophorèse, qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e durant la mission Apollo 14 : les astronautes tentent de dĂ©montrer la plus grande puretĂ© du processus de migration des particules dans un environnement de micropesanteur. Une partie de la journĂ©e est Ă©galement consacrĂ©e Ă  la prĂ©paration et Ă  l’exĂ©cution d'une petite correction de trajectoire qui se traduit par une poussĂ©e de deux secondes effectuĂ©e Ă  l'aide de la propulsion principale du module de commande et de service. Plus tard dans la journĂ©e, les astronautes pĂ©nètrent une deuxième fois dans le module lunaire pour une inspection plus poussĂ©e de ses systèmes. L'Ă©quipage rapporte alors que des Ă©cailles de peinture continuent de se dĂ©tacher de la peau d'aluminium du module lunaire. MalgrĂ© cette anomalie, l'Ă©quipage confirme que tous les systèmes Ă  bord du module fonctionnent normalement. Après cette inspection, l'Ă©quipage revoit les procĂ©dures d'insertion en orbite lunaire. Le pilote du module de commande, Ken Mattingly, signale un blocage de cardan qu'il corrige en rĂ©alignant le système de navigation après avoir effectuĂ© un relevĂ© de la position de la Lune et du Soleil. Ă€ la fin de cette deuxième journĂ©e, Apollo 16 se trouve Ă  260 000 km de la Terre[40].

Au dĂ©but de la troisième journĂ©e, le vaisseau se trouve Ă  291 000 km de la Terre. La vitesse du vaisseau baisse rĂ©gulièrement alors que le vaisseau s'approche de la frontière entre les sphères d'influence gravitationnelle de la Lune et de la Terre. La première partie de la journĂ©e est consacrĂ©e Ă  des opĂ©rations de maintenance ainsi qu'Ă  des rapports au centre de contrĂ´le. L'Ă©quipage rĂ©alise ensuite une expĂ©rience scientifique sur les flashs lumineux (ALFMED), dont l'objectif est de comprendre l'origine de ces phĂ©nomènes observĂ©s par les astronautes au cours des missions prĂ©cĂ©dentes alors qu'ils se trouvaient dans le noir, yeux fermĂ©s ou non. L'hypothèse Ă  confirmer est que les flashs sont produits par l'impact de rayons cosmiques sur la rĂ©tine[41] - [42]. Durant la deuxième partie de la journĂ©e, John Young et Charlie Duke entrent Ă  nouveau dans le module lunaire pour le mettre sous tension et vĂ©rifier ses systèmes tout en rĂ©alisant certaines tâches en vue de l’atterrissage sur la Lune. Tous les systèmes du module sont considĂ©rĂ©s comme opĂ©rationnels. Les astronautes enfilent alors leurs combinaisons spatiales pour un dernier entraĂ®nement Ă  la procĂ©dure d'injection en orbite lunaire. Ă€ la fin de la troisième journĂ©e de voyage, 59 heures, 19 minutes et 45 secondes après le lancement, le vaisseau se trouve Ă  330 902 km de distance de la Terre et Ă  62 636 km de la Lune, le vaisseau recommence Ă  prendre de la vitesse alors qu'il entre dans la sphère d'influence de la Lune[43].

Après leur rĂ©veil au dĂ©but du quatrième jour de la mission, l'Ă©quipage prĂ©pare la manĹ“uvre d'insertion en orbite lunaire. Alors que le vaisseau se trouve encore Ă  20 635 km de la Lune, le panneau qui recouvre la baie du module de service contenant les instruments scientifiques est Ă©jectĂ©. 74 heures après le lancement, le vaisseau Apollo 16 passe derrière la Lune, perdant tout contact radio avec le contrĂ´le au sol. Pendant leur vol au-dessus de la face cachĂ©e de la Lune, le moteur du module de commande est mis Ă  feu pour une durĂ©e de six minutes et quinze secondes, freinant le vaisseau ce qui le place sur une orbite elliptique dont le pĂ©rigĂ©e est de 108 km et l'apogĂ©e de 315,6 km[44]. Cette manĹ“uvre achevĂ©e, les trois astronautes prĂ©parent le changement d'orbite qui doit abaisser le pĂ©rigĂ©e Ă  19,8 km d'altitude pour rĂ©duire la distance Ă  parcourir par le module lunaire chargĂ© d'atterrir Ă  la surface de la Lune. Le reste de la journĂ©e est consacrĂ© Ă  l'observation de la Lune et Ă  l'activation du module lunaire en prĂ©vision de sa sĂ©paration et de son atterrissage le jour suivant[45].

Les équipements scientifiques utilisés sur le sol lunaire

L'équipage déploie sur le sol lunaire l'ensemble ALSEP qui doit recueillir des données scientifiques après son départ de la Lune. Il utilise également d'autres instruments scientifiques au cours de ses sorties extravéhiculaires.

L'ensemble instrumental ALSEP

Le mortier du sismomètre actif ASE
Le mortier du sismomètre actif ASE

Comme les missions lunaires Apollo précédentes, Apollo 16 emporte l'ALSEP (Apollo Lunar Surface Experiments Package), une suite d'instruments scientifiques qui doivent être installés sur le sol lunaire. Disposant d'une source d'énergie et d'un émetteur, ils permettent la collecte et la transmission des données après le départ des astronautes. L'ALSEP embarqué par Apollo 16 comprend quatre instruments :

  • le sismomètre passif PSE (Passive Seismic Experiment) mesure l'activitĂ© sismique de la Lune. Les donnĂ©es collectĂ©es par l'instrument permettent d'obtenir des informations sur les propriĂ©tĂ©s physiques de la croĂ»te de la Lune et son noyau. Le sismomètre rĂ©agit aux sĂ©ismes naturels de la Lune mais Ă©galement aux impacts dus Ă  l'activitĂ© humaine comme ceux dĂ©libĂ©rĂ©ment provoquĂ©s du dernier Ă©tage de la fusĂ©e Saturn V et de l'Ă©tage de remontĂ©e du module lunaire après qu'ils eurent rempli leur office[46] ;
  • le magnĂ©tomètre LSM (Lunar Surface Magnetometer) mesure le champ magnĂ©tique Ă  la surface de la Lune. Celui-ci est influencĂ© par les particules chargĂ©es Ă©lectriquement qui heurtent la surface de la Lune en Ă©tant absorbĂ©es par celle-ci ou renvoyĂ©es dans l'espace ainsi que par le champ magnĂ©tique associĂ© au vent solaire. En mesurant le champ magnĂ©tique prĂ©sent, très faible selon les mesures effectuĂ©es par les missions prĂ©cĂ©dentes, on peut en dĂ©duire les propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques de la Lune et indirectement la tempĂ©rature interne de l'astre et donc son origine et son histoire[47] ;
  • l'instrument de mesure des flux thermiques HFE (Heat Flow Experiment) a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© installĂ© lors de la mission Apollo 15. Il mesure les variations thermiques du sous-sol pour dĂ©terminer Ă  quel rythme la chaleur interne de la Lune s'Ă©vacue vers l'extĂ©rieur. Ces mesures doivent permettre d'estimer la radioactivitĂ© interne et permettre de comprendre l'Ă©volution thermique de la Lune. L'instrument comporte un boĂ®tier Ă©lectronique et 2 sondes. Chaque sonde est placĂ©e dans un trou de 2,5 mètres de profondeur forĂ© par les astronautes[48] ;
  • le sismomètre actif ASE (Active Seismic Experiment) est utilisĂ© pour dĂ©terminer la composition du sous-sol lunaire sur plusieurs kilomètres de profondeur en analysant les ondes sismiques gĂ©nĂ©rĂ©es par des charges explosives. Il comprend plusieurs composants : 3 gĂ©ophones dĂ©ployĂ©s en ligne par les astronautes Ă  3,5 mètres, 45,7 mètres et 91,4 mètres de la station central de l'ALSEP, un mortier situĂ© Ă  15 mètres au nord de la station centrale de l'ALSEP armĂ© avec quatre grenades qui doivent ĂŞtre lancĂ©es après le dĂ©part des astronautes Ă  des distances Ă©chelonnĂ©es entre 150 mètres et 1 525 mètres, 15 petites charges explosives placĂ©es le long de la ligne des gĂ©ophones Ă©cartĂ©es de 4,5 mètres et dont l'explosion est dĂ©clenchĂ©e durant le sĂ©jour des astronautes sur la Lune et enfin une antenne chargĂ©e de transmettre un signal aux charges explosives, 8 charges explosives d'une masse comprise entre 50 g et kg[49].

L'Ă©nergie, permettant aux instruments de fonctionner, est fournie par un gĂ©nĂ©rateur thermoĂ©lectrique Ă  radioisotope (RTG) SNAP-27 de 68 Watts : l'Ă©lectricitĂ© est produite par des thermocouples qui utilisent la chaleur dĂ©gagĂ©e par la radioactivitĂ© d'une capsule de plutonium 238. Un boitier central muni d'un Ă©metteur/rĂ©cepteur radio contrĂ´le l'ensemble des instruments : il reçoit les instructions de la Terre, les transfère aux instruments ainsi que l'Ă©nergie fournie par le RTG. Il recueille les donnĂ©es scientifiques transmises par les instruments avant de les envoyer vers la Terre[50].

  • La station centrale de l'ALSEP, le sismomètre passif au premier plan et le RTG sur l'arrière gauche (boitier gris)
    La station centrale de l'ALSEP, le sismomètre passif au premier plan et le RTG sur l'arrière gauche (boitier gris)
  • Le magnĂ©tomètre
    Le magnétomètre
  • Le sismomètre passif
    Le sismomètre passif
  • La station centrale de l'ALSEP
    La station centrale de l'ALSEP
  • Une sonde de l'instrument de mesure des flux thermiques HFE
    Une sonde de l'instrument de mesure des flux thermiques HFE

Les autres expériences scientifiques sur le sol lunaire

Durant leur sorties extravéhiculaires à la surface de la Lune, les astronautes utilisent d'autres instruments scientifiques qui recueillent des données ponctuellement ou le temps de leur séjour sur le sol lunaire :

  • le rover lunaire emporte un magnĂ©tomètre portable LPM (Lunar Portable Magnetometer) qui doit permettre de mesurer les variations du champ magnĂ©tique lunaire sur les diffĂ©rents sites Ă©tudiĂ©s au cours des excursions des astronautes. Cet instrument, qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© utilisĂ© par la mission Apollo 14, permet de mesurer la position, la force et les dimensions du champ magnĂ©tique ainsi que la structure interne locale. Le capteur, qui est reliĂ© au boitier principal de l'instrument par un câble de 15,2 mètres, est portĂ© Ă  au moins 14 mètres du vĂ©hicule par un des astronautes puis les mesures sont lues sur un cadran et transmises par radio au centre de contrĂ´le sur Terre[51] ;
  • la camĂ©ra spectroscope en ultraviolet lointain (Far Ultraviolet Camera/ Spectroscope) a pour objectif de mesurer les concentrations d'hydrogène dans l'espace interplanĂ©taire, interstellaire et intergalactique en fournissant Ă  la fois des informations spectrographiques et photographiques dans l'ultraviolet lointain. Les mesures des sources spatiales d'hydrogène effectuĂ©es par des tĂ©lescopes spatiaux orbitant autour de la Terre n'ont pas abouti du fait de l'effet de masque produit par le phĂ©nomène de couronne entourant la Terre. L'instrument comprend une camĂ©ra dotĂ©e d'un objectif de 75 mm avec une cathode en bromure de potassium et un film 35 mm. La camĂ©ra est placĂ©e sur un trĂ©pied Ă  l'ombre du module lunaire et est pointĂ©e par les astronautes vers des objectifs spĂ©cifiques au cours de leurs sorties Ă  la surface de la Lune. La cassette de la camĂ©ra est rĂ©cupĂ©rĂ©e par l'Ă©quipage Ă  la fin de la dernière sortie[52] ;
  • l'expĂ©rience de mesure de composition du vent solaire SWC (Solar Wind Composition Experiment) a pour objectif de mesurer la composition du vent solaire en gaz rares et les isotopes prĂ©sents. L'instrument qui a Ă©tĂ© utilisĂ© Ă  chacune des missions est constituĂ© d'une feuille de platine et d'aluminium de 0,37 m2 qui est dĂ©ployĂ©e de manière Ă  ĂŞtre perpendiculaire au vent solaire. Les particules du vent solaire sont capturĂ©es dans l'Ă©paisseur de la feuille. Ă€ la fin de la dernière sortie, la feuille est rĂ©cupĂ©rĂ©e pour ĂŞtre analysĂ©e sur Terre[53] ;
  • le dĂ©tecteur de rayons cosmiques (Cosmic Ray Detector) destinĂ© Ă  mesurer la charge Ă©lectrique, la masse et l'Ă©nergie des particules du vent solaire (0,5- 10 keV/nuclĂ©on) et des rayons cosmiques (0,2 Ă  200 MeV). Les quatre panneaux qui composent le dĂ©tecteur ont des caractĂ©ristiques diffĂ©rentes pour pouvoir effectuer des mesures de phĂ©nomènes complĂ©mentaires. Ils sont rĂ©cupĂ©rĂ©s par les astronautes Ă  l'issue de la dernière sortie et ramenĂ©s sur Terre [54] ;
  • les observations des astronautes et les photographies prises durant les sorties extravĂ©hiculaires doivent contribuer Ă  dĂ©terminer les caractĂ©ristiques mĂ©caniques et physiques du sol lunaire Ă  proximitĂ© de la zone d'atterrissage du module lunaire. Un pĂ©nĂ©tromètre long de 76 cm comportant un tambour enregistrant l'effort effectuĂ© par l'astronaute pour l'enfoncer est utilisĂ© au cours des sorties[55].

La descente sur le sol lunaire

La surface de la Lune autour du LM présent quelques petits cratères et des petites collines
La surface de la Lune autour du LM peu après l'atterrissage d'Apollo 16

Au dĂ©but du cinquième jour de mission, les trois astronautes, qui ont Ă©tĂ© rĂ©veillĂ©s par le centre de contrĂ´le Ă  Houston, prĂ©parent l'activation du module lunaire et son dĂ©samarrage. Le bras tĂ©lescopique sur lequel est fixĂ© le spectromètre de masse et qui est fixĂ© sur le flanc de la baie scientifique du module de commande et de service reste coincĂ© en position semi-rĂ©tractĂ©e. Il est dĂ©cidĂ© de faire inspecter le mĂ©canisme fautif par Young et Duke depuis le module lunaire. Les deux astronautes pĂ©nètrent dans celui-ci pour l'activer et vĂ©rifier l'ensemble de ses systèmes. Bien que dĂ©butĂ©es avec quarante minutes en avance, ces tâches ne sont achevĂ©es qu'avec dix minutes d'avance[37]. Ă€ l'issue de ces vĂ©rifications, Young et Duke Ă  bord d'Orion (nom de baptĂŞme retenu pour les Ă©changes radio) se sĂ©parent du module de commande (baptisĂ© Casper) 96 heures, 13 minutes et 13 secondes après le dĂ©but de la mission[56]. Au cours de l'orbite suivante, Mattingly effectue les prĂ©paratifs pour la manĹ“uvre de circularisation de l'orbite de Casper tandis qu'Young et Duke prĂ©parent la descente d'Orion vers la surface de la Lune. Au cours de ses vĂ©rifications, Mattingly dĂ©tecte une anomalie (des oscillations) dans le système utilisĂ© en secours qui permet d'orienter le propulseur principal. C'est une anomalie majeure et les règles de mission indiquent que, dans un tel cas, la mission doit ĂŞtre interrompue et que Orion doit revenir s'amarrer Ă  Casper si le contrĂ´le au sol dĂ©cide d'utiliser le moteur de descente du module lunaire pour entamer le retour vers la Terre (dans la perspective oĂą la propulsion principale du module de Commande et de Service serait dĂ©faillante). InformĂ©, l'Ă©quipage d'Orion reporte la descente vers le sol lunaire tandis que les contrĂ´leurs au sol analysent durant plusieurs heures la situation avant de conclure que l'anomalie peut ĂŞtre contournĂ©e et que l’atterrissage peut donc avoir lieu[22]. En raison de ce problème, la descente vers la Lune dĂ©bute avec environ six heures de retard. Une autre consĂ©quence est que l'altitude du module lunaire au dĂ©but de descente est d'environ 20 km, beaucoup plus importante que prĂ©vu, la plus importante de toutes les missions lunaires ayant dĂ©jĂ  eu lieu. Ă€ km d'altitude, Young parvient Ă  identifier le site d’atterrissage. La baisse de la poussĂ©e du moteur du module lunaire intervient Ă  l'heure prĂ©vue et le changement d'orientation qui prĂ©cède la phase finale de l'atterrissage intervient Ă  une altitude de 2 200 m. Le module lunaire Orion atterrit sur le sol lunaire le Ă  2 h 23 min 35 s UTC et 104 heures, 29 minutes et 35 secondes après son lancement. La prĂ©cision est remarquable, le module se trouve Ă  270 m au nord et 60 m Ă  l'est du point visĂ©[37] - [57].

Après l'atterrissage, les deux astronautes éteignent certains systèmes du module lunaire pour économiser les batteries. Young et Duke reconfigurent ensuite le module pour son séjour de trois jours sur le sol lunaire, retirent leurs combinaisons spatiales et font des premières observations géologiques du site d'atterrissage à travers les hublots. Ils prennent leur premier repas lunaire puis préparent l'habitacle pour leur première période de sommeil sur la Lune[58] - [59]. Le retard accumulé avant l’atterrissage entraine des modifications dans le planning des opérations suivantes. Il est prévu à l'issue du séjour en surface que la mission Apollo 16 séjourne en orbite un jour de moins que prévu pour pouvoir faire face à des impondérables et conserver des marges de sécurité au niveau des consommables. Pour accroître le temps de sommeil de l'équipage, la troisième et dernière sortie sur le sol lunaire est réduite de sept à cinq heures[37].

Chronologie du séjour sur la Lune[60].
Temps écoulé Date (UTC) Événement Durée sortie Distance (rover) Roches lunaires
00h00 16/4 Ă  17h54 DĂ©collage du centre spatial Kennedy
104h30 21/4 Ă  2h23 Atterrissage sur la Lune
118h54 21/4 Ă  16h47 DĂ©but de la première sortie extravĂ©hiculaire7h114,2 km29,9 kg
142h40 22/4 Ă  16h33 DĂ©but de la seconde sortie extravĂ©hiculaire7h2311,3 km29 kg
165h31 23/4 Ă  15h25 DĂ©but de la troisième sortie extravĂ©hiculaire5h4011,4 km35,4 kg
175h32 24/4 Ă  1h25 DĂ©collage de la Lune

Première sortie extravéhiculaire

Le mythique drapeau américain encerclé de métal est placé devant le module lunaire pour une prise de photo des astronautes saluant le drapeau
John Young salue le drapeau américain devant le module lunaire.

Le lendemain matin, les deux astronautes prennent leur petit dĂ©jeuner avant de prĂ©parer leur première sortie extravĂ©hiculaire[61] - [62]. Les deux astronautes enfilent leurs combinaisons lunaires et dĂ©pressurisent le module. John Young franchit l'Ă©coutille en premier et s'arrĂŞte sur le porche (une petite plateforme situĂ©e immĂ©diatement Ă  la sortie de l'Ă©coutille) pour rĂ©cupĂ©rer un sac plein de dĂ©chets que lui tend son coĂ©quipier et qu'il doit dĂ©poser sur le sol. Young descend ensuite sur le sol le sac ETB (Equipment Transfer Bag) contenant des Ă©quipements qui seront utilisĂ©s durant les excursions sur le sol[63]. Puis il descend l'Ă©chelle et devient le neuvième homme Ă  fouler le sol lunaire[37]. Lors de ses premiers pas, sa première phrase est : « Te voici mystĂ©rieux et inconnu Descartes. Haut plateau. Apollo 16 va changer ton image. »[63]. Charles Duke rejoint rapidement son collègue et s'exclame : « Fantastique ! Oh, ce premier pas sur la surface de la Lune est super Tony ! »[63]. Les deux astronautes commencent alors leur première tâche qui consiste Ă  dĂ©charger le module lunaire. Ils en extraient le rover lunaire et d'autres Ă©quipements pour de futures expĂ©riences. Le dĂ©chargement se passe sans problème mais en testant le fonctionnement du rover lunaire, les astronautes constatent que le système de direction du train arrière ne fonctionne pas correctement. Le contrĂ´le de mission est prĂ©venu puis les astronautes installent la camĂ©ra et plantent le drapeau amĂ©ricain. Young et Duke doivent ensuite installer l'ALSEP. En manĹ“uvrant le rover, qui sert de support Ă  la camĂ©ra pour qu'elle puisse filmer le montage des instruments, les astronautes constatent que la direction fonctionne Ă  nouveau de manière inattendue. Durant la mise en place de l'instrument de mesure des flux thermiques, une expĂ©rience qui avait Ă©tĂ© embarquĂ©e dans la mission avortĂ©e Apollo 13 et n'avait pas fonctionnĂ© lors de la mission Apollo 15, Young se prend le pied dans un câble Ă©lectronique de l'instrument le mettant hors service. Une fois le dĂ©ploiement de l'ALSEP achevĂ©, Young et Duke rĂ©coltent des Ă©chantillons de roches Ă  proximitĂ©. Il s'est Ă©coulĂ© quatre heures depuis le dĂ©but de la sortie lorsque les deux hommes se dirigent Ă  bord du rover vers les cratères « Plum » (prune) de 36 m de diamètre et « Flag » (drapeau) de 290 m de diamètre pour poursuivre leurs travaux gĂ©ologiques. C'est lĂ , Ă  1,4 km du module lunaire que les deux astronautes collectent des Ă©chantillons qui proviennent, selon les hypothèses des scientifiques, de la couche supĂ©rieure de rĂ©golithe recouvrant la formation de Cayley. Young rĂ©cupère sur ce site, Ă  la demande du contrĂ´le au sol, la plus large roche ramenĂ©e de la Lune par une mission Apollo. Il s'agit d'une brèche qui est surnommĂ©e « Big Muley » en l'honneur du directeur scientifique de la mission Bill Muehlberger[64] - [65]. L'arrĂŞt suivant des astronautes est effectuĂ© devant le cratère « Buster » Ă  environ 1,6 km du LM. Duke prend depuis ce site des photos de « Stone Mountain » (la montagne de pierre) et de « South Ray Crater » (le cratère du rayon sud) tandis qu'Young dĂ©ploie une expĂ©rience de mesure du champ magnĂ©tique[66]. C'est Ă  ce moment que les scientifiques commencent Ă  remettre en cause leur hypothèse selon laquelle le massif de Descartes est d'origine volcanique, car les astronautes n'ont trouvĂ© jusque-lĂ  aucune roche reflĂ©tant une activitĂ© volcanique. Une fois remontĂ© dans le rover, Young fait une dĂ©monstration de conduite qui est filmĂ©e par Duke, avec une camĂ©ra 16 mm[67]. Après avoir rĂ©alisĂ© plusieurs opĂ©rations sur les instruments de l'ALSEP, les deux astronautes retournent dans le module lunaire mettant fin Ă  leur première sortie extravĂ©hiculaire qui aura durĂ© 7 heures, 6 minutes et 56 secondes. Une fois Ă  l'intĂ©rieur du module, les astronautes le pressurisent puis effectuent un dĂ©briefing avec les scientifiques avant d'entamer une nuit de repos[64] - [68] - [69].

Deuxième sortie

Apollo 16 effectue des prélèvements loin de son site d'atterrissage grâce à son rover
Vue du flanc de « Stone Mountain » (la montagne de pierre)

Peu après leur rĂ©veil, Young et Duke discutent avec le contrĂ´le au sol de la planification de la journĂ©e[70] - [71]. Le premier objectif de la deuxième sortie extravĂ©hiculaire est un ensemble de cinq cratères baptisĂ© « Cinco », situĂ©s sur le flanc de « Stone Mountain » (la montagne de pierre) qui prĂ©sente Ă  cet endroit une pente de 20°. Après les prĂ©paratifs habituels, les astronautes utilisent le rover pour atteindre leur objectif situĂ© Ă  3,8 km de distance de la zone d'atterrissage. Les deux astronautes dominent de 152 m la vallĂ©e dans laquelle ils ont atterri, le plus haut point atteint par rapport au module lunaire lors d'une mission Apollo. Après avoir apprĂ©ciĂ© le panorama que Duke dĂ©crit comme « spectaculaire »[72], les astronautes collectent des Ă©chantillons de roches aux alentours[64]. Après avoir passĂ© 54 minutes sur la pente, Young et Duke remontent Ă  bord du rover pour se diriger vers la station cinq, un cratère de 20 m de diamètre. Les scientifiques espèrent que les astronautes pourront trouver Ă  cet endroit des matĂ©riaux non contaminĂ©s par les retombĂ©es de l'impact du cratère « South Ray ». D'après le gĂ©ologue Don Wilhelms, les astronautes devaient trouver Ă  cet endroit des Ă©chantillons qui « proviennent certainement de Descartes » [64]. Le site suivant, la station 6, est un cratère de dix mètres de diamètre encombrĂ© de rochers oĂą les astronautes estiment avoir rĂ©cupĂ©rĂ© des Ă©chantillons provenant du massif « Cayley » car le sol est plus ferme Ă  cet endroit. Pour gagner du temps sur le planning, les astronautes ne s'arrĂŞtent pas comme prĂ©vu Ă  la station 7 mais retournent Ă  la base de la « Stone Mountain » oĂą ils rĂ©cupèrent des Ă©jectas du cratère « South Ray » durant environ une heure. Les roches collectĂ©es sont principalement des brèches et des petites pierres cristallines comportant de grandes quantitĂ©s de plagioclase. L'arrĂŞt suivant, la station neuf, se situe au niveau d'une zone baptisĂ©e « Vacant Lot » (Lopin abandonnĂ©)[73] qui ne devrait pas avoir Ă©tĂ© contaminĂ©e par les Ă©jectas de « South Ray », Young et Duke passent une quarantaine de minutes Ă  rĂ©colter des Ă©chantillons de roches. Vingt-cinq minutes après avoir quittĂ© cette zone, ils s’arrĂŞtent pour la dernière halte de la sortie, situĂ©e Ă  mi-chemin entre l'ALSEP et le module lunaire. Ă€ cet endroit, ils prĂ©lèvent une carotte du sol puis effectuent plusieurs tests avec un pĂ©nĂ©tromètre sur une ligne s'Ă©tendant sur 50 mètres Ă  l'est de l'ALSEP. Ă€ la demande des astronautes, la sortie est prolongĂ©e de dix minutes. De retour au module lunaire, les astronautes montent Ă  son bord et pressurisent le module, mettant fin Ă  une sortie de 7 heures, 23 minutes et 26 secondes, Ă©tablissant un record de durĂ©e de sortie qui bat celui Ă©tabli par Apollo 15[64] - [74]. Après un repas, les astronautes procèdent Ă  un dĂ©briefing sur les activitĂ©s du jour avec le contrĂ´le au sol et disposent le LM dans la configuration de repos pour leur pĂ©riode sommeil[75].

Troisième sortie

Charles Duke dans l'ombre de Shadow Rock.
Charles Duke dans l'ombre de Shadow Rock.

Au cours de ce septième jour de la mission, Young et Duke doivent rĂ©aliser leur dernière sortie sur la surface de la Lune puis redĂ©coller pour rejoindre le module de Commande et de Service en orbite. Le premier objectif de la sortie est le cratère « North Ray » (rayon nord), le plus grand cratère visitĂ© par une mission Apollo. Les deux astronautes qui ont embarquĂ© dans le rover s'Ă©loignent d'abord du Lem de 0,8 km avant de modifier leur trajectoire et rouler 1,4 km. Les deux astronautes sont moins secouĂ©s que les jours prĂ©cĂ©dents car les cratères qui parsèment cette zone sont de plus petite taille et il y a moins de roches Ă©parpillĂ©es sur le sol. Cependant, les blocs rocheux rencontrĂ©s deviennent de plus en plus massifs et nombreux Ă  mesure qu'ils se rapprochent de leur destination. Lorsqu'ils parviennent Ă  la bordure du cratère, ils se trouvent Ă  4,4 km du module lunaire. Ils prennent des photos du cratère de 1 000 m de diamètre et de 230 m de profondeur. Young et Duke Ă©tudient un rocher Ă©norme, plus grand qu'un immeuble de quatre Ă©tages, qu'ils baptisent « House Rock » (le rocher-maison). Les Ă©chantillons de roche collectĂ©s issus de ce rocher apportent la preuve finale que la zone n'est pas d'origine volcanique. « House Rock » prĂ©sente Ă  sa surface de nombreuses aspĂ©ritĂ©s ressemblant Ă  des impacts de balles mais qui sont en rĂ©alitĂ© des impacts de micromĂ©tĂ©orites. Après 1 heure et

Commandant John Young posant près du Rover Lunaire vers la fin de la troisième sortie.

22 minutes sur place, les astronautes se dirigent vers leur troisième arrĂŞt de la journĂ©e, pour Ă©tudier un autre rocher de grande taille se trouvant Ă  environ 0,5 km au nord de « North Ray ». Durant la traversĂ©e, ils Ă©tablissent un nouveau record de vitesse sur la Lune, se dĂ©plaçant en moyenne Ă 

17,1 km/h en descente. Ils arrivent Ă  ce rocher de m de hauteur qu'ils baptisent « Shadow Rock » (le rocher de l'ombre). Ils collectent des roches ainsi que des Ă©chantillons du sol se trouvant perpĂ©tuellement Ă  l'ombre. Pendant ce temps, Mattingly prĂ©pare le module de commande en prĂ©vision de la remontĂ©e des deux astronautes qui doit avoir lieu six heures plus tard. Après trois heures et six minutes de sortie, Young et Duke sont de retour au module lunaire oĂą ils achèvent de rĂ©aliser diffĂ©rentes expĂ©riences et dĂ©chargent le rover de ses Ă©chantillons. Duke dĂ©pose sur le sol lunaire une photographie de sa famille et une mĂ©daille commĂ©morative de l'ArmĂ©e de l'Air amĂ©ricaine Ă  faible distance du module lunaire. Young gare le rover Ă  90 m du module sur un point baptisĂ© « point VIP », pour permettre Ă  la camĂ©ra du rover contrĂ´lĂ©e Ă  distance par Houston, de filmer le dĂ©collage du module lunaire. Young et Duke rentrent alors dans le module après cinq heures et quarante minutes de sortie[76]. Après avoir pressurisĂ© le module lunaire, l'Ă©quipage se prĂ©pare au dĂ©collage[77].

Retour vers la Terre

DĂ©collage du module lunaire, concluant trois jours sur la Lune
Décollage du module de remontée du module lunaire d'Apollo 16.

Huit minutes avant l'heure prĂ©vue pour le dĂ©collage du sol lunaire, James Irwin, chargĂ© des communications avec l'Ă©quipage au centre de contrĂ´le de Houston, informe Young et Duke que le contrĂ´le au sol donne son feu vert. Deux minutes avant le lancement, les astronautes arment le système de mise Ă  feu du moteur de l'Ă©tage de remontĂ©e ainsi que le système d'annulation d'urgence. Ils attendent alors le dĂ©clenchement automatique de l'allumage du moteur de remontĂ©e. Juste avant celui-ci, des boulons explosifs sĂ©parent l'Ă©tage de remontĂ©e de l'Ă©tage de descente et les connexions Ă©lectriques sont coupĂ©es par un système de guillotine. Six minutes après le dĂ©collage, le module lunaire qui a accĂ©lĂ©rĂ© Ă  une vitesse d'environ 5 000 km/h, s'insère sur l'orbite lunaire visĂ©e[64] - [78]. Les deux astronautes effectuent alors la manĹ“uvre de rendez-vous et s'amarrent, sans rencontrer de problème, au module de commande oĂą se trouve Ken Mattingly restĂ© en orbite. Pour rĂ©duire la quantitĂ© de poussière lunaire susceptible d'ĂŞtre introduite dans le module de commande, Young et Duke nettoient d'abord la cabine du module lunaire avant d'ouvrir l'Ă©coutille qui les sĂ©pare de leur collègue. Après les retrouvailles avec Ken Mattingly, l'Ă©quipage transfère dans le module de commande les Ă©chantillons de roche lunaire qu'Young et Duke ont collectĂ©s Ă  la surface de la Lune. Une fois cette tâche rĂ©alisĂ©e et contrairement Ă  ce qui Ă©tait planifiĂ©, le contrĂ´le au sol demande Ă  l'Ă©quipage de prendre du repos, repoussant au lendemain le largage du module lunaire.

Le lendemain, après des dernières vĂ©rifications, le module lunaire est larguĂ©[79]. Mais l'Ă©quipage a oubliĂ© de basculer un interrupteur dans le module lunaire et celui-ci se met Ă  tournoyer sur lui-mĂŞme après la sĂ©paration. Il Ă©tait prĂ©vu que le moteur du module lunaire soit mis Ă  feu pour le dĂ©sorbiter et le lancer sur une trajectoire de collision avec la Lune en un lieu choisi de manière prĂ©cise. Cette manĹ“uvre est devenue impossible et le module lunaire s'Ă©crasera finalement sur le sol lunaire un an plus tard de manière incontrĂ´lĂ©e. La tâche suivante de l'Ă©quipage est de larguer un mini satellite scientifique de 36,3 kg. Il est lancĂ© le Ă  21 h 56 min 9 s UTC et orbitera autour de la Lune 34 jours en effectuant 425 rĂ©volutions. Mais l'orbite sur laquelle circule le satellite n'est pas celle prĂ©vue initialement. En effet, le contrĂ´le au sol ne veut pas solliciter le moteur SPS, qui a rencontrĂ© des problèmes au moment de l'insertion en orbite lunaire. En consĂ©quence, sur l'orbite retenue, le temps de vie du satellite est diminuĂ© de moitiĂ©. Après un peu moins de cinq heures d'attente et de prĂ©parations, le moteur SPS du module de commande est mis Ă  feu lors de la 65e orbite pour entamer le retour vers la Terre. MalgrĂ© les problèmes rencontrĂ©s quelques jours auparavant, le moteur fonctionne Ă  la perfection.

Les missions Apollo comportent une sortie extra-véhiculaire lors du retour vers la Terre pour récupérer des enregistreurs externes
Ken Mattingly effectue une sortie extravéhiculaire pour récupérer des enregistreurs sur bande magnétique à l'extérieur du module de commande.

Alors qu'il se trouve Ă  environ 310 000 km de la Terre, Ken Mattingly, le pilote du module de commande, effectue une sortie extravĂ©hiculaire durant laquelle il rĂ©cupère les films sur cassettes situĂ©s dans la baie dĂ©diĂ©e aux instruments scientifiques du module de commande et de service. Au mĂŞme moment, Mattingly rĂ©alise une expĂ©rience de biologie baptisĂ©e « Microbial Ecology Evaluation Device » (MEED - Engin d'Ă©valuation de l'Ă©cologie microbienne)[80]. L'expĂ©rience ne sera pas reconduite sur les missions suivantes[81]. Les astronautes effectuent ensuite plusieurs tâches de maintenance puis prennent un repas qui conclut leur journĂ©e de travail[80].

L'avant-dernier jour de la mission est consacrĂ© essentiellement Ă  la rĂ©alisation d'expĂ©riences scientifiques qui sont seulement interrompues par une confĂ©rence de presse de vingt minutes oĂą les astronautes rĂ©pondent Ă  des questions techniques ou non sur leur mission ; celles-ci ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©es par des journalistes accrĂ©ditĂ©s se trouvant au centre spatial de Houston et sont posĂ©es selon un ordre de prioritĂ©. En plus des nombreuses tâches de maintenance, les astronautes prĂ©parent le vaisseau pour la rentrĂ©e atmosphĂ©rique et leur retour sur Terre qui est prĂ©vu pour le lendemain. Ă€ la fin de la journĂ©e, le vaisseau se trouve Ă  143 000 km de la Terre et progresse Ă  une vitesse de 2 km/s[82] - [83].

Tony England est chargĂ© de rĂ©veiller l'Ă©quipage d'Apollo 16 pour leur dernier jour de mission. Le vaisseau se trouve Ă  83 000 km de la Terre dont il se rapproche Ă  la vitesse de 2,7 km/s. Trois heures avant l'amerrissage dans l'ocĂ©an Pacifique, l'Ă©quipage effectue une dernière correction de trajectoire qui modifie la vitesse du vaisseau de 0,43 m/s. Environ dix minutes avant leur rentrĂ©e dans l'atmosphère, le module de service est larguĂ© et poursuit sa route qui l'amènera Ă  se consumer. Le vaisseau Apollo 16 entame sa rentrĂ©e atmosphĂ©rique 265 heures et 37 minutes après son dĂ©part de Floride et Ă  une vitesse de 11 km/s. La coque s'Ă©chauffe au fur et Ă  mesure que la densitĂ© de l'atmosphère croĂ®t. Ă€ son pic, la tempĂ©rature du bouclier thermique qui protège la coque oscille entre 2 204 °C et 2 482 °C. L'ouverture rĂ©ussie des parachutes principaux intervient moins de quatorze minutes après le dĂ©but de la rentrĂ©e atmosphĂ©rique et le vaisseau amerrit dans l'ocĂ©an Pacifique Ă  350 km au sud-est de l'Ă®le Christmas mettant un terme Ă  une mission qui aura durĂ© 290 heures, 37 minutes et 6 secondes. Le vaisseau et ses trois membres d'Ă©quipage sont rĂ©cupĂ©rĂ©s par le porte-avion USS Ticonderoga. Young, Duke et Mattingly se retrouvent en sĂ©curitĂ© Ă  bord du porte-avion trente-sept minutes après l'amerrissage[37] - [84].

HĂ©ritage de la mission Apollo 16

Localisation des vaisseaux

La capsule d'Apollo 16 se trouve à présent au US Space & Rocket Center de Huntsville en Alabama
La capsule d'Apollo 16 au US Space & Rocket Center de Huntsville en Alabama

Le vendredi , le module de commande d'Apollo 16 est dĂ©barquĂ© de l'USS Ticonderoga Ă  la Naval Air Station North Island près de San Diego en Californie. Le lundi , alors qu'une Ă©quipe est en train de purger les restes d'hydrazine (le carburant toxique utilisĂ© par les moteurs de contrĂ´le d'attitude) dans un des hangars de la base navale, l'Ă©quipement utilisĂ© explose. 46 personnes sont envoyĂ©es Ă  l'hĂ´pital pour 24 Ă  48 heures d'observation, souffrant pour la plupart d'intoxications lĂ©gères. Le vaisseau est lĂ©gèrement endommagĂ©[85] - [86] - [87]. Le module de commande d'Apollo 16 « Casper » fait dĂ©sormais partie de l'exposition permanente du US Space & Rocket Center (en) Ă  Huntsville en Alabama.

Le LM d'Apollo 16 a pu être photographié depuis l'orbite lunaire par la sonde LRO
Étage de descente du module lunaire d'Apollo 16 pris en photo par LRO

L'Ă©tage de remontĂ©e du module lunaire, larguĂ© le et devenu incontrĂ´lable, s'est Ă©crasĂ© par la suite Ă  la surface de la Lune mais le point d'impact n'a pu ĂŞtre dĂ©terminĂ©[37] - [88] qu'en grâce aux photos prises par le Lunar Reconnaissance Orbiter[89]. Duke a fait don de certains objets utilisĂ©s durant le vol comme une carte de la Lune, Ă  l'UniversitĂ© d'État de Kennesaw, en GĂ©orgie. Il a laissĂ© deux objets sur la Lune, tous deux photographiĂ©s avant de partir. Le premier est la photographie bien connue de sa famille (ref. NASA AS16-117-18841). Au dos de la photo, on peut lire le texte suivant : « Ceci est la famille de l'Astronaute Duke de la planète Terre. Atterrissage sur la Lune en ». L'autre objet est un mĂ©daillon commĂ©moratif prĂ©parĂ© par l'armĂ©e de l'air amĂ©ricaine cĂ©lĂ©brant ses 25 ans en 1972. Il a conservĂ© un double de la mĂ©daille avec lui et en a fait don au musĂ©e de la Wright-Patterson Air Force Base[90].

Les résultats de la mission Apollo 16

La mission Apollo 16 a rempli les objectifs principaux qui lui étaient assignés ainsi que la plupart des objectifs secondaires malgré un séjour en orbite lunaire raccourci d'un jour. Des données scientifiques ont pu être obtenues de tous les équipements scientifiques déployés durant les transits entre la Terre et la Lune, en orbite lunaire et à la surface de notre satellite à l'exception de l'instrument de mesure des flux thermiques (câble rompu par Young) et du sous-satellite placé sur une orbite différente de celle visée. Pour la première fois, une photographie de la couronne solaire dans la longueur d'onde Lyman Alpha a pu être obtenue et deux nouvelles ceintures aurorales entourant la Terre ont été observées. Les observations effectuées par les astronautes sur le sol lunaire ont réfuté la théorie de formations volcaniques dans la région explorée par la mission. Au vu des résultats de cette mission, il est considéré comme probable que la surface de la Lune ne présente peu ou aucune formation d'origine volcanique (Cette hypothèse sera confirmée par la mission Apollo 17). Les constats suivants sont effectués durant le déroulement de la mission[91] :

  • la poussière et le sol lunaire continuent Ă  ĂŞtre une source de problèmes pour le fonctionnement de certains Ă©quipements malgrĂ© les modifications apportĂ©es aux procĂ©dures et aux Ă©quipements Ă  la suite des missions prĂ©cĂ©dentes ;
  • la perte de l'instrument de mesure des flux thermiques met en Ă©vidence que tous les Ă©quipements installĂ©s sur le sol lunaire doivent ĂŞtre conçus en prenant en compte le fait que les astronautes sont handicapĂ©s par leur combinaison spatiale ;
  • la capacitĂ© de l'antenne omnidirectionnelle en bande S du module lunaire Ă  prendre en charge l'ensemble des Ă©changes radio durant les opĂ©rations a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e Ă  la suite de la panne qui a mis hors service l'antenne orientable ;
  • les donnĂ©es fournies par le sous-satellite placĂ© en orbite lunaire permettent de conclure que la modĂ©lisation du champ gravitationnel de la Lune est encore imparfaite ;
  • les astronautes n'ont pas souffert d'arythmie cardiaque au cours de la mission ; les mesures prises - augmentation de la dose de potassium absorbĂ©e et cycle de sommeil optimisĂ© - semblent avoir rĂ©glĂ© ce problème ;
  • l'Ă©quipage et le module lunaire ont dĂ©montrĂ© qu'il Ă©tait possible d’atterrir dans une zone au relief tourmentĂ© sans disposer au prĂ©alable de photographies dĂ©taillĂ©es. Le rover lunaire a dĂ©montrĂ© sa capacitĂ© Ă  gravir des pentes de 20°.

Données détaillées

Paramètres de mission

  • Mission Apollo 16 (AS-511)
    • Module de commande CM-113 « Casper »
    • Module de service SM-113
    • Module lunaire LM-11 « Orion »
    • Rover lunaire : LRV-2
  • Lancement le Ă  17 h 54 min UTC du Launch Complex 39-A (LC-39A) du centre spatial Kennedy par Saturn V
  • Atterrissage le Ă  2 h 23 min 35 s UTC sur les hauts plateaux des monts Descartes (8° 58′ 22.84″ S, 15° 30′ 0.68″ E)
  • DĂ©collage le Ă  1 h 25 min 48 s UTC.
  • Amerrissage le Ă  19 h 45 min 5 s UTC (0° 43′ S, 156° 13′ O)

Paramètres de vol

  • Vaisseau Apollo 16 (46 782 kg)
    • Module de commande/service (30 354 kg)
      • Module de commande 5 840 kg
      • Module de service 24 514 kg
    • Module lunaire (16 428 kg)

Notes et références

Notes

    Références

    1. Xavier Pasco, La politique spatiale des États-Unis 1958-1985 : Technologie, intérêt national et débat public, L'Harmattan, , 300 p. (ISBN 978-2-7384-5270-2), p. 82-83
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    Sources

    Voir aussi

    Bibliographie

    Rapports et documents officiels antérieurs à la mission
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      Dossier de présentation à la presse de la mission Apollo 16 (document NASA n° Special Publication-4214 ).
    Rapports et documents officiels postérieurs à la mission
    • (en) NASA - Centre spatial Johnson, Apollo 16 mission report, , 393 p. (lire en ligne [PDF])
      Rapport officiel de la mission Apollo 16 (document n° MSC-07230).
    • (en) NASA - Centre spatial Johnson, Apollo 16 Technical Crew Debriefing, , 156 p. (lire en ligne [PDF]).
      DĂ©briefing de l'Ă©quipage Ă  l'issue de la mission Apollo 16 (interviews).
    • (en) NASA - Centre spatial Johnson, Apollo 16 Preliminary Science Report, , 626 p. (lire en ligne)
      Rapport scientifique préliminaire de la mission Apollo 16 (document NASA n° SP-315).
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      Étude géologique de 1981 du site d'atterrissage d'Apollo 16 par les services géologiques américains (USGS) réalisée à partir des éléments recueillis par la mission.
    Ouvrages, sites de la NASA décrivant le déroulement de la mission
    • (en) Eric M. Jones et Ken Glover, « Apollo 16 surface journal », sur Apollo Surface Journal, NASA
      Portail regroupant l'ensemble des documents officiels disponibles sur le déroulement de la mission Apollo 16 à la surface de la Lune ainsi que la transcription des échanges radios.
    • (en) David Woods et Tim Brandt, « Apollo 16 flight journal », sur Apollo Flight Journal, NASA,
      Déroulement de la mission Apollo 16 durant les phases de vol : transcription des échanges radios associée à des explications de spécialistes.
    • (en) Eric M. Jones, « Apollo 16 Image Library ».
      Liste commentée des photos prises durant le séjour sur la Lune de l'équipage de la mission Apollo 16 et durant son entrainement.
    • (en) W. David Compton, Where No Man Has Gone Before : A History of Apollo Lunar Exploration Missions, (lire en ligne)
      Histoire du projet scientifique associé au programme Apollo (document NASA n° Special Publication-4214 ).
    Autres ouvrages
    • (en) W.David Woods, How Apollo flew to the moon, New York, Springer, , 412 p. (ISBN 978-0-387-71675-6, BNF 41068536, LCCN 2007932412)
      Déroulement détaillé d'une mission lunaire Apollo.
    • (en) David M Harland, Exploring the moon : the Apollo expeditions, Chichester, Springer Praxis, , 2e Ă©d., 403 p. (ISBN 978-0-387-74638-8, BNF 41150292, LCCN 2007939116)
      Déroulement détaillé des séjours lunaires des missions Apollo avec nombreuses illustrations, contexte géologique détaillé et quelques développements sur les missions robotiques de cette période.
    • (en) David M Harland et Richard W. Orloff, Apollo : The Definitive Sourcebook, Springer Praxis, , 633 p. (ISBN 978-0-387-30043-6, LCCN 2005936334)
      Ouvrage de référence des principaux faits et dates des missions Apollo.
    • (en) Richard W. Orloff (NASA), Apollo by the numbers : A Statistical Reference, Washington, National Aeronautics and Space Administration, 2000-2004, 344 p. (ISBN 978-0-16-050631-4, OCLC 44775012, LCCN 00061677, lire en ligne [PDF])
      Un grand nombre de statistiques sur le programme Apollo (NASA SP-2000-4029)

    Articles connexes

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