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Alexia de Grèce

Alexia de Grèce (en grec moderne : Αλεξία της Ελλάδας / Alexía tis Elládas et en espagnol : Alexia de Grecia), princesse de Grèce et de Danemark, est née le au palais de Mon Repos, à Corfou, en Grèce. Brièvement héritière du trône de Grèce entre 1965 et 1967, c'est un membre de l'ancienne famille royale hellène.

Alexia de Grèce
(el) Αλεξία της Ελλάδας
Description de cette image, également commentée ci-après
Alexia de Grèce au mariage de la princesse Victoria de Suède et de Daniel Westling (2010).

Titre

Diadoque de Grèce

–
(1 an, 10 mois et 10 jours)

Prédécesseur Irène de Grèce
Successeur Paul de Grèce
Biographie
Titulature Princesse de Grèce et de Danemark
Dynastie Maison d'Oldenbourg
Nom de naissance Alexía tis Elládas
Naissance
Corfou (Grèce)
Père Constantin II de Grèce
Mère Anne-Marie de Danemark
Conjoint Carlos Morales Quintana
Enfants Arrietta Morales y de Grecia
Ana MarĂ­a Morales y de Grecia
Carlos Morales y de Grecia
Amelia Morales y de Grecia
Religion Orthodoxie grecque

Fille aînée du roi Constantin II de Grèce et de la reine Anne-Marie de Danemark, la princesse Alexia est proclamée diadoque à sa naissance mais perd ce statut quand vient au monde son frère Paul, en 1967. Chassée de Grèce avec sa famille par la Dictature des colonels, l'enfant grandit en exil en Italie, au Danemark puis au Royaume-Uni. Après des études d'histoire et d'éducation en Angleterre, Alexia s'installe à Barcelone, en Espagne, où elle vit quelque temps avec sa cousine, l'infante Cristina. Devenue enseignante, elle fait la connaissance, en 1994, de l'architecte Carlos Morales Quintana, qu'elle épouse en grande pompe à Londres en 1999. Après son mariage, le couple retourne vivre en Catalogne, avant de s'installer dans les îles Canaries en 2003. À Lanzarote, Alexia se consacre à l'éducation de ses quatre enfants et à différentes activités sportives.

Famille

La princesse Alexia est la fille aînée du roi Constantin II de Grèce (1940-2023) et de son épouse la princesse Anne-Marie de Danemark (1946). Par son père, elle est donc la petite-fille du roi Paul Ier de Grèce (1901-1964) et de la princesse Frederika de Hanovre (1917-1981) tandis que, par sa mère, elle descend du roi Frédéric IX de Danemark (1899-1972) et de la princesse Ingrid de Suède (1910-2000)[1].

Nièce des reines Sophie d'Espagne (1938) et Margrethe II de Danemark (1940), Alexia est également apparentée à la plupart des autres monarques du vieux continent en sa qualité de descendante de la reine Victoria du Royaume-Uni (1819-1901), surnommée la « grand-mère de l'Europe », et du roi Christian IX de Danemark (1818-1906), surnommé le « beau-père de l'Europe ».

Le , la princesse épouse, à la cathédrale orthodoxe Sainte-Sophie de Londres, l'Espagnol Carlos Morales Quintana (1970), un lointain descendant par les femmes du roi Jacques Ier d'Aragon (1208-1276)[2].

Du mariage d'Alexia et de Carlos naissent quatre enfants :

  • Arrietta Morales (nĂ©e Ă  Barcelone le )[3] ;
  • Ana MarĂ­a Morales (nĂ©e Ă  Barcelone le )[3] ;
  • Carlos Morales (nĂ© Ă  Barcelone le )[4] ;
  • Amelia Morales (nĂ©e Ă  Barcelone le )[5].

Biographie

Héritière du trône de Grèce

La princesse Alexia dans les bras de sa mère, la reine Anne-Marie (1965).

Fille aînée du roi Constantin II de Grèce et de la reine Anne-Marie de Danemark, la princesse Alexia voit le jour le au palais de Mon Repos, à Corfou[2]. Baptisée au palais royal d'Athènes le suivant[6], elle est proclamée héritière présomptive. Or, jusqu'en 1952 et la modification de la Constitution hellène, une loi semi-salique régissait la succession au trône grec et tous, dans le pays, n'acceptent pas l'idée qu'une femme puisse un jour ceindre la couronne. Au sein de la famille royale même, la modification des règles successorales ne fait pas l'unanimité et le prince Pierre, plus proche parent mâle de Constantin II, fait savoir publiquement qu'il refuse de reconnaître Alexia comme nouveau diadoque. La naissance du prince Paul, frère cadet d'Alexia, le , met finalement un terme à la polémique, faisant perdre à Alexia sa qualité d'héritière[7].

De la Dictature des colonels Ă  l'abolition de la monarchie

Le , l'armée grecque organise un coup d'État contre le gouvernement du Premier ministre Panagiótis Kanellópoulos et abolit la Constitution, faisant basculer la Grèce dans la Dictature des colonels. Dans un premier temps, le roi Constantin II accepte de reconnaître le régime militaire mais, le , il met en place un contre-coup d'État qui vise à rétablir la démocratie en Grèce. Cependant, ce putsch est un échec et la famille royale est contrainte de partir en exil, sans que la monarchie soit officiellement abolie[8].

Âgée de deux ans, Alexia s'installe avec ses parents à Rome, en Italie, où elle réside d'abord à l'ambassade de Grèce, puis à la Villa Polissena, propriété du grand-duc Maurice de Hesse, et enfin au no 13 de la via di Porta Latina[9]. L'exil de la famille royale se prolongeant et Constantin II craignant que ses enfants oublient leur culture grecque, il fonde une petite école dans le jardin de sa résidence et c'est là qu'Alexia reçoit ses premières classes, données par un précepteur du nom de Ioannis Kanellopoulos[10].

En 1973, la junte militaire au pouvoir à Athènes abolit la monarchie et la situation financière de l'ex-famille royale se dégrade. Les Grèce quittent alors l’Italie pour trouver refuge au Danemark, patrie natale de la reine Anne-Marie. Durant un an, Alexia a ainsi l’occasion de fréquenter quotidiennement sa grand-mère maternelle, la reine douairière Ingrid, au palais d'Amalienborg[11].

En 1974, la Dictature des colonels s’effondre et la démocratie est restaurée en Grèce. L'ancienne famille royale espère alors pouvoir rentrer dans son pays mais le référendum organisé le abolit définitivement la monarchie et les Grèce restent interdits de séjour dans leur patrie[12]. Jusqu'en 2004[13], Alexia ne peut ainsi pénétrer dans son pays qu'à deux reprises : en 1981, à l'occasion des funérailles de sa grand-mère Frederika de Hanovre[14], et en 1993, lors d'un voyage familial exceptionnellement autorisé par le gouvernement grec[15].

Une Ă©ducation au Royaume-Uni

Chiffre de la princesse Alexia et de son Ă©poux.

Dans ce contexte difficile, Constantin II choisit de partir vivre avec sa famille au Royaume-Uni. Alexia et ses frères fréquentent dès lors le collège hellénique de Londres, une institution fondée par ses parents dans le but d'assurer une scolarisation en grec à leur progéniture[16].

Sa formation secondaire terminée, Alexia intègre le Froebel college (en), une faculté dépendant de l’université de Roehampton. Elle y étudie l’histoire et la pédagogie avant de devenir enseignante et de travailler, durant trois ans, avec des enfants âgés de trois à sept ans dans une école londonienne[2] - [17].

En Catalogne avec l'infante Cristina

En , la princesse Alexia se rend à Barcelone, en Espagne, pour y assister aux Jeux olympiques. Elle tombe alors amoureuse de la capitale catalane et choisit d’y établir sa résidence. Elle reprend ses études et suit un master en soin à la petite enfance. Une fois diplômée, elle est engagée par la Fondation catalane contre le syndrome de Down, pour laquelle elle travaille jusqu'en 2003[2] - [17].

Très proche de sa cousine, l’infante Cristina, avec qui elle partage alors un appartement[2] - [18], la princesse Alexia s’intéresse au nautisme et à la voile. En 1994, durant une régate, elle rencontre Carlos Morales Quintana, un architecte canarien également passionné par la mer et la navigation. Rapidement, une relation amoureuse se développe entre les deux jeunes gens, qui décident bientôt d'officialiser leur union[2].

Un mois avant leur mariage, Alexia et Carlos sont légèrement blessés lors d'une compétition de voile se déroulant à Barcelone[19] mais l'accident ne retarde cependant pas la cérémonie.

Mariage princier en Angleterre

Les portes de la Grèce restant toujours fermées aux membres de l'ancienne famille royale, Alexia et Carlos célèbrent leur mariage à la cathédrale Sainte-Sophie de Londres, au Royaume-Uni, le [20] - [21].

Toutes les familles royales du vieux continent participent à l'événement, qui est suivi d'une grande fête dans le domaine de Kenwood House, autrefois propriété de Nancy Leeds, première épouse du prince Christophe de Grèce[22]. Une fois les épousailles terminées, le couple repart en Espagne et installe sa résidence à Barcelone[2].

Quelques mois plus tard, une polémique éclate, au Royaume-Uni, sur la somme facturée à Constantin II pour la location de Kenwood House. Les Communes jugent en effet que l'ancien souverain a bénéficié d'une faveur injustifiée de la part d'English Heritage[23].

De la Catalogne aux Canaries

Nièce du roi Juan Carlos Ier et de la reine Sophie, la princesse Alexia est plusieurs fois la cible des terroristes basques après son installation en Espagne. La dissolution du « comando Barcelona » en montre ainsi à la police espagnole que l'ETA planifiait d'assassiner la princesse lors d'un attentat à la voiture piégée[24] - [25].

En 2003, Alexia et sa famille quittent Barcelone pour s'installer à Lanzarote, aux îles Canaries, d'où est originaire son époux[26] - [27].

En , Carlos Morales, l'époux de la princesse Alexia, est inculpé pour corruption par la police de Lanzarote[28]. Les forces de l'ordre enquêtent notamment sur la résidence que le couple se fait construire sur le littoral de Las Palmas de Gran Canaria[29]. Cependant, la justice espagnole lave Carlos Morales de toutes charges en [30] - [31].

Aux Canaries, la princesse Alexia se consacre à l'éducation de ses enfants[32]. Elle s'adonne par ailleurs à différentes activités sportives : la voile, qu'elle continue à pratiquer en famille et dont elle soutient différentes compétitions[33], et le triathlon, qu'elle découvre à l'âge de cinquante ans[34].

Dans la culture populaire

Littérature

La princesse Alexia est évoquée brièvement dans le roman Captain from Corfu de Muriel Maddox (1999).

Philatélie

Une série de timbres à l'effigie de la princesse Alexia a été émise par la poste grecque en 1966[35].

Quartiers de la princesse

Bibliographie

  • (en) Arturo B. EĂ©che, Michael of Greece et Helen Hemis-Markesinis, The Royal Hellenic dynasty : From the Collection of Mrs. Helen Helmis-Markesinis, Eurohistory, , 201 p. (ISBN 978-0-9771961-5-9).
  • (es) Ricardo Mateos Sáinz de Medrano, La Familia de la Reina SofĂ­a, La DinastĂ­a griega, la Casa de Hannover y los reales primos de Europa, Madrid, La Esfera de los Libros, , 573 p. (ISBN 978-84-9734-195-0). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Articles connexes

Lien externe

Notes et références

  1. (en) Darryl Lundy, « Alexia zu Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg, Crown Princess of Greece », sur The Peerage (consulté le ).
  2. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 387.
  3. (es) « Otra niña para Alexia y Carlos », El País,‎ (lire en ligne).
  4. (es) « La princesa Alexia y su esposo, Carlos Morales, presentan a su tercer hijo, Carlos », ¡Hola!,‎ (lire en ligne).
  5. (es) « Alexia de Grecia y Carlos Morales presentan en sociedad a su hija Amelia », ¡Hola!,‎ (lire en ligne).
  6. « Baptême d'Alexia de Grèce », Point de vue Images, no 902,‎ .
  7. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 237, 365, 387 et 430.
  8. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 366-370.
  9. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 161 et 371.
  10. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 371.
  11. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 374.
  12. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 161, 370-371 et 373-374.
  13. (es) « Constantino y Ana María de Grecia están buscando casa en Atenas y en cuanto la encuentren se trasladarán allí », El Confidencial,‎ (lire en ligne).
  14. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 168-169 et 378.
  15. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 378.
  16. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 384 et 387.
  17. (es) « Próxima boda de la princesa Alexia », El País,‎ (lire en ligne).
  18. (es) Eduardo Inda Arriaga et Esteban Urreiztieta Núñez, La intocable : Cristina, la infanta que llevó la corona al abismo (lire en ligne).
  19. (es) « La Princesa Alexia abandona la clínica », El País,‎ (lire en ligne).
  20. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 387-388.
  21. (es) « Boda mediterránea en Londres », El País,‎ (lire en ligne).
  22. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 388.
  23. (es) Isabel Ferrer, « Los Buenos Amigos de Constantino de Grecia », El País,‎ (lire en ligne).
  24. (es) « Alexia de Grecia era objetivo del "comando Barcelona" de ETA », ABC,‎ (lire en ligne).
  25. (es) « Los miembros del "comando Barcelona" tenían en el bolsillo una nota con la matrícula del coche de Alexia de Grecia », ABC,‎ (lire en ligne).
  26. (es) « Alexia de Grecia y su marido, Carlos Morales se han ido a vivir a Lanzarote con sus hijas », ¡Hola!,‎ (lire en ligne).
  27. (es) Virginia Galvín, « Mi isla, nuestro reino », Vanity Fair,‎ (lire en ligne)
  28. (es) « El marido de Alexia de Grecia imputado en la trama de corrupción de Lanzarote », ABC,‎ (lire en ligne).
  29. (es) M. Reyes, « El chalé de Morales y Alexia de Grecia que investiga el juez cuesta 3,8 millones », La Provincia,‎ (lire en ligne).
  30. (es) « La buena estrella de Carlos, el marido de Alexia de Grecia », El Mundo,‎ (lire en ligne).
  31. (es) M. Riveiro, « Pelotazo urbanístico en favor de la prima de Felipe VI en Lanzarote », El Diario de Lanzarote,‎ (lire en ligne).
  32. (es) Cote Villar et Yira Arredondo, « Alexía de Grecia, de princesa a ama de casa con marido imputado », El Mundo,‎ (lire en ligne).
  33. (es) « Más de 40 embarcaciones parten este martes desde Arrecife con rumbo a Funchal », Crónicas de Lanzarote,‎ (lire en ligne).
  34. (es) Consuelo Font, « Alexia de Grecia se suma a la fiebre por el triatlón: "Dicen que estoy loca" », El Mundo,‎ (lire en ligne).
  35. (fr + en) « Catalogue de timbres : Princes Alexia », sur colnect.com (consultĂ© le ).
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