Albina du Boisrouvray
Albina du Boisrouvray est une journaliste et productrice française, née le à Neuilly-sur-Seine.
Présidente Association François-Xavier Bagnoud | |
---|---|
depuis |
Naissance | |
---|---|
Nom de naissance |
Albina Simone Marie de Jacquelot du Boisrouvray |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Productrice de cinéma, personnalité engagée dans la lutte contre le sida, journaliste |
Père |
Guy du Boisrouvray (d) |
Conjoints |
Bruno Bagnoud (depuis ) Georges Casati (d) (depuis ) |
Enfant |
Distinctions |
---|
Biographie
Entourage familial
Albina Simone Marie de Jacquelot du Boisrouvray[1] naît le [2] à Neuilly-sur-Seine[3], dans le département de la Seine, à l'Hôpital américain[4].
Elle est la fille unique du comte Guy de Jacquelot du Boisrouvray (1903-1980), cousin germain du prince Rainier III de Monaco, et de Luz Mila Patiño RodrÃguez (1909-1958), dont la famille fit fortune dans l’étain en Bolivie[5] - [6].
Sa grand-mère paternelle, Joséphine de Polignac (1882-1976), est l'une des sœurs du comte Pierre de Polignac, devenu le prince Pierre de Monaco, duc de Valentinois (1895-1964).
Le comte du Boisrouvray (1903-1980), son père, fut résistant pendant la Seconde Guerre mondiale[6]. Il possédait le yacht construit par Camper & Nicholsons, Miguy III, enregistré au yacht Club de Monaco et avec lequel il a parcouru le monde. Lui et son épouse possédaient aussi à Genève, l'hôtel Bristol, et une collection de manuscrits anciens, offerte à la Bibliothèque nationale de France[7].
Enfance et études
Albina du Boisrouvray est élevée au Plaza Hotel de New York par une nourrice, fréquente les palaces, une pension anglaise et un établissement privé à Neuilly-sur-Seine. Si elle grandit dans un environnement très privilégié, elle manque de l'affection de ses parents[6].
Elle étudie la psychologie et la philosophie à l'université de la Sorbonne[8].
Riche héritière, elle évolue dans le milieu de la jet set, tout en s'intéressant aux idées écologistes et anarchistes, « contradictions qu'elle assume sans ciller » note la journaliste Anne Fulda[6].
Mariages et enfant
De son mariage en 1960[9] à Chermignon, dans le canton du Valais[10], avec l'homme d'affaires suisse Bruno Bagnoud (né en 1935 et mort en 2022), président d'Air Glaciers (compagnie d'aviation valaisanne spécialisée dans les secours en montagne)[11], elle a donné naissance à un fils, François-Xavier Bagnoud[6] - [12].
Elle épouse en 1971[10] le producteur de films français Georges Casati[6] - [8].
Productrice
De 1969 à 1986, Albina se consacre à la production cinématographique à travers la maison de production qu’elle a créée : Albina Productions. En dix-sept ans, sa société produit vingt-deux films :
- 1968 : Une histoire immortelle, téléfilm d'Orson Welles
- 1970 : 36, le grand tournant, en tant que productrice pour Pathé, d'Henri de Turenne ;
- 1971 : Bof... Anatomie d'un livreur de Claude Faraldo ;
- 1972 : Paulina 1880 de Jean-Louis Bertuccelli ;
- 1972 : Les Zozos premier film de Pascal Thomas[6] ;
- 1973 : Charlie et ses deux nénettes de Joël Séria ;
- 1973 : Belle d'André Delvaux ;
- 1973 : Projection privée de François Leterrier ;
- 1973 : La Chute d'un corps de Michel Polac ;
- 1973 : La Fille au violoncelle d'Yvan Butler ;
- 1974 : France société anonyme d'Alain Corneau ;
- 1974 : Les Gaspards de Pierre Tchernia ;
- 1975 : L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski[6] ;
- 1976 : Police Python 357 d'Alain Corneau[6] ;
- 1977 : Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre ;
- 1978 : Je suis timide mais je me soigne de Pierre Richard ;
- 1978 : Cause toujours... tu m'intéresses ! d'Édouard Molinaro ;
- 1979 : Confidences pour confidences de Pascal Thomas ;
- 1980 : Ma blonde, entends-tu dans la ville ? de René Gilson ;
- 1981 : Une affaire d'hommes de Nicolas Ribowski ;
- 1982 : Josepha de Christopher Frank ;
- 1984 : Fort Saganne d'Alain Corneau[6].
Actrice
- 1976 : Si c'était à refaire de Claude Lelouch : la jolie femme
- 1978 : Va voir maman, papa travaille de François Leterrier : Christine
- 1981 : Une robe noire pour un tueur de José Giovanni : l'amie de Florence
Activités humanitaires
Le , l'hélicoptère que pilotait son fils François-Xavier Bagnoud dans le cadre du Rallye Dakar est pris dans une tempête de sable au Mali et s’écrase sur une dune[13]. À bord se trouvent également le chanteur Daniel Balavoine, Thierry Sabine, le créateur du Rallye Dakar, Nathalie Odent, une journaliste, et Jean-Paul Le Fur (né en 1949), technicien-radio.
Deux ans après la mort de son fils[10], elle vend son entreprise de production cinématographique ainsi que les trois quarts de ses biens personnels[6] et s’engage à Médecins du monde aux côtés de Bernard Kouchner, avec qui elle partira en mission notamment au Liban.
En 1989, elle fonde l’Association François-Xavier Bagnoud, une organisation non-gouvernementale aujourd'hui connue sous le nom de FXB International dont la mission est de combattre la pauvreté et le SIDA et de soutenir les orphelins et les enfants vulnérables victimes de la pandémie[6] - [14] - [15].
Distinctions et prix
Distinctions
En 2001, elle est nommée au rang de chevalière dans l'ordre de la Légion d'honneur pour son travail innovateur dans les soins palliatifs à domicile. Puis, en 2016, elle est élevée au grade d'officière pour ses 27 ans de services au plus démunies.
En 1985, elle est nommée au rang de chevalière dans l'ordre national du Mérite et devient la première productrice cinématographique à recevoir être nommé dans l'ordre du Mérite. Le président Nicolas Sarkozy, en 2009, a décoré de l'insigne d'officière et a remercié son travail avec son ONG FXB.
Officière de l'ordre des Arts et des Lettres en 2011 par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication. (chevalière en 1985)[16]
Prix et titres
- 1985 : « Doctor of Humane Letters » de l’Université du Michigan.
- 1996 : « John Harvard Fellow » de l’Université d’Harvard.
- 1999 : Prix spécial pour sa « Réponse à la crise des orphelins du sida » lors de la seconde conférence sur les stratégies globales de prévention et de transmission du sida de la mère à l’enfant à Montréal.
- 2002 : Prix Nord-Sud du Conseil de l’Europe avec Xanana Gusmão, président du Timor Est.
- 2003 : « Doctor of Human Letters » de la Rutgers University (anciennement Faculté de Médecine et de Dentisterie) du New-Jersey.
- 2003 : « Life Time Contribution Award » en reconnaissance aux actions qu’elle mène dans l’ensemble des 35 États et Territoires de l’Union Indienne
- 2004 : « Thai Komol Keemthong Foundation Award of Outstanding Personality 2004 »
- 2007 : La Fédération nationale des Clubs Convergences lui remet à Lyon un trophée pour la récompenser pour son engagement en faveur des orphelins et des enfants vulnérables affectés par le sida dans le monde.
- 2009 : Prix Spécial du Jury BNP Paribas qui consacre les 20 ans de FXB International aux côtés des orphelins du sida et des enfants vulnérables.
- 2014 : le Kalinga Institute of Social Sciences (KISS) Award en Inde.
- 2017 : le Centre Européen de Musique à Bougival (France) inscrit son nom au sein de l’Académie d’Honneur constituée au nom des bienfaits thérapeutiques de la Musique.
- 2019 : Prix d’Excellence en diplomatie de santé publique globale en reconnaissance du remarquable travail accompli au Rajasthan depuis 1996
Ouvrage
- Le Courage de vivre, Flammarion, 2022. Préface de Daniel Rondeau[5].
Notes et références
- « Décret du 13 juillet 2016 portant promotion et nomination », Journal officiel de la République française, n°163, (consulté le )
- « Albina du Boisrouvray », sur Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France (consulté le )
- « Albina du Boisrouvray » , sur whoswho.fr (consulté le )
- Yann Kerlau, « La vie, c’est devant soi qu’elle se situe. Un magnifique plaidoyer pour le bonheur…d’autrui ! », culture-tops.ouest-france.fr,
- Jean-René Van der Plaetsen, « Albina du Boisrouvray : aimer, c'est tout donner », Le Figaro Magazine,‎ , p. 68-70 (lire en ligne ).
- Anne Fulda, « Albina du Boisrouvray, itinéraire d'une femme libre », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous,‎ 9-10 avril 2022, p. 42 (lire en ligne ).
- Frédéric Lyna, « Les Manuscrits enluminés du comte Guy du Boisrouvray », Scriptorium,‎ , p. 357-359 (lire en ligne).
- (en) Chris Blackhurst, « Countess Albina Du Boisrouvray: ‘We’re dealing with people who » , sur The Independent, (consulté le )
- Sonya Faure, « C'est pas du cinéma », sur Libération.fr, (consulté le )
- Jean Pierre Pastori, « Portrait d’Albina du Boisrouvray – Femme de cœur et de combat » , sur 24 heures, (consulté le )
- Michel Kolly, « Le sauvetage pour mission », sur www.rts.ch,
- (en) « Albina du Boisrouvray », sur FXB.org (consulté le ).
- Annick Cojean, « Albina du Boisrouvray : ‹ J’ai continué à faire vivre mon fils › », Le Monde,‎ (lire en ligne , consulté le ).
- Xavier de Stoppani, « Albina du Boisrouvray, charité et contes de fées », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Albertine Bourget, « Albina du Boisrouvray: «J’ai eu une vie très étrange» », L'Illustré,‎ (lire en ligne).
- (en) « Distinctions et Prix décernés à Albina du Boisrouvray », sur FXB | Vaincre la pauvreté, restaurer la dignité (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Unifrance
- (de + en) Filmportal
- (en) IMDb
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- fxb.org/fr/ (page officielle de l'association)