Jet set
L'expression anglophone jet set ou jet society désigne originellement l'élite fortunée (millionnaires, milliardaires, haute bourgeoisie…) qui se déplace en avion en empruntant l'aviation commerciale ou des « jets » privés[1] (littéralement, ensemble de personnes utilisant les avions à réaction), et par extension les personnalités célèbres pour leur style de vie onéreux.
Cette élite fréquente souvent les mêmes endroits huppés (restaurants renommés, clubs réservés, stations balnéaires ou de sports d'hiver[2]). L'expression « jet set » fait également référence, dans l'imaginaire collectif, à l'idée de caste privilégiée dont les membres ont les moyens de profiter de la vie sans travailler, par opposition au peuple, au prolétariat.
Origine du terme et historique
Dans les années 1950, la jet set succède à la Café society, microcosme mondain de l'entre-deux-guerres. L'expression est popularisée à la même période qui correspond à la mise en service des premiers avions de ligne à réaction (appareil de type Comet)[3].
La jet set se caractérise par sa très grande mobilité : le géographe français Rémy Knafou la définit ainsi comme une « microsociété constamment en mouvement et sautant d'une résidence à une autre selon des itinéraires saisonniers largement préétablis »[4], illustration de ce que serait l'hypothèse d'une société parvenue au stade ultime de la transition mobilitaire. En 1962, le chroniqueur Igor Cassini (en) écrit dans le New York Times : « La jet-set, ce sont les gens qui vivent vite, se déplacent vite, connaissent tout de la dernière mode »[5].
La première ligne commerciale desservie par ces avions entre Londres et New York est mise en service le [6]. Seule une élite restreinte, riche, y a alors accès[6]. L'expression apparaît alors pour désigner, de manière caricaturale, cette partie de la société qui possède les ressources financières suffisantes pour utiliser ce moyen de transport. Rapidement à la même époque, d'autres lignes aériennes ouvrent desservant Paris, Los Angeles et Rome[6]. La première génération est capable de voler de Paris à Rome juste pour assister à une fête[6]. La jet set se déplace alors aussi à Acapulco, Nassau, aux Bermudes, puis s'installe dans des villes comme Saint-Tropez, Capri, Cannes[6] ou Monaco, suivie parfois par les paparazzi[6]. Ce mode de vie se retrouve dans le film La dolce vita. La jet set emprunte également le Concorde pour voyager sur certaines destinations et se démarquer de la clientèle abonnée aux lignes commerciales classiques[7].
L'expression fut forgée sur l'idée que le jet était un avion extrêmement rapide (au moins pour son époque), idée assimilée à la « rapidité » de la vie des membres de la jet set, réputés mener une vie trépidante. Aujourd'hui, l'expression a perdu de son sens dans la mesure où le voyage en avion est devenu relativement banal. La jet set se retrouve dans la population qui voyage en jet privé ou en hélicoptère. Parfois propriétaire de yachts[8], la jet set se déplace en avion pour rallier un port ou un site de mouillage quand le yacht n'est pas lui-même équipé d'un hélicoptère[9].
Bien qu'il existe une proximité de sens, l'expression « jet set » se différencie des expressions « VIP » (issue des années 1980–1990) ou « people » (années 2000). Jet set, en effet, n'implique pas nécessairement la célébrité.
« Jet set » désigne également l'aristocratie culturelle des grandes métropoles internationales (Paris, Londres, New York, Tokyo) et se rapproche, en ce sens, de désignations telles que « bottin mondain », « gotha », « gratin », ou « establishment ».
Une société en spectacle
La jet set existe avant tout à travers des magazines populaires tels que Gala ou Paris Match qui relaient l'activité de ces personnes. Ce n'est ni une culture, ni un style, mais elle est plutôt vue comme une aristocratie qui s'est inventée elle-même.
Les valeurs représentant la jet set sont l'argent, la mode, l'apparence, l'extravagance et la bonne humeur ostensible. Plus qu'un milieu social, elle fait plutôt référence à une façon de vivre sa vie comme un spectacle où les notions de tabou et de mauvais goût sont toutes relatives.
Parmi les personnages qui ont suscité cette notion, Tom Ford avec Gucci a réinventé un style extravagant, donnant envie aux gens d'« être » jet set. Paris Hilton est également l'une des illustrations parfaite de la jet set, tant dans le style que dans les « valeurs » de ce milieu.
La jet set est un cercle constitué de personnalités d'horizons divers : acteurs, musiciens, créateurs, mais aussi des membres de familles royales ou princières (surtout celle de Monaco ou d'Angleterre) et des grandes fortunes comme les Trump ou les Hilton aux États-Unis par exemple.
Se trouvent également dans la jet set ceux nommés jet setters et qui passent leur temps de soirées en soirées comme Massimo Gargia, Marianne von Brandstetter, Emmanuel de Brantes ou Jean Pigozzi pour les plus connus d'entre eux. Ils organisent également des événements où se retrouve la jet set.
Lieux de prédilection
Les lieux de prédilection de la jet set sont notamment :
En été
En hiver
Grandes métropoles et capitales
Notes et références
- « Air France veut attirer la jet-set sur ses lignes », sur www.lefigaro.fr,
- « La jet-set en vacances de neige », sur www.rts.ch (consulté le )
- « Le 2 mai 1952 dans le ciel : premier avion à réaction affecté sur une ligne régulière », sur www.air-journal.fr,
- Rémy Knafou, « Mobilités touristiques et de loisirs et système global des mobilités », in Michel Bonnet et Dominique Desjeux (dir), Les territoires de la mobilité, PUF, 2000, p. 93
- Dominique Kalifa, « Le Jet Age, le temps du rêve aérien », Revue L'Histoire, no 477, , p. 21-22 (lire en ligne).
- (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1950s, Londres, Conran Octopus, , 112 p. (ISBN 978-1-84091-603-4), « The Jet Set, London for breakfast, New York for lunch 1956 », p. 76.
- « Les dessous de la jet-set », sur www.lexpress.fr,
- « Escale au port de Saint-Tropez : entre jet-set et charme provençal », sur www.figaronautisme-meteoconsult.fr,
- « Comment faire atterrir un hélicoptère sur un superyacht ? », sur www.bateaux.com,
- Aliette de Broqua et Fabrice Amedeo, « Saint-Tropez : la jet-set est orpheline de sa Voile rouge », lefigaro.fr, 10 novembre 2011.
- « Les parrains corses : leur histoire, leurs réseaux, leurs protections ».
- Quentin Desurmont, « N'attendez plus le Paradis, il est à Saint-Barth ! », atlantico.fr, 24 novembre 2012.
- « Riches : les luxueuses destinations de la jet-set pour les vacances », challenges.fr, 12 août 2015.
- Hélène Guillaume, « Et mon île, tu l'aimes mon île ? », Le Figaro, mardi 15 juillet 2014, page 12.
- Cécile Allegra, « Capri, à la hauteur du mythe », Geo, no 483, (lire en ligne).
- François Musseau, « Marbella, du crime à l'ouvrage », liberation.fr, 26 avril 2006.
- Charles Gautier, « La découverte de pétrole à Ibiza fait bouillir la jet-set », lefigaro.fr, 1er avril 2014.
- Leïla Slimani, « Terrain de jeu de la jet-set internationale », jeuneafrique.com, 14 juillet 2010.
- Voir sur infobaum.eu.
- Voir sur lefigaro.fr.
- Voir sur figaronautisme.meteoconsult.fr.
- « Les stations de ski huppées », elle.fr, 2 décembre 2011.
- « Les dessous de la jet-set », lexpress.fr, 5 juillet 2001.
- https://www.tapinto.net/towns/north-salem/sections/community/articles/lifestyles-of-north-salem-s-rich-and-famous
- https://i95rock.com/pastpresent-residents-of-billionaires-dirt-road-in-north-salem-ny/