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André Delvaux

André Albert Auguste, baron Delvaux, né le à Heverlee et mort le à Valence en Espagne, est un cinéaste belge, considéré comme le symbole du cinéma belge moderne.

André Delvaux
Nom de naissance André Albert Auguste Delvaux
Naissance
Heverlee
Belgique
Nationalité Drapeau de la Belgique Belge
Décès (à 76 ans)
Valence
Espagne
Profession Réalisateur

Biographie

Avant de devenir cinéaste, André Delvaux obtient une licence en philologie germanique et en droit à l'Université libre de Bruxelles. Familier de la Cinémathèque royale de Belgique, il accompagne des films muets au piano, de 1952 à 1958, à L'Écran du séminaire des arts, ancêtre du Musée du cinéma de Bruxelles. Il devient ensuite professeur de langue et littérature néerlandaise à l'Athénée Fernand Blum à Schaerbeek, où il fonde une classe de cinéma. Il réalise entretemps plusieurs courts métrages documentaires pour la télévision belge de 1956 à 1962, notamment sur Jean Rouch et Federico Fellini[1]. Il se tourne ensuite vers la fiction avec Le Temps des écoliers en 1962, année où il cofonde l'INSAS[2]. Delvaux est le symbole du cinéma belge moderne car, s'il existait un cinéma belge avant lui, son premier long métrage, L'Homme au crâne rasé, a fait entrer dès 1966 la cinématographie belge dans la modernité[3].

André Delvaux meurt des suites d'une crise cardiaque en 2002 en Espagne, où il assiste à la deuxième édition de la Rencontre mondiale des arts de la ville de Valence[4].

Selon le réalisateur Jaco Van Dormael (Toto le héros), « c'est lui qui a ouvert la porte du cinéma belge dans laquelle nous nous sommes engouffrés »[5].

Style

Ses films sont pour la plupart des adaptations littéraires (Johan Daisne, Julien Gracq, Marguerite Yourcenar, Suzanne Lilar...) et sont souvent ancrés dans un cadre spécifiquement belge : Delvaux tourne indifféremment en français et en néerlandais. Ses réalisations se démarquent par un style inclassable et ambitieux, marqué par l'onirisme et le mystère[1]. L'Homme au crâne rasé révèle son inspiration surréaliste et Un soir, un train, avec Yves Montand et Anouk Aimée, s'inscrit dans un cycle de « réalisme magique ». Selon le cinéaste, le réalisme magique auquel il a recours est avant tout un jeu esthétique, spirituel et philosophique, doublé d'une interrogation métaphysique et ontologique[6]. Néanmoins, ses films restent enracinés dans une réalité banale, perçue comme mystérieuse et irrationnelle[6]. La frontière entre réel et imaginaire est alors abolie autour des thèmes de la mort et du désir. Une atmosphère inquiétante et étrange naît autant grâce à l'histoire qu'aux paysages[7]. Rendez-vous à Bray, qui dévoile une tonalité plus intime de son œuvre, lui vaut le Prix Louis-Delluc en 1971[1] et Benvenuta, interprété par Fanny Ardant et Vittorio Gassman, conte l'histoire d'un jeune scénariste parti, pour les besoins d'un film, à la rencontre d'une romancière qui vit chacune de ses histoires d'amour comme une expérience mystique[8] - [7].

Filmographie

Depuis 2010, la plupart des films d'André Delvaux sont édités en DVD par la Cinémathèque royale de Belgique.

Récompenses et distinctions

Il est élevé au rang de baron par le roi Albert II de Belgique en 1996. Sa devise est Unus Ego Multi in Me (« Je suis un et beaucoup sont en moi »).

Récompenses

André Delvaux obtient plusieurs récompenses au cours de sa carrière cinématographique :

Notes et références

  1. Article Encarta sur André Delvaux
  2. Site de l'INSAS
  3. « André Delvaux, l'œuvre au jour », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Fiche Allociné d'André Delvaux
  5. « Il a ouvert la porte », article du quotidien La Libre Belgique, paru le 6 octobre 2002.
  6. Fernand Denis, Robert Verdussen et Malika Maclouf, « Le réalisme magique ou l'étrangeté du quotidien selon André Delvaux », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne)
  7. Dictionnaire des réalisateurs sous la direction de Jean Tulard, éditions Robert Laffont 1995, page 241
  8. Fiche Allociné de Benvenuta

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Reynaert, « Onze cinéastes belges pour les années 80 : André Delvaux », Cinéma Quatre-Vingt-Cinq, n° 319-320, Fédération Française des Ciné-Clubs (FFCC) Paris, juillet-, p. 20-21, (ISSN 0045-6926).
  • Adolphe Nysenholc (dir.), André Delvaux ou les visages de l'imaginaire, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1985, 295 p.
  • Henri Agel et Joseph Marty, André Delvaux, de l'inquiétante étrangeté à l'itinéraire initiatique, Lausanne, L'Âge d'homme, 1996
  • Frédéric Sojcher, André Delvaux, le cinéma ou l'art des rencontres, Paris, Seuil, 2005, 246 p.
  • Adolphe Nysenholc, André Delvaux ou le réalisme magique, Éditions du Cerf, coll. « Septième Art », Paris, 2006, 236 p.
  • (en) Philip Mosley, From Book to Film: André Delvaux's alchemy of the image, in : The French Review 67, 1994, pp. 813–823.
  • (en) G. M. M. Colville, Between surrealism and magic realism : the early feature films of André Delvaux, in : Yale French Studies 109, 2006, pp. 115–128.
  • (it) Farah Polato, André Delvaux. « Faccio film, sono felice », Padova, Esedra, 2008

Articles connexes

Liens externes

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