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Alan McNicoll

Alan Wedel Ramsay McNicoll est un officier supĂ©rieur de la Royal Australian Navy (RAN), nĂ© le Ă  Melbourne et mort le Ă  Canberra.

Alan McNicoll
Alan McNicoll
Alan McNicoll au début des années 1940.

Nom de naissance Alan Wedel Ramsay McNicoll
Naissance
Hawthorn (Banlieue de Melbourne), Australie
DĂ©cès (Ă  79 ans)
Canberra, Australie
Origine Australien
Allégeance Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Arme Royal Australian Navy
Grade Vice-amiral[alpha 1]
Années de service 1922 – 1968
Commandement • HMAS Shoalhaven (1949 - 1950)
• HMAS Warramunga (1950)
• Adjoint du Chef d'état-major de la Marine (1951 - 1952)
• HMAS Australia (1952 - 1954)
• HM Australian Fleet (1962 - 1964)
• Chef d'état-major de la Marine (1965 - 1968)
Conflits • Campagne de la Méditerranée
• Convois de l'Arctique
• Campagne d'Italie
• Opération Husky
Distinctions • Chevalier Commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique
• Compagnon de l'Ordre du Bain
• Commandeur de l'Ordre d'Orange-Nassau
Autres fonctions • Premier ambassadeur de l'Australie en Turquie
• Poète

Ă€ l'âge de treize ans, il entre au Collège royal de la marine australienne et obtient son diplĂ´me en 1926. Après avoir suivi une formation complĂ©mentaire et occupĂ© divers postes au sein des Ă©tats-majors australien et britannique, il est affectĂ© Ă  la Royal Navy au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale. Durant la campagne de la MĂ©diterranĂ©e, il devient officier torpilleur de la 1re Flottille sous-marine et supervise le dĂ©sarmement des navires ennemis capturĂ©s, tâche pour laquelle il est dĂ©corĂ© de la mĂ©daille de George en 1941. Ă€ partir de 1942, il sert Ă  bord du HMS King George V, qui escorte plusieurs convois de l'Arctique et prend part Ă  l'opĂ©ration Husky. Il est affectĂ© Ă  divers postes dans l'Ă©tat-major de l'AmirautĂ© britannique Ă  partir de et participe Ă  la planification du dĂ©barquement de Normandie. Il retourne en Australie en .

En , McNicoll est nommĂ© commandant en second du HMAS Hobart. Devenu commandant en 1949, il dirige le HMAS Shoalhaven puis le HMAS Warramunga avant d'ĂŞtre mutĂ© au quartier gĂ©nĂ©ral de la Marine en . En 1952, il prĂ©side le comitĂ© de planification de l'opĂ©ration Hurricane aux Ă®les Montebello et est nommĂ© commandant du HMAS Australia pour deux ans. Il retourne alors Ă  Londres afin de suivre une formation complĂ©mentaire au Royal College of Defence Studies, en 1955. Il occupe Ă©galement divers postes dans l'Ă©tat-major de l'armĂ©e Ă  Londres et Ă  Canberra avant de faire partie du Naval Board[alpha 2], en 1960. Il est par la suite nommĂ© premier commandant de la flotte australienne de Sa MajestĂ© (HM Australian Fleet).

McNicoll est Ă  l'apogĂ©e de sa carrière avec sa promotion au grade de vice-amiral et sa nomination au poste de chef d'Ă©tat-major de la Marine, en . En tant que chef d'Ă©tat-major, il doit faire face aux rĂ©percussions rĂ©sultant de la collision entre le HMAS Melbourne et le Voyager en . En dĂ©pit de cela, il rĂ©ussit Ă  instaurer une modernisation majeure de la flotte australienne. En 1966, il supervise la contribution de la RAN Ă  la guerre du ViĂŞt Nam. Il prend sa retraite de la Marine australienne en 1968 et devient, pour un mandat de 5 ans, le premier ambassadeur d'Australie en Turquie

En 1973, il prend sa retraite dĂ©finitive et s'installe dans la ville de Canberra, oĂą il meurt en 1987 Ă  l'âge de 79 ans.

Jeunesse et Ă©tudes

Alan McNicoll naĂ®t Ă  Hawthorn (Victoria), dans la banlieue de Melbourne. Il est deuxième des cinq fils de Walter McNicoll, instituteur et officier de l'ArmĂ©e de rĂ©serve australienne, et de Hildur (nĂ©e Wedel Jarlsberg)[3] - [4]. Il a des origines norvĂ©giennes de par sa mère[4] - [5]. Il commence ses Ă©tudes primaires au Scotch College de Melbourne[6], avant que sa famille ne dĂ©mĂ©nage Ă  Goulburn, d'oĂą il est envoyĂ© au Scots College de Sydney[7]. Le , alors âgĂ© de treize ans, McNicoll entre au Royal Australian Naval College dans le territoire de la baie de Jervis[3] - [8] - [9]. DĂ©crit par ses amis comme un jeune homme « citadin et studieux »[10], il obtient de bons rĂ©sultats sportifs et scolaires, notamment en matelotage, en histoire et en anglais[10]. Après avoir obtenu son diplĂ´me en 1926, il est affectĂ© en Grande-Bretagne pour servir et se former dans la Royal Navy[11].

Début de carrière

Un jeune couple en habit de mariage se tenant devant un bâtiment. L'homme, qui se tient à gauche, est vêtu d'une tenue de cérémonie navale et tient un chapeau dans sa main droite. La mariée est vêtue d'une robe blanche à voile. Elle sourit et porte un bouquet de fleurs
McNicoll et sa première épouse Ruth Timmins, le jour de leur mariage, le .

NommĂ© Sub-Lieutenant Ă  titre temporaire en , McNicoll obtient ce grade Ă  titre permanent l'annĂ©e suivante. Il retourne alors en Australie et occupe un poste d'officier subalterne Ă  bord du HMAS Cerberus. Il est par la suite affectĂ© au HMAS Penguin avant d'obtenir un poste Ă  bord du croiseur lourd de classe County HMAS Australia[11]. Lors de son examen pour l'obtention du grade de lieutenant en 1929, McNicoll obtient la note la plus Ă©levĂ©e dans toutes les matières et reçoit une somme symbolique de 10 livres en guise de rĂ©compense[10] - [11]. En , il est promu lieutenant. Après une affectation de douze mois Ă  bord du HMAS Canberra entre 1932 et 1933, il dĂ©cide de se spĂ©cialiser comme officier torpilleur et retourne au Royaume-Uni afin de suivre une formation intensive au Britannia Royal Naval College de Dartmouth[11] - [12]. Durant cette pĂ©riode, il rĂ©dige et publie un recueil de poèmes intitulĂ© Sea Voices, centrĂ© sur la vie marine[7] - [12].

Le service de McNicoll auprès de la Royal Navy prend fin en 1935, Ă  sa sortie de Dartmouth. Il rentre en Australie et, au cours des trois annĂ©es suivantes, sert successivement Ă  bord du HMAS Canberra, du HMAS Sydney et du HMAS Cerberus, pĂ©riode durant laquelle il est promu lieutenant commander, le . Le , il Ă©pouse Ruth Timmins Ă  l'Ă©glise St Stephen's Church of England de Brighton (Victoria)[13] - [14] - [15] - [16]. Ă€ partir de , McNicoll est de nouveau affectĂ© Ă  la Royal Navy, oĂą il effectue un stage Ă  bord du HMS Vernon, peu de temps après le dĂ©clenchement de la seconde Guerre mondiale[11]. Il rĂ©side Ă  cette Ă©poque dans la ville de Portsmouth. En juin de la mĂŞme annĂ©e, la femme de McNicoll accouche de son premier enfant, un petit garçon prĂ©nommĂ© Ian, qui dĂ©cède Ă  seulement une semaine[14] - [15] - [17]. Le couple a plus tard deux autres fils, Guy et Anthony, ainsi qu'une fille, Deborah[18].

Seconde Guerre mondiale

Portrait en noir et blanc d'un homme vĂŞtu d'un costume militaire.
Le , Alan McNicoll reçoit la Médaille de George des mains du roi George VI, vêtu ici de sa tenue officielle de la Royal Air Force.

Le , soit treize jours après le dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale, McNicoll est affectĂ© Ă  bord du HMS Victorynavire amiral du commander-in-Chief, l'amiral Sir William James[10]. En , il est transfĂ©rĂ© Ă  bord du croiseur lĂ©ger HMS Fiji en tant que membre de l’équipage chargĂ© de l’admission au service actif[11]. Le , le navire est gravement touchĂ© par une torpille et peine Ă  rentrer au port de Portsmouth[7]. Par la suite, McNicoll est affectĂ© aux Ă®les Fidji pendant six mois et, en , obtient un poste Ă  bord du HMS Medway, un ravitailleur de sous-marins stationnĂ© Ă  Alexandrie, oĂą il est nommĂ© officier torpilleur de la 1re Flottille sous-marine, durant la campagne de la MĂ©diterranĂ©e[7] - [11] - [12]. Outre sa fonction d'officier torpilleur, il est chargĂ© de sĂ©curiser les munitions des navires ennemis capturĂ©s[7]. Il doit notamment dĂ©sarmer le sous-marin italien Galileo Galilei, tâche qui consiste entre autres Ă  retirer les volants d'inertie des huit torpilles qui se sont gravement corrodĂ©es[8] - [10] - [12]. En reconnaissance de son « courage et son dĂ©vouement inĂ©branlable Ă  son devoir » lors de cette manĹ“uvre[19], McNicoll reçoit la mĂ©daille de George en plus d'un discours Ă©logieux de la part du commandant en chef. Le , cet honneur est publiĂ© dans un supplĂ©ment de la London Gazette[20].

En , McNicoll est mutĂ© sur le cuirassĂ© HMS King George V et y occupe de nouveau le poste d'officier torpilleur[10] - [11] - [12]. Faisant partie du Home Fleet, le King George sert d'escorte Ă  plusieurs convois de l'Arctique pendant toute la durĂ©e du conflit. McNicoll effectue sa première mission d'escorte lorsque le cuirassĂ© participe au convoi PQ 15 — un des convois de l'Arctique destinĂ©s Ă  l'URSS[21] — durant les mois d'avril et . Alors qu'il navigue dans un Ă©pais brouillard le , le King George entre en collision avec le destroyer HMS Punjabi, qui est littĂ©ralement coupĂ© en deux après le choc et finit par couler, entraĂ®nant de lourdes pertes humaines. Durant l'accident, plusieurs grenades anti-sous-marines explosent sur la poupe dĂ©jĂ  endommagĂ©e du HMS King George V. Le cuirassĂ© est d'abord rafistolĂ© Ă  Seidisfjord avant de se rendre au dock de Gladstone, Ă  Liverpool, pour recevoir des rĂ©parations[22].

Photographie en noir et blanc d'un cuirassé de la seconde Guerre mondiale voguant en pleine mer.
En , McNicoll sert en tant qu'officier torpilleur du HMS King George V.

En , le HMS King George V effectue une mission d'escorte pour le Convoi JW 51A, qui arrive Ă  bon port sans le moindre incident. C'est le premier convoi russe Ă  naviguer directement depuis le Royaume-Uni sans faire escale en Islande. Après l'attaque allemande contre le convoi JW 51B — autre convoi de l'Arctique[23] — durant la bataille de la mer de Barents, le King George est dĂ©pĂŞchĂ© avec neuf autres navires venant de la baie de Scapa Flow pour couvrir le retour du convoi RA 51 et tenter de capturer les navires allemands engagĂ©s dans l'assaut prĂ©cĂ©dent. Bien que les navires allemands ne sont pas interceptĂ©s, l'opĂ©ration se termine avec succès[22]. Au dĂ©but de l'annĂ©e 1943, le King George participe Ă  l'escorte de deux autres convois, avant d'ĂŞtre transfĂ©rĂ© en MĂ©diterranĂ©e en mai, en vue de l'opĂ©ration Husky (invasion de la Sicile)[22]. Promu au rang de commander le [11], McNicoll prend part le mois suivant Ă  l'invasion de la Sicile, oĂą son navire fait partie de la force de couverture. Dans la nuit du au , le HMS King George V et le HMS Howe bombardent la ville de Trapani et les Ă®les de Favignana et Levanzo. Cette manĹ“uvre, qui prĂ©cède l'invasion, est une diversion qui vise Ă  faire croire Ă  l'ennemi que le dĂ©barquement s'effectuera sur la cĂ´te ouest de la Sicile[22].

Le , McNicoll est brièvement rĂ©intĂ©grĂ© sur le HMS Victory, avant d'ĂŞtre transfĂ©rĂ© le mois suivant Ă  Londres, auprès de l'AmirautĂ©[11], oĂą il sert pendant un an et participe Ă  la planification du dĂ©barquement de Normandie[7]. Le , il assiste Ă  une cĂ©rĂ©monie d'investiture au Palais de Buckingham, oĂą le roi George VI lui remet officiellement la MĂ©daille de George[19]. Ă€ son retour en Australie en , il est affectĂ© sur le HMAS Cerberus ; il sert Ă  bord du navire jusqu'Ă  la fin de la guerre[10] - [11] - [12]. Ă€ cette pĂ©riode, il lui reste 5 annĂ©es de service militaire Ă  accomplir au sein de la Marine royale[12]. Les trois frères de McNicoll servent aussi pendant la Seconde Guerre mondiale[14] - [17] : Ronald Ramsay, qui atteint le grade de major gĂ©nĂ©ral Ă  sa retraite de l'armĂ©e, et qui a Ă©galement servi durant la guerre de CorĂ©e en tant que colonel du Royal Australian Engineers[4] - [24] - [25]. Mais aussi Frederick Oscar Ramsay, qui devient lieutenant dans la Marine royale australienne[26], et enfin le journaliste David Ramsay, nommĂ© lieutenant de la 7e division d'infanterie jusqu'en 1944[27], avant de passer le reste du conflit en tant que correspondant de guerre pour la Consolidated Press, Ă  l'occasion de laquelle il couvre le dĂ©barquement de Normandie[28].

Carrière d'après-guerre

Commandant de navire

Photographie en noir et blanc montrant deux hommes assis côte à côte sur des chaises en bois. Tous deux portent des uniformes blancs de la marine. L'homme de gauche a les cheveux foncés et légèrement bouclés, ses bras sont croisés et il tient une tasse dans la main droite et porte une montre au poignet gauche. Il ne regarde pas l'objectif. L'autre homme a les cheveux courts et est légèrement chauve. Il a les bras qui reposent sur les accoudoirs de la chaise.
Alan McNicoll avec le commandant Hutchison de la Royal Navy, en . Les deux hommes étaient officiers de liaison pour l'opération Hurricane.

Le , McNicoll est nommĂ© commandant en second du croiseur lĂ©ger HMAS Hobart, soit quinze jours après la fin des hostilitĂ©s dans la guerre du Pacifique[10] - [11]. De Ă  , le Hobart sillonne les eaux japonaises avec la Force d'occupation du Commonwealth britannique. Le navire est placĂ© en rĂ©serve Ă  partir de [29] et McNicoll est brièvement mutĂ© Ă  bord du HMAS Penguin, avant d'occuper le poste de chef de la planification et des opĂ©rations Ă  l'Ă©tat major de la marine, le [10] - [11] - [12]. PassĂ© capitaine en , il est nommĂ© deux mois plus tard commandant de l'HMAS Shoalhaven, une frĂ©gate de la classe River. Parallèlement, il est chargĂ© du commandement du 1er escadron de frĂ©gates de la RAN. En , il devient aide de camp honoraire du gouverneur gĂ©nĂ©ral d'Australie pour une pĂ©riode de trois ans. En , McNicoll prend le commandement du destroyer HMAS Warramunga et ensuite le commandement du 10e escadron de destroyers[7] - [10] - [11].

Durant son temps de commandement du Warramunga, McNicoll conduit son navire dans les eaux australiennes, dans le cadre de l'Australia station, puis se rend en Nouvelle-ZĂ©lande, en [30]. Lors du dĂ©clenchement de la guerre de CorĂ©e, en juin de la mĂŞme annĂ©e, le Warramunga est dĂ©signĂ© pour faire partie de la contribution australienne au conflit[31]. Le navire intègre une force navale de cinq destroyers de la Royal Navy dirigĂ©e par un officier britannique. McNicoll Ă©tant d’un rang supĂ©rieur au commandant de la force navale, il est remplacĂ© par le commandant Otto Becher le [32]. Il est alors mutĂ© Ă  l'Ă©tat-major de la marine pour aider Ă  la gĂ©rance et Ă  la coordination du service militaire dans l'armĂ©e australienne, Ă  la suite de la promulgation en 1951 de la loi sur le service national (National Service Act 1951). Après son transfert sur le HMAS Lonsdale en , il est nommĂ© sous-chef d'Ă©tat-major de la Marine[11].

Nuage en champignon résultant de l'explosion d'une bombe atomique
McNicoll est nommé à la tête du comité de planification de l'opération Hurricane, qui vise à tester la première bombe atomique britannique.

En 1952, il est nommĂ© prĂ©sident du comitĂ© de planification de l'opĂ©ration Hurricane, sur les Ă®les Montebello, au large des cĂ´tes de l'Australie-Occidentale[7] - [12] - [33]. Plus tard dans la mĂŞme annĂ©e, il est dĂ©signĂ©, pour deux ans, comme commandant du croiseur lourd HMAS Australia[12]. Outre sa fonction de commandant de ce navire, McNicoll occupe le poste de chef d’état-major auprès de l'officier supĂ©rieur chargĂ© du commandement de la flotte australienne[10] - [11]. Ă€ cette Ă©poque, l'Australia arrive en fin de vie opĂ©rationnelle et est progressivement reconverti en navire d'entraĂ®nement depuis 1950. En tant que tel, le croiseur navigue gĂ©nĂ©ralement dans les eaux australiennes, bien qu'un bref voyage en Nouvelle-ZĂ©lande ait lieu en [34]. Durant les New Years Honours[alpha 3] de 1954, Alan McNicoll est fait Commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique pour son implication dans le programme nuclĂ©aire britannique[7] - [12] - [36]. La reine Ă‰lisabeth II lui remet la dĂ©coration trois mois plus tard, lors d'une cĂ©rĂ©monie au Government House, Ă  Melbourne[18].

Durant sa dernière annĂ©e de service en 1954, le HMAS Australia effectue diffĂ©rentes tâches pour le compte de la Couronne britannique. En fĂ©vrier et mars, le navire participe Ă  l'escorte du Yacht royal SS Gothic lors de la tournĂ©e australienne suivant le couronnement de la reine Élisabeth II[34]. ConsidĂ©rĂ© comme « le navire le plus performant en termes d'efficacitĂ© gĂ©nĂ©rale, de propretĂ© et de navigation », l'Australia se voit remettre la coupe de Gloucester le [34] - [37]. En mai, le navire est choisi par le marĂ©chal Sir William Slim, gouverneur gĂ©nĂ©ral de l'Australie, accompagnĂ© de son Ă©pouse et de son personnel de maison, pour une croisière autour de la mer de Corail, de la grande barrière de corail et des Ă®les Whitsunday. Le voyage dĂ©bute le et deux jours plus tard, l'Australia utilise ses canons de 8 pouces pour la dernière fois en tirant quelques salves symboliques[34]. Alors que le navire se trouve dans la mer de Corail, McNicoll porte secours Ă  un navire de la marine royale nĂ©erlandaise immobilisĂ© au large de la cĂ´te de Jayapura et ordonne de remorquer le bâtiment jusqu'Ă  Cairns. Il est nommĂ© commandeur de l'ordre d'Orange-Nassau par le gouvernement nĂ©erlandais pour ce service[7] - [34] - [38].

Ascension vers l'Ă©tat-major de la marine

En , le HMAS Australia est consignĂ© puis dĂ©sarmĂ© le mois suivant, alors que McNicoll a rendu son commandement du navire. Par la suite, il reprend brièvement ses fonctions Ă  l'Ă©tat-major de la marine[11] - [34]. En novembre, il s'embarque pour Londres et rejoint le Imperial Defence College afin de suivre le cours qui permet d'accĂ©der au haut-commandement[7] - [11]. McNicoll et sa femme Ruth se sĂ©parent en 1950 et le divorce est prononcĂ© en , alors que sa session n'est pas encore terminĂ©e. Promu Rear admiral Ă  titre temporaire en , il est peu de temps après nommĂ© chef d'Ă©tat-major des services interarmĂ©es australiens Ă  Londres[7] - [11] - [12]. Le , il Ă©pouse en secondes noces Frances Mary Chadwick, une journaliste qui travaille au registre d'Ă©tat civil de Hampstead[6] - [7]. Il rentre en Australie en et occupe le poste d’adjoint militaire SecrĂ©taire Ă  la DĂ©fense[6] - [7] - [11]. En juillet il est confirmĂ© dans son grade.

Photographie en noir et blanc d'un navire de guerre voguant en pleine mer. Des marins sont visibles sur le pont.
Le croiseur de classe County HMAS Australia. Le capitaine Alan McNicoll en a Ă©tĂ© le commandant entre 1952 et 1954.

Le , McNicoll est affectĂ© au Naval Board de Canberra et en devient le deuxième personnage, directeur des ressources humaines [10] - [11]. Selon l'historien Ian Pfennigwerth, cette nomination coĂŻncide avec un certain dĂ©sintĂ©rĂŞt des jeunes Ă  rejoindre la marine, qui plus est Ă  un moment oĂą le service a le plus besoin de nouveaux effectifs[7]. Au cours de cette pĂ©riode, il est Ă©galement nommĂ© fiduciaire du Fonds de secours de la RAN. Ă€ la fin de son mandat au sein du conseil de la marine, il est nommĂ© commandant en chef de la flotte australienne, le , et hisse son Ă©tendard Ă  bord du HMAS Melbourne, le vaisseau amiral de la RAN[6] - [11]. Le gouvernement australien dĂ©cide que la RAN doit concentrer sa puissance navale dans la lutte anti-sous-marine, une position jugĂ©e imprudente par McNicoll, qui soutient que les attaques aĂ©riennes et terrestres reprĂ©sentent pour les forces navales une menace aussi importante que les sous-marins ennemis. Ainsi, il soutient la mise en service d'un nouveau porte-avions, plus moderne, en remplacement du HMAS Melbourne. L’ArmĂ©e de terre et la Force aĂ©rienne royale australienne s'opposent Ă  ce point de vue et le gouvernement dĂ©cide finalement qu'aucune exigence stratĂ©gique n'oblige l'Australie Ă  mettre en service un nouveau porte-avions, compte tenu des accords passĂ©s avec l’Organisation du traitĂ© de l'Asie du Sud-Est[39]. En tout Ă©tat de cause, McNicoll passe un mandat particulièrement difficile en tant que commandant de la flotte, après que la RAN a dĂ©cidĂ© de rĂ©viser complètement son ordre de bataille. Il est ainsi chargĂ© de superviser l'introduction et le dĂ©ploiement de dragueurs de mines acquis auprès de la Royal Navy. Il doit Ă©galement gĂ©rer l'arrivĂ©e des hĂ©licoptères Westland Wessex et Ă©tablir une capacitĂ© de maintenance navale plus moderne. Par ailleurs, McNicoll est chargĂ© de veiller Ă  ce que les engagements de la marine australienne Ă  l'Ă©gard de la rĂ©serve stratĂ©gique d'ExtrĂŞme-Orient soient respectĂ©s[7] - [40].

Le séjour de McNicoll au poste de commandant de flotte prend fin le , date à laquelle il retourne au Naval Board en tant que quatrième membre, responsable de la chaîne logistique. Mais dès le mois de juin de la même année, il prend le commandement de la région maritime d’Australie orientale dont le siège se trouve dans la base navale de Kuttabul à Sydney[7] - [10] - [11]. À l'occasion des New Years Honours de 1965, McNicoll est nommé compagnon de l'Odre du Bain[41].

Chef d'Ă©tat-major de la marine

Le , McNicoll est promu vice-amiral et succède Ă  Hastings Harrington au poste de chef d'Ă©tat-major de la marine[7] - [10] - [11]. Cette promotion lui permet Ă©galement d'assurer la fonction de directeur du Naval Board[42]. Son mandat de chef d'Ă©tat-major est marquĂ© par une pĂ©riode d'activitĂ© intense, du fait de l'engagement de l'Australie dans le Konfrontasi et la guerre du ViĂŞt Nam. Il instaure une politique de modernisation en profondeur de la flotte australienne en mettant en service les destroyers de classe Perth, les patrouilleurs de classe Attack et les sous-marins de classe Oberon. Les Forces aĂ©riennes de la marine australienne sont Ă©galement rĂ©Ă©quipĂ©es d'avions amĂ©ricains Ă  voilure fixe[7] - [12] mais, en dĂ©pit de ces acquisitions, la flotte de la RAN demeure assez peu puissante, une faiblesse que McNicoll attribue Ă  une mauvaise planification des autoritĂ©s prĂ©cĂ©dentes. Il critique notamment leur manque de prĂ©voyance dans les prises de dĂ©cisions stratĂ©giques, ce qui conduit Ă  des « incohĂ©rences et des estimations inadĂ©quates » des besoins futurs de la marine[43]. En plus des complications liĂ©es au mauvais Ă©tat de la plupart des Ă©quipements de la RAN, McNicoll fait face Ă  d'importants problèmes relatifs au moral et au recrutement. Une sĂ©rie d'incidents survenus au cours de la dĂ©cennie prĂ©cĂ©dente a en effet induit ce que l'historien naval Tom Frame qualifie de « dĂ©considĂ©ration importante des normes professionnelles de la marine par le public »[44]. Bien que dĂ©jĂ  prĂ©occupante, la situation s'aggrave après la collision entre le HMAS Melbourne et le Voyager, en [45]. Après cet accident, la RAN est soumise Ă  deux commissions d'enquĂŞtes dont les rĂ©sultats dĂ©gradent encore l’opinion publique Ă  l'Ă©gard du haut commandement de la Marine[7] - [46]. Tous ces Ă©vĂ©nements affectent le moral des marins de la Royal Australian Navy, qui nĂ©anmoins retrouvent une certaine confiance et de la considĂ©ration pour eux-mĂŞmes grâce Ă  McNicoll[12] - [47].

Soldats australiens arrivant à l'aéroport de Saïgon, le . McNicoll fait partie des acteurs majeurs de l'engagement australien dans la guerre du Viêt Nam.

Ă€ l'approche du terme du mandat de l'air chief marshal Sir Frederick Scherger au poste de commandant en chef des Forces armĂ©es en , un successeur devait ĂŞtre dĂ©signĂ© parmi les chefs des diffĂ©rentes branches des forces armĂ©es[48]. Le chef d'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral, le lieutenant gĂ©nĂ©ral Sir John Wilton, est d'abord considĂ©rĂ© par les hauts dirigeants de l'armĂ©e et de la marine comme le candidat idĂ©al pour le poste. Cependant, vers la fin de l'annĂ©e 1965, de nombreuses spĂ©culations concernant l'identitĂ© du futur commandant en chef surgissent ; le premier ministre Robert Menzies prĂ©fère McNicoll, tout comme le ministre de la DĂ©fense, Sir Ted Hicks, qui le trouve plus intelligent et objectif que Wilton[49]. De son cĂ´tĂ©, McNicoll exerce d'Ă©normes pressions pour obtenir le poste, avec l'appui de son Ă©pouse Frances, qui fait activement campagne pour le compte de son mari. En , le successeur de Scherger n'est toujours pas dĂ©signĂ© et Menzies choisit de reporter la nomination Ă  l'annĂ©e suivante. Toutefois, après la dĂ©mission de Menzies en [50], Harold Holt, le nouveau premier ministre[50], ainsi que le nouveau ministre de la DĂ©fense Allen Fairhall, nomment Wilton au poste de commandant en chef des forces armĂ©es[51]. Quoi qu'il en soit, McNicoll est nommĂ© Chevalier Commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique la mĂŞme annĂ©e pour ses services rendus en tant que chef d'Ă©tat-major de la marine australienne[52].

Ă€ l'annonce de la participation de la RAN Ă  la guerre du ViĂŞt Nam[53], McNicoll propose en le dĂ©ploiement dans les eaux vietnamiennes de quatre dragueurs de mines australiens stationnĂ©s Ă  Singapour car, selon lui, la prĂ©sence de ces navires sur cette zone n'est dĂ©sormais plus nĂ©cessaire après la fin du Konfrontasi. Le projet est rejetĂ© par le ministre de la DĂ©fense Allen Fairhall qui, Ă  l'approche des Ă©lections, tient Ă  ce que rien ne soit dĂ©cidĂ© avant la fin des scrutins[54]. La possibilitĂ© d'une contribution navale Ă  la guerre du ViĂŞt Nam est de nouveau Ă©voquĂ©e en dĂ©cembre, et le gouvernement dĂ©cide finalement que le destroyer HMAS Hobart ainsi qu'une unitĂ© amphibie composĂ©e de six personnes soient dĂ©ployĂ©s sous le nom de Royal Australian Navy Force Vietnam. Selon un accord passĂ© entre McNicoll et l'amiral amĂ©ricain Roy L. Johnson, commandant de l'United States Pacific Fleet, le HMAS Hobart doit ĂŞtre rattachĂ© Ă  la Septième flotte des États-Unis et mener des bombardements contre des cibles terrestres. Dès lors, l'Australie dĂ©ploie en permanence un destroyer au ViĂŞt Nam, au rythme d'une rotation de navire tous les six mois[55]. Ă€ la satisfaction de McNicoll, la contribution de la RAN au théâtre vietnamien est renforcĂ©e en 1967 avec la formation du RAN Helicopter Flight Vietnam et l'envoi d'Ă©quipages de l’aĂ©ronavale en soutien des pilotes du 9e Escadron de la Force aĂ©rienne royale australienne[56] - [57].

Retraite de la RAN et carrière de diplomate

Le , McNicoll prend sa retraite de la RAN après 46 ans de service ; il est remplacĂ© par le vice-amiral Victor Smith au poste de chef d'Ă©tat-major de la Marine[10] - [11] - [12]. Avant de prendre sa retraite, il effectue une tournĂ©e d'adieu et rend visite Ă  plusieurs navires et Ă©tablissements navals Ă  travers toute l'Australie. Le voyage se termine par une visite de deux semaines au ViĂŞt Nam. McNicoll se trouve Ă  SaĂŻgon lorsque la ville est attaquĂ©e par les forces du Front national de libĂ©ration du Sud ViĂŞt Nam, dans le cadre de l'offensive du Táşżt[10] - [58] - [59]. RĂ©putĂ© ĂŞtre un homme « en quĂŞte d'action », il dĂ©clare plus tard avoir ressenti un « grand frisson » durant l'assaut, alors qu'il Ă©tait sur le point de retourner en Australie[10].

Après sa retraite de la marine, McNicoll est nommĂ© premier ambassadeur de l'Australie en Turquie[7] - [60]. Il noue une relation amicale entre les gouvernements australien et turc, malgrĂ© les problèmes de logistique liĂ©s Ă  l'Ă©tablissement d'une nouvelle ambassade et le manque de connaissance mutuelle entre les deux pays[7]. Il occupe son poste diplomatique Ă  Ankara pendant cinq ans, avant de retourner en Australie, oĂą il prend sa retraite dĂ©finitive Ă  Canberra, en 1973[6].

Décès et héritage

Pavillon de la Marine royale australienne.
Le pavillon de la Marine royale australienne, crĂ©Ă© en 1966 par le Naval Board sous la direction de McNicoll.

Le pavillon de la RAN dĂ©nommĂ© White Ensign australien est le testament visuel du temps de commandement de McNicoll comme chef d'Ă©tat-major de la Marine[7] - [10] - [12]. Après la crĂ©ation de la RAN en 1911, le White Ensign britannique a toujours Ă©tĂ© le pavillon officiel des navires de la marine australienne, mais depuis l'implication de l'Australie dans la guerre du ViĂŞt Nam — un conflit dans lequel le Royaume-Uni n'est pas impliquĂ© —, l'identitĂ© visuelle des navires de la RAN est sujette Ă  controverses. En , le politicien Sam Benson conteste devant le Parlement l'utilisation du pavillon britannique, tandis que McNicoll soulève la question auprès du Conseil supĂ©rieur de la marine qui dĂ©cide de recommander au gouvernement la crĂ©ation d'un nouveau pavillon. Le gouvernement approuve la proposition et le White Ensign australien devient officiellement le pavillon de la Marine royale australienne, le [11] - [61].

DĂ©crit par ses proches comme « un homme de culture ayant un goĂ»t littĂ©raire raffinĂ© »[47], McNicoll se passionne pour les arts et, en 1979, publie une traduction des Odes d'Horace[6] - [7]. Il est Ă©galement un amateur de musique et un passionnĂ© de pĂŞche Ă  la mouche[6].

Sir Alan McNicoll meurt le Ă  l'âge de 79 ans[7]. ConsidĂ©rĂ© par ses collègues comme un « administrateur cultivĂ©, travailleur et compĂ©tent », il est incinĂ©rĂ© avec les honneurs de la Marine royale australienne[47]. Il laisse dans le deuil sa femme ainsi que les enfants issus de son premier mariage[7].

Ĺ’uvre

  • (en) Alan McNicoll, Sea voices, Australia : A.W.R. McNicoll, G.C. Ingleton, producer, [alpha 4].

Notes et références

Notes

  1. Pour suivre tout au long de la carrière d'Alan McNicoll, l’évolution de ses grades au sein de la Marine royale australienne, voir le tableau des grades de l'armée australienne[1], et pour avoir leur correspondance avec les grades des armées des pays de l’Alliance Atlantique voir les Codes OTAN des grades des officiers des marines militaires.
  2. Le Naval Board était l'autorité de contrôle de la Marine royale australienne durant les deux guerres mondiales[2].
  3. Les New Years Honours sont des cérémonies durant lesquelles la Reine d'Angleterre décerne différentes distinctions honorifiques. Elles se passent le jour du nouvel an[35].
  4. Ce recueil de poèmes est illustré par Geoffrey Chapman Ingleton[62].

Références

  1. (en) Australian Army, « Australian Army rank structure », sur www.army.gov.au, (consulté le ).
  2. (en) « Royal Australian Navy, 1939–1942 », sur Australian War Memorial (consulté le ).
  3. (en) « MCNICOLL, ALAN WEDEL RAMSAY », sur World War Two Nominal Roll (consulté le ).
  4. (en) « McNicoll, Sir Walter Ramsay (1877–1947) », sur Australian National University (consulté le ).
  5. (en) « Lady McNicoll, life in Rabaul », Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Draper 1984, p. 572.
  7. (en) Ian Pfennigwerth, « McNicoll, Sir Alan Wedel Ramsay (1908–1987) », sur National Centre of Biography, Australian National University (consulté le ).
  8. Gill 1968, p. 716.
  9. Cunningham 1988, p. 123.
  10. (en) « Vice Admiral McNicoll Ends Long Career » [PDF], sur Royal Australian Navy News, Royal Australian Navy, (consulté le ).
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  51. Fabrice Argounès, Géopolitique de l'Australie, Editions Complexe, (ISBN 9782804800970), p. 136.
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Annexes

Bibliographie

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  • (en) Ronald McNicoll, « McNicoll, Sir Walter Ramsay (1877–1947) », National Centre of Biography, Australian National University,‎ (lire en ligne).
  • (en) Robert O'Neill, Australia in the Korean War 1950-53, Volume II (Vol.2) : Combat Operations, Australian War Memorial, (ISBN 9780642043306).

Articles connexes

Liens externes

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