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Agence internationale de l'Ă©nergie

L'Agence internationale de l'énergie (AIE, en anglais International Energy Agency, IEA) est une organisation internationale fondée à l'OCDE en 1974, basée à Paris.

Agence internationale de l'Ă©nergie
Pays membres de l'AIE.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Siège
Coordonnées
48° 51′ 17″ N, 2° 17′ 29″ E
Langue
Organisation
Membres
31 pays de l’OCDE (2022)
Effectif
280 (2018)[1]
Directeur exécutif
Directeur exécutif adjoint
Drapeau des États-Unis Paul Simons
Budget
27 849 686 euros 2018[2]
Site web
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L'AIE est reconnue mondialement pour la publication de son rapport annuel, le World Energy Outlook (WEO), ainsi que ses rapports Energy Technology Perspectives et ses rapports sur les perspectives à moyen terme sur les marchés du pétrole, du gaz naturel, du charbon, et plus récemment des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique.

Missions

En 2019, ses quatre grandes missions sont[3] :

  1. Sécurité énergétique (par la promotion de la diversité, l'efficacité, la flexibilité et la fiabilité des carburants et sources d'énergie) ;
  2. Développement économique (par le soutien aux marchés libres, pour favoriser la croissance économique et éliminer la pauvreté énergétique) ;
  3. Sensibilisation Ă  l'environnement (en analysant les options politiques permettant de compenser l'impact de la production et de la consommation d'Ă©nergie sur l'environnement, en particulier pour lutter contre le changement climatique et la pollution de l'air) ;
  4. Engagement mondial (en travaillant en étroite collaboration avec les pays partenaires, notamment les grandes économies émergentes, pour trouver des solutions aux préoccupations énergétiques et environnementaux communes.

Histoire

Le Carré Suffren, l'immeuble où se situe le siège de l’AIE.

Créée le à la suite du premier choc pétrolier, l'AIE est une organisation internationale destinée à faciliter la coordination des politiques énergétiques des États membres. Elle s'est tout d'abord donné pour but d'assurer la sécurité des approvisionnements énergétiques (pétrole principalement) afin de soutenir la croissance économique. Elle entend accomplir au XXIe siècle cet objectif, tout en contribuant à la protection de l'environnement, à la réflexion sur les changements climatiques et sur les réformes des marchés.

L'AIE étudie en détail tous les secteurs énergétiques sauf le domaine de la fission nucléaire, analysé par l'Agence pour l'énergie nucléaire de l'OCDE.

L'AIE est une agence autonome de l'Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques (OCDE), elle a son siège au CarrĂ© Suffren au 31-35 rue de la FĂ©dĂ©ration dans le 15e arrondissement de Paris et compte, en 2022, 31 Ă‰tats membres – tous les pays membres de l'OCDE Ă  l'exception de cinq d'entre eux (Chili, Islande, IsraĂ«l, Lettonie et SlovĂ©nie).

La mission originelle de l'AIE est la gestion coordonnée des réserves stratégiques de pétrole de ses États membres et de leur utilisation en cas de ruptures physiques d'approvisionnement en pétrole brut ou produits pétroliers. Ce fut le cas notamment à la suite des dégâts occasionnés par l'ouragan Katrina.

Au XXIe siècle, elle publie mensuellement une prévision de demande mondiale de pétrole. Par exemple, en , elle prévoyait qu'il se consommerait en moyenne 83,4 millions de barils de pétrole par jour (mbj) pendant l'année 2009[4].

Le peu d'engagement de l'Agence internationale de l'Ă©nergie en matière d'Ă©nergies renouvelables (elle n'allouait en 2009 que 2 % de son budget aux Ă©nergies renouvelables[5]) a conduit Ă  la crĂ©ation de l'Agence internationale pour les Ă©nergies renouvelables (IRENA) en 2009 dont 136 Ă‰tats sont aujourd'hui membres[6].

Depuis cette époque, la situation a considérablement évolué : l'AIE a créé sa Division énergie renouvelable (Renewable Energy Division)[7] qui publie chaque année un rapport sur le marché à moyen terme de l'énergie renouvelable (Medium-Term Renewable Energy Market Report)[8] et collabore avec l'IRENA sous la forme d'une base de données sur les politiques et mesures en vigueur dans les différents pays du monde en matière d'énergie renouvelable[9].

Organisation

L'Agence internationale de l'énergie est composée d'un Conseil de direction (hauts fonctionnaires chargés de l’énergie envoyés par les différents pays membres) qui se réunit périodiquement et d'un Secrétariat (effectif permanent de spécialistes des questions énergétiques) placé sous l'autorité d'un Directeur exécutif. Le Conseil de direction nomme le Directeur exécutif (actuellement : Fatih Birol, précédent : Maria van der Hoeven).

Liste des directeurs exécutifs

Rapports World Energy Outlook

2009

Dans le WEO 2009, l'organisation appelle Ă  un « New Deal des Ă©nergies propres »[10]. Elle prĂ©voit deux scĂ©narios. Soit on suit la tendance actuelle et alors le charbon, le pĂ©trole et le gaz devraient satisfaire 80 % de la consommation en 2030 ce qui causerait des dĂ©gâts qu'elle qualifie d'irrĂ©parables[10]. Soit, il est mis en place une politique d'amĂ©lioration de l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique (Ă©conomies d'Ă©nergie) et un dĂ©veloppement de l'Ă©nergie Ă©olienne, de l'Ă©nergie solaire, des agrocarburants, de l'Ă©nergie nuclĂ©aire et du captage-stockage du CO2. Dans ce second scĂ©nario, il serait possible de ramener les Ă©missions de CO2 Ă  450 parties par million (ppm) l'objectif fixĂ© en 2007 par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'Ă©volution du climat des Nations unies. Dans ce dernier cas, les coĂ»ts seraient de 7 000 milliards d'euros sur vingt ans (4 700 dans les transports, 2 500 dans la construction et 1 700 dans l'Ă©lectricitĂ©)[10]. Le rapport insiste pour que des dĂ©cisions rapides soient prises et met en avant la sĂ©curitĂ© de l'approvisionnement[11].

2010

Dans le rapport WEO 2010, l'Agence internationale de l'Ă©nergie Ă©voque la notion de pic pĂ©trolier Ă  travers cette phrase : « Dans le ScĂ©nario « nouvelles politiques » [...] La production de pĂ©trole brut se stabilise, plus ou moins, autour de 68-69 Mbbl/j (millions de barils par jour) Ă  l'horizon 2020, mais ne retrouve jamais le niveau record de 70 Mbbl/j qu'elle a atteint en 2006 »[12]. Cette phrase a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e de la manière suivante : 2006 marque le dĂ©but du dĂ©clin de la production de pĂ©trole, le « pic pĂ©trolier ». En rĂ©alitĂ©, c'est aussi la baisse de la demande adressĂ©e au pĂ©trole et pas seulement un phĂ©nomène de raretĂ© gĂ©ologique qui expliquent que dans les scĂ©narios de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, la production des pĂ©troles conventionnels, et eux seuls, pourrait ne pas dĂ©passer, Ă  l'avenir, son niveau de 2006. La production totale de pĂ©trole augmenterait jusqu'en 2025 dans tous les scĂ©narios de l'AIE, et la seule production de pĂ©troles conventionnels augmente dans au moins un des scĂ©narios ce qui dĂ©montre a contrario que, du moins pour l'AIE, le pic de production pĂ©trolière n'a pas dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©passĂ©.

Révélations de la presse britannique

Juste avant le lancement du WEO 2009, un « haut-responsable » (anonyme) de l'AIE, cité par le quotidien britannique The Guardian[13], a affirmé que l'institution internationale minimiserait délibérément le danger d'une pénurie de pétrole pour ne pas créer un mouvement de panique : « Beaucoup au sein de l'organisation estiment que même parvenir à un niveau de production de 90 ou 95 millions de barils par jour serait impossible, mais on craint des mouvements de panique sur les marchés financiers si les chiffres sont baissés. »

Selon l’Agence France-Presse[14], une seconde source non identifiĂ©e au sein de l'AIE a indiquĂ© qu'une de ses règles fondamentales est de « ne pas irriter les AmĂ©ricains » mais qu'en fait il n'y aurait pas autant de pĂ©trole dans le monde que ce que l'Agence affirme. « Nous avons atteint le point le plus haut en ce qui concerne le pĂ©trole. Je pense que la situation est vraiment mauvaise », a-t-il affirmĂ©. NĂ©anmoins, en 2014, l'AIE estimait les capacitĂ©s mondiales de production Ă  97 millions de barils/jour pour une demande de 92 mb/j seulement, ce qui expliquerait la baisse des prix observĂ©e au cours de l'annĂ©e 2014.

Pays membres

Courbes de répartition de la consommation mondiale d'énergie depuis 1970, extrapolées jusque 2025, selon l'Agence internationale de l'énergie, chiffres publiés en 2004.

Notes et références

  1. Fabrice Nodé-Langlois, « Une pénurie de pétrole redoutée à l'horizon 2025 », sur Le Figaro, (consulté le ).
  2. (en) « Budget », sur Agence internationale de l'énergie, (consulté le ).
  3. IEA Our Missions, consulté le 28 aout 2019.
  4. « Pétrole - L'AIE revoit à la baisse sa prévision de demande mondiale », Le Devoir/AFP, .
  5. (en) Interview: Hans Jørgen Koch Explains Why IRENA Is "50 times More than the IEA" - Lily Riahi, RenewableEnergyWorld, 16 juin 2009.
  6. (en) The long road to IRENA – A Chronology - World Council for Renewable Energy [PDF].
  7. (en) The Renewable Energy Division - Site officiel.
  8. (en) Medium-Term Renewable Energy Market Report 2016 - Site officiel.
  9. (en) IEA/IRENA Global Renewable Energy Policies and Measures Database - Site officiel.
  10. Jean-Michel Bezat, « Pour l'AIE, le statu quo énergétique met la planète sur « une trajectoire dangereuse » », Le Monde, (consulté le ).
  11. Voir article de Jean-Michel Bezat. Dans cet article la production de pĂ©trole en 2030 est prĂ©vue comme devant ĂŞtre de 105 millions de barils par jour mais selon The Guardian citĂ© dans l'article au sein de l'organisation certains penseraient plutĂ´t Ă  90-95 millions de barils par jour.
  12. World Energy Outlook 2010 - IEA, publié en novembre 2010 [PDF].
  13. (en) Key oil figures were distorted by US pressure, says whistleblower - Terry Macalister, The Guardian, 9 novembre 2009.
  14. l'AIE accusé de surévaluer les réserves mondiales - France 24, novembre 2009.
  15. La Norvège est lié à l'AIE par des accords particuliers.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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