Accueil🇫🇷Chercher

Agence internationale pour les Ă©nergies renouvelables

L'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA, de l'anglais International Renewable Energy Agency) est une organisation intergouvernementale fondée en 2009, dont la mission est la promotion des énergies renouvelables à l'échelle mondiale. Son siège se situe à Abou Dabi[1] et son directeur général est l'italien Mr. Francesco La Camera[2]. Le centre d'innovation et technologie de l'IRENA se situe à Bonn[3].

Agence internationale pour les Ă©nergies renouvelables
Logo de l'organisation
Situation
Création
Type Organisation internationale
Siège Abou Dabi (Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis)
Langue Anglais
Organisation
Membres 162 États (Décembre 2020)
Directeur général Francesco La Camera

Site web www.irena.org

Missions et objectifs

L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a pour mandat de servir de centre mondial de coopération pour l’énergie renouvelable et l’échange d’informations entre ses 168 membres (167 États et l’Union européenne).

L'IRENA soutient les États dans leur transition vers un avenir énergétique durable et sert de principale plate-forme pour la coopération internationale, un centre d'excellence, et un référentiel de connaissances politiques, technologiques, et financières sur les énergies renouvelables. L'IRENA encourage l'adoption généralisée et l'utilisation durable de toutes les formes d'énergies renouvelables, y compris la bioénergie, l'énergie géothermique, l'hydroélectricité, les énergies marines, les énergies solaires et l'énergie éolienne dans la poursuite du développement durable, de l’accès à l’énergie, de la sécurité énergétique, de la croissance économique faible en carbone et de la prospérité.

En 2018, l'Irena a actualisĂ© son scĂ©nario baptisĂ© « REmap » ; 85 % d’électricitĂ© renouvelable en 2050, avec doublement de la part de l’électricitĂ© dans la consommation finale de 2015 (20 %) Ă  2050 (40 %), pour atteindre la cible +2 °C en 2100, estimant qu'il y a un besoin massif d'Ă©nergies renouvelables mais aussi d’importants progrès en efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique (il faudrait diminuer l'intensitĂ© Ă©nergĂ©tique mondiale (consommation d’énergie par point de PIB) des 2/3 entre 2018 et 2050, sachant qu'elle n'a baissĂ© que de 1,7 % en 2017, Ă  titre d'exemple) pour contribuer Ă  « plus de 90 % aux rĂ©ductions nĂ©cessaires des Ă©missions de CO2 liĂ©es Ă  l’énergie » d'ici Ă  2050[4]. Ce scĂ©nario est estimĂ© nĂ©cessiter 120 000 milliards de dollars d'investissements de 2015 Ă  2050 dont presque 44 % pour amĂ©liorer l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique (Ă  comparer aux 93 000 milliards de dollars du scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence)[4]. Cet apparent « surcoĂ»ts » du REmap Ă©tant selon l'Agence « largement » compensĂ©s par les externalitĂ©s positives (moindre pollution de l’air et bĂ©nĂ©fices pour la santĂ© et l'environnement, avec une Ă©conomie chiffrĂ©e par l'IRENA Ă  près de 6 000 milliards de dollars/an par rapport au scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence) et par un gain net de 11,6 millions d’emplois dans le secteur Ă  l'horizon 2050 (un peu moins de 7,4 millions d’emplois perdus dans le secteur des fossiles de 2018 Ă  2050, contre 19 millions crĂ©Ă©s dans les "renouvelables", les rĂ©seaux intelligents et l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique)[4].

Histoire

Le projet de création de l'IRENA est né au sein de l'association Eurosolar, et remonte à [5] - [6]. Cette agence, résultat d'un long travail mené notamment par Hermann Scheer (père des lois allemandes en faveur des énergies renouvelables, président d'Eurosolar et directeur du Conseil mondial des énergies renouvelables), a été portée au premier chef par l'Allemagne, le Danemark et l'Espagne et fondée à Bonn le par 75 états, dont la France.

En 2009, en Égypte, la Française Hélène Pelosse a été élue directrice générale par intérim[7]. Elle a démissionné de son poste de directrice générale et a été remplacée en 2010 par le kényan Adnan Z. Amin.

En 2010, 148 pays et l'Union européenne avaient signé ses statuts et 29 pays ainsi que l'Union européenne les avaient ratifiés.

États signataires

L'IRENA compte 162 États membres et 21 États en cours d'adhésion au [8]. La plupart des États du continent africain et asiatique et africains sont déjà membres ou sont en passe de l'être.

Prises de positions, recommandations

Selon l'Agence internationale pour les Ă©nergies renouvelables (Irena) :

En 2017
Au vu des politiques énergétiques actuelles ou annoncées, le monde pourrait « épuiser son budget carbone lié à l’énergie en moins de 20 ans » (rapport publié le par l’Irena[9].
En 2018
Après actualisation de son scĂ©nario « REmap » compatible avec la cible des 2 °C oĂą la part des Ă©nergies dĂ©carbonĂ©es (nuclĂ©aire inclus) dans le mix de production Ă©lectrique mondial passerait de 34 % en 2015 Ă  89 % en 2050; l'Agence estime que dĂ©veloppement (massif) des renouvelables et de l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique sont « la pierre angulaire » pour atteindre « plus de 90 % aux rĂ©ductions nĂ©cessaires des Ă©missions de CO2 liĂ©es Ă  l’énergie » d'ici Ă  2050 ; les Ă©nergies renouvelables devront produire les 2/3 de la consommation d’énergie primaire en 2050 soit une accĂ©lĂ©ration d' « au moins six fois Â» dans les secteurs de la production Ă©lectrique, de chaleur, les transports, etc. pour atteindre les objectifs de la COP21.(Adnan Z. Amin, ancien directeur gĂ©nĂ©ral de l’Irena). Dans le mĂŞme temps l'intensitĂ© Ă©nergĂ©tique mondiale (Ă©nergie consommĂ©e par point de PIB, devrait chuter des deux tiers avant 2050 (-1,7 % en 2017)[10].
En 2019
L'agence note que le secteur des renouvelables a employĂ© dans le monde en 2018 11 millions de personnes (ingĂ©nierie, commercialisation, construction, entretien…), Soit 700 000 emplois de plus en un an (un record), malgrĂ© un relatif tassement des investissements sur des marchĂ©s majeurs comme celui de la Chine qui a Ă©tĂ© particulièrement dynamique sur le solaire et l’éolien durant plusieurs annĂ©es[11]. Les pays les plus dynamiques sont la Chine (39% des emplois), le BrĂ©sil, les États-Unis et l’Inde, puis quelques pays de l’UE. En 2019 selon l'Agence, Les secteurs crĂ©ant le plus d’emploi restent : 1) le photovoltaĂŻque (3,6 millions d’emplois) et l'Ă©olien[12] (l’Agence note que l’Asie du Sud-Est dĂ©veloppe sa capacitĂ© de production et compte maintenant parmi les plus gros exportateurs de panneaux photovoltaĂŻques, derrière la Chine) ; 2) l’éolien : 1,2 million d'emplois, essentiellement pour l’éolien terrestre, mais on s’attend Ă  un bond en avant de l'Ă©olien marin qui dĂ©colle, en valorisant au passage des entreprises ayant des compĂ©tences pĂ©trogazières offshore[12] - [11]}.
En s’appuyant sur une base de donnĂ©es des coĂ»ts d’environ 17 000 parcs de production d’électricitĂ© verte et les prix d’environ 9 000 accords de vente aux enchères et d’achat d’électricitĂ© renouvelable, l'Agence confirme que les coĂ»ts mondiaux de production Ă©lectrique des ENR (l’éolien terrestre et offshore, solaire photovoltaĂŻque et thermodynamique, hydroĂ©lectricitĂ©, bioĂ©nergies, gĂ©othermie) ont considĂ©rablement diminuĂ© de 2010 Ă  2018 ; les ENR devenant de plus en plus concurrentielles vis-Ă -vis des fossiles[13]. « L'Ă©olien terrestre et l'Ă©nergie solaire photovoltaĂŻque sont dĂ©jĂ  en 2018 souvent moins chers « que toute option utilisant des combustibles fossiles, sans assistance financière »[13] :
  • 11 % en un an pour l’hydroĂ©lectricitĂ© ;
  • 13 % en un an pour les nouveaux parcs solaires photovoltaĂŻques et Ă©oliens terrestres (DĂ©but 2018, les donnĂ©es IRENA suggĂ©rait que le coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© de l'Ă©lectricitĂ© Ă  l'Ă©chelle mondiale pourrait tomber Ă  0,049 USD/kWh pour l'Ă©olien terrestre et Ă  0,055 USD/kWh pour l'Ă©nergie solaire photovoltaĂŻque en 2020, mais en 2019 l’Irena a revu ses prĂ©visions (-8 % pour l’éolien, soit 0,045 USD/kWh) et -13 % pour le photovoltaĂŻque (soit 0,048 USD/kWh) ;
  • 14 % en un an pour les bioĂ©nergies ;
  • 26 % en un an pour l’énergie solaire concentrĂ©e (parcs solaires thermodynamiques dits « CSP ») ;
  • de seulement 1 % pour les nouveaux projets Ă©oliens offshore.
Selon l'agence, 83 % des grandes centrales solaires photovoltaïques, et plus des trois quarts des projets éoliens terrestres (77 %) devant être mis en service dans le monde en 2020 « devraient fournir de l’électricité moins chère que celle des centrales à charbon, au fioul ou à gaz naturel produisant l’électricité la moins chère ».
L'IRENA préconise de porter à 49 % la part renouvelable de l’électricité dans la consommation finale d’énergie dans le monde en 2050 (contre 19 % actuellement). Le charbon est encore et de loin la 1re source d'électricité au monde (37,9 % du mix de production en 2018)[13].
L’agence invite à équilibrer le mix car les deux sources les plus encouragées par la baisse des coûts sont le solaire et l’éolien, tous deux « intermittents » (même s’ils sont souvent complémentaires)[13]. Les coûts d'intégration de ces énergies intermittentes pourraient être minimes « si une approche systémique de la transformation du système électrique est appliquée, mais pourraient augmenter si les possibilités d'options de flexibilité sont limitées au secteur de l'électricité »[13]. Le stockage de l’électricité et les réseaux intelligents sont donc des enjeux majeurs pour le moyen terme.

Notes et références

  1. (en) Abbas Al Lawati, « UAE to host Irena HQ », Gulf News,‎ (lire en ligne).
  2. « Dirigeant de l'IRENA » (consulté le )
  3. (en) lang=en IRENA Innovation and Technology Center, sur bonn.de
  4. Renewable capacity statistics 2018 statistiques de capacité renouvelable 2018 Estadísticas de capacidad renovable 2018
  5. (en) The long road to IRENA : From the Idea to the Foundation of the International Renewable Energy Agency, Eurosolar et World Council for Renewable Energy (WCRE), , 137 p. (lire en ligne [PDF]).
  6. (en) « The WCRE has been the main driving force behind the establishment of an International Renewable Energy Agency (IRENA) », sur le site du World Council for Renewable Energy.
  7. (en) Dominique Pialot, « Une battante pour l'Irena », La Tribune,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « Etats membres de l'IRENA », sur IRENA (consulté le ).
  9. Global energy transformation : a roadmap to 2050, Irena, avril 2018.
  10. AFP & Connaissance des énergies, « Le monde énergétique des « 2 °C » selon l’Irena », 18 avril 2018.
  11. IRENA (2019) Les énergies renouvelables ont fourni 11 millions d’emplois en 2018 dans le monde De plus en plus de pays ont tiré des bénéfices socio-économiques de la transition énergétique (communiqué), le 13 juin 2019.
  12. Connaissance des énergies et AFP (2019) : Énergies renouvelables: 11 millions d'emplois dans le monde (Irena) ; brève publiée le 13 juin 2019
  13. Irena (2019) Renewable Power Generation Costs in 2018 |29 mai 2019 | (ISBN 978-92-9260-126-3) 88p, https://www.irena.org/-/media/Files/IRENA/Agency/Publication/2019/May/IRENA_Renewable-Power-Generations-Costs-in-2018.pdf |Sauf indication contraire, les éléments de cette publication peuvent être librement utilisés, partagés, copiés, reproduits, imprimés et / ou stockés, à condition que l’identité appropriée est donnée à IRENA en tant que source et titulaire du droit d’auteur

Voir aussi

Liens wiki

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.