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Abydos (Asie Mineure)

Abydos (en grec : ጌÎČÏ…ÎŽÎżÏ‚; Ábydos) Ă©tait une ancienne ville et diocĂšse de Mysie[1] - [2] - [3], situĂ©e sur la rive asiatique de l’Hellespont (Dardanelles), dans la rĂ©gion du cap Nara Burnu, prĂšs de l’actuelle Çanakkale (Turquie) et faisant face Ă  l’ancienne citĂ© de Sestos. Sa situation gĂ©ographique entre deux continents (Asie et Europe) sur un dĂ©troit qui relie la MĂ©diterranĂ©e et la mer Noire lui donna une importance gĂ©opolitique et Ă©conomique considĂ©rable faisant de la citĂ© un objet de convoitise pour plusieurs empires. Son histoire s’étendit sur prĂšs de deux mille ans (vers 670 av. J.-C. – dĂ©but du XIVe siĂšcle) [4] - [5]. Elle perdit cette importance au XIIIe siĂšcle lorsqu’elle fut remplacĂ©e comme point de transit par celui situĂ© Ă  l’entrĂ©e opposĂ©e des Dardanelles entre Lampsacus (rive sud, en Troade) et Kallipolis (aujourd’hui Gallipoli, sur la rive nord)[6]. Au dĂ©but du XIVe siĂšcle, la ville fut abandonnĂ©e [5]. Elle Ă©tait bien connue dans le monde mĂ©diterranĂ©en grĂące Ă  la lĂ©gende de HĂ©ro et LĂ©andre reproduite sur des piĂšces de monnaie durant la pĂ©riode romaine.

Abydos
(grc) ΆÎČÏ…ÎŽÎżÏ‚
Localisation
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Province Çanakkale
RĂ©gion antique Mysie, Troade
CoordonnĂ©es 40° 11â€Č 47″ nord, 26° 24â€Č 14″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Abydos
Abydos
GĂ©olocalisation sur la carte : province de Çanakkale
(Voir situation sur carte : province de Çanakkale)
Abydos
Abydos

De nos jours, le site a pratiquement complĂštement disparu. Les ruines de ses Ă©difices furent rĂ©utilisĂ©es au cours de la longue occupation ottomane (XIVe siĂšcle – XIXe siĂšcle) pour d’autres constructions. L’élargissement du dĂ©troit (Stenon tes Abydou) oĂč la ville Ă©tait situĂ©e a submergĂ© l’ancien port de la citĂ©. Dans les derniers siĂšcles, les environs d’Abydos furent utilisĂ©s comme base militaire et navale par la Turquie et sont par consĂ©quent interdits d’accĂšs [7].

PĂ©riode classique (vers 670 av. J.-C. / 336 av. J.-C.)

Abydos et les villes de la région.

Dans l’Iliade d’HomĂšre, Abydos Ă©tait une ville alliĂ©e des Troyens contre les Grecs[8]. Plusieurs siĂšcles plus tard, Strabon affirme qu’aprĂšs la Guerre de Troie, la rĂ©gion fut occupĂ©e par les BĂ©bryces de Mysie et plus tard par les Thraces[9]. À l’origine, la ville pourrait avoir Ă©tĂ© une colonie phĂ©nicienne puisqu’on y trouvait un temple d’Aphrodite PornĂ© (Aphrodite prostituĂ©e)[10] - [11]. Elle fut peuplĂ©e par des colons venus de Milet vers 670 av. J.-C., en mĂȘme temps que les villes de Priape (aujourd’hui Karabiga) et de la ProconnĂšse (ile de Marmara)[4]. Toujours selon Strabon, le roi GigĂšs de Lydie aurait donnĂ© son consentement Ă  l’établissement des gens de Milet au milieu des Dardanelles (et au point le plus Ă©troit) entre 680 et 650 av. J.-C. pour des raisons gĂ©ostratĂ©giques[3], y voyant la possibilitĂ© d’y Ă©tablir une garnison de mercenaires pour prĂ©venir les raids thraces en Asie mineure [12].

Pour Milet, il s’agissait plutĂŽt d’une dĂ©cision Ă©conomique et la ville devint rapidement un centre d’exportation de thon, ressource halieutique particuliĂšrement abondante dans les Dardanelles[13]. Elle couvrait une superficie imposante (environ 200-500 km2). À l’ouest, elle allait jusqu’au point sĂ©parant la vallĂ©e de la riviĂšre Granicus des petits cours d’eau se dirigeant vers l’Hellespont. Au sud-ouest, elle s’étirait jusqu’aux mines d’or (chrysorycheia) d’Astyra qui fut intĂ©grĂ©e dans la citĂ© dĂšs l’AntiquitĂ©. Ses villages (choria), petits comptoirs (emporia), ports (skalai) sont souvent mentionnĂ©s dans les sources (HĂ©rodote, XĂ©nophon, listes athĂ©niennes de tributs, etc.[14].

Dans les annĂ©es 520 av. J.-C., Abydos Ă©tait gouvernĂ©e par un tyran, Daphnis, favorable aux Perses[15], avant d’ĂȘtre occupĂ©e par ces derniers en 514[8]. Darius Ier devait dĂ©truire la ville aprĂšs sa campagne contre les Scythes en 512[N 1]. La ville tenta de se rebeller en participant Ă  la RĂ©volte de l'Ionie au dĂ©but du Ve siĂšcle av. J.-C.[16] mais revint briĂšvement sous contrĂŽle perse lorsque, au cours de la Seconde guerre mĂ©dique en 480, XerxĂšs Ier et son armĂ©e passĂšrent par Abydos, en route vers la GrĂšce, traversant les Dardanelles sur un pont flottant[8]. L’invasion perse s’étant rĂ©vĂ©lĂ©e un Ă©chec, Abydos devint membre de la Ligue de DĂ©los dirigĂ©e par AthĂšnes[8] et fut intĂ©grĂ©e dans le district de l’Hellespont[15]. En thĂ©orie une alliĂ©e, Abydos n’en demeura pas moins hostile durant toute cette pĂ©riode Ă  AthĂšnes Ă  qui elle dut verser une contribution (phoros) de 4-6 talents [16] - [17]. XĂ©nophon atteste qu'Abdydos possĂ©dait alors des mines d’or Ă  Astyra ou Ă  Kremaste et qu’elle continua Ă  Ă©mettre ses piĂšces de monnaie[3].

Pendant la pĂ©riode qui suivit la campagne perse, Abydos vĂ©cut sous un rĂ©gime dĂ©mocratique. La chose devait changer lorsqu’elle abandonna la ligue athĂ©nienne en 411 av. J.-C, et s’unit Ă  Sparte contre AthĂšnes. Une expĂ©dition commandĂ©e par Dercylidas arriva Ă  Abydos; ce dernier fut nommĂ© harmost (commandant et gouverneur) de la ville dont le rĂ©gime devint oligarchique[18] - [19]. Les efforts des AthĂ©niens pour reprendre la ville furent vains et Dercylidas tout comme son successeur Anaxibius demeurĂšrent en poste jusque vers 389/388 av. J.-C. lorsque ce dernier fut tuĂ© dans une embuscade tendue par le gĂ©nĂ©ral athĂ©nien IphicratĂšs [20]. À l’issue de la Guerre de Corinthe qui opposa Sparte Ă  une coalition de quatre États alliĂ©s (ThĂšbes, AthĂšnes, Corinthe, et Argos) de 395 Ă  387 av. J.-C. Abydos fut annexĂ©e Ă  l’Empire perse [3] et intĂ©grĂ©e Ă  la satrapie de Phrygie hellespontine[21]. Durant cette pĂ©riode, la ville fut gouvernĂ©e par des hommes forts comme Philiscus en 368[22] - [23], IphiadĂšs en 360 av. J.-C. qui agirent comme « tyrans » et dĂ©veloppĂšrent les relations avec les autres satrapes de la rĂ©gion[15].

Période hellénistique (336 av. J.-C. / 133 av. J.-C.)

Stater d’or macĂ©donien venant des ateliers d’Abydos (323-317 ou 297 av. J.-C..

Abydos devait demeurer sous contrĂŽle perse jusqu’à sa conquĂȘte par une armĂ©e macĂ©donienne conduite par un gĂ©nĂ©ral de Philippe II, Parmenion, au printemps 336 av. J.-C. [24]. L’annĂ©e suivante, Abydos fut assiĂ©gĂ©e par une armĂ©e perse commandĂ©e par Memnon de Rhodes pendant que Parmenion s’était rendu assiĂ©ger la ville de Pitane. Il dut abandonner ce siĂšge et revenir Ă  Abydos[25].

En 334 av. J.-C., Alexandre le Grand devait y rejoindre le corps expĂ©ditionnaire assemblĂ© par son pĂšre pour la campagne contre les AchĂ©mĂ©nides. Il partit de lĂ  pour se rendre Ă  Troie, puis Ă  Percote[24]. Alexandre devait y rĂ©tablir un gouvernement dĂ©mocratique comme il le fit dans presque toutes les citĂ©s grecques d’Asie mineure [26] ainsi qu’une frappe des monnaies [27].

À la mort d’Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. commença une pĂ©riode de guerres appelĂ©es « Guerres des diadoques » qui devait durer jusqu’en 281 av. J.-C. Abydos devint partie de la Phrygie hellespontique et Ă©chut d’abord au diadoque LĂ©onnatos, puis aprĂšs la mort de celui-ci l’annĂ©e suivante pendant la guerre lamiaque, Ă  Arrhidaeus, un autre gĂ©nĂ©ral d’Alexandre[28] - [29]. En 302, au cours de ces guerres, Lysimaque, roi de Thrace, passa en Asie mineure pour envahir le royaume d’Antigone Ier [30]. Contrairement aux villes voisines de Parium et Lampsacus qui capitulĂšrent, Abydos choisit de rĂ©sister et fut assiĂ©gĂ©e, siĂšge qui dut ĂȘtre levĂ© aprĂšs l’arrivĂ©e de troupes de renfort conduites par DĂ©mĂ©trius, fils d’Antigone Ier[30]. Selon Polybe, au cours du IIIe siĂšcle la ville voisine d’Arisbe fut subordonnĂ©e Ă  Abydos[31] de mĂȘme, Ă  un moment indĂ©terminĂ©, que la ville de Dardanie[32]. AprĂšs avoir fait briĂšvement partie de l’Empire sĂ©leucide aprĂšs 281 av. J.-C. [16], la ville fut conquise par PtolĂ©mĂ©e III EvergĂšte, en 245 av. J.-C. et devait rester sous contrĂŽle Ă©gyptien au moins jusqu’en 241. En 200, on la retrouve intĂ©grĂ©e au Royaume de Pergame, adversaire des SĂ©leucides et des Antigonides, qui deviendront les alliĂ©s de Rome durant les guerres de MacĂ©doine et la Guerre antiochique[33]. Au cours de la DeuxiĂšme guerre macĂ©donienne (200 Ă  197 av. J.-C.), Abydos fut assiĂ©gĂ©e par Philippe V de MacĂ©doine [34]. Au cours du siĂšge, Marcus Aemilius Lepidus s’entendit avec Philippe V pour sommer la ville de se rendre au nom du SĂ©nat de Rome; nombre de citoyens choisirent alors de se suicider plutĂŽt que de se rendre[35] - [36]. Faute de secours, la ville dut se rendre[34]. L’occupation macĂ©donienne devait continuer jusqu’à la fin de la guerre en 196 av. J.-C., avec la paix de Flaminus; Abydos, partiellement en ruines, Ă©tait Ă  ce moment pratiquement dĂ©peuplĂ©e[37].

Abydos devait revenir sous contrĂŽle sĂ©leucide au printemps 196 av. J.-C. lorsqu’Antiochos III s’empara de la ville qu’il fortifia en 192/191 av. J.-C.[38] - [20]. Cependant Antiochos se retira de la ville pendant la guerre antiochique (192-188 av. J.-C.) entre Rome et les SĂ©leucides, donnant ainsi aux Romains la possibilitĂ© de transporter leurs troupes en Asie mineure en octobre 190 av. J.-C.[39]. Dardanie s’affranchit alors d’Abydos[32] et par la Paix d'ApamĂ©e (188 av. J.-C.), Abydos fut rendue au Royaume de Pergame[39].

PĂ©riodes romaine et byzantine (133 av. J.-C. / 1304)

Carte de la Troade prÚs de l'Hellespont (détroit des Dardanelles).

En 133, Attale III, dernier roi de Pergame, lĂ©gua son royaume aux Romains; Abydos devint alors partie intĂ©grante de la province d’Asie[40]. Elle Ă©tait une des telonia (centre de perception) de la province et appartenait au district judiciaire et fiscal connu sous le nom de « conventus iuridicus Adramytteum » [41]. Elle Ă©tait administrĂ©e par un komes ton stenon (comte des dĂ©troits) et ses subalternes (klassikoi) entre les IIIe siĂšcle et Ve siĂšcle et par un comes Abydou Ă  partir de Justinien Ier (r. 527-565). Comme par le passĂ©, on continua Ă  y frapper diverses piĂšces de monnaie de façon intermittente jusqu’à la moitiĂ© du IIIe siĂšcle ap. J.-C. : d’or (spĂ©cialement aprĂšs 411 av. J.-C.), d’argent (pĂ©riode miletĂšne Ă  partir de la fin du VIe siĂšcle av. J.-C. jusqu’en 460 av. J.-C.; perse entre 480 et 450 av. J.-C.) et de bronze (mĂ©dailles civiques et numĂ©raire sous Alexandre le Grand) de mĂȘme que diverses piĂšces romaines (staters, sigloi, tetradrachmes, drachmes, 
)[41]. La frappe Ă©tait rendue possible Ă  la fois par l’exploitation de mines d’or (Astyra, Kremaste, etc.) et par les revenus provenant des taxes sur les marchandises transitant par le port[42] - [N 2]. À la suite de l’épuisement de ces mines, les activitĂ©s de frappe prirent fin vers le milieu du IIIe siĂšcle[41]. Toutefois, la citĂ© continua son rĂŽle dans la perception des taxes de douane Ă  l’entrĂ©e sud de la mer de Marmara [43].

En 653, le pape Martin Ier fit halte Ă  Abydos alors qu’il se rendait Ă  Constantinople [44]. À la suite des rĂ©formes administratives qui eurent lieu au VIIe siĂšcle, Abydos fut inclus dans le thĂšme de l’Opsikion[45]. La fonction de kommerkiarios d’Abydos est attestĂ©e pour la premiĂšre fois dans les sources au milieu du VIIe siĂšcle, quelques fois combinĂ©e Ă  celle de paraphylax ou gouverneur militaire du fort, position crĂ©Ă©e au VIIIe siĂšcle aprĂšs quoi la fonction de komes ton stenon n’est plus mentionnĂ©e [46].

Abydos devait devenir un port de mer important Ă  partir du VIIe siĂšcle[47] Durant sa campagne contre Constantinople, Malama ibn Abd al-Malik devait partir de lĂ  pour envahir la Thrace en juillet 717[48]. La fonction d’ « archonte » fut restaurĂ©e Ă  la fin du VIIIe siĂšcle et se perpĂ©tua jusqu’au dĂ©but du IXe siĂšcle[49]. En 801, l’impĂ©ratrice IrĂšne rĂ©duisit les tarifs que l’on y percevait[43]. Son successeur, l’empereur NicĂ©phore Ier (r. 802-811) devait imposer une nouvelle taxe sur les esclaves achetĂ©s hors de la citĂ©[50]. Les marchands vĂ©nitiens y reçurent des privilĂšges commerciaux et douaniers et 992 et 1081[49]. En 843, Abydos fut intĂ©grĂ©e dans le nouveau thĂšme de la mer ÉgĂ©e , un des trois thĂšmes navals de l'Empire servant principalement Ă  fournir des navires et des troupes pour la marine byzantine [46].

L’importance stratĂ©gique d’Abydos devait croitre Ă  partir du Xe siĂšcle en raison de la frĂ©quence des rĂ©voltes et invasions Ă©trangĂšres. Au dĂ©but du XIe siĂšcle, Abydos devint le siĂšge d’un commandement distinct sous la direction d’un strategos (gouverneur civil et militaire), mentionnĂ© pour la premiĂšre fois en 1004, et dont l’autoritĂ© s’étendait Ă©galement sur la cĂŽte nord de l’Hellespont et sur les iles de la mer de Marmara [46]. La ville elle-mĂȘme fut ravagĂ©e en 904 par un flotte arabe commandĂ©e par LĂ©on de Tripoli qui se dirigeait vers Constantinople[51]. C’est Ă©galement Ă  Abydos que l’empereur Basile II (r. 976 – 1025) dĂ©fit Bardas Phokas en 989[52]. En 1024, les Rus’ commandĂ©s par un certain Crysocheir rĂ©ussirent Ă  dĂ©faire le commandant local d’Abydos lors d’un raid vers Constantinople et purent continuer leur route par l’Hellespont[53]. Abydos fut perdue aux mains des Turcs lors de la bataille de Manzikert (1071), mais fut reprise en 1086 [54]; la mĂȘme annĂ©e, LĂ©on Kephalas devait ĂȘtre nommĂ© katepano d’Abydos[55]. À cette Ă©poque, la population de la ville devait s’accroĂźtre considĂ©rablement dĂ» Ă  l’arrivĂ©e de rĂ©fugiĂ©s fuyant l’avance des Turcs en Anatolie[5]. La ville fut de nouveau attaquĂ©e par un pirate turc du nom de Tzachas en 1092/1093[56] L’empereur Manuel Ier ComnĂšne (r. 1143 – 1180) devait rĂ©parer les fortifications de la ville vers la fin du XIIe siĂšcle[46].

Au XIIIe siĂšcle, la traversĂ©e de l’Hellespont entre Lampsacus et Kallipolis Ă©tait bien Ă©tablie et avait fini par remplacer celle entre Abydos et Sestos[6]. La ville fut prise par les VĂ©nitiens lors de la QuatriĂšme Croisade en 1204[43] et aprĂšs le sac de Constantinople et la mise en place d’un Empire latin la mĂȘme annĂ©e, l’empereur Baudouin (r. 1100 – 1118), concĂ©dera le territoire compris entre Abydos et Adramyttium Ă  son frĂšre, Henri de Flandres[57]. Elle fut ensuite prise par l'Empire de NicĂ©e qui se posait comme successeur de l’Empire byzantin lors d’une offensive en 1206-1207, mais fut reprise par l’Empire latin en 1212-1213[58]. Elle devait redevenir byzantine sous l’empereur Jean III VatatzĂšs (r. 1221 – 1254)[43]. Toutefois, la ville avait perdu son importance stratĂ©gique et Ă©conomique; en plein dĂ©clin au XIIIe siĂšcle, elle finit par ĂȘtre abandonnĂ©e entre 1304 et 1310/1318 en raison de la menace que faisaient toujours planer les tribus turques de la rĂ©gion et la dĂ©sintĂ©gration de l'autoritĂ© impĂ©riale en Asie[5].

Par la suite

« Abydos en Anatolie ou Asie mineure », gravure de Jacob Peeters, 1690.

AprĂšs son abandon, les Ă©difices de la ville furent rĂ©guliĂšrement dĂ©molis et leurs matĂ©riaux de construction employĂ©s de nouveau ailleurs du XIVe siĂšcle au XIXe siĂšcle de telle sorte qu’il ne reste pratiquement rien de la ville originale [59].

En 1675, on identifia le site d’Abydos qui fut par la suite visitĂ© par de nombreux voyageurs et amateurs d’histoire dont Robert Wood, Richard Chandler et Lord Byron. En 1810, ce dernier traversa en 1h10 le dĂ©troit Ă  la nage en partant d’Abydos Ă  l’imitation de LĂ©andre. Il devait par la suite Ă©crire un poĂšme intitulĂ© The bride of Abydos dont les protagonistes s’appellent Selim et Zuleika[60] Ce poĂšme devait inspirer EugĂšne Delacroix qui en fit un tableau conservĂ© au MusĂ©e du Louvre portant le titre de La fiancĂ©e d’Abydos ou de Selim et Zuleika.

L’élargissement du dĂ©troit Ă  l’endroit oĂč Ă©tait Abydos eut comme rĂ©sultat de submerger partiellement le port de la ville [59]. L’acropole de la ville est encore connue en turc sous le nom de « Mal Tepe » [3].

Dans les derniers siĂšcles, la rĂ©gion d’Abydos fut utilisĂ©e comme base militaire et navale, rendant impossible toute fouille archĂ©ologique[61] - [59].

Histoire ecclésiastique

Le diocĂšse d’Abydos (episkopi Abydou) apparait dans les sources en 451 et son titulaire est alors suffragant du mĂ©tropolite de Cyzique[62] et apparait dans toutes les Notitiae Episcopatuum du Patriarcat de Constantinople du milieu du VIIe siĂšcle jusqu’à Andronic III PalĂ©ologue (r. 1328-1341). Le premier Ă©vĂȘque dont on connait le nom est Marcien qui, en 458, signa en compagnie des autres Ă©vĂȘques de l’Hellespont une lettre Ă  LĂ©on Ier protestant contre le meurtre de ProtĂ©rius, patriarche d’Alexandrie assassinĂ© par la foule lors du schisme entre les Églises coptes et orthodoxes d’Alexandrie[63]. Une lettre de Pierre le Foulon, premier patriarche miaphysite d'Antioche, mentionne un Ă©vĂȘque d’Abydos du nom de Pamphilus. Puis, divers Ă©vĂȘques d’Abydos apposĂšrent leur signature au Concile de Constantinople (518), au TroisiĂšme Concile ƓcumĂ©nique (680-681), au Concile in Trullo (692) et au Second Concile de NicĂ©e (787). Un Ă©vĂȘque d’Abydos dont on ignore le nom, servit de conseiller Ă  l’empereur NicĂ©phore II en 969 [64] - [65]. À partir d’Alexis Ier ComnĂšne en 1084 il devient un siĂšge mĂ©tropolitain sans suffragant. Abydos demeura un archevĂȘchĂ© dirigĂ©e par un mĂ©tropolite jusqu’à la chute de la citĂ© aux mains des Turcs au XIVe siĂšcle[46].

De nos jours, dans l’Église orthodoxe, Abydos un siĂšge titulaire du Patriarcat de Constantinople dont le titulaire est S.Em. Kyrillos Katerelos, professeur de thĂ©ologie Ă  l’UniversitĂ© d’AthĂšnes[66]. Dans l’Église catholique romaine, les diocĂšses d’Abydos et de Madytos furent rĂ©unis en 1222 pendant l’occupation latine et placĂ©s directement sous l’autoritĂ© du pape[5]. Il apparait parmi les siĂšges titulaires.

En littérature

HĂ©ro lamentant la mort de LĂ©andre (Tableau de Jan van den Hoecke).

Dans la mythologie grecque, Abydos Ă©tait le lieu de rĂ©sidence de LĂ©andre, l’un des deux hĂ©ros de la lĂ©gende « HĂ©ro et LĂ©andre », repris par Ovide dans les HĂ©roides. Le jeune homme habite Abydos, sur la rive asiatique, alors que HĂ©ro, prĂȘtresse d'Aphrodite, habite Ă  Sestos sur la rive europĂ©enne. Toutes les nuits, LĂ©andre traverse le dĂ©troit Ă  la nage guidĂ© par une lampe qu'HĂ©ro allume en haut de la tour oĂč elle vit. Mais lors d'un orage, la lampe s'Ă©teint et LĂ©andre s'Ă©gare dans les tĂ©nĂšbres. Lorsque la mer rejette son corps le lendemain, HĂ©ro se suicide en se jetant du haut de sa tour [67].

Abydos est également mentionnée dans Rodanthe et Dosikles, un roman écrit par Théodore Prodrome au XIIe siÚcle dans lequel Dosikles enlÚve Rodanthe à Abydos[68].

Notes et références

Notes

  1. Leveniotis met en doute cette affirmation en voulant comme preuve que la ville participa quelques annĂ©es plus tard Ă  la rĂ©volte de l’Ionie et continua Ă  battre sa monnaie (Leveniotis 2017, RĂ©sumĂ©, p. 6.)
  2. La taxe connue sous le nom de « kommerkion » ou « dekaton » s’élevait Ă  10% de la valeur des marchandises

Références

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Annexes

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