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60 pieds IMOCA

Les 60 pieds IMOCA ou 60 pieds Open[1] sont une classe des voiliers monocoques de 60 pieds, soit 18,288 mètres. Ils sont principalement destinĂ©s aux courses ocĂ©aniques en solitaire ou en double, comme la Route du Rhum et le VendĂ©e Globe, auquel leur dĂ©veloppement est intimement liĂ©.

60 pieds IMOCA
Classe de voiliers monocoques de course au large
illustration de 60 pieds IMOCA
un 60 pieds IMOCA
Symbole de classe
Symbole de classe

Autres noms 60 pieds Open
IMOCA 60
Type Monocoque
Classe 60 pieds IMOCA
Fonction course au large
Gréement sloop
Histoire
Architecte Farr Yacht Design
Finot-Conq
Joubert-Nivelt
Juan Kouyoumdjian
Marc Lombard
Owen-Clarke
Verdier-VPLP
Chantier naval CDK Technologies
Cookson Boats
JMV Industries
Marc Pinta
Multiplast
Fabrication Matériaux composites
Design Open : « tout ce qui n’est pas expressément interdit, limité ou imposé, est autorisé ».
Équipage
Équipage 1
Caractéristiques techniques
Longueur max. 18,288 m (60 pieds)
MaĂ®tre-bau max. 5,85 m
Tirant d'eau max. 4,5 m
Tirant d'air 29 m
Appendice 5
Voilure 10 voiles (en course)

Classe Ă  coque ouverte, les 60 pieds Open sont rĂ©gis par un ensemble de règles Ă©tablies tous les quatre ans par l'International Monohull Open Class Association (IMOCA) depuis 1991. Ces règles fixent les limites concernant la longueur, la largeur ou le nombre d'appendices et dĂ©terminent des normes de stabilitĂ© Ă  respecter ; elles laissent une grande libertĂ© aux architectes et aux marins. Ainsi, les 60 pieds IMOCA sont le terrain d'expĂ©rimentation de nombreuses innovations dĂ©clinĂ©es ensuite sur d'autres supports : double-safrans, quille pendulaire, espars latĂ©raux (outriggers), mât-aile, pilote automatique, ou ailes portantes (foils).

Classe extrĂŞme dont les voiliers affrontent les pires conditions de mer, les 60 pieds IMOCA ont connu plusieurs accidents, entraĂ®nant rĂ©gulièrement des polĂ©miques relatives Ă  la sĂ©curitĂ©. Les règles de jauge, Ă  l'origine très rudimentaires, ont rĂ©gulièrement Ă©voluĂ© et se sont renforcĂ©es dans le but d'Ă©viter les accidents, de prĂ©server la navigabilitĂ© du voilier et la survie du marin.

CaractĂ©ristiques et Ă©volutions des 60 pieds IMOCA

Ă€ l'inverse des classes monotypes, la classe des 60 pieds est une classe ouverte[2] : « tout ce qui n’est pas expressĂ©ment interdit, limitĂ© ou imposĂ©, est autorisĂ© », rappellent les règles de classe de l'International Monohull Open Class Association, l'association qui gère la classe depuis 1991[3]. Cette classe est reconnue par l'International Sailing Federation depuis 1998.

En 1991, la jauge initiale est particulièrement simple, directement reprises des règles de course du BOC Challenge 1988-1989 et du VendĂ©e Globe 1989-1990 : le voilier doit ĂŞtre un monocoque dont la longueur hors-tout de la coque est comprise entre 59 et 60 pieds, soit entre 17,983 et 18,288 m et sa gĂ®te Ă  l'arrĂŞt ne doit pas dĂ©passer 10°[4]. La règle de jauge est revue chaque annĂ©e par l'IMOCA.

Les premiers grands changements de jauge interviennent après le Vendée Globe 1996-1997, marqué par la disparition de Gerry Roufs et par le chavirage de trois autres concurrents. Pour répondre à cette nouvelle jauge, les bateaux doivent réussir deux tests : un test de stabilité critique de 127,5° – en cas de chavirage (supprimé pour les dernières générations), le voilier mâté doit se redresser jusqu'à atteindre un angle de 127,5° – et un test d'auto-redressement à 180° : en cas de chavirage intégral, le voilier démâté doit se redresser sans aucune aide extérieure[5] - [6].

En 2005, un nouveau critère de stabilité est ajouté : celui de l'angle de stabilité critique en configuration défavorable, c'est-à-dire en prenant en compte le cas où la quille serait inclinée avec les ballasts remplis du mauvais côté. Un bateau doit se redresser seul jusqu'à un angle de 108°, passé à 110° depuis[7].

Jauge

Origines

un bateau de course Ă  quai
Un des premiers dessins de Jean-Marie Finot et Pascal Conq, Bagages Superior (ici en 2010 sous les couleurs d'Operon Racing) remporte le Vendée Globe 1992-1993, barré par Alain Gautier.

La taille de 60 pieds pour les courses ocĂ©aniques en solitaire s'est peu Ă  peu imposĂ©e dans les annĂ©es 1980, d'abord pour l'Ă©dition 1984 de la Transat anglaise puis Ă  l'occasion du BOC Challenge 1986[8]. Elle apparaĂ®t comme un bon compromis entre puissance et maniabilitĂ© pour un homme seul.

La conception traditionnelle des formes des voiliers s'appuie alors de plans Ă©troits. Pour l'architecte Philippe HarlĂ©, une coque Ă©troite « offre beaucoup moins de rĂ©sistance Ă  l'avancement […] Elle plane plus tĂ´t et plus longtemps[9] ». Toutefois, Ă  la fin des annĂ©es 1980, notamment sous l'influence des architectes français Michel Joubert-Bernard Nivelt, Jean-Marie Finot-Pascal Conq ou encore Marc Lombard[10], le maĂ®tre-bau (la largeur maximale) s'est Ă©largi tout en se rapprochant de la poupe, donnant aux 60 pieds Open leur forme caractĂ©ristique.

Principales règles de la jauge 2019[11]
Caractéristique Valeur
Tirant d'eau max4,50 m.
Longueur coque max18,28 m.
... avec bout-dehors20,12 m.
Largeur max5,85 m.
Tirant d'air max29 mètres
Mât ailequête de 2 à 4°
Outriggersmonotype
Voile de quillemonotype
VĂ©rin de quillemonotype
Appendices obligatoires2 safrans (sans plan porteur)
quille
Nbre appendices max5 (+2 dérives ou 2 foils)
Nbre voiles max8
Quillebasculante de 38° max
Foilsrétractation autorisée
rotation de ±5°
Ballastslatéraux : 1000 kg max
arrière : 350 kg max
Couple de redressement< 25,5 tm à 25° de gîte
Redressement possible1) 110° de gîte et
quille basculée à contre
2) Coque retournée
avec quille à 38°

Cette grande largeur – qui amène journalistes et les marins à les comparer à des luges[12], des porte-avions[13] ou encore des pelles à feu[14] - [15] – garantit un meilleur couple de redressement, permettant aux marins de naviguer vite au portant dans les mers du Sud[16]. Selon l'architecte Philippe Briand, « cet élargissement assure une plus grande stabilité de forme, permettant un allègement de lest donc du bateau, en même temps qu'une stabilité accrue aux angles usuels et une capacité à porter plus de voilure[17] ». Cette quête de largeur est accentuée par une règle du BOC, reprise par le Vendée Globe établissant qu'un bateau à l'arrêt, ballasts remplis dans leur pire configuration, devait avoir une gîte inférieure à 10°. Cette règle, visant à privilégier la stabilité naturelle du bateau plutôt que le contrôle de celle-ci par des ballasts trop excentrés et donc potentiellement instables, favorise les coques larges au détriment des coques étroites[18].

Thursday's Child, conçu en 1984 par les architectes Paul Lindenberg et Lars Bergstrom, avec le skipper-constructeur Warren Luhrs, est considĂ©rĂ© comme le premier 60 pieds Open[19] - [20]. En 1986, la barre des cinq mètres de largeur est franchie avec UAP de Jean-Yves Terlain (plan Joubert-Nivelt) et CrĂ©dit Agricole 3 de Philippe Jeantot (Ribadeau-Dumas). En 1989, le premier VendĂ©e Globe entraĂ®ne la construction de plusieurs de ces « luges », comme le Fleury-Michon X (plan Briand) de Philippe Poupon ou le Generali Concorde (plan Finot-Conq) d'Alain Gautier, dont les 5,85 mètres de largeur impressionnent les observateurs, Ă  commencer par l'organisateur et double vainqueur du BOC Challenge Philippe Jeantot[21] - [22].

Ă€ l'issue du BOC Challenge 1990-1991, les marins français Christophe Auguin, Isabelle Autissier, Alain Gautier et Jean-Luc Van Den Heede fondent l'Association internationale des monocoques Open de 50 et 60 pieds (IMOCA). Leur but est d'encadrer les classes et 50 et 60 pieds pour garantir la sĂ©curitĂ© des skippers, les reprĂ©senter auprès des diffĂ©rents acteurs des courses au large et permettre l'Ă©tablissement d'un circuit d'Ă©vĂ©nements sportifs rĂ©guliers.

Les années Finot-Conq

Deux voiliers de la génération 1994-96
Les plans Finot-Conq de 1996 Aquitaine Innovations d'Yves Parlier et Groupe LG2 de Gerry Roufs sont caractĂ©ristiques de la deuxième gĂ©nĂ©ration des 60 pieds Open : coque en « V ouvert », pont plat, petit rouf et cockpit fermĂ© et minimaliste.

Pendant les annĂ©es 1990 et le dĂ©but des annĂ©es 2000, les architectes Jean-Marie Finot et Pascal Conq se distinguent particulièrement par leurs constantes innovations dans la conception des 60 pieds Open[23] - [24]. Leurs rĂ©alisations dominent largement les compĂ©titions avec quatre victoires dans le VendĂ©e Globe (1993 avec Alain Gautier sur Bagages Superior, 1997 avec Christophe Auguin sur Geodis, 2001 avec Michel Desjoyeaux sur PRB et 2005 avec Vincent Riou sur le mĂŞme PRB), trois dans le BOC Challenge (doublĂ© de Christophe Auguin en 1991 sur Groupe Sceta et 1995 sur Sceta-Calberson ; 1999 avec Giovanni Soldini sur Fila) et deux victoires sur la Route du Rhum (1994 avec Yves Parlier sur Cacolac d'Aquitaine et 1998 avec Thomas Coville sur Aquitaine Innovations).

Les 60 pieds du cabinet Finot-Conq sont marquĂ©s par une grande largeur (autour de 5,80 m), prĂ©sentant un « V » très ouvert, des francs-bords bas, un pont parfaitement plat, petit rouf et cockpit fermĂ© et minimaliste. Cette carène très racĂ©e permet une grande stabilitĂ© au portant tout en conservant une faible surface mouillĂ©e[24] et un centre de gravitĂ© bas[25]. En 1994, le Geodis de Christophe Auguin est le premier 60 pieds Ă  ĂŞtre construit en carbone et en nomex afin de gagner en lĂ©gèretĂ© (une Ă©conomie de cinq tonnes est rĂ©alisĂ©e tout en permettant de porter 15 % de voile en plus[26]). Avec sa carène radicale, sa lĂ©gèretĂ© et ses Ă©quipements, le sloop marque une rupture – posant les bases des constructions suivantes – et est considĂ©rĂ© par la presse française[26] et internationale[27] comme le monocoque ocĂ©anique le plus performant de l'Ă©poque : qualifiĂ© d'« arme absolue », Geodis atteint la vitesse de 27 nĹ“uds lors d'un essai dans la rade de Cherbourg[28].

Un voilier de course sur ber Ă  La Rochelle
La carène type des plans Finot-Conq, ici l'ancien Aquitaine Innovations.

Ă€ l'occasion du VendĂ©e Globe 1996-97, deux importantes innovations voient le jour sur les planches Ă  dessin de Finot-Conq, en coopĂ©ration avec les skippers : la quille pendulaire pour Geodis et PRB d'Isabelle Autissier[29] et le mât-aile supportĂ© par des barres de flèche gĂ©antes pour Aquitaine Innovations d'Yves Parlier[30]. La quille pendulaire permet d'amĂ©liorer la stabilitĂ© du bateau en luttant contre la gĂ®te et favorise son redressement en cas de chavirage ; le mât-aile pivote sur son axe pour favoriser un Ă©coulement laminaire du flux d'air. Selon Yves Parlier, le gain thĂ©orique sur un tour du monde du mât-aile est de trois jours contre un jour et demi pour une quille pendulaire[31]. Avec son dĂ©placement de 7,5 tonnes, Aquitaine Innovations est Ă©galement le plus lĂ©ger de la flotte, presque moitiĂ© moins lourd que Generali Concorde, le premier Finot-Conq datant de 1989. Le rapport vitesse du bateau/vitesse du vent est alors de 1,5 jusqu'Ă  15 nĹ“uds de vent[32].

Cette Ă©dition du VendĂ©e Globe est marquĂ©e par les naufrages spectaculaires de Tony Bullimore, RaphaĂ«l Dinelli et Thierry Dubois et surtout par la disparition de Gerry Roufs[33]. En janvier, alors que les concurrents se trouvent dans le grand Sud, la flotte est balayĂ©e par une sĂ©rie de violentes tempĂŞtes qui assomment marins et voiliers. La plupart des bateaux chavirent Ă  plusieurs reprises et trois d'entre eux ne se redressent pas : si Exide Challenger (Bullimore, plan Noble & Smith) a cassĂ© sa quille et reste donc Ă  l'envers, les quilles fixes de Pour Amnesty International (Dubois, plan Joubert-Nivelt) et Groupe LG 2 (Roufs, plan Finot-Conq) sont toujours en place lorsque les 60 pieds sont retrouvĂ©s retournĂ©s. C'est la première fois que des monocoques ne se redressent pas en quelques minutes après un chavirage. Un risque mis en avant par l'architecte Marc Lombard dès 1989 devant la largeur de ces bateaux[21].

Un voilier de la génération 1997-2000
L'ancien Fila témoigne de l'évolution du style Finot-Conq après le Vendée Globe 1996-1997 : le pont s'est courbé pour aider au redressement.

Ces naufrages successifs entraĂ®nent une profonde remise en question du secteur de la course au large en France[34]. Jean-Marie Finot et Pascal Conq dressent les enseignements du VendĂ©e Globe dès le printemps 1997 : plus Ă©troit, le nouveau 60 pieds Fila, skippĂ© par Giovanni Soldini, est dotĂ© d'un bouge de pont, c'est-Ă -dire d'un pont courbĂ© dans sa largeur. L'objectif est d'Ă©viter l'effet ventouse d'un pont plat – comme l'Ă©tait Groupe LG 2 – en cas de chavirage et, avec l'aide de la quille pendulaire, permettre le redressement du 60 pieds[35]. Le bouge de pont facilite Ă©galement l'Ă©coulement de l'eau et les dĂ©placements du skipper[36]. En 1998, Fila chavire et dĂ©mâte au large du cap Lizard au cours d'une tentative de battre le record de l'Atlantique, avec pour consĂ©quence la disparition d'un Ă©quipier ; grâce au bouge de pont et la quille pendulaire, le voilier se retourne en l'espace de quinze minutes[37]. Le bouge de pont paraĂ®t alors pallier le problème de stabilitĂ© du bateau retournĂ© : cinq nouveaux 60 pieds Finot-Conq sortent des chantiers JMV Industries de Cherbourg et KiriĂ©-Eluère des Sables d'Olonnes.

Le chavirage d'Isabelle Autissier dans des conditions très clĂ©mentes lors de la troisième Ă©tape du tour du monde Around Alone en relance la polĂ©mique[12] sur la sĂ©curitĂ© des 60 pieds Open car PRB est restĂ© Ă  l'envers, malgrĂ© l'actionnement de sa quille pendulaire et la perte de son mât[38]. Alors qu'il avait Ă©tĂ© un des pionniers des 60 pieds Open, le constructeur de PRB Marc Pinta dĂ©cide alors de ne plus construire ces voiliers, considĂ©rant que « la jauge dĂ©conne[39] ».

La poupe d'un 60 pieds
PRB 3 de Michel Desjoyeaux (ici sous les couleurs de Roxy avant le départ du Vendée Globe 2008-2009) cumule l'avantage des carènes Finot-Conq et le pont Lombard, présentant un bouge prononcé et un rouf important, dans le but d'aider au redressement. Les safrans se relèvent automatiquement en cas de choc.

Marc Lombard, qui dessine le nouveau 60 pieds de Catherine Chabaud, prĂ©voit un rouf volumineux pour favoriser l'instabilitĂ© Ă  l'envers et aider encore au redressement[40]. Whirlpool-Europe 2 est alors le premier 60 pieds Ă  rĂ©ussir les nouveaux tests de stabilitĂ© de 125° et d'auto-redressement Ă  180°. Convaincu qu'un VendĂ©e Globe peut se gagner ou se perdre dans la descente ou la remontĂ©e de l'Atlantique, Marc Lombard choisit Ă©galement de travailler sur les performances au près[41] - [42]. Au lieu de l'unique dĂ©rive placĂ©e dans l'axe du mât, l'architecte rochelais installe deux profondes dĂ©rives asymĂ©triques devant le mât[42]. DĂ©saxĂ©es lorsque le bateau est Ă  plat, elles jouent tout leur rĂ´le dès qu'il gĂ®te, au centre de la surface mouillĂ©e[43].

Successeur d'Isabelle Autissier chez PRB et nouveau venu sur le circuit IMOCA, le figariste Michel Desjoyeaux réalise la synthèse en choisissant pour PRB 3 une carène Finot-Conq – issue du moule de Sodebo – et le volumineux pont Lombard, malgré les réticences initiales de Jean-Marie Finot et Marc Lombard[44] - [45]. Perfectionniste, Michel Desjoyeaux peaufine les moindres détails de son bateau[46]. Pour éviter les bris de safrans en cas de choc, ceux-ci sont fixés au tableau arrière et munis d'un fusible qui saute en fonction d'une certaine contrainte, permettant au safran de se relever[45] - [47]. La table à carte est montée sur un cardan, afin de pouvoir rester horizontale en toutes circonstances[45] - [48]. « Le Professeur » installe également le hale-bas de la grand-voile sur un rail semi-circulaire derrière le cockpit, ce qui permet de régler avec plus de finesse la chute de grand-voile[49]. Mis à l'eau en , PRB remporte les Vendée Globe 2000-2001 et 2004-2005, barré successivement par Michel Desjoyeaux puis son préparateur Vincent Riou.

Nouveaux acteurs et nouvelles Ă©volutions

un monocoque rouge, Ă  quai
Le cockpit innovant et la coque à bouchains de Bonduelle, ici sous les couleurs de VM Matériaux en 2008.

Après les grandes courbes des Finot-Conq apparaissent à la fin des années 1990 les premières coques à bouchains évolutifs. En 1998, le Finot-Conq Sodebo de Raphaël Dinelli présentait déjà un très léger bouchain pour « faciliter le planning[50] ». Marc Lombard réalise en 2004 deux voiliers très innovants pour Roland Jourdain et Jean Le Cam : construits à Cherbourg par JMV Industries, Sill-Veolia et Bonduelle présentent un bouchain évolutif marqué sur la poupe, une caractéristique ensuite adoptées par tous leurs successeurs[41].

Le bouchain évolutif permet d'élargir artificiellement la carène sans élargir exagérément le bateau. Ainsi, tout en garantissant un taux de redressement acceptable, le bouchain offre un plan de carène plus large donc plus puissant, selon Pascal Conq[45]. Lorsque le voilier gîte, sa surface mouillée est inférieure à celle des carènes traditionnelles et l'angle du bouchain assure une meilleure stabilité directionnelle en donnant au bateau un appui latéral : le bateau va plus vite et plus droit, ce qui aide le travail des pilotes automatiques, dont le rôle est essentiel en solitaire[41].

ApprochĂ© en 1999 par Michel Desjoyeaux, le NĂ©o-ZĂ©landais Bruce Farr, incontournable dans le circuit Whitbread[51], est contactĂ© en 2002 par Jean-Pierre Dick pour dessiner son premier 60 pieds. L'expĂ©rience du cabinet Farr Yacht Design sur les courses en Ă©quipage permet d'apporter une nouvelle culture Ă  la conception des 60 pieds Open avec Virbac, lancĂ© en . Si les courbes gĂ©nĂ©rales reprennent l'esprit des plans Finot-Conq ou Lombard, le cockpit tranche pour sa part radicalement en Ă©tant complètement ouvert sur l'arrière pour faciliter l'Ă©vacuation de l'eau[52] et spacieux pour faciliter les manĹ“uvres[53]. Le large rouf abrite un tunnel par lequel arrive l'essentiel des manĹ“uvres qui s'effectuaient auparavant au pied de mât. Le skipper peut donc effectuer la très grande majoritĂ© des rĂ©glages de son voilier protĂ©gĂ© par la casquette du rouf, sans avoir Ă  se dĂ©placer sur le pont, ce qui est une garantie supplĂ©mentaire pour la sĂ©curitĂ©[53] - [54]. Ce cockpit large et ouvert inspire Marc Lombard dès 2004 pour Bonduelle[41] et Bruce Farr devient l'architecte vedette des 60 pieds IMOCA des annĂ©es 2000, mettant fin Ă  l'hĂ©gĂ©monie Finot-Conq en concevant six bateaux neufs pour le VendĂ©e Globe 2008-2009[55] - [2].

Parmi cette gĂ©nĂ©ration 2008 des plans Farr, les sister-ships Paprec-Virbac 2 de Jean-Pierre Dick et Gitana Eighty de LoĂŻck Peyron et surtout Foncia apparaissent comme les plus puissants. RĂ©putĂ©s sujets Ă  l'enfournement au portant, certains 60 pieds de Farr Yacht Design, comme PRB, Delta Dore ou Paprec-Virbac 2, voient leurs fines Ă©traves dotĂ©es par Bruce Farr de « moustaches », un liston supposĂ© rĂ©duire l'enfoncement en accroissant la flottabilitĂ©[56].

un voilier au port.
Le 60 pieds Safran en 2008 Ă  La TrinitĂ©-sur-Mer.

Premier né de la coopération VPLP/Verdier, Safran a fortement inspiré les réalisations ultérieures[29] - [2].

Au tournant des années 2010, marquées par la crise économique, et notamment en 2012 et en 2013, des débats font jour parmi les coureurs entre deux options : monotype ou pas ? Les tenants de la monotypie y voient un moyen de limiter les budgets, et de conserver un caractère ouvert à la course, tandis que les tenants de modèles sur mesure mettent en avant la nécessité de conserver un champ d'action ouvert aux innovations technologiques[57].

Fin 2013, l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'IMOCA, Ă  laquelle participent les coureurs et les armateurs, dĂ©cide d'un compromis : les quilles et les mâts seront standards pour tous les nouveaux bateaux (avec le choix entre deux modèles possibles : mât-aile Ă  espars latĂ©raux (outriggers) ou mât classique Ă  barres de flèche ; les ballasts latĂ©raux sont de nouveau autorisĂ©s et les critères techniques de sĂ©curitĂ© sont renforcĂ©s (couple de redressement passant de 22 Ă  25,5 tonnes/mètres, angle de retournement de 110° au lieu de 112°, poids du bulbe de quille fixĂ© Ă  3,1 tonnes). Dans le mĂŞme temps, un critère limitant, qui indiquait que la gĂ®te du bateau « chargĂ© dans sa pire configuration » ne devait pas dĂ©passer 10°, disparait[58].

Le nouveau mât est conçu et fabriqué par la société lorientaise Lorima et la quille par la société vendéenne AMPM. Chaque élément est ensuite vérifié par le chef-mesureur de l'IMOCA[59].

Vendée Globe 2016 : émergence des foils : les pionniers

Vue d'un foil protégé par deux boudins gonflables.
Foil tribord du 60 pieds IMOCA Banque populaire VIII, skippĂ© par Armel Le ClĂ©ac'h.

La jauge 2013 standardisant le mât et la quille, architectes et skippers concentrent leurs recherches sur d'autres parties du bateau[60]. Six 60 pieds de la gĂ©nĂ©ration 2015, dessinĂ©s par Guillaume Verdier et VPLP[61], sont marquĂ©s par le remplacement des dĂ©rives par deux foils[62], sur la base de leur expĂ©rience acquise avec la coupe de l'America 2013 et Emirates Team New Zealand[63]. Le foil sous le vent et la quille inclinĂ©e au vent permettent de soulever la coque aux allures portantes afin de rĂ©duire la trainĂ©e et la surface mouillĂ©e et augmenter la vitesse[64]. Selon Vincent Lauriot-PrĂ©vost, ces foils pourraient permettre de gagner deux jours sur le record du VendĂ©e Globe[62], selon les recherches thĂ©oriques et les essais conduits sur un Mini 6.50, qui ont permis de prĂ©ciser le design des foils[65]. Bien que les allures portantes soient majoritaires sur un tour du monde, les foils ont Ă©tĂ© conçus de manière Ă  ne pas trop gĂŞner la marche du voilier au près[65]. Les trajectoires des IMOCA Ă©quipĂ©s de foils pourraient donc ĂŞtre diffĂ©rentes de celles des voiliers disposant de dĂ©rives classiques.

L'apparition des foils est une « évolution logique » selon le double-vainqueur du Vendée Globe Michel Desjoyeaux[63]. Pour les architectes Pascal Conq, concepteur de la quille pendulaire, et Guillaume Verdier, le potentiel avait été vu dès la fin des années 1990, avec le développement des dérives inclinées : en 1998, Christophe Auguin équipe le Geodis d'une petite dérive et constate un léger cabrage de l'étrave[66]. À l'inverse, pour des marins comme Bertrand de Broc, « on crée un grand fossé entre les très bons bateaux qui sortent de chantier et les IMOCA existants. Alors qu’il faudrait à l’inverse faire progresser tous les bateaux ensemble[67] ». Pour Jean Le Cam, « les foils ne vont pas dans le sens de la fiabilité et de la sécurité, ni dans celui de la diminution des budgets[68] ».

Afin de profiter au maximum des foils, le cockpit a été repensé pour permettre au skipper de rester à la barre le plus longtemps possible, avec un champ de vision dégagé[61]. Le mât est reculé pour augmenter le pouvoir portant des voiles d'avant[60].

Vendée Globe 2020 : les nouveaux voiliers avec foils s'imposent difficilement

Michel Desjoyeaux tire un premier bilan des incidents de course qui ont émaillé le début de ce Vendée Globe

Jusqu'en 2020, le Vendée Globe 2004-2005 était l'unique exception à la règle qui voulait que le vainqueur soit un bateau de dernière génération (Vincent Riou l'emportait sur le même bateau PRB que le vainqueur précédent Michel Desjoyeaux). Mais lors de l'édition 2020, malgré les évolutions considérables des nouvelles générations d'IMOCA, à la mi-course, les bateaux de tête ont près d'une semaine de retard virtuel par rapport à l'édition 2016 et les chronos sont pour la plupart en dessous de ceux de 2012 et même de 2008.

L'Ă©dition 2020 du VendĂ©e Globe est marquĂ©e par des conditions mĂ©tĂ©o plus dĂ©licates que dans les trois Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes, ce qui peut expliquer une partie de ce rythme plus lent qu'espĂ©rĂ©. Dans les environnements rugueux et hostiles du grand sud oĂą « les flèches de l'Indien piquent un peu trop », oĂą les skipper « souffrent », « serrent les fesses », « font le dos rond » et « serrent les dents », les IMOCA sans foils s'accrochent plus que jamais puisqu'ils dominent le groupe de poursuivants du trio de tĂŞte au milieu de l'OcĂ©an pacifique. Quatre de ces bateaux ont mĂŞme Ă©tĂ© en tĂŞte de la course lors des classements provisoires: Groupe Apicil (5 fois en tĂŞte), Omia - Water Family (1 fois en tĂŞte), V and B-Mayenne (8 fois en tĂŞte) et Yes we Cam ! du "Roi Jean" Le Cam (8 fois en tĂŞte). Ce dernier, dont beaucoup saluent la course remarquable, malgrĂ© des problèmes de pilote automatique pendant la traversĂ©e d'un ocĂ©an indien fidèle Ă  sa rĂ©putation, rĂ©alise Ă  l'occasions de plusieurs classements provisoires la meilleure progression de toute la flotte sur 24h, et rĂ©alisant sa meilleure journĂ©e de la course avec 454,1 milles sur 24 h (18,9 nĹ“uds), se rapprochant Ă  moins de 400 milles de Charlie Dalin, alors leader. Trois bateaux Ă  dĂ©rives droites mis Ă  l'eau 12 ans auparavant trustent mĂŞme les 3 meilleures progressions en 24 h de toute la flotte lors des classements du 17 h et 21 h UTC, alors mĂŞme qu'ils sont au contact avec quatre des meilleurs foilers du moment, donc dans des conditions quasiment identiques, la situation se reproduit le . Ă€ plusieurs occasions exceptionnelles, on a ainsi pu voir au milieu des dĂ©serts aquatique de l'indien et du Pacifique, des rĂ©gates quasiment au contact opposant des bateaux de plusieurs gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes, on constate de façon rĂ©currente que les foilers, de 1re et mĂŞme de dernière gĂ©nĂ©ration, subissent encore la loi des bateaux anciens dès qu'on sort de la fenĂŞtre Ă©troite des conditions optimales.

Ă€ la mi-course, dans les conditions particulières de ce tour du monde, les performances en retrait de la nouvelle gĂ©nĂ©ration d'IMOCA semblent se confirmer dans les mers sauvages du grand sud. Le niveau de prĂ©paration en progrès permet Ă©galement une diminution du taux d’abandons et une plus grande homogĂ©nĂ©itĂ© de la flotte. Au 51e jour de course, après plus 18 000 milles de navigation pour les bateaux de tĂŞte, ce sont pas moins de 14 bateaux qui se tiennent dans un pack resserrĂ© de 1 000 milles[69]. Parmi eux, seulement trois foilers de dernière gĂ©nĂ©ration (Apivia, Linked Out et L'Occitane en Provence), et trois bateaux qui courent leur quatrième VendĂ©e Globe (Yes we Cam!, MACSF et Pure Best Western). Le 10e concurrent est seulement Ă  360 milles du tableau arrière du leader. Lors de l'Ă©dition 2016, Ă  ce moment de la course, le 10e concurrent Arnaud Boissières accusait plus de 5300 milles de retard sur le leader Armel Le ClĂ©ac'h, un Ă©cart supĂ©rieur Ă  celui qui sĂ©pare le 27e et dernier concurrent du VendĂ©e Globe du leader le . Armel Tripon, auteur d'une belle trajectoire après ses dĂ©boires du dĂ©but de course, a repris plus de 1 000 milles aux leaders. Les fins de courses des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes ont montrĂ© que ces 14 skippers peuvent raisonnablement prĂ©tendre Ă  monter sur le podium[70].

C'est encore un peloton très compact qui franchit l'Équateur, maintenant un suspense inédit à ce stade du Vendée Globe, avec seulement 19h et 200 milles entre le 1er et le 9e. Ce suspense perdure jusqu'à l'arrivée puisque le 8e franchit la ligne moins de 24h après le 1er. Parmi les 10 premiers, et pour arriver à l'Équateur, les foilers de dernières génération comme ceux de Charlie Dalin et de Thomas Ruyant, ont parcouru une moyenne de 25100 milles[71], les foilers de 1re génération une moyenne de 24300 milles, et les bateaux à dérives droites une moyenne de 23600 milles. À l'arrivée, on retrouve les mêmes différences (Parmi les 10 premiers, distance moyenne parcourue par les foilers de dernière génération: 29155 milles, foilers de 1re génération: 28560 milles, bateaux à dérives: 27548 milles). Les distances parcourues sont remarquablement homogènes dans chaque groupe. Le potentiel de vitesse supérieur des foilers les contraint à des trajectoires plus dépendantes de certaines allures, certaines forces de vent et configurations de houles, là où les foilers moins extrêmes sont plus polyvalents, et où les bateaux à dérives droites peuvent tendre les trajectoires et serrer de plus près les routes orthodromiques. À chaque génération de bateaux ses trajectoires, les anciens vont moins vite mais compensent par une route plus directe. Force est de constater que sur ce tour du monde particulier, les bateaux de dernière génération manquent encore de versatilité pour concrétiser leur potentiel supérieur.

Les avis des marins à l'issue du Vendée Globe 2020-2021

Charlie Dalin observe que « les bateaux de tête ont tous des foils » et « reste persuadé que c'est l'avenir »[72]. Il s’en est « servi entre 80 et 90 % du temps »[72]. « En revanche, selon lui, il faudra travailler les carènes qui ne sont pas […] adaptées aux conditions du Sud[72] ».

Jean Le Cam. Il considère qu'on a envoyé dans cette édition de très chères « formules 1 dans les dunes du Paris Dakar ». Il est important que cette course "reste accessible pour des budgets restreints". Quatre bateaux à petits budgets ont animé cette édition et sont restés compétitifs jusque sur la ligne d'arrivée.

À son arrivée, Jean Le Cam bat le fer pendant qu'il est encore chaud et rappelle son point de vue : si les foilers l'emportent, comme lors de l'édition précédente, c'est un foiler de 1re génération avec un budget restreint qui s'impose devant les bateaux les plus extrêmes, et 4 bateaux à dérive vieux de 12 ans sont arrivés moins de 24h après le vainqueur, avec des budgets encore plus restreints. Il appelle de ses vœux une évolution de la jauge IMOCA équilibrée qui encadre les évolutions technologiques pour permettre à des équipes skipper/partenaires d'être compétitives avec des budgets maîtrisés. Le succès médiatique de cette édition 2020-2021 très disputée, haletante jusqu'au dernier jour, qui a enchanté les partenaires des skippers, a pour lui montré l'intérêt de contenir les budgets au bénéfice des coureurs, des partenaires et de l'image de la course dans son ensemble.

Michel Desjoyeaux évoque les enseignements à tirer de ce début de course pour les évolutions de la classe IMOCA : il regrette que l'interdiction par la jauge des gouvernes de profondeur sur les safrans limite le potentiel des foilers de nouvelle génération ; les skippers doivent freiner leurs ardeurs pour limiter la violence des chocs sur la coque, là où un foiler de génération précédente comme celui de Louis Burton passe mieux avec ses foils plus petits et rétractables.

Jean Le Cam considère qu'on a envoyé dans cette édition des « formules 1 dans les dunes du Paris Dakar », des bateaux qu'on n'a pas eu le temps de fiabiliser, ou qui nécessitaient des budgets disproportionnés pour une préparation adaptée à l'Everest de la voile que constitue le Vendée Globe.

Desjoyaux, Le Cam et d'autres acteurs de la classe IMOCA évoquent la nécessité de poursuivre les évolutions de la jauge de façon concertée, en conciliant la possibilité d'intégrer les évolutions techniques, les conditions des différentes courses sur lesquelles s'alignent ces bateaux, la patience nécessaire à la validation des concepts prometteurs avant de les confronter aux courses les plus exigeantes, la modération des budgets des projets (en bridant réglementairement les évolutions techniques), et surtout en veillant à ce que les bateaux les plus extrêmes limitent les risques d'accidents de l'ampleur de celui de Kevin Escoffier[73].

Les voiles

En solitaire ou même en équipage réduit, il est impossible de régler les voiles au rythme trop rapide des variations de vent apparent liées aux accélérations brutales quand le bateau s'envole sur ses foils. Il faut donc développer des voiles plus polyvalentes, qui restent efficaces dans une palette plus large d'incidence de vent apparent en nécessitant peu de réglages, et/ou trouver des techniques qui permettent des réglages rapides, si possible en équipage réduit.

Une des pistes explorées est la possibilité de réglages fins (cambrure variable, bord de chute), éventuellement contrôlés par un pilote automatique intelligent[74]. Ce type de pilotage assisté est encore interdit en course en 2020, mais il a été utilisé pour mettre au point les algorithmes de pilotage et pour entraîner les équipages à essayer de faire aussi bien que l'intelligence artificielle sur les monocoques foilers AC75 de la coupe de l'America 2021[75].

Les pilotes automatiques

Les pilotes automatiques[76] doivent apprendre les nouveaux comportements du bateau [77], en utilisant de nouveaux capteurs qui leur permettent de tenir compte des variations brusques de vent apparent, de vitesse, de portance des foils et des voiles. Les contraintes exercées se traduisent depuis l'apparition des foils en 2016 par une explosion des avaries de pilotes[78] (trop sollicités), et des avaries liées aux pilotes[79] débordés par les accélérations sans précédent de cette génération (empannages et départs au lof intempestifs, surfs mal maîtrisés, plantés, chocs, démâtages, abandon de course après avaries sur tous les pilotes…).

Depuis l'avènement des foils dans la Coupe de l'America et dans la course au large (Classe Ultime, IMOCA), Le dĂ©veloppement des pilotes "intelligents" dans les bateaux de dernière gĂ©nĂ©ration est un poste budgĂ©taire en explosion, devant tous les autres postes sur certains projets. Une des pistes explorĂ©es et en passe de se concrĂ©tiser, est la possibilitĂ© d'Ă©vitement automatisĂ© d'obstacles, que ce soient les autres navires dĂ©tectĂ©s au radar, Ă  l'AIS, ou des obstacles dĂ©tectĂ©s grâce au système OSCAR[80], installĂ© sur tous les trimarans ULTIM et sur 60 % des bateaux de ce VendĂ©e Globe[81]. Les vitesses atteintes par les foilers ne laissent maintenant que quelques secondes pour rĂ©agir (un bateau lancĂ© Ă  40 nĹ“uds met moins de cinq secondes pour parcourir 100 m). Les temps de rĂ©action courts impliquĂ©s par ces nouveaux comportements tranchent avec le tempo historique des navigateurs en solitaire (et mĂŞme en Ă©quipage): certaines manĹ“uvres, auparavant programmĂ©es et rĂ©alisĂ©es en plusieurs dizaines de minutes, nĂ©cessitent maintenant une rĂ©alisation beaucoup plus rapide pour ne pas mettre en danger l'intĂ©gritĂ© mĂ©canique du bateau. Samantha Davies dĂ©clare : " En fait, mon pilote automatique est plus efficace que moi pour aller vite, poursuit Sam. En solitaire ou en double, sur le rĂ©glage des voiles, parfois, on n’est plus assez rĂ©actif pour suivre le pilote. Il faut donc naviguer diffĂ©remment, apprendre un nouveau style de navigation " [78]. En consĂ©quence, une autre piste majeure est l'asservissement du rĂ©glage des voiles et des foils. Pour des raisons de coĂ»t, de maturitĂ© des technologies, cette piste est encore Ă©cartĂ©e de tous les règlements de compĂ©titions nautiques. Pourtant, sur des voiliers volants qui s'apparentent de plus en plus Ă  des avions sur le plan mĂ©canique, il parait inĂ©luctable que les asservissements automatisĂ©s dĂ©jĂ  au point et gĂ©nĂ©ralisĂ©s dans l'aviation soient adaptĂ©s au monde des foilers. En attendant d'ĂŞtre autorisĂ© par les règlements, des simulateurs[82] permettent dores et dĂ©jĂ  aux marins de s'entraĂ®ner sur des modèles de bateaux virtuels pour optimiser les manĹ“uvres et apprĂ©hender les nouveaux comportements de ces bateaux[83].

Les mâts

En 2013, dans une dĂ©marche de sĂ©curitĂ©, de fiabilitĂ© et de limitation des coĂ»ts, l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la jauge IMOCA dĂ©cide que les bateaux seront tous Ă©quipĂ©s de mâts standardisĂ©s (respectant le tirant d’air de 29 mètres) conçus sur un cahier des charges sous le contrĂ´le de l’Imoca. Ces mâts imposĂ©s par la jauge IMOCA ont Ă©tĂ© conçus Ă  une Ă©poque oĂą les foilers n'Ă©taient encore que dans les rĂŞves des architectes. Les nouveaux foilers infligent Ă  ces mâts des contraintes dynamiques beaucoup plus fortes que celles des bateaux de 2013, ce qui pourrait expliquer l'accident de Nicolas Troussel en dĂ©but de course[84]. Ces mâts imposĂ©s par la jauge constituent un maillon faible sur chaque bateau, un facteur limitant qui empĂŞche d'exploiter le potentiel des foilers de dernière gĂ©nĂ©ration au maximum dès qu'ils sortent des conditions de mer optimales. C'est sans doute une des causes du nivellement des performances qui permet Ă  de nombreux bateaux d'ancienne gĂ©nĂ©ration de rester compĂ©titif dans le VendĂ©e Globe 2020-2021, alors qu'on a constatĂ© que dans les conditions optimales, les nouveaux foilers ont un potentiel de vitesse supĂ©rieur d'environ cinq nĹ“uds par rapport Ă  la prĂ©cĂ©dente gĂ©nĂ©ration.

Énergie à bord

Un bateau International Monohull Open Class Association (IMOCA) est réglementairement équipé d’un moteur électrique ou d’un moteur Diesel de minimum 35 ch emportant au minimum deux fois dix litres de gasoil, qu'il doit conserver jusqu’à l’arrivée pour pouvoir aller porter assistance à une personne en mer avec l'assistance du moteur. La réglementation impose une autonomie de cinq heures à cinq nœuds grâce au moteur, qu'il soit Diesel ou électrique.

Vers des courses autour du monde sans Ă©nergie fossile

Les progrès des batteries (gains en densité énergétique donc en poids) sont, en 2020, en passe de donner un avantage compétitif à la solution du moteur électrique, complété de batteries ; plutôt qu'au moteur Diesel, outre l'intérêt écologique[85].

Chacun est libre de définir la quantité de carburant optimale (200 à 300 L environ). À raison d'une à deux heures de fonctionnement quotidien, le moteur thermique associé à un alternateur est l'une des solutions répondant à la demande croissante d'énergie électrique des IMOCA (pilote automatique, ordinateur du bord, centrale de navigation, capteurs divers, dessalinisateur, quille pendulaire, communications, vidéos et photos réalisées à bord). Le fait qu'il permette un peu de chauffage et de séchage des vêtements est, avec l'intérêt au niveau sécurité et sa redondance, l'une des raisons qui explique qu'il n'ait pas encore disparu des voiliers de course, apportant un confort souvent très apprécié des navigateurs, surtout dans le Grand sud.

Dans l'édition 2020 du Vendée Globe, les choix des navigateurs en matière d'énergie sont révélateurs :

  • 90% des bateaux sont Ă©quipĂ©s d'hydrogĂ©nĂ©rateurs,
  • 30% de panneaux solaires, coĂ»teux en poids et peu efficaces du fait des conditions d'ensoleillement difficilement maĂ®trisables en navigation
  • 10% d'Ă©oliennes, moins avantageuses en termes de traĂ®nĂ©e aĂ©rodynamique, de poids/encombrement(mat de dĂ©port) et fiabilitĂ© (Ă©oliennes endommagĂ©es voire arrachĂ©es par des vagues ou lors de gites extrĂŞmes)[86].

La solution de référence est donc l'hydrogénérateur. Fonctionnant dans l'eau avec un écoulement plus laminaire et moins turbulent que les éoliennes dans l'air sous le vent du bateau. À production comparable, l'hydrogénérateur présente :

  • moins de traĂ®nĂ©e que l'Ă©olienne (trainĂ©e maĂ®trisĂ©e Ă  haute vitesse par variation du pas de l'hĂ©lice),
  • un poids et un encombrement nettement plus faible
  • un meilleur rendement sur quasiment toute la palette des allures des IMOCA
  • une meilleure fiabilitĂ© que les autres sources d'Ă©nergies [87].

Yannick Bestaven a utilisé les résultats de ses développements pour le Vendée Globe pour fonder en 2009 Watt&Sea, société de conception et de fabrication d’hydrogénérateurs, pour viser l’autonomie énergétique totale sur un tour du monde[88].

Les autres sources d'énergie (moteur thermique, solaire, éoliennes), même si elles présentent de moins bons compromis entre poids, encombrement, rendement et fiabilité en comparaison des hydrogénérateurs, conservent l'avantage de la redondance, facteur de sécurité important durant une course autour du monde sans escale et sans assistance.

L'utilisation réversible d'un hydrogénérateur couplé à un moteur électrique, solution légère, simple, compacte et fiable, déjà mûre dans la voiture électrique avec le freinage régénératif, a déjà été explorée. Elle nécessitait en 2020 d'autres évolutions et des développements (compromis complexes nécessaires au rendement des hélices dans les deux situations, poids des batteries de stockage de l'énergie), pour satisfaire les objectifs de sécurité de la classe IMOCA[89].

Concilier consommation énergétique toujours plus importante et autonomie totale

Le manque d'énergie peut devenir très pénalisant voire rédhibitoire sur les IMOCA, tandis que les premiers voiliers de course autour du monde voguaient des semaines sans électricité[90]. Dans l'édition 2020 du Vendée Globe, Isabelle Joschke (MACSF) explique qu’elle était « en restriction d’énergie » lorsque son hydrogénérateur est tombé en panne et qu'elle devait se satisfaire de l'électricité générée par l'alternateur du moteur gasoil. À l’inverse, Benjamin Dutreux, en avarie de moteur, ne pouvait compter que sur ses hydrogénérateurs[91]. François Gabart estimait qu'en dehors des risques d'avaries, il était dors et déjà possible en 2013 de boucler un tour du monde en assurant la totalité de l'autonomie énergétique avec les hydrogénérateurs[92].

Le dessalinisateur est notamment un gros consommateur d'énergie, Pour les courses dont la longueur est supérieure à 5000 milles, deux dessalinisateurs fonctionnant à la fois manuellement et électriquement doivent être installés à bord dont un qui doit rester en place; la pluie peut dans certains conditions assurer l'approvisionnement en eau douce, mais cela nécessite du temps et de l'énergie que le navigateur ne peut plus consacrer au bateau, ainsi que du lest par un stockage d'eau douce qui pénalise la performance[93].

Lorsque la pénurie d'énergie compromet les fonctions les plus importantes du bateau (pilote automatique, ordinateur du bord, centrale de navigation, capteurs divers), les navigateurs doivent abaisser drastiquement le niveau de performance du bateau pour éviter la casse. Les informations météo dont ils ne disposent que depuis les années 2000 sont des éléments de sécurité qui permettent d'esquiver les pires situations. Ce paramètre a permis de réduire certains coefficients de sécurité mécanique, au bénéfice du poids et de la performance des bateaux, les rendant moins versatiles et plus sujets à la casse mécanique lors des tempêtes[94].

La jauge de 2021 : une simple Ă©volution

Une nouvelle version de la jauge est définie en mai 2021 pour tirer les leçons de l'édition 2020 du Vendée Globe. Durant celle-ci un grand nombre de bateaux à foils se sont affrontés dans des conditions météorologiques difficiles et le nombre d'abandons a été particulièrement faible ce qui a démontré que ce type d'architecture était viable dans les conditions de la course autour du monde. Parmi les membres de la commission technique chargée de faire évoluer la jauges deux tendances s'affrontent : d'une part ceux qui veulent aller plus loin en introduisant les safrans en T au nom de la logique d'expérimentation qui constitue l'une des caractéristiques fondamentales de cette classe de bateaux de course, d'autre part ceux qui veulent plafonner les coûts de construction qui se sont envolés avec l'introduction des foils pour permettre aux équipes à budget limité de conserver leur chance. La nouvelle jauge repousse l'introduction de safran avec plan porteur notamment parce que la flotte existante a encore des marges de progression. Une limitation relativement modeste est introduite dans les coûts en fixant le volume maximum des foils à 8 m3. Cette règle pénalise dans la flotte existante, deux bateaux : l'Occitane (devenu Bureau Vallée 3 9,6 m3) et Arkéa Paprec (12 m3). Ceux-ci pourront toutefois conserver les foils existants mais devront appliquer la jauge s'ils changent leurs foils. La standardisation qui concernait déjà le mât, le vérin de quille et sa voile est étendue à la bôme, à l'étai de J2 et aux bastaques. La standardisation des foils, d'un safran à plan porteur et celle du puits de foil est rejetée. Le coût de l'électronique, dont la sophistication s'accroit d'une édition à l'autre, est légèrement encadré par l'établissement futur d'une liste évolutive des capteurs et des appareils autorisés, lorsque leur coût total dépasse 10.000 euros. Dans une optique de développement durable, 100 kilogrammes de poids de jauge sont supprimés pour l'utilisation de matériaux bio-sourcés par des éléments non structurels. La période d'application de la nouvelle jauge va de 2022 à 2025[95]

Aspects Ă©conomiques

La construction en 1994 de Geodis, premier 60 pieds en carbone et en nomex[96] a coĂ»tĂ© environ 6 millions de francs, ce qui correspond en 2021 Ă  1,32 million d'euros.

En 2003, la construction d'un Imoca coĂ»te 1,9 million d'euros. En 2007, 2,5 millions. En 2010, 3,3 millions[97].

Le coĂ»t initial de la construction de chacun des IMOCA 2015 est estimĂ© au minimum Ă  3,5 millions d'euros[64], dont environ 200 000 euros pour les foils, selon Jean Kerhoas, le prĂ©sident de l'IMOCA[98].

En 2019, le coĂ»t de construction de Corum L'Épargne est de quelque 6 millions d'euros. Son budget de fonctionnement jusqu'Ă  la Route du Rhum 2022 reprĂ©sente une moyenne d'environ 2 millions d'euros par an. Ce qui fait un budget global de 14 millions sur quatre ans[99]. Toujours en 2019, le coĂ»t total d'une paire de foils (Ă©tudes, fabrication, installation) reprĂ©sente une dĂ©pense de 500 000 Ă  600 000 euros[100].

En 2021, le coĂ»t de construction d'un foiler Imoca se situe entre 6 et 8 millions d'euros. Et le budget de fonctionnement est de 2 Ă  3 millions d'euros par an, durant 3 ans[97].

Culture populaire

Un 60 pieds devant les gratte-ciels de New York
DCNS dans le port de New York.

Sorti en 2013, le film En solitaire de Christophe Offenstein, avec François Cluzet[101], a pour cadre le Vendée Globe.

Le tournage est rĂ©alisĂ© en conditions rĂ©elles, Ă  bord du 60 pieds DCNS de Marc Thiercelin (plan Finot-Conq), rachetĂ© par le producteur Jean Cottin[102]. D'une durĂ©e de quarante-trois jours, il dĂ©bute Ă  Lorient en , se poursuit aux Canaries et en mer du Nord.

Quelques scènes sont tournées en novembre à l'occasion du départ du Vendée Globe 2012-2013[103].

Lors des prises de vues – grâce Ă  quatre camĂ©ras fixes et autant Ă  l'Ă©paule â€“, dix-huit personnes se trouvent Ă  bord du bateau, dont la manĹ“uvre est assurĂ©e par les marins Alex Pella et Yann Riou[104].

Notes et références

  1. L'appellation « 60 pieds Open » a peu Ă  peu Ă©tĂ© remplacĂ©e dans les annĂ©es 2000 par « 60 pieds IMOCA » pour distinguer les monocoques des trimarans de 60 pieds rĂ©pondant Ă  la jauge ORMA, notamment Ă  la suite de la crĂ©ation de classements distincts dans les courses comme la Route du Rhum Ă  partir de 2002.
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Voir aussi 

Bibliographie

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  • Michel Deshors, Le VendĂ©e Globe : Toute la toile autour du monde, Paris, Éditions Mango, , 264 p. (ISBN 978-2-84270-275-5)

Articles connexes

Liens externes

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