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Vendée Globe 2012-2013

Le VendĂ©e Globe 2012-2013 est la septième Ă©dition du VendĂ©e Globe. Le dĂ©part est donnĂ© le des Sables-d'Olonne. Il est remportĂ© le 27 janvier 2013 Ă  15 h 19 par François Gabart, qui devient le plus jeune vainqueur de l'Ă©preuve, après 78 jours, 2 heures, 16 minutes et 40 secondes de course, premier navigateur Ă  descendre sous la barre des 80 jours sur le parcours du VendĂ©e Globe, devançant Armel Le ClĂ©ac'h de seulement 3 heures, 17 minutes et 12 secondes. Alex Thomson prend la troisième place du classement en 80 jours, 19 heures, 23 minutes et 43 secondes.

Vendée Globe 2012-2013
Description de l'image LogovendéeG.svg.
Généralités
Sport Course au large
Organisateur(s) Saem Vendée
Édition 7e
Lieu(x) Drapeau de la France France
Date du au (104 jours)
Participants 20
Affluence • DĂ©part : 300 000 spectateurs
• ArrivĂ©e des deux premiers : 200 000 spectateurs[1]
Site web officiel www.vendeeglobe.org
Palmarès
Tenant du titre Michel Desjoyeaux
Vainqueur François Gabart
Deuxième Armel Le Cléac'h
Troisième Alex Thomson

Navigation

Le VendĂ©e-Globe 2012-2013 se conclut avec l'arrivĂ©e d'Alessandro Di Benedetto, 11e et dernier concurrent Ă  franchir la ligne d'arrivĂ©e sur les 20 au dĂ©part, le 22 fĂ©vrier Ă  15 h 36, après 104 jours 2 heures 34 minutes et 30 secondes de navigation. L'Ă©cart avec François Gabart est de 26 jours et 17 minutes, soit le plus faible entre le premier et le dernier dans l'histoire de l'Ă©preuve.

Parcours

La route du Vendée Globe.

Le dĂ©part est donnĂ© le Ă  13 h 2, au large des Sables-d'Olonne. Il s'agit ensuite de laisser les caps de Bonne-EspĂ©rance, Leeuwin et Horn Ă  bâbord. Au total, un parcours thĂ©orique de 24 394 milles.

Liste des points de passage

Avant le départ, neuf points de passage obligatoires (dont sept « portes des glaces ») sont fixés par la direction de course, en collaboration avec les concurrents et les autorités locales. Les portes australiennes ont été placées à la demande de l'Australie, fréquemment sollicitée pour le sauvetage des skippers[2]. Une « porte des glaces » est un arc reliant deux points d'un même parallèle. Chaque concurrent doit se trouver à un moment ou à un autre au nord de cet arc. Après le départ, pour des raisons de sécurité, le nombre et la position des portes peuvent être modifiés par la direction de course. Cependant, une porte est immobilisée dès qu'un bateau franchit la précédente[2].

  • ĂŽle Gough : Ă  laisser Ă  tribord.
  • « Porte Aiguilles » : 41° 00 S, entre le 012° 00 E et le 020° 00 E (anciennement porte Atlantique, dĂ©placĂ©e le 26 novembre 2012 pour parer Ă  des icebergs[3]).
  • « Porte Crozet » : 39° 00 S, entre le 042° 00 E et le 050° 00 E (anciennement porte Kerguelen, dĂ©placĂ©e le 30 novembre 2012)[4].
  • ĂŽle Heard : Ă  laisser Ă  tribord.
  • « Porte Amsterdam » : 40° 00 S, entre le 077° 00 E et le 084° 00 E (nouvelle porte, ajoutĂ©e le 2 dĂ©cembre 2012)[5].
  • « Porte Ouest Australie » : 46° 00 S, entre le 103° 00 E et le 113° 00 E.
  • « Porte Est Australie » : 50° 00 S, entre le 136° 00 E et le 147° 00 E.
  • « Porte Nouvelle-ZĂ©lande » : 52° 00 S, entre le 180 ° 00 E/W et le 170° 00 W.
  • « Porte Ouest Pacifique » : 49° 00 S, entre le 145° 00 W et le 137° 00 W (dĂ©placĂ©e le 16 dĂ©cembre 2012)[6].
  • « Porte Est Pacifique » : 52° 00 S, entre le 110° 00 W et le 100° 00 W[7].

Type de bateau

Jean Le Cam, sur SynerCiel, sortant du port des Sables-d'Olonne.
Les bateaux du Vendée Globe 2012-2013 aux Sables-d'Olonne avant le départ.

Les bateaux admis Ă  participer Ă  cette course sont des voiliers monocoques d'une longueur comprise entre 59 et 60 pieds, c'est-Ă -dire environ 18 mètres. Ces bateaux doivent rĂ©pondre aux règles de la classe IMOCA 60 pieds.

Chaque concurrent a le droit d'embarquer dix voiles[8], dont il peut combiner à sa guise les différents types : c'est un choix stratégique pouvant se révéler pénalisant en certaines circonstances[9]. En raison de la fiabilité que confèrent nouveaux matériaux et nouveaux procédés de fabrication, il n'est plus nécessaire d'embarquer deux grand-voiles[10].

Participants

Qualification des concurrents et des bateaux

Chaque skipper prétendant à une inscription doit avoir participé aux courses définies ci-après, et/ou effectuer un parcours à bord du bateau qu’il barrera pour le Vendée Globe 2012. Vaudront qualification la participation du candidat à l’une des courses suivantes courue par ce candidat, sur le même bateau et si le concurrent a bien achevé la course :

  • VendĂ©e Globe 2008-2009 ;
  • Barcelona World Race 2010-2011 ;
  • une course transatlantique de 2 500 milles thĂ©oriques (minimum) en solitaire ;
  • l’une de ces courses sur un autre bateau 60 pieds IMOCA que celui avec lequel il s’inscrit au VendĂ©e Globe 2012 :
    • soit le VendĂ©e Globe 2004 ou 2008 ;
    • soit une course transatlantique en solitaire effectuĂ©e depuis 2004 ;
    • soit une course autour du monde en double et sans escale effectuĂ©e depuis 2004.

Pour ĂŞtre qualifiĂ©, le concurrent doit effectuer en complĂ©ment un parcours (en Ă©quipage ou en solitaire) de 1 500 milles Ă  la barre du bateau qu’il barrera dans le VendĂ©e Globe 2012.

Liste des participants

Vingt skippers sont inscrits :

ConcurrentNationalitéParticipations
précédentes
Nom du bateauNuméro
de voile
ArchitecteChantierAnnée de
lancement
Jérémie Beyou Drapeau de la France France Abandon en 2008-2009 Maître Coq FRA 001 Farr Yacht Design CDK Technologies[11] 2007
Arnaud Boissières Drapeau de la France France 7e en 2008-2009 Akena Vérandas FRA 14 Farr Yacht Design CDK Technologies[11] 2006
Louis Burton Drapeau de la France France Bureau Vallée FRA 35 Farr Yacht Design JMV Industries 2006
Samantha Davies[12] Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 4e en 2008-2009 Savéol[Note 1] FRA 29 Lombard JMV Industries[13] 2004
Bertrand de Broc Drapeau de la France France Abandon en 1992-1993,
abandon en 1996-1997
Votre Nom autour du Monde FRA 62 Finot-Conq[14] Multiplast[15] 2007
Tanguy de Lamotte Drapeau de la France France Initiatives-CĹ“ur FRA 72 Lombard Mag F 1998
Kito de Pavant Drapeau de la France France Abandon en 2008-2009 Groupe Bel FRA 360 VPLP-Verdier Indiana Yachting[16] 2007[17]
Alessandro Di Benedetto Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Team Plastique[Note 2] FRA 44 Finot-Conq[18] Kirié 1998
Jean-Pierre Dick Drapeau de la France France 6e en 2004-2005,
abandon en 2008-2009
Virbac Paprec 3 FRA 06 VPLP-Verdier Cookson Boats 2010[19]
François Gabart Drapeau de la France France Macif FRA 301 VPLP-Verdier CDK Technologies[11]/Mer Agitée[20] 2011[21]
Mike Golding Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 7e en 2000-2001,
3e en 2004-2005,
abandon en 2008-2009
Gamesa GBR 3 Owen Clarke Design Hakes Marine[22] 2007
Marc Guillemot Drapeau de la France France 3e en 2008-2009 Safran FRA 25 VPLP-Verdier Larros – Thierry Eluère 2007[23]
Jean Le Cam Drapeau de la France France 2e en 2004-2005,
abandon en 2008-2009
SynerCiel FRA 59 Farr Yacht Design Southern Ocean Marine[24] 2007
Armel Le Cléac'h Drapeau de la France France 2e en 2008-2009 Banque Populaire FRA 19 VPLP-Verdier CDK Technologies[11] 2010[25]
Vincent Riou Drapeau de la France France 1er en 2004-2005,
3e en 2008-2009
PRB FRA 85 VPLP-Verdier CDK Technologies[11] 2010
Javier SansĂł Drapeau de l'Espagne Espagne Abandon en 2000-2001 Acciona ESP 4 Owen Clarke Design Southern Ocean Marine 2011
Bernard Stamm Drapeau de la Suisse Suisse Abandon en 2000-2001,
abandon en 2008-2009
Cheminées Poujoulat SUI 2012 Juan Kouyoumdjian Chantier Décision SA[26] 2011[27]
Zbigniew Gutkowski Drapeau de la Pologne Pologne Energa POL 2 Finot-Conq Neville Hutton 2007
Alex Thomson Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Abandon en 2004-2005,
abandon en 2008-2009
Hugo Boss GBR 99 Farr Yacht Design Offshore Challenges 2007
Dominique Wavre Drapeau de la Suisse Suisse 5e en 2000-2001,
4e en 2004-2005,
abandon en 2008-2009
Mirabaud SUI 9 Owen Clarke Design Southern Ocean Marine[28] 2006[29]

Bateaux participants

Parmi tous les participants le voiler d'Alessandro Di Benedetto Team Plastique (Sodebo) participe à son quatrième Vendée Globe et Savéol (Sill et Veolia) de Samantha Davies à son troisième. Les autres en sont à leur seconde ou première participation.

Jury

Une réclamation est déposée auprès du jury international, si l'on estime qu'il y a infraction ou manquement aux règles. Les réclamations peuvent émaner d'un concurrent, de la direction de course ou du jury lui-même[30]. Les cinq membres du jury, indépendants du comité d'organisation et du comité de course, sont nommés par la Fédération française de voile[31]. Ce sont :

  • les Français Bernard Bonneau et Georges Priol ;
  • l'Espagnole Ana Sanchez ;
  • le Britannique Trevor Lewis ;
  • le NĂ©o-ZĂ©landais Jack Lloyd[32].

DĂ©roulement de la course

DĂ©part

Une partie de la flotte le jour du départ.

Le 10 novembre, Bertrand de Broc endommage son bateau vingt-cinq minutes avant le départ, et doit retourner au ponton. Le départ est donné à 13 h 2, au large des Sables-d'Olonne par l'acteur François Cluzet, qui tournait alors En solitaire, où il joue le rôle d'un navigateur en solitaire participant au Vendée Globe[33]. Cinq concurrents « volent » le départ et doivent faire demi-tour pour repasser la ligne de départ : Zbigniew Gutkowski, François Gabart, Vincent Riou, Kito de Pavant et Armel Le Cléac’h[34].

Marc Guillemot et Louis Burton prennent le meilleur départ.

Descente de l'Atlantique

Au pointage de 17 heures, Bernard Stamm mène, suivi de Jean-Pierre Dick et de Marc Guillemot[35]. Après 4 heures et 43 minutes de course, Guillemot perd sa quille et abandonne. Au pointage de 20 heures, François Gabart est en tĂŞte. Le 12 novembre, de Broc prend le dĂ©part avec près de treize heures de retard. Le mĂŞme jour, Kito de Pavant entre en collision avec un chalutier, et abandonne. Le 14, Burton entre en collision avec un chalutier, et tente de regagner Les Sables pour rĂ©parer. Le 15, Samantha Davies dĂ©mâte et abandonne. Le 16 novembre, pris dans une zone de vents sans consistance au sud-ouest des Ă®les Canaries, Gabart cède le commandement Ă  Le ClĂ©ac'h, dĂ©calĂ© un peu plus Ă  l'ouest, oĂą il bĂ©nĂ©ficie de vents stables[36]. Ă€ cette date, le troisième est Bernard Stamm. Burton annonce son abandon. Le 19 novembre, JĂ©rĂ©mie Beyou abandonne (vĂ©rin de quille cassĂ©). Le 20, la traversĂ©e du Pot au noir provoque un spectaculaire resserrement des cinq poursuivants de Le ClĂ©ac'h (Dick, Gabart, Stamm, Riou, Thomson), dont certains naviguent Ă  vue. Le 21, Zbigniew Gutkowski abandonne (pilote automatique hors service).

Jean-Pierre Dick.

Riou, l'un des favoris et l'un des cinq poursuivants de Le Cléac'h, abandonne le 25 novembre (collision avec une bouée métallique). C'est le septième abandon. Le même jour, du fait des difficultés rencontrées pour négocier un anticyclone de Sainte-Hélène particulièrement capricieux, le groupe des cinq bateaux de tête se scinde : Le Cléac'h, toujours leader, choisit de couper au plus court vers la première porte ; tandis que Dick (alors 3e) prend le risque, arrivé au nord-ouest de Trindade, de contourner la zone de calmes par l'ouest pour bénéficier d'un flux qui doit venir d'Amérique du Sud. Il est imité le lendemain par Gabart (2e). Une route ouest est également choisie par un groupe de trois poursuivants (Le Cam 6e, Golding 7e et Wavre 8e) ; elle leur permet de recoller aux cinq leaders. Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, à hauteur du 40e parallèle, l'option se révèle payante pour Dick qui prend la tête, non sans établir un record de distance parcourue en vingt-quatre heures. Mais ce n'est pas suffisant pour creuser l'écart. Les cinq premiers, qui font maintenant route vers l'est, sont à nouveau groupés : après trois semaines de course, le premier (Dick) ne distance le cinquième (Thomson) que d'une centaine de milles[37]. La lutte est intense, et le leader ne cesse de changer pendant trois jours : Dick, puis Le Cléac'h, le 1er décembre ; Dick, puis Gabart, le 2 ; Dick, puis Le Cléac'h, le 3.

Le 3 dĂ©cembre, Ă  12 h 48 (heure française), Le ClĂ©ac'h franchit le premier la longitude du cap de Bonne-EspĂ©rance[38]. Il est suivi Ă  ce moment-lĂ  de Dick, de Gabart, de Stamm et de Thomson. Derrière eux, le « trio des quinquas » (Golding, Le Cam, Wavre) reprend du retard[39]. Plus loin derrière, SansĂł est 9e, Boissières 10e, Lamotte 11e, de Broc 12e ; et Di Benedetto, 13e, ferme la marche, Ă  2 129 milles du leader.

Traversée de l’océan Indien

Armel Le Cléac'h.

Le passage de la deuxième porte des glaces, la porte Crozet, Ă  la longitude de Madagascar, donne lieu Ă  des stratĂ©gies opposĂ©es. Un anticyclone vient en effet occuper toute la largeur de la porte. Le ClĂ©ac'h oblique vers le nord (5 dĂ©cembre), franchit la porte dans son extrĂ©mitĂ© ouest dès le lendemain. Fortement ralenti, il descend aussitĂ´t vers le sud chercher le vent. Ses quatre poursuivants au contraire tirent un large bord vers le sud, contournent l'anticyclone, puis empannent pour remonter vers l'extrĂ©mitĂ© est de la porte, oĂą ils sont ralentis Ă  leur tour. Au grĂ© des empannages, le commandement change plusieurs fois : Gabart prend la tĂŞte le 6 dĂ©cembre, Stamm le 7[40], Gabart puis Le ClĂ©ac'h le 8. Mais, une fois que les cinq bateaux de tĂŞte ont franchi la porte et que leur groupe s'est reformĂ©, le classement est le mĂŞme qu'avant la porte : 1er Le ClĂ©ac'h, 2e Gabart, 3e Dick, 4e Stamm, 5e Thomson (9 dĂ©cembre, Ă  5 heures). Le ClĂ©ac'h se fĂ©licite de son option, qui lui a permis de « grappiller quelques milles[41] » (son avance sur Gabart est de 16 milles le 5 dĂ©cembre, elle atteint 55 milles le 9).

Mais, derrière lui, Gabart se sent des ailes. Le 10 dĂ©cembre, il Ă©tablit un impressionnant record de distance parcourue en 24 heures (22,27 nĹ“uds de moyenne[42]), et s'empare de la tĂŞte. Le ClĂ©ac'h rĂ©ussit Ă  la reprendre brièvement (le 10, puis le 11 dĂ©cembre). Mais c'est finalement Gabart qui garde le commandement. L'empoignade permet aux deux premiers de dĂ©crocher quelque peu leurs trois poursuivants. Dick (3e) rĂ©ussit tout de mĂŞme Ă  se maintenir Ă  85 milles. Dans ce dĂ©but de la longue descente vers le sud, Ă  vitesse soutenue (les moyennes sont de plus de 18 nĹ“uds), l'Ă©cart reste très serrĂ© entre les deux bateaux de tĂŞte, qui se voient parfois[43]. Ils Ă©chappent de justesse Ă  un anticyclone qui vient s'installer dans leur sillage et qui, le soir du 12 dĂ©cembre, rattrape Dick. Celui-ci perd plus de cent milles en vingt-quatre heures. De leur cĂ´tĂ©, Thomson (4e) et Stamm (5e) paient très cher un lĂ©ger retard causĂ© par diverses avaries : l'anticyclone leur barre maintenant la route de la porte Ouest Australie[44]. Au soir du 13 dĂ©cembre, le duo de tĂŞte semble avoir fait le break[45] : Dick est Ă  185 milles de Gabart, toujours leader ; Thomson Ă  383 milles. Michel Desjoyeaux souligne que les deux premiers ont pu se dĂ©tacher grâce notamment aux avaries qui freinaient tous leurs poursuivants Ă  ce moment-clef de la course[46].

Les Ă©carts ne font que se creuser le lendemain, 14 dĂ©cembre. Ă€ 23 h 25, Gabart franchit le premier la longitude du cap Leeuwin, au sud-ouest de l'Australie. Ă€ ce moment-lĂ , Le ClĂ©ac'h est Ă  30 milles, Dick Ă  362 milles, Thomson Ă  571 milles. Stamm est 5e, Le Cam 6e (Ă  1 349 milles de Gabart), Golding 7e, Wavre 8e, SansĂł 9e, Boissières 10e, de Broc 11e, Lamotte 12e, Di Benedetto 13e (Ă  3 747 milles de Gabart). Au soir du 15 dĂ©cembre, Dick accuse un retard de 498 milles sur Gabart ; et Thomson, de 823 milles.

Au matin du 18 décembre, Le Cléac'h est en tête[47]. À 8 h 8, il est le premier à franchir la longitude 146° 55 E, qui marque l'entrée dans l'océan Pacifique[48].

Traversée de l’océan Pacifique

François Gabart.

Dès le lendemain, 19 décembre, Gabart reprend la tête. Les deux bateaux sont à la mi-parcours, et naviguent toujours à quelques milles l'un de l'autre, parfois à vue. Le 20 décembre au matin, c'est Le Cléac'h qui mène ; le soir, c'est à nouveau Gabart. Le 23, Le Cléac'h mène quelques heures, avant que Gabart ne repasse devant. Le 25, Le Cléac'h mène, puis Gabart, puis à nouveau Le Cléac'h.

Stamm ayant relâchĂ© pour rĂ©parations, il doit cĂ©der sa cinquième place Ă  Le Cam. Le 26, il est doublĂ© par Golding et Wavre, qui prennent les sixième et septième places. Le 27, il est doublĂ© par SansĂł, Ă  prĂ©sent 8e ; et le 28 par Boissières, qui passe 9e. Il ne reprend la course que le 29, Ă  la dixième place. Pendant ce temps, les deux leaders naviguent toujours de conserve, aucune option mĂ©tĂ©o n'Ă©tant envisageable dans l'immĂ©diat. Gabart prend la tĂŞte le 29 dĂ©cembre, Le ClĂ©ac'h le 30. Mais, dans la nuit, celui-ci lofe plus, tandis que Gabart trouve une bonne glisse, reprend la tĂŞte le 31, et se construit une avance de plus de 20 milles[49].

Le , Ă  19 h 20 (heure française), Gabart franchit le premier le cap Horn. Ă€ ce moment-lĂ , Le ClĂ©ac'h est 2e (Ă  24 milles), Dick 3e (Ă  468 milles), Thomson 4e (Ă  928 milles), Le Cam 5e (Ă  2 092 milles), Golding 6e, Wavre 7e, SansĂł 8e, Boissières 9e. Stamm, 10e, vient tout juste d'ĂŞtre disqualifiĂ©, mais il a un dĂ©lai pour faire appel. De Broc est 11e, Lamotte 12e et Di Benedetto 13e, Ă  5 198 milles du premier. Le ClĂ©ac'h double le cap Horn Ă  20 h 35, soit 1 h 15 après François Gabart[50].

Remontée de l'Atlantique et arrivée

Le 2 janvier, au sortir du dĂ©troit de Le Maire, Le ClĂ©ac'h revient « Ă  moins de 10 milles » de Gabart. Son brĂŞlage de gennaker casse, la voile monte le long du câble, il ne peut la rouler[51]. Il doit rĂ©parer deux heures durant, de nuit (« François, lui, ne m'avait pas attendu. C'est peut-ĂŞtre lĂ  que s'est jouĂ©e la course[41]. ») Il perd encore quelques milles en peinant Ă  s'extirper d'un anticyclone[51].

Le 3 janvier, au sud-est des Ă®les Malouines, l'Ă©cart entre les deux premiers est d'une quarantaine de milles. Leurs routes se sĂ©parent. Ils optent tous deux pour une trajectoire Ă  l'est de la route directe, mais Gabart ne veut pas « jouer trop près des petites dĂ©pressions qui se crĂ©ent en permanence et sortent du Cabo Frio[52] ». Il prĂ©fère contourner les vents de face pour garder de la vitesse[53]. Il amorce donc un assez large dĂ©tour par l'est. Le ClĂ©ac'h choisit d'attaquer. Comme son bateau semble aller un peu moins vite que Macif dans les conditions que va rencontrer Gabart, il veut profiter de la succession de petites dĂ©pressions qu'annonce la mĂ©tĂ©o pour toucher le premier les alizĂ©s[53]. Il coupe donc Ă  quelque 120 milles Ă  l'ouest de Gabart[54].

Loin derrière, dans le Pacifique, Stamm est en course jusqu'à nouvel ordre, ayant fait appel. Il double Boissières. Le lendemain, 4 janvier, il double Sansó. Il pointe maintenant à la huitième place. Le 6, Boissières ravit la neuvième place à Sansó.

La remontĂ©e de l'Atlantique se rĂ©vèle pĂ©nible et compliquĂ©e pour Le ClĂ©ac'h, avec souvent des vents contraires, forts et instables, beaucoup d'orages et une mer très changeante[55]. Le 4 janvier, il n'est qu'Ă  12 milles de Gabart. Mais, le 5 janvier, il perd une trentaine de milles. Et, dans la nuit du 6 au 7, abusĂ© par les indications erronĂ©es des fichiers mĂ©tĂ©o, il se trouve bloquĂ© dans une petite dĂ©pression orageuse avec un front Ă  franchir[56] - [57] : « Il y a eu un passage de front, je pensais d'après les fichiers mĂ©tĂ©o pouvoir revenir sur François […] grâce Ă  un flux de nord-ouest. Malheureusement, je ne sais pas pourquoi, le vent est restĂ© très Ă  droite, je n’ai pas bien compris, du coup il m’a fallu revenir dans le mauvais sens, j’ai tirĂ© un bord vers l’AmĂ©rique du Sud[58]. » Gabart, dĂ©calĂ© Ă  l'est, rĂ©ussit Ă  s'Ă©carter[59]. L'affaire lui profite : il accentue son avance d'une quinzaine de milles, et il bĂ©nĂ©ficie ensuite d'un vent dans le bon sens, plus fort, qui lui permet d'accĂ©lĂ©rer — contrairement Ă  Le ClĂ©ac'h[57] dont l'addition, le 8 janvier, s'alourdit encore de 56 milles. Atteignant ce jour-lĂ  le 35e parallèle, Le ClĂ©ac'h accuse 103 milles de retard sur Gabart, ce qui est le plus grand Ă©cart enregistrĂ© entre les deux hommes depuis la porte Crozet[60]. Le routeur Jean-Yves Bernot reconnaĂ®t que le choix de Le ClĂ©ac'h Ă©tait son « unique chance » de prendre l'avantage, mais que « les grains ne sont pas apparus lĂ  oĂą il les attendait, et surtout pas assez en nombre. Du coup, coincĂ© sur sa voie, il devenait dĂ©pendant du système mĂ©tĂ©o dans lequel il Ă©tait[53]. »

Alex Thomson.

Le 9 janvier, Stamm (8e) abandonne. La trajectoire de Le Cléac'h se rapproche de celle de Gabart mais, le 10 janvier, ce dernier touche les alizés plus tôt, et avec un meilleur angle que son poursuivant.

De son cĂ´tĂ©, Thomson (4e), qui a comptĂ© 988 milles de retard sur le leader neuf jours plus tĂ´t, tire profit des vents portants d'une route plus directe, très Ă  l'ouest de celles des trois premiers. Le 10 janvier, il s'empare de la troisième place au dĂ©triment de Dick et, le lendemain, il est revenu Ă  295 milles de Gabart. Mais il se trouve dans une position peu favorable au moment d’aborder les alizĂ©s de l’Atlantique sud. Le jour mĂŞme, il doit Ă  son tour affronter des vents contraires. Il perd 200 milles en trente-six heures. Le 12 janvier, Dick reprend la troisième place.

Le 13 janvier, lorsqu'il coupe le 10e parallèle sud, Gabart a creusĂ© l'Ă©cart : Le ClĂ©ac'h est Ă  263 milles (il vient de perdre 180 milles en trois jours), Dick Ă  674 milles et Thomson Ă  784 milles. Cependant, Ă  l'arrière, une lutte pour la septième place oppose un trio SansĂł-Boissières-Wavre rĂ©parti sur trois routes diffĂ©rentes : le 14 janvier, SansĂł prend le meilleur en doublant Boissières (Ă  prĂ©sent 9e) et Wavre (Ă  prĂ©sent 8e). De son cĂ´tĂ©, Golding (dans l'est) dispute la cinquième place Ă  Le Cam (plus près des cĂ´tes brĂ©siliennes) : le 15 janvier, il s'en empare brièvement[61].

Gabart traverse les calmes Ă©quatoriaux plus difficilement que Le ClĂ©ac'h, qui bĂ©nĂ©ficie d'un Pot au noir moins actif[62]. Macif commence Ă  ralentir dès le 14 janvier, au 4e parallèle sud : pour remonter de cette latitude au 6e parallèle nord (sortie du Pot au noir), il lui faut environ 2 jours et 11 heures ; il faut Ă  Banque Populaire quelque 8 heures de moins. Le 17 janvier, Di Benedetto, 12e et dernier, double le cap Horn : tous les concurrents sont dans l'Atlantique[63].

Le ClĂ©ac'h compte bien maintenant sur l'anticyclone des Açores « pour tenter quelque chose[64] ». Le 19 janvier, Ă  hauteur de l'archipel du Cap-Vert, son retard sur Gabart est de 140 milles. Mais aucune option mĂ©tĂ©o ne se prĂ©sente. Les quatre premiers n'ont d'autre choix que de suivre tous quatre le mĂŞme chemin : contourner l'anticyclone par l'ouest[65]. Dans l'hĂ©misphère sud, Golding est toujours Ă  la lutte avec Le Cam, le dĂ©possĂ©dant un moment de la cinquième place, tandis que Wavre reprend la septième Ă  SansĂł[65]. Le 20 au matin, Gabart mène de 153 milles, puis, approchant de l'anticyclone, commence Ă  concĂ©der du terrain. Le 21, Golding s'empare brièvement de la cinquième place. Dans la nuit, Dick (3e) perd sa quille. Le 22, Golding et Le Cam continuent de s'Ă©changer la cinquième place. Le 23, Boissières prend la huitième place Ă  SansĂł. Gabart n'est guère pĂ©nalisĂ© par son contournement de l'anticyclone : la porte s'ouvre « plus que prĂ©vu[49] ». Il garde une avance (en distance au but) qui, en fonction des empannages, varie de 84 Ă  118 milles. Le 24, les deux bateaux traversent l'archipel des Açores et prennent de la vitesse. Le soir, leur Ă©cart est d'une centaine de milles.

Le 25 janvier, Dick (toujours en course et toujours 3e) met le cap à l'est pour rester au sud des Açores. Thomson (4e) se déroute pour veiller sur lui lors du passage annoncé d'un front[66]. Le 26, ils naviguent non loin l'un de l'autre, s'échangeant la troisième place. Les vents soufflent jusqu'à trente nœuds. Puis les conditions s'améliorent[67]. Dick confirme à Thomson que les choses vont mieux pour lui[68]. Thomson empanne, et remonte au nord-est à travers l'archipel, tandis que Dick poursuit vers les côtes du Portugal pour éviter vent fort et grosse mer qui règnent plus au nord[69].

Le 27 janvier, Thomson prend pour de bon la troisième place. Le mĂŞme jour, Ă  15 h 18, Gabart franchit la ligne d'arrivĂ©e en vainqueur. Le ClĂ©ac'h, 2e, arrive 3 heures et 17 minutes plus tard, Ă  18 h 35. Thomson arrive aux Sables-d’Olonne 2 jours et 17 heures après Gabart, le 30 janvier, Ă  8 h 25, et complète ainsi le podium — performance saluĂ©e d'autant qu'elle est rĂ©alisĂ©e sur un bateau mis Ă  l'eau en 2007[70].

Mike Golding.

Le 31 janvier, Dick (4e) relâche Ă  San Cibrao, sur la cĂ´te nord de la Galice, Ă  292 milles de l'arrivĂ©e. Pendant ce temps, la lutte continue de plus belle pour la cinquième place. Le Cam (5e) est ralenti par l'anticyclone des Açores, ce qui permet Ă  Golding (6e) de revenir Ă  sa hauteur. Le 1er fĂ©vrier, Ă  l'approche des Açores, Le Cam amorce un contournement des calmes par l'ouest. Golding le double et se maintient dans l'est pour couper au plus court, vent de face. Le 3 fĂ©vrier, Dick reprend la mer. Le mĂŞme jour, SansĂł (9e) abandonne après chavirement. Le 4 fĂ©vrier, tandis que Golding s'escrime toujours dans les vents contraires, l'option choisie par Le Cam se rĂ©vèle la bonne : il sort de l'anticyclone, reprend la cinquième place Ă  Golding et fait route maintenant vers l'est, portĂ© par des vents favorables[71]. Le mĂŞme jour, Ă  16 h 5, Dick termine 4e, ayant parcouru 2 643 milles sans quille[72]. Un peu avant minuit, Di Benedetto, 11e et dernier, coupe l'Ă©quateur : les sept concurrents encore en mer sont tous dans l'hĂ©misphère nord.

Le 6 fĂ©vrier, Jean Le Cam passe la ligne d’arrivĂ©e en 5e position Ă  13 heures et 14 minutes (heure française), et Mike Golding en 6e position Ă  19 heures et 38 minutes. Golding devient le premier navigateur Ă  avoir terminĂ© trois VendĂ©e Globe[73]. Le 8 fĂ©vrier, Ă  16 h 16, Wavre boucle pour la huitième fois un tour du monde en course (toutes compĂ©titions confondues). Il termine 7e. Le 9 fĂ©vrier, Ă  15 h 11, Boissières termine 8e. Le 10 fĂ©vrier, Ă  18 h 12, de Broc termine 9e. Le 17 fĂ©vrier, Ă  10 h 58, Lamotte termine 10e.

Et le 22 fĂ©vrier, Ă  15 h 36, Di Benedetto termine 11e, 26 jours après Gabart. Depuis la crĂ©ation du VendĂ©e Globe, c'est le plus faible Ă©cart enregistrĂ© entre le premier et le dernier. Jusque-lĂ , l'Ă©cart le plus serrĂ© Ă©tait de 34 jours, entre Christophe Auguin et Catherine Chabaud, dans l'Ă©dition 1996-1997 (le plus grand Ă©cart est celui de l'Ă©dition 2000-2001 : 65 jours entre Michel Desjoyeaux et Pasquale De Gregorio). Di Benedetto a naviguĂ© sur Team Plastique, bateau construit en 1998, qui boucle lĂ  son quatrième VendĂ©e Globe[74]. Le dernier de l'Ă©dition 2012-2013 rĂ©alise un meilleur temps que ceux de Thomas Coville (6e en 2000-2001) et d'Arnaud Boissières (7e en 2008-2009) sur le mĂŞme bateau[75]. Neuf concurrents n'ont pas terminĂ©.

Classement

Classement de l’édition 2012-2013
PlaceNom du concurrentNom du bateauArrivé leTempsDistance réelleVitesse
sur l'eau[Note 3]
Vitesse
théorique[Note 4]
1Drapeau de la France François Gabart (FRA)Macif078 j 02 h 16 min 40 s28 646 milles[76]15,29 nĹ“uds13,01 nĹ“uds
2Drapeau de la France Armel Le ClĂ©ac’h (FRA)Banque Populaire078 j 05 h 33 min 52 s28 057 milles[77]14,94 nĹ“uds12,99 nĹ“uds
3Drapeau de la Grande-Bretagne Alex Thomson (GBR)Hugo Boss080 j 19 h 23 min 43 s28 022 milles[78]14,45 nĹ“uds12,58 nĹ“uds
4Drapeau de la France Jean-Pierre Dick (FRA)Virbac Paprec 3086 j 03 h 03 min 40 s27 734 milles[79]13,41 nĹ“uds11,80 nĹ“uds
5Drapeau de la France Jean Le Cam (FRA)SynerCiel088 j 00 h 12 min 58 s27 575 milles[80]13,05 nĹ“uds11,55 nĹ“uds
6Drapeau de la Grande-Bretagne Mike Golding (GBR)Gamesa088 j 06 h 36 min 26 s27 281 milles[81]12,88 nĹ“uds11,51 nĹ“uds
7Drapeau de la Suisse Dominique Wavre (SUI)Mirabaud090 j 03 h 14 min 42 s27 396 milles[82]12,66 nĹ“uds11,28 nĹ“uds
8Drapeau de la France Arnaud Boissières (FRA)Akena VĂ©randas091 j 02 h 09 min 02 s27 478 milles[83]12,57 nĹ“uds11,16 nĹ“uds
9Drapeau de la France Bertrand de Broc (FRA)Votre Nom autour du Monde avec EDM projets092 j 17 h 10 min 14 s27 912 milles[84]12,54 nĹ“uds10,96 nĹ“uds
10Drapeau de la France Tanguy de Lamotte (FRA)Initiatives-CĹ“ur098 j 21 h 56 min 10 s28 160 milles[85]11,86 nĹ“uds10,27 nĹ“uds
11Drapeau de la FranceDrapeau de l'Italie Alessandro Di Benedetto (FRA/IT)Team Plastique104 j 02 h 34 min 30 s28 160 milles[86]11,54 nĹ“uds9,76 nĹ“uds

Prix

Lors de cette Ă©dition, 600 000 euros de gains sont distribuĂ©s. Chaque concurrent qui franchit la ligne d’arrivĂ©e reçoit un prix numĂ©raire en euro[87] :

  • 160 000 euros pour le premier ;
  • 100 000 euros pour le deuxième ;
  • 75 000 euros pour le troisième.

Incidents et abandons

Le 10 novembre 2012, avant le dĂ©part du VendĂ©e Globe, le bateau Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets de Bertrand de Broc est heurtĂ© par un semi-rigide de son Ă©quipe. La collision troue la coque et l'empĂŞche de prendre le dĂ©part. RĂ©parĂ© au ponton, il s'Ă©lance dans la nuit, 12 heures et 43 minutes après les autres concurrents[88].

Marc Guillemot fait demi-tour vers 17 heures, le 10 novembre 2012, jour du départ, à la suite d'une rupture de la quille de Safran constatée au ponton de départ après son retour. Ne disposant pas de quille de rechange, il est contraint à l'abandon le 11 novembre 2012[89].

Le 12 novembre dans la matinée, Kito de Pavant entre en collision avec un chalutier au large du Portugal et malgré d’importants dégâts (pont soulevé, bout-dehors arraché, outrigger bâbord cassé…), il réussit à regagner le port de Cascais[90] et abandonne la course.

À la suite d'une réclamation le 12 novembre d'Alex Thomson d'une part et du comité de course de l'autre[91] - [92] concernant le passage du Dispositif de séparation du trafic du Cap Finisterre, sept concurrents écopent le 21 novembre d'une pénalité : deux heures pour Jean Le Cam, Dominique Wavre, Javier Sansó, Tanguy de Lamotte et Zbigniew Gutkowski ; trente minutes pour Mike Golding ; vingt minutes pour Jean-Pierre Dick[93] - [94]. Conformément à l'instruction de course 11.2.3, les pénalités sont rapidement « effectuées sur l'eau »[30] - [95].

Le 13 novembre, dans le premier coup de vent, Dominique Wavre chute et se fait très mal au dos. Trois mois plus tard, après l'arrivée, un radiologue lui apprend qu'il a une vertèbre fracturée[96].

Après une collision le 14 novembre, Louis Burton tente de regagner Les Sables-d'Olonne, pour réparer son bateau. Il doit le faire avant le 20 novembre à 13 h 2, faute de quoi il sera éliminé (le Vendée Globe est une course sans assistance et sans escale sauf, si besoin, aux Sables-d'Olonne, dans les dix jours suivant le départ)[97]. Les conditions météo sur la route du retour l'obligent à abandonner le 16 novembre[98].

Le 14 novembre, Javier Sansó se déroute vers les îles Canaries pour réparer son chariot de grand-voile cassé[99]. Passant à vitesse réduite à l'abri de Tenerife, il répare dans la nuit du 16 au 17. Au matin, il reprend la course.

Le 15 novembre, Samantha Davies démâte[100], rejoint Madère au moteur et abandonne.

Le même jour, Jérémie Beyou se dirige vers le Cap-Vert pour réparer une anomalie de fonctionnement de son vérin de quille[101]. À l'abri, il n'a pas pu trouver de solution sans assistance extérieure (interdite par le règlement). Il est donc contraint à l'abandon le 19 novembre[102].

Le 21 novembre, le navigateur polonais Zbigniew Gutkowski abandonne après avoir tenté pendant plusieurs jours, de réparer son pilote automatique[103].

Le 24 novembre, PRB, barré par Vincent Riou, heurte une bouée métallique[104]. Malheureusement, bien que pensant pouvoir réparer la coque, il abandonne le lendemain à la suite du constat d'une avarie sur le tirant d'un outrigger (barre de flèche de pont)[105].

Le 5 décembre, Initiatives-Cœur se couche à la suite d'une avarie de pilote automatique. Redressé et remis sous contrôle du pilote de secours, le bateau empanne tout seul et endommage le rail des chariots de mât[106]. Tanguy de Lamotte répare, et reprend la course dès le lendemain[107].

Bernard Stamm sur Cheminées Poujoulat juste avant le départ de l’édition.

Le 22 décembre, Bernard Stamm se déroute et, le 23, mouille à l'abri de l'île Enderby (îles Auckland) pour tenter une réparation fiable sur ses hydrogénérateurs, endommagés depuis le large du Portugal[108]. Une pluie incessante ralentit la prise de la stratification. Le soir, l'ancre chasse, le bateau dérive. Le navigateur décide de s'amarrer derrière un navire scientifique russe, le Professeur Khoromov[109]. Deux marins russes se portent spontanément à sa rencontre, en canot pneumatique. Tandis que Stamm remet ses appareils en route pour relancer son bateau, l'un des marins monte à bord à son insu, et commence à relever l'ancre. Puis il participe à l'amarrage, et redescend dans son canot. Mais une tempête est annoncée. Stamm part chercher un abri plus sûr à Dunedin, dans la baie de Kaikai, où il mouille le 26 décembre. Le même jour, le comité de course dépose une réclamation auprès du jury international[32]. Le 29 décembre, Stamm reprend la course. Le , il est disqualifié. Le jury considère que s'amarrer à un autre bateau est interdit, que recevoir une assistance (même non sollicitée) est interdit, et que Stamm aurait dû ordonner à la personne montée sur son bateau de descendre immédiatement[32]. Le 2 janvier, Stamm demande la réouverture du dossier[110], comme il y est autorisé par le règlement. Le jury rouvre le dossier le 5 janvier à la suite du témoignage des marins russes[111]. Le 12 janvier (trois jours après l'abandon de Stamm), le jury confirme la disqualification[112].

Le 6 janvier, Bernard Stamm entre en collision avec un objet flottant. Les deux hydrogénérateurs qui lui ont causé tant de soucis sont l'un arraché, l'autre hors service[113]. Comme il a déjà largement puisé dans ses réserves de gazole, il est confronté à une grave pénurie d'énergie (notamment pour faire fonctionner son pilote automatique). Le 9 janvier, il passe le cap Horn, se fait ravitailler par bateau en carburant et annonce son abandon[114]. Il poursuit hors course vers les Sables-d'Olonne[115], où il arrive le 6 février.

Le 21 janvier, Ă  environ 500 milles au nord-ouest de l'archipel du Cap-Vert, Virbac Paprec 3 perd la totalitĂ© de sa quille (bulbe et voile), se couche, mais ne chavire pas. Jean-Pierre Dick rĂ©ussit Ă  stabiliser le bateau. Il reste en course, se donnant le temps de la rĂ©flexion[116]. Le 25 janvier, arrivĂ© au sud-ouest des Açores, il met le cap sur le Portugal pour bĂ©nĂ©ficier de conditions de navigation clĂ©mentes. Le 30 janvier, il double le cap Finisterre. Mais un fort coup de vent est annoncĂ© sur le golfe de Gascogne. Le 31, Dick s'abrite Ă  San Cibrao. Utilisant son moteur en prise 3 ou 4 minutes pour sĂ©curiser la manĹ“uvre, il s'amarre Ă  une tonne[117]. Il repart le 3 fĂ©vrier. Le mĂŞme jour, le jury estime qu'il n'a tirĂ© aucun profit d'une « très courte » durĂ©e d'utilisation du moteur, ce qui fait que l'infraction est « mineure ». Il ne lui inflige pas de pĂ©nalitĂ©[118].

Le 3 février matin, un OFNI casse le safran tribord et endommage gravement la dérive bâbord d’Initiatives-cœur. La dérive en pivotant troue la coque, et le bateau prend l'eau[119]. Tanguy de Lamotte passe une journée à débloquer la dérive et la remonter[120]. Les deux jours suivants sont dévolus au colmatage de la voie d'eau dans la coque carbone[121]. Pendant ce temps, l'eau doit être évacuée régulièrement, mais la pompe électrique défaille aussi, obligeant le marin à bricoler encore et naviguer à vitesse réduite[122]. Trois jours plus tard, la seconde pompe tombe aussi en panne[123].

Le 3 février, vers midi, à 360 milles au sud des Açores et à 500 milles à l'ouest de Madère[124], Acciona gîte brutalement, Javier Sansó est projeté à l'eau et voit le bateau chavirer, quille brisée. Il réussit à nager jusqu'au tableau arrière, à activer sa balise de détresse, à mettre à l'eau son radeau de sauvetage et à y prendre place. Il ne peut se munir ni de sa combinaison ni de son kit de survie, ni emporter sa balise[125]. La mer étant formée, il ne peut s'amarrer au bateau, et s'en éloigne[126]. Repéré par un avion de reconnaissance six heures plus tard, il attend encore près de six heures avant d'être hélitreuillé. Il est ramené sain et sauf à la base aérienne de Lajes, sur l'île de Terceira[127]. Le 6 février, il embarque à bord d'un remorqueur pour retrouver Acciona[125]. Localisé le 8 février, retourné le 9, le bateau est conduit à Ponta Delgada[128].

Abandons et hors course lors de l'Ă©dition 2012-2013
Nom du concurrentNationalitéNom du bateauDateRaison de l'arrêtLieu
Marc GuillemotDrapeau de la France FranceSafranQuille rompueGolfe de Gascogne
Kito de PavantDrapeau de la France FranceGroupe BelCollision avec un chalutierLarge du Portugal
Louis BurtonDrapeau de la France FranceBureau ValléeCollision avec un chalutierAtlantique Nord
Samantha DaviesDrapeau du Royaume-Uni Royaume-UniSavéolDémâtageLarge de Madère
Jérémie BeyouDrapeau de la France FranceMaître CoqCasse du vérin de quilleCap-Vert
Zbigniew GutkowskiDrapeau de la Pologne PologneEnergaPilote automatique hors état de marcheentre Madère et les îles Canaries
Vincent RiouDrapeau de la France FrancePRBCollision avec une bouĂ©e mĂ©talliqueĂ  800 km au sud-est de Recife
Bernard StammDrapeau de la Suisse SuisseCheminées PoujoulatDisqualifiéÎles Auckland
Javier SansóDrapeau de l'Espagne EspagneAccionaChavirage (rupture de quille)Sud des Açores

Temps et performances

Les temps indiqués dans cette section sont sourcés, soit par des articles publiés sur le site officiel du Vendée Globe 2012-2013, soit par des articles de journaux. Il subsiste un certain nombre d'incohérences entre certains temps indiqués (par exemple des temps partiels qui, additionnés, donnent un temps différent des temps récapitulatifs).

Record de distance parcourue en vingt-quatre heures

  • Les 30 novembre et , le record de distance parcourue en vingt-quatre heures, dĂ©tenu depuis 2003 par Alex Thomson (468,72 milles), est battu plusieurs fois — et plusieurs fois par les mĂŞmes concurrents. Chacun signe sa meilleure performance le 1er dĂ©cembre : François Gabart (487,23 milles), Alex Thomson (473,87 milles), Bernard Stamm (482,59 milles)[129] ; et c'est Ă  Jean-Pierre Dick (502,53 milles, soit 20,94 nĹ“uds de moyenne) que revient le nouveau record[130].
  • Le 10 dĂ©cembre, le rĂ©cent record est battu par Dick lui-mĂŞme (516,9 milles), par Bernard Stamm (506,9 milles) et par François Gabart, qui rĂ©ussit la meilleure performance : Ă  16 heures, il a effectuĂ© 534,48 milles, Ă  22,27 nĹ“uds de moyenne. C'est le nouveau record de distance parcourue Ă  la voile en vingt-quatre heures, en solitaire, sur monocoque[42].

Temps à l’« équateur aller »

  • Les Sables – Ă©quateur : 11 j 00 h 20 min pour François Gabart[131], 10 j 19 h 18 min pour Armel Le ClĂ©ac'h[77] ; ils ne battent pas le temps record dĂ©tenu par Jean Le Cam en 2004-2005 en 10 j 11 h 28 min[131].

Meilleurs temps au cap de Bonne-Espérance

  • Le 3 dĂ©cembre 2012, Armel Le ClĂ©ac'h bat de plus d'un jour le record de descente de l'Atlantique lors d'un VendĂ©e Globe. Son temps de parcours entre Les Sables-d’Olonne et la longitude du cap de Bonne-EspĂ©rance est de 22 jours, 23 heures et 46 minutes [132]. Le prĂ©cĂ©dent record (24 jours, 2 heures, 18 minutes) Ă©tait dĂ©tenu par Vincent Riou depuis l'Ă©dition 2004-2005[39].
  • Le record Équateur – Bonne-EspĂ©rance est battu par Jean-Pierre Dick en 12 j 02 h 40 min[131].

Meilleurs temps au cap Leeuwin

Le , François Gabart franchit en tête la longitude du cap Leeuwin. Certains y voient un signe : dans les six éditions précédentes, le premier à Leuwin a remporté le Vendée Globe[133]. François Gabart établit là deux nouveaux temps de référence :

  • 34 jours, 10 heures et 23 minutes sur la distance Les Sables-Leeuwin, soit 2 jours, 2 heures et 25 minutes de moins que Vincent Riou en 2004 sur PRB ;
  • 11 jours, 6 heures et 40 minutes sur la distance Bonne-EspĂ©rance-Leeuwin, soit 9 minutes de moins que Michel Desjoyeaux en 2008 sur Foncia[134].

Meilleurs temps Ă  mi-parcours

Si la mi-parcours se situe thĂ©oriquement Ă  12 197 milles du dĂ©part, la distance parcourue est bien supĂ©rieure, avec un total de 14 606,85 milles pour François Gabart sur Macif [135](14 042,61 milles pour Armel Le ClĂ©ac'h sur Banque Populaire), marque atteinte pour le premier en 38 jours 14 heures et 30 minutes Ă  la vitesse moyenne sur l’eau de 15,76 nĹ“uds.

Meilleur temps au cap Horn

Dominique Wavre.

Le Ă  19 h 20 (heure française), François Gabart franchit en tĂŞte la longitude du cap Horn, en Ă©tablissant un nouveau temps de rĂ©fĂ©rence : 52 jours, 6 heures et 18 minutes sur la distance Les Sables-Horn, soit 4 jours, 8 heures et 50 minutes de moins que les 56 jours 15 heures et 8 minutes de Michel Desjoyeaux en 2009 sur Foncia[136].

En revanche, son temps de course entre le cap Leeuwin et le cap Horn, de 17 jours, 18 heures, et 35 minutes, ne bat pas le temps de rĂ©fĂ©rence, dĂ©tenu par Mike Golding depuis 2004-2005, de 16 jours, 6 heures et 26 minutes[137]. Son temps de course entre le cap de Bonne-EspĂ©rance et le cap Horn est de 29 jours, 2 heures, et 35 minutes[138].

Record du nombre de passages du cap Horn en course

Le , Ă  l'occasion de son quatrième VendĂ©e Globe, Dominique Wavre, doyen de l'Ă©preuve (57 ans), passe le cap Horn en course (toutes compĂ©titions confondues) pour la neuvième fois. Il s'agit d'un record[139].

Meilleurs temps à l’« équateur retour »

Le à 14 h 41 (heure française, soit 13 h 41 UTC), François Gabart franchit en tête la latitude de l'équateur. Il établit là deux nouveaux temps de référence :

  • 66 jours, 1 heure et 39 minutes sur la distance Les Sables-Ă©quateur, soit 5 jours, 15 heures et 33 minutes de moins que le temps de rĂ©fĂ©rence dĂ©tenu depuis 2009 par Michel Desjoyeaux (71 jours 17 heures et 12 minutes) sur Foncia[140] ;
  • 13 jours, 19 heures et 21 minutes sur les 3 700 milles sĂ©parant le cap Horn de l'Ă©quateur, soit 1 jour, 6 heures et 43 minutes de moins que les 15 jours 2 heures et 4 minutes de Michel Desjoyeaux en 2009[141].

Bilan des temps de passage

Retrouvez ces données sur le site officiel du Vendée Globe [142] :

SkipperBateauÉquateurBonne-EspéLeeuwinHornÉquateur retourVendée globe
François Gabart Macif 11 j 00 h 20 min 23 j 03 h 43 min 34 j 10 h 23 min 52 j 06 h 18 min 66 j 01 h 39 min 078 j 02 h 16 min
Armel Le Cléac’h Banque Populaire 10 j 19 h 18 min 22 j 23 h 46 min 34 j 12 h 13 min 52 j 07 h 33 min 66 j 16 h 45 min 078 j 05 h 33 min
Alex Thomson Hugo Boss 11 j 02 h 34 min 23 j 12 h 33 min 35 j 22 h 13 min 54 j 14 h 36 min 68 j 14 h 53 min 080 j 19 h 23 min
Jean-Pierre Dick Virbac Paprec 3 11 j 00 h 25 min 23 j 03 h 03 min 35 j 16 h 28 min 53 j 16 h 40 min 67 j 22 h 00 min 086 j 03 h 03 min
Jean Le Cam SynerCiel 11 j 20 h 08 min 24 j 12 h 48 min 38 j 16 h 13 min 58 j 19 h 17 min 75 j 06 h 58 min 088 j 00 h 12 min
Mike Golding Gamesa 11 j 13 h 13 min 24 j 07 h 18 min 39 j 06 h 38 min 59 j 14 h 02 min 75 j 12 h 12 min 088 j 06 h 36 min
Dominique Wavre Mirabaud 11 j 20 h 43 min 24 j 13 h 53 min 39 j 10 h 43 min 59 j 22 h 16 min 76 j 19 h 42 min 090 j 03 h 14 min
Arnaud Boissières Akena Vérandas 13 j 13 h 58 min 26 j 15 h 58 min 42 j 03 h 13 min 60 j 09 h 53 min 77 j 14 h 11 min 091 j 02 h 09 min
Bertrand de Broc Votre Nom autour du Monde 14 j 02 h 23 min 28 j 08 h 58 min 43 j 18 h 28 min 65 j 05 h 58 min 79 j 02 h 58 min 092 j 17 h 10 min
Tanguy de Lamotte Initiatives-CĹ“ur 13 j 15 h 53 min 30 j 00 h 14 min 44 j 17 h 58 min 65 j 17 h 01 min 81 j 10 h 07 min 098 j 21 h 56 min
Alessandro Di Benedetto Team Plastique 15 j 20 h 03 min 32 j 05 h 28 min 47 j 02 h 13 min 68 j 05 h 29 min 86 j 10 h 37 min 104 j 02 h 34 min
Javier SansĂł Acciona 13 j 09 h 13 min 26 j 17 h 05 min 39 j 18 h 28 min 60 j 12 h 50 min 78 j 02 h 24 min abandon
Vincent Riou PRB 11 j 00 h 10 min abandon
Bernard Stamm Cheminées Poujoulat 11 j 03 h 25 min 23 j 06 h 44 min 35 j 21 h 43 min abandon

Bilan des temps intermédiaires

Retrouvez ces données sur le site officiel du Vendée Globe [142] :

SkipperBateauRecord sur 24hSables–ÉquateurÉquateur–Bonne-EspBonne-Esp–Leeuwin
François Gabart Macif 545,3 milles (R) 11 j 00 h 20 min 12 j 03 h 25 min 11 j 06 h 40 min (R)
Armel Le Cléac’h Banque Populaire 497,13 milles 10 j 19 h 18 min 12 j 04 h 28 min 11 j 12 h 27 min
Alex Thomson Hugo Boss 477,14 milles 11 j 02 h 34 min 12 j 09 h 59 min 12 j 09 h 40 min
Jean-Pierre Dick Virbac Paprec 3 517,23 milles 11 j 00 h 25 min 12 j 02 h 40 min (R) 12 j 13 h 25 min
Bernard Stamm Cheminées Poujoulat 506,9 milles 11 j 03 h 25 min 12 j 03 h 09 min 12 j 14 h 59 min
Jean Le Cam SynerCiel 432,0 milles 11 j 20 h 08 min 12 j 16 h 40 min 14 j 03 h 25 min
Mike Golding Gamesa 410,84 milles 11 j 13 h 13 min 12 j 18 h 05 min 14 j 23 h 40 min
Dominique Wavre Mirabaud 11 j 20 h 43 min 12 j 17 h 10 min 14 j 20 h 50 min
Arnaud Boissières Akena Vérandas 13 j 13 h 58 min 13 j 01 h 00 min 15 j 12 h 15 min
Bertrand de Broc Votre Nom autour du Monde 14 j 02 h 53 min 14 j 06 h 35 min 15 j 09 h 30 min
Tanguy de Lamotte Initiatives-CĹ“ur 411,03 milles 13 j 15 h 53 min 16 j 08 h 31 min 14 j 17 h 44 min
Alessandro Di Benedetto Team Plastique 405,0 milles 15 j 20 h 03 min 16 j 09 h 25 min 14 j 20 h 45 min
SkipperBateauLeeuwin–HornHorn–ÉquateurÉquateur–SablesÉquateur–Équateur[143]
François Gabart Macif 17 j 18 h 35 min (R) 13 j 19 h 28 min (R) 12 j 01 h 37 min 55 j 01 h 19 min
Armel Le Cléac’h Banque Populaire 17 j 19 h 20 min 14 j 09 h 14 min 11 j 13 h 48 min (R) 55 j 21 h 27 min
Alex Thomson Hugo Boss 18 j 16 h 23 min 14 j 00 h 17 min 12 j 04 h 32 min 57 j 12 h 19 min
Jean-Pierre Dick Virbac Paprec 3 18 j 00 h 12 min 14 j 05 h 20 min 18 j 05 h 03 min 56 j 21 h 35 min
Jean Le Cam SynerCiel 20 j 03 h 03 min 16 j 11 h 41 min 12 j 17 h 14 min 63 j 10 h 50 min
Mike Golding Gamesa 20 j 07 h 25 min 15 j 22 h 09 min 12 j 18 h 23 min 63 j 22 h 59 min
Dominique Wavre Mirabaud 20 j 11 h 33 min 16 j 21 h 34 min 13 j 07 h 31 min 64 j 22 h 59 min
Arnaud Boissières Akena Vérandas 18 j 06 h 40 min 17 j 04 h 25 min 13 j 11 h 57 min 64 j 00 h 13 min
Bertrand de Broc Votre Nom autour du Monde 21 j 11 h 30 min 13 j 20 h 59 min 13 j 02 h 12 min 65 j 00 h 35 min
Tanguy de Lamotte Initiatives-CĹ“ur 20 j 23 h 03 min 15 j 17 h 06 min 17 j 11 h 48 min 67 j 18 h 25 min
Alessandro Di Benedetto Team Plastique 25 j 03 h 16 min 18 j 05 h 08 min 17 j 15 h 57 min 70 j 14 h 34 min

Meilleurs temps à l'arrivée aux Sables-d'Olonne

Les trois premiers effacent le temps de référence établi par Michel Desjoyeaux en 2008-2009 (84 j 03 h 09 min 08 s) : Gabart le bat de plus de six jours, Le Cléac'h de plus de cinq jours et Thomson de plus de trois jours.

François Gabart remporte le VendĂ©e Globe 2012-2013 en 78 jours, 2 heures, 16 minutes et 40 secondes (nouveau record)[144]. Sa vitesse moyenne sur le parcours thĂ©orique de 24 394 milles, est de 13,01 nĹ“uds (la moyenne de rĂ©fĂ©rence sur l'ensemble du parcours Ă©tait celle de Michel Desjoyeaux dans l'Ă©dition du VendĂ©e Globe 2008-2009 : 12,07 nĹ“uds, Ă  titre de comparaison, après 78 jours de course, Michel Desjoyeaux Ă©tait seulement en train d’approcher les Acores en 2009 et Vincent Riou n’avait pas encore doublĂ© le tropique du cancer en 2005[145]). Il a parcouru une distance de 28 646,55 milles sur l’eau, Ă  la vitesse moyenne de 15,29 nĹ“uds[131] (la vitesse moyenne de Michel Desjoyeaux en 2009 Ă©tait de 14,02 nĹ“uds[146]).

Armel Le ClĂ©ac'h arrive seulement 3 heures, 17 minutes et 12 secondes plus tard en 78 jours, 5 heures, 33 minutes et 52 secondes, ce qui constitue le plus faible Ă©cart dans l'histoire de l'Ă©preuve. Sa vitesse moyenne sur le parcours thĂ©orique, long de 24 394 milles, est de 12,99 nĹ“uds. Il a parcouru une distance de 28 057 milles sur l’eau, Ă  la vitesse moyenne de 14,94 nĹ“uds[77].

L’écart maximum entre Armel Le Cléac'h et François Gabart :

  • Banque Populaire – Macif : 263,14 milles, le 28 novembre (descente Atlantique Sud) ;
  • Macif – Banque Populaire : 273,99 milles, le 14 janvier (remontĂ©e Atlantique Sud)[131].

Le temps de parcours Ă©quateur – Les Sables d’Olonne de François Gabart est de 12 jours, 1 heure, et 37 minutes[131]. Ce temps est plus long que celui d'Armel Le ClĂ©ac'h, de 11 jours, 13 heures, et 48 minutes[147].

La « voile magique » de Gabart

Dès , Gabart Ă©voque Ă  mots couverts une mystĂ©rieuse voile baptisĂ©e « MDTK »[148]. Dans le VendĂ©e Globe, lorsque le 10 dĂ©cembre il Ă©tablit un record de distance parcourue en vingt-quatre heures, beaucoup s'interrogent : Gabart dispose-t-il d'une « arme secrète », d'une voile « magique », très performante dans les conditions oĂą le record a Ă©tĂ© battu ? Le premier Ă  s'interroger est Ă©videmment Le ClĂ©ac'h : « Je voulais savoir pour la voile. Je me doutais qu'il y avait un truc. Je veux bien prendre vingt milles par jour, mais je veux savoir pourquoi[149] - [150]. » Cette voile serait la fameuse MDTK, « ma voile magique, la MDTK », comme le dit Desjoyeaux (MD signifiant Michel Desjoyeaux) en apercevant Macif qui boucle son tour du monde[151]. Desjoyeaux parle d'une voile qui est une Ă©volution de celle dont lui-mĂŞme disposait dans le prĂ©cĂ©dent VendĂ©e Globe, une voile que Le ClĂ©ac'h n'a pas : « Cette voile marche bien dans les conditions que François a eues lorsqu'il a battu le record des vingt-quatre heures : Ă  120 degrĂ©s du vent, dans 35 Ă  40 nĹ“uds et bonnes conditions de mer[152]. » Dans un entretien accordĂ© au Figaro, Michel Desjoyeaux ajoute que « cette sorte de trinquette de mauvais temps […] permet aussi d'Ă©conomiser une autre voile qui sera utilisĂ©e deux mois plus tard pour la remontĂ©e de l'Atlantique. Quand on voit qu'Armel n'a pas tenu la cadence dans certaines conditions, je pense qu'il est handicapĂ© Ă  ce niveau-lĂ [46]. »

Solidarité en mer

À l'instar d'un grand nombre de courses au large, un certain nombre d'événements marquants ont confirmé que la solidarité en mer existe toujours sur les océans :

  • Kito de Pavant, ayant abandonnĂ© Ă  la suite d'une collision, a proposĂ© Ă  Marc Guillemot, en avarie de quille, de prendre la sienne pour reprendre le dĂ©part. Cela n'a pas pu se faire en raison des dĂ©lais[153] - [154] ;
  • lors de la disqualification de Bernard Stamm, en raison d'une assistance portĂ©e malgrĂ© lui, la totalitĂ© des skippers ayant pu ĂŞtre joint ont signĂ© une pĂ©tition demandant au jury de rectifier sa dĂ©cision[155] - [156] ;
  • Ă  l'annonce de Jean-Pierre Dick de la rupture de sa quille, Bernard Stamm, disqualifiĂ© pour assistance, puis ravitaillĂ© en combustible au cap Horn, signale qu'il est hors course, et bien que loin derrière Dick, prĂŞt Ă  l'assister en cas de naufrage[157] ;
  • le 25 janvier[158], Alex Thomson annonce qu'il s'est dĂ©routĂ© pour couvrir Jean-Pierre Dick, qui va affronter du mauvais temps[66]. Quand le calme revient, les deux bateaux se sĂ©parent, et Thomson ne va pas tarder Ă  remplacer Dick Ă  la troisième place. Celui-ci, pour le remercier, lui envoie une photo oĂą il est Ă©crit : « Alex take care of the third » (« Alex, prends soin de cette troisième place »).

Avis sur l'Ă©dition

  • Pour le public, le long et terrible duel qu'ont livrĂ© François Gabart et Armel Le ClĂ©ac'h est le fait marquant de la septième Ă©dition du VendĂ©e Globe[159].
  • François Gabart : « Ce que l’on peut retenir — j’en suis content et j’en suis fier, parce qu’on en est responsables avec Armel —, c’est qu’on a parlĂ© du VendĂ©e Globe pour l’aventure, mais aussi pour le volet sportif, pour la compĂ©tition. Et on n’a pas parlĂ© du VendĂ©e Globe pour les drames. Il y a eu le chavirage de Javier, c’est vrai que ça aurait pu mal se terminer, mais cela s’est bien passĂ©, parce qu’aujourd’hui on a beaucoup progressĂ© sur la sĂ©curitĂ© des bateaux et des bonhommes […] On prend moins de risques pour nos vies aujourd’hui en prenant le dĂ©part d’un VendĂ©e Globe[160]. »
  • Armel Le ClĂ©ac'h : « Ça a Ă©tĂ© un VendĂ©e Globe intense. Cette intensitĂ©, je l’ai vĂ©cue du dĂ©but Ă  la fin parce que je faisais partie du duel. Mais je pense que tout le monde a vĂ©cu cette intensitĂ©, ces difficultĂ©s sur l’eau[161]. »
  • Denis Horeau, directeur de la course, est content de voir 55 % des bateaux Ă  l'arrivĂ©e, alors qu'en 2008 il n'y en avait que 37 %. Il estime par ailleurs que « la notion d'aventurier sportif, si elle est toujours prĂ©gnante et toujours lĂ  parce qu'elle est constitutive de l'Ă©preuve, donne plus d'importance au cĂ´tĂ© sportif sur ce VendĂ©e Globe. » Une flotte de vingt bateaux lui paraĂ®t « le nombre d'or » : « C'est un parfait Ă©quilibre, pour ce qui est des concurrents, de l'organisateur et des mĂ©dias. Chacun a une bien meilleure visibilitĂ© avec vingt concurrents, au lieu de trente. » Il observe que « la très grande majoritĂ© des bateaux Ă©taient très prĂ©parĂ©s ». Il se rĂ©jouit de ce que l'Ă©dition ait Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e par des « conditions mĂ©tĂ©orologiques brutales » et de ce qu'aucun concurrent n'ait « jamais Ă©tĂ© en situation de survie »[162].

Course en ligne

Comme lors de l'Ă©dition prĂ©cĂ©dente, une course en ligne est organisĂ©e par Virtual Regatta simultanĂ©ment avec la rĂ©elle. Plus de 470 000 voiliers y participent[163]. Elle est marquĂ©e par un bug le 14 novembre[164]. Le 24 janvier 2013, soit près de 4 jours avant Gabart, le concurrent Llyl franchit la ligne d'arrivĂ©e en tĂŞte, ayant accompli le parcours en 74 jours, 16 heures et 59 minutes[165]. Après cent jours de course, soit le 19 fĂ©vrier 2013, 170 000 concurrents ont franchi la ligne d’arrivĂ©e[166].

Notes et références

Notes

  1. Ex-Sill (2004), ex-Sill et VĂ©olia (2004-2005), ex-Veolia Environnement (2006-2009), ex-Neutrogena (2010).
  2. Ex-Sodebo, VMI, puis Akena Vérandas n’en est pas à son coup d’essai dans le Vendée Globe. Thomas Coville (6e en 2000-2001), Sébastien Josse (5e en 2004-2005) et Arnaud Boissières (7e en 2008-2009) l'ont barré.
  3. Vitesse calculée par rapport la distance réelle parcourue sur l’eau.
  4. Vitesse calculĂ©e par rapport la distance thĂ©orique sur un parcours optimal de 24 394 milles.

Références

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  36. « Banque Populaire nouveau leader », sur vendeeglobe.org, 16 novembre 2012.
  37. L'Ă©cart entre le premier et le cinquième est de 97 milles le 1er dĂ©cembre Ă  5 heures.
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  53. Jean-Yves Bernot (routeur météo, formateur de Le Cléac'h et Gabart au centre d'entraînement de Port-la-Forêt), cité par Frédéric Ferret, « Le Cléac'h joue et perd », L'Équipe, 28 janvier 2013, p. 4.
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