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1917 (film)

1917 est un film de guerre britannico-américain réalisé et produit par Sam Mendes, qui coécrit le film avec Krysty Wilson-Cairns, sorti en 2019.

1917
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Logo du film.
RĂ©alisation Sam Mendes
Scénario Sam Mendes
Krysty Wilson-Cairns
Musique Thomas Newman
Acteurs principaux
Sociétés de production Neal Street Productions
Amblin Partners
Reliance Entertainment
DreamWorks SKG
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Guerre
DurĂ©e 119 minutes
Sortie 2019

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le scénario, inspiré en partie par un récit raconté à Mendes par son grand-pÚre paternel, Alfred Mendes[1], raconte l'histoire de deux jeunes soldats britanniques, les premiÚres classes suppléants Schofield et Blake, qui reçoivent l'ordre de délivrer un message annulant une attaque vouée à l'échec peu aprÚs la retraite allemande sur la ligne Hindenburg pendant l'opération Alberich en 1917. Ce message est particuliÚrement important pour l'un des jeunes soldats dont le frÚre doit participer à l'attaque imminente.

La réalisation du film, donnant l'illusion d'un seul long plan-séquence et d'une action en temps réel est largement saluée par la critique.

Le film reçoit de nombreuses nominations et remporte plusieurs prix, dont deux Golden Globes (meilleur réalisateur et meilleur film dramatique) et trois Oscars (meilleure photographie, meilleur mixage de son et meilleurs effets visuels).

Synopsis

Le , la PremiĂšre Guerre mondiale fait rage sur le front Ouest. L'armĂ©e allemande s'est retirĂ©e d'un secteur du front occidental dans le Nord de la France. La reconnaissance aĂ©rienne a repĂ©rĂ© que les Allemands ne battent pas en retraite mais ont effectuĂ© un retrait tactique sur la ligne Hindenburg, oĂč ils attendent les Britanniques. Deux jeunes soldats britanniques, les caporaux supplĂ©ants Will Schofield et Tom Blake, sont chargĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Erinmore d'une mission vraisemblablement impossible : les lignes de communication Ă©tant coupĂ©es, ils vont devoir traverser seuls le no man's land et les lignes ennemies pour dĂ©livrer un message au deuxiĂšme bataillon du rĂ©giment Devonshire, stationnĂ© aux environs d'Écoust-Saint-Mein. Ce message, annulant leur attaque planifiĂ©e, doit permettre de sauver 1 600 soldats britanniques du piĂšge tendu par l'armĂ©e allemande, parmi lesquels se trouve le lieutenant Joseph Blake, frĂšre de Tom[2].

Schofield et Blake traversent le no man's land et atteignent les tranchĂ©es allemandes abandonnĂ©es. Ils rĂ©alisent que ces derniĂšres sont minĂ©es, mais un rat casse un fil reliĂ© aux mines, dĂ©clenchant leur explosion. Schofield est enseveli, mais Blake parvient Ă  l'extirper des dĂ©combres et Ă  l'emmener avec lui. Ils arrivent dans une ferme abandonnĂ©e, oĂč ils assistent Ă  un combat aĂ©rien entre deux avions britanniques et un appareil allemand. L'avion allemand est abattu et s'Ă©crase en flammes dans la ferme. Schofield et Blake tentent de sauver le pilote brĂ»lĂ©. Schofield propose de le tuer par pitiĂ©, mais Blake demande Ă  Schofield d'aller chercher de l'eau pour le pilote. Le pilote poignarde alors Blake avant d'ĂȘtre abattu par Schofield. Blake meurt dans les bras de ce dernier, qui lui promet de terminer la mission.

Schofield est rĂ©cupĂ©rĂ© par une unitĂ© britannique de passage et fait une partie du trajet avec les soldats en camion. Un pont dĂ©truit prĂšs du village bombardĂ© d'Écoust-Saint-Mein empĂȘche les vĂ©hicules de passer, et Schofield traverse seul sur les vestiges du pont. Il est attaquĂ© par un tireur isolĂ© allemand situĂ© de l’autre cĂŽtĂ© du canal. Schofield traque et tue le tireur, mais est blessĂ© pendant leur ultime Ă©change de coups de feu et perd connaissance.

Schofield se rĂ©veille pendant la nuit et entreprend de traverser Écoust-Saint-Mein bombardĂ©e, oĂč il progresse sous une pluie de fusĂ©es Ă©clairantes. PourchassĂ© par un soldat allemand, il se rĂ©fugie dans la cachette d'une femme française accompagnĂ©e d'un bĂ©bĂ©. Elle soigne ses blessures et pour la remercier, il lui donne sa ration de nourriture en conserve et sa gourde remplie de lait de la ferme. En repartant, Schofield tombe sur un soldat allemand et un combat s'ensuit. Il Ă©trangle son adversaire et bouscule un autre soldat allemand qui est trop ivre pour l'arrĂȘter. D'autres soldats le poursuivent, mais il Ă©chappe aux coups de feu en sautant dans une riviĂšre. EmportĂ© par les rapides, il parvient Ă  nager et Ă  atteindre la rive alors que le jour s'est levĂ©.

Schofield atteint le 2e bataillon du régiment Devonshire juste avant le début de l'attaque britannique. Il sprinte à travers le champ de bataille aprÚs avoir réalisé que les tranchées sont trop remplies de soldats pour qu'il parvienne à rejoindre le colonel à temps. Alors que l'infanterie britannique commence à monter à l'attaque, elle est bombardée par l'artillerie allemande. Schofield se fraye un chemin pour rencontrer le colonel Mackenzie et réussit à le convaincre d'annuler l'attaque.

Schofield localise ensuite le lieutenant Joseph Blake — qui Ă©tait parmi la premiĂšre vague d'attaque, mais est indemne — et lui annonce la nouvelle de la mort de son frĂšre. Joseph est bouleversĂ©, mais remercie Schofield. Ce dernier demande Ă  Joseph son accord pour Ă©crire Ă  sa mĂšre et lui parler de l'hĂ©roĂŻsme de Tom.

Schofield s'éloigne et s'assied sous un arbre à proximité. Le film se termine avec Schofield regardant plusieurs photos de sa famille, avec un message au dos de l'une d'elles : « Reviens-nous ».

Fiche technique

Distribution

Source et légende : version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[5] ; version française (VF) sur AlloDoublage[6]

Production

GenĂšse

Sam Mendes en 2012.

1917 est le premier film que Sam Mendes écrit en plus de le réaliser[7]. Selon lui, l'écriture a nécessité une certaine prise de risque : « J'ai pris un pari calculé, et je suis heureux de l'avoir fait en raison de l'énergie que vous obtenez juste en allant de l'avant (dans le récit), dans une guerre qui était fondamentalement paralysée et statique »[c 1]. Les idées du scénario, que Mendes coécrit avec Krysty Wilson-Cairns, proviennent d'une histoire que lui avait contée son grand-pÚre, Alfred Mendes, messager pour les Britanniques sur le front occidental pendant la Grande Guerre[8]. L'écrivain trinidadien avait déjà relaté son expérience dans le livre The Autobiography of Alfred H. Mendes 1897-1991[7].

DĂ©veloppement

En , la société de production Amblin Partners annonce avoir acquis un projet de film sur la PremiÚre Guerre mondiale réalisé par Sam Mendes et coécrit par ce dernier avec Krysty Wilson-Cairns[9].

En , Tom Holland rĂ©vĂšle avoir Ă©tĂ© approchĂ© pour un rĂŽle[10]. En octobre, Sam Mendes annonce qu’il va Ă  nouveau collaborer avec le directeur de la photographie Roger Deakins[11], tandis que George MacKay et Dean-Charles Chapman entrent en nĂ©gociation[12].

La distribution s'étoffe ensuite avec les arrivées de Benedict Cumberbatch, Colin Firth, Mark Strong, Richard Madden, Andrew Scott, Daniel Mays, Adrian Scarborough et Jamie Parker[13].

Préproduction

La préproduction dure quatre mois avec les acteurs. Afin de garantir une prise en plan séquence, l'équipe du film réalise des maquettes de chaque scÚne, pour prévoir le placement des acteurs et des caméras[14]. La scÚne de la traversée de nuit du village, éclairé par des fusées éclairantes, nécessite la construction d'un modÚle réduit pour étudier précisément les sources de lumiÚre et le mouvement des ombres[14]. Plus d'un kilomÚtre et demi de tranchées sont construites pour les besoins du film ; la taille de chaque décor (tranchées, champ, village, ruelles...) est calculée en fonction du temps mis par les protagonistes à la traverser, afin de pouvoir les filmer en temps réel[14]. Chaque plan séquence nécessite ainsi de nombreuses répétitions pour déterminer la taille et l'emplacement de chaque élément, puis une mise en place trÚs précise des acteurs et des différentes actions ayant lieu à l'écran[14].

Lieux de tournage

Le tournage dĂ©bute le et a lieu jusqu'en . Il se dĂ©roule dans le Wiltshire (Angleterre du Sud-Ouest), dans le Surrey (Hankley Common et les studios de Shepperton) ainsi qu'Ă  Govan en banlieue de Glasgow en Écosse[15] - [16] - [17] - [18]. Des inquiĂ©tudes sont exprimĂ©es au sujet du tournage dans la plaine de Salisbury par des dĂ©fenseurs de l'environnement qui estiment que la production pourrait perturber des vestiges potentiellement non dĂ©couverts, demandant une enquĂȘte avant toute construction de plateau[19] - [20]. Certains plans nĂ©cessitent jusqu'Ă  500 figurants en arriĂšre-plan[21].

Des séquences du film sont également tournées prÚs de Low Force, sur la riviÚre Tees, à Teesdale, en . Les équipes de production ont dû installer des panneaux avertissant les promeneurs de la région de ne pas prendre peur devant les corps artificiels et les parties de corps éparpillés sur le site[22]. Pour les scÚnes sur la riviÚre, les acteurs et l'équipe ont été assistés par un prestataire local d'aventures en plein air pour la sécurité et les cascades[23].

RĂ©alisation

Roger Deakins en 2011.

La photographie est assurĂ©e par Roger Deakins, qui retrouve Sam Mendes pour leur quatriĂšme collaboration[24]. Le tournage nĂ©cessite de trĂšs longues prises et des mouvements de camĂ©ra soigneusement chorĂ©graphiĂ©s pour donner l'illusion d'un plan-sĂ©quence unique[25] - [26]. Il s'agit finalement d'une sĂ©rie de plans-sĂ©quences dont le plus long fait environ neuf minutes[27], avec des transitions discrĂštes, donnant l’illusion de deux longs plans-sĂ©quences sur la durĂ©e totale du film. Entre quinze et quarante prises ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires pour chacune de ces scĂšnes (Ă  l’exception d’une scĂšne de course). Bien que l'action s'Ă©tale entre une fin de journĂ©e et le dĂ©but de la suivante (soit en principe au moins une douzaine d'heures), le film avec ses deux plans-sĂ©quences de l'action est d'une durĂ©e d'environ une heure quarante. La perte de connaissance de William Schofield Ă  Écoust donne lieu Ă  la seule coupure du film[28]. Sam Mendes justifie ainsi ce choix : « c'Ă©tait liĂ© au fait que je voulais que le film passe de l'aprĂšs-midi au crĂ©puscule, puis de la nuit Ă  l'aube. Je voulais que le film soit en deux mouvements... Je voulais emmener le personnage dans un endroit qui ressemble davantage Ă  une hallucination. Un endroit plus surrĂ©aliste, presque onirique. Et horrifiant aussi »[c 2] - [25].

1917 est le premier film Ă  ĂȘtre tournĂ© avec la camĂ©ra numĂ©rique Arri Alexa Mini LF. Roger Deakins voulait utiliser une camĂ©ra dotĂ©e d'un capteur d'image grand format, mais estimait que l'Alexa LF originale Ă©tait trop grande et trop lourde pour capturer les plans intimes qu'il souhaitait. Arri lui a fourni un prototype de la Mini LF deux mois avant le dĂ©but du tournage, et deux autres camĂ©ras une semaine avant[24] - [29]. Ses objectifs sont des Arri Signature Primes, dont il utilise trois focales : un objectif de 40 mm pour la majeure partie du film, un 35 mm plus large pour les scĂšnes dans les tunnels et les bunkers afin d'accentuer le sentiment de claustrophobie[24], et un 47 mm plus Ă©troit dans la riviĂšre, pour faire disparaĂźtre une partie de l'arriĂšre-plan[30]. Les scĂšnes de jour sont tournĂ©es uniquement Ă  lumiĂšre naturelle, car des lampes artificielles auraient pu se retrouver accidentellement Ă  l'Ă©cran[31].

Musique

1917
Original Motion Picture Soundtrack
Bande originale de Thomas Newman
Film 1917
Sortie 20 décembre 2019
Durée 1:17:08
Genre Instrumental, Orchestral
Label Sony Records

L'album de la bande originale du film sort le . La partition est composée par Thomas Newman, collaborateur régulier de Sam Mendes. Elle est notamment nommée à l'Oscar de la meilleure musique de film[32] - [33].

Liste des morceaux
No Titre Durée
1. 1917 1:17
2. Up the Down Trench 6:19
3. Gehenna 3:34
4. A Scrap of Ribbon 6:29
5. The Night Window 3:41
6. The Boche 3:21
7. Tripwire 1:40
8. A Bit of Tin 2:02
9. Lockhouse 4:03
10. Blake and Schofield 4:20
11. Milk 10:10
12. Écoust-Saint-Mein 2:36
13. Les Arbres 3:36
14. EnglÀnder 4:29
15. The Rapids 1:29
16. Croisilles Wood 2:06
17. Sixteen Hundred Men 6:32
18. Mentions in Dispatches 3:44
19. Come Back to Us 5:39
1:17:08
I Am a Poor Wayfaring Stranger
from the film "1917"
EP de Jos Slovick
Film 1917
Sortie 7 février 2020
Durée 13:49
Genre Instrumental, Orchestral
Label Sony Records

La bande originale ne comprend pas l'interprĂ©tation de la chanson folklorique amĂ©ricaine The Wayfaring Stranger par Jos Slovick[34]. DĂ©but 2020, une pĂ©tition sur le site Change.org recueille plus de 2 500 signatures pour inciter les sociĂ©tĂ©s productrices du film, Universal Pictures et DreamWorks Pictures, Ă  sortir une version studio complĂšte de l'interprĂ©tation de Slovick. Le , Sony Classical Records publie un EP de la chanson en tĂ©lĂ©chargement et streaming[35].

Liste des morceaux
No TitreArtiste Durée
1. I Am a Poor Wayfaring Stranger (From 1917 (A Cappella))Jos Slovick 4:09
2. I Am a Poor Wayfaring Stranger (From 1917)Jos Slovick & Craig Leon 4:49
3. I Am a Poor Wayfaring Stranger (Original Lyrics)Jos Slovick & Craig Leon 4:49
13:47

Accueil

Sortie au cinéma

1917 est prĂ©sentĂ© en avant-premiĂšre le lors du Royal Film Performance Ă  Londres[36]. Le film bĂ©nĂ©ficie d'une sortie limitĂ©e aux États-Unis le , avant de faire l'objet d'une sortie nationale le [37]. Le studio dĂ©pense environ 115 millions de dollars en tirages et en publicitĂ©s pour promouvoir le film[38]. Le film est spĂ©cialement formatĂ© pour IMAX au format Ă©largi de 1.9:1[39].

Accueil critique

Le film reçoit des critiques globalement trĂšs positives. Sur l'agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, il rĂ©colte 88 % d'opinions favorables pour 465 critiques et une note moyenne de 8,4⁄10[40]. Le consensus critique du site Web est le suivant : « Percutant, immersif et techniquement impressionnant, 1917 capture la guerre de tranchĂ©es de la PremiĂšre Guerre mondiale avec une intensitĂ© brute et saisissante »[c 3]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 78 % pour 57 critiques[41].

Dans la presse anglophone

Plusieurs critiques nomment 1917 parmi les meilleurs films de 2019, notamment Kate Erbland d'IndieWire[42] et Sheri Linden de The Hollywood Reporter[43]. Dans un article pour le Hindustan Times, Rohan Naahar dĂ©clare : « Je ne peux qu'imaginer l'effet que 1917 aura sur les spectateurs qui ne sont pas familiers des techniques que Sam Mendes et Roger Deakins s'apprĂȘtent Ă  leur faire dĂ©couvrir »[c 4] - [44]. Dans sa critique pour National Public Radio, Justin Chang est plus mitigĂ©. Il reconnaĂźt que le film est un « exploit technique Ă©poustouflant » mais ne le trouve pas spectaculaire dans l'ensemble, car le style de Mendes, avec son illusion de plan sĂ©quence, « peut ĂȘtre aussi distrayant qu'immersif »[45].

D'autres critiques sont moins positives, comme Manohla Dargis du New York Times qui qualifie 1917 de « film de guerre soigneusement organisé et aseptisé [...] qui transforme l'un des épisodes les plus catastrophiques des temps modernes en un exercice de style prétentieux »[c 5] - [46]. Alison Willmore de Vulture le compare défavorablement au film de guerre Dunkerque (2017), affirmant que « la prémisse esthétique écrase toutes les autres intentions du film »[c 6] - [47].

En , Screen Rant propose une liste des dix meilleurs films autour de la PremiĂšre Guerre mondiale selon les utilisateurs de l'Internet Movie Database, oĂč 1917 se classe sixiĂšme[48].

En France

En France, 1917 est trĂšs bien accueilli avec une note moyenne de 4,2⁄5 sur le site AllocinĂ© pour 35 titres de presse[49]. La presse loue notamment la puissance de sa dramaturgie et sa maestria technique[50].

Pour François Forestier de L'Obs, 1917 est une « extraordinaire plongĂ©e dans la Grande Guerre », qu'il compare Ă  Lawrence d'Arabie pour son lyrisme et aux Sentiers de la gloire pour sa puissance[51]. Il loue aussi la dramaturgie et la mise en scĂšne de Sam Mendes, qui « fait sentir, au plus prĂšs, la peur des hommes, la terreur de l’enfer ». Il Ă©crit que 1917 est un film « furieux, poignant, prenant » qui rĂ©ussit Ă  faire oublier « la camĂ©ra, le tour de force, les coutures » pour se concentrer sur l'Ă©motion[51].

Sandra Onana de LibĂ©ration se montre plus mitigĂ©e : « Tout Ă  ses ambitions visuelles dopĂ©es Ă  la virtuositĂ© technique, Sam Mendes rejoue la Grande Guerre dans un spectacle immersif et sans point de vue. [...] L’intrigue de 1917 ne prĂ©tend donc pas ĂȘtre autre chose qu’un prĂ©texte Ă  la mise en branle d’un dispositif visuellement subjuguant »[52].

Box-office

1917 rapporte 159,2 millions de dollars aux États-Unis et au Canada, et 225,7 millions de dollars dans le reste du monde, pour un total mondial de 384,9 millions de dollars[53], pour un budget de production de 90 Ă  100 millions de dollars[54] - [55]. Selon Deadline.com, le bĂ©nĂ©fice net du film s'Ă©lĂšve Ă  77 millions de dollars[38].

Aux États-Unis, le film rĂ©colte 251 000 dollars le premier jour de sa sortie limitĂ©e[56]. Il connaĂźt ensuite un week-end d'ouverture limitĂ© Ă  570 000 dollars et une recette brute sur cinq jours d'un million de dollars, soit une moyenne de 91 636 dollars par salle[57]. Le film rĂ©alise un total de 2,7 millions de dollars sur ses deux semaines de sortie limitĂ©e. Il sort ensuite en salles le 10 janvier, rĂ©alisant 14 millions de dollars le premier jour, dont 3,25 millions de dollars grĂące aux avant-premiĂšres du jeudi soir. Il rapporte ensuite 36,5 millions de dollars pour le week-end (dĂ©passant les prĂ©visions initiales de 25 millions de dollars), devenant ainsi le premier film Ă  dĂ©trĂŽner Star Wars, Ă©pisode IX : L'Ascension de Skywalker au box-office[58]. Pour son deuxiĂšme week-end de sortie en salles, le film rapporte 22 millions de dollars (et 26,8 millions de dollars pendant les quatre jours de vacances du Martin Luther King Day), finissant troisiĂšme derriĂšre Bad Boys For Life et Le Voyage du Docteur Dolittle[59]. Il obtient 15,8 millions de dollars et 9,7 millions de dollars les deux week-ends suivants, se classant Ă  chaque fois Ă  la deuxiĂšme place[60] - [61]. Pendant le week-end de la cĂ©rĂ©monie des Oscars, 1917 obtient 9,3 millions de dollars[62] - [63].

En France, 1917 rĂ©alise en premiĂšre semaine 644 738 entrĂ©es. AprĂšs neuf semaines d'exploitation, le film rĂ©alise 2 203 337 entrĂ©es dont 556 582 Ă  Paris[64].

Pays ou rĂ©gion Box-office Date d'arrĂȘt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
159 227 644 $[65] [66] 13[66]
Drapeau de la France France 2 203 337 entrĂ©es[64] 9
Monde Total mondial 384 784 776 $[65] 13

Éditions en vidĂ©o

1917 sort en numĂ©rique sur les plateformes Prime Video et iTunes le , avant d'ĂȘtre publiĂ© en DVD, Blu-ray et Blu-ray Ultra HD le [67]. Les ventes DVD rapportent 34 288 418 dollars dans le monde[64].

Distinctions

IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb. 1917 obtient dix nominations Ă  la 92e cĂ©rĂ©monie des Oscars oĂč il remporte les catĂ©gories meilleure photographie, meilleur mixage de son et meilleurs effets visuels[68] - [69]. Lors des Golden Globes, 1917 obtient trois nominations et remporte deux prix : ceux du meilleur film dramatique et du meilleur rĂ©alisateur[70]. Il reçoit Ă©galement huit nominations aux Critics' Choice Awards pour trois rĂ©compenses, dont le prix du meilleur rĂ©alisateur ex-ĂŠquo avec Bong Joon-Ho pour Parasite[71] - [72]. 1917 est aussi le film le plus rĂ©compensĂ© lors des British Academy Film Awards, oĂč il remporte sept prix, dont ceux du meilleur film, du meilleur rĂ©alisateur et du meilleur film britannique[73] - [74].

RĂ©compenses[N 1]

Nominations[N 2]

Exactitude historique

Soldats britanniques suivant les Allemands prĂšs de Brie en .

Le film s'inspire de l'opération Alberich, un repli allemand vers de nouvelles positions sur la ligne Hindenburg, plus courte et plus facile à défendre, qui a eu lieu entre le et le [76] - [77]. Cependant, les personnages principaux et secondaires sont tous fictifs[78].

Selon l'historien militaire Jeremy Banning, « il n'est pas logique, comme le montre le film, que certains bataillons se trouvent à quatorze kilomÚtres au-delà de l'ancienne ligne allemande et que d'autres ne sachent apparemment pas si cette ligne est occupée [...] Quant à l'assaut des Devon, aucune unité n'attaquerait sans un soutien d'artillerie adéquat »[c 7] - [79].

Contrairement Ă  ce que le film dĂ©peint, le nombre de soldats noirs servant directement dans l'armĂ©e britannique est inconnu mais nĂ©gligeable, car la population noire en Grande-Bretagne Ă©tait faible Ă  l'Ă©poque. La majoritĂ© des troupes noires qui ont participĂ© Ă  l'effort de guerre britannique ont servi dans leurs propres rĂ©giments coloniaux en Afrique et aux Antilles britanniques[80]. Plus de 15 000 hommes originaires des Antilles britanniques se sont enrĂŽlĂ©s dans l'armĂ©e pendant la PremiĂšre Guerre mondiale. En 1915, ils Ă©taient organisĂ©s dans le rĂ©giment des Antilles britanniques[81] - [82] - [83]. Le rĂ©giment a servi au Moyen-Orient pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, notamment lors de la campagne du SinaĂŻ et de la Palestine et de la campagne de MĂ©sopotamie[84] - [85]. Les Sikhs indiens auraient Ă©galement servi dans leurs propres rĂ©giments dans le cadre de l'armĂ©e indienne britannique, et non dans les rangs des rĂ©giments et des corps d'armĂ©e britanniques. À la fin de 1915, les formations d'infanterie indiennes ont Ă©tĂ© retirĂ©es du front occidental et envoyĂ©es au Moyen-Orient[81] - [86].

À un moment du film, Will Schofield tombe dans une riviĂšre trĂšs agitĂ©e, avec des tourbillons et des chutes d'eau qui le font tomber de plusieurs mĂštres. Or il n'y a aucune formation hydrologique de ce type dans la rĂ©gion, ni globalement dans une zone de plaine[87] - [88].

Notes et références

Citations originales

  1. (en) « I took a calculated gamble, and I'm pleased I did because of the energy you get just from driving forward (in the narrative), in a war that was fundamentally about paralysis and stasis ».
  2. (en) « It was to do with the fact that I wanted the movie to go from afternoon to dusk, and then from night into dawn. I wanted it to be in two movements...I wanted to take it somewhere more like a hallucination. Somewhere more surreal, almost dream-like. And horrifying too ».
  3. (en) « Hard-hitting, immersive, and an impressive technical achievement, 1917 captures the trench warfare of World War I with raw, startling immediacy ».
  4. (en) « I can only imagine the effect 1917 will have on audiences that aren't familiar with the techniques Sam Mendes and Roger Deakins are about to unleash upon them ».
  5. (en) « A carefully organized and sanitized war picture [...] that turns one of the most catastrophic episodes in modern times into an exercise in preening showmanship ».
  6. (en) « The artifice of the aesthetic premise overwhelms any of the film's other intentions ».
  7. (en) « It made no sense, as the film depicts, to have some battalions nine miles beyond the former German line and others seemingly unaware of whether this line was manned [...] As for the assault by the Devons, no unit would attack without adequate artillery support ».

Notes

  1. Seules les récompenses principales sont notées ici. Pour une liste exhaustive, se référer à la page Awards du film sur l'Internet Movie Database[75].
  2. Seules les nominations principales sont notées ici. Pour une liste exhaustive, se référer à la page Awards du film sur l'Internet Movie Database[75].

Références

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  2. Alexandre Janowiak, « 1917 : le film de guerre en plan-sĂ©quence de Sam Mendes dĂ©voile son synopsis...avant un trailer demain ? », sur Écran Large, (consultĂ© le ).
  3. (en) Tatiana Siegel, « Making of ‘1917’: How Sam Mendes Filmed a “Ticking Clock Thriller” », sur The Hollywood Reporter, (consultĂ© le ).
  4. (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database.
  5. « Fiche du doublage québécois du film », sur Doublage Québec (consulté le ).
  6. « Fiche du doublage français du film », sur AlloDoublage (consulté le ).
  7. Thierry Gandillot, « « 1917 » : Sam Mendes dans l'enfer des tranchĂ©es », sur Les Échos, (consultĂ© le ).
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