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Évolution de la couleur et de la morphologie chez les fleurs

Les angiospermes sont le groupe de plantes vertes le plus rĂ©pandu et ce succĂšs Ă©volutif est, en grande partie, dĂ» Ă  l'Ă©volution de la couleur et de la morphologie chez les fleurs. Le pollen de la fleur mĂąle fĂ©conde le pistil de la fleur femelle de mĂȘme espĂšce, et creuse un tube pollinique le long du pistil qui descend dans le carpelle oĂč se trouvent les ovules. L'ovule fĂ©condĂ© donnera le fruit qui lui-mĂȘme donnera une (ou des) graine(s). Les graines germent ensuite pour donner une nouvelle plante.

Les fleurs ont rendu possible le dĂ©veloppement de l’entomogamie (pollinisation faisant intervenir les insectes) qui serait une des forces Ă©volutives ayant conduit Ă  leur expansion rapide. Ainsi, il est possible d'expliquer l'Ă©volution de la couleur et de la morphologie des fleurs par un mĂ©canisme de coĂ©volution. Il est possible, sur des critĂšres palĂ©ontologiques de reconstituer cette histoire Ă©volutive et plusieurs hypothĂšses tendent Ă  l'expliquer en proposant un "archĂ©type angiospermien".

À une autre Ă©chelle, l'Homme a aussi jouĂ© un rĂŽle important dans cette histoire Ă©volutive et reprĂ©sente une force Ă©volutive non nĂ©gligeable, pouvant ĂȘtre apparentĂ© Ă  une forme de mutualisme[1] - [2].

À la recherche de la fleur ancestrale

"L’archĂ©type angiospermien" est une hypothĂšse qui dĂ©crit la fleur primitive comme simple, nue et imparfaite, constituant des inflorescences plus ou moins enrichies en bractĂ©es. Les relations phylogĂ©nĂ©tiques entre les diffĂ©rents groupes d'angiospermes Ă©tant mal connues, la recherche de l'angiosperme primif oppose plusieurs hypothĂšses prĂ©sentĂ©es ci-dessous.

Fleur des paléoherbes

Des analyses cladistiques basĂ©es sur la morphologie, combinĂ©es Ă  des sĂ©quences D’ADN, ont fortement remis en question cette hypothĂšse et place les palĂ©oherbes (monocotylĂ©dones, Nymphaeales, Piperales, Aristolochiales) en groupe frĂšre des autres taxons. La fleur primitive devrait ressembler Ă  celle des monocotylĂ©dones, c’est-Ă -dire trimĂšre, bisexuĂ©e, pĂ©rianthĂ©e, Ă  6 Ă©tamines bien diffĂ©renciĂ©es en anthĂšre et filet et Ă  carpelles contenant plusieurs ovules anatropes Ă  placentation marginale[3].

Grande fleur strobiloĂŻde de type magnolia

Certaines études basées sur des découvertes fossiles, ont permis la création de cladogrammes montrant les magnoliales comme groupe frÚre des autres taxons, attesté par le caractÚre plésiomorphe des anthÚres laminaires, ou les grains de pollen à exine sans columelle. Cette fleur serait grande, complexe et composée de nombreuses parties séparées.

Fleur de type Amborella

Amborella pourrait permettre de mieux comprendre les transitions qui se sont opérées entre angiospermes et son groupe ancestral des gymnospermes.

La classification APG III place Amborella en groupe frĂšre des autres taxons. Cette plante prĂ©sente des caractĂšres trĂšs particuliers : la fleur est fonctionnellement unisexuĂ©e mais porte les deux sexes. La fleur mĂąle porte seulement des Ă©tamines, dont les sacs polliniques ressemblent fortement Ă  ceux des cĂŽnes mĂąles des conifĂšres. Amborella possĂšde aussi des fleurs qui semblent ĂȘtre hermaphrodites portant Ă  la fois des carpelles et des Ă©tamines, bien que ces derniers soient stĂ©riles. La fleur prĂ©sente une continuitĂ© morphologique entre les bractĂ©es et le pĂ©rianthe.

Dans cette derniÚre classification les lignées basales dont Amborella fait partie sont caractérisées par une angiospermie imparfaite : les carpelles sont libres, ascidiformes, stipités, soudés dans la partie supérieure par sécrétion et non par un épiderme.Ces lignées regroupent aussi les plésiomorphies suivantes : petites fleurs homoïochlamydes (les 2 verticilles sont difficilement identifiables) à nombre de tépales, d'étamines et de carpelles peu élevé[4].

Des découvertes récentes bouleversent notre vision actuelle de l'évolution des fleurs

Le plus vieux fossile de fleur retrouvĂ© est estimĂ© vieux de 160 millions d'annĂ©es, ce qui correspond Ă  l’ùre du jurassique. Ce fossile a Ă©tĂ© appelĂ© "Euanthus panii", sa fleur serait minuscule (12 mm de largeur par 12 mm de longueur), et prĂ©senterait des traits dĂ©rivĂ©s des angiospermes. Elle porte les piĂšces mĂąles et femelles comme les sĂ©pales, l’anthĂšre et un stigmate avec une surface rĂ©ceptive pour le pollen, ses pĂ©tales sont arrangĂ©s comme ceux du lys (Liliopsida) ou du pavot (Ranunculales). Cette fleur affiche cependant un caractĂšre unique dans le clade des angiospermes : une anthĂšre Ă  4 parties qui contient des grains de pollen[5].

La dĂ©couverte de grains de pollen datant de 247.2 – 242.0 millions d'annĂ©es dans le nord de la Suisse, dont les caractĂ©ristiques sont trĂšs proche des grains de pollen d'angiosperme retrouvĂ©s datant du crĂ©tacĂ© infĂ©rieur, sont des indices qui font remonter la pĂ©riode d'apparition des plantes Ă  fleurs au trias[6].

Évolution de la morphologie florale

La fleur comprend les éléments reproducteurs mùle (androcée) et/ou femelle (pistil) de la plante et les éléments stériles qui les protÚgent (périanthe). Les différentes glaciations et réchauffements successifs, la formation des mers et des montagnes ont isolé les plantes dans des climats différents en présence de pollinisateurs différents et ont conduit à leur diversification morphologique.

Évolution du pollen

Schéma de coupe de pistil : tubes polliniques en compétition E. Strasburger, 2009.
Tubes polliniques sortant de grains de pollen monoaperturés de Lys Anja Geitmann, Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal. 2011

L'évolution du pollen peut permettre d'appréhender l'évolution des angiospermes[7] : l'aperture correspond à la zone de fragilité de l'enveloppe du grain de pollen permettant la germination du tube pollinique.

lors de la fécondation. Le caractÚre monoaperturé (ou monosulqué) est considéré comme ancestral. Les espÚces monoaperturés, à fleurs trimÚres (monocotylédones et paléodicotylédones) seraient primitives.

Et au contraire les espĂšces dites supĂ©rieures (eudicotylĂ©dones : rosidae, asteridae) regroupent des caractĂšres dĂ©rivĂ©s : elles sont triaperturĂ©es (trois apertures) Ă  fleurs tĂ©tra ou pentamĂšres. Elles sont apparues plus rĂ©cemment. Il existe une compĂ©tition entre les grains de pollen de mĂȘme espĂšce au moment du contact avec le pistil : plusieurs grains peuvent commencer Ă  creuser un tube pollinique mais le premier Ă  descendre empĂȘche les autres de continuer et c'est lui qui ira fĂ©conder l'ovule. Être polyaperturĂ© donne plus de chance d'avoir l'aperture du cĂŽtĂ© de la zone de contact et donc d'ĂȘtre le premier Ă  creuser.

L'ontogenÚse du type apertural varie chez les monocotylédones et est plus conservée chez les eudicotylédones[8], ce qui appuie leur apparition plus récente (moins de temps pour évoluer).

Évolution du carpelle

La morphologie du carpelle, organe typique des angiospermes contenant les ovules, pourrait provenir de l'évolution des feuilles portant les gamÚtes des plantes ancestrales. Les limbes foliaires se seraient pliées longitudinalement, les poils superficiels alors retrouvés sur la face interne recevant le pollen. Ils auraient ainsi donné les stigmates et le style, puis le carpelle fusionnant en hauteur, le pistil[9]. Sa localisation par rapport au pédoncule floral a également subi des évolutions, celles-ci tendent du supÚre vers l'infÚre : l'invagination de l'ovaire sous le pédoncule est un caractÚre dérivé.

Évolution de la symĂ©trie florale

Évolution florale reprĂ©sentĂ©e par les diagrammes floraux.

L'Ă©volution de la symĂ©trie de l'inflorescence induit des changements morphologiques plus visibles. On observe une stratĂ©gie Ă©volutive d'une symĂ©trie radiaire ancestrale vers une symĂ©trie bilatĂ©rale chez de nombreux groupes avancĂ©s comme les orchidĂ©es. Cette symĂ©trie est apparue plusieurs fois indĂ©pendamment au cours de l’évolution, dans des groupes de plantes sans lien de parentĂ© direct. Les gĂšnes de diffĂ©renciation dorso-ventrale du lotier sont homologues Ă  des gĂšnes prĂ©sents chez la fleur de gueule de loup mais qui n'y interviennent pas pour la symĂ©trie. Pourtant leurs architectures florales sont semblables[10].

Dans certaines lignées, des piÚces florales ont fusionné (concrescence) ou disparu. On utilise des diagrammes floraux empiriques et théoriques pour représenter ces évolutions morphologiques. Ces évolutions sont liées au type de fécondation : par exemple, les posidonies[11] qui ne possÚdent plus de pétales, fleurissent sous l'eau et ont donc une pollinisation hydrophile.

L’attractivitĂ© des pollinisateurs facteur de diversitĂ© morphologique

Certaines fleurs sont dotées d'attracteurs visuels ou olfactifs hautement spécialisés pour attirer les pollinisateurs (cf syndrome de pollinisation). Ces stratégies d'attraction sont portées par des modifications morphologiques. Par exemple, les HyménoptÚres perçoivent entre autres les variations d'intensité lumineuse, autrement dit les formes, et sont particuliÚrement attirés par les figures à haute fréquence spatiale (étoilées). Mais toutes les fleurs ne sont pas étoilées : la Sélection Naturelle a retenu d'autres stratégies.

Chaleur

Helicodiceros muscivorus00

Certaines fleurs comme celles des AracĂ©es possĂšdent un organe chauffant stĂ©rile de forme allongĂ©e, le spadice. Cette Ă©volution morphologique de l'inflorescence attire des insectes pollinisateurs endotherme ou nĂ©crophages. Ainsi, le spadice de Philodendron solimoesence, dans les rĂ©gions tropicales, diffuse de la chaleur qui permet Ă  ses pollinisateurs d'Ă©conomiser leur Ă©nergie tandis qu'il s'activent dans la chambre florale[12]. Un autre exemple est celui de l'arum mange-mouches (Helicodiceros muscivorus) dont le spadice diffuse chaleur et odeur de cadavre en dĂ©composition pour mener les mouches dans l'antre de la fleur[13] oĂč elles s’imprĂšgnent du pollen ou le dĂ©posent sur les stigmates. Cette mĂȘme morphologie en spadice a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e dans des zones froides chez le chou puant du Canada qui perce la neige pour fleurir en janvier.

Odeur

Drakaea livida - journal.pone.0059111

La morphologie de la fleur contribue à l'attraction par les phéromones, par exemple chez les plantes entomophiles comme l'orchidée : le labelle peut porter des osmophores qui prennent la forme d'une masse de papilles saillantes pour mimer l'individu femelle du pollinisateur cible. Le pollinisateur s'y pose, et suit le gradient olfactif qui converge vers le centre fertile tandis que les autres piÚces florales forment une caverne étroite autour de l'insecte pour maximiser les occasions de contact avec les pollinies[14].

PiĂšces mobiles

Toujours pour faciliter la pollinisation, on peut observer des Ă©lĂ©ments morphologiques mobiles. Les Ă©tamines de fleurs en cloche, par exemple, se rabattent sur le dos de l’hymĂ©noptĂšre qui butine pour y dĂ©poser le pollen. Il ira ensuite fĂ©conder le pistil de la fleur suivante. Certaines orchidĂ©es piĂšgent physiquement l'insecte une fois qu'il a Ă©tĂ© attirĂ© sur la fleur. Il est volontairement confinĂ© dans l'espace floral afin qu'il se dĂ©batte en prĂ©sence des piĂšces fertiles. Il est ensuite libĂ©rĂ© et ira polliniser les autres individus de l'espĂšce[14].

Ces adaptations morphologiques trÚs spécialisées peuvent s'expliquer par la coévolution des plantes et de leur pollinisateurs.

La théorie du syndrome pollinisateur

Un moteur d'Ă©volution des traits floraux (couleur, morphologie, odeur ou la composition de son nectar) repose sur la dĂ©pendance de certaines plantes Ă  fleurs Ă  des vecteurs de pollinisation. Ces derniers peuvent ĂȘtre biotiques (oiseaux, insectes...) ou abiotiques (vent, eau). Ce mĂ©canisme s'applique d'autant plus dans le cas des plantes dioĂŻques, monoĂŻques, et hermaphrodites auto incompatibles. En effet, pour ces plantes effectuant la pollinisation croisĂ©e, le transport du pollen vers une autre fleur est dĂ©pendant de ces vecteurs de pollinisation. Dans le cas des plantes auto-compatibles, rĂ©alisant l'autogamie comme le blĂ©, l'Ă©volution des traits floraux dĂ©pend moins des pollinisateurs[15].

On observe donc diverses adaptations pour attirer ces agents pollinisateurs qui peuvent aller jusqu'Ă  un mutualisme obligatoire pour la fleur, car elle ne peut plus ĂȘtre pollinisĂ©e que par le pollinisateur auquel elle s'est spĂ©cialisĂ©e. Pour cela, le pollinisateur doit recevoir un gain. La fleur peut lui offrir de quoi se nourrir (pollen, nectar), un lieu de ponte optimal, ou un leurre (alimentaire, sexuel).

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on peut retrouver des traits communs chez les fleurs pollinisĂ©es par les mĂȘmes animaux. Il est possible de crĂ©er des groupes de plantes associĂ©es Ă  un mĂȘme pollinisateur. Ainsi, les fleurs pollinisĂ©es par les abeilles (mĂ©littophilie) ont souvent tendance Ă  ĂȘtre de couleur jaune ou bleue (pour lesquelles la perception visuelle des hymĂ©noptĂšres est la plus importante[16]). Celles pollinisĂ©es par les papillons (psychophilie) ont tendance Ă  ĂȘtre grandes, de couleur rose ou bleu lavande, avec une "aire d'atterrissage" et gĂ©nĂ©ralement parfumĂ©es. En revanche celles pollinisĂ©es par le vent sont souvent petites, vertes et peu voyantes.

Une fleur qui a un ensemble de traits correspondant Ă  un groupe de pollinisateur ne va pas pour autant exclure la visite de pollinisateurs moins efficaces, qui jouent aussi un rĂŽle dans l'Ă©volution de ces fleurs. Cependant, de par leur morphologie ou leur couleur, il est possible qu'elles n’attirent pas, ou excluent un groupe de pollinisateurs. Par exemple, les fleurs pollinisĂ©es par des chiroptĂšres ont des Ă©tamines dĂ©ployĂ©es, qui permettent la pollinisation par les oiseaux mais pas par les abeilles[17].

On observe, notamment chez les orchidées, un grand nombre de leurres sexuels ou alimentaires.

Fleur à colibri (spécialisation) Russelia equisetiformisRubyThroatedHummingbird(Crop)
fausses Ă©tamines sur le labelle de Caladenia carnea (leurre alimentaire) Pink fingers
Leurre sexuel diffusant des phéromones Ophrys scolopax 001

Les traits floraux rĂ©sultent donc de la sĂ©lection engendrĂ©e par le pollinisateur visitant le plus souvent et le plus efficacement la plante mais les pollinisateurs secondaires jouent aussi un rĂŽle dans l'Ă©volution de ces traits. C'est le principe Ă©voquĂ© par Stebbins : « le moteur principal d'une Ă©volution convergente de plusieurs traits floraux correspond Ă  une adaptation au groupe de pollinisateurs le plus efficace » . Le second pollinisateur associĂ© Ă  une plante correspond souvent au groupe pollinisateur ancestral. Il appartiendrait Ă  un groupe apparu plus prĂ©cocement que le pollinisateur primaire. Par exemple, le principal pollinisateur secondaire des plantes pollinisĂ©es par les oiseaux sont les abeilles. Leur origine Ă©tant datĂ©e du milieu du crĂ©tacĂ© et les colibris de l’éocĂšne, donc plus rĂ©cent, cela coĂŻncide bien avec cette thĂ©orie. Cela suggĂšre que les transitions de groupes pollinisateurs Ă  un autre au fil de leurs apparitions pourraient ĂȘtre un modĂšle de l'histoire Ă©volutive des angiospermes[18].

Les traits floraux de la plupart des plantes ont un potentiel d'adaptation à de nouvelles conditions en changeant de pollinisateur[19]. Ces changements dans le systÚme pollinisateur d'une plante peuvent arriver trÚs rapidement à la suite d'une mutation. Ainsi, on a démontré que la substitution d'un allÚle entraßnant le changement de couleur d'une fleur résulte en un changement de pollinisateur, qui exerce une nouvelle force évolutive sur la plante[20]. Ainsi, dans le contexte actuel de changement climatique, une diminution d'un pollinisateur causée par des activités humaines par exemple, peut entraßner un changement vers un pollinisateur moins vulnérable, avec des conséquences évolutives sur la plantes[21].

Les limites de la théorie

Il faut cependant faire attention lors de l'utilisation du syndrome pollinisateur pour prĂ©dire l'organisation de la diversitĂ© morphologique et de la couleur des fleurs, car dans deux cas sur trois, le pollinisateur le plus commun d'une fleur ne peut pas ĂȘtre prĂ©dit grĂące Ă  cette thĂ©orie[22].

Ainsi, dans le cas du lotus Nelumbo nucifera (qui est une espÚce protogyne dont on pourrait bien prédire le pollinisateur grùce au syndrome pollinisateur), le syndrome pollinisateur prédit que des coléoptÚres seraient les pollinisateurs majeurs de cette fleur. Une étude a montré que dans deux populations naturelles, c'était des mouches (diptÚres) et des abeilles (hyménoptÚres) qui visitaient le plus fréquemment cette fleur. Pourtant, dans une population sauvage ainsi qu'en laboratoire, le coléoptÚre était bien le pollinisateur le plus efficace[23].

MalgrĂ© le dĂ©bat mettant en jeu la fiabilitĂ© de cette thĂ©orie, de nombreux auteurs l'utilisent pour proposer des mĂ©canismes Ă©volutifs concernant des plantes dont on ne connait parfois mĂȘme pas les pollinisateurs[24].

Évolution de la couleur

La sĂ©lection du trait 'couleur de la fleur' peut se faire soit directement car ce trait amĂ©liore la valeur sĂ©lective (aussi appelĂ©e fitness) de la plante. C’est le cas notamment des fleurs blanches qui attirent plus les abeilles que les fleurs rouges. Soit indirectement via la sĂ©lection d’un autre trait bĂ©nĂ©fique pour la fitness de la plante. Dans ce cas, le trait 'couleur de la fleur' peut ne pas prĂ©senter d’avantage en termes de fitness. Cette sĂ©lection indirecte est due Ă  un effet plĂ©iotrope[25],

Effet pléiotrope

Un effet plĂ©iotrope se produit lorsqu’une seule mutation sur un gĂšne a des consĂ©quences sur plusieurs traits phĂ©notypiques.

Par exemple, une Ă©tude sur le radis sauvage menĂ©e par Irwin et al. a montrĂ© un lien entre le gĂšne codant la production d'anthocyanines (pigment responsable de la couleur rose dans les pĂ©tales) et celui codant la production d’indole glucosinolate (une molĂ©cule, produite en rĂ©ponse Ă  l’herbivorie, qui dissuade les consommateurs de la plante de la manger Ă  nouveau). Les principaux pollinisateurs du radis sont de la famille des hymĂ©noptĂšres. Cela explique la conservation du phĂ©notype couleur de la fleur rose dans la population. En effet les individus de phĂ©notype blanc gagnent en fitness grĂące Ă  une meilleure pollinisation (prĂ©fĂ©rence du blanc par les pollinisateurs comme dĂ©crit dans le syndrome pollinisateur), mais les individus de phĂ©notype rose gagnent aussi en fitness car ils sont moins mangĂ©s[26].

Un autre exemple d'effet plĂ©iotrope est celui de certaines espĂšces de bourdons insulaires (Bombus occidentalis par exemple) qui ont dĂ©veloppĂ© des photorĂ©cepteurs dĂ©tectant dans une certaine mesure le rouge[27]. L’hypothĂšse principale est qu’en milieu insulaire la dĂ©rive gĂ©nĂ©tique est plus forte. Ainsi la sĂ©lection du caractĂšre « prĂ©fĂ©rence des bourdons pour la couleur rouge » est favorisĂ©e et parallĂšlement le trait 'couleur rouge' chez les fleurs est favorisĂ© lui aussi. Cette sĂ©lection se serait fait non pas parce que le trait couleur rouge apporte un avantage Ă©volutif mais plutĂŽt parce que ce trait n’est pas contre sĂ©lectionnĂ© (il n’apporte pas de dĂ©savantage Ă©volutif)[28].

La pigmentation : la voie de synthĂšse des flavonoĂŻdes

Il a Ă©tĂ© montrĂ© que les mutations cis-rĂ©gulateurs interviennent plus frĂ©quemment dans l’apparition de traits morphologiques diffĂ©rents entre espĂšces. Certaines mutations vont apparaĂźtre plus frĂ©quemment au sein du gĂ©nome (on parle de biais de mutation) et ainsi avoir une probabilitĂ© d’ĂȘtre sĂ©lectionnĂ©es plus Ă©levĂ©e (biais de fixation) [29].

Lorsque l’on s’intĂ©resse Ă  la couleur des fleurs, on observe que les mutations Ă  l’origine des diffĂ©rents phĂ©notypes morphologiques sont, en forte proportion, des mutations cis-rĂ©gulateur.

Parmi les angiospermes, les pigments les plus communs Ă  l’origine de la couleur bleue, rouge, violette sont les anthocyanines. La voie de synthĂšse des flavonoĂŻdes responsable de la production de ces pigments est bien conservĂ©e au sein du groupe[30] - [31]. On peut ainsi observer que la variation de la couleur chez les fleurs est due soit Ă  une diminution de la quantitĂ© de pigment allouĂ©e dans les pĂ©tales : les fleurs dĂ©pourvues de pigment sont jaunes ou blanches. Soit au changement du type d’anthocyanines, par exemple pour passer du rouge au bleu. Le changement du type d’anthocyanines se fait via la voie de synthĂšse des flavonoĂŻdes, la production du pigment, arrĂȘtĂ©e Ă  diffĂ©rentes Ă©tapes, pouvant donner diffĂ©rentes couleurs[29].

De nombreuses Angiospermes changent de couleur une fois pollinisĂ©es afin d’avertir les futurs pollinisateurs. Ainsi un plus grand nombre de fleurs peut ĂȘtre visitĂ© ce qui prĂ©sente un avantage en termes de fitness pour la fleur[28].

L'Homme: une importante force Ă©volutive

La domestication

Brocolis

La domestication intervient comme un processus rapide de sĂ©lection. C'est un processus Ă©volutif complexe dans lequel l’utilisation d’espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales conduit Ă  des changements morphologiques et physiologiques, entraĂźnant une diffĂ©renciation entre le taxon domestiquĂ© et l’ancĂȘtre sauvage[32].

La prolifĂ©ration des espĂšces cultivĂ©es par l'homme atteste de l'augmentation de la valeur sĂ©lective ou "fitness" de ces organismes domestiquĂ©s. La domestication est donc un mĂ©canisme efficace de mutualisme plante-animal[33]. Plus de 160 familles de plantes ont Ă©tĂ© domestiquĂ©es, principalement chez les monocotylĂ©dones et dicotylĂ©dones [34]. L’Homme a ainsi jouĂ© un rĂŽle important dans l'Ă©quilibrage des ressources allouĂ©es Ă  diffĂ©rents traits (trade-off).

Par exemple le brocoli (Brassica oleracea var. italica) provient d’une domestication du chou commun (Brassica oleracea)[35]. Sa part des ressources allouĂ©e Ă  la reproduction est supĂ©rieure Ă  celle du chou. Pour contre-balancer l'Ă©quilibre, celle allouĂ©e Ă  sa survie est diminuĂ©e[36].

Rose bleue créée articiellement

Le brocoli a été sélectionné à des fins agricoles alors que certaines fleurs ont été domestiquées à des fins esthétiques.

La couleur des fleurs peut ĂȘtre gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©e. Par exemple, les roses ne produisent pas le delphinidine, qui est le pigment vĂ©gĂ©tal Ă  l’origine des fleurs bleues. En 2004, deux sociĂ©tĂ©s australienne et japonaise ont rĂ©ussi Ă  cloner le gĂšne codant la synthĂšse de ce pigment et Ă  l'insĂ©rer dans un rosier pour obtenir une rose bleue.

Changements environnementaux

Les changements de l’environnement causĂ©s par l’Homme, caractĂ©risĂ©s par exemple par la perturbation du climat, le retrait et/ou l'ajout de prĂ©dateurs ou d’agents pathogĂšnes, peuvent aussi avoir un impact sur l'Ă©volution et la biodiversitĂ© des fleurs. Par ces changements, l’Homme contribue Ă  la variation de la biodiversitĂ© avec une forme de sĂ©lection non naturelle[37].

Fragmentation des habitats

La fragmentation Ă©co-paysagĂšre due principalement Ă  l'expansion des zones urbaines est un exemple de modification de l'environnement. On observe un effet global nĂ©gatif de la fragmentation sur la reproduction sexuĂ©e des plantes Ă  fleurs et sur les pollinisateurs impliquĂ©s. La dĂ©pendance Ă  la pollinisation mutualiste des plantes allogames rend leur succĂšs reproducteur plus vulnĂ©rable que celui des plantes autogames : la fragmentation de l’habitat peut modifier la richesse, la composition, l’abondance et/ou le comportement des pollinisateurs, ainsi que la disponibilitĂ© d’autres plantes de la mĂȘme espĂšce pour la reproduction sexuĂ©e. Tous ces changements peuvent limiter la quantitĂ© de pollen compatible dĂ©posĂ©e sur les stigmates et modifier le processus de pollinisation[38].

NĂ©anmoins, le degrĂ© de spĂ©cialisation de la pollinisation n’est pas pertinent pour identifier un effet de la fragmentation de l’habitat sur la reproduction des fleurs. En effet, les plantes gĂ©nĂ©ralistes ne sont pas favorisĂ©es par rapport aux espĂšces spĂ©cialistes[38].

Autofécondation chez les plantes

La plupart des fleurs sont mutualistes avec les insectes pollinisateurs. Mais il existe d’autres stratĂ©gies comme l’autofĂ©condation (ou l'autopollinisation). Ce mĂ©canisme reproductif est observĂ© lors de la fĂ©condation d'un ovule par du pollen issu de la mĂȘme plante. On remarque souvent une grande proximitĂ© ou un contact direct entre les stigmates (organes femelles) et les Ă©tamines (organes mĂąles). Une Ă©volution d’adaptation de la morphologie est aussi observĂ©e : ces fleurs s'ouvrent peu, voire pas du tout[39].

L'autofĂ©condation est un mĂ©canisme naturel chez les plantes de type autogame comme le blĂ©, l’orge ou le pois. Dans ces fleurs, on retrouve les organes mĂąles et femelles (elles sont hermaphrodites) et la maturitĂ© des gamĂštes est simultanĂ©e. Ces espĂšces sont homozygotes pour l'ensemble de leur gĂ©nome : ce sont des lignĂ©es pures[39].

Conserver les caractĂšres spĂ©cifiques d'une fleur d'une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre prĂ©sente des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques Ă  la suite de la crĂ©ation de nouvelles variĂ©tĂ©s. L'Homme a donc appliquĂ© l’autofĂ©condation prĂ©existante dans la nature pour crĂ©er des lignĂ©es pures de fleurs de type allogame, qui ne pratiquent pas l'autofĂ©condation naturellement.

Cette pratique est facilement rĂ©alisable sur les plants de maĂŻs car les inflorescences males et femelles sont sĂ©parĂ©es. Les inflorescences femelles sont recouvertes d'un sachet pour Ă©viter tout contact avec un pollen Ă©tranger. Le pollen des inflorescences mĂąles du mĂȘme pied est ensuite recueilli pour ĂȘtre apportĂ© aux inflorescences femelles. On conserve ainsi les caractĂšres du maĂŻs sĂ©lectionnĂ© d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre[39].

Il y a un avantage certain pour l’agriculteur, mais ce procĂ©dĂ© limite le brassage gĂ©nĂ©tique. Une fois les phĂ©notypes d'intĂ©rĂȘt rĂ©unis dans une lignĂ©e pure, l’évolution de la variĂ©tĂ© est stoppĂ©e.

Notes et références

  1. AurĂ©lie Vialette-Guiraud et Michiel Vandenbussche, « Evolution et dĂ©veloppement de la fleur », Biologie Aujourd’hui, vol. 206,‎ (lire en ligne).
  2. (en) Michael D. Purugganan et Dorian Q. Fuller, « The nature of selection during plant domestication », Nature, vol. 457,‎ (lire en ligne).
  3. (en) David Winship Taylor et Leo J. Hickey, « Phylogenetic evidence for the herbaceous origin of angiosperms », Plant Systematics and Evolution, vol. 180,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Richard M. Bateman, Jason Hilton et Paula J. Rudall, « Morphological and molecular phylogenetic context of the angiosperms: contrasting the ‘top-down’ and ‘bottom-up’ approaches used to infer the likely characteristics of the first flowers », Journal of Experimental Botany,‎ (lire en ligne).
  5. (en) Becky Oskin et Senior Writer, « Controversy Blooms Over Earliest Flower Fossil », Live Science,‎ (lire en ligne).
  6. (en) Peter A. Hochuli et Susanne Feist-Burkhardt, « Angiosperm-like pollen and Afropollis from the Middle Triassic (Anisian) of the Germanic Basin (Northern Switzerland) », Frontiers in Plant Science,‎ (lire en ligne).
  7. Peter Andreas Hochuli et Susanne Feist-Burkhardt, « Angiosperm-like pollen and Afropollis from the Middle Triassic (Anisian) of the Germanic Basin (Northern Switzerland) », Plant Evolution and Development, vol. 4,‎ , p. 344 (PMID 24106492, PMCID 3788615, DOI 10.3389/fpls.2013.00344, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. ThĂšses de L. Penet 2004 et de Julie Sannier 2006, Penet et al. 2005, Ressayre et al. 2005, Nadot et al. 2006, Sannier et al. 2006, Sannier et al. 2007
  9. (en) Raven Johnson Mason Losos Singer, Biology, 9th edition, , chap. 42 p.481
  10. Études du professeur Da Luo, Institute of Plant Physiology and Ecology, Shanghai, 2006
  11. posidonies
  12. (en) R.SEYMOUR et al., « The rĂŽle of thermogenesis in the pollination biology of the amazon waterlily Victoria amazonica », Annals of Botany, no vol 98,‎ , p.1129-1135
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