AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Ranunculales

Étymologie

Le nom de l'ordre vient du genre Ranunculus (« petite grenouille »), diminutif du latin rana (cf rainette), car plusieurs espÚces sont aquatiques et plusieurs autres affectionnent les endroits humides que fréquentent ces amphibiens[1].

Description

Évolution florale reprĂ©sentĂ©e par les diagrammes floraux.

Les Ranunculales sont un groupe frÚre des Eudicotylédones ou Dicotylédones vraies. Ils constituent les Eudicotylédones archaïques, appelées paléo-eudicotylédones qui comprennent les Proteales, et d'autres familles dont la position est encore indéterminée. Elles possÚdent donc des caractÚres archaïques mais aussi des caractÚres dérivés correspondant à des innovations évolutives.

Comme de nombreuses EudicotylĂ©dones, ce sont essentiellement des plantes herbacĂ©es (certaines sont des arbrisseaux ou de petites lianes ligneuses mais aucune n'est arborescente) des rĂ©gions tempĂ©rĂ©es qui constituent une Ă©volution Ă  partir peut-ĂȘtre d'un ancĂȘtre ligneux, ce type de morphologie Ă©tant propice au brassage gĂ©nĂ©tique[2]. La plupart ont des feuilles alternes exstipulĂ©es, avec des formes prĂ©sentant une grande diversitĂ©, tĂ©moin de l'histoire Ă©volutive de cet ordre[3]. Les tiges possĂšdent des faisceaux vasculaires Ă  structure amphivasale (phloĂšme entourĂ© de xylĂšme) et des rayons mĂ©dullaires exclusivement largement multisĂ©riĂ©s[2]. La dĂ©fense de ces plantes contre les herbivores est assurĂ©e par des alcaloĂŻdes de type isoquinolĂ©ine (morphine, papavĂ©rine) et d'autres substances (hĂ©tĂ©rosides, saponoside, etc.)[4].

Les fleurs spiralo-cycliques, trĂšs diversement construites, n'ont pas atteint la spĂ©cialisation suivant un type architectural plus ou moins dĂ©fini, type qui caractĂ©rise les autres ordres angiospermiens. Elles sont solitaires ou se regroupent en inflorescences cymeuses[3]. L'actinomorphie gĂ©nĂ©rale de la fleur des Ranunculales met en Ă©vidence la trĂšs forte zygomorphie constatĂ©e dans quelques genres. Le pĂ©rianthe homochlamyde, caractĂšre archaĂŻque, a tendance Ă  se diffĂ©rencier en calice et corolle. On observe de mĂȘme le passage de la trimĂ©rie Ă  la pentamĂ©rie, avec parfois des dispositions trimĂšres par un phĂ©nomĂšne de convergence Ă©volutive qui rappelle que les lieux d'apparition des primordia foliaires (les piĂšces du pĂ©rianthe Ă©tant des feuilles modifiĂ©es) sont dĂ©finis en fonction de contraintes spatiales qui rĂšgnent Ă  la surface du petit mĂ©ristĂšme et qui dĂ©terminent en partie[5] la phyllotaxie propre Ă  chaque espĂšce[6]. Les autres caractĂšres archaĂŻques sont l'androcĂ©e polystĂ©mone (nombreuses Ă©tamines en spirale, basifixes et Ă  dĂ©hiscence longitudinale, le gynĂ©cĂ©e dialycarpellĂ© et la fleur produisant de nombreux (poly-) fruits (-carpes) sĂ©parĂ©s (mĂ©ricarpes). Ces fruits produisent des graines albuminĂ©es ou exalbuminĂ©es contenant un petit embryon[3].

Les fleurs ont souvent des couleurs vives mais aucune plante n'est aromatique, ce qui peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une stratĂ©gie optimale d'allocation des ressources, ces plantes privilĂ©giant la biosynthĂšse des pigments[7].

Histoire Ă©volutive

Les Ranunculales ont Ă©mergĂ© au CrĂ©tacĂ© il y a environ 115 Ma, approximativement Ă  la mĂȘme Ă©poque que les Rosidae (123–115 Ma) et les Asteridae (119–110 Ma), clades les plus importants du noyau des DicotylĂ©dones vraies[8].

Classification

En classification phylogĂ©nĂ©tique APG III (2009)[9], cet ordre comprend aujourd'hui plus de 4 500 espĂšces rĂ©parties en 7 familles :

En classification phylogénétique APG (1998)[11] et classification phylogénétique APG II (2003)[12], cet ordre comprenait :

NB : « [+ ...] » = famille optionnelle

En classification classique de Cronquist (1981)[13] il comprenait huit familles :

Notes et références

  1. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolites, Quae, , p. 84.
  2. (en) Edith L. Taylor, Thomas N. Taylor, Michael Krings, Paleobotany. The Biology and Evolution of Fossil Plants, Academic Press, , p. 940.
  3. (en) Armen Takhtajan, Flowering Plants, Springer Science & Business Media, , p. 85.
  4. Frédéric Dupont et Jean-Louis Guignard, Botanique. Les familles des plantes, Elsevier Masson, , p. 136.
  5. Il existe aussi des contraintes biochimiques, notamment la compétition dans l'approvisionnement en auxine.
  6. (en) Miho S. Kitazawa, Koichi Fujimoto, « Spiral phyllotaxis underlies constrained variation in Anemone (Ranunculaceae) tepal arrangement », Journal of Plant Research, vol. 131, no 3,‎ , p. 459-468 (DOI 10.1007/s10265-018-1025-x).
  7. (en) Zvi MMB, Negre-Zakharov F, Masci T, Ovadis M, Shklarman E, Ben-Meir H, Tzfira T, Dudareva N, Vainstein A., « Interlinking showy traits: co-engineering of scent and colour biosynthesis in flowers », Plant Biotech. J., 2008, 6(4):, p.403-415.
  8. (en) Magallon S, Gomez‐Acevedo S, Sanchez‐Reyes LL, Tania Hernandez‐Hernandez T. 2015. A metacalibrated time‐tree documents the early rise of flowering plant phylogenetic diversity. New Phytologist 207: 437–453
  9. (en) Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III », Botanical Journal of the Linnean Society, Wiley-Blackwell, Linnean Society of London et OUP, vol. 161, no 2,‎ , p. 105–121 (ISSN 0024-4074 et 1095-8339, DOI 10.1111/J.1095-8339.2009.00996.X)
  10. Wei Wang, An-Ming Lu, Yi Ren, Mary E. Endress et Zhi-Duan Chen, « Phylogeny and classification of Ranunculales: Evidence from four molecular loci and morphological data », Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics, vol. 11, no 2,‎ , p. 81–110 (DOI 10.1016/j.ppees.2009.01.001)
  11. (en) Angiosperm Phylogeny Group, « An ordinal classification for the families of flowering plants », Annals of the Missouri Botanical Garden, Jardin botanique du Missouri, vol. 85, no 4,‎ , p. 531–553 (ISSN 0026-6493, 2162-4372, 0893-3243 et 2326-487X, DOI 10.2307/2992015, JSTOR 2992015, lire en ligne)
  12. (en) Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG II », Botanical Journal of the Linnean Society, Wiley-Blackwell, Linnean Society of London et OUP, vol. 141, no 4,‎ , p. 399–436 (ISSN 0024-4074 et 1095-8339, DOI 10.1046/J.1095-8339.2003.T01-1-00158.X)
  13. (en) Arthur Cronquist, An Integrated System of Classification of Flowering Plants, New York, Columbia University Press, (ISBN 0-231-03880-1, OCLC 1136076363, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Catherine Damerval, Annette Becker, « Genetics of flower development in Ranunculales – a new, basal eudicot model order for studying flower evolution », New Phytologist, vol. 116, no 2,‎ , p. 361-366 (DOI 10.1111/nph.14401)
  • (en) Da-Cheng Hao, Ranunculales medicinal plants. Biodiversity, chemodiversity and pharmacotherapy, Academic Press, , 404 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.