Énergie au Chili
Le secteur de l'énergie au Chili est marqué par la pauvreté du pays en ressources fossiles : il ne produit que 22 % de ses besoins de gaz naturel et 8 % de ceux de charbon et importe 97 % de ses besoins en pétrole.
Énergie au Chili | |
Parc éolien de Canela | |
Bilan énergétique (2019) | |
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Offre d'énergie primaire (TPES) | 40,3 M tep (1 688,2 PJ) |
par agent énergétique | pétrole : 41,7 % charbon : 20,4 % bois : 16,9 % gaz naturel : 13,7 % électricité : 7,4 % |
Énergies renouvelables | 24,3 % |
Consommation totale (TFC) | 27,4 M tep (1 145,7 PJ) |
par habitant | 1,5 tep/hab. (60,9 GJ/hab.) |
par secteur | ménages : 16,8 % industrie : 38,7 % transports : 34,6 % services : 7 % agriculture : 1,8 % pêche : 0,9 % |
Électricité (2019) | |
Production | 81,2 TWh |
par filière | thermique : 55 % hydro : 25,7 % autres : 8 % éoliennes : 5,9 % biomasse/déchets : 5,4 % |
Combustibles (2019 - Mtep) | |
Production | pétrole : 0,53 gaz naturel : 1,23 charbon : 0,64 bois : 6,80 |
Commerce extérieur (2019 - Mtep) | |
Importations | pétrole : 18,07 gaz naturel : 4,29 charbon : 7,60 |
Exportations | pétrole : 0,77 charbon : 0,03 |
Sources | |
Agence internationale de l'énergie[1] - [2] NB : dans le bilan énergétique, l'agent "bois" comprend l'ensemble biomasse-déchets. |
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La consommation d'énergie primaire du Chili se situe 11 % au-dessus de la moyenne mondiale et 72 % au-dessus de celle de l'Amérique latine. Elle est dominée par les énergies fossiles : 75,7 % en 2019, dont 41,7 % de pétrole, 20,4 % de charbon et 13,7 % de gaz naturel ; les énergies renouvelables apportent les 24,3 % restants, dont 16,9 % de biomasse, 4,5 % d'hydraulique et 2,9 % d'éolien et solaire.
L'électricité représentait 22,3 % de la consommation finale d'énergie du Chili en 2018 ; la production d'électricité était assurée en 2019 à 55 % par les combustible fossiles : charbon 32,6 %, gaz naturel 18,6 % et pétrole 3,7 % ; les énergies renouvelables totalisent 45 %, dont 25,7 % d'hydraulique, 7,8 % de solaire, 5,9 % d'éolien, 5,4 % de biomasse et 0,2 % de géothermie. Le gouvernement a fixé l'objectif de parvenir à 70 % de renouvelables en 2050 et les installations solaires et éoliennes se développent rapidement. La part du solaire photovoltaïque dans la production totale d'électricité fin 2019 place le pays au 4e rang mondial, et plusieurs centrales solaires thermodynamiques sont en construction dans le nord du pays.
Les émissions de CO2 liées à l'énergie par habitant au Chili étaient en 2018 supérieures de 3 % à la moyenne mondiale et de 120 % à celle de l'Amérique latine. Elles provenaient pour 55 % du pétrole et pour 34 % du charbon.
Production d'énergie fossile
La production d'hydrocarbures au Chili est minime. La Terre de Feu a été explorée vers 1950 et a révélé quelques gisements. Concernant le charbon, les ressources sont un peu plus importantes. La production annuelle est de l'ordre de 8 millions de tonnes, dont deux tiers proviennent de la nouvelle mine (ouverte en 2013) de Mina Inverno sur l'Île Riesco, la mine de charbon la plus méridionale du Monde[3].
En 2019, le Chili a produit 1,23 Mtep de gaz naturel (22 % des besoins du pays en gaz), 0,53 Mtep de pétrole (3 % de la demande de produits pétroliers) et 0,64 Mtep de charbon (8 % des besoins de charbon)[1].
Importation, transformation, consommation d'énergie fossile
Pétrole
La consommation de pétrole du Chili s'établit à 383 000 barils/jour (18,3 Mtep) en 2017, en progression de 2,5 % par an sur la dernière décennie[4]. Le pays possède trois raffineries, toutes propriétés de l'Empresa Nacional del Petróleo. Celle de Concón possède une capacité de 100 000 b/j, celle de Concepción 110 000 b/j, enfin une toute petite raffinerie (15 000 b/j) se trouve à Punta Arenas dans l'extrême sud. Les deux premières sont équipées de technologies de conversion profonde. La quasi-totalité du brut utilisé est importé, essentiellement de pays de la région : Équateur, Argentine, Brésil, Colombie[3].
Ces raffineries suffisent quasiment à la couvrir la consommation nationale d'essence, de fioul lourd, de GPL et de kérosène, en revanche elles fournissent moins de la moitié du gazole nécessaire, le pays importe donc massivement ce carburant des États-Unis, de Corée du Sud et du Japon[3]. La distribution de carburant est dominée par Empresas Copec.
Gaz naturel
Le réseau de gaz naturel du pays n'est pas unifié, ce qui divise le Chili en trois marchés gaziers indépendants. La partie nord est alimentée en gaz par le terminal d'importation de gaz naturel liquéfié de Mejillones, ouvert en 2010[5]. La partie centrale du pays, qui comprend la capitale Santiago, possède un autre terminal d'importation, à Quintero, ouvert en 2009[6]. Enfin, un troisième réseau existe à la pointe sud du pays, alimenté, lui, par la modeste production nationale.
Les trois réseaux sont chacun relié à l'Argentine, et le gaz était jadis largement importé de ce pays. Mais la fourniture de gaz argentin s'est effondrée à partir de 2006, l'Argentine ayant du mal à couvrir sa demande intérieure[3]. Cet événement a lourdement pénalisé le Chili, qui n'avait à l'époque aucun autre approvisionnement en gaz.
En 2002, il fut proposé par le gouvernement de Suárez de construire un gazoduc entre la Bolivie et le Chili, et un terminal d'exportation GNL à Mejillones au Chili, permettant à la Bolivie (pays enclavé) d'exporter son gaz sur les marchés mondiaux. Ce projet rencontre une énorme opposition en Bolivie et est finalement abandonné.
Consommation d'énergie primaire
Avec une consommation d'énergie primaire de 2,08 tep/habitant en 2018, le Chili se situe 11 % au-dessus de la moyenne mondiale : 1,88 tep/hab, et 72 % au-dessus de celle de l'Amérique latine : 1,21 tep/hab[2].
Source | 1990 | % | 2000 | % | 2010 | % | 2015 | 2019 | % 2019 | var. 2019/1990 |
Charbon | 2,50 | 17,8 | 3,07 | 12,2 | 4,46 | 14,5 | 6,56 | 8,21 | 20,4 % | +229 % |
Pétrole | 6,47 | 46,2 | 10,48 | 41,6 | 15,01 | 48,7 | 15,29 | 16,81 | 41,7 % | +160 % |
Gaz naturel | 1,14 | 8,2 | 5,21 | 20,7 | 4,47 | 14,5 | 3,98 | 5,52 | 13,7 % | +383 % |
Total fossiles | 10,11 | 72,2 | 18,75 | 74,5 | 23,94 | 77,6 | 25,83 | 30,53 | 75,7 % | +202 % |
Hydraulique | 0,77 | 5,5 | 1,59 | 6,3 | 1,87 | 6,1 | 2,05 | 1,79 | 4,5 % | +134 % |
Biomasse-déchets | 3,13 | 22,4 | 4,72 | 18,8 | 4,93 | 16,0 | 7,30 | 6,80 | 16,9 % | +117 % |
Éolien, solaire, géoth. | 0,03 | 0,1 | 0,32 | 1,19 | 2,9 % | ns | ||||
Total EnR | 3,90 | 27,8 | 6,31 | 25,1 | 6,83 | 22,1 | 9,67 | 9,79 | 24,3 % | +151 % |
Solde exp.électricité | 0,10 | 0,4 | 0,08 | 0,3 | 0 | ns | ||||
Total | 14,01 | 100 | 25,17 | 100 | 30,85 | 100 | 35,51 | 40,32 | 100 % | +188 % |
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]. |
Secteur électrique
L'électricité représentait 22,3 % de la consommation finale d'énergie du Chili en 2018[1].
L'objectif du gouvernement est de s'affranchir des énergies fossiles en portant à 70 % la part des renouvelables dans la production d'électricité d'ici 2050[7].
Production d'électricité
Source | 1990 | % | 2000 | % | 2010 | % | 2015 | 2019 | % 2019 | var. 2019/1990 |
Charbon | 6,53 | 35,5 | 8,47 | 21,1 | 16,87 | 27,9 | 28,00 | 26,49 | 32,6 % | +306 % |
Pétrole | 1,77 | 9,6 | 1,70 | 4,3 | 8,47 | 14,0 | 3,16 | 3,03 | 3,7 % | +72 % |
Gaz naturel | 0,19 | 1,0 | 10,45 | 26,1 | 10,69 | 17,7 | 11,36 | 15,13 | 18,6 % | +7947 % |
Total fossiles | 8,48 | 46,2 | 20,62 | 51,5 | 36,03 | 59,6 | 42,51 | 44,65 | 55,0 % | +427 % |
Hydraulique | 8,93 | 48,6 | 18,52 | 46,2 | 21,72 | 35,9 | 23,88 | 20,87 | 25,7 % | +134 % |
Biomasse | 0,96 | 5,2 | 0,94 | 2,3 | 2,25 | 3,7 | 5,61 | 4,35 | 5,4 % | +352 % |
Géothermie | 0,20 | 0,2 % | ns | |||||||
Éolien | 0,33 | 0,5 | 2,12 | 4,81 | 5,9 % | ns | ||||
Solaire | 1,26 | 6,30 | 7,8 % | ns | ||||||
Autres sources | 0,11 | 0,2 | 0 | 0 | 0 % | ns | ||||
Total EnR | 9,89 | 53,8 | 19,46 | 48,5 | 24,41 | 40,4 | 32,87 | 36,54 | 45,0 % | +269 % |
Total | 18,37 | 100 | 40,08 | 100 | 60,43 | 100 | 73,39 | 81,19 | 100 % | +342 % |
Source des données : Agence internationale de l'énergie[8] |
Le Chili, qui se préparait à accueillir fin 2019 la 25e conférence de l'ONU sur les changements climatiques (COP25), a annoncé en ne plus vouloir construire aucune centrale au charbon, puis en vouloir fermer dans les cinq ans huit de ses 28 centrales à charbon ; ces huit centrales représentent 20 % de la capacité énergétique du pays, et leur fermeture abaissera les émissions de CO2 du secteur électrique de 3 à 4 Mt/an (millions de t/an) ; les centrales au charbon totalisent 5 500 mégawatts et produisent 40 % de l'électricité du pays ; le plan énergétique chilien vise 100 % d'électricité d'origine renouvelable d'ici 2040. Le président Sebastian Pinera a cependant précisé que le pays conserverait ces centrales en « réserve stratégique »[9].
Centrales hydroélectriques
Les centrales hydroélectriques du Chili totalisent une puissance de 7 271 MW ; elles ont produit 21,67 TWh en 2017[10].
Le développeur chilien Energía Valhalla a annoncé en 2015 un projet de construire un aménagement hybride solaire/hydraulique dans le désert d'Atacama, dans la zone côtière de Caleta San Marcos, à 100 km au sud d'Iquique, combinant la centrale solaire Cielos de Tarapacá (600 MW) et la centrale de pompage-turbinage Espejo de Tarapacá (300 MW) qui utilisera les excédents de production solaire pour pomper de l'eau de mer depuis l'Océan pacifique jusqu'à un réservoir situé à 600 mètres d'altitude ; la construction devait commencer fin 2016[11] - [12].
La politique énergétique du pays impose aux fournisseurs d'électricité exploitant plus de 200 MW de capacité de produire au moins 20 % de leur électricité à partir d'énergies renouvelables d'ici 2025[12].
- Déversoir de la centrale de Ralco, 2004.
- Photo satellite du réservoir de la centrale de Pangue, 2006.
Le Río Biobío a été équipé de plusieurs centrales :
- centrale de Ralco (764 MW), mise en service en 2004[13] ;
- centrale de Pangue (456 MW), mise en service en 1996[13] ;
- centrale d'Angostura (320 MW), mise en service en 2012 à Quilaco sur le Río Biobío, à 63 km au sud-est de Los Ángeles[14].
Le barrage de Rapel (320 MW), mis en service en 1968 dans la région O'Higgins au confluent des rivières Cachapoal et Tinguiririca, a créé le plus vaste lac artificiel du Chili, avec une capacité de 700 millions de m³[14].
La centrale d'El Toro (448 MW) a été mise en service par Endesa en 1973 sur le Río de la Laja dans la province de Ñuble[13] ; plus en aval ont été construites la centrale d'Antuco (300 MW), mise en service en 1981, et la centrale Abanico (136 MW), mise en service en 1948, qui à elles trois produisent en moyenne 3 800 GWh par an[15].
La centrale de Colbún (474 MW) a été mise en service en 1985 dans la région du Maule par la société Colbún, qui est aussi propriétaire des centrales d'Angostura (320 MW), Canutillar (172 MW), Machicura (95 MW), Rucúe (178 MW) et une dizaine d'autres de moindre importance[16].
La centrale de Pehuenche (570 MW) a été mise en service en 1991 dans la région du Maule et appartient à ENEL[17].
Éoliennes
Les éoliennes ont produit 7 222 GWh en 2021, soit 8,4 % de la production d'électricité du Chili[18].
Le Chili se situe fin 2022 au 5e rang en Amérique pour sa puissance installée éolienne avec 4 268 MW, soit 2,1 % du total américain. Les nouvelles installations en 2022 ont atteint 824 MW (+23,9 %) ; en 2021 : 615 MW[19].
Les parcs éoliens du Chili totalisent fin 2019 une puissance installée de 2 145 MW, en progression de 269 MW en 2017, 204 MW en 2018 et 526 MW en 2019 ; fin 2019, les projets en construction totalisent 1 GW et les projets approuvés plus de 6 GW ; un appel d'offres multi-énergies a alloué 2,2 TWh/an en 2017 à un prix moyen compétitif de 32,5 $/MWh ; un nouvel appel d'offres multi-énergies de 5,6 TWh/an est prévu en [20].
Année | Production (GWh) | Accroissement | Part prod.élec. |
2009 | 79 | 0,1 % | |
2010 | 332 | +320 % | 0,5 % |
2011 | 338 | +2 % | 0,5 % |
2012 | 409 | +21 % | 0,6 % |
2013 | 554 | +35 % | 0,8 % |
2014 | 1443 | +160 % | 2,0 % |
2015 | 2115 | +47 % | 2,8 % |
2016 | 2449 | +16 % | 3,1 % |
2017 | 3521 | +44 % | 4,4 % |
2018 | 3588 | +2 % | 4,4 % |
2019 | 4897 | +36 % | 5,8 % |
2020 | 5602 | +14 % | 6,7 % |
2021 | 7222 | +29 % | 8,4 % |
Les premiers parcs éoliens chiliens ont été ceux de Canela I (18 MW) et Canela II (69 MW), tous deux mis en service en 2007.
Le parc éolien d'El Arrayán (115 MW), le plus puissant du Chili, a été mis en service en 2014 à 400 km au nord de Santiago dans la zone côtière d'Ovalle, région de Coquimbo, pour alimenter en électricité la mine de cuivre de Los Pelambres[21].
EDF EN lance en les travaux du parc Cabo Leones (115 MW), dans la région d'Atacama[7].
Géothermie
Les Andes étant une zone volcanique, le Chili bénéficie d'un potentiel géothermique important, que le ministre de l'énergie chilien estimait en 2011 à plus de 6 000 MW[22].
Un permis a été sollicité en 2012 pour un projet de centrale de 70 MW dans la concession de San Gregorio, dans le sud du pays[23].
Réseaux de transport et distribution d'électricité
Le développement des énergies renouvelables est entravé par des goulets d'étranglement dans les réseaux, en particulier au nord. En juin 2019, la mise en service de la ligne de 753 km Cardones-Polpaico a contribué à alléger ces contraintes[20].
Pour l'électricité, le pays possède des réseaux non connectés, au nombre de quatre[24] - [25]. Le secteur électrique chilien a été privatisé et ouvert à la concurrence en 1982.
Une ligne d'interconnexion de 600 km est en cours de construction par Engie pour relier les réseaux nord et centre ; elle sera mise en service fin 2017[7].
Le SIC (centre du pays)
Le Sistema Interconectado Central est de loin le plus important, s'étendant de la région des Lacs à la Région d'Atacama, comprenant la région de la capitale et englobant 93 % de la population du pays. Ce réseau comprend fin 2016[26] :
- 3 393 MW de barrages avec lac de retenue
- 2 967 MW de centrale au gaz
- 2 785 MW d'hydraulique au fil de l'eau
- 2 654 MW de centrales au gazole
- 2 365 MW de centrales au charbon
- 927 MW d'éoliennes
- 775 MW en panneaux photovoltaïques
- 459 MW de thermique biomasse
- 365 MW de mini-hydraulique
Le SING (grand nord)
Le Sistema Interconectado del Norte Grande, dans le nord du pays, comporte une population bien plus faible, mais alimente les immenses mines de cuivre, grosses consommatrices d'électricité. On trouve sur ce réseau[26] :
- 1 947 MW de centrales au charbon
- 1 457 MW de centrales au gaz naturel
- 317 MW de générateurs diesel
- 182 MW de photovoltaïque
- 89 MW éoliens
- 16 MW mini-hydraulique
La pointe sud
Enfin, dans l'extrême sud, existent deux réseaux locaux, le Sistema Eléctrico de Magallanes et le Sistema Eléctrico de Aysén. Le premier comporte exclusivement des centrales thermiques (environ 100 MW), alimentées par les gisements locaux. Le deuxième a une capacité de 50 MW, partagée entre des groupes diesel, des centrales hydroélectrique au fil de l'eau et trois éoliennes.
Consommation d'électricité
Avec une consommation d'électricité de 4 198 kWh/habitant en 2018, le Chili se situe 29 % au-dessus de la moyenne mondiale : 3 260 kWh/hab, et 103 % au-dessus de celle de l'Amérique latine : 2 065 kWh/hab[2].
La consommation d'électricité du Chili s'élevait en 2018 à 73 034 GWh, dont 60,4 % dans l'industrie, 18,4 % dans le secteur résidentiel, 16,2 % dans le secteur tertiaire, 3,3 % dans l'agriculture, 1,6 % dans les transports et 0,2 % dans la pêche[8].
Politique énergétique
Le président Sebastian Pinera annonce le que le Chili ne construira plus aucune centrale thermique à charbon, alors que 40 % de la fourniture d'électricité est en 2018 issue de 28 centrales thermiques à charbon d'une capacité totale de 5 500 MW. Sebastian Pinera a fixé un objectif de production de 70 % d'énergies renouvelable à l'horizon 2030, contre 20 % actuellement, et même 100 % en 2040[27].
Une décennie de sécheresse a transformé des terres arables en désert dans la partie centrale du Chili et dégradé la fiabilité des centrales hydroélectriques. Le Chili est le premier pays latino-américain à décider une sortie complète du charbon. Un plan a été publié en 2019 pour fermer d'ici 2024 huit centrales à charbon, soit 1 000 MW et les autres centrales à charbon d'ici 2040. L'initiative RELAC (Renewable Energy for Latin America and the Caribbean - Énergie renouvelable pour l'Amérique latine et les Caraïbes) a fixé un objectif collectif de 70 % d'énergies renouvelables en 2030. Le Chili devrait dépasser dès 2020 son objectif 2025 de 20 % d'énergie propre. Une taxe carbone est entrée en vigueur en 2017 ; elle s'applique aux émissions de CO2, SO2, NOx et de particules fines[20].
Impact environnemental
Les émissions de CO2 liées à l'énergie au Chili étaient en 2018 de 4,57 tonnes de CO2 par habitant, supérieures de 3 % à la moyenne mondiale : 4,42 t et de 120 % à celle de l'Amérique latine : 2,08 t[2].
Les émissions dues au charbon ont atteint 29,4 Mt en 2017, soit 34 % des 86,1 Mt émis par le pays ; elles ont progressé de 200,5 % de 1990 à 2017. Les émissions dues au pétrole s'élevaient à 47,5 Mt, soit 55 % du total ; leur progression atteint 154 % en 27 ans[28].
Notes et références
- (en) Agence internationale de l'énergie, « Data and statistics : Chile Balances 2019 », sur www.iea.org, .
- (en) Agence internationale de l'énergie (AIE - en anglais : International Energy Agency - IEA), Key World Energy Statistics 2020 (voir pages 60-69), 27 août 2020, [PDF].
- « AIE : document sur la sécurité énergétique du Chili », sur Agence International de l'énergie, (consulté le )
- (en) [PDF] BP Statistical Review of World Energy - 67th edition June 2018 (voir pages 15-17), BP, 13 juin 2018.
- « Mejillones Liquefied Natural Gas (LNG) Terminal », sur Hydrocarbons Technology (consulté le )
- « Chile’s Quintero LNG terminal boosts capacity », sur LNG World News (consulté le )
- Au Chili, l’offensive des groupes français sur le renouvelable, Les Échos, 6 février 2017.
- (en)Data and statistics : Chile Electricity 2019, Agence internationale de l'énergie, 12 septembre 2020.
- Le Chili annonce la fermeture de huit centrales à charbon d'ici cinq ans, Connaissance des énergies d'après AFP, 04 juin 2019.
- (en) [PDF] 2018 Hydropower Status Report (Rapport 2016 sur l'état de l'hydroélectricité) (voir page 99), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), 25 mai 2018.
- (en) Espejo de Tarapaca Project, Chile, Power Technology.
- (en) [PDF] 2016 Hydropower Status Report (Rapport 2016 sur l'état de l'hydroélectricité) (voir pages 40,41 et 79), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juillet 2016.
- (en)Hydroelectric Plants in Chile - south, Industcards
- (en)Hydroelectric Plants in Chile - north, Industcards
- (es) Endesa - Central hidroeléctrica Antuco, Memoriachilena.
- (es) Colbún, site de la société Colbun.
- (es) Central Pehuenche, ENEL.
- (en) Energy Statistics Data Browser - Chile : Electricity 2021, Agence internationale de l’énergie, 2 décembre 2022.
- (en) Global Wind Report 2023, Global Wind Energy Council (GWEC), (lire en ligne [PDF]), p. 102
- (en) « Global Wind Report 2019 » [PDF], Global Wind Energy Council (GWEC), , p. 44, 48-49
- (en) El Arrayán Wind Farm, Chile, Power Technology.
- (en) Chile Investigates Geothermal Power, Oilprice.com, 28 octobre 2011.
- (en) Chilean Geothermal Co. Submits Plans for a 70MW Power Plant, Global Geothermal News, 1er mars 2012.
- Proyectos de Generación eléctrica en Chile Central Energía
- « ENERGY CENTRALS & PROJECTS SURVEY » (consulté le )
- « Capacidad instalada – Energía Abierta » (consulté le )
- Le Chili veut tourner le dos au charbon, Les Échos, 12 avril 2019.
- (en) CO2 Emissions from Fuel Combustion 2019 Highlights (pages 78 et 81), Agence internationale de l'énergie, 15 novembre 2019 [PDF].