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Énergie en Corée du Sud

Le secteur de l'énergie en Corée du Sud joue un rôle majeur dans l'économie de la Corée du Sud et tient une place de premier plan dans les marchés mondiaux.

Énergie en Corée du Sud
Image illustrative de l’article Énergie en Corée du Sud
Centrale nucléaire de Kori (photo 2013)
Bilan énergétique (2019)
Offre d'énergie primaire (TPES) 11 731 PJ
(280,2 M tep)
par agent énergétique pétrole : 37,3 %
charbon : 28,6 %
gaz naturel : 17,4 %
électricité : 14,3 %
bois : 2,4 %
Énergies renouvelables 3,1 %
Consommation totale (TFC) 5 412 PJ
(129,3 M tep)
par habitant 104,7 GJ/hab.
(2,5 tep/hab.)
par secteur ménages : 15,9 %
industrie : 36,5 %
transports : 28,4 %
services : 16,2 %
agriculture : 1,2 %
pêche : 0,9 %
Électricité (2019)
Production 581,33 TWh
par filière thermique : 68,9 %
nucléaire : 25,1 %
autres : 2,6 %
biomasse/déchets : 1,8 %
hydro : 1,2 %
éoliennes : 0,5 %
Combustibles (2019 - PJ)
Production pétrole : 34
gaz naturel : 9
charbon : 21
bois : 280
Commerce extérieur (2019 - PJ)
Importations pétrole : 7865
gaz naturel : 2018
charbon : 3352
Exportations pétrole : 2903
Sources
Agence internationale de l’énergie[1] - [k 1]
NB : dans le bilan énergétique, l'agent "bois" comprend l'ensemble biomasse-déchets

La Corée du Sud, quasiment dépourvue de ressources fossiles, est un grand importateur d'énergie : elle importe la quasi-totalité de ses besoins en pétrole (5e importateur au monde), en gaz naturel (8e rang mondial) et en charbon (4e rang mondial).

La consommation d'énergie primaire de la Corée du Sud atteignait 11 731 PJ/habitant en 2019, soit 2,9 fois la moyenne mondiale, 51 % de plus qu'en France mais 20 % de moins qu'aux États-Unis. Elle se répartissait en 2019 en 83,3 % de combustibles fossiles (pétrole : 37,3 %, charbon : 28,6 %, gaz naturel : 17,4 %), 13,6 % d'énergie nucléaire et 3,2 % d'énergies renouvelables (surtout biomasse-déchets : 2,4 %).

L'électricité représentait 24,8 % de la consommation finale d'énergie en 2019. En 2021, sa production provenait principalement de centrales thermiques à combustibles fossiles : 66,6 % (charbon : 34,3 %, gaz naturel : 31,0 %, pétrole : 1,2 %) et de l'énergie nucléaire : 26,1 % ; les énergies renouvelables ne couvraient que 6,9 % des besoins (hydro : 1,1 %, biomasse-déchets : 1,3 %, solaire : 3,9 %, éolien : 0,5 %, marémotrice : 0,1 %). La Corée du Sud construit ses propres centrales nucléaires et commence à en exporter ; sa production d'électricité nucléaire se classe au 5e rang mondial avec 5,6 % du total mondial, derrière les États-Unis, la Chine, la France et la Russie. Elle se classe aussi au 8e rang des producteurs d'électricité solaire photovoltaïque en 2019 avec 1,9 % du total mondial.

Les émissions de CO2 liées à l'énergie de la Corée du Sud étaient en 2019 de 11,33 t CO2 par habitant (dont 40 % dans l'industrie et 19 % dans le secteur tertiaire), niveau 2,6 fois supérieur à la moyenne mondiale et à celle de la France, mais inférieur de 22 % à celle des États-Unis.

Vue d'ensemble

Principaux indicateurs de l'énergie en Corée du Sud[1]
Population[k 1] Consommation énergie primaire Production d'énergie Importation nette Consommation d'électricité Émissions CO2 liées à l'énergie[k 1]
Millions PJ PJ PJ TWh Mt CO2
199042,93 8909472 937102232
200047,07 8781 4426 939278432
201049,610 4681 8829 255481551
201149,910 9071 9689 520506574
201250,211 0311 9369 572517575
201350,411 0461 8259 802524575
201450,711 2392 0579 749533563
201551,011 4172 1529 924535582
201651,211 8242 15310 321544589
201751,411 8172 05510 440548600
201851,611 8091 89410 572572606
201951,711 7312 02510 333562,5585,7
Variation 1990-2019+21 %+202 %+114 %+252 %+453 %+152 %

Comparaisons internationales

L'Agence internationale de l'énergie classe la Corée du Sud parmi les dix premiers pays du monde pour plusieurs indicateurs :

Place de la Corée du Sud dans les classements mondiaux
Source d'énergie indicateur rang année quantité unité % monde commentaires
Pétrole brut[k 2] Importation nette 5e 2019 145 Mt 7,0 % 1er : Chine (505 Mt)
Gaz naturel[k 3] Importation nette 6e 2020p 54 Mds m³ 5,5 % 1er : Chine (125 Gm3)
Charbon[k 4] Importation nette 4e 2020p 123 Mt 9,7 % 1er : Chine (306 Mt)
Nucléaire[k 5] Production 5e 2019 146 TWh 5,2 % 1er : États-Unis (843 TWh)
Puissance installée 6e 2020 23 GW 5,9 % 1er : États-Unis (97 GW)
% nucléaire/élec* 4e 2019 25,1 % 1er : France (69,9 %)
Produits pétroliers[k 6] Production 5e 2019 158 Mt 3,8 % 1er : États-Unis (833 Mt)
Exportation nette 4e 2019 28 Mt 4,4 % 1er : États-Unis (139 Mt)
Prod. élec. fossiles**[k 7] Charbon 5e 2019 246 TWh 2,5 % 1er : Chine (4 876 TWh)
Gaz naturel 9e 2019 146 TWh 2,3 % 1er : États-Unis (1 640 TWh)
Électricité[k 8] Production 9e 2019 578 TWh 2,1 % 1er : Chine (7 472 TWh)
Solaire photovoltaïque[k 9] Production 8e 2019 13 TWh 1,9 % 1er : Chine (224 TWh)
Puissance installée 9e 2019 11,2 GW 1,9 % 1er : Chine (205,2 TWh)
% solaire/élec* 8e 2019 2,2 % 1er : Italie (8,1 %)
2020p : données provisoires pour 2020
* % nucléaire (ou solaire)/total production d'électricité
** production d'électricité à partir de combustibles fossiles

Production d'énergie primaire

Production d'énergie primaire en Corée du Sud par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon31733,515210,6402,133211,0 %-93 %
Pétrole0281,9291,628341,7 %ns
Gaz naturel00201,1790,4 %ns
Total fossiles31733,518012,5904,867643,1 %-80 %
Nucléaire57760,91 18982,41 62186,11 7971 59278,6 %+176 %
Hydraulique232,4141,0130,78100,5 %-56 %
Biomasse-déchets303,1573,91457,724528013,8 %+845 %
Solaire, éolien0,40,0420,190,532783,8 %+19300 %
Chaleur0040,2320,1 %ns
Total EnR535,6735,01719,128737018,2 %+598 %
Total9471001 4421001 8821002 1522 025100 %+114 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Combustibles fossiles

Les réserves prouvées de charbon de la Corée du Sud étaient estimées par l'Agence fédérale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) à 326 Mt (millions de tonnes) fin 2020, soit 0,04 % des réserves mondiales. Elles représentent environ 300 ans de production au rythme de 2020 (1,0 Mt)[r 1] et sont restées inchangées depuis 2010[2].

La production de charbon du pays était seulement de 0,02 EJ (exajoules) en 2021 ; elle a reculé de 11,6 % en 2021 et de moitié en dix ans[p 1].

Le seul gisement de pétrole et de gaz du pays est Donghae-1, situé dans le Détroit de Corée, découvert en 1998 et entré en production en 2004. Il ne répond qu'à une faible part des besoins du pays[3]. L'exploration dans les eaux territoriales du pays continue dans l'espoir de découvrir de nouveaux gisements.

Les réserves prouvées de gaz naturel étaient estimées par BGR à Gm3 en 2020 et la production à 0,2 Gm3[r 2]. Les réserves et la production de pétrole sont négligeables[r 3].

Face à ces ressources nationales quasi inexistantes, le pays est un grand importateur de pétrole comme de gaz.

Importations

Importations de pétrole

La Corée du Sud était en 2019 le 5e importateur mondial de pétrole brut avec 145 Mt, soit 7,0 % des importations mondiales[k 2].

Importations de gaz naturel

Selon BP, les importations de gaz naturel de la Corée du Sud sous forme de GNL ont atteint 64,1 Gm3 en 2021, au 3e rang mondial avec 12,4 % des importations mondiales de GNL, derrière la Chine (21,2 %) et le Japon (19,6 %)[p 2], provenant surtout du Qatar : 16,1 Gm3 (25 %), de l'Australie : 12,9 Gm3 (20 %), des États-Unis : 12,1 Gm3 (19 %), d'Oman : 6,3 Gm3 (10 %), de Malaisie : 5,3 Gm3 (8 %), de Russie : 3,9 Gm3 (6 %)[p 3]. Après prise en compte des importations par gazoduc, la Corée du Sud se classait en 2020 au 8e rang mondial avec 4,1 % du total mondial, loin derrière l'Allemagne (12,2 %), la Chine (10,6 %) et le Japon (8,0 %)[r 4].

Selon l'Agence internationale de l'énergie, la Corée du Sud était en 2019 le 6e importateur mondial de gaz naturel avec 54 Mds m3, soit 5,5 % des importations mondiales[k 3].

Importations de charbon

La Corée du Sud était en 2019 le 4e importateur mondial de charbon avec 123 Mt, soit 9,7 % des importations mondiales[k 4].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire

La consommation d'énergie primaire de la Corée du Sud atteignait 11 731 PJ en 2019, soit 226,9 GJ/habitant, niveau 2,9 fois supérieur à la moyenne mondiale : 79,1 GJ/hab et supérieur de 51 % à celui de la France : 150,5 GJ/hab, mais inférieur de 20 % à celui des États-Unis : 282 GJ/hab[k 1].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire en Corée du Sud par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon1 06327,31 75622,33 07529,43 3843 35128,6 %+215 %
Pétrole2 08253,54 14752,63 98238,04 2994 37237,3 %+110 %
Gaz naturel1142,97129,01 61815,51 6472 04617,4 %+1693 %
Total fossiles3 25983,86 61584,08 67582,99 3319 77083,3 %+200 %
Nucléaire57714,81 18915,11 62115,51 7971 59213,6 %+176 %
Hydraulique230,6140,2130,18100,1 %-56 %
Biomasse-déchets310,8580,71461,42462802,4 %+814 %
Solaire, éolien0,40,0120,0290,132780,7 %+19300 %
Chaleur0040,04320,02 %ns
Total EnR541,4740,91721,62883703,2 %+586 %
Total3 8901007 87810010 46810011 41711 731100 %+202 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Consommation de pétrole

En 2021, la Corée du Sud a consommé 5,39 EJ (exajoules) de pétrole, soit 2,81 Mb/j (millions de barils par jour), en progression de 6,8 % en 2021 et de 16,4 % depuis 2011. Elle représente 2,9 % de la consommation mondiale, au 7e rang mondial derrière les États-Unis (19,2 %), la Chine (16,6 %), l'Inde (5,1 %), le Japon (3,6 %), la Russie et l'Arabie saoudite[p 4].

Consommation de gaz naturel

En 2021, la Corée du Sud a consommé 62,5 Gm3 de gaz naturel, soit 2,25 EJ (exajoules), en progression de 9 % en 2021 et de 29 % depuis 2011. Elle se classe au 13e rang mondial avec 1,5 % de la consommation mondiale[p 5].

Consommation de charbon

La consommation de charbon de la Corée du Sud s'est établie en 2021 à 3,04 EJ (exajoules), en hausse de 0,7 % en 2021, mais en baisse de 13 % depuis 2011, au 7e rang mondial avec 1,9 % du total mondial, derrière la Chine (53,8 %), l'Inde (12,5 %), les États-Unis (6,6 %), le Japon (3,0 %), l'Afrique du sud et la Russie[p 6]. La production de charbon du pays couvre seulement 0,7 % de sa consommation[p 1].

Consommation finale d'énergie

Après transformations (raffinage, production d'électricité, etc) et distribution, la consommation finale atteignait 7 617 PJ en 2019, répartie en[1] :

  • 53,6 % de produits pétroliers ;
  • 12,0 % de gaz naturel ;
  • 4,4 % de charbon ;
  • 24,8 % d'électricité ;
  • 3,0 % de chaleur (chauffage urbain) ;
  • 2,1 % de biomasse.

L'industrie consommait 25,9 % du total, les transports 20,1 %, le secteur résidentiel 11,3 %, le tertiaire 11,5 %, l'agriculture 0,9 %, la pêche 0,6 % et les usages non énergétiques (chimie) 29 %.

Électricité

La Korea Electric Power Corporation (KEPCO) est une société contrôlée par le gouvernement sud-coréen. Elle est l'unique entreprise de production, de transport et de distribution d'électricité en Corée du Sud. L'entreprise a été créée en 1961, avec à l'époque une production de 1 770 GWh (millions de kWh). La production passe à 54 885 GWh en 1985 et à 73 992 GWh en 1987.

Production d'électricité

En 2021, selon l'Agence internationale de l'énergie, la Corée du Sud a produit 606,2 TWh d'électricité, au 8e rang mondial, avec 2,1 % de la production mondiale, derrière la Chine (30,1 %), les États-Unis (15,5 %), l'Inde (6,0 %), la Russie (4,1 %), le Japon (3,6 %), le Brésil et le Canada. Cette production se répartissait en 66,6 % de combustibles fossiles (charbon : 34,3 %, gaz naturel : 31,0 %, pétrole : 1,2 %), 26,1 % de nucléaire, 6,9 % d'énergies renouvelables (hydroélectricité : 1,1 %, biomasse : 1,3 %, solaire : 3,9 %, éolien : 0,5 %) et 0,4 % d'autres sources[4].

Production d'électricité en Corée du Sud par source (TWh)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2020 2021 % 2021 var.
2021/1990
Charbon17,6616,8111,3938,4219,2843,9236,59206,46208,1134,3 %+1078 %
Pétrole18,8617,934,5811,918,933,812,527,297,521,2 %-60 %
Gaz naturel9,609,129,4610,2103,1820,7122,86163,07188,1931,0 %+1860 %
Total fossiles46,1243,8175,4460,5341,3968,3371,96376,82403,8266,6 %+776 %
Nucléaire52,8950,2108,9637,6148,6029,7164,76160,18158,0126,1 %+199 %
Hydraulique6,366,05,611,96,471,35,807,156,741,1 %+6 %
Biomasse00,060,020,790,162,498,137,731,3 %ns
Déchets renouv.00,120,020,200,160,160,03 %ns
Éolien00,020,0060,820,161,343,153,170,5 %ns
Solaire0,0010,0050,0020,770,153,9717,9723,593,9 %ns
Marée0,500,460,450,1 %ns
Total EnR6,366,05,722,09,171,814,2837,0241,846,9 %+558 %
Déchets non renouv.00,040,040,190,060,470,940,950,3 %ns
Autres000,350,071,223,621,570,2 %ns
Total105,37100290,13100499,51100552,70578,59606,20100 %+475 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[4]

Politique énergétique

Le nucléaire restait en 2015 une priorité stratégique pour la Corée du Sud, dont l'augmentation planifiée de la puissance installée nucléaire était de 70 % jusqu'à 37 GWe en 2029, pour se maintenir ensuite à ce niveau jusqu'en 2035[5].

En , le nouveau président Moon Jae-in annonce une nouvelle politique énergétique axée sur la sortie progressive du nucléaire et la montée en puissance des énergies renouvelables : « Jusqu'alors, la politique énergétique du pays était centrée sur l'efficacité et les bas coûts. Mais cela doit changer maintenant que notre priorité est axée sur la sécurité et l'environnement ». Moon Jae-in a précisé que la totalité des réacteurs seront progressivement éteints, au fur et à mesure qu'ils atteindront leur fin de cycle et qu'il refusera la construction de nouvelles tranches ; le nucléaire ne représentera plus que 20 % du mix énergétique à l'horizon 2030 contre près de 30 % en 2016 ; la part des renouvelables passerait de 4,7 % à 20 %, celle du charbon reculerait de 40 % à 21,8 % au profit du gaz qui atteindrait 37 % en 2030. Les électriciens du pays l'ont mis en garde contre une probable hausse des tarifs de l'électricité et contre l'impact potentiel de cette reconversion sur la réputation des grands groupes énergétiques coréens[6].

Le 24 mai 2022, le nouveau président, Yoon Seok-youl, élu en partie contre la sortie du nucléaire, promet que « la Corée du Sud assumera sa responsabilité et son rôle dans les efforts internationaux visant à atteindre la neutralité carbone. Pour cela, nous devons raisonnablement mélanger nucléaire, énergies renouvelables et gaz naturel »[7]. Au cours de la campagne présidentielle, il s’est engagé à reprendre la construction des deux tranches sud-coréennes APR-1400 Shin-Hanul 3 et 4, suspendue depuis 2017, et à créer 100 000 emplois en remportant des commandes concernant plus de dix centrales nucléaires en Europe de l’Est et au Proche Orient[8].

Énergie nucléaire

En 2021, les réacteurs nucléaires en fonctionnement en Corée du Sud ont produit 158,0 TWh contre 160,2 TWh en 2020. La part du nucléaire dans la production d'électricité du Japon atteint 26,3 % contre 27,8 % en 2020[p 7]. La production a reculé de 1,4 % par rapport à 2020 et de 6,5 % par rapport au pic de 2015 ; avec 5,6 % de la production nucléaire mondiale, la Corée du Sud se classe au 5e rang mondial derrière les États-Unis (29,3 %), la Chine (14,6 %), la France (13,5 %) et la Russie (7,9 %)[p 8].

Au , la Corée du Sud exploite 25 réacteurs nucléaires opérationnels, totalisant 24 431 MW de puissance installée, répartis sur 7 sites nucléaires de production d'électricité, et compte 3 réacteurs nucléaires en construction totalisant 4 020 MW[9], ce qui la place au 6e rang en nombre de réacteurs en service, au 6e rang en capacité de production opérationnelle[10], au 5e rang en nombre de réacteurs en construction, derrière la Chine (17 réacteurs en construction), l'Inde (8 réacteurs), la Russie et le Turquie (4 réacteurs), et au 4e rang en capacité de production en construction derrière la Chine, l'Inde et la Turquie[11].

L'entreprise Kepco a signé le avec les Émirats arabes unis un contrat de 20 milliards de dollars pour construire quatre réacteurs APR1400 sur le site de Barakah, situé sur le golfe Persique à l'ouest de l'émirat d'Abu Dhabi. L'état d'avancement des travaux à la fin est de 81 % pour la tranche 1 et de 60 % pour la tranche 2 ; la construction de la tranche 4 a débuté en ; le chantier tient ses délais ; la mise en service de la tranche 1 est prévue en 2017 et l'achèvement des quatre réacteurs en 2020. Avec une puissance installée totale de 5 600 mégawatts, Barakah devrait alors fournir un quart de la consommation d'électricité des Émirats arabes unis. Le groupe Kepco construit déjà quatre APR1400 en Corée du Sud, mais Barakah est son premier chantier à l'exportation[12].

En , Kepco avait reçu instruction de geler, le temps de la campagne présidentielle, les travaux de conception sur les deux réacteurs nucléaires APR 1400 prévus sur le site coréen de Shin Hanul sur la côte est, où deux tranches sont déjà en construction. Les annonces du nouveau président coréen Moon Jae-in sur la sortie progressive du nucléaire ouvrent une période d’incertitudes, notamment sur la présence coréenne sur les marchés internationaux[13].

En , le président a été contraint d'autoriser la relance des chantiers de construction des deux nouveaux réacteurs Shin Kori-5 et Shin Kori-6, qui pourraient, dès lors, entrer en service respectivement en 2021 et 2022. La commission publique civile représentative composée de 471 membres, citoyens et experts, qu'il avait nommée pour prendre cette décision, a en effet voté à 60 % pour la reprise des travaux. Il a cependant réaffirmé son intention de ne plus autoriser aucun projet de construction de centrale nucléaire[14]. Le programme adopté en 2017 prévoit qu'il ne restera plus que 17 réacteurs en activité en 2034 et leur arrêt total est prévu en 2060[15].

Le 24 mai 2022, le nouveau président, Yoon Seok-youl, élu en partie contre la sortie du nucléaire, promet « un mélange raisonnable de nucléaire, énergies renouvelables et gaz naturel »[7].

Énergie hydroélectrique

Barrage de Chungju en 2012.
Barrage de Daecheong (90 MW), 2007.

La production hydroélectrique du pays a atteint 7,1 TWh en 2020. La puissance installée des centrales hydroélectriques totalisait 6 506 MW fin 2020, dont 4 700 MW de centrales de pompage-turbinage[16].

Les centrales hydroélectriques les plus puissantes en Corée du Sud sont des centrales de pompage-turbinage :

  • Yangyang, sur la rivière Namdae-Chun dans la province de Gangwon : 1 000 MW (4 turbines Francis réversibles de 250 MW) ;
  • Yecheon : 800 MW ;
  • Sancheong : 700 MW ;
  • Cheongsong : 600 MW ;
  • Muju : 600 MW ;
  • Samnangjin : 600 MW ;
  • Cheongpyong : 400 MW.

Parmi les centrales classiques, la principale est celle de Chungju, sur le fleuve Han dans la province de Chungcheong du Nord : 400 MW.

Énergie éolienne

Éoliennes près du col de Daegwallyeong, 2007.

La production d'électricité d'origine éolienne s'est élevée à 3 167 GWh en 2021, soit 0,52 % de la production totale d'électricité du pays[4].

Production d'électricité éolienne en Corée du Sud[4]
Année Production (GWh) Accroissement Part prod.élec.
20051300,03 %
20108170,16 %
20151 3420,24 %
20161 683+25,4 %0,30 %
20172 169+28,9 %0,38 %
20182 465+13,6 %0,42 %
20192 681+8,8 %0,46 %
20203 151+17,5 %0,54 %
20213 167+0,5 %0,52 %

La puissance installée éolienne de la Corée du Sud s'élève fin 2022 à 1 800 MW, dont 1 658 MW à terre et 142 MW en mer, au 6e rang en Asie, derrière la Chine (365 440 MW), l'Inde (41 930 MW), le Japon (4 804 MW), le Vietnam (3 976 MW) et le Pakistan (1 817 MW). Elle représente seulement 0,2 % du total mondial, alors que la population sud-coréenne représente 0,6 % du total mondial. Cette puissance s'est accrue de 96 MW en 2022 et de 64 MW en 2021, uniquement à terre. Le 10ème plan de base publié en décembre 2022 prévoit 14,3 GW en 2030. Le gouvernement a fait voter une loi pour accélérer les procédures et prévoit 34 GW installés en 2036[17].

La Corée du Sud se situe fin 2020 au 4e rang en Asie pour sa puissance installée éolienne avec 1 651 MW, soit 0,2 % du total mondial, loin derrière la Chine (288 320 MW), l'Inde (38 625 MW) et le Japon (4 373 MW), et juste devant la Thaïlande (1 538 MW). Cette puissance s'est accrue de 160 MW (+11 %) au cours de l'année 2020, dont 60 MW en mer ; la puissance installée en éolien offshore atteint 136 MW fin 2020[18].

Fin 2019, la Corée du Sud était au 5e rang en Asie pour sa puissance installée éolienne avec 1 493 MW, juste derrière la Thaïlande (1 538 MW). Cette puissance s'est accrue de 191 MW (+15 %) au cours de l'année 2019 (en 2018 : +162 MW, soit +14 %, dont 35 MW d'éoliennes en mer)[19].

La Corée s'est fixé un objectif de 16,5 GW de capacité éolienne en 2030, contre 1,67 GW en 2020[20].

En 2020, Total et Green Investment Group (GIG), filiale du groupe Macquarie, concluent un partenariat à 50/50 en vue de développer en Corée du Sud un portefeuille de 5 projets éoliens offshore flottants d'une capacité totale de plus de GW. Les sites envisagés sont situés au large des côtes orientales et méridionales du pays (provinces d’Ulsan et de Jeolla du Sud). Les partenaires ont pour objectif de lancer la construction du premier projet d’environ 500 MW d’ici fin 2023. La Corée du Sud veut accélérer le développement des énergies renouvelables en portant leur part à au moins 20 % du mix électrique d'ici à 2030[21].

En février 2021, le président coréen Moon Jae-in signe à Sinan, sur la côte sud-ouest du pays, un contrat de 36 milliards pour la construction au large de la ville du plus grand parc éolien offshore du monde, d'une puissance de 8,2 GW, dont la construction est prévue de 2025 à 2030[20].

Énergie marémotrice

La centrale marémotrice de Sihwa, mise en service en , est l'installation marémotrice la plus puissante au monde, avec une capacité totale de 254 MW.

Consommation d'électricité

La consommation d'électricité du pays atteignait 10 878 kWh par habitant en 2019, soit 3,3 fois la moyenne mondiale (3 265 kWh/hab) et 54 % de plus qu'en France (7 043 kWh/hab), mais 15 % de moins qu'aux États-Unis (12 744 kWh/hab)[k 1].

Sa répartition par secteur était la suivante en 2021[4] :

  • industrie : 49,9 %
  • transport : 0,6 %
  • résidentiel : 14,4 %
  • tertiaire : 31,7 %
  • agriculture et pêche : 3,4 %.

Sa progression a été de +471 % depuis 1990.

Impact environnemental

Les émissions de CO2 liées à l'énergie de la Corée du Sud étaient en 2019 de 585,7 Mt CO2, soit 11,33 t CO2 par habitant, niveau 2,6 fois supérieur à la moyenne mondiale : 4,39 t/hab et à celle de la France : 4,36 t/hab, mais inférieur de 22 % à celle des États-Unis : 14,44 t/hab[k 1].

Voici l'évolution de ces émissions, comparées à celles de l'Union européenne :

Évolution des émissions de CO2 liées à l'énergie
1971 1990 2018 var.
2018/1971
var.
2018/1990
var.UE
2018/1990
Émissions[h 1] (Mt CO2)52,9231,8605,8+1045 %+161 %-21,7 %
Émissions/habitant[h 2] (t CO2)1,615,4111,74+629 %+117 %-27,1 %
Source : Agence internationale de l'énergie

L'AIE fournit également les émissions de 2019 : 586,2 MtCO2, en recul de 3,2 % par rapport à 2018[h 1] ; par habitant : 11,31 tCO2[h 2].

Répartition par combustible des émissions de CO2 liées à l'énergie
Combustible 1971
Mt CO2
1990
Mt CO2
2018
Mt CO2
% var.
2018/1990
var.UE
2018/1990
Charbon[h 3]22,290,8315,352 %+247 %-50,3 %
Pétrole[h 4]30,7133,0158,926 %+19,5 %-17,0 %
Gaz naturel[h 5]06,4114,019 %x17,8+37,0 %
Source : Agence internationale de l'énergie
Émissions de CO2 liées à l'énergie par secteur de consommation*
Émissions 2018 part du secteur Émissions/habitant Émiss./hab. UE-28
Secteur Millions tonnes CO2 % tonnes CO2/hab. tonnes CO2/hab.
Secteur énergie hors élec.49,18 %0,950,41
Industrie et construction243,240 %4,711,55
Transport103,417 %2,001,85
dont transport routier96,316 %1,871,71
Résidentiel80,613 %1,561,30
Tertiaire112,519 %2,180,86
Total605,8100 %11,746,14
Source : Agence internationale de l'énergie[h 6]
* après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation.

On constate que les émissions en Corée sont légèrement supérieures à celles de l'Europe dans le secteur transport et le secteur résidentiel et beaucoup plus élevées dans l'industrie (3,04 fois plus), le tertiaire (2,53 fois plus) et le secteur énergétique.

Notes et références

Notes

    Références

    1. p. 60-69
    2. p. 13
    3. p. 15
    4. p. 17
    5. p. 19
    6. p. 29
    7. p. 31
    8. p. 33
    9. p. 25
    1. tab.FC
    2. tab.CO2-POP
    3. tab.CO2 FC-Coal
    4. tab.CO2 FC-Oil
    5. tab.CO2 FC-Gas
    6. tab.SECTOREH
    • (de) Agence fédérale pour les sciences de la terre et les matières premières, BGR Energiestudie 2021 - Daten und Entwicklungen der deutschen und globalen Energieversorgung [« Données et évolutions de l'approvisionnement allemand et mondial »], , 175 p. (lire en ligne [PDF])
    1. p. 101
    2. p. 86
    3. p. 69
    4. p. 98
    1. p. 38
    2. p. 35
    3. p. 36
    4. p. 20-21
    5. p. 31-32
    6. p. 39
    7. p. 41
    • Autres références
    1. (en) Energy Statistics Data Browser - Korea : Balances 2019, Agence internationale de l'énergie, octobre 2021.
    2. (de) Kurzstudie Reserven, Ressourcen und Verfügbarkeit von Energierohstoffen 2011 (pages 40, 50, 59), Agence fédérale pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR), 8 décembre 2011.
    3. (en) Donghae-1 natural gas field, The Korea Times, 3 novembre 2015.
    4. (en)Energy Statistics Data Browser : Korea Electricity 2021, Agence internationale de l'énergie, 2 décembre 2022.
    5. (en)Nuclear Power in South Korea, World Nuclear Association, octobre 2015.
    6. La Corée du Sud amorce sa sortie du nucléaire, Les Échos, 19 juin 2017.
    7. Yoon appelle à une combinaison de nucléaire, d'énergies renouvelables et de gaz naturel, agence de presse Yonhap, 24 mai 2022.
    8. Corée du Sud: Le candidat à l’élection présidentielle, Yoon Suk-yeol, fait des promesses électorales à l’industrie nucléaire, Forum nucléaire suisse, 21 janvier 2022.
    9. (en) IAEA - PRIS - Country statistics - Korea, AIEA, 05/08/2022.
    10. (en) IAEA - PRIS - Operational Reactors, AIEA, 05/08/2022.
    11. (en)IAEA - PRIS - World Statistics - Under Construction Reactors, AIEA, 05/08/2022.
    12. Nucléaire : le chantier d'Abu Dhabi tient ses délais, Les Échos, 28 décembre 2015.
    13. Corée du sud : la sortie du nucléaire porte un nouveau coup au secteur, Les Échos, 19 juin 2017.
    14. Nucléaire : la Corée du Sud dans l'impasse, Les Échos, 22 octobre 2017.
    15. Electricité : ces 6 pays qui ont fait le choix d'abandonner le nucléaire, Les Échos, 23 décembre 2021.
    16. (en) [PDF] 2021 Hydropower Status Report, Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), .
    17. (en) Global Wind Report 2023, Global Wind Energy Council (GWEC), (lire en ligne [PDF]), p. 70, 82, 102
    18. (en) « Global Wind Report 2021 » [PDF], Global Wind Energy Council (GWEC), , p. 53
    19. (en) « Global Wind Report 2019 » [PDF], Global Wind Energy Council (GWEC), , p. 44
    20. La Corée s'offre le plus grand parc éolien offshore du monde, un cadeau à 36 milliards, Les Échos, 7 février 2021.
    21. Total se lance dans des projets éoliens flottants géants en Corée du Sud, Capital, 1er septembre 2020.

    Voir aussi

    Articles connexes

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