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Énergie en Équateur

Le secteur de l'énergie en Équateur a une grande importance dans l'économie du pays : il est membre de l'OPEP et le pétrole brut représente en valeur 50 % de ses exportations en 2014[2].

Énergie en Équateur
Image illustrative de l’article Énergie en Équateur
Station service de Petroecuador sur la Route panaméricaine
Bilan énergétique (2014)
Offre d'énergie primaire (TPES) 14,2 M tep
(593,7 PJ)
par agent énergétique pétrole : 82,7 %
électricité : 7,5 %
gaz naturel : 4,2 %
Énergies renouvelables 7 %
Consommation totale (TFC) 12 M tep
(501,9 PJ)
par habitant 0,8 tep/hab.
(31,6 GJ/hab.)
par secteur ménages : 14,1 %
industrie : 22,7 %
transports : 44,8 %
services : 6,6 %
agriculture : 1,1 %
Électricité (2014)
Production 24,31 TWh
par filière hydro : 47,1 %
thermique : 43 %
biomasse/déchets : 1,6 %
éoliennes : 0,3 %
autres : 0,1 %
Combustibles (2014 - Mtep)
Production pétrole : 28,06
gaz naturel : 0,60
Commerce extérieur (2014 - Mtep)
Importations électricité : 0,07
pétrole : 7,18
Exportations pétrole : 22,59
Sources

L'Équateur exporte environ les trois quarts de sa production de pétrole, mais ses raffineries ne couvrent que la moitié des besoins du pays en produits pétroliers, et l'autre moitié est importée.

La consommation d'énergie primaire de l'Équateur est faible : en 2014, elle était inférieure de 53 % à la moyenne mondiale et de 33 % à celle de l'Amérique latine. Ses émissions de CO2 étaient également faibles, inférieures de 45 % à la moyenne mondiale.

En 2018, 58 % de sa production d'électricité provient de ses centrales hydroélectriques, et les projets en cours devraient porter cette part à 92 % en 2025.


Secteur pétrolier amont

production et consommation de pétrole

L'histoire du pétrole en Équateur commence en 1924, quand une compagnie britannique, Anglo-Ecuadorian Oil Fields Ltd, rachetée plus tard par Burmah Oil, découvre du pétrole sur la côte[3]. La production n'est jamais très importante et ces petits gisements n'offrent plus aujourd'hui qu'une production résiduelle[4].

L'est du pays, sa partie amazonienne, où se situent les sources de l'Amazone, offre des richesses pétrolières bien plus importantes dans un bassin appelé Putumayo-Oriente-Maranon dans la nomenclature de l'USGS. On y trouve les mêmes roches sources qu'au Venezuela et en Colombie[5].

Cette région est difficile d'accès, à la fois à cause de la couverture forestière et parce qu'elle se situe au-delà de la cordillière des Andes. L'exploration y a véritablement démarré après la découverte du gisement d'Orito en Colombie en 1962, tout près de la frontière équatorienne. Plusieurs gisements importants furent alors découverts en Équateur. Pour exporter le pétrole, il fallait le transporter à travers les Andes. Un premier oléoduc fut achevé en 1972, permettant le décollage de la production du pays. Un deuxième, parallèle mais dédié à des pétroles plus lourds, a été ajouté en 2003[6].

Pour pallier le déclin des réserves existantes, l'Équateur a décidé d'exploiter les gisements du complexe Ishpingo-Tambococha-Tiputini (ITT), situé à la pointe est du pays dans le parc national Yasuni. Cette décision ayant été contestée à cause de son impact sur les populations indigènes et la biodiversité, l'Équateur a alors tenté de négocier avec la communauté internationale pour obtenir des compensations financières s'il n'exploitait pas ces réserves[7]. Cette Initiative Yasuní-ITT fut un échec diplomatique, et l'exploitation fut finalement autorisée et commença en [8].

Le pays a exporté 21,25 Mt de brut en 2014[9], soit à peu près 420 000 barils/jours. Ces exportations vont pour plus de 60 % vers les raffineries de la côte ouest des États-Unis, le reste est essentiellement destiné aux pays voisins, Pérou et Chili.

Le secteur du gaz naturel n'est pas très développé en Équateur. Le gaz associé des gisements de l'est du pays fut longtemps brûlé en torchère faute de débouchés. Au cours des années 2010, son utilisation pour la production électrique locale fut développé pour réduire ce gaspillage énergétique[10]. Par ailleurs, un petit gisement de gaz offshore est exploité dans le golfe de Guayaquil et alimente une centrale électrique[6].

Secteur pétrolier aval

Le pays possède trois raffineries, toutes entre les mains de Petroecuador :

  • la raffinerie de Shushufindi (20 000 b/j), proche des gisements en pleine Amazonie ;
  • la raffinerie de Esmeraldas (110 000 b/j) ;
  • la raffinerie de La Libertad (45 000 b/j).

Cette capacité de raffinage est insuffisante pour les besoins du pays, d'autant que la raffinerie d'Esmeraldas ne fonctionne pas à pleine capacité, et elles propduisent bien trop de fioul lourd proportionnellement[6]. Le pays importe donc des produits pétroliers finis, notamment de l'essence et du diesel, et exporte du fioul lourd[9].

Consommation d'énergie primaire

Avec une consommation d'énergie primaire de 0,89 tep/habitant en 2014, l'Équateur se situe 53 % au-dessous de la moyenne mondiale : 1,89 tep/hab, et 33 % au-dessous de celle de l'Amérique latine : 1,33 tep/hab[11].

Secteur de l'électricité

Le pays a produit 27,3 TWh d'électricité en 2016, dont 58 % d'hydroélectricité, le reste est fourni par des centrales thermiques : pétrole 30 %, gaz naturel 10 %, biomasse 1,8 % ; l'éolien a fourni 0,3 % et le solaire 0,14 %[12]. Le réseau fonctionne en 60 Hz.

Centrales hydroélectriques

Les centrales hydroélectriques de l'Équateur totalisent une puissance de 5 072 MW fin 2018 ; elles ont produit 20,76 TWh en 2018, année au cours de laquelle 556 MW ont été mis en service, dont les centrales de Delsitanisagua (180 MW) et de Minas San Francisco (275 MW). Le plan directeur pour l'électricité prévoit l'installation de 4 700 MW entre 2018 et 2025, pour l'essentiel en centrales hydroélectriques telles que Cardenillo (596 MW) et Santiago G8 (3 600 MW), qui feraient passer la part de hydroélectricité dans la production électrique de 58 % à 92 % en 2025[13].

La majeure partie de ces centrales sont situées dans la province montagneuse d'Azuay au sud du pays. Le gouvernement a annoncé en 2015 un programme de construction de 2,8 GW de nouvelles centrales visant à réduire les pénuries de courant et à réduire la production à base de pétrole. L'objectif fixé est de porter la part de l'hydroélectricité dans la production d'électricité à 85 % en 2017 contre 46 % en 2015. En 2015 a été mise en service la centrale de Manduriacu (60 MW). Des accords « pétrole contre investissements » signés avec la Chine ont permis de financer des projets hydroélectriques en cours d'achèvement, en particulier ceux de Coca Codo Sinclair (1 500 MW) construit par Sinohydro pour 2,2 milliards de dollars, de Sopladora (487 MW) construit par China Gezhouba Group et de Toachi Pilatón (253 MW) financé par un consortium russe[14].

Consommation d'électricité

Avec une consommation d'électricité de 1 381 kWh/habitant en 2014, l'Équateur se situe 54 % au-dessous de la moyenne mondiale : 3 030 kWh/hab, et 35 % au-dessous de celle de l'Amérique latine : 2 125 kWh/hab[11].

Impact environnemental

Les émissions de CO2 liées à l'énergie en Équateur étaient en 2014 de 2,44 tonnes de CO2 par habitant, inférieures de 45 % à la moyenne mondiale : 4,47 t et identiques à celle de l'Amérique latine : 2,44 t[11].

Notes et références

  1. (en) Agence internationale de l'énergie, « Ecuador : Balances for 2014 », sur www.iea.org, (consulté le ).
  2. MIT, « Atlas of economic complexity », sur MIT (consulté le )
  3. (rn) Michael H. Handelsman, Culture and Customs of Ecuador, Greenwood, coll. « Culture and Customs of Latin America and the Carribean », , 176 p. (ISBN 978-0-313-30244-2, lire en ligne)
  4. ASPO Newsletter 29
  5. (en) The Putumayo-Oriente-Maranon Province of Colombia,Ecuador, and Peru—Mesozoic-Cenozoic and Paleozoic Petroleum Systems, U.S. Geological Survey, coll. « U.S. Geological Survey Digital Data Series 63 », , 40 p. (ISBN 0-607-94823-X, lire en ligne)
  6. « Ecuador - International - Analysis - U.S. Energy Information Administration (EIA) » (consulté le )
  7. Pamela L. MARTIN, « Payer pour préserver : la politique internationale de la proposition équatorienne Yasuní-ITT », Revue internationale de politique de développement, vol. 5, no 2,
  8. « Ecuador begins pumping oil from famed ITT-block in Yasuní », sur Mongabay Environmental News (consulté le )
  9. IEA, « IEA - Report » (consulté le )
  10. Banque Mondiale, « In Ecuador, Innovation Leads to Significant CO2 Reduction », sur World Bank (consulté le )
  11. (en) [PDF] Agence internationale de l’énergie (AIE - en anglais : International Energy Agency - IEA) Key World Energy Statistics 2016, 16 octobre 2016.
  12. (en)Ecuador : Electricity and Heat for 2016, Agence internationale de l’énergie, 21 septembre 2018.
  13. (en) [PDF] 2019 Hydropower Status Report (pages 65 et 101), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), 13 mai 2019.
  14. (en) [PDF] 2016 Hydropower Status Report (Rapport 2016 sur l'état de l'hydroélectricité) (voir pages 40,41 et 79), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juillet 2016.
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