Écausseville
Écausseville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 106 habitants[Note 1].
Écausseville | |
La mairie. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
André Groult 2020-2026 |
Code postal | 50310 |
Code commune | 50169 |
Démographie | |
Gentilé | Écaussevillais |
Population municipale |
106 hab. (2020 ) |
Densité | 20 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 27′ 47″ nord, 1° 22′ 23″ ouest |
Altitude | Min. 3 m Max. 31 m |
Superficie | 5,27 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Valognes |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est à l'est de la presqu'île du Cotentin. Son bourg est à 4 km au sud de Montebourg et à 8,5 km au nord-ouest de Sainte-Mère-Église[1].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ste Marie du Mont », sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont, mise en service en 1997[10] et qui se trouve à 14 km à vol d'oiseau[11] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 913,5 mm pour la période 1981-2010[12].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 27 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,7 °C pour 1981-2010[15], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[16].
Urbanisme
Typologie
Écausseville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [17] - [18] - [19]. La commune est en outre hors attraction des villes[20] - [21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (99,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (45,4 %), prairies (41,9 %), terres arables (12,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,3 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Toponymie
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Escaullevilla en 1147, Escallevilla vers 1175, Escaldavilla vers 1180 (notes Delisle), Escallevilla 1203 (Stapelton, II, 511), Escallevilla en 1232 (cartulaire de Montebourg, f° 109), Escauville, Escaleuville en 1252 (cartulaire de Coutances), Escaullevilla en 1268 (cartulaire de Montebourg, ibid.), Escauleville vers 1280 (pouillé), Escaullevilla vers 1320; (cartulaire Luthum), Escaulleville en 1407, Escauseville en 1683 (état civil)[24].
L'hypothétique forme *Skalkia villa suggérée par Albert Dauzat[25] ne correspond pas aux formes véritablement attestées.
Il s’agit d’une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural ». Le premier élément Ecausse- figure un anthroponyme conformément au cas général[25] - [24] - [26].
Escaulle- / Escalle- représente le nom de personne vieux norrois Skalli (vieux danois Scalli, vieux suédois Skalle[27])[24] - [26], dont il est l'évolution régulière en ancien français. On le retrouve par ailleurs dans le chemin es Escaulleiz au XVe siècle (terrier de Montebourg, copie Delisle, forme adjectivale de ce même toponyme) ; Escaulleclif (ancien nom de Doville, Manche, klif étant l'appellatif vieux norrois klif « falaise, escarpement, rocher » cf. islandais klif similaire à l'anglais cliff, bien représenté dans la toponymie normande) et Ecolleville (Saint-Sauveur-de-Pierrepont, Manche, Escauleville XVe siècle), ainsi qu'en Angleterre dans Scalby (Scallebi, sans date) par exemple[24]. René Lepelley cite « le nom de personne scandinave Skali »[28], alors qu'il n'apparaît sous cette forme avec un seul « l » que dans une inscription runique.
L'évolution en Ecausseville (ou formes analogues en [s] ou [z]) constatée sporadiquement dès le XVIe siècle est de type aberrant[24]. Elle est peut-être motivée par un microtoponyme voisin aujourd'hui disparu.
Remarque : « le nom de personne scandinave Skalli est attesté en tant que sobriquet en ancien danois (Scalli), en tant que nom individuel et sobriquet en anciens suédois et norois de l'Ouest (Skalli). On le relève également dans les inscriptions runiques sous la forme ᛇᚲᚫᛚᛁ (skali). Il représente le réemploi de l'ancien scandinave skalli « tête chauve », littéralement « crâne rasé » (du radical germanique *skal- « coquille, coque, enveloppe » < indo-européen *(s)kel- « couper » »[26].
Le gentilé est Écaussevillais.
Histoire
La commune est située sur la voie romaine qui reliait Alauna (Valognes) à Crociatonum[29].
Les premiers seigneurs connus d'Écausseville sont les Harcourt au XIIe siècle. Néel III de Saint-Sauveur, vicomte du Cotentin, apparait comme donateur aux religieux de Saint-Sauveur-le-Vicomte. En 1268, Raoul d'Harcourt, renonce à se prévaloir contre les religieux de l'abbaye de Montebourg, du marché ou de la foire d'Écausseville[30].
C'est sur le territoire de la paroisse que se tint pendant la guerre de Cent Ans, en une bataille qui opposa les armées du roi de France, mené par Guillaume du Merle, capitaine général et Grand Bailli de Caen et du Cotentin de 1360 à 1368[30], à une troupe de Charles le Mauvais, qui une fois défaite se replia sur le castel de Quarentan[31].
XVIIIe siècle
Marie-Bernardine Hennot du Rozel, dame de Barneville, d'Écausseville et du Rozel épouse le Jérôme (alias Jean)-Frédéric Bignon (1747-1784), seigneur d'Hardricourt, et du Rozel, avocat, conseiller au Parlement (2e chambre des enquêtes), Bibliothécaire du Roi en 1770 à la suite de la démission de son père. Il fait achever le salon où sont exposés les globes de Vincenzo Coronelli. Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1781, et acquéreur du château du Plessis-Piquet en 1776 [32]
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint[34].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[36].
En 2020, la commune comptait 106 habitants[Note 8], en augmentation de 6 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Écausseville a compté jusqu'à 306 habitants en 1846.
Économie
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[39].
Lieux et monuments
- Hangar à dirigeables (1917) classé monument historique[40]. Construit lors de la Première Guerre mondiale, il fut achevé en 1919. Initialement prévu pour abriter des dirigeables de la Marine nationale chargés de surveiller les sous-marins opérant en Manche, le développement de l'aviation rendit caduque cette utilisation. Il servit d'entrepôt pendant la Seconde Guerre mondiale[41]. Du matériel pour sous-marins fut entreposé jusqu'en 1994. En 1999, la Marine le remit à une association.
- Ancien château du XVIIe siècle, détruit après la Révolution par la famille de Blangy, après avoir été la possession des comtes d'Harcourt et d'Olonde. La mairie d'Écausseville est située dans l'un des pavillons[30].
- Église Saint-Martin (XIe – XVIIIe siècle) avec un chœur roman (modillons) et une nef du XVIIIe siècle.
- Elle abrite une Vierge à l'Enfant du XVe classée au titre objet aux Monuments historiques[42], les statues d'une sainte Trinité (XVIe), de saint Martin (XVe), ainsi qu'une verrière de Charles Plessart dont un vitrail dédié à saint Michel a été offert en remerciement de la libération de la commune, le par les troupes US.
- If millénaire de plus de cinq mètres de diamètre.
- Croix de cimetière (XVIIe siècle).
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Station Météo-France Ste Marie du Mont - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Écausseville et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Ste Marie du Mont - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Écausseville et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 113.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, , p. 257b.
- Dominique Fournier, « Écausseville » in Wikimanche (lire en ligne) .
- Site de Nordic Names : Skalli (lire en anglais).
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), BNF 36174448), p. 113a.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 189.
- Gautier 2014, p. 189.
- Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 20.
- Généalogie des Bignon, Racines histoire, p. 7.
- Annuaire du département de la Manche, 12e année, 1840, p 229.
- Réélection 2014 : « Ecausseville (50310) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- « Notice n°PA50000012 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Alain Fergent, « Promenade insolites : bizarre, le hangar ! », La Manche libre, no 3366, .
- « Statue : Vierge à l'Enfant ».
- Site de l'IGN.
- « Écausseville sur le site de l'Institut géographique national » (archive Wikiwix)
Voir aussi
Bibliographie
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 123.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Écausseville sur le site de l'Insee