Vol Air France 447
L'accident du vol Air France 447 (AF447/AFR447), aussi appelé crash du Rio-Paris, a lieu le quand l'Airbus A330-200 assurant le vol entre Rio de Janeiro et Paris s'abßme dans l'océan Atlantique, entraßnant la mort des 228 personnes à bord. C'est l'accident le plus meurtrier de l'histoire d'Air France[1].
Vol Air France 447 | |||
L'avion impliqué (F-GZCP) en mars 2007, qui s'abßmera en mer deux ans plus tard. | |||
Caractéristiques de l'accident | |||
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Date | |||
Type | DĂ©crochage en croisiĂšre Ă haute altitude | ||
Causes | Réactions inappropriées à la suite du givrage des sondes Pitot | ||
Site | Dans l'océan Atlantique, entre le Brésil et l'Afrique | ||
CoordonnĂ©es | 3° 03âČ 57âł nord, 30° 33âČ 42âł ouest | ||
Site web | BEA Association de victimes |
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Caractéristiques de l'appareil | |||
Type d'appareil | Airbus A330-203 | ||
Compagnie | Air France | ||
No d'identification | Numéro : 660Immatriculation : F-GZCP | ||
Lieu d'origine | Aéroport international de Rio de Janeiro/Galeão, Rio de Janeiro, Brésil | ||
Lieu de destination | AĂ©roport de Roissy-Charles-de-Gaulle, Roissy-en-France, France | ||
Phase | CroisiĂšre | ||
Passagers | 216 | ||
Ăquipage | 12 | ||
Morts | 228 (tous) | ||
Blessés | 0 | ||
Survivants | 0 | ||
Géolocalisation sur la carte : Océan Atlantique
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L'accident a lieu en vol de croisiÚre à haute altitude (niveau de vol 350, environ 10 700 m), à la traversée de la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Sous l'effet d'un violent orage, le givrage des sondes Pitot provoque la perte momentanée des indications de la vitesse air (l'obstruction pouvant aussi affecter les prises de pression statique et provoquer ainsi une indication d'altitude erronée) et la désactivation du pilote automatique. Les réactions inappropriées des pilotes entraßnent le décrochage de l'avion qui, faute de prise de conscience de l'origine du problÚme, se poursuit jusqu'à l'impact.
Le , le tribunal correctionnel de Paris relaxe Air France et Airbus, qui étaient poursuivis pour homicide involontaire[2]. Dix jours aprÚs, le parquet général de Paris fait appel de cette décision[3].
DĂ©roulement des faits
Contexte
Le vol AF447 est un vol rĂ©gulier[4] assurĂ© par la compagnie Air France entre l'aĂ©roport international AntĂŽnio Carlos Jobim de Rio de Janeiro et l'aĂ©roport de Roissy-Charles-de-Gaulle en rĂ©gion parisienne. Le vol du est assurĂ© par un Airbus A330-200, immatriculĂ© F-GZCP, mis en service le [5]. Il transporte 228 personnes, dont 12 membres dâĂ©quipage[6].
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Plan de vol approximatif du vol AF 447. La ligne rouge continue montre la route prise. Les pointillés indiquent le trajet prévu, d'aprÚs la position de la derniÚre transmission reçue. Toutes les heures sont en UTC. |
Lâavion dĂ©colle de lâaĂ©roport international AntĂŽnio Carlos Jobim de Rio de Janeiro Ă 22 h 29 UTC[7] pour une arrivĂ©e prĂ©vue Ă 9 h 3 UTC Ă Roissy[8].
Il disparaĂźt au-dessus de l'ocĂ©an Atlantique le . Les organismes du contrĂŽle aĂ©rien nâont plus reçu de nouvelles de lâavion aprĂšs 1 h 35 min 53 s UTC[7], heure Ă laquelle lâĂ©quipage de lâAirbus Ă©tablit son dernier contact avec le centre de contrĂŽle de Recife (BrĂ©sil), disant se trouver au point tournant INTOL (1° 21âČ 39âł S, 32° 49âČ 53âł O), soit Ă 565 km de Natal au BrĂ©sil.
AprĂšs cet ultime contact, seuls des messages automatiques de maintenance sont transmis par lâavion via satellite.
Conditions météorologiques
Le rapport final du BEA mentionne la prĂ©sence de « tours convectives actives Ă l'altitude de vol de l'avion, confirmant la forte probabilitĂ© dâune turbulence marquĂ©e au sein de lâamas convectif traversĂ© par la trajectoire du vol AF 447 »[9].
La majoritĂ© des autres avions ayant frĂ©quentĂ© la zone dans le mĂȘme sens ou dans le sens contraire font un dĂ©tour consĂ©quent pour Ă©viter une zone fortement perturbĂ©e. Le vol AF 447 fait Ă©galement un dĂ©tour, plus limitĂ©, en altĂ©rant son cap de 15 degrĂ©s vers la gauche, environ deux minutes avant l'incident ayant provoquĂ© la formation de cristaux de glace sur les sondes de mesure de vitesse (sondes Pitot) considĂ©rĂ© comme point de dĂ©part de l'accident[10].
DerniĂšres minutes de vol
L'équipage du vol 447 comprend trois pilotes : le commandant de bord et deux copilotes. Quelques minutes avant le crash, le commandant de bord est remplacé par le copilote de renfort. Le commandant de bord quitte le cockpit pour aller se reposer en cabine de repos. Le second copilote, le plus jeune (trente-deux ans), avait les commandes (pilote en fonction : PF). Il devient, du fait de ce statut et de l'absence du commandant dans la cabine de pilotage, le responsable du vol. En effet, bien que ce point n'ait pas été explicitement défini par le commandant avant son départ en repos, les rÚgles disposent qu'en l'absence du commandant, « le PF est dépositaire de l'autorité du commandant ».
L'avion est sous pilotage automatique, en IFR [Instrument Flight Rules] de nuit et dans une couche nuageuse, au niveau de vol 350 (35 000 pieds soit environ 10 600 mĂštres) quand il entre dans la zone de convergence intertropicale oĂč se trouve un systĂšme convectif de mĂ©so-Ă©chelle avec des cumulonimbus s'Ă©levant jusqu'Ă 50 000 pieds (15 km)[11] - [12] - [13] - [14].
Les pilotes s'attendaient à des turbulences et appliquent une stratégie d'évitement : ils surveillent le radar et, suivant la suggestion du PNF, le PF modifie légÚrement la trajectoire vers la gauche ; le personnel navigant commercial est informé de la situation.
à 2 h 10 min 5 s (UTC), le pilotage automatique et l'auto-manette se désengagent en raison de ce givrage des trois sondes Pitot : la présence de glace les obstrue et entraßne une modification brutale des vitesses indiquées, l'écart entre les indications des différentes sondes provoquant le désengagement des automatismes. La vitesse affichée cÎté gauche reste erronée pendant 29 s (ce qui pourrait expliquer que le PF ait cabré nettement pour éviter une survitesse) ; l'indication en place droite n'était pas enregistrée, mais divers recoupements permettent de dire que le Pitot 2 a givré pendant 41 s. La troisiÚme sonde est restée givrée pendant prÚs d'une minute. Le PNF ayant sélectionné cette sonde de secours sur l'indicateur de vitesse droit, les deux indications de vitesse redeviennent fonctionnelles une minute aprÚs le début de l'incident.
L'altitude indiquée chute de 300 ft (soit moins de cent mÚtres) et sans vitesse air, les calculateurs ne corrigent plus l'erreur d'altitude causée par les effets de la vitesse sur la mesure de pression statique.
Le copilote en fonction annonce « J'ai les commandes » : il agit sur le mini-manche en donnant des ordres à cabrer tout en contrant un roulis important.
à 2 h 10 min 10 s (UTC), l'alarme de décrochage « Stall stall stall » retentit pendant 3 s (à cet instant précis, l'alarme indique seulement une « approche du décrochage » : celui-ci intervient quarante-quatre secondes plus tard). à 2 h 10 min 11 s (UTC), le PNF (copilote) manifeste son incompréhension « Qu'est-ce que c'est que ça ? » sans que cette question ne suscite une réaction du PF, du moins d'aprÚs les données du CVR (cockpit voice recorder). à 2 h 10 min 14 s (UTC), le PF indique : « On n'a pas une bonne annonce⊠de vitesse » alors que l'alarme de décrochage « Stall, stall, stall » retentit à nouveau.
Le vol est turbulent, et les actions sur le manche sont relativement importantes notamment vers l'arriĂšre (action Ă cabrer). L'alarme de dĂ©crochage se dĂ©clenche. L'appareil prend de l'altitude et atteint 37 924 pieds (environ 11 560 mĂštres[15]). Le copilote PNF indique qu'il faut « redescendre ». Le pilote en fonction exerce quelques actions Ă piquer (en poussant sur le manche) ce qui ralentit la montĂ©e, mais pas suffisamment pour l'arrĂȘter complĂštement ni a fortiori pour redescendre. L'augmentation de l'altitude, par transfert d'Ă©nergie, entraĂźne une diminution de la vitesse et, pour maintenir la portance, une augmentation involontaire de l'incidence de l'avion jusqu'au dĂ©crochage.
Interactions entre les pilotes et la machine
L'alarme de décrochage retentit à 75 reprises jusqu'au crash[16]. Durant les quatre minutes et vingt-quatre secondes que dure le décrochage, les pilotes n'ont jamais évoqué explicitement cette alarme entre eux (en dehors de la manifestation d'incompréhension du PNF mentionnée ici plus haut).
à 2 h 10 min 51 s, l'alarme de décrochage se déclenche à nouveau. L'avion décroche et perd de l'altitude de maniÚre importante, mais les pilotes ne comprennent pas ce qu'il se passe. Le pilote PF continue de tirer sur le manche, ce qui maintient l'appareil en situation de décrochage.
Ă 2 h 11 min 32 s, le PF annonce « je nâai plus le contrĂŽle de lâavion lĂ . Jâai plus du tout le contrĂŽle de lâavion ». L'autre copilote (PNF) annonce qu'il prend les commandes (il appuie sur le bouton ce qui rend son mini-manche actif). Le PF reprend, sans l'annoncer, la prioritĂ©, et continue d'essayer de manĆuvrer l'avion en tirant sur le manche, ce qui maintient la situation de dĂ©crochage.
Ă 2 h 11 min 43 s, le commandant de bord revient dans le cockpit et dit « Eh quâest-ce que vous (faites) ? ». L'incidence atteint 40°[17] et la perte d'altitude s'accĂ©lĂšre (vitesse verticale d'environ 180 km/h). L'incidence mesurĂ©e est si importante que les vitesses indiquĂ©es deviennent trop faibles (en dehors du domaine de vol de l'avion) et donc invalides pour le systĂšme, ce qui fait cesser l'alarme de dĂ©crochage.
Ă 2 h 12 min 13 s, le copilote de gauche demande au commandant de bord « Quâest-ce que tu en penses ? Quâest-ce que tu en penses ? Quâest-ce quâil faut faire ? ». Le commandant de bord rĂ©pond : « LĂ , je sais pas lĂ , ça descend ». Lorsque les pilotes arrĂȘtent de tirer sur le manche, la vitesse mesurĂ©e augmente dans des proportions insuffisantes pour contrer le dĂ©crochage, mais suffisantes pour que la vitesse soit reconnue par le logiciel d'alarme et provoque, Ă nouveau, l'annonce de dĂ©crochage (stall). Cela ne les encourage probablement pas Ă pousser sur le manche. Le dĂ©crochage continue et l'Ă©quipage s'aperçoit de la perte d'altitude. Les conversations montrent que les pilotes n'envisagent pas qu'ils puissent ĂȘtre en dĂ©crochage, et n'entreprennent rien pour en sortir.
Vers 2 h 13 min 40 s, le copilote commence Ă pousser sur le manche alors que l'avion atteignait 9 000 pieds (2 700 mĂštres environ). Le copilote de droite dit « Mais je suis Ă fond Ă cabrer depuis tout Ă lâheure ». Le commandant de bord rĂ©pondit : « Non non non, ne remonte pas », le copilote de gauche dit « Alors descends⊠Alors donne-moi les commandes⊠à moi les commandes ». Le copilote de droite rĂ©pond : « Vas-y tu as les commandes on est en TOGA (Takeoff/Go-around) toujours, hein ».
à 2 h 14 min 5 s, le commandant de bord dit : « Attention tu cabres là ». Le copilote de gauche « Je cabre ? ». Le copilote de droite : « Ben il faudrait on est à quatre mille pieds (1 200 mÚtres environ) ».
à 2 h 14 min 17 s, les alarmes « Sink rate » (taux de descente) et « Pull up » (tirez) se déclenchent, indiquant que la surface de l'océan se rapproche trop rapidement. L'altitude indiquée est 2 140 pieds (650 mÚtres environ : l'impact avec la surface de l'océan intervient 11 secondes plus tard). Le commandant de bord : « Allez tire ». Le copilote de gauche « Allez on tire, on tire, on tire, on tire ».
Ă 2 h 14 min 26 s, le mini-manche Ă gauche est positionnĂ© « Ă piquer » alors que celui de droite Ă©tait en butĂ©e « Ă cabrer » et autour du neutre en latĂ©ral. Le commandant de bord annonce : « (Dix) degrĂ©s dâassiette ». L'impact suit de peu (2 h 14 min 28 s).
Situation en cabine
D'aprĂšs le rapport final du collĂšge des mĂ©decins chargĂ©s dâenquĂȘter sur les derniers moments des passagers (un document d'une trentaine de pages) : « durant la pĂ©riode qui sâĂ©tend du dĂ©crochage jusquâĂ lâimpact, la plupart des passagers nâont probablement pas eu conscience de la situation en cours dâĂ©volution[18] ». Autrement dit, personne en cabine ne se doutait qu'il allait mourir. Pour soutenir cette thĂšse, le rapport s'appuie sur plusieurs Ă©lĂ©ments vraisemblables :
- aucun cri en provenance de la cabine n'est recensé ;
- aucune utilisation des signaux pour appeler le personnel navigant n'est recensée ;
- il faisait nuit et les stores des hublots étaient fermés pour l'occasion (pas de repÚres géospatiaux) ;
- la majorité des passagers n'étaient pas attachés à leur ceinture de sécurité, ce qui aurait été le cas dans une situation de détresse ;
- la mobilitĂ© du personnel de cabine Ă©tait normale, le phĂ©nomĂšne de buffeting (tremblements)[19] s'Ă©tant produit au dĂ©but de la sĂ©quence, au moment oĂč l'avion commença Ă dĂ©crocher ;
- les mouvements et les bruits liĂ©s Ă la chute de l'appareil purent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s comme de simples turbulences atmosphĂ©riques, d'aprĂšs GĂ©rard Arnoux, commandant de bord Airbus et porte-parole des familles brĂ©siliennes.
Dans un documentaire[20] consacré à l'accident, un ancien pilote émet l'hypothÚse que si le commandant de bord était revenu dans le cockpit, c'est parce qu'il avait senti que le comportement de l'avion n'était pas normal.
L'ancien pilote et consultant aéronautique Jean Serrat évoque « des passagers remués dans tous les sens »[21].
Gérard Arnoux, ancien pilote Air France, évoque lui « un bruit d'enfer »[21].
Durant la phase de dĂ©crochage, plusieurs appels ont Ă©tĂ© tentĂ©s depuis la cabine vers le poste de pilotage, ce qui laisse Ă penser quâune situation anormale a bien Ă©tĂ© perçue en cabine, Ă tout le moins par le personnel navigant.
Impact
Trois minutes et trente-huit secondes aprĂšs le dĂ©but du dĂ©crochage[22], l'appareil heurta la surface de l'eau avec une vitesse sol (horizontale) de 107 nĆuds (198 km/h) et une vitesse verticale de â10 912 pieds/minute (200 km/h). Ce qui fait une vitesse vraie de 281 km/h Ă un angle de 45.3° vers le bas. L'assiette Ă©tait de 16.2° Ă cabrer, le roulis Ă©tait de 5.3° Ă gauche et le cap magnĂ©tique Ă©tait de 270°. Durant cette chute, l'avion avait effectuĂ© un virage sur la droite de plus de 180°. Les enregistrements sâarrĂȘtĂšrent Ă 2 h 14 min 28 s, soit au moment de l'impact.
L'appareil se fragmenta aussitĂŽt de maniĂšre importante, tuant sur le coup les 228 personnes Ă bord (des autopsies pratiquĂ©es sur 3 victimes montreront que ces derniĂšres sont mortes de polytraumatismes[23] ; il n'y a pas eu de morts par noyade[24]). Il n'y a pas de signe d'incendie. Les dĂ©bris les plus denses coulĂšrent le plus rapidement et atteignirent en premier une plaine abyssale situĂ©e sur le flanc est de la dorsale mĂ©dio-atlantique, Ă une profondeur de 3 900 mĂštres, Ă un endroit oĂč le fond ocĂ©anique est plat et constituĂ© de sĂ©diments argileux. Les autres dĂ©bris moins denses se rĂ©partirent sur un alignement de plusieurs centaines de mĂštres en direction de l'ouest-sud-ouest, sauf un morceau de fuselage de 7 mĂštres avec des hublots qui gisait 2,5 km plus loin.
Recherches de l'appareil et des boĂźtes noires
La profondeur et l'incertitude du lieu du crash n'ont pas permis de retrouver les boĂźtes noires de l'appareil durant la pĂ©riode oĂč elles Ă©mettaient un signal ultrason afin de les localiser. Les balises ultrasonores ont une autonomie d'une durĂ©e maximale d'une trentaine de jours Ă compter de leur immersion ; or les recherches de l'appareil et des boĂźtes noires du vol AF447 ont durĂ© prĂšs de deux ans et ont mis en Ćuvre des moyens aĂ©riens, maritimes et sous-marins trĂšs importants. Finalement, l'Ă©pave et les deux boĂźtes noires furent retrouvĂ©es au printemps 2011 grĂące Ă un robot sous-marin Ă la position 3° 03,9âČ N, 30° 33,78âČ O. Les donnĂ©es contenues dans les boĂźtes noires en ont Ă©tĂ© extraites le afin d'ĂȘtre analysĂ©es.
Passagers et personnel navigant
228 personnes se trouvaient Ă bord du vol AF447, dont 216 passagers, 3 pilotes et 9 autres membres dâĂ©quipage. Parmi les passagers, il y avait un nourrisson, 7 enfants (moins de 12 ans), 82 femmes et 126 hommes.
Identification des victimes
DĂšs le , l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale est chargĂ© des prĂ©lĂšvements ADN sur les familles de disparus[25], du recueil des donnĂ©es dentaires ou Ă©ventuelles prothĂšses des disparus[26]. Le , l'armĂ©e brĂ©silienne annonça avoir repĂȘchĂ© des corps (deux corps de sexe masculin) et des dĂ©bris dont un billet du vol trouvĂ© dans une mallette et un siĂšge bleu appartenant au vol AF447[27] - [28] - [29] - [30] - [31].
La France a nommé un ambassadeur chargé des relations avec les familles des passagers du vol AF447, Pierre-Jean Vandoorne, qui a pour mission d'assister les familles des 228 passagers « notamment en facilitant leurs relations avec les administrations et avec Air France, il est également chargé de veiller à la bonne coopération entre les services français et les autorités étrangÚres concernées par cette catastrophe[32] ».
L'identification des victimes s'effectue grùce à une cellule d'investigation divisée en deux parties : ante et post mortem[33] - [34]. L'équipe ante mortem est chargée de recueillir auprÚs des familles le plus de renseignements possibles permettant l'identification des corps, tandis que le groupe post mortem travaille directement sur les corps[33] - [34]. Les familles ont accepté de se soumettre à des tests ADN, car cette technique constitue un dernier recours si les corps sont trop abßmés aprÚs plusieurs jours dans l'eau salée[33] - [34]. Le , le corps du commandant de bord Marc Dubois et celui d'un steward sont identifiés[35].
En , prÚs de trois ans aprÚs l'accident, ont également été identifiés le corps du copilote Pierre Cédric Bonin et celui de son épouse Isabelle. Leurs funérailles ont lieu au Cap Ferret le [36].
En tout, 104 corps des passagers et membres d'Ă©quipage ont Ă©tĂ© remontĂ©s Ă la surface, identifiĂ©s et remis Ă leurs familles. Le panier ayant servi Ă remonter les corps est aujourd'hui un mĂ©morial qui repose au fond de l'ocĂ©an, Ă l'endroit mĂȘme oĂč l'Ă©pave a Ă©tĂ© retrouvĂ©e.
Personnalités à bord
Ă bord de l'avion, se trouvaient notamment :
- le prince Pedro Luiz de Orleans e Bragança, 4e dans l'ordre de succession au trÎne du Brésil[37] - [38], 26 ans ;
- Giambattista Lenzi, conseiller régional du Trentin-Haut-Adige pour l'Union[39], 57 ans ;
- Luigi Zortea, maire de Canal San Bovo[40] ;
- Silvio Barbato, chef d'orchestre à l'orchestre symphonique du théùtre municipal de Rio de Janeiro[41], 50 ans ;
- Fatma Ceren NecipoÄlu, harpiste turque, 37 ans ;
- Luis Roberto AnastĂĄcio, PDG de la filiale dâAmĂ©rique du Sud du groupe Michelin[37] ;
- Antonio Gueiros, directeur régional de l'informatique pour Michelin à Rio[42] ;
- Erich Heine, président de la filiale brésilienne du groupe sidérurgique allemand ThyssenKrupp[42] - [37].
Hommages aux victimes
Le , une cérémonie interreligieuse à la mémoire des victimes est organisée sur le parvis de la Cathédrale Notre-Dame de Paris[43].
Le , la marine brĂ©silienne a organisĂ© avec des familles de victimes une cĂ©rĂ©monie ĆcumĂ©nique en mer, non loin de la zone de crash[44]. La cĂ©rĂ©monie s'est dĂ©roulĂ©e Ă bord de la frĂ©gate Bosisio[44].
Le , l'association Entraide et solidarité AF 447 est créée pour l'aide aux victimes et pour entretenir leur mémoire[45].
Le , les familles des victimes se retrouvent Ă Rio de Janeiro pour rendre hommage aux disparus et inaugurer une stĂšle[46] - [47] - [48].
Le matin du , une cĂ©rĂ©monie est organisĂ©e par Air France dans une salle de confĂ©rences du Parc floral de Paris en prĂ©sence de Pierre-Henri Gourgeon, directeur gĂ©nĂ©ral d'Air France, Dominique Bussereau, secrĂ©taire d'Ătat aux Transports et Jean-Paul Troadec (en), directeur du Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses (BEA)[49] - [50] - [51]. Ce mĂȘme jour dans l'aprĂšs-midi, une stĂšle est dĂ©voilĂ©e au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise en prĂ©sence des familles des victimes[49] - [50].
Le matin du , une cérémonie privée organisée par Air France rend hommage au personnel d'équipage décédé dans la catastrophe[52]. Plus tard dans la journée, une cérémonie devant la stÚle au cimetiÚre du PÚre-Lachaise est organisée en présence des familles des victimes, de Pierre-Henri Gourgeon, directeur général d'Air France et de Jean-Cyril Spinetta, président du conseil d'administration d'Air France-KLM[52].
Le , Juliette MĂ©adel, secrĂ©taire d'Ătat chargĂ©e de l'Aide aux victimes, participe Ă l'hommage aux victimes devant la stĂšle Ă Paris[53].
Le , pour les 10 ans de la catastrophe, le Consul-gĂ©nĂ©ral de France Ă Rio de Janeiro, Jean-Paul GuihaumĂ© s'est rendu au Parc Penhasco pour rendre hommage aux victimes[54]. Le mĂȘme jour, une autre cĂ©rĂ©monie s'est tenue au cimetiĂšre du PĂšre Lachaise[55].
EnquĂȘtes
EnquĂȘtes judiciaire et technique en France
En France, deux enquĂȘtes par des services de l'Ătat sont ouvertes :
- une enquĂȘte judiciaire. Un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Paris fut saisi de l'enquĂȘte et une information judiciaire pour homicide involontaire est ouverte le . Le juge a donnĂ© commission rogatoire Ă la Gendarmerie nationale (Gendarmerie des transports aĂ©riens)[56] ;
- une enquĂȘte technique, destinĂ©e Ă la prĂ©vention de futurs accidents[57]. L'accident Ă©tant survenu dans les eaux internationales, l'enquĂȘte technique aĂ©ronautique est confiĂ©e aux autoritĂ©s du pays d'immatriculation de l'avion, c'est-Ă -dire au Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses (BEA)[58] pour la France.
Premiers éléments
Le pilote-commandant de bord avait 11 000 heures de vol[60] dont 1 700 heures sur ce type d'appareil[61] et lâAirbus, mis en service en 2005 et ayant effectuĂ© 18 870 heures de vol[60] - [62] - [63], nâavait aucun dĂ©faut constatĂ© lors de son dernier contrĂŽle technique, le [60] - [62].
Selon Le Canard enchaßné, qui a pris connaissance d'un document technique interne, Air France sut trÚs vite, au vu des messages automatiques « ACARS » transmis à partir de 2 h 11 (UTC) par l'appareil, que le problÚme venait des tubes Pitot. La note technique « NT-34-029 » décrivait la défaillance liée aux cinq pannes simultanées[64].
Le systĂšme ACARS ayant rapportĂ© une succession de dĂ©faillances dans un court intervalle[65], plusieurs hypothĂšses furent envisagĂ©es. Selon le directeur de la communication dâAir France, une hypothĂšse Ă©tait un foudroiement de lâappareil (mais il serait revenu sur ces dĂ©clarations sources) conjuguĂ© Ă d'autres pannes qui auraient entraĂźnĂ© une panne Ă©lectrique[66] - [67]. Parmi les autres hypothĂšses, Ă©taient notamment envisagĂ©es des pannes consĂ©cutives Ă de trĂšs fortes turbulences[67] ou une attaque terroriste[66].
Le , lors d'une confĂ©rence de presse, le BEA dĂ©clarait « ne pas ĂȘtre dâun optimisme total » sur la possibilitĂ© de retrouver les boĂźtes noires[68]. Le 5 juin 2009, le cabinet d'avocats londonien Stewarts Law annonça mener des investigations pour examiner dans quelle mesure la catastrophe serait Ă rapprocher des Ă©vĂ©nements survenus au cours du vol 72 Qantas du [69]. Le , l'AFP rapportait que « des informations convergentes ont Ă©mergĂ© » mettant en cause les systĂšmes de mesure de la vitesse (tubes Pitot) des Airbus A330[70]. Le , le National transportation safety board amĂ©ricain ouvrit une enquĂȘte au sujet d'incidents sur des A330 qui avaient perdu les informations fiables concernant altitude et vitesse[71].
Deux rapports du BEA avant l'obtention des enregistreurs de vol
Le , le BEA a publiĂ© un rapport intermĂ©diaire. Ce rapport inclut une description dĂ©taillĂ©e de tous les faits connus et une synthĂšse de l'examen visuel des dĂ©bris (dĂ©riveâŠ)[72]. L'examen visuel des dĂ©bris « montre que lâavion nâa pas Ă©tĂ© dĂ©truit en vol ; il paraĂźt avoir heurtĂ© la surface de lâeau en ligne de vol, avec une forte accĂ©lĂ©ration verticale »[73].
Un deuxiÚme rapport du BEA présenté le conclut au fait que l'avion était entier lorsqu'il a touché l'eau avec une assiette légÚrement cabrée. Il précise également qu'il n'y a eu aucune dépressurisation, les containers des masques à oxygÚne étant restés fermés. Mais les causes de l'accident ne sont encore pas définies[74].
RĂ©action des pilotes
Le , le syndicat des pilotes d'Air France (Spaf) affirme que les sondes Pitot ont jouĂ© un rĂŽle essentiel dans le crash du vol AF447. Son prĂ©sident, GĂ©rard Arnoux affirme que l'accident aurait « sans doute pu ĂȘtre Ă©vitĂ© » si les capteurs avaient Ă©tĂ© changĂ©s plus tĂŽt[75].
Le syndicat des pilotes fait remarquer en 2015 que Thales, dĂšs 2006, avait Ă©crit que « la vitesse, l'incidence et l'altitude sont des paramĂštres vitaux pour la sĂ©curitĂ© des vols » et que « la perte de ces paramĂštres pouvait ĂȘtre la cause de crash d'avions, particuliĂšrement en cas de givrage des sondes »[76].
ProblĂšmes mĂ©tĂ©orologiques ultĂ©rieurs, sur le mĂȘme vol, 6 mois aprĂšs
Dans la nuit du 29 au , un autre A330-200 d'Air France effectuant le mĂȘme vol (AFR445) entre Rio et Paris a lui aussi rencontrĂ© des problĂšmes mĂ©tĂ©orologiques au-dessus de l'ocĂ©an Atlantique. L'appareil a en effet rencontrĂ© une zone de turbulences sĂ©vĂšres[77]. Air France prĂ©cise dans un communiquĂ© de presse que l'Ă©quipage, n'ayant pas pu joindre le contrĂŽle aĂ©rien, a dĂ» â aprĂšs l'Ă©mission d'un message-radio d'urgence â amorcer une descente pour rejoindre un niveau de vol moins turbulent. AprĂšs une demi-heure de turbulences modĂ©rĂ©es Ă fortes, le vol a pu se poursuivre normalement[78].
Mise en examen d'Air France et d'Airbus
En , le constructeur Airbus puis la compagnie Air France ont été mis en examen à Paris pour homicides involontaires[79].
Notes d'information du BEA, publiées aprÚs la récupération des enregistreurs de vol
Le , le BEA publie une note d'information fournissant les premiers éléments factuels sur le déroulement des évÚnements[80] à la suite d'une analyse préliminaire des données des enregistreurs de vol.
Les faits se produisirent quelques minutes aprÚs la passation de fonction entre le commandant de bord (qui, selon le rapport du BEA, page 23, est PNF lors du décollage de l'appareil) et le premier segment de vol en compagnie d'un des deux copilotes, et le second copilote. Le poste de pilotage était donc occupé par les deux copilotes, tandis que le commandant de bord était allé prendre du repos sur une couchette, dans la perspective d'assurer le dernier segment de vol et l'atterrissage. L'évÚnement initial concernait la perte des indications de la vitesse de l'appareil par rapport à l'air environnant (sondes Pitot). Cette valeur conditionne la performance de vol de l'avion, et il est difficile de lui substituer une autre mesure de vitesse, telle celle fournie par l'équipement GPS, en raison de la différence importante entre les deux valeurs qui peut résulter de l'action du vent ou des courants-jets. Cette anomalie de mesure semble avoir été détectée par le systÚme de gestion de vol. En tout cas le désengagement du pilote automatique et de l'auto-manette a été mémorisé par les enregistreurs de vol, avec pour conséquence un passage en pilotage manuel.
Faute de disposer des informations de vitesse indispensables pour assurer certains calculs, le systÚme de gestion de vol est passé de la loi dite « Normale » à la loi dite « Alternate 2 », qui n'assure qu'un degré restreint de protection de l'avion par rapport aux évolutions demandées par le pilote ou aux modifications de l'attitude de l'appareil provoquées par des perturbations extérieures.
Quelques secondes aprĂšs ce passage en pilotage manuel, et l'annonce faite par le pilote qu'il prenait le contrĂŽle de l'appareil, une action Ă cabrer a Ă©tĂ© mĂ©morisĂ©e par les enregistreurs de vol. Ă la suite de cette commande, lâavion est montĂ© jusqu'Ă 38 000 pieds [11 582 mĂštres], avec une assiette finale consĂ©quente, de l'ordre de 16 degrĂ©s. L'alarme de dĂ©crochage sâest dĂ©clenchĂ©e et l'avion a effectivement dĂ©crochĂ©. Les commandes du pilote qui ont suivi ont Ă©tĂ© majoritairement Ă cabrer, et le plan horizontal rĂ©glable (PHR) a rĂ©agi Ă ces commandes en passant en une minute environ d'une position initiale Ă 3 degrĂ©s Ă cabrer Ă une position 13 degrĂ©s Ă cabrer, qui n'a quasiment plus variĂ© jusqu'Ă l'impact (deux secondes avant celui-ci le commandant signala « dix degrĂ©s d'assiette »). Cette position du PHR Ă©tait de nature Ă contribuer au maintien de la situation de dĂ©crochage de l'avion.
Il est Ă noter cependant une tentative d'un pilote de faire piquer l'avion Ă 2 h 12 min 17 s : « L'un des pilotes poussa le mini-manche, ce qui rĂ©duisit l'incidence de l'avion. Les indications de vitesse repassĂšrent au-dessus de 60 nĆuds (environ 110 km/h), l'alarme de dĂ©crochage se rĂ©enclencha. Les pilotes ne persistĂšrent pas ». Voir ce dossier (rĂ©sumĂ© de la note du BEA, graphiques) et les commentaires[81] - [82], qui se proposent d'expliquer l'attitude apparemment irrationnelle des pilotes, l'alarme de dĂ©crochage retentissant alors que la situation s'amĂ©liorait, et s'interrompant Ă cause d'une trop forte incidence.
La chute fut trĂšs rapide, n'ayant durĂ© que 3 minutes 30, pendant lesquelles l'avion est restĂ© en situation de dĂ©crochage (lâincidence enregistrĂ©e durant cette pĂ©riode est toujours restĂ©e supĂ©rieure Ă 35 degrĂ©s). Les moteurs fonctionnaient normalement et ont toujours rĂ©pondu aux commandes de lâĂ©quipage.
Le commandant de bord, rappelĂ© par le copilote qui avait pris sa place peu avant le dĂ©but de la sĂ©quence, revint dans le poste de pilotage environ une minute aprĂšs les premiers incidents : s'Ă©tant mis sur le siĂšge de derriĂšre il ne pouvait intervenir que par des suggestions verbales. C'est donc l'Ă©quipage au complet qui Ă©tait prĂ©sent dans le poste de pilotage pendant la phase de dĂ©crochage de l'appareil. Les derniĂšres valeurs mĂ©morisĂ©es par les enregistreurs de vol sont une assiette de 16,2 degrĂ©s Ă cabrer, un roulis de 5,3 degrĂ©s Ă gauche, une vitesse horizontale de 107 nĆuds (198 km/h) et une vitesse verticale de â10 912 pied/min[83] - [84] (-3 226 m/min, soit : 193 km/h).
Les raisons pour lesquelles l'Ă©quipage a perdu le contrĂŽle de l'avion ne sont pas claires (quand le PF prit les commandes, il n'indiqua pas au PNF assis Ă sa gauche ce qu'il s'apprĂȘtait Ă faire : cabrer fortement l'avion). Les donnĂ©es qui ont Ă©tĂ© rendues publiques ne permettent pas de comprendre quels sont les Ă©lĂ©ments qui ont motivĂ© une commande initiale Ă cabrer par le pilote, commande qui a provoquĂ© une augmentation de l'altitude de l'avion au dĂ©triment de sa vitesse, ainsi qu'une augmentation de l'incidence qui a entraĂźnĂ©, et maintenu, le dĂ©crochage. Cependant, le fait que le PF ait cabrĂ© assez fortement l'appareil immĂ©diatement aprĂšs la perte de donnĂ©es fiables sur la vitesse de dĂ©placement de l'appareil peut laisser penser qu'il a voulu Ă©viter une vitesse excessive et donc dangereuse pour la structure mĂȘme de la cellule de l'avion (crainte d'un « dĂ©crochage haut »)[85]. Par ailleurs, ainsi qu'il l'est indiquĂ© ici mĂȘme et comme le rappellent, notamment, les anciens pilotes Jean Serrat et GĂ©rard Arnoux dans le documentaire de 2017 citĂ© plus bas, parmi les informations erronĂ©es que le PF a pu voir sur le tableau de vol se trouvait la mention d'une perte d'altitude (assez lĂ©gĂšre : 400 pieds, soit environ 122 mĂštres) qui pourrait l'avoir incitĂ© Ă rĂ©tablir la situation en faisant remonter l'avion.
Les commandes ultĂ©rieures Ă cabrer sont Ă©galement inexpliquĂ©es Ă ce jour. Mais on rappelle que dans l'hypothĂšse oĂč les pilotes auraient pris conscience du dĂ©crochage, la procĂ©dure Ă appliquer pour sortir de cette situation de dĂ©crochage comporte, gĂ©nĂ©ralement, une action Ă piquer (faire descendre le nez de l'appareil) plutĂŽt qu'Ă cabrer[86] - [87].
TroisiĂšme rapport du BEA
Un troisiÚme rapport du BEA est rendu public le [88]. Selon ce rapport, des nouveaux faits ont été établis, en plus de ceux mentionnés ci-dessus, notamment[89] :
- les copilotes nâavaient pas reçu dâentraĂźnement, Ă haute altitude, Ă la procĂ©dure « IAS [vitesse indiquĂ©e] douteuse » et au pilotage manuel ;
- bien quâayant identifiĂ© et annoncĂ© la perte des indications de vitesse, aucun des deux copilotes nâa appelĂ© la procĂ©dure « IAS douteuse »[90] ;
- en moins dâune minute aprĂšs le dĂ©sengagement du pilote automatique, lâavion est sorti de son domaine de vol Ă la suite dâactions de pilotage manuel majoritairement Ă cabrer permises par le passage des commandes de vol en loi « Alternate 2 » (cf. supra) ;
- aucune annonce standard concernant les Ă©carts dâassiette et de vitesse verticale nâa Ă©tĂ© faite ;
- bien que l'altitude maximale eĂ»t Ă©tĂ© une prĂ©occupation permanente avant la dĂ©connexion du pilote automatique, aucun des deux copilotes nây fit rĂ©fĂ©rence quand l'avion a atteint cette limite Ă la suite des actions manuelles du pilote ;
- lâapproche du dĂ©crochage a Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e par lâactivation de lâalarme puis lâapparition de vibrations caractĂ©ristiques au niveau des ailes (buffet) ;
- un des copilotes fit rĂ©fĂ©rence Ă lâalarme de dĂ©crochage en demandant de quoi il s'agissait, mais aucun (pas mĂȘme le commandant) nâavait formellement identifiĂ© la situation de dĂ©crochage ;
- plusieurs actions Ă piquer provoquĂšrent une diminution de lâassiette et de lâincidence dont les valeurs redevenaient alors valides, de telle sorte quâune action franche Ă piquer se traduisait par la rĂ©activation de lâalarme de dĂ©crochage. Il semble que les pilotes rĂ©agissent alors par une action Ă cabrer, dont les consĂ©quences Ă©taient une augmentation de lâincidence, une diminution des vitesses mesurĂ©es en-dehors du domaine de vol (et donc non gĂ©rĂ©es par le systĂšme) et par consĂ©quent lâarrĂȘt de lâalarme de dĂ©crochage ;
- aucun des deux copilotes nâavait formellement identifiĂ© la situation de dĂ©crochage dans laquelle se trouvait lâavion, ni Ă travers lâalarme sonore, ni par la reconnaissance du buffet, ni par lâinterprĂ©tation des valeurs Ă©levĂ©es de vitesse verticale et de lâassiette ;
- malgrĂ© plusieurs rĂ©fĂ©rences Ă lâaltitude, qui diminuait, aucun des trois membres dâĂ©quipage nâavait semblĂ© en mesure de dĂ©terminer Ă quelles informations se fier : les valeurs dâassiette, de roulis et de poussĂ©e pouvaient leur paraĂźtre incohĂ©rentes avec les valeurs de vitesse verticale et dâaltitude.
Rapport final du BEA
Le , le BEA a publié son rapport final sur l'accident[91] - [92] - [93]. Ce document confirme les conclusions des rapports préliminaires et présente des détails supplémentaires ainsi que des recommandations relatives à l'amélioration de la sécurité.
Selon ce rapport, l'accident rĂ©sulte de la succession dâĂ©vĂ©nements suivants :
- incompatibilité temporaire entre les mesures de vitesse de l'avion par rapport à l'air, vraisemblablement à la suite de l'obstruction des sondes Pitot par des cristaux de glace. La principale conséquence de cet événement a été la déconnexion du pilote automatique ainsi que la sélection d'une loi de commandes de vol électriques dégradée (« Alternate 2 ») ;
- actions inappropriées du PF (pilote aux commandes) sur les commandes, qui ont provoqué la sortie de l'appareil de son domaine de vol ;
- absence de rĂ©action appropriĂ©e de l'Ă©quipage Ă la perte des informations de vitesse indiquĂ©e en dĂ©pit de l'existence d'une procĂ©dure censĂ©e ĂȘtre appliquĂ©e dans ce cas ;
- identification tardive par le PNF (pilote non aux commandes) de l'altération de la trajectoire résultant des commandes du PF et mauvaise évaluation de l'amplitude de ces commandes ;
- absence d'identification de l'approche du décrochage et absence de réaction appropriée lors de l'amorce du décrochage, provoquant à terme la sortie de l'avion de son domaine de vol ;
- absence persistante d'identification par l'équipage d'une situation de décrochage établi, avec pour conséquence l'absence d'actions appropriées sur les commandes pour reprendre le contrÎle de l'appareil.
Ces événements peuvent trouver leur explication dans une combinaison des facteurs suivants :
- Les critÚres de réaction des différents membres de l'équipage qui n'ont pas permis :
- d'appliquer Ă lâĂ©vĂ©nement de perte de la vitesse indiquĂ©e la procĂ©dure appropriĂ©e afin de gĂ©rer correctement cet incident,
- de prendre correctement en compte le fait que le givrage des sondes Pitot pouvait se produire, et d'anticiper ses conséquences,
- de réagir de maniÚre appropriée à la situation connue sous le nom « vol avec IAS douteuse » (vol avec vitesse indiquée discutable), faute d'avoir reçu la formation adaptée à cette situation ;
- Le partage des tùches qui a été rendu inefficace par :
- l'incompréhension de la situation lorsque la déconnexion du pilote automatique a eu lieu,
- la mauvaise gestion de l'effet de surprise, qui a généré une forte charge émotionnelle pour les deux copilotes,
- l'absence d'un affichage, dans le cockpit, permettant d'identifier clairement les incohérences des mesures de vitesse fournies par les sondes ;
- L'absence de réaction à l'alarme de décrochage, qui peut avoir été induite par :
- la mauvaise compréhension des signaux sonores, imputable au manque de sensibilisation, lors des formations, aux phénomÚnes de décrochage, aux alarmes de décrochage et aux vibrations de type « buffet »,
- l'apparition, en tout dĂ©but dâĂ©vĂ©nement, d'avertissements transitoires qui pouvaient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme parasites,
- l'absence de toute information visuelle permettant de confirmer l'approche du décrochage une fois les indications de vitesses perdues,
- la confusion possible avec une situation de survitesse qui aurait Ă©galement pu ĂȘtre la source de vibrations de type « buffet »,
- des indications du directeur de vol qui pouvaient conduire l'Ă©quipage Ă penser que ses actions sur les commandes Ă©taient appropriĂ©es, alors mĂȘme qu'elles ne l'Ă©taient pas,
- la mauvaise adaptation Ă l'appauvrissement de la supervision des commandes, particuliĂšrement net en cas d'incidences excessives.
Suite et enquĂȘte judiciaire
En , des parties civiles demandent que l'intégralité des enregistrements, notamment les paramÚtres FDR, soient versés à la procédure[94].
En 2017, un rapport judiciaire a mis l'accent sur les actions inadaptĂ©es, en pilotage manuel, de l'Ă©quipage, mais il indiquait ceci : « l'accident s'explique âmanifestement par une conjonction d'Ă©lĂ©ments qui ne s'Ă©tait jamais produite et qui a donc mis en Ă©vidence des dangers qui n'avaient pu ĂȘtre perçus avantâ ». Il concluait ainsi : « l'investigation n'a pas conduit Ă caractĂ©riser un manquement fautif d'Airbus ou Air France en lien [âŠ] avec les fautes de pilotage [âŠ] Ă l'origine de l'accident »[95].
Airbus aurait été au courant de problÚmes liés aux sondes de Pitot, selon un rapport de 2004 remis à la justice le [96].
Le , les juges d'instructions décident d'un non lieu[97]. Pour les magistrats instructeurs, l'accident est dû à une faute de pilotage[97]. Les avocats des familles des victimes présentent un recours auprÚs de la chambre de l'instruction[97].
Le , la cour d'appel de Paris ordonne le renvoi d'Air France et d'Airbus devant le tribunal correctionnel[98]. Fin , la Cour de cassation rejette les pourvois d'Air France et d'Airbus[99].
ProcĂšs
Air France et Airbus Ă©tant renvoyĂ©s en correctionnelle pour « homicide involontaire », le procĂšs commence le [100] - [101] par les interventions des reprĂ©sentants des deux prĂ©venus, d'abord Anne Rigail, directrice gĂ©nĂ©rale d'Air France, puis Guillaume Faury, prĂ©sident exĂ©cutif du groupe Airbus[102], et les tĂ©moignages de nombreux experts[103]. Le , en conclusion d'un long rĂ©quisitoire[104], le parquet affirme ne pas ĂȘtre en mesure de requĂ©rir une condamnation Ă l'Ă©gard des deux prĂ©venus, Airbus et Air France et suscite ainsi des rĂ©actions trĂšs vives de la part des parties civiles[105].
La derniÚre audience s'achÚve le et le jugement est mis en délibéré au [106]. La décision du tribunal correctionnel est rendue le et aucun des deux prévenus (Air France et Airbus) n'est pénalement sanctionné[2].
Le jeudi 27 avril 2023, le parquet général de Paris annonce qu'il fait appel de la relaxe[107].
EnquĂȘtes indĂ©pendantes, enquĂȘtes par la presse, livres
Avant et aprĂšs la publication du rapport final par le BEA en , plusieurs enquĂȘtes indĂ©pendantes et des avis d'experts sont publiĂ©s dans les mĂ©dias sur l'origine de l'accident. Parmi ceux-ci, en France une dans Le Point[108] et une dans le livre de Jean-Pierre Otelli intitulĂ© Erreurs de Pilotage[109] ; et Ă l'Ă©tranger, l'enquĂȘte menĂ©e par C.B. Sullenberger, ainsi que des articles publiĂ©s dans le New York Times et dans le Daily Telegraph[110].
Le Point, Le Figaro et AFP
Dans des articles parus en mars 2013, l'état de fatigue des pilotes est mis en cause par la presse nationale française. Il s'avÚre que l'un des pilotes s'est rendu à Rio en compagnie de sa femme. Le commandant de bord, quant à lui, en instance de divorce, est accompagné de sa nouvelle compagne. Les articles en concluent que l'équipage s'est rendu à Rio « dans un esprit plus festif que professionnel »[111] - [112].
Les éléments pour soutenir cette thÚse :
- enregistrement du cockpit : commandant de bord à 1 h 4 min 19 s « Cette nuit, j'ai pas assez dormi. Une heure, c'était pas assez tout à l'heure » ;
- le commandant de bord, Marc Dubois, nâa dormi quâune heure la nuit prĂ©cĂ©dant le vol ; au lieu de se reposer, il a passĂ© la journĂ©e Ă visiter Rio[113] ;
- enquĂȘte BEA : « pendant les 23 premiĂšres minutes d'enregistrement, le silence domine au sein de l'Ă©quipage avec les communications radio du contrĂŽle de Recife en arriĂšre-plan, l'attention est relĂąchĂ©e au point d'Ă©couter de la musique » ;
- témoin cité : « Selon le pilote de l'hélicoptÚre, que j'ai interrogé sur place, l'équipe montre déjà des signes d'épuisement[114]. » ;
- d'aprÚs un médecin du sommeil interrogé par le Figaro : « Quand on regarde précisément la transcription des conversations dans le cockpit, on s'aperçoit que le commandant de bord est dans une situation d'ivresse du sommeil. »[115].
Sullenberger
Dans un article en dans le magazine amĂ©ricain Aviation Week, Chesley Sullenberger, expert en sĂ©curitĂ© aĂ©rienne et enquĂȘteur sur des accidents, a dit que l'incident Ă©tait un « accident Ă prendre comme repĂšre ».
« Nous devons l'analyser à partir d'une approche systémique, dans un systÚme technologie/homme qui doit coopérer, ce qui implique la conception des avions ainsi que la certification, la formation et les facteurs humains. Si on regarde les facteurs humains seulement, on élimine donc la moitié ou les deux tiers de la défaillance totale du systÚme⊠»
Sullenberger a suggéré que les pilotes auraient été en mesure de mieux gérer les troubles de ce type s'ils avaient eu à la disposition une indication de l'angle d'incidence de l'avion.
« Nous devons déduire indirectement l'incidence par la vitesse. Cela rend l'identification du décrochage et la procédure de sortie beaucoup plus difficile. Cela fait plus d'un demi-siÚcle que l'on a la possibilité d'afficher l'angle d'incidence (dans les cockpits de la plupart des avions à réaction), qui est l'un des paramÚtres les plus critiques, mais on a choisi de ne pas le faire[116]. »
De fait, dans son rapport final (sect. 4.2.2 - page 211)[117], le BEA recommande que l'EASA et la Federal Aviation Administration (FAA) évaluent la pertinence d'exiger la présence d'un indicateur d'incidence directement accessible aux pilotes à bord des avions.
Dans un reportage télévisé par CBS News en , Sullenberger suggÚre que la conception du cockpit de l'Airbus ait pu jouer un rÎle important dans l'accident. En effet, la position des manches des deux pilotes n'étant pas liée l'une à l'autre, le pilote de gauche ne savait pas que le pilote de droite tenait le manche en arriÚre durant toute la descente[118] - [119].
GĂ©rard Arnoux : faillite collective ou des fautes individuelles ?
Le est sorti l'ouvrage de GĂ©rard Arnoux Le Rio-Paris ne rĂ©pond plus - AF447 « le crash qui n'aurait pas dĂ» arriver »[120]. L'ouvrage se prĂ©sente comme un hommage aux victimes et sa thĂšse centrale est qu'il y a eu une faillite collective en France tant sur les aspects techniques que sur les conditions des enquĂȘtes[121].
Quelques personnalitĂ©s ont participĂ© Ă lâouvrage : sur les aspects techniques Shem Malmquist, commandant de bord instructeur sur Boeing 777, sur les investigations Roger Rapoport, journaliste dâinvestigation amĂ©ricain, sur les aspects humains et de soutien Ă lâĂ©dition Frederic Fappani von Lothringen, aviateur et prĂ©sident international dâune ONG qui travaille sur les droits humains[122].
Documentaires
Cet accident a fait l'objet d'un documentaire par l'émission PiÚces à conviction diffusée le , en reconstituant grùce à un simulateur de vol toute la séquence de l'accident telle qu'elle s'est déroulée dans la cabine de pilotage, en temps réel et en restituant les dialogues et alarmes enregistrés par les boßtes noires.
L'accident a fait l'objet, en 2012, d'un épisode, en langue anglaise, dans la série télé canadienne Air Crash nommé « Le crash du vol Rio-Paris » [titre original : Air France 447 : vanished] (saison 12 - épisode 13). En fait, comme dans d'autres documents vidéo mentionnés, ci-dessous, dans la rubrique Filmographie de la section Annexes (et, notamment, les films de France 3 en 2012 et celui de W9 en 2017), les producteurs ont introduit des séquences interprétées par des acteurs professionnels qui sont censés reprendre les expressions des trois personnels navigants techniques (PNT) telles que l'a révélé le CVR.
Huit ans aprÚs l'accident, la chaßne de TV W9 diffuse le documentaire Vol AF 447 : Que s'est-il vraiment passé ? (2017, 1 h 13 min 37 s) du réalisateur Ionut Teianu.
Dix ans aprĂšs l'accident, la chaĂźne de TV M6 diffuse le documentaire (plus complet) AF447 Vol Rio-Paris : que s'est-il vraiment passĂ© ? 10 ans aprĂšs (2019, 1 h 30) du (mĂȘme) rĂ©alisateur Ionut Teianu[123].
Le 31 mai 2019, la chaßne de TV PlanÚte+ diffuse le documentaire AF 447 : la traque du vol Rio-Paris (2019, 1 h 30 min 44 s) de Simon Kessler et Fabrice Gardel qui retrace de façon trÚs détaillée la recherche par 3 900 mÚtres au fond de l'océan des 2 boßtes noires de l'avion.
Notes et références
- « Air France : 80 ans d'histoire en dix dates », sur Ouest-France, (consulté le )
- AFP, « Crash du vol Rio-Paris : Airbus et Air France relaxés », sur Le Monde, (consulté le ).
- Le Figaro avec AFP, « Crash du vol Rio-Paris : le parquet gĂ©nĂ©ral français fait appel de la relaxe d'Airbus et Air France », Le Figaro,â (lire en ligne)
- Le vol continue mais a été renommé AF445, cf. « Le vol AF 447 devient AF 445 », sur Americas,
- (en) CaractĂ©ristiques techniques de lâavion sur Planespotters.net. ConsultĂ© le .
- (en) « Vol Air France 447 Rio de Janeiro - Paris-Charles de Gaulle : Communiqué de presse », sur alphasite.airfrance.com (consulté le )
- « Rapport d'Ă©tape » [PDF], sur bea.aero, Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses pour la sĂ©curitĂ© de l'aviation civile, (consultĂ© le )
- « Note de SynthĂšse », sur bea.aero, Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses pour la sĂ©curitĂ© de l'aviation civile, (consultĂ© le )
- Rapport final, p. 51
- Rapport intermédiaire 3
- (en) Tim Vasquez, « Air France Flight 447: A detailed meteorological analysis », (consulté le )
- (en) « Air France Flight #447: did weather play a role in the accident? », Cooperative Institute for Meteorological Satellite Studies, (consulté le )
- (en) « A Meteosat-9 infrared satellite image », BBC News (consulté le )
- (en) « Plane Vanished in Region Known for Huge Storms », Fox News Channel, (consulté le )
- L'altitude moyenne de la stratosphĂšre est de 12 000 mĂštres.
- Thierry Vigoureux, « Un livre pointe les "erreurs de pilotage" de l'AF447 », Le Point,â (lire en ligne)
- On considÚre, généralement, qu'à partir d'un angle de 15° à 20° il existe un risque de " décollement de l'écoulement aérodynamique à l'extrados de l'aile " (fiche Wikipedia Décrochage (aérodynamique) et donc un risque de baisse brutale de la portance.
- Marie Quenet, « Les derniers instants des passagers du Rio-Paris », sur LeJDD.fr, (consulté le )
- Travaux publics et Services gouvernementaux Canada Gouvernement du Canada, « buffeting [5 fiches] - TERMIUM PlusÂź â Recherche - TERMIUM PlusÂź », sur www.btb.termiumplus.gc.ca, (consultĂ© le ) : « Vibrations aĂ©roĂ©lastiques, irrĂ©guliĂšres et de basse frĂ©quence, affectant la cellule dâun avion [ou dâun aĂ©ronef]. »
- « PiÚces à conviction - Vol AF 447 Rio Paris » (consulté le )
- « AF447 Vol Rio Paris Reportage 2017 » (consulté le )
- D'aprĂšs le 3e rapport du BEA (page 46) l'avion est sorti de son domaine de vol Ă 2 h 10 min 54 s et les enregistrements s'arrĂȘtĂšrent Ă 2 h 14 min 28 s
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- à titre d'illustration, on peut consulter la transcription de ces pannes telles que publiées par les sites spécialisées : Air France Acars, 1er juin 2009
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- (en) « Air France Flight 447's lessons - four years later », CBS News, (consultĂ© le ) : « Expert de sĂ©curitĂ© aĂ©rienne Chesley Sullenberger a expliquĂ© Ă CBS News qu'il croit que le crash aurait Ă©tĂ© moins probable si l'avion avait Ă©tĂ© un Boeing au lieu d'un Airbus parce que les roues de contrĂŽle sont plus grandes et plus Ă©videntes. Sullenberger a montrĂ© au correspondant de CBS News Mark Strassmann la diffĂ©rence entre le simulateur d'un Airbus et celui d'un Boeing. Un petit mouvement sur les commandes de vol d'un Airbus qui s'appelle un mini-manche, soulĂšve le nez de l'avion et lui ordonne de monter. Les pilotes effectuent rarement cette manĆuvre Ă haute altitude, car elle peut ĂȘtre trĂšs dangereuse, or c'est exactement ce que le pilote du vol 447 a fait. »
- « Le Rio-Paris ne répond plus - AF447 « le crash qui n'aurait pas dû arriver » », editions-harmattan.fr, consulté le 19 juillet 2019.
- AF447: Brasileiros âterĂŁo razĂŁoâ de nĂŁo confiar na Justiça francesa, diz autor de livro
- Sortie de lâouvrage « Le Rio-Paris ne rĂ©pond plus ».
- television.telerama.fr > AF447 Vol Rio-Paris : que s'est-il vraiment passé ? 10 ans aprÚs
Annexes
Articles connexes
- Mémorial des victimes de l'accident aérien du vol Air France 447
- Crew resource management
- Liste des accidents aériens par nombre de victimes.
- Vol Birgenair 301, crash dĂ» Ă un tube Pitot qui s'est bouchĂ©. Le commandant se rend compte du problĂšme mais dĂ©cide tout de mĂȘme de dĂ©coller constatant que celui de son copilote fonctionne normalement. NĂ©anmoins l'ensemble des instruments de vol (dont le pilote automatique) continue d'utiliser les informations du tube Pitot dĂ©faillant du pilote.
- Vol Austral LĂneas AĂ©reas 2553, qui s'est Ă©crasĂ© Ă cause d'un givrage des sondes Pitot.
- Vol West Caribbean 708, qui s'est écrasé à la suite d'un décrochage en croisiÚre non rattrapé.
- Liste d'accidents aériens.
Bibliographie
- Fabrice Amedeo, La face cachĂ©e d'Air France, Paris, Flammarion, coll. « enquĂȘte », , 339 p. (ISBN 978-2-08-124028-5 et 2-08-124028-9).
- Jean-Pierre Otelli, Erreurs de pilotage, t. 5 : Crash Rio-Paris avec l'enregistrement complet des conversations dans le cockpit, Levallois-Perret, Ăd. Altipresse, , 285 p. (ISBN 979-10-90465-03-9, OCLC 780308849)
- Roger Rapoport (trad. de l'anglais par FrĂ©dĂ©ric Marsaly), Crash Rio-Paris : les secrets d'une enquĂȘte, Levallois-Perret, Ăd. Altipresse, , 249 p. (ISBN 978-2-911218-84-2 et 2-911218-84-1, OCLC 779709783)
- (en) Langewiesche, William. "The Human Factor" (Archive). Vanity Fair. Octobre 2014.
- Langewiesche, William, Vol AF 447 Rio-Paris, reconstitution des minutes qui ont précédé le crash, Vanity Fair France no 19, janvier 2015 (vérification faite, le premier numéro est de juillet 2013 et le no 19, en janvier 2015 et non 2014 comme indiqué par erreur dans l'article), traduction du précédent.
- Gérard Arnoux, Le rio-paris ne repond plus - Af447 : "le crash qui n'aurait pas du arriver", Préface de Frédéric Fappani von Lothringen, 17 juillet 2019
- Roger Rapoport, Shem Malmquist, "Angle d'attaque" Causes et consĂ©quences du crash Air France 447 â 8 juillet 2019
- Bureau dâEnquĂȘtes et dâAnalyses, Rapport d'Ă©tape N0 3 (lire en ligne)
Roman
- Emmanuel Adely (ill. Roman Opalka), Sommes, éditions Argol, (ISBN 978-2-915978-57-5, présentation en ligne).
Filmographie
- [vidéo] (pt) Força e Emoção, Força Aérea Brasileira, 2009, 11 minutes. Documentaire de l'armée de l'air brésilienne consacré aux recherches en mer.
- [vidéo] (en) Flight AF 447, ABC News, octobre 2009, 23 minutes. Documentaire australien présenté par ABC News, avec une transcription écrite du documentaire. Met en cause les sondes Pitot et les insuffisances du radar météo de bord.
- [vidéo] (en) Lost: The Mystery of Flight 447, BBC 2, mai 2010, 58 minutes (AF447 : le scénario proposé par BBC2, compte-rendu de Mediapart). Documentaire britannique qui met en lumiÚre la trop grande automatisation des avions et donc le manque d'expérience des pilotes actuels pour ce qui est du pilotage manuel.
- (en) Kenny Scott, Crash of Flight 447, PBS, dans le cadre de l'Ă©mission NOVA, production en 2010 :
- Peter Tyson, Air France 447, One year out, PBS.org,
- [vidéo] Annonce de PBS
- Rick Darby, Inside Air France 447, AeroSafety World, septembre 2010, p. 53-54
- [vidéo] Les derniÚres minutes du vol AF447 Rio Paris, Stéphane Koguc, Agence France-Presse, 26 juillet 2011, 2 min 42 s
- [vidĂ©o] Vol AF 447 Rio-Paris : les raisons dâun crash, France 3, Ă©mission PiĂšces Ă conviction, documentaire (52 minutes), mars 2012
- [vidéo] Animation du déroulement du vol issue des données du CVR/FDR, BEA, , 3 min 36 s
- [vidéo] Vol AF 447 : Que s'est-il vraiment passé ?, documentaire de Ionut Teianu, W9, Reportage 2017, 1 h 13 min 37 sec
- [vidéo] AF 447 : la traque du vol Rio-Paris, documentaire de Simon Kessler et Fabrice Gardel, PlanÚte+, 31 mai 2019, 1 h 30 minutes 44 sec
Liens externes
- Dossier complet du BEA : rĂ©sumĂ© de l'enquĂȘte, rapport final, rapports intermĂ©diaires, annexes, animation, publications
- Rapport final (version complĂšte) du Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses (publiĂ© le 5 juillet 2012)
- Rapport final du Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses (publiĂ© le 5 juillet 2012)
- Annexe 1 du rapport final du BEA : transcription du CVR (Cockpit Voice Recorder, enregistreur de conversations au poste de pilotage)
- Article sur l'accident du vol AF447
- (pt) InformaçÔes sobre o voo AF 447 - Force aérienne brésilienne
- Liste des annexes au rapport final et images en haute rĂ©solution du Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses (publiĂ© le 5 juillet 2012)
- (en) Citation dans le Guide de Fiabilité Google (Google SRE Book).
- [Rapport final] « Rapport final Accident survenu le 1er juin 2009 Ă lâAirbus A330-203 immatriculĂ© F-GZCP exploitĂ© par Air France vol AF 447 Rio de Janeiro - Paris », sur Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses pour la sĂ©curitĂ© de l'aviation civile, (consultĂ© le )
- [Rapport d'Ă©tape] « Rapport dâĂ©tape Accident survenu le 1er juin 2009 Ă lâAirbus A330-203 immatriculĂ© F-GZCP exploitĂ© par Air France vol AF 447 Rio de Janeiro - Paris » [PDF], sur Bureau d'enquĂȘtes et d'analyses pour la sĂ©curitĂ© de l'aviation civile (consultĂ© le )