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Urubu noir

Coragyps atratus

L’Urubu noir (Coragyps atratus) aussi appelĂ© Vautour urubu ou vautour noir, est l'une des espĂšces d'urubus charognards vivant sur le continent amĂ©ricain. Il appartient Ă  la famille des Cathartidae. Son aire de rĂ©partition s’étend du sud-est des États-Unis au centre du Chili et Ă  l’Uruguay en AmĂ©rique du Sud. Bien qu’il s’agisse d’une espĂšce commune et disposant d’une vaste aire de rĂ©partition, cette derniĂšre reste moins importante que celle de l'Urubu Ă  tĂȘte rouge, prĂ©sent du Canada jusqu’à la Terre de feu. Il s’agit de l’unique reprĂ©sentant encore existant du genre Coragyps, au sein de la famille des Cathartidae. On le trouve dans des habitats relativement ouverts, avec quelques broussailles ou forĂȘts Ă©parses[1]. Avec une envergure de 1,5 m, l’Urubu noir est un grand oiseau, mais un petit vautour. Il a un plumage noir, un cou gris-noir dĂ©plumĂ© et un bec crochu.

L’Urubu noir est un charognard qui se nourrit de charognes, mais mange aussi des Ɠufs ou des animaux nouveau-nĂ©s qu’il tue lui-mĂȘme. Dans les rĂ©gions oĂč l’homme est prĂ©sent, il se nourrit Ă©galement de dĂ©chets mĂ©nagers. Il trouve sa nourriture grĂące Ă  son excellente vue ou en suivant d’autres vautours possĂ©dant un excellent odorat. Ne possĂ©dant pas de syrinx — l’organe vocal des oiseaux — ses seuls cris sont des grognements ou de petits sifflements[2]. Il pond ses Ɠufs dans des grottes, des arbres creux ou sur le sol nu, et Ă©lĂšve gĂ©nĂ©ralement deux oisillons chaque annĂ©e, qu’il nourrit par rĂ©gurgitation. Aux États-Unis, cet urubu est protĂ©gĂ© par la Convention concernant les oiseaux migrateurs[3]. Ce vautour apparaĂźt dans les codex mayas.

Description

Coragyps atratus

L’Urubu noir est un grand oiseau de proie, mesurant 56 Ă  74 cm de long, pour une envergure de 1,33 Ă  1,67 m[4]. Le poids de l'Urubu noir en AmĂ©rique du Nord et dans les Andes varie entre 1,6 et 3 kg, mais les vautours plus petits vivant dans les plaines tropicales pĂšsent entre 1,18 et 1,94 kg[5] - [6]. 50 vautours Ă©tudiĂ©s au Texas pesaient en moyenne 2,15 kg tandis que des pesĂ©es sur 119 oiseaux au Venezuela ont rĂ©vĂ©lĂ© un poids moyen de 1,64 kg[7]. Une fois l'aile dĂ©ployĂ©e, son os mesure entre 38,6 et 45 cm, la courte queue mesure 16 Ă  21 cm et le tarse de 7 Ă  8,5 cm[8]. Son plumage est principalement noir brillant d'oĂč son nom vernaculaire en anglais de Black Vulture[9] ou de Vautour noir en Guyane française[10] - [11]. La tĂȘte et le cou de cet animal sont dĂ©pourvus de plumes et la peau est gris foncĂ©[12]. L’iris de l’Ɠil est marron et a une seule rangĂ©e incomplĂšte de cils sur la paupiĂšre infĂ©rieure[13]. Les pattes sont blanc grisĂątre[14], tandis que les deux orteils de devant sont longs et ont une petite palmure Ă  leur base[2]. Les pieds sont plats, relativement faibles, et peu adaptĂ©s Ă  la prĂ©hension. Les talons ne sont pas adaptĂ©s non plus pour saisir, et sont relativement Ă©moussĂ©s.

Les narines ne sont pas sĂ©parĂ©es par un septum, mais sont perforĂ©es, et on peut voir de part et d’autre du bec Ă  travers elles[15]. Les ailes sont larges mais relativement courtes. Les bases des plumes primaires sont blanches, et forment une marque blanche sur le bord infĂ©rieur des ailes, visible lorsque l’animal est en vol. La queue est courte et carrĂ©e, dĂ©passant Ă  peine le bord des ailes repliĂ©es[12]. Les sous-espĂšces diffĂšrent en taille selon la loi de Bergmann, et la quantitĂ© de coloration blanche sous les ailes varie Ă©galement.

Un Coragyps atratus brasiliensis leucistique a Ă©tĂ© observĂ© Ă  Piñas, en Équateur en 2005. Il avait un plumage entiĂšrement blanc, avec seulement le tarse et la queue ainsi que quelques plumes du dessous de la queue noires. Il n’était pas albinos car sa peau semblait avoir la coloration sombre classique, et il faisait partie d’un groupe de 20 individus normalement colorĂ©s[16].

Ecologie et comportement

Un groupe perché sur une clÎture.

Lorsqu’il cherche sa nourriture il monte haut dans le ciel, gardant ses ailes horizontales tout en planant. Il bat des ailes rapidement avant de planer sur un court laps de temps[17]. Son vol est mois efficace que celui des autres vautours, car ses ailes sont plus courtes, et constituent une moindre surface pour s’appuyer sur l’air[18]. Par rapport Ă  l'Urubu Ă  tĂȘte rouge, l’Urubu noir bat ses ailes plus frĂ©quemment pendant qu’il vole. Il est connu pour rĂ©gurgiter sa nourriture lorsqu’il est approchĂ© par un autre animal ou perturbĂ©, ce qui contribue Ă  dissuader les prĂ©dateurs et l’aide Ă  prendre son envole du fait du lest dont il s’est ainsi dĂ©barrassĂ©. Comme tous les autres vautours d’AmĂ©rique, l’Urubu noir dĂ©fĂšque souvent sur ses propres pattes, utilisant ainsi l’évaporation de l’eau contenu dans ses fĂšces et son urine pour refroidir son corps, un processus appelĂ© urohidrose[2]. Cela permet de refroidir les vaisseaux sanguins de la partie sans plume du tarse et les pattes, et explique les marques blanches laissĂ©es sur les pattes par l’acide urique. Du fait de l’absence de syrinx, l’Urubu noir, comme les autres vautours amĂ©ricains, Ă©met trĂšs peu de sons[2]. Il est gĂ©nĂ©ralement silencieux, mais peut Ă©mettre de petits sifflements et grognements. C’est un oiseau grĂ©gaire, qui se rassemble en larges groupes[9]. Dans les rĂ©gions oĂč leurs aires de rĂ©partition se chevauchent, l’Urubu noir peut se poser sur des branches d’arbres morts en compagnie de l'Urubu Ă  tĂȘte rouge[18]. Il se nourrit gĂ©nĂ©ralement en groupes ; un petit groupe d’Urubu noir peut facilement chasser un Urubu Ă  tĂȘte rouge, qui se nourrit gĂ©nĂ©ralement seul, d’une carcasse[9].

Comme l'Urubu Ă  tĂȘte rouge, ce vautour est souvent vu dans une posture caractĂ©ristique avec les ailes dĂ©ployĂ©es[12]. Ce comportement semble avoir plusieurs fonctions : sĂ©cher les ailes, rĂ©chauffer le corps, et que le soleil dĂ©truise les bactĂ©ries. Le mĂȘme comportement a Ă©tĂ© observĂ© chez les autres Cathartidae, les Gypaetinae (en), les Aegypiinae et les cigognes[19].

Distribution et habitat

L’Urubu noir a une distribution nĂ©arctique et nĂ©otropical[20]. Son aire de rĂ©partition comprend le sud des États-Unis, le Mexique, l’AmĂ©rique centrale et la majeure partie de l’AmĂ©rique du Sud. Il est rĂ©sident permanent dans la majeure partie de son aire de rĂ©partition, bien qu’il arrive que les oiseaux vivant le plus au nord migrent sur de petites distances, et que de petites populations se dĂ©placent en cas de conditions dĂ©favorables[21]. En AmĂ©rique du Sud, son aire de rĂ©partition comprend le centre du Chili et l’Argentine[22]. On le rencontre Ă©galement sur les Ăźles des CaraĂŻbes[1]. Il prĂ©fĂšre les habitats ouverts entrecoupĂ©s de petites zones de bois ou de brousse[23]. On peut Ă©galement le rencontrer dans les forĂȘts humides Ă  basse altitude, dans les zones buissonnantes et dans les prairies, zones humides, marais et pĂątures[1]. PrĂ©fĂ©rant les faibles altitudes, on le voit rarement dans les zones montagneuses. On l’observe souvent perchĂ© sur des piquets de clĂŽture ou des arbres morts[14].

Alimentation

L'Urubu noir joue un rÎle écologique majeur en éliminant rapidement les cadavres (ici un bovin, dans le Mato Grosso, au Brésil)
Comme les autres charognards, les urubus peuvent ĂȘtre empoisonnĂ©s par les polluants (pesticides, mĂ©taux lourds et rĂ©sidus d'antibiotiques ou de traitements hormonaux) qui s'accumulent dans leur nourriture

En conditions naturelles, l’Urubu noir se nourrit principalement de charognes[24]. Dans les zones peuplĂ©es par l’Homme, il peut Ă©galement se nourrir dans les dĂ©charges, mais aussi se nourrir d’Ɠufs ou de vĂ©gĂ©taux en dĂ©composition et peut tuer ou blesser des mammifĂšres nouveau-nĂ©s ou ne pouvant pas se dĂ©fendre. Comme les autres vautours, il joue un rĂŽle important dans l’écosystĂšme en mangeant les charognes qui seraient sans cela des terreaux fertils au dĂ©veloppement de maladies[25]. L’Urubu noir trouve sa nourriture par la vue mais Ă©galement en suivant des vautours du genre Cathartes jusqu’aux carcasses. Ces vautours — l'Urubu Ă  tĂȘte rouge, l'Urubu Ă  tĂȘte jaune, et le Grand urubu — localisent leur nourriture grĂące Ă  leur odorat, une facultĂ© peu commune chez les oiseaux. Ils volent Ă  basse altitude pour dĂ©tecter l’odeur du mercaptan Ă©thylique, un gaz produit lors du dĂ©but de la composition des animaux morts[26] Cette bonne capacitĂ© Ă  dĂ©tecter les odeurs leur permet de trouver des charognes sous la canopĂ©e[19]. Le Sarcoramphe roi et l’Urubu noir, qui n’ont pas la facultĂ© de sentir les charognes, les suivent donc jusqu’aux carcasses[25]. Il devient agressif lorsqu’il se nourrit, et peut chasser l'Urubu Ă  tĂȘte rouge, lĂ©gĂšrement plus gros, des carcasses[24].

L’Urubu noir s’attaque occasionnellement aux troupeaux de bovins et aux cerfs. C’est la seule espĂšce de vautours d’AmĂ©rique Ă  pratiquer de la sorte. Il poursuit les vaches prĂȘtes Ă  mettre bas et s’attaque en prioritĂ© aux nouveau-nĂ©s. Dans ses premiĂšres semaines, le veau ne va pas empĂȘcher les vautours de l’approcher. Les vautours l’entourent en groupe et vont becqueter ses yeux, son nez et sa langue. Le veau peut parfois mourir de ses attaques[27].

L’Urubu noir a parfois Ă©tĂ© observĂ© en train d'attraper les tiques sur des Capybaras au repos[28].

Prédateurs

L'Urubu noir est peu sujet Ă  la prĂ©dation par d'autres espĂšces. Les Ɠufs et les oisillons peuvent ĂȘtre consommĂ©s s'ils sont trouvĂ©s par certains mammifĂšres comme les ratons-laveurs, les coatis et les renards. Du fait de son agressivitĂ© et de sa taille, trĂšs peu de prĂ©dateurs peuvent menacer le vautour adulte. Toutefois certains aigles peuvent tuer ces vautours lors de combats, et mĂȘme l'Aigle ornĂ©, un oiseau lĂ©gĂšrement plus petit que ce vautour, peut le chasser pour le manger[29].

Reproduction

ƒuf, provenant de la collection du MusĂ©e de Wiesbaden.

La pĂ©riode de reproduction de l’Urubu noir dĂ©pend de l’altitude Ă  laquelle il vit. Aux États-Unis par exemple, les oiseaux de Floride commencent Ă  se reproduire en janvier, tandis que ceux de l’Ohio ne commencent pas avant mars[30]. En AmĂ©rique du Sud, les Urubus noirs d’Argentine et du Chili commencent Ă  pondre leurs Ɠufs en septembre, tandis que ceux de la partie plus septentrionale du continent attendent octobre. Certains animaux se reproduisent mĂȘme encore plus tard, et les vautours de Trinidad ne commencent pas avant novembre, et ceux d’Équateur peuvent attendre jusqu’en fĂ©vrier[30]. Les couples se forment Ă  la suite d'une parade nuptiale qui se dĂ©roule au sol : plusieurs mĂąles entourent une femelle avec leurs ailes partiellement dĂ©ployĂ©es et ils se pavanent et balancent leur tĂȘte[12]. Ils peuvent parfois faire des parades en vol, plonger ou se pourchasser[30].

Oisillons.

L’Urubu noir pond ses Ɠufs au sol dans une aire boisĂ©e, dans un tronc creux ou dans une autre cavitĂ©, rarement Ă  plus de m du sol[12] Il n’utilise pas de matĂ©riaux pour construire le nid, mais peut dĂ©corer les alentours avec des morceaux de plastiques colorĂ©s, des morceaux de verre ou des objets en mĂ©tal comme des capsules de bouteille[23]. La couvĂ©e comporte gĂ©nĂ©ralement deux Ɠufs, bien que ce nombre peut varier de 1 Ă  3. L’Ɠuf est ovale et mesure en moyenne 7.56 Ă  5,09 cm. La coquille est lisse, de couleur gris vert, bleuĂątre ou blanche et prĂ©sente des petits points brun pĂąle vers du cĂŽtĂ© le plus gros[23]. Les deux parents couvent les Ɠufs, qui Ă©closent au bout de 28 Ă  41 jours[23]. Les jeunes juste Ă©clos sont couverts d’un duvet blanc[24]. Les deux parents participent Ă  nourrir les jeunes par rĂ©gurgitation. Les petits restent dans le nid durant deux mois, et aprĂšs 75 Ă  80 jours ils sont capables de voler correctement[18].

Taxinomie

Le nom spĂ©cifique de cette espĂšce, atratus, signifie « vĂȘtu de noir »[31], du latin ater signifiant « noir »[32]. Le nom de genre, Coragyps, signifie « vautour-corbeau »[33], par contraction des mots grecs corax/ÎșόραΟ et gyps/Îłáœșψ dĂ©signant respectivement ces deux oiseaux. Le nom de la famille, Cathartidae, signifie « Ă©purateur » et vient du grec kathartēs/ÎșαΞαρτης[33] - [34].

Le classement taxinomique exact de l’Urubu noir et des 6 autres espĂšces de Cathartidae reste mal connu[35]. Bien que similaires en apparence, et occupant la mĂȘme niche Ă©cologique, les Cathartidae, les Gypaetinae et les Aegypiinae ont Ă©voluĂ© Ă  partir d’ancĂȘtres diffĂ©rents dans des zones gĂ©ographiques bien distinctes. C’est pour savoir Ă  quel point ces deux familles sont diffĂ©rentes que les scientifiques dĂ©battent, certains d’entre eux ayant suggĂ©rĂ© que les Cathartidae Ă©taient plus apparentĂ©s aux cigognes[36]. Des Ă©tudes plus rĂ©centes ont maintenu leur place au sein de l’ordre des Falconiformes avec les Old World vultures[37], ou les ont placĂ©s dans un ordre Ă  part, les Cathartiformes[38]. Le South American Classification Committee a retirĂ© les Cathartidae des Ciconiiformes pour les placer comme Incertae sedis, tout en notant qu’il Ă©tait envisageable de les classer avec les Falconiformes ou les Cathartiformes[35].

Il y a trois sous-espùces d’Urubu noir :

  • C. a. atratus, nommĂ© par l’ornithologue allemant Johann MatthĂ€us Bechstein en 1793, est la sous-espĂšce nominale. Il fait approximativement la mĂȘme taille que C. a. foetens, mais son plumage n’est pas aussi sombre. Son aire de rĂ©partition s’étend du nord du Mexique au New Jersey et la Pennsylvanie en passant par le Texas[39].
C. a. brasiliensis dans un arbre, dans le Manuel Antonio National Park, au Costa Rica
  • C. a. brasiliensis, nommĂ© par Charles-Lucien Jules Laurent Bonaparte en 1850, est plus petit que C. a. atratus et C. a. foetens. Les marques claires sur la partie infĂ©rieure des plumes primaires sont plus blanches et plus larges que chez les autres sous-espĂšces, et le dessous des ailes est plus clair que chez C. a. foetens[40]. On le rencontre en AmĂ©rique Centrale et en AmĂ©rique du Sud. Au sud, son aire de rĂ©partition s’étend jusqu’au rĂ©gions cĂŽtiĂšres du PĂ©rou Ă  l’ouest et aux plaines de Bolivie Ă  l’est. Au nord, on le trouve jusqu’à Sonora Ă  l’ouest du Mexique et Ă  San Luis PotosĂ­ dans l’est du pays. Il est absent des zones d’altitude[40].
  • C. a. foetens, nommĂ© par Martin Lichtenstein en 1817, fait approximativement la mĂȘme taille que C. a. atratus[40]. Les marques sur la partie infĂ©rieure des plumes primaires sont plus petites que chez la sous-espĂšce nominale, et le dessous des ailes est plus sombre. On trouve cette sous-espĂšce dans les Andes, au nord de l’Équateur, au PĂ©rou, au nord de la Bolivie, au Paraguay, en Uruguay, et dans les plaines du Chili[40].

Histoire Ă©volutive de Coragyps

Du PlĂ©istocĂšne infĂ©rieur au PlĂ©istocĂšne supĂ©rieur, une espĂšce prĂ©historique d’Urubu noir, Coragyps occidentalis, vivait Ă  travers l’aire de rĂ©partition de l’espĂšce actuelle. Cet oiseau ne diffĂ©rait pas beaucoup de l’espĂšce actuelle, Ă  l’exception de sa taille ; il Ă©tait 10 Ă  15 % plus grand et avait un bec plus large et relativement plus aplati[41]. Il occupait par ailleurs la mĂȘme niche Ă©cologique que l’espĂšce actuelle[42], et semble en ĂȘtre l’ancĂȘtre direct aprĂšs avoir rĂ©duit de taille au cours de la derniĂšre Ăšre glaciaire[43] - [44]. Bien Ă©tudiĂ© grĂące Ă  la dĂ©couverte de nombreux fossiles, le genre Coragyps donne un aperçu rare de la dynamique d’évolution de deux chrono-espĂšces. L’Homme a vraisemblablement Ă©tĂ© tĂ©moin de la derniĂšre Ă©tape de cette Ă©volution : un os subfossile de l’espĂšce Ă©teinte, datant des palĂ©oamĂ©ricains ou de la pĂ©riode archaĂŻque des AmĂ©riques (9000–8000 ans BCE), a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans les amas coquillier des chutes de Celilo prĂšs de The Dalles[45].

On ne peut pas dĂ©terminer si des Urubus noirs fossiles appartiennent Ă  l’espĂšce du PlĂ©istocĂšne ou Ă  l’espĂšce actuelle sans informations supplĂ©mentaires : en effet on retrouve la mĂȘme variation de taille entre les individus au sein de chaque espĂšce. En 1968, Hildegarde Howard sĂ©pare les oiseaux mexicains dans la sous-espĂšce Coragyps occidentalis mexicanus, les opposant aux oiseaux vivant plus au nord (comme Ă  Rancho La Brea) qui constitue la sous-espĂšce nominale C. o. occidentalis[46]. Les oiseaux du sud Ă©taient de la mĂȘme taille que les oiseaux de la sous-espĂšce C. a. atratus actuels, et on peut les en distinguer uniquement par leur tarsometatarsus quelque peu plus robuste et leur bec plus large, la localisation gĂ©ographique des fossiles Ă©tant le seul critĂšre qui apporte un degrĂ© de certitude satisfaisant[47]. Comme l’espĂšce du PlĂ©istocĂšne et l’Urubu noir actuel forment un continuum en termes d’évolution plutĂŽt qu’un exemple de radiation Ă©volutive en plusieurs lignĂ©es, certains incluent le taxon du PlĂ©istocĂšne au sein de C. atratus[44].

Notes et références

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Liens externes

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