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Thunnus thynnus

Le thon rouge du Nord (Thunnus thynnus), aussi appelé thon rouge de l'Atlantique ou « scombres », ou thon rouge de Méditerranée plus au sud, est l'une des trois espÚces de thons rouges avec le thon rouge du Pacifique (Thunnus orientalis) et le thon rouge du Sud (Thunnus maccoyii).

Il se dĂ©place rapidement et sur de longues distances[1] - [2] (plus de 200 km par jour) Ă  une allure comprise entre 6 et 20 km/h et peut atteindre des pointes de vitesse jusqu'Ă  70 km/h[3]. De grande taille, les spĂ©cimens les plus grands mesurent plus de m et pĂšsent plus de 650 kg.
GrĂące Ă  son sang chaud il est capable de chasser dans des eaux trĂšs froides. Le thon rouge vit principalement entre deux eaux, c'est-Ă -dire entre la surface de l'eau et jusqu'Ă  500 Ă  1 000 m de profondeur, ce qui lui vaut d'ĂȘtre qualifiĂ© de «pĂ©lagique».

Les populations atlantiques (et autrefois de mer du Nord) remontent vers le nord au printemps et en été, et redescendent vers le sud à la fin de l'automne, suivant ou recherchant les bancs de maquereaux, harengs et sardines ou d'autres espÚces dont ils se nourrissent.

Description

Longueur maximale : 458 cm[4] ; longueur moyenne : 200 cm[5] ; poids maximal publiĂ© : 684,0 kg[4] ; Ăąge maximal reportĂ© : 15 ans[6].

RĂ©partition et effondrement des populations de l'Atlantique Nord/Nord-Est

Spécimen adulte capturé lors d'un concours.
Larve
Thon rouge adulte

Le stock de l'Atlantique Nord et Nord-Est, bien qu'abondant en mer du Nord, mer de NorvĂšge, Skaggerak, Kattegat, et en Oresund a disparu au dĂ©but du XXe siĂšcle en raison d'une surpĂȘche (maximale dans les annĂ©es 1920-1930), qui a conduit Ă  un effondrement brutal du stock de cette espĂšce en Atlantique Nord[7]. C'est un des premiers exemples d'effondrement de la population d'un grand poisson ; dans les annĂ©es 1920, il Ă©tait prĂ©sent sur tous les Ă©tals de poissonniers d'Europe, Ă  bas prix, et dans les annĂ©es 1940, il en avait disparu. Ces thons Ă©taient de grande taille : un spĂ©cimen de 2,7 m a Ă©tĂ© trouvĂ© en 1903, Ă©chouĂ© sur le rivage allemand. Les thons pĂȘchĂ©s dans les annĂ©es 1920 pesaient de 40 kg Ă  700 kg (le poids moyen Ă©tait de 50 Ă  100 kg)[7]. Il reste deux stocks principaux de thon rouge dans l'ocĂ©an Atlantique et en mer MĂ©diterranĂ©e. Le stock ouest est en partie conservĂ© et se reproduit dans le golfe du Mexique[8] - [9] et le "stock est" en MĂ©diterranĂ©e.

Cycle de vie

Cette espĂšce de thon rouge vit longtemps (de 20 Ă  40 ans) et met plusieurs annĂ©es avant d'atteindre la maturitĂ©.

Le thon rouge qui se reproduit en MĂ©diterranĂ©e devient adulte Ă  l'Ăąge de 4 ans et pond en juin. Le "stock" de l'Atlantique Ouest commence Ă  pondre vers l'Ăąge de 8 ans.

PĂȘche et surpĂȘche

Bien que sa chair puisse contenir en quantitĂ©s importantes des polluants tels que le mercure, mĂ©thylmercure (MeHg, CH3Hg+) ou divers organochlorĂ©s[10] - [11] - [12] - [13] - [14], dĂ©passant parfois les normes en vigueur, de la FDA par exemple[15] (Ă  cause de son rĂ©gime alimentaire et de sa position dans le rĂ©seau trophique), ce poisson est trĂšs prisĂ©, notamment sur le marchĂ© japonais, qui reprĂ©sente 80 % des ventes globales (utilisation dans les sushis et sashimis). Le thon rouge est le poisson le plus cher au Japon. AchetĂ© entre 5 et 10 â‚Ź le kilogramme aux pĂȘcheurs français, il est revendu aprĂšs engraissement au minimum 30 â‚Ź le kg. En fin d'annĂ©e, quand sont vendus les plus beaux spĂ©cimens, son prix peut atteindre 70 â‚Ź le kg[16] et jusqu'Ă  30 000 euros pour un spĂ©cimen de 200 kg (en 2010)[17]). Sa valeur et la rarĂ©faction d'autres espĂšces halieutiques et sa relative facilitĂ© de pĂȘche grĂące aux moyens modernes de repĂ©rage et pĂȘche expliquent qu'il est l'espĂšce de thon rouge la plus pĂȘchĂ©e au point que, selon la CICTA et les organisations Ă©cologiques, ses stocks sont partout menacĂ©s d'effondrement.

En 2009 l'UICN Ă©crit que « les rĂ©centes prises ont Ă©tĂ© quatre fois supĂ©rieures au maximum recommandĂ© par les scientifiques pour Ă©viter l'effondrement de la population, avec les sennes flottantes opĂ©rant dans la MĂ©diterranĂ©e, capables de capturer au moins 54 000 tonnes, sans tenir compte de la capacitĂ© d'autres engins de pĂȘche[18] ».

Histoire de la pĂȘche au thon rouge

La pĂȘche au thon en MĂ©diterranĂ©e est trĂšs ancienne. Ici, le peintre Claude Joseph Vernet tĂ©moigne de cette pratique devant le petit port de Bandol en 1755.

Ce thon est aujourd'hui capturĂ© selon diffĂ©rentes mĂ©thodes : madrague, palangre, senne coulissante, canneur Ă  appĂąt et canne, mais avant les annĂ©es 1900 les pĂȘcheurs qui le cĂŽtoyaient souvent ne savaient pas le capturer et les prises Ă©taient rares.

Au XIXe siĂšcle en mer du Nord, les pĂȘcheurs d'orphie, de hareng et sardine voyaient souvent autour de leur bateau, sur leurs lieux de pĂȘche, les grands thons rouges, parfois en grand nombre, mais ils ignoraient comment les pĂȘcher sans danger[19].

Au dĂ©but des annĂ©es 1900, alors que ces thons sont signalĂ©s par les pĂȘcheurs aux biologistes marins comme faisant parfois des dĂ©gĂąts dans les filets en cherchant Ă  aller y manger les poissons[20] et que certains pĂȘcheurs l'accusent de « toutes sortes de mĂ©faits et de chasser le hareng de la mer du Nord »[20], quelques pĂȘcheurs apprennent Ă  les appĂąter et Ă  les pĂȘcher[19].

À partir de 1850, des pĂȘcheurs danois arrivent Ă  en capturer de gros spĂ©cimens dans les filets qu'ils ramĂšnent Ă  la cĂŽte, pleins d'orphies, les thons cherchant Ă  manger les orphies groupĂ©es dans les filets.

Dans les années 1920, grùce à l'invention de fusil spéciaux, on sait mieux les capturer et les remonter à bord (à l'aide d'un winch ou d'un treuil hydraulique) et on en débarque beaucoup dans les ports d'Europe du Nord-Ouest.

Cette pĂȘche Ă©tait encore relativement artisanale mais les populations de grands thons de l'Atlantique ont rapidement dĂ©clinĂ© avant de disparaitre de cette rĂ©gion du monde, au point qu'on pourrait avoir (s'il ne restait quelques tĂ©moignages photographiques) l'impression qu'ils n'ont jamais existĂ©. Dans les annĂ©es 1920, les ichtyologistes se demandaient dĂ©jĂ  s'il s'agissait d'une pĂ©riode anormalement et localement riche en thons ou s'ils avaient toujours Ă©tĂ© prĂ©sents en mer du Nord.

Il est certain que le thon rouge Ă©tait localement et saisonniĂšrement (juin Ă  octobre) trĂšs abondant dans les annĂ©es 1920-1930, car on l'y pĂȘche alors en grande quantitĂ©[19]. En NorvĂšge, de juillet Ă  octobre on le voit mĂȘme poursuivre les bancs de petits harengs gras et de sprats jusque dans les fjords oĂč parfois on tente de le piĂ©ger ;

  • Les vieux pĂȘcheurs de Boulogne interrogĂ©s par Le Gall (agrĂ©gĂ© de l'universitĂ©, directeur du laboratoire de l'office scientifique et technique des pĂȘches maritimes de Boulogne-sur-Mer, et correspondant du CIEM) « reconnaissent « avoir toujours vu ces gros poissons », mais qu'ils ne savaient pas comment les capturer, et pour prĂ©ciser une date, l'un d'eux, le patron Delpierre du Petit-Poilu, nous conta ses premiers essais malheureux pour capturer ces « gros poissons qui venaient prendre le hareng le long du bord Â». Or, ces essais se placent avec certitude pendant la campagne harenguiĂšre de 1897 »[19].
  • En 1907, les pĂȘcheurs comprennent comment appĂąter et capturer ces thons gĂ©ants[19] ;
  • L'annĂ©e suivante (1908) le Jean-Bart en pĂȘche 14 en une seule sortie sur une zone harenguiĂšre[19] ;
  • À partir de 1921, les pĂȘcheurs norvĂ©giens en organisent la pĂȘche alors que des conserveries industrielles de Trondheim et de Kristiansand le traitent « Ă  l'italienne Â» et lancent de nouvelles marques qui se vendent sans difficultĂ©. La pĂȘche au harpon Ă  main dans les fonds de fjords cĂšde la place aux sennes tournantes (snurpenot) Ă  larges mailles, avec des rĂ©sultats mĂ©diocres, puis en 1923, M Krohnstad[21] invente un fusil lanceur de harpon, en reprenant l'idĂ©e des lance-harpons utilisĂ©s pour les CĂ©tacĂ©s. Les premiers essais en donnent, selon Le Gall qui a pu le tester lui-mĂȘme, « les meilleurs rĂ©sultats » ; il projette un petit harpon d'acier, de 45 cm et kg, Ă  dard barbelĂ©. Les barbes de la pointe sont maintenues contre l'axe du harpon par une fine cordelette qui casse quand le dard pĂ©nĂštre les chairs du poisson. Les barbes s'Ă©cartent alors en maintenant le harpon dans le corps de l'animal. Ce dernier peut alors ĂȘtre tractĂ© sur le bateau par la corde (de 50 brasses environ) qui s'est dĂ©roulĂ©e lors du tir. Le fusil armĂ© pĂšse environ 10 kg. À 40 mĂštres, la force pĂ©nĂ©trante du harpon Ă©quivaut encore Ă  350 kg. Lors de ses premiers essais (en 1924), ce fusil a permis de tirer et ramener 29 thons. « Ce fusil semble donc trĂšs intĂ©ressant et on ne peut douter qu'il se gĂ©nĂ©ralise chez des pĂȘcheurs avisĂ©s comme les NorvĂ©giens » conclut Le Gall qui recommande ce nouvel instrument au pĂȘcheur du Boulonnais en remplacement des gaffes, lignes ou harpons qu'ils utilisaient[20]. Le fusil coĂ»tait environ 2 000 francs, soit le prix de quatre beaux et gros thons Ă  cette Ă©poque[20].
  • Dans les annĂ©es 1930, ce thon semble encore abondant ; Ă  titre d'exemple, le chalutier Le Touquet, en septembre 1932 a dĂ©barquĂ© au port de Boulogne-sur-Mer 12 thons rouges (Thunnus thynnus L.) « pĂȘchĂ©s en quelques heures[22] » !
  • En , 400 gros thons de la mer du Nord ont Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©s Ă  Boulogne[22]. Ils se vendent jusqu'Ă  500 francs Ă  la criĂ©e de Boulogne[20] ;
  • Durant cette saison de pĂȘche, ce sont environ un millier de thons rouges qui ont Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©s, d'un poids moyen de 180 Ă  200 kg[22] (valeur comprise entre 25 et 30 millions d'euros au cours du thon de 2010[17]).

En France, Ă  Boulogne-sur-Mer, M.J. Le Gall (Chef du Laboratoire de la station de Boulogne-sur-Mer, et correspondant du Conseil permanent international pour l'exploration de la mer) s'intĂ©resse Ă  cette « nouvelle Â» ressource halieutique. Pour la pĂ©riode de la fin des annĂ©es 1920, il montre Ă  la CPIEM que ces thons, de grande taille, sont saisonniĂšrement (Ă©tĂ©-automne) abondants en Atlantique nord-est, en particulier « sur les pĂȘcheries harenguiĂšres » et « principalement » de juin Ă  dĂ©cembre, notamment sur la cĂŽte sud-ouest d'Irlande, au large des Blaskets (en juillet)[19]. Ils Ă©taient Ă©galement abondants sur la cĂŽte nord d'Irlande (Klondyke Grounds), et mĂȘme « particuliĂšrement abondants en juillet et aoĂ»t 1928 » ; de mĂȘme les trouvait-on nombreux sur la cĂŽte ouest d’Écosse (plutĂŽt en juillet) et un peu plus tardivement (juillet Ă  octobre) sur les cĂŽtes sud et ouest de NorvĂšge, dont en mer Baltique dans le Skagerack et le Kattegat[20].

En mer du Nord, on les trouvait entre l'Est de l'Angleterre et le littoral du Nord de la France aux Pays-Bas, plus abondants de juillet Ă  octobre[19]. Alors que plus au sud, en novembre et dĂ©cembre, « les chalutiers travaillant sur la Grande Sole, aux accores du plateau continental (aujourd'hui chalutĂ© jusqu'Ă  -600 m), pouvaient encore les rencontrer par bandes s'Ă©battant en surface » (observations pour 1927 et 1928). « À la mĂȘme Ă©poque, ils apparaissaient encore abondamment dans le Sud du Dogger Bank jusqu'Ă  l'Upper Scruff »[19].

La pĂȘche en a Ă©tĂ© la plus abondante en NorvĂšge, au Danemark (avec une premiĂšre conserverie ouverte en 1920), en SuĂšde (prĂšs de 8000 thons rouge (690 tonnes) dĂ©barquĂ©s rien qu'Ă  Göteborg en 1915). L'Allemagne en capture un nombre croissant Ă  partir de 1910 (prĂšs de 5,500 t en 1949), et en France les dĂ©barquements culminent dans les annĂ©es 1920 dans le port de Boulogne. Des records quantitatifs sont enregistrĂ©s par les pĂȘcheurs professionnels en Europe du Nord dans les annĂ©es 1940 (dĂ©barquements comparables Ă  ceux des pĂȘches de MĂ©diterranĂ©e Ă  la fin de cette dĂ©cennie, avec par exemple un nombre de thoniers norvĂ©giens passĂ© de 43 bateaux Ă  200 en un an, ce qui a permis Ă  la NorvĂšge de briĂšvement dĂ©passer 10 000 t/an de captures au dĂ©but des annĂ©es 1950 (cette annĂ©e-lĂ , le Danois Knud Kyvsgaard pĂȘche un thon de 372 kg, qui reste le record pour la Scandinavie)
 avant que la ressource ne s'effondre (la pĂȘche des juvĂ©niles d'une part, et des grandes femelles reproductrices capables de pondre des millions d’Ɠufs a sans doute accĂ©lĂ©rĂ© la quasi-extinction de cette population)[23] - [24]. Le long des cĂŽtes de NorvĂšge, en moyenne les thons Ă©taient d'autant plus gros que pĂȘchĂ©s plus au Nord[25].

Cette quasi-disparition a contentĂ© certains pĂȘcheurs qui jugeaient cette espĂšce comme concurrente (Certains estimaient qu'en Atlantique-Nord, les hareng et maquereaux ou le calmar et d'autres espĂšces Ă©taient dĂ©cimĂ©es par les thons ; une estimation de 1950 lui faisait porter la responsabilitĂ© de la consommation de 30 % de tous les harengs consommĂ©s par des prĂ©dateurs (hors humains)[7]). NĂ©anmoins, quand les thons gĂ©ants ont disparu, nombre de leurs espĂšces-proies ont rĂ©gressĂ©.

Une autre population de thons semble avoir Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©e dans les mĂȘmes conditions au BrĂ©sil, par des thoniers japonais, au dĂ©but des annĂ©es 1960. En 2010, on estimait qu'il ne resterait que 15 % des stocks historiques[26] et la proposition de Monaco de le classer en Annexe I (interdiction du commerce international) de la Convention sur le commerce international des espĂšces de faune et de flore sauvages menacĂ©es d'extinction (CITES) a Ă©tĂ© refusĂ©e en [26]. Des tentatives d'Ă©levage/pisciculture se profilent, mais il faudrait 10 kg de poissons-aliments pour produire kg de thon, et le thon dĂ©levage pourrait ne pas avoir les qualitĂ©s d'un thon sauvage[26].

La rarĂ©faction des thons fait monter les prix (qui ont triplĂ© au Japon au moment des fĂȘtes en 2013), avec un record pour thon de 222 kg vendu 1 628 000 yens [7 000 yens/kg] le Ă  Tsukiji (sur le plus grand marchĂ© aux poissons du monde)[27]. Un autre thon avait Ă©tĂ© vendu 32,49 millions de yens (97 000 â‚Ź) en 2011[28]. Avant cela, en 2001, un thon de 202 kg avait atteint 20,2 millions de yens (184,8 k€)[28].

La pĂȘche sportive au thon rouge

Elle s'est développée en Europe du Nord et de l'Ouest dÚs les années 1920.
À titre d'exemple, un pĂȘcheur sportif a rĂ©ussi Ă  attraper Ă  lui seul 62 thons rouges prĂšs de Ăźle d'Anholt (devant le Danemark ) en une saison de pĂȘche 1928. En 1949, un pĂȘcheur professionnel danois (Carl Bauder) a sorti de l'eau Ă  lui seul 68 thons (pesant 10 310 kg), dont 18 en une semaine. Ces pĂȘches jugĂ©es miraculeuses, et la taille spectaculaire de certains thons enthousiasmĂšrent de nombreux pĂȘcheurs dans tout le Royaume-Uni, en NorvĂšge et ailleurs, conduisant Ă  la crĂ©ation en 1949 d'un club (« Scandinavian Tuna Club[29] Â») qui a organisĂ© des tournois de chasse au thon rouge dans le dĂ©troit entre le Danemark et la SuĂšde (jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1960). Il durait 3 jours et jusqu'Ă  une centaine de bateaux y ont pris part, avec des Ă©quipages venus parfois des États-Unis, d'Australie ou d'Afrique du Sud. Lors du dernier tournoi en 1954, aucun des compĂ©titeurs n'a pu trouver et capturer un seul thon rouge.

L'hypothÚse d'une voie de migration dans la Manche (jusque dans les années 1930)

AprĂšs avoir estimĂ© que « ces gros scombres » ne descendent pas jusqu'au pas de Calais, Le Gall est intriguĂ© par le cas d'un thon rouge dĂ©barquĂ© Ă  Boulogne (le ) capturĂ© selon son pĂȘcheur sur la pĂȘcherie harenguiĂšre, au large de Boulogne-sur-Mer, au Nord du Vergoyer, sur les Ridens de Boulogne[19]. Il pose l'hypothĂšse qu'au lieu de contourner l'Angleterre pour en hiver rejoindre l'Atlantique[30], certains thons pourraient plonger en profondeur (contre le fond pour ĂȘtre moins gĂȘnĂ© par les courants contraires ?) dans le dĂ©troit puis la Manche, pour remonter en surface en Atlantique en limite de la mer Celtique ou aux alentours de la Grande Sole[19]. Ceci expliquerait qu'on ne les voyait plus en dĂ©but d'hiver en mer du Nord, alors qu'on n'avait pas non plus de preuve qu'ils remontaient et contournaient l'Angleterre par le nord. Un autre indice en faveur de cette hypothĂšse est que les observations et prises des pĂȘcheurs notĂ©es par Le Gall montrent qu'une partie au moins des thons de la Baltique et de l'Atlantique de l'Est semblaient chaque annĂ©e descendre vers la Belgique et le dĂ©troit Ă  l'approche de l'hiver[19], avant de disparaitre jusqu'Ă  la fin du printemps de l'annĂ©e suivante. D'autre part, un chalutier boulonnais a signalĂ© une prise de thon dans la fosse de la HĂšve (fin )[19], et plus au sud les pĂȘcheurs sur site observaient aussi une abondance de thons rouges en surface, dĂšs novembre-dĂ©cembre aux environs de la Grande Sole, de la Petite Sole et du banc de la Chapelle bien plus au sud et en mer Celtique[19] - [31], mais dans le prolongement de la Manche qui est le plus court chemin entre ce point et la mer du Nord.

Aujourd'hui, selon les donnĂ©es issues d'une campagne[32] de marquage de thons rouges (1 300 thons marquĂ©s[32]) les quelques thons encore trouvĂ©s en Europe du Nord semblent tous passer par le nord de l'Irlande oĂč ils sont encore recherchĂ©s par des pĂȘcheurs sportifs ou professionnels. Quelques thons rouges ont pu ĂȘtre marquĂ©s au large et Ă  l'Ouest de l'Irlande (en 2003 et 2004). Deux d'entre eux, marquĂ©s Ă  quelques minutes de distance, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s Ă  plus de 5 000 km l'un de l'autre huit mois plus tard. L'un a parcouru 6 000 km vers le Sud-Ouest (en 177 jours), retrouvĂ© dans les Bermudes Ă  environ 300 kilomĂštres au Nord-Est de Cuba. L'autre est restĂ© en Atlantique-Est. Il a Ă©tĂ© retrouvĂ© au large du Portugal. Un autre encore, marquĂ© en Irlande a Ă©tĂ© retrouvĂ© en MĂ©diterranĂ©e (pĂȘchĂ© au sud-est de Malte en 2005)[7].

Les experts du Census of Marine Life supposent qu'il y aurait aujourd'hui deux stocks de thon rouge atlantique ; l'un se reproduisant dans le golfe du Mexique et le dĂ©troit de Floride et l'autre en MĂ©diterranĂ©e. À partir de l'Europe du Nord, ils prendraient deux route migratoires opposĂ©es pour se reproduire.

Autochtonie et « disparition Â» rĂ©cente du thon rouge en mer du Nord

En 1927, Ă  Boulogne, Le Gall Ă©crit « Depuis plusieurs annĂ©es, les captures de gros thons rouges faites par les harenguiers qui frĂ©quentent les pĂȘcheries de la mer du Nord deviennent d'une telle importance qu'elles mĂ©ritent d'attirer l'attention du biologiste »[33] ; Les tĂ©moignages qu'il recueille Ă  cette Ă©poque auprĂšs des harenguiers, notamment pour les saisons 1927[33] et 1928 montrent une abondance exceptionnelle de « gros thons rouges » dans les prises faites en juillet- sur les pĂȘcheries du Klondyke Irlandais ou d'Inishtrahull (Ă  l'Ă©poque considĂ©rĂ©es comme des gisements exceptionnels de bancs de harengs pourchassĂ©s par des flottes chalutiĂšres anglaises, allemandes, belges et françaises[19]. Le Gall Ă©crivait ainsi : « L'an dernier (1927) ils furent en telle abondance que les chalutiers en capturĂšrent non seulement au harpon, quand ils venaient s'Ă©battre en surface, mais encore, et Ă  de frĂ©quentes reprises, pris dans les mailles du chalut (exemple du chalutier allemand Konigsberg ramenant quatre thons Ă  la fois dans son chalut en fin de juillet 1928, sur les Klondyke's Grounds) »[19] ;

Les naturalistes et administrations n'ayant pas l'expĂ©rience de la pĂȘche en mer se demandĂšrent si ces grands thons avaient toujours Ă©tĂ© lĂ , car 20 ans plus tĂŽt, presque aucun pĂȘcheur ne ramenait de thon. La pĂ©riode faste des annĂ©es 1920 correspondait-elle Ă  une incursion exceptionnelle de grands thons en mer du Nord ? ou l'espĂšce Ă©tait-elle passĂ©e inaperçue jusqu'alors ? Quelques auteurs ont d'abord prĂ©tendu que cette abondance pouvait n'ĂȘtre que passagĂšre ou exceptionnelle, et que le thon Ă©tait avant les annĂ©es 1900 rare voire totalement absent en mer du Nord[19].

Comme son prédécesseur boulonnais (l'ichtyologiste H. Heldt, qui s'était également interrogé sur le caractÚre autochtone du thon en mer du Nord), Le Gall note qu'une composante hydrographique semble importante ; il s'agit de la salinité et de la température de l'eau qui sont cycliquement modifiées par les transgressions atlantiques (saisonniÚres avec un cycle plus long de transgressions plus marquées vers la mer du Nord[34] (avec des maxima en 1795, 1813, 1831, 1849, 1866, 1855, 1904, 1921)[19]. Ces maxima correspondent selon Le Gall, aux observations les plus marquantes de rassemblements de grands thons, et aux captures faites plus prÚs des cÎtes)[19].

Les pĂȘcheurs de Boulogne, Calais ou Dunkerque ont laissĂ© peu de tĂ©moignages Ă©crits ou photographiques. Beaucoup ont pĂ©ri durant les guerres mondiales, et les archives disponibles sont d'un faible secours car selon Le Gall inexistantes[19] (peut-ĂȘtre perdues ou dĂ©truites lors de la PremiĂšre Guerre mondiale
 si elles ont jamais Ă©tĂ© constituĂ©es).

Le Gall constate en outre qu« aucune statistique ne permet le dĂ©nombrement exact des thons rouges dĂ©barquĂ©s dans les principaux ports de pĂȘche » et qu« il n'est guĂšre possible de fixer, mĂȘme approximativement, la quantitĂ© de ces poissons ramenĂ©s, chaque annĂ©e, Ă  terre »[19].

Le Gall fait donc sa propre enquĂȘte, pour la commission internationale, Ă  la fin des annĂ©es 1920, en deux temps[33] - [19], ce qui lui permet d'affirmer – de maniĂšre « absolument certaine »[19] – que l'abondance des thons lĂ  oĂč on les repĂ©rait alors Ă©tait liĂ©e Ă  la prĂ©sence d'une nourriture abondante ; en effet ils sont toujours observĂ©s sur les lieux oĂč se rassemblent en banc de millions ou milliards d'individus les maquereaux, sardines et harengs qui se rassemblent en limite des eaux atlantiques (eaux lĂ©gĂšrement plus salĂ©es et froides), en suivant cette limite qui varie saisonniĂšrement[19]. Les pĂȘcheurs de harengs sont manifestement entrĂ©s en concurrence avec les grands thons de plusieurs centaines de kilos qui chassaient le hareng sur les mĂȘmes sites. En surexploitant le hareng, les pĂȘcheurs de cette rĂ©gion se sont probablement aussi privĂ©s de pouvoir durablement pĂȘcher des thons, souvent de trĂšs grande taille (jusqu'Ă  10 fois le poids des thons dĂ©barquĂ©s en Bretagne dans les annĂ©es 1960, et moins loin des ports).

À Boulogne, Henri Heldt (qui a aussi travaillĂ© sur le thon commun en mer du Nord[35]estimait que 1907 datait l'apparition du thon rouge sur le Dogger Bank (car avant les pĂȘcheurs n'en ramenaient pas ou trĂšs accidentellement et avec peine), Ă©voquant comme cause une possible modification des courants[36]. AprĂšs lui, Le Gall rappelle que les archives Ă©voquent clairement une abondance de thons rouges bien avant cela, et notamment en mer du Nord au cours du XIXe siĂšcle oĂč, sans pouvoir les capturer, les pĂȘcheurs les ont observĂ©s « Ă  diffĂ©rentes reprises et en quantitĂ©s importantes »[19].

Labille rapportait[37] en effet en 1858 que « les pĂȘcheurs disent qu'ils en rencontrent parfois des bancs (de Thynnus vulgaris) en marche ». P.-J. Yan Beneden notait « on en voit sur la cĂŽte du Jutland et il est assez commun en NorvĂšge pour avoir un nom vulgaire Ă  Christiania (SuĂšde). On en cite aussi des captures sur la cĂŽte des Pays-Bas », et le thon figure dans le Catalogue des poissons des cĂŽtes du Boulonnais[38] (1888) de H.-E. Sauvage, bien que – dans un premier temps (en 1888) – mis en doute[39] par Giard, qui croit Ă  une confusion entre Thunnus thynnus et « Thynnus pelamys (Pelamys sarda) que Caspar Josephus Bottemanne cite comme rare parmi les poissons de l'Escaut de l'Est », avant de reconnaitre[40] en 1889 qu'il s'agissait bien de thons, en se basant sur les notes de P.-J. Yan Beneden qui Ă©crivait « Il y a deux ou trois ans, Ă  Ostende, un marchand de coquillages me dit que les pĂȘcheurs venaient de lui vendre la tĂȘte d'un animal qui ne devait pas avoir moins de quatre Ă  cinq pieds, et qu'ils avaient pris dans le chalut, aux environs du Dogger Bank. En comparant cette tĂȘte dĂ©pourvue des parties molles au squelette du thon du musĂ©e de Louvain[41] qui m'avait Ă©tĂ© envoyĂ© par Esricht, je reconnus de suite qu'il s'agissait d'un Thynnus vulgaris ». En outre, Yan Beneden cite d'autres tĂ©moignages crĂ©dibles de prĂ©cĂ©dentes captures de grands thons[19].

En 1929, Le Gall conclut de ses recherches que « le thon rouge a toujours pu faire partie de la faune normale de la mer du Nord en tant que visiteur annuel, de juillet à octobre, quand les conditions hydrologiques : influx des eaux atlantiques dans ce domaine lui permettent cette extension de son habitat ». Il estime que les fluctuations observées chez les thons sont liées à celles, naturelles des transgressions atlantiques, et que donc « le thon ne désertera pas encore la mer du Nord »[19]. Sur ce dernier point il se trompait.

PĂȘche thoniĂšre contemporaine et captures autorisĂ©es

La commission internationale pour la conservation des thonidĂ©s de l'Atlantique (ICCAT) fixe les quotas de pĂȘche.

En 2008, la surpĂȘche de ce thon n'est plus niĂ©e par les États. Le quota europĂ©en n'a Ă©tĂ© rĂ©duit que de 28 500 t en 2008, Ă  22 000 t en 2009 et 19 950 t en 2010 (et il pourrait passer Ă  18 500 t en 2011 aprĂšs Ă©valuation de la situation en 2010)[42].

Captures autorisées :

  • en 2007 : 29 500 tonnes,
  • en 2008 : 28 500 tonnes,
  • en 2009 : 22 000 tonnes[43],
  • en 2010 : 13 500 tonnes (des captures autorisĂ©es de 19 950 tonnes Ă©taient initialement prĂ©vues mais elles ont Ă©tĂ© revues en ).
  • en 2011 : 18 500 tonnes.
  • en 2012 : 12 900 tonnes.
  • en 2013 : 13 500 tonnes.

Selon certains scientifiques et organisations, ces quotas seraient cependant insuffisants pour sauver l'espĂšce, ceci pour deux raisons : d'une part en raison de leur niveau et d'autre part, de leur non-respect.

Évolutions des captures de thon rouge de l'Atlantique depuis 1950

Controverses sur les niveaux des quotas

Le comitĂ© scientifique de l'ICCAT prĂ©conisait en 2008 des quotas de 15 000 tonnes[44]. Selon l'association internationale Greenpeace, les quotas, trop Ă©levĂ©s, pourraient porter un coup fatal Ă  l'espĂšce en MĂ©diterranĂ©e.

Tous les experts, dont ceux de l'UICN estiment que ce quota ne saurait suffire Ă  sauver l'espĂšce ou protĂ©ger la ressource. « Les quotas de pĂȘche dĂ©cidĂ©s par l'ICCAT sont totalement Ă  courte vue. Ils sont Ă  50 % au-dessus du niveau recommandĂ© », a par exemple conclu François Simard, conseiller de l'UICN pour la pĂȘche.

Greenpeace et d'autres ONG ont également protesté contre les pressions de la France et de l'Italie qui ont permis ces quotas dépassant de deux fois les recommandations scientifiques.

Des quotas non respectés

En 2007, les prises lĂ©gales et illĂ©gales, s'Ă©lĂšveraient Ă  plus de 60 000 tonnes en MĂ©diterranĂ©e et en Atlantique, selon trois scientifiques reconnus auteurs d'un rapport commandĂ© par l'ICCAT et diffusĂ© le par Greenpeace[44].

Ces trois scientifiques prĂ©conisent donc la « suspension immĂ©diate Â» de la pĂȘche au thon rouge jusqu'Ă  ce que les États membres se conforment aux rĂšgles de l'ICCAT.

Greenpeace et d'autres ONG dĂ©noncent aussi un taux de braconnage et de vente illĂ©gale qui serait le plus Ă©levĂ© dans le domaine de la pĂȘche, l'amnistie des dĂ©passements antĂ©rieurs de quotas et l'incapacitĂ© de la commission Ă  accepter un dispositif de lutte contre le braconnage et Ă  s'accorder sur une trĂȘve au moment de la reproduction des thons[45].

Selon l’International Consortium for Investigative Journalists, le marchĂ© noir du thon rouge de l'Atlantique occidental pesait plus de quatre milliards de dollars entre 1998 et 2007[46].

Les trois principaux pays pĂȘcheurs sont la France, l'Espagne et l'Italie[47]. En 2007, sur 16 780 tonnes attribuĂ©es Ă  l'Union europĂ©enne,

  • l'Espagne pouvait capturer 5 568 tonnes ;
  • la France pouvait capturer 5 494 tonnes ;
  • l'Italie pouvait capturer 4 336 tonnes.

Les navires italiens et espagnols disposent d'un quota global. En France le quota est réparti et « individualisé » par thonier-senneur, il demeure global pour les autres navires.

À partir du , alors que les quotas n'Ă©taient pas atteints pour chacun des bateaux français, la Commission europĂ©enne[48] interdit la pĂȘche par senneur du thon rouge en MĂ©diterranĂ©e et dans l'Atlantique pour le restant de l'annĂ©e en cours, afin de prĂ©server les stocks[49]. L'arrĂȘt pour la flotte espagnole est fixĂ©e au .

Les estimations de la Commission européenne justifiant cette décision sont contestées par le gouvernement français.

La Commission europĂ©enne estimait en effet Ă  partir des contrĂŽles de ses inspecteurs, que le , la France avait atteint ses quotas, tandis que le ministĂšre français de l'Agriculture et de la PĂȘche parlait de quotas remplis Ă  50 %, en se basant sur les seules dĂ©clarations des pĂȘcheurs[50].

Quotas globaux en augmentation lors des principales réunions de l'ICCAT (CICTA).

Projet de protection de l'espĂšce

Le , la Commission europĂ©enne propose aux pays de l’UE de soutenir une interdiction mondiale de son commerce, en demandant l'inscription du thon rouge de l'Atlantique sur l'annexe I de la CITES (Ă  l'initiative de Monaco)[51]. La position de l'UE a Ă©tĂ© rejetĂ©e par CITES Ă  Doha le par 72 voix contre, 43 pour et 24 abstentions, les pays en dĂ©veloppement ayant suivi l'avis du Japon[52].

Notes et références

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  6. Muus, B. et P. Dahlström 1978 Meeresfische der Ostsee, der Nordsee, des Atlantiks. BLV Verlagsgesellschaft, Munich. 244 p.
  7. Bluefin Tuna - Past and Present Marine Historians Detail Collapse of Once Abundant Bluefin Tuna Population off Northern Europe; Modern Tagging Reveals Migration Secrets of Declining Population and Breeding Area in Gulf of Mexico et Résumé/présentation, avec liens
  8. Teo, S.L.H., Boustany, A, Dewar, H., Stokesbury, M.J.W., Weng, K.C., Beemer, S., Seitz, A.C., Farwell, C.J., Prince, E.D., Block, B.A. Annual migrations, diving behavior, and thermal biology of Atlantic bluefin tuna, Thunnus thynnus, on their Gulf of Mexico breeding grounds. Marine Biology (2007) 151:1-18.
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  22. Nelson Cazeils, La Grande Histoire de la pĂȘche au thon. mars 2004
  23. outdoor.se The Atlantic Bluefin Tuna (Thunnus thynnus) was once common in Scandinavian waters (Norwegian Sea, North Sea, Skagerrak, Kattegatt. Öresund), consultĂ© 2013-05-02
  24. Webinntekt Kystbloggen Fiske, fiskefartĂžy, fiskerihistorie og kystkultur.. og litt mer ; Fishing bluefin tuna in Norway. Some photos
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  26. Sophie Fabrégat (2013), Reproduction du thon rouge en captivité : les avis déthonent, Actu Environnement ; brÚve du 31 août 2010, consultée 2013-05-02
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  30. (chemin qui pourrait plausiblement avoir été « mémorisé » lors des périodes glaciaires)
  31. Anatole Charuau et Alain Biseau (Ifremer), Étude d'une gestion optimale des pĂȘcheries de langoustine et de poissons dĂ©merseaux en mer Celtique, tome l; DRV-89.009-RH/LORIENT
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  33. J. Le gall. - Contribution à l'étude de la biologie du thon rouge (Thunnus thynnus). Sur la présence de Thons rouges en mer du Nord et dans l'Atlantique Nord-Est. Journal du Conseil permanent international pour l'exploration de la mer, vol. II, N° 3, décembre 1927.
  34. Transgressions atlantiques : phĂ©nomĂšne selon Le Gall « confondu avec les marĂ©es profondes, provoquĂ© par les mĂȘmes causes d'ordre astronomique, en prĂ©sente les mĂȘmes rythmes, reconnus et Ă©tablis par les travaux de Petterson, S. Storrow, D'Arcy Thomson et Le Danois »
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  39. A. GIA RD. - Observation sur le catalogue des Poissons du Boulonnais. Bull. Scient. France et Belgique, 1888, t. XIX, p. 457.
  40. A. Giard, Sur la présence du thon (Thynnus vulgaris L.) dans la mer du Nord. Bull. Scient.. France et Belgique, 1889, t. XX, p. 178.
  41. Squelette de thon provenant d'un individus capturé sur la cÎte du Jutland.
  42. accord de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT), du 24 novembre 2008, signé au Maroc
  43. décidées le 24 novembre 2008, Le Monde, 25-11-2008
  44. « Un rapport met en cause les États concernĂ©s par le thon rouge », in Le Monde, 13 septembre 2008.
  45. Communiqué Greenpeace
  46. Le thon, objet d'un marchĂ© noir oĂč la France n'a pas le beau rĂŽle, AFP sur Google News, le 7 novembre 2010
  47. RÈGLEMENT (CE) No 530/2008 DE LA COMMISSION EUROPEENNE
  48. Le Monde, Ă©dition du 15-16 juin 2008
  49. La Tribune, 16/09/2008
  50. Communiqué de presse de la Commission Européenne
  51. Communiqué de l'Agence France-Presse du

Voir aussi

Liens externes

Références taxonomiques

Bibliographie

  • (en) Block, B. A., Dewar, H., Williams, T., Prince, E. et Farwell, C. (1998) Archival tagging of Atlantic bluefin tuna (Thunnus thynnus thynnus) ; Marine Technological Society Journal. 32: 37-46.
  • (en) Block et al. (2005) Electronic tagging and population structure of Atlantic Bluefin Tuna ; Nature 434: 1121-1127.
  • (en) Boustany, A.M., Marcinek, D., Keen J., Dewar, H., et Block, B.A. (2001) Movements and temperature preferences of Atlantic bluefin tuna (Thunnus thynnus) off North Carolina: A comparison of acoustic, archival and pop-up satellite tags. Methods and Technologies in Fish Biology and Fisheries, vol 1. J. Sibert and J. Nielsen (eds.) Kluwer Academic Press, Dordrecht, Pays-Bas.
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