société savante, connue au XIXe siècle sous le nom de Société française pour la description et la conservation des monuments historiques [Q67142228]
La Société française d'archéologie, initialement Société française d'archéologie pour la conservation et la description des monuments historiques, est une société savante fondée en 1834, à Caen, par Arcisse de Caumont.
étudier les monuments de la France, en assurer la conservation et combattre les actes de vandalisme qui pourraient en entraîner la ruine ou en dénaturer le style et l'aspect encourager les recherches et les travaux archéologiques et la fondation des musées d'antiquités locales
Au début du XIXe, l'existence de biens nationaux, nouveau concept, est de fait réalisée avec la nationalisation des biens du clergé (), des nobles ayant émigré () et de la Couronne de France (). Pour des raisons financières et éthiques, ces biens nationaux sont bien souvent vendus pour leurs matières premières – entre autres la pierre pour les bâtiments.
Aubin-Louis Millin parle pour la première fois en 1790 de « monument historique » à l'Assemblée constituante, à l'occasion de la démolition de la Bastille. L'idée de conserver un bâtiment comme témoignage du passé fait son chemin.
En 1795, Alexandre Lenoir est nommé pour créer le musée des monuments français, où sont ramenés les fragments d'architecture qu'il parvient à sauvegarder. L'inventaire des châteaux, commencé par Louis XVI, est achevé par le conseil des bâtiments civils dès 1795.
Conjointement s'éveille un nouveau regard pour l’architecture médiévale et son style gothique tombés en désuétude aux temps précédents. La résultante est une vague de protestations contre la destruction des choses de l'art en général, et en particulier celle des ex-biens de l'Église. En 1819, pour la première fois, le budget du ministère de l'Intérieur a une ligne « monuments historiques ». Alphonse de Cailleux, le baron Taylor et Charles Nodier publient leur Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France en 1820, Victor Hugo pamphlétisant « Halte aux démolisseurs ! » en 1825[3].
Le prix de la cotisation des membres souscripteurs était de 10 francs en 1862.
Des séances générales sont tenues annuellement dans diverses locations ; par exemple, on voit la XXIVe session du Congrès archéologique de France se rencontrer à Saumur, Lyon, Le Mans, Elbeuf et Dives. Le compte rendu du congrès paraît chaque année au mois de mai[5].
En 1862, le bureau central est composé de :
Directeur : Arcisse de Caumont, fondateur de la Société au 23 rue des Carmes à Caen et 63 rue Richelieu à Paris ;
Secrétaire-général : abbé Le Petit, chanoine honoraire, doyen de Tilly-sur-Seulles, membre de l'Institut des provinces ;
L. Gaugain, Trésorier, 3 rue de la Marine à Caen[5].
Le conseil se compose de MM. les inspecteurs divisionnaires, des inspecteurs des départements, et de quarante membres résidant dans les différentes parties de la France, indiqués dans la Liste générale par des caractères italiques. Les ministres, le directeur-général des Cultes, l'inspecteur général des monuments historiques, les cardinaux, archevêques et évêques de France font de droit partie du Conseil[5].
En 1925, le siège social a été transféré de Caen, où la société a été fondée, à Paris.
Plusieurs membres de la Société fondèrent des prix et des médailles par dispositions testamentaires comme les prix Travers, Mareuse, le Sénécal ou la médaille Jules Lair.
Musée
En 1855, Arcisse de Caumont fonde un musée dans l'ancienne chapelle du collège du Mont à Caen. La Société y expose des moulages en plâtre de monuments de différentes époques (de l'époque gallo-romaine à la Renaissance) et de différentes origines géographiques en France et en Italie[8] dont un catalogue en 104 numéros fut dressé en 1860[9],[10] :
Ces moulages furent d'abord hébergés dans une dépendance de la préfecture sous la conservation de M. F. Huard avant d'être versés au musée des antiquaires de Normandie qui devint le musée de la société française d'archéologie.
Les sessions des congrès archéologiques de France se réunissent une fois par an dans une région depuis 1834. Elles sont l'occasion de visites de bâtiments historiques et la publication des études les concernant par des spécialistes faisant, pour chacun d'eux, la synthèse des connaissances historiques et architecturales.
Bulletin monumental
Le Bulletin monumental publie des études de fond sur des ouvrages par les meilleurs spécialistes, de petits articles sur des sujets originaux, des libres-propos, des comptes rendus d'articles importants, des articles sur des découvertes récentes et une bibliographie sur les principaux ouvrages parus en France et à l'étranger. Des bulletins spéciaux sont rédigés sur un thème particulier.
Les Bulletins des années 1834 à 1947 sont disponibles sur la base Gallica[11]. La plupart des bulletins publiés après 1935 peuvent être consultés sur la base Persée[12].
Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1871, p. 179 [lire en ligne].
Société française d'archéologie, dans le site 'Scholarly Societies Projects' soutenu par la Bibliothèque de l'université de Waterloo.
in : Congrès archéologique de France, XCVIIe session, tome II, Paris, 1934, p 17.
Archives nationales - Inventaires : Archives de la Société française d'archéologie (215AS).
Guillaume-Stanislas Trébutien, Caen, son histoire, ses monuments, son commerce et ses environs, guide du touriste, Caen, F. Le Blanc-Hardel, 1870 ; Brionne, le Portulan, Manoir de Saint-Pierre-de-Salerne, 1970, p. 303-304.
Arcisse de Caumont, Catalogue du musée plastique de la société française d'archéologie à Caen, Hardel, Caen, 1860, pp. 4-5 [lire en ligne].
in : Congrès archéologique de France, XCVIIe session, tome II, Paris, 1934, p 23.