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Safe space

Un safe space (littéralement « espace sécurisé » ou « espace sûr »), également appelé espace positif ou zone neutre désigne un endroit permettant aux personnes habituellement marginalisées, à cause d'une ou plusieurs appartenances à certains groupes sociaux, de se réunir afin de communiquer autour de leurs expériences de marginalisation[2].

Un triangle rose inversé entouré d'un cercle vert, symbolisant l'alliance avec les droits des homosexuels et les espaces sans homophobie[1].

Il s'inscrit dans une dĂ©marche d'empowerment et permet aux participants de ne pas avoir Ă  ĂȘtre confrontĂ©s aux rĂ©actions nĂ©gatives gĂ©nĂ©ralement dominantes Ă  leur sujet.

Les safe spaces seraient apparus dans le milieu des annĂ©es 1960 aux États-Unis, et auraient tout d'abord concernĂ© des lieux physiques frĂ©quentĂ©s par les personnes de la communautĂ© LGBT+ puis des mouvements fĂ©ministes dans les annĂ©es 1960 et 1970[3], avant de s'Ă©tendre aux espaces destinĂ©s Ă  l'enseignement acadĂ©mique et Ă  certains espaces virtuels sur internet. Ces termes sont Ă©galement utilisĂ©s pour indiquer qu'un enseignant, un Ă©tablissement d'enseignement ou un corps Ă©tudiant ne tolĂšrent pas la violence anti-LGBT, le harcĂšlement ou les discours de haine ; le but Ă©tant de crĂ©er un espace sĂ»r pour tous les Ă©tudiants gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres[4].

L'idée de safe space est cependant critiquée comme étant un frein à la liberté d'expression[5] - [6] - [7].

Définition et caractéristiques

Un safe space peut se dĂ©finir comme un environnement dans lequel chacun se sent Ă  l'aise pour s'exprimer et participer pleinement, sans avoir la crainte d'ĂȘtre attaquĂ©, tournĂ© en ridicule ou de voir son expĂ©rience niĂ©e[8]. Dans le cadre d'une classe, il s'agit d'un espace dans lequel une personne se sent protĂ©gĂ©e de blessures psychologiques ou Ă©motionnelles[9]. Il ne s'agit cependant pas d'un espace exempt de toute expĂ©rience nĂ©gative, susceptible de susciter de l'inconfort, un sentiment de lutte ou de douleur[9] - [3].

Les safe spaces sont ainsi employĂ©s par des membres de groupes sociaux perçus comme victimes d'oppression : femmes, personnes perçues selon leurs couleurs de peau comme victime de racisme, personnes appartenant Ă  des minoritĂ©s sexuelles ou de genre, atteintes de handicap, etc. Les safe spaces peuvent ĂȘtre matĂ©rialisĂ©s par des endroits physiques dĂ©signĂ©s comme tels, notamment au sein d'un milieu acadĂ©mique (classe, campus universitaire) ou d'un milieu associatif (associations LGBT+, fĂ©ministes ou de victimes, groupes de parole
) par exemple. Il peut Ă©galement s'agir d'endroits virtuels comme certains forums de discussion. Le safe space est un environnement oĂč les groupes marginalisĂ©s sont protĂ©gĂ©s des opinions adverses. Au sein de ces communautĂ©s, le safe space crĂ©e un prĂ©texte pour rĂ©futer les opinions opposĂ©es aux leurs. Ce phĂ©nomĂšne alimente Ă©galement une forme de culture de l’annulation[10].

Historique

Apparition

Le concept est originaire des États-Unis, issu du mouvement de libĂ©ration des femmes mais aussi du mouvement des droits civiques, oĂč le safe space « implique un certain permis de parler et d'agir librement, reprĂ©sente une force collective et gĂ©nĂšre des stratĂ©gies de rĂ©sistance
 un moyen plutĂŽt qu'une fin, et pas seulement un espace physique, mais aussi un espace crĂ©Ă© par la rencontre de femmes Ă  la recherche d'une communautĂ© »[11]. Les premiers safe spaces Ă©taient des bars gays et des groupes de sensibilisation[11].

En France, la revendication d'espaces non mixtes, ancĂȘtres des safe spaces, dans le mouvement fĂ©ministe et la thĂ©orisation de ce concept comme outil d'Ă©mancipation politique remontent aux annĂ©es 1970, Ă©poque de la fondation du MLF[12] - [13]. Les femmes souhaitaient alors s'affranchir de leurs alliĂ©s politiques, qui ne leur laissaient pas d'espace d'expression jugĂ© suffisant. Des fĂ©ministes du mouvement Nuit debout ont Ă©galement crĂ©Ă© des espaces non mixtes, et ont Ă  nouveau constatĂ© que le rejet venait souvent des personnes mĂȘmes qui les auraient empĂȘchĂ© de s'exprimer publiquement[14].

Canada

Les initiatives d'espaces positifs sont répandues dans les établissements d'enseignement supérieurs partout au Canada, y compris à l'université McGill, l'université de Toronto, au collÚge algonquin, à l'université de Colombie-Britannique et à l'université Queen's[15] - [16] - [17]. Les safe spaces sont de plus documentés comme espaces de production d'un contre-public intime et questionnés dans les possibles inégalités qu'ils génÚrent.

États-Unis

En 1989, Gay & Lesbian Urban Explorers (GLUE) a développé un programme de safe spaces. Lors de ses manifestations, incluant notamment des ateliers anti-homophobie, l'organisation distribuait des aimants avec un triangle rose inversé entouré d'un cercle vert pour « symboliser l'acceptation universelle », encourageant « les alliés » à afficher les aimants pour soutenir les droits des homosexuels et pour indiquer que leurs lieux de travail étaient des espaces exempts d'homophobie »[18].

Advocates for Youth dĂ©clare sur son site web qu'un safe space est « un endroit oĂč chacun peut se dĂ©tendre et pleinement s'exprimer, sans peur de se sentir mal Ă  l'aise, importun ou contestĂ© en raison de son sexe biologique, sa race ou son origine ethnique, son orientation sexuelle, son identitĂ© de genre, sa culture, son Ăąge ou ses capacitĂ©s physiques ou mentales; un endroit oĂč les rĂšgles prĂ©servent le respect de soi, la dignitĂ© et les sentiments de chacun et encouragent fortement le respect de l'autre ». En gĂ©nĂ©ral, les personnes ou institutions qui supportent un safe space pour les Ă©tudiants et les employĂ©s LGBT peuvent offrir Ă  leurs employĂ©s des formations sur la diversitĂ©; inclure leur appartenance Ă  un espace sĂ©curisĂ© dans leur mission d'entreprise, Ă©laborer et publier un Ă©noncĂ© de valeur dans le bureau de l'organisation, en ligne, ou sur des documents imprimĂ©s, ou, s'ils font partie d'une coalition, encourager la coalition Ă  inclure leur appartenance Ă  un safe space dans sa mission et ses valeurs[19].

Toutefois, certaines personnes considÚrent la culture du safe space comme une violation du Premier amendement et comme un mécanisme permettant de se replier face à des opinions qui diffÚrent des siennes[20].

Royaume-Uni

DĂ©but 2015, la multiplication des safe spaces dans les universitĂ©s du Royaume-Uni a suscitĂ© la controverse, ceux-ci Ă©tant accusĂ©s d'ĂȘtre utilisĂ©s pour limiter la libertĂ© de parole et des points de vue politiques divergents[21].

En , l'expulsion d'un safe space d'une membre appartenant Ă  une association Ă©tudiante de l'universitĂ© d’Édimbourg a Ă©tĂ© soumise Ă  un vote, aprĂšs que cette personne ait enfreint une rĂšgle interdisant les « gestuelles de dĂ©saccord ». Le vote s'est conclu en sa faveur. Elle avait agitĂ© ses bras en signe de dĂ©goĂ»t Ă  la suite d'une accusation faite contre elle par un autre membre[22].

En , la premiĂšre ministre britannique Theresa May a interpellĂ© les universitĂ©s concernant leur politique de mise en Ɠuvre des safe spaces, s'inquiĂ©tant que l'auto-censure puisse restreindre la libertĂ© de parole sur les campus. Elle a dĂ©clarĂ© qu'il Ă©tait « tout Ă  fait extraordinaire » pour les universitĂ©s d'interdire la discussion de certains sujets qui pourraient ĂȘtre choquant. Elle a averti qu'Ă©touffer la libertĂ© d'expression pourrait avoir un impact nĂ©gatif sur le succĂšs Ă©conomique et social de la Grande-Bretagne[23].

Critiques

Judith Shulevitz, journaliste au New York Times, a fait une distinction entre les rĂ©unions oĂč les participants consentent mutuellement Ă  garantir un espace sĂ©curisĂ©, et les tentatives de transformer des dortoirs entiers ou des journaux d'Ă©tudiants en safe spaces. Selon Shulevitz, ces derniĂšres tentatives sont une consĂ©quence logique des premiĂšres : « une fois que vous dĂ©signez certains espaces comme sĂ»rs, vous laissez entendre que les autres sont dangereux. Il s'ensuit qu'ils devraient ĂȘtre rendus plus sĂ»rs ». Le mĂȘme article a donnĂ© l'exemple d'un safe space Ă  l'universitĂ© Brown crĂ©Ă© quand la fĂ©ministe libertaire Wendy McElroy, connue pour avoir critiquĂ© le terme de « culture du viol », est venue y donner un discours : « Ce safe space, Mme Byron a expliquĂ©, visait Ă  donner Ă  des personnes qui pourraient trouver des commentaires « troublants » ou « choquants » un endroit pour rĂ©cupĂ©rer. La piĂšce Ă©tait Ă©quipĂ©e avec des cookies (des biscuits), des livres de coloriage, des bulles, de la pĂąte Ă  modeler, de la musique apaisante, des oreillers, des couvertures et une vidĂ©o de chiots, ainsi que des Ă©tudiants et des membres du personnel formĂ©s pour faire face Ă  un traumatisme »[24]. Les critiques ont accusĂ© l'universitĂ© de traiter les Ă©tudiants comme des bĂ©bĂ©s[25] - [26] - [27].

Le journaliste Conor Friedersdorf a critiqué l'utilisation de safe spaces à l'extérieur pour bloquer la couverture médiatique des manifestations étudiantes. Selon Friedersdorf, de telles utilisations sont en contradiction avec le but des safe spaces. « Ce comportement est une sorte d'appùt à sécurité : recourir à l'intimidation ou initier une agression physique pour violer les droits d'autrui, puis agir comme si votre cible vous rend peu sûr[28] ».

Milo Yiannopoulos, journaliste britannique et orateur public conservateur, a parlĂ© Ă  plusieurs reprises des safe spaces, en avançant qu'ils constituaient une menace Ă  la libertĂ© d'expression et pour la restriction de l'Ă©ducation[29]. Son point de vue est supportĂ© par d'autres conservateurs tels que Christina Hoff Sommers et Steven Crowder. D'autres personnalitĂ©s non conservatrices sont Ă©galement critiques envers la notion de safe space. L'acteur britannique et Ă©crivain Stephen Fry a qualifiĂ© les safe spaces et les trigger warnings comme infantilisant et potentiellement Ă©rodant la libertĂ© d'expression[30]. Or, la perception du concept de censure au sein mĂȘme de la sociĂ©tĂ© change pour chaque personne, selon la mesure dans laquelle leurs valeurs correspondent Ă  la culture du groupe dominant. Cette thĂ©orie a Ă©tĂ© confirmĂ©e Ă  l’aide d’une Ă©tude impliquant 2500 universitaires provenant de plus de 100 pays diffĂ©rents. Les rĂ©sultats de cette enquĂȘte montrent que, dans les sociĂ©tĂ©s postindustrielles majoritairement libĂ©rales, les universitaires de droite sont davantage portĂ©s Ă  considĂ©rer la culture de l’annulation comme nĂ©gative. Au contraire, dans les sociĂ©tĂ©s en dĂ©veloppement, caractĂ©risĂ©es par des cultures plus traditionnelles, les universitaires de gauche sont ceux qui Ă©noncent cette opinion. Ces rĂ©sultats prĂ©sentent un effet pervers sur la sociĂ©tĂ© : les Ă©tudiants des universitĂ©s seront moins portĂ©s Ă  prendre la parole et Ă  dĂ©fendre leurs opinions s’ils croient qu’elles ne seront pas partagĂ©es par leurs collĂšgues et par la sociĂ©tĂ© Ă  laquelle ils appartiennent[31] - [32].

La série animée comique South Park a fait un épisode satirique sur les safe spaces[33].

Références

  1. (en) Nicole Christine Raeburn, Changing Corporate America from Inside Out : Lesbian and Gay Workplace Rights, Minneapolis, University of Minnesota Press, , 334 p. (ISBN 978-0-8166-3998-4, lire en ligne), p. 209.
  2. (en) « What college students mean when they ask for « safe spaces Â» », sur Washington Post (consultĂ© le ).
  3. (en) Malcolm Harris, « What’s a ‘safe space’? A look at the phrase’s 50-year history », sur fusion.net, (consultĂ© le ).
  4. (en-US) Katy Waldman, « The Trapdoor of Trigger Words », Slate,‎ (ISSN 1091-2339, lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. (en-US) « Stephen Fry: Campus Safe Spaces Are Stupid and Infantile », Heat Street,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. (en-GB) « Safe spaces are not the only threat to free speech », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. (en-GB) Tom Slater, « The tyranny of Safe Spaces », Spiked Online,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  8. (en) Brian Arao et Kristi Clemens, « From safe saces to Brave spaces : A new way to frame dialogue around diversity and social justice », dans Lisa M. Landreman, The Art of Effective Facilitation: Reflections from Social Justice Educators, 292 p..
  9. (en) Lynn C. Holley et Sue Steiner, « Safe space: Student perspectives on classroom environment », Journal of Social Work Education, Council on Social Work Education, Inc., vol. 41, no 1,‎ .
  10. David RiviĂšre, « Les rapports entre libertĂ© politique et libertĂ© d’expression. Enjeu de l’introduction du principe de proportionnalitĂ© dans la mise en Ɠuvre de l’ordre public immatĂ©riel », Droit et sociĂ©tĂ©, vol. N° 94, no 3,‎ , p. 581 (ISSN 0769-3362 et 1969-6973, DOI 10.3917/drs.094.0581, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. (en) Kenney Moira Rachel, Mapping Gay L.A. : The Intersection of Place and Politics, (ISBN 1-56639-884-3), p. 24.
  12. Camille Bordenet, « A la Nuit debout, les rĂ©unions non mixtes des fĂ©ministes font dĂ©bat », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. « La non-mixité : une nécessité politique - Les mots sont importants (lmsi.net) », sur lmsi.net (consulté le ).
  14. Marie Kirschen, « On vous explique les rĂ©unions non-mixtes », BuzzFeed,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. (en-US) « Positive Space Campaign », sur positivespace.ubc.ca (consulté le ).
  16. (en-US) « Home », sur Positive Space (consulté le ).
  17. (en) « Home | Positive Space », sur queensu.ca (consulté le ).
  18. (en) Nicole C. Raeburn, Changing Corporate America from Inside Out : Lesbian and Gay Workplace Rights, (ISBN 0-8166-3999-X), p. 209.
  19. (en) « Tips and Strategies for Creating a Safe Space for GLBTQ Youth », sur advocatesforyouth.org.
  20. (en) « Safe spaces disrupt the First Amendment », sur The Volante, (consulté le ).
  21. (en-GB) Ian Dunt, « Safe space or free speech? The crisis around debate at UK universities », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consultĂ© le ).
  22. (en-GB) « Student threatened with expulsion from meeting for 'raising her arm' », Evening Standard,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  23. (en-GB) Laura Hughes, « Theresa May hits out at universities 'safe spaces' for stifling free speech », The Telegraph,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  24. (en) Judith Shulevitz, « In College and Hiding From Scary Ideas », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. (en-US) « 'Infantilized' College Students Need 'Safe Spaces' to Avoid Scary Free Speech - Breitbart », Breitbart,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  26. (en) « Students Are Literally 'Hiding from Scary Ideas,' Or Why My Mom's Nursery School Is Edgier Than College », Reason.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  27. (en) Jay Nordlinger, « Underground at Brown », National Review,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  28. (en-US) Conor Friedersdorf, « How Campus Activists Are Weaponizing 'Safe Space' », The Atlantic,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  29. (en) UMass College Republicans, « The Triggering: Has Political Correctness Gone Too Far? », (consulté le ).
  30. (en-GB) « Stephen Fry Faces Backlash After 'Appalling' Sexual Abuse Comments », The Huffington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  31. (en) Pippa Norris, « Cancel Culture: Myth or Reality? », Political Studies,‎ , p. 003232172110370 (ISSN 0032-3217 et 1467-9248, DOI 10.1177/00323217211037023, lire en ligne, consultĂ© le )
  32. « La Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire dévoile des résultats issus d'une collecte d'informations », sur www.quebec.ca (consulté le )
  33. (en) « Episode 1905 « Safe Space Â» Press Release », sur http://southpark.cc.com, (consultĂ© le ).

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • David RiviĂšre, « Les rapports entre libertĂ© politique et libertĂ© d’expression. Enjeu de l’introduction du principe de proportionnalitĂ© dans la mise en Ɠuvre de l’ordre public immatĂ©riel », Droit et sociĂ©tĂ©, vol. N° 94, no 3,‎ , p. 581 (ISSN 0769-3362 et 1969-6973, DOI 10.3917/drs.094.0581, lire en ligne, consultĂ© le )
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