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Rohingya

Les Rohingya ou Rohingyas[alpha 1] (Ruáingga /ɹuájŋɡa/, ရိုဟင်ဂျာ rui hang gya /ɹòhɪ̀ɴɡjà/, bengali : রোহিঙ্গা Rohingga /ɹohiŋɡa/) sont un groupe ethnique indo-aryen apatride de langue indo-européenne, majoritairement musulman, mais comprenant une minorité de chrétiens et d'hindous. Les Rohingya vivent principalement dans le nord de l'État d'Arakan, dans l'ouest de la Birmanie. Les Rohingya se distinguent des Arakanais, de langue lolo-birmane et bouddhistes, qui forment la majorité de la population de l'Arakan. Le terme apparaît pour la première fois sous la forme de Rooinga et de Rovingaw dans un texte écrit en 1799[10] par le géographe et botaniste écossais Francis Buchanan-Hamilton sur les langues parlées en Birmanie[11]. Le mot signifie « habitant du Rohang », nom donné anciennement à l'Arakan par les musulmans de ces régions.

Rohingya
Description de cette image, également commentée ci-après
Réfugiés Rohingya dans l'État d'Arakan (Rakhine) en Birmanie.
Populations importantes par région
Drapeau de la Birmanie Birmanie (État d'Arakan) 600 000[1]
Drapeau du Bangladesh Bangladesh 1 300 000[2]
Drapeau du Pakistan Pakistan 200 000[3] - [4] - [5]
Drapeau de la ThaĂŻlande ThaĂŻlande 100 000[6]
Drapeau de l'Inde Inde 60 000, dont environ 40 000 Rohingyas Ă  New Delhi, et environ 15 000 au Bengale-Occidental.
Drapeau de la Malaisie Malaisie 200 000[7][8]
Population totale 1 424 000–3 000 000[9]
Autres
Régions d’origine État d'Arakan (Drapeau de la Birmanie Birmanie) ou Drapeau du Bangladesh Bangladesh (ex Bengale)
Langues Rohingya
Religions Islam (majoritairement)

L'origine de ce groupe est controversée. Les Arakanais et les Birmans bouddhistes les considèrent comme originaires du Bengale oriental[12] - [13] ayant migré en Birmanie pendant la période coloniale britannique ; eux-mêmes se disent originaires de l'État d'Arakan (ou Rohang dans le langage rohingya), dans l'ouest de la Birmanie[14].

Musulmans, chrétiens, ou hindous, et considérés comme Bangladais, les Rohingyas sont rejetés par une grande partie de l'ethnie majoritaire de Birmanie (environ 70 %), les Bama, pour qui l'identité birmane est inséparable de la religion bouddhiste[15] et chez qui une « indianophobie » est largement répandue pour des raisons historiques[16]. La majorité de ceux qui fuient la violence ou la misère a cherché à rejoindre par mer des pays ou régions à majorité musulmane (Bangladesh, Malaisie, sud de la Thaïlande et Indonésie). Beaucoup ont été victimes de passeurs, détenus sur des embarcations précaires, soumis à des demandes de rançons[17]. Le conflit en cours depuis 2016 a conduit à un exode massif et sans précédent de la majorité des Rohingyas vers le Bangladesh où la plupart se retrouvent dans des camps de réfugiés, installés à proximité de la frontière dans la région de Cox's Bazar comme Kutupalong. Près d'un million de Rohingyas ont fui au Bangladesh depuis 2016.

Nom

Les Rohingya parlent d’eux-mêmes comme des Ruáingga /ɾuájŋɡa/, de même qu’ils sont appelés rui hang gya (en transcription MLC) en birman : ရိုဟင်ဂျာ (/ɹòhɪ̀ɴd͡ʑà/) ou encore Rohingga en bengali : রোহিঙ্গা /ɹohiŋɡa/. Le terme signifie habitant de l’Arakan[18] - [19] (Rohang, « Arakan » ; -ga ou -gya, « venant de »)[20]. Bien que l'origine du terme soit discutée, c'est l'étymologie considérée comme la plus probable.

Il a été établi que le terme est plus ancien que la colonisation britannique : en 1799, par exemple, l’explorateur Francis Buchanan-Hamilton écrivait :

« Mohammedans, who have long settled in Arakan, and who call themselves Rooinga, or natives of Arakan. (« Les mahométans, qui sont depuis longtemps établis en Arakan, et qui s’appellent eux-mêmes Rooinga, ou natifs d’Arakan. »)[21] »

Par ailleurs, la langue rohingya est reconnue des linguistes dès le XIXe siècle : en 1811, le Classical Journal classe le Rooinga comme l’un des langages parlés dans l’Empire birman[22], puis en 1815, le linguiste allemand Johann Severin Vater distingue les Ruinga comme un groupe ethnique disposant de sa propre langue[23].

Sous la colonisation britannique, le terme de Rohingya n'était employé ni par les musulmans ni par les Britanniques , qui les appelaient Chittagonians , parce que la plupart provenaient du district tout proche de Chittagong , ville du Bengale oriental qui avait appartenu au royaume de Mrauk-U [24] ; ce sont des intellectuels nationalistes musulmans qui vont le populariser dans les années 1950 quand ils revendiquent un territoire autonome pour leur communauté . Des leaders de Maungdaw et de jeunes universitaires de Rangoon se sont alors interrogés pour savoir s'il fallait lui donner un nom et comment l'écrire : Ruhangya, Rwangya , Rohinga ou Rowhengas [25].

Histoire

Origines

Une pièce de monnaie arakanaise en usage au Bengale en 1554/1555.

L'origine d'une minoritĂ© musulmane Rohingya dans un État Ă  majoritĂ© bouddhiste est ancienne, mais controversĂ©e par le gouvernement birman qui la ramène Ă  la dĂ©cision de l'Empire britannique d'implanter des Bengalis en Arakan Ă  la fin du XIXe siècle. Mais leur prĂ©sence est bien antĂ©rieure. Pour certains, ils seraient autochtones ; pour d'autres, ils seraient les descendants lointains de soldats et de commerçants arabes, mongols, turcs et/ou bengalis. Ils se seraient convertis Ă  l'Islam au XVe siècle par l'intermĂ©diaire des routes de la soie[26]. Ă€ l'Ă©poque, la rĂ©gion Ă©tait un État vassal du Bengale[27]. Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, les souverains de l'Arakan, installĂ©s Ă  Mrauk U, la capitale, agrandissent leur royaume et imposent leur suzerainetĂ© sur Chittagong, ville bengalie appartenant Ă  l'empire moghol. Une rĂ©volte de la ville ayant Ă©chouĂ© en 1644 entraĂ®ne la dĂ©portation de près de 80 000 habitants en Arakan oĂą ils resteront, mĂŞme après la perte de Chittagong par l'Arakan. C'est peut-ĂŞtre la première vague importante de musulmans arrivĂ©s en Arakan[14] - [28]. Les souverains de Mrauk U, en conflit avec les Birmans, leurs voisins orientaux, sont dĂ©finitivement vaincus en 1765 et leur royaume est annexĂ© Ă  la Birmanie[27]. Vingt-mille Arakanais sont rĂ©duits en esclavage et dĂ©portĂ©s Ă  Amarapura, la capitale birmane de l'Ă©poque[28].

De 1824 à 1826, lors de la première guerre entre l'Empire britannique et la Birmanie, les Rohingyas sont supplétifs dans l’armée britannique et considérés comme des traîtres par les indépendantistes birmans. En définitive, une grande partie de la population actuelle rohingya est issue d'une génération qui a émigré durant l'époque coloniale[29]. « Il est fort probable que dès la fin du XIXe siècle, des communautés sunnites venues de la région de Chittagong, profitant de la colonisation britannique, se soient définitivement fixées au sud de la rivière Naaf, dans les districts de Maungdaw et Buthidaung. » Après l'annexion de la Birmanie par l'empire des Indes britanniques (1890), celui-ci inverse le flux migratoire, encourageant l'installation de la main-d'œuvre bengalie, jugée plus apte à effectuer le travail des champs dans l'ancien royaume d'Arakan. Cette main-d'œuvre au départ en grande partie composée de saisonniers qui rentrent chez eux une fois les mois de travail achevés, s'installe peu à peu dans la région provoquant le mécontentement des populations locales[28].

Au fil des générations, les Rohingya ont perdu leur caractère bengali, leur langue se différenciant nettement du bengali parlé au Bangladesh[30]. Les personnes d'origine indienne représentent près de 20 % de la population de l'Arakan en 1941[29]. La Seconde Guerre mondiale donne lieu à des combats entre musulmans et bouddhistes qui soutiennent respectivement les Britanniques et les Japonais[29] , ce qui a pour conséquence une ségrégation territoriale entre les deux populations, les musulmans se regroupant au nord de l'Arakan et les bouddhistes au sud[31]. Après la Seconde Guerre mondiale, ils soutiennent de nouveau les Britanniques face aux Birmans, par peur d'être persécutés par ces derniers.

Persécutions de 1962 à 2018

Depuis l’indépendance de la Birmanie (Myanmar), les Rohingyas subissent de graves persécutions qui ont abouti à leur exclusion de la communauté nationale. Désignés et traités comme des « immigrés illégaux », refoulés par les États voisins, aucune solution ne se dessine pour ces réfugiés apatrides qui n’en ont même pas le statut.

En 1948, la Birmanie retrouve son indépendance et le premier président de Birmanie déclare en 1959 que les musulmans arakanais « font indéniablement partie des races indigènes de Birmanie ». Les Rohingyas participent aux élections de 1960 [31] et quatre d'entre eux sont élus au Parlement ; un programme de radio en langue Rohingya ainsi qu'une association d'étudiants rohingyas seront créés [32]. Mais l'arrivée en 1962 au pouvoir du dictateur Ne Win entraîne la discrimination des minorités ethniques. De 1962 à 2012, les juntes militaires qui se succèdent poursuivent cette politique de « birmanisation »

En 1971, Ă  la suite de la guerre civile au Bangladesh, de nombreux rĂ©fugiĂ©s arrivent en Birmanie[29]. En 1978, l'État effectue environ 200 000 expulsions vers le Bangladesh lors de l'opĂ©ration Nagamin[29], et plusieurs milliers d'expulsĂ©s meurent de faim en raison du refus du Bangladesh de les accueillir[29]. Après quoi, le gouvernement birman accepte la crĂ©ation de camps Ă  la frontière avec le Bangladesh.

En 1974, une loi met en place l’obligation pour les citoyens de fournir un document apportant la preuve qu’ils sont enregistrés comme nationaux. Les Rohingyas se voient interdire l’obtention de ce document et sont donc enregistrés en tant qu’étrangers .

En 1977, le gouvernement met en place un programme pour lutter contre l’immigration illégale. C’est un programme national, mais dans l’état de Rakhine il cible essentiellement les Rohingyas. Ils sont alors pourchassés par l’armée birmane ainsi que par des groupes extrémistes locaux soutenus par le régime[33].

Le 15 octobre 1982, est décrété l’acte de citoyenneté de la république de l’Union du Myanmar qui distingue trois degrés de citoyenneté :

  1. La pleine citoyenneté, la citoyenneté associée pour les 135 ethnies alors reconnues
  2. Celles installĂ©es au Myanmar antĂ©rieurement Ă  la colonisation britannique (1886)  
  3. La citoyenneté par naturalisation.

Cette loi dénie la citoyenneté birmane aux Rohingyas en raison de leurs difficultés à prouver leurs origines et l’ancienneté de leur présence sur le territoire ; leurs demandes d’examen de leurs documents d’identité sont systématiquement rejetées par les autorités. Les Rohingya sont alors privés de la nationalité birmane, et deviennent de facto apatrides[29]. Ils sont exclus des listes des ethnies reconnues par l’État birman (en)[34]. Le Myanmar appliquant la règle du jus sanguinis, les personnes nées de deux parents apatrides deviennent elles-mêmes apatrides[33]. Ces 135 ethnies correspondent aux minorités présentes en Birmanie avant 1824, c'est-à-dire avant l'arrivée des colons britanniques dans la région. Étant considérés comme un peuple imposé par les Britanniques, les Rohingya n'étaient pas vus comme Birmans[29].

En 1991, une nouvelle politique d'expulsion est menĂ©e par la Birmanie, environ 250 000 Rohingyas fuient au Bangladesh avant de revenir en Birmanie après des pourparlers diplomatiques[29]. Depuis ces diffĂ©rends politiques, les populations rohingya sont surtout prĂ©sentes le long de la frontière du Bangladesh, oĂą elles sont malmenĂ©es par des milices appelĂ©es Na Sa Ka, et sont confrontĂ©es Ă  une politique discriminante forte et Ă  des conditions de vie de très mauvaise qualitĂ©[29].

En 2008, une nouvelle constitution maintient toujours les Rohingyas hors de la communauté nationale. Leurs droits demeurent restreints : pas de liberté de déplacement, autorisation nécessaire pour se marier, pour travailler, limitation du nombre d’enfants, accès très limité à l’école et aux soins de première nécessité, etc[33].

Il existe aussi un refus historique de l'islam lié à la période iconoclaste de l'Empire byzantin et des représentations du Bouddha. Les bouddhistes d’Arakan se voient comme des défenseurs de la porte ouest du pays, qui auraient stoppé l’arrivé de l’islam vers le reste de l’Asie du Sud Est continentale, associé à la montée du nationalisme bouddhiste qui était inutile durant la junte militaire mais qui avec la transition démocratique prend de l'importance[35].

Conflit dans l'État d'Arakan en 2012

En , Ă  la suite du meurtre et du viol collectif par trois musulmans de Ma Thida Htwe, une jeune bouddhiste dont le corps est retrouvĂ© poignardĂ© et Ă©gorgĂ© près du village de Kyaut Ne Maw[36], une escalade de violence Ă©clate dans la province de l'Arakan entre les Rohingya et la majoritĂ© bouddhiste, suscitant des actes de violence d'abord rĂ©ciproques, puis spĂ©cifiquement anti-musulmans[29], les Rohingyas Ă©tant qualifiĂ©s de "terroristes" Ă  la diffĂ©rence des Arakanais bouddhistes et les Kaman, musulmans non Rohingyas, Ă©tant dĂ©sormais victimes eux-mĂŞmes de ces exactions [37]. Le , le prĂ©sident birman Thein Sein ordonne alors l'envoi de renforts militaires via l'Ă©tat d'urgence[29], mais des observateurs signalent le peu d'empressement des troupes gouvernementales Ă  protĂ©ger les Rohingya, avec - dans un certain nombre de cas - la participation des forces armĂ©es aux violences[29]. De juin Ă  octobre, 200 personnes sont tuĂ©es, plus de 75 000 doivent fuir leurs habitations, incendiĂ©es en très grand nombre.

Par ailleurs, en dehors même de la province, des milliers de moines bouddhistes organisent en septembre et octobre des défilés dans les rues de Rangoun et de Mandalay pour protester contre le projet d'installation dans l'ancienne capitale du pays d'un bureau de l'Organisation de la coopération islamique (O.C.I.), dont une délégation s'est rendue en Arakan avec l'accord de Thein Sein[38].

En , un nouveau sursaut de violence fait 43 morts Ă  Meikhtila et dĂ©place 36 000 personnes, l'Ă©vènement est minimisĂ© par l'État birman[29].

Après ces violences, des villes comme Sittwe connaissent d'importants dégâts[29], cependant les populations bouddhistes sont mieux prises en charge et arrivent rapidement à reconstruire leurs habitations avec l'aide de dons, alors que les populations musulmanes sont rejetées dans des camps à l'extérieur de la ville[29]. La population rohingya est très sévèrement régulée notamment dans ses déplacements et dans les déplacements de marchandises dans ces camps[29].

Crise migratoire de 2010 - 2015

La population Rohingya est régulièrement en proie à un nettoyage ethnique[39]. Ainsi, depuis 2010, plusieurs dizaines de milliers de migrants Rohingya s'enfuient vers le Bangladesh[40]. Le , près d'un millier de réfugiés birmans de l'ethnie Rohingya sont arrivés dans quatre bateaux sur l'île de Weh en Indonésie. Ils ont été parqués sur une base navale près de Sabang.

Le regain de violence interethnique de 2012 opposant la majoritĂ© Arakanaise Ă  la minoritĂ© Rohingya contraint ces derniers Ă  l'exil dans les pays avoisinants (Bangladesh, Malaisie, ThaĂŻlande)[41]. Ces migrants utilisent essentiellement comme moyen de locomotion des bateaux fournis par des passeurs, souvent impropres Ă  la navigation comme le souligne le Haut Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s[42]. Un certain nombre a Ă©galement gagnĂ© l'Arabie saoudite oĂą ils vivent dans des conditions difficiles [43]. Selon le Haut commissariat aux rĂ©fugiĂ©s des Nations unies, entre et , plus de 25 000 migrants issus du Bangladesh, en majoritĂ© des Rohingyas, ont pris la mer pour tenter d’atteindre la Malaisie ou l’IndonĂ©sie (ce nombre a doublĂ© par rapport Ă  la mĂŞme pĂ©riode en 2014). La Malaisie et l'IndonĂ©sie sont des destinations prisĂ©es pour les Rohingya puisque ces pays sont aussi Ă  majoritĂ© musulmane. Ils pourraient vivre leur religion en accord avec le reste de la population.

Cependant, l’IndonĂ©sie refuse d'accueillir les rĂ©fugiĂ©s et les demandeurs d’asile. Ces migrants vont donc ĂŞtre redirigĂ©s vers l’agence des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s, auprès de laquelle ils pourront enregistrer une demande d’asile pour un pays tiers. Pendant l’étude de leur dossier, ils ne perçoivent aucune aide financière, ne disposent d'aucun logement et n'ont pas le droit de travailler. Ces rĂ©fugiĂ©s, victimes d'une grande prĂ©caritĂ© choisissent donc de se livrer Ă  la police pour ĂŞtre placĂ©s dans des centres de dĂ©tentions souvent surpeuplĂ©s et insalubres. L’IndonĂ©sie, pour qui ces 10 000 rĂ©fugiĂ©s sont un fardeau, critique la politique migratoire de l'Australie. Le pays envisage mĂŞme d'installer ces migrants, de force, sur une Ă®le dĂ©serte de son territoire, Thengar Char[44] - [45] - [46].

En des passeurs ont abandonnĂ© en mer des milliers de personnes au large de la ThaĂŻlande; un charnier a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans un camp clandestin. Plus d'une vingtaine de corps de Rohingya ont Ă©tĂ© exhumĂ©s. Ils Ă©taient retenus dans ce camp par des trafiquants qui rĂ©clamaient une rançon Ă©levĂ©e aux familles des dĂ©tenus[47]. L'ONU estime que 370 personnes ont perdu la vie entre janvier et juin 2015 , mais les tĂ©moignages recueillis par Amnesty International laissent Ă  penser que les victimes ont Ă©tĂ© beaucoup plus nombreuses, tuĂ©es, noyĂ©es, mortes de faim, de soif ou de maladies [48].

À la suite de cette découverte et d'une politique agressive contre les réseaux d'immigrations, la Malaisie et l'Indonésie coupent les routes d'immigrations à partir de [29].

Conflit dans l'État d'Arakan en 2016-2017

Face aux persĂ©cutions, des organisations armĂ©es se forment alors, comme en , l'ArmĂ©e du salut des Rohingya de l'Arakan (ARSA)[49]. En , des postes frontières sont attaquĂ©s, ce qui provoque de fĂ©roces reprĂ©sailles de la part de l'armĂ©e : viols, tortures et massacres. La Birmanie interdit aux Nations unies et aux ONG l'accès du nord de l'Arakan oĂą 150 000 personnes dĂ©pendent de leurs distributions alimentaires[50]. Elle n'a autorisĂ© leur retour qu'Ă  la fin d'[51]. En , l'Organisation internationale pour les migrations estime Ă  environ 30 000 le nombre de Rohingya qui doivent fuir au Bangladesh, Ă  la suite des violences en Birmanie, entre octobre et [52].

En septembre 2016, Ă  la demande d'Aung San Suu Kyi, une commission consultative, composĂ©e de Birmans et d'Ă©trangers avait Ă©tĂ© constituĂ©e sous la prĂ©sidence de Kofi Annan pour trouver comment restaurer un modus vivendi entre les diffĂ©rentes communautĂ©s et examiner en particulier la situation en Arakan ; elle rend son rapport le [53] - [54]. Le gouvernement birman dĂ©clare qu'il mettra en Ĺ“uvre les recommandations de la commission « dans les dĂ©lais les plus courts possible »[55]. Le lendemain, une vingtaine de postes frontières sont Ă  nouveau attaquĂ©s par 150 membres de l'ARSA : au moins 71 personnes sont tuĂ©es, dont une dizaine de policiers[56]. Selon Amnesty International, un groupe armĂ© rohingya aurait massacrĂ© des dizaines d'hindous aux alentours de Maungdaw ; quatre charniers de quarante cinq corps ont Ă©tĂ© dĂ©couverts en septembre 2017 [57]. Dans la semaine qui suit, mais peut-ĂŞtre avant ces Ă©vĂ©nements, selon les tĂ©moignages recueillis [58] par les enquĂŞteurs de l'ONU auprès de rĂ©fugiĂ©s au Bangladesh, l'armĂ©e birmane, appuyĂ©e par des milices bouddhistes, se livre contre les villages Rohingyas Ă  de nombreuses exactions, tueries, viols, incendies de villages et de mosquĂ©es, visant Ă  forcer les survivants Ă  l'exil et Ă  empĂŞcher leur retour en dĂ©truisant leurs demeures, . Le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, Ă©voque un « exemple classique de nettoyage ethnique »[59]. Un rapport de Human Rights Watch publiĂ© en dĂ©cembre 2017 fait Ă©tat d'un massacre systĂ©matique des hommes, femmes et enfants dans le village de Tula Toli, perpĂ©trĂ© par l'armĂ©e birmane aidĂ©e par des civils armĂ©s de l'ethnie Rakhine [60].

Les combats font plus de 400 morts, dont 370 rebelles, 13 militaires ou policiers et 14 civils selon l'armĂ©e birmane[61]. Le projet Arakan, une organisation de dĂ©fense des droits des Rohingyas, Ă©voque pour sa part près de 130 morts, dont des femmes et des enfants[62]. Selon l'ONU, en seulement une huitaine de jours, près de 90 000 personnes ont gagnĂ© le Bangladesh[63] : le Bangladesh, dĂ©muni, alerte l’ONU[64]. L'organisation revoit d'ailleurs Ă  la hausse le bilan fourni par les autoritĂ©s birmanes, Ă©voquant dĂ©but septembre un bilan humain potentiellement supĂ©rieur Ă  1 000 morts[65]. La situation d'extrĂŞme insĂ©curitĂ© qui règne dans les villages rohingyas de l'Arakan, mais aussi l'attitude hostile de l'administration birmane envers les ONG ont obligĂ© certaines de ces dernières, mais aussi le Programme alimentaire mondial Ă  cesser leurs activitĂ©s dans ces zones[66].

Fin octobre, la situation des Rohingyas demeurait toujours critique : alors que l'ONU estime que près de 603 000 rĂ©fugiĂ©s rohingyas ont fui au Bangladesh depuis le dĂ©but des affrontements deux mois plus tĂ´t[67] - [68] - [69], le pape François avance quant Ă  lui le chiffre de 800 000 rĂ©fugiĂ©s[70]. En tout près d'un million de rohingyas se trouveraient au Bangladesh, en comptant ceux dĂ©jĂ  prĂ©sents dans les camps de rĂ©fugiĂ©s avant les violences du mois d'aoĂ»t et qui fuyaient les persĂ©cutions anciennes dont cette minoritĂ© fait l'objet[70]. Kutupalong est devenu le plus vaste camp de rĂ©fugiĂ©s au monde : en fĂ©vrier 2018, il regroupe plus de 688 000 personnes [71]. Une situation que l'ambassadeur du Bangladesh Ă  l'ONU dĂ©crit comme « intenable » pour son pays[70] , qui cherche Ă©galement, en concordance avec les autoritĂ©s birmanes, Ă  rapatrier une partie des rĂ©fugiĂ©s rohingyas dans l'Ă©tat d'Arakan[72]. Un retour pĂ©rilleux pour les Rohingyas, qui ont vu le riz cultivĂ© dans leurs champs abandonnĂ©s ĂŞtre rĂ©coltĂ©s par l’État birman[67], et qui pour la très large majoritĂ© d'entre eux ne possèdent aucun document officiel attestant qu'ils vivaient dans l'Ă©tat d'Arakan avant le dĂ©but des violences Ă©tant donnĂ© leur apatridie[72].

Le pouvoir birman rejette quant Ă  lui toute allĂ©gation de persĂ©cutions ou de nettoyage ethnique, assurant combattre uniquement des terroristes ou des miliciens armĂ©s. Le , au cours d'un entretien tĂ©lĂ©phonique avec le prĂ©sident turc Recep Tayyip ErdoÄźan, Aung San Suu Kyi, conseillère spĂ©ciale de l'État et porte-parole de la PrĂ©sidence, a dĂ©noncĂ© la couverture mĂ©diatique internationale faite au sujet de la crise en Arakan, y voyant un parti pris pro-rohingya et prĂ©sentant celle-ci comme un « iceberg de dĂ©sinformation », orchestrĂ© par des « terroristes rohingyas », dans le but de diaboliser le rĂ©gime birman[73]. La situation humanitaire des Rohingyas ne cessant de se dĂ©grader, leur exode forcĂ©[74], leur statut d'apatrides dĂ©noncĂ©s par les ONG, de nombreux États et les organismes internationaux[75] , Aung San Suu Kyi sort de son silence le 19 septembre, prononçant un discours tĂ©lĂ©visĂ© oĂą elle dĂ©clare : Nous sommes profondĂ©ment dĂ©solĂ©s pour les souffrances de tous ceux qui se sont retrouvĂ©s pris au piège de ce conflit ; elle se dit prĂ©occupĂ©e par le nombre de musulmans qui ont fui au Bangladesh et Ă©voque la possibilitĂ© de retours après vĂ©rification d'identitĂ©. Pour rĂ©pondre aux vives critiques de la communautĂ© occidentale, elle ajoute que la Birmanie est une nation complexe et une dĂ©mocratie imparfaite et que son gouvernement Ă©tait en place depuis moins de 18 mois [76]. Le 2 novembre, elle se rend dans la zone de conflit, accompagnĂ©e de plusieurs ministres et d'hommes d'affaires susceptibles de favoriser le dĂ©veloppement Ă©conomique de la rĂ©gion, une des plus pauvres de Birmanie[77]. Selon Human Rights Watch, 288 villages rohingyas ont Ă©tĂ© dĂ©truits depuis le 25 aoĂ»t[78] Entre le 25 aoĂ»t et le 24 septembre, MSF estime que 6.700 Rohingyas ont Ă©tĂ© tuĂ©s, dont 730 enfants de moins de cinq ans[79]. De son cĂ´tĂ©, l'armĂ©e birmane a avancĂ© jusqu'ici le chiffre de 400 morts[80]. En janvier 2018, elle reconnaĂ®t avoir tuĂ© dix civils et les avoir enterrĂ©s dans une fosse commune [81], information qui fait dire Ă  Aung San Suu Kyi que c'est une indication positive qui prouve que le pays prend ses responsabilitĂ©s[82]. Des photos prises par l'ambassadeur de l'U.E ainsi que des clichĂ©s satellitaires publiĂ©s par Human Rights Watch (HRW) en fĂ©vrier 2018 rĂ©vèlent que des dizaines de villages ont Ă©tĂ© rasĂ©s autour de la ville de Maungdaw, Ă©picentre des violences ; le gouvernement birman affirme que ces opĂ©rations ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es dans la perspective de rapatriements [83] - [84]. Mais Amnesty International rapporte qu' Ă  l'emplacement de ces villages disparus sont construites des installations pour les forces armĂ©es birmanes [85]. En septembre 2018, deux journalistes locaux de l'agence Reuters, arrĂŞtĂ©s pour dĂ©tention de documents relatifs aux opĂ©rations militaires en Arakan, sont condamnĂ©s Ă  sept ans de prison pour “atteinte au secret d’État” [86]. Ă€ la suite de pressions internationales, ils ont Ă©tĂ© graciĂ©s le 7 mai 2019 par le prĂ©sident birman.

RĂ©actions internationales

La situation des Rohingyas est largement médiatisée depuis les événements du mois d'août 2017, alors qu'elle a été à peu près complètement ignorée jusque-là.

Les annĂ©es 2011 Ă  2016 voient la Birmanie passer d'une dictature soumise Ă  embargos Ă  une dĂ©mocratie partielle rĂ©tablissant des liens avec les États occidentaux et les renforçant avec l’ASEAN. La volontĂ© de ces pays de ne pas fragiliser ce processus, mais aussi leurs intĂ©rĂŞts gĂ©opolitiques et Ă©conomiques les conduisent Ă  ignorer les Ă©vĂ©nements de l'Arakan[87]. L'Union europĂ©enne a levĂ© les sanctions Ă©conomiques qui pesaient sur la Birmanie depuis la mise en place de juntes militaires . Elle donne ainsi Ă  la Birmanie l’accès au FMI et Ă  la Banque mondiale.Les États-Unis ont eux aussi permis Ă  nouveau des investissements en Birmanie. En juin 2011, Aung San Suu Kyi effectue sa première tournĂ©e en Europe depuis sa libĂ©ration et reçoit Ă  Oslo le prix Nobel de la paix qui lui avait Ă©tĂ© attribuĂ© 21 ans plus tĂ´t. Dans son discours, elle Ă©voque les conflits qui perdurent dans son pays, en particulier dans l'ouest, (oĂą) la violence communautaire prend la forme d'incendies et d'assassinats, qui ont eu lieu juste avant que je commence le voyage qui m'a conduite ici aujourd'hui[88]. FrĂ©dĂ©ric Debomy, ancien prĂ©sident d’Info Birmanie qui avait rencontrĂ© en septembre 2011 Aung San Suu Kyi, alors prĂ©sidente de la LND, parti d'opposition, indiquait que sans doute elle marquait ses distances envers les prĂ©jugĂ©s anti-musulmans de ses concitoyens, mais qu'elle ne se prononçait pas sur la citoyennetĂ© des Rohingyas. Le rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, Tomás Ojea Quintana indiquait en 2012 qu'ils Ă©taient victimes d'une discrimination endĂ©mique [89] et, en avril 2014, Ă  la suite des Ă©vĂ©nements de mars et de l'expulsion des travailleurs humanitaires, il exhortait le gouvernement birman Ă  s'attaquer Ă  la discrimination systĂ©matique et Ă  la marginalisation des Rohingyas[90].

Amnesty International[91], Médecins Sans Frontières[92], Action Contre la Faim, Solidarités Internationale[93] et la Love Army[94] essayent d’agir de leur mieux pour apporter à cette minorité des soins et de l’eau potable, tout en s'efforçant de rendre publique la situation des Rohingyas et de soulever des fonds pour le financement d'aides. Cependant ces aides restent très limitées et la possibilité d’action à l’intérieur de la Birmanie se fait obligatoirement contre le régime de Thein Sein et le Mouvement 969. Les risques sont donc importants et entravent largement toutes actions.

Depuis quelques années on voit naître des associations qui veulent défendre la cause de cette minorité. Par exemple l’association fondée par un Rohingya, Tun Khin[95], qui a réussi à quitter la Birmanie en 1997. Il a créé la BROUK (Burmese Rohingya Organisation in UK) pour se battre contre l’intolérance religieuse et défendre les droits de sa minorité. Par l’intermédiaire de son association il a rencontré des membres du parlement Britannique, du Parlement européen, du Sénat américain et des Nations unies.

Le Parlement européen appelle le la Birmanie à agir pour mettre un terme à la « répression brutale » et aux « persécutions systématiques » contre la minorité musulmane des Rohingyas, un dossier sur lequel la dirigeante Aung San Suu Kyi devrait intervenir davantage, selon lui[96]. En novembre 2016, le Haut-commissariat aux réfugiés estime que les exactions de l'armée birmane s'apparentaient à un nettoyage ethnique[97].

La violence de la répression de l'armée en août 2017, la crainte que la situation fasse le lit du djihadisme dans la région vont populariser la cause des Rohingya sans pour autant améliorer leur sort. Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, voyant là une occasion d'asseoir son prestige dans le monde musulman[98], est le premier dirigeant à dénoncer ce qu'il qualifie de « génocide» et à mobiliser les organisations humanitaires et de coopération turques. Il entraîne la réaction d'organisations et d'autres états musulmans[99]. Cette sensibilisation est entachée par la diffusion de fausses informations qui risquent de desservir la cause des Rohingya [100]. En novembre 2017, le pape François se rend en Birmanie où il rencontre le chef des forces armées, le général Min Aung Hlaing ainsi que Aung San Suu Kyi. Il demande dans son discours le respect de tous les groupes ethniques[101], sans toutefois prononcer le terme de "Rohingya". Il le fait peu après au Bangladesh où il reçoit une délégation de réfugiés [102]. À son retour, il explique pourquoi il a évité le mot en Birmanie[103]. En juin 2018, Amnesty International, s'appuyant sur de nombreuses preuves, témoignages, documents officiels et photos, demande à la communauté internationale de saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité en nommant treize officiers supérieurs de l’armée birmane, dont le commandant en chef Min Aung Hlaing [104] - [105]. Dans un rapport du 24 août 2018[106], des enquêteurs de l'ONU, confirmant ces accusations, demande la démission de Min Aung Hlaing et sa traduction, ainsi que celle de plusieurs généraux, devant un tribunal international pour « génocide », « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » ; ils dénoncent également le laisser-faire de Aung San Suu Kyi[107]. Un an plus tard, en septembre 2019, la situation demeure tout aussi dramatique, la Mission d’établissement des faits de l’ONU sur la Birmanie indiquant qu'il existe "un risque sérieux" d' "actes génocidaires" pour les Rohingyas résidant en Arakan [108].

Réfugiés au Bangladesh (depuis 2017)

Le secrĂ©taire de l'ONU, AntĂłnio Guterres, Ă  l'occasion d'une rĂ©union de l'ASEAN aux Philippines, le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain, Rex Tillerson, exhortent Aung San Suu Kyi Ă  organiser le retour des exilĂ©s [109]. Le 23 novembre 2017, Aung San Suu Kyi signe avec le Bangladesh un accord pour un programme de retours d'ici Ă  deux mois, malgrĂ© l'avis du chef d’État-major de l’armĂ©e birmane, qui prĂ©cisait peu de temps auparavant que tout accord devait tenir compte des intĂ©rĂŞts des « habitants ethniquement originaires de l’Arakan qui sont les vrais citoyens birmans » et pas seulement ceux des « Bengalis », c'est-Ă -dire les Rohingyas [110]. Les deux pays acceptent l'aide du HCR dont la prĂ©sence Ă©tait demandĂ©e par les organisations humanitaires comme observateur garant de la rĂ©installation des populations dans de bonnes conditions[111], mais des Rohingyas continuent Ă  fuir l'Arakan, mĂ©fiants envers un accord qui prĂ©voit au retour un sĂ©jour d'une durĂ©e indĂ©terminĂ©e dans des logements de fortune[112] et plusieurs ONG prĂ©viennent qu'elles boycotteront toute rĂ©installation qui s'apparenterait Ă  des camps[113]. Le , les deux pays envisagent Ă  nouveau un rapatriement dans un dĂ©lai de deux ans, les volontaires Ă©tant regroupĂ©s dans cinq camps de transit au Bangladesh, puis transfĂ©rĂ©s dans deux camps en Birmanie oĂą ils devront prouver qu'ils rĂ©sidaient en Birmanie [114]. Alors qu'un accord entre les deux pays prĂ©voit qu'un premier groupe de 2 200 personnes rejoigne l'Arakan en novembre 2018, le HCR et des ONG estiment que les conditions de leur rĂ©installation ne sont pas rĂ©unies et le responsable bangladeshi de l'opĂ©ration affirme que son pays ne forcera aucun Rohingya Ă  partir. Aucun d'entre eux ne veut en effet rentrer, compte tenu de ce qu'ils savent de la situation en Arakan. Plusieurs familles ont fui les camps du Bangladesh pour ne pas ĂŞtre contraintes au retour[115] et de nombreux Rohingyas manifestent pour s'opposer Ă  tout rapatriement[116]. En mars 2019 le nombre de rĂ©fugiĂ©s est estimĂ© Ă  740 000 personnes et le Bangladesh a informĂ© le Conseil de l'ONU qu'il n'Ă©tait plus en mesure d'en accueillir davantage [117]. Certains tentent de gagner des pays ou des rĂ©gions Ă  majoritĂ© musulmane comme la Malaisie, l'IndonĂ©sie ou le sud de la ThaĂŻlande [118]. Ils sont souvent victimes de passeurs qui les retiennent en mer pour les racketter. Ainsi plus de 300 d'entre eux qui avaient quittĂ© le Bengladesh en fĂ©vrier 2020 n'ont finalement dĂ©barquĂ© qu'au dĂ©but de septembre 2020 sur les cĂ´tes nord de Sumatra ; trente Ă©taient morts au cours du voyage. Ce serait le groupe le plus important arrivĂ© en IndonĂ©sie depuis 2015 [119].

DĂ©mographie

Il y aurait un peu moins d'un million de Rohingya en Birmanie[29]. Ils représentent plus d'un tiers de la population de l'État d'Arakan et plus de 2 % de la population totale de la Birmanie en 2014[120].

Environ 800 000 Rohingya vivent dans le nord de l'État rakhine, principalement dans les townships (cantons) de Maungdaw et Buthidaung oĂą ils constituaient 93 % de la population avant les Ă©vĂ©nements de 2017 et, dans une moindre mesure, Rathedaung[14]. D'autres communautĂ©s musulmanes, en particulier les Kamein (en), vivent en Arakan et ne se considèrent pas comme Rohingyas[121]. Ces derniers « sont vus par la plupart des Birmans comme des immigrĂ©s illĂ©gaux du Bangladesh, un ostracisme qui alimente un racisme quasi unanime Ă  leur encontre[122]. » Ils n’ont donc pas de libertĂ© de circulation et s’entassent dans des camps (près de 150 000 en 2013). En 2015, il y avait 82 375 rĂ©fugiĂ©s Rohingya reconnus par l'ONU en Asie du Sud-Est (Bangladesh, Malaisie, Inde, ThaĂŻlande et IndonĂ©sie)[120].

Au Bangladesh, leur nombre a augmentĂ© depuis les Ă©vĂ©nements de 2017 (environ 750 000 en 2019)[117]. Au Bangladesh, 90 % des Rohingya vivent dans des refuges non officialisĂ©s oĂą ils n'ont accès Ă  des ressources humanitaires[120]. Quelques dizaines de milliers ont Ă©migrĂ© principalement au Pakistan, en Malaisie et en ThaĂŻlande.

Condition de vie

En plus de leur condition d'apatrides, les Rohingya subissent de graves violations portant atteintes Ă  leurs personnes et Ă  leurs biens, selon un rapport rĂ©cent de l'ONG Human Rights Watch intitulĂ© « Tout ce que vous pouvez faire c'est prier »[123]. On leur a interdit tout droit politique (comme voter ou se prĂ©senter Ă  une Ă©lection), Ă©conomique (comme tenir un magasin et commercer avec des bouddhistes) ou encore social (comme avoir accès aux soins, se marier et avoir plusieurs enfants). Les dernières lois les concernant sont celles de 2012 qui interdisent tout mariage inter-religieux entre musulmans rohingya et bouddhistes birmans. Une autre loi vise aussi Ă  ralentir leur croissance dĂ©mographique[124]. Aujourd'hui, Ă  travers le monde, plus de 1,5 million de Rohingya continuent de souffrir des consĂ©quences de leurs vulnĂ©rabilitĂ©s (malnutrition des enfants, gastro-entĂ©rites…)[120].

Religion

Contrairement à une idée reçue, surtout en Occident, les Rohingyas ne sont pas tous musulmans, et ce groupe ethnique contient des minorités religieuses hindoues et chrétiennes. Toutefois, entre 80 % et 85 % des Rohingyas sont musulmans.

L'islam pratiqué par les Rohingyas est un sunnisme auquel se sont ajoutés des éléments issus du soufisme. Un groupe très minoritaire de Rohingyas sont hindouistes, peut-être entre 5 et 10 %. Il est très difficile d'établir le pourcentage d'hindous chez les Rohingyas. Dans les grandes villes de Birmanie, certains Rohingyas hindous préfèrent se déclarer "Indiens", tant les discriminations sont grandes entre les bouddhistes et ce groupe ethnique. Au départ, les Rohingyas étaient surtout des hindouistes dalits (c'est-à-dire, des intouchables). Entre les XIIIe et XIVe siècles, pour échapper au statut d'intouchable, et espérer un avenir meilleur, un grand nombre de Rohingyas vont se convertir à l'islam. Mais leur situation ne va pas évoluer pour autant, la plupart des Rohingyas vont rester des paysans sans terre, corvéables par de grands propriétaires terriens, souvent musulmans. L'autre grande minorité religieuse chez les Rohingyas sont les chrétiens, qui représentent peut-être entre 2 % et 5 % des Rohingyas, et comme pour les Hindous, il est très difficile d'estimer le pourcentage de chrétiens chez les Rohingyas. La majorité sont des protestants, mais il y a aussi des catholiques.

Langue

Les Rohingya parlent un dialecte proche du chittagonien[125], lequel est une langue indo-aryenne apparentée au bengali (avec lequel elle n'est cependant pas tout à fait mutuellement intelligible) et essentiellement parlée dans la région de Chittagong au Bangladesh. C'est le dialecte, par exemple, du prix Nobel Muhammad Yunus.

La langue rohingya a été transcrite dans plusieurs écritures :

  • l'alphasyllabaire birman ;
  • l'alphabet hanifi, un nouvel alphabet dĂ©rivĂ© de l'arabe avec l'addition de quatre caractères latins et birmans ;
  • une adaptation rĂ©cente de l'alphabet latin. Elle emploie les vingt-six lettres de A Ă  Z et deux lettres supplĂ©mentaires : Ç (pour le É˝ rĂ©troflexe) et Ă‘ (dĂ©notant une voyelle nasale). Pour reprĂ©senter au plus près la phonologie rohingya, l'alphabet utilise Ă©galement cinq voyelles accentuĂ©es (á, Ă©, Ă­, Ăł, Ăş).

Notes et références

Notes

  1. Les Rohingya (sans « s » final) ou les Rohingyas (avec), les deux usages se rencontrent.

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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  • Mayyu Ali et Émilie Lopes, L'effacement, Grasset, 2022, 270 p, (ISBN 978-2-246-82169-4)

Vidéographie

Liens externes

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