AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Min Aung Hlaing

Min Aung Hlaing (en birman : မငá€șသဥေဏငá€șá€œá€Ÿá€­á€Żá€„á€ș, prononcĂ© : /mÉȘ́ɰ̃ Ă ÊŠÉ°Ìƒ lÌ„Ă ÉȘɰ̃/), nĂ© le Ă  Dawei (rĂ©gion de Tenasserim), est un gĂ©nĂ©ral et homme d'État birman.

Min Aung Hlaing
Illustration.
Min Aung Hlaing, en 2021.
Fonctions
Premier ministre de Birmanie
(de facto, non reconnu internationalement)
En fonction depuis le
(1 an, 11 mois et 1 jour)
Président Myint Swe (intérim)
Prédécesseur Thein Sein (indirectement)
Aung San Suu Kyi (indirectement, conseillĂšre spĂ©ciale de l'État)
PrĂ©sident du Conseil administratif d'État
En fonction depuis le
(2 ans et 5 mois)
Président Myint Swe (intérim)
Prédécesseur Fonction créée
Commandant en chef des Forces armées birmanes
En fonction depuis le
(12 ans, 3 mois et 2 jours)
Prédécesseur Than Shwe
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tavoy (Birmanie)
Nationalité Birmane
Profession Militaire

Min Aung Hlaing
Premiers ministres de Birmanie

Il est commandant en chef de l’armĂ©e et dirige de facto le pays depuis le en tant que prĂ©sident du Conseil administratif d'État Ă  la suite du coup d'État militaire qu'il mĂšne. Il adopte diffĂ©rentes mesures pour mettre fin aux manifestations qui Ă©clatent, dont le recours Ă  la force, entraĂźnant l'arrestation d'au moins 14 000 personnes et la mort de plus de 2000 civils[1]. En aoĂ»t 2021, il forme un gouvernement intĂ©rimaire dont il est le Premier ministre.

Biographie

Le pĂšre de Min Aung Hlaing est ingĂ©nieur civil au ministĂšre de la construction. Min Aung Ă©tudie le droit Ă  l'UniversitĂ© des arts et des sciences de Rangoun de 1972 Ă  1973, avant de rejoindre la Defense Services Academy Ă  la 19e session de 1974. Il occupe des postes de commandement dans l'armĂ©e. Il se fait connaĂźtre en 2009 pour avoir menĂ© une offensive contre l'armĂ©e insurgĂ©e de l'Alliance dĂ©mocratique des nationalitĂ©s du Myanmar Ă  Kokang[2]. Il est nommĂ© successivement lieutenant gĂ©nĂ©ral (fin 2009) ; le il devient le nouveau commandant en chef des forces armĂ©es du Myanmar, en remplacement du chef de l'État sortant et chef de la junte, le gĂ©nĂ©ral en chef Than Shwe ; vice Senior General en et enfin Senior General en .

L'importance du général en Birmanie

L’historien Thant Myint-U estime que depuis les annĂ©es 1990 l'armĂ©e a toujours un rĂŽle central dans le pays et qu'il y a toujours un homme fort en la personne de Min Aung Hlaing[3].

La répression des Rohingya

L'ONU et la plupart des pays et observateurs condamnent l'action de l'armĂ©e et donc celle de Min Aung Hlaing contre les Rohingyas qualifiĂ©e de nettoyage ethnique. Le commandant en chef le nie et dĂ©clare « que cette campagne n'Ă©tait que la rĂ©ponse aux attaques d’extrĂ©mistes Bengalis du 25 aoĂ»t »[4]. Il rencontre le pape le et lui affirme qu’il n’y a pas de persĂ©cution dans son pays[5].

Coup d'État

Le , Min Aung Hlaing conteste les rĂ©sultats du scrutin et appelle Ă  une vĂ©rification des listes Ă©lectorales, sans quoi l'armĂ©e interviendrait pour rĂ©soudre la crise politique. La commission Ă©lectorale dĂ©ment ces accusations[6]. Le , l'armĂ©e dĂ©ment vouloir perpĂ©trer un coup d'État[7].

Le vice-président Myint Swe, membre du PUSD, devient président par intérim et transfÚre, comme l'autorise la Constitution[8] - [9] - [10] - [11] - [12] les pleins pouvoirs au chef de l'armée, Min Aung Hlaing, qui proclame l'état d'urgence pour un an et dissout le parlement[13].

Le 1er aoĂ»t 2021, lors d'un discours ayant lieu six mois presque jour pour jour aprĂšs le coup d'État, il annonce la levĂ©e de l'Ă©tat d'urgence et la tenue de nouvelles Ă©lections en aoĂ»t 2023, et forme un gouvernement intĂ©rimaire dont il est le Premier ministre[14].

L'intensification du conflit armĂ© Ă  la suite du coup d’État aggrave la situation Ă©conomique et sociale du pays. Les combats ont provoquĂ© les dĂ©placements internes de centaines de milliers de personnes, avec des consĂ©quences directes sur l’approvisionnement en nourriture et, singuliĂšrement, la nutrition des enfants. Avant le coup d’État, 2,8 millions de personnes souffraient de carences alimentaires et plus de la moitiĂ© de la population ne pouvait disposer d’un rĂ©gime alimentaire adĂ©quat. En juillet 2021, entre 1,5 million et 3,4 millions de personnes de plus pourraient basculer dans une situation d’insĂ©curitĂ© alimentaire[15].

La Chine, qui tente d'isoler diplomatiquement la junte birmane, fait pression en octobre 2021 pour faire exclure le général Hliang du sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et y inviter des opposants politiques[16].

Accusation par l'ONU de crimes contre l’humanitĂ© et crimes de guerre

Un rapport de l’ONU, publiĂ© le , accuse le commandant en chef de gĂ©nocide, crimes contre l’humanitĂ© et crimes de guerre[17]. Ce sont les massacres Ă  grande Ă©chelle commis par l’armĂ©e birmane contre les Rohingya, qui constituent les faits visĂ©s[18]. La commission de l'ONU chargĂ©e de l'enquĂȘte, dirigĂ©e par Marzuki Darusman, vise Ă©galement cinq autres personnes, dont l'adjoint du commandant en chef, le gĂ©nĂ©ral Soe Win.

À la suite de la publication du rapport de l’ONU le rĂ©seau social Facebook annonce avoir banni le compte du commandant en chef de l’armĂ©e[19], ainsi que ceux d’une vingtaine d’autres individus et organisations Ă©galement sanctionnĂ©s, comme la tĂ©lĂ©vision militaire Myawady.

Notes et références

  1. (en) « UN expert calls for Myanmar action as death toll tops 2,000 », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  2. (en) David Paquette, « Min Aung Hlaing Appointed Vice-Senior General », Irrawaddy,‎ (lire en ligne)
  3. Arnaud Vaulerin, « Thant Myint-U : «La Birmanie n’a jamais Ă©tĂ© totalement en paix» », LibĂ©ration,‎
  4. Thomas Cluzel, « Rohingyas : l'armée birmane assume le nettoyage ethnique », sur franceculture.fr,
  5. Harold Thibault, « En Birmanie, le gĂ©nĂ©ral Min Aung Hlaing au centre du jeu », Le Monde,‎ :
    « Ses troupes ont beau ĂȘtre accusĂ©es de nettoyage ethnique contre les Rohingya par le reprĂ©sentant des Nations unies sur les droits de l’homme, les Etats-Unis et une flopĂ©e d’autres acteurs internationaux, le plus haut gradĂ© de la Tatmadaw est « aimĂ© » par plus de 1,3 million de personnes sur le rĂ©seau social. »
  6. Bruno Philip, « En Birmanie, des cadres de l’armĂ©e font planer la menace d’un coup d’Etat », Le Monde, (consultĂ© le ).
  7. AFP, « Birmanie : l'armée dément les rumeurs de coup d'Etat », Euronews, (consulté le ).
  8. (en) « Statement from Myanmar military on state of emergency », Reuters,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) « Emergency Powers in Myanmar », sur Melissa Crouch, (consulté le )
  10. (en-GB) « Myanmar latest: NLD calls for Suu Kyi's release », sur Nikkei Asia (consulté le )
  11. (en-GB) « Myanmar coup: Aung San Suu Kyi detained as military seizes control », BBC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en) Melissa Crouch, « The power and ambition behind Myanmar’s coup », sur The Age, (consultĂ© le )
  13. AFP/Reuters, « Birmanie : Aung San Suu Kyi exhorte la population Ă  « ne pas accepter le coup d’Etat » », sur lemonde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consultĂ© le ).
  14. (en) « Myanmar general promises to hold multi-party elections in 2023 », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  15. « La Birmanie face au spectre de la malnutrition », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  16. (es) « Por presión de China, la ASEAN excluye al líder de la Junta Militar de Myanmar de la cumbre », sur derechadiario.com.ar,
  17. Bruno Philip, « Un rapport de l’ONU accuse le chef de l’armĂ©e birmane de « gĂ©nocide » : La pression internationale s’accroĂźt un an aprĂšs les massacres de Rohingya », Le Monde,‎ , p. 3
  18. Dorian Malovic, « Pour l’ONU, le chef de l’armĂ©e birmane doit ĂȘtre poursuivi en justice », La Croix,‎ (lire en ligne)
    La mission de l’ONU, qui n’a pas Ă©tĂ© autorisĂ©e Ă  se rendre en Birmanie, a interrogĂ© 857 victimes et tĂ©moins et s’est aussi servi d’images satellites pour Ă©valuer le nombre de villages brĂ»lĂ©s et abandonnĂ©s. Selon le rapport, « les crimes commis et la maniĂšre dont ils ont Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©s, sont de nature, de gravitĂ© et de portĂ©es similaires Ă  ceux qui ont permis d’établir l’intention gĂ©nocidaire dans d’autres contextes ».
  19. « Birmanie: la page du chef de l'armĂ©e fermĂ©e par Facebook », Presse ocĂ©an,‎ (lire en ligne)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.