GĂ©nocide des Rohingya
Le génocide des Rohingya est une série de persécutions en cours par les forces armées birmanes contre les Rohingya. En 2021, ce génocide comprend deux phases[1] - [2] : d'abord une répression militaire entre octobre 2016 et janvier 2017, puis la phase actuelle depuis août 2017[3]. Cette catastrophe a provoqué le départ forcé de plus d'un million de Rohingya vers d'autres pays. La majorité des réfugiés s'est rendue au Bangladesh, ce qui a conduit à l'établissement de Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés dans le monde[2] - [4] - [5] - [6]. D'autres ont fui en Inde, en Thaïlande, en Malaisie et dans d'autres régions d'Asie du Sud et du Sud-Est, où la persécution se poursuit.
GĂ©nocide des Rohingya | |
Vue aérienne d'un village rohingya détruit dans l'État d'Arakan en septembre 2017. | |
Date | 2016-... |
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Lieu | Birmanie |
Victimes | minorité Rohingya (1 million) |
Type | génocide ; persécution ethnique et religieuse |
Morts | 25 000 |
Motif | répression militaire organisée par les forces armées birmanes |
Participants | forces armées birmanes et police birmane (en) |
Première phase
La persécution des musulmans Rohingya au Myanmar remonte aux années 1970[7]. Depuis, les Rohingya ont subi régulièrement des persécutions par le gouvernement et par des bouddhistes nationalistes[8]. Fin 2016, l'armée et police (en) de Birmanie entament une répression sévère dans l'État d'Arakan, au nord-est du pays. Les militaires sont accusés de pratiquer le nettoyage ethnique et le génocide par plusieurs agences des Nations unies, par des fonctionnaires de la Cour pénale internationale, par des organisations de défense des droits humains ainsi que par des journalistes et d'autres gouvernements[9] - [10] - [11]. Les Nations unies ont reçu des preuves d'atteintes aux droits humains à grande échelle[12] - [13] - [14], dont des exécutions extrajudiciaires, des exécutions sommaires, des viols collectifs, l'incendie volontaire des villages, entreprises et écoles des Rohingya et des infanticides. Le gouvernement birman a rejeté ces faits en les qualifiant d'« exagérations »[15] - [16]. Au moyen d'extrapolations statistiques fondées sur des enquêtes auprès de 3 321 foyers de réfugiés Rohingya à Cox's Bazar (Bangladesh), une étude estime en janvier 2018 que les militaires et la population d'Arakan ont tué au moins 25 000 personnes Rohingya et commis des viols collectifs et d'autres violences sexuelles sur 18 000 femmes et filles Rohingya. D'après cette étude, 116 000 Rohingya ont été victimes de coups et 36 000 ont été jetés dans des feux[17] - [18] - [19].
Réfugiés
Les opérations militaires ont déplacé de nombreuses personnes et entraîné une crise humanitaire pour les réfugiés. En 2017, la plus forte vague de Rohingya fuyant le Mynamar a causé l'exode humain le plus massif constaté en Asie depuis la guerre du Viêt Nam[20]. D'après les rapports de l'ONU, en septembre 2018, plus de 700 000 personnes avaient fui l'État d'Arakan ou en avaient été expulsées et ont trouvé refuge au Bangladesh voisin. En décembre 2017, deux journalistes de Reuters qui couvraient le massacre d'Inn Din (en) ont été arrêtés et emprisonnés. L'ambassadeur Myint Thu a annoncé à la presse que le Mynamar était prêt à accepter 2 000 réfugiés Rohingya issus de camps au Bangladesh en novembre 2018[21]. Après cette déclaration, en novembre 2017 les gouvernements du Bangladesh et du Myanmar ont signé une convention pour favoriser le retour des réfugiés vers l'État d'Arakan sous deux mois, ce qui a suscité des commentaires contrastés chez les observateurs internationaux[22].
Condamnations et critiques
La répression militaire de 2016 sur les Rohingya attire des critiques des Nations unies qui ont évoqué d'éventuels crimes contre l'humanité, l'ONG Amnesty International, le département d'État des États-Unis ainsi que les gouvernements du Bangladesh et de Malaisie. Aung San Suu Kyi, conseillère d'État (en) (chef du gouvernement de fait) et lauréate du prix Nobel de la paix, a essuyé des critiques concernant son inaction et son silence sur le sujet et n'a guère agi pour empêcher les abus de l'armée[23] - [24] - [25]. Sous son gouvernement, le Myanmar est aussi critiqué pour les poursuites judiciaires visant les journalistes[26].
Deuxième phase
Depuis août 2017, la deuxième phase de persécutions a commencé en raison des attaques de l'Armée du salut des Rohingya de l'Arakan sur les postes frontières du Myanmar[2]. Plusieurs agences de l'ONU, des fonctionnaires de la Cour pénale internationale, des groupes de défense des droits humains et certains gouvernement ont déclaré que ces persécutions sont un nettoyage ethnique et un génocide[27] - [28] - [29]. Fin septembre 2017, un panel de 7 membres du Tribunal permanent des peuples ont déclaré que les autorités et l'armée birmanes sont coupables du crime de génocide contre les Rohingya et contre les minorités Kachin (en)[30] - [31]. Suu Kyi est de nouveau critiquée en raison de son silence sur cette question et pour son soutien aux opérations militaires[32]. En août 2018, le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme déclare que les généraux de l'armée birmane doivent être traduits en justice au motif de génocide[33] - [34] - [35]. Le 23 janvier 2020, la Cour internationale de justice ordonne au Myanmar d'empêcher les violences génocidaires contre les minorités Rohingya et de conserver les preuves des agressions antérieures[36].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rohingya genocide » (voir la liste des auteurs).
- (en) « World Court Rules Against Myanmar on Rohingya », sur Human Rights Watch, (consulté le )
- (en) « Myanmar's Rohingya Crisis Enters a Dangerous New Phase », sur Crisis Group, (consulté le )
- Katie Hunt, « Rohingya crisis: How we got here », sur CNN (consulté le )
- Sengupta, Somini and Henry Fountain: "The Biggest Refugee Camp Braces for Rain: 'This Is Going to Be a Catastrophe'; More than half a million Rohingya refugees face looming disaster from floods and landslides...," March 14, 2018, New York Times, retrieved May 26, 2020
- The 2010 – 2020 UN News Decade in Review, part three, December 27, 2019, UN News, United Nations, retrieved May 26, 2020
- "Coronavirus: Two Rohingya test positive in refugee camp. Two Rohingya refugees have tested positive for coronavirus in the world's largest refugee camp in Bangladesh, officials say." May 14, 2020, BBC News, retrieved May 26, 2020
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- (en-GB) Owen Bowcott Legal affairs correspondent, « UN's top court orders Myanmar to protect Rohingya from genocide », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive du ], consulté le )