Forces armées birmanes
Les forces armĂ©es birmanes, officiellement connues sous le nom de Tatmadaw (birman áááșááá±áŹáș, [taÊmÉdÉÌ][2]) sont l'organisation militaire de la Birmanie (RĂ©publique de l'Union du Myanmar). PlacĂ©es sous l'autoritĂ© du MinistĂšre birman de la dĂ©fense, elles sont composĂ©es de l'armĂ©e birmane (armĂ©e de terre), de la marine birmane et de la Force aĂ©rienne du Myanmar. Elles disposent Ă©galement de services auxiliaires, comme la police militaire birmane, les milices populaires birmanes et les forces frontaliĂšres, connues sous le nom de Na Sa Kha.
Forces armĂ©es birmanes áááșááá±áŹáș (Tatmadaw) (my) | |
Drapeau des forces armées birmanes. | |
Fondation | 1948 |
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Branches | Armée de terre Marine Force aérienne Police (en) Forces frontaliÚres (en) |
Commandement | |
Commandant en chef | Général Min Aung Hlaing |
Ministre de la DĂ©fense | Sein Win (en) |
Main-d'Ćuvre | |
Ăges militaires | 16 Ă 49 ans. |
Actifs | 406 000 (en 2018) (9e) |
Paramilitaires | 72 000 |
Budgets | |
Budget | (2,4 milliards de Dollars) en 2014 [1]. |
Pourcentage du PNB | 4% |
Industrie | |
Fournisseurs nationaux | Arsenaux birmans |
Fournisseurs étrangers | Chine Inde Israël Russie Serbie Ukraine |
Articles annexes | |
Histoire | Histoire militaire de la Birmanie (en) |
Représentation | |
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Chambre des nationalités | 56 / 224 |
Chambre des représentants | 110 / 440 |
En 2011, le budget de l'armée s'élevait à 2,04 milliards de $, soit 4,75 % du PIB birman.
La Tatmadaw compte environ 492 000 soldats, plus 72 000 paramilitaires, ce qui en fait la deuxiÚme armée d'Asie du Sud-Est aprÚs l'Armée populaire vietnamienne.
En thĂ©orie, tous ses membres sont volontaires, mĂȘme si le gouvernement peut dĂ©clarer la conscription pour dĂ©fendre le pays. En pratique, la Tatmadaw enlĂšve des enfants pour les enrĂŽler[3] et oblige des civils au travail forcĂ©, notamment dans les mines[4]. Depuis l'indĂ©pendance du pays en 1948, elle a Ă©tĂ© presque constamment aux prises avec des insurrections ethniques, une importante dissidence politique et les armĂ©es de ceux des narco-trafiquants qu'elle ne contrĂŽle pas[5]. Elle a considĂ©rablement accru ses effectifs[6], mais continue de souffrir de son armement vieillissant et de sa dĂ©pendance du marchĂ© international pour le renouvellement de celui-ci.
Le 27 mars est un jour férié au Myanmar, en l'honneur des forces armées[7] - [8].
Histoire
Indépendance et guerre civile
La premiÚre doctrine militaire birmane fut développée au début des années 1950 pour lutter contre la menace d'ennemis extérieurs plus puissants, par une stratégie de guerre conventionnelle visant à interdire l'accÚs au territoire national. Les menaces à la sécurité de l'état étaient perçues comme extérieures plutÎt qu'intérieures, la menace intérieure étant traitée par un mélange de force et d'action politique. Le lieutenant-colonel Maung Maung conçut une doctrine de défense basée sur l'emploi de grandes divisions d'infanterie, de brigades blindées et motorisées, avec une mobilisation de masse pour l'effort de guerre. L'objectif était de contenir les forces ennemies à la frontiÚre pendant au moins trois mois en attendant l'arrivée des forces internationales, comme celles qui étaient intervenues sous la direction des Nations unies au moment de la Guerre de Corée. Cependant cette stratégie conventionnelle de guerre totale ne prenait pas en compte la faiblesse des structures de commandement et de la logistique, ni celle de l'économie et des organisations de la défense civile.
Au dĂ©but des annĂ©es 1950, alors que la Tatmadaw avait rĂ©ussi Ă maĂźtriser les insurrections marxiste, karen et mĂŽne et Ă rĂ©tablir son contrĂŽle sur la plus grande partie du territoire, les troupes du Kuomintang (KMT) du GĂ©nĂ©ral Li Mai envahirent le nord du pays avec le soutien des Ătats-Unis. Elles souhaitaient utiliser la Birmanie comme une base pour attaquer la RĂ©publique populaire de Chine, ce qui faisait de la Chine elle-mĂȘme une menace pour le pays. La doctrine fut testĂ©e pour la premiĂšre fois en fĂ©vrier 1953 lors de l'OpĂ©ration « Naga Naing » contre le Kuomintang. Comme elle ne prenait pas en compte le soutien logistique et politique des Ătats-Unis, l'affrontement se solda par une dĂ©faite humiliante de la Tatmadaw. Son commandement affirma que la couverture mĂ©diatique excessive des opĂ©rations en Ă©tait en partie responsable. Maung Maung expliqua par exemple que des journaux comme The Nation avaient publiĂ© des reportages dĂ©taillĂ©s sur l'entraĂźnement et la position des troupes, allant jusqu'Ă citer les noms et les origines des commandants des opĂ©rations, rĂ©duisant Ă nĂ©ant l'effet de surprise. Le colonel Saw Myint, commandant en second de l'opĂ©ration, se plaignit aussi des longues lignes de communication et de la pression excessive exercĂ©e sur les unitĂ©s en termes de relations publiques, pour prouver que le peuple soutenait l'opĂ©ration[9].
Du Kuomintang Ă 1988
En dĂ©pit de cet Ă©chec, la Tatmadaw continua Ă s'appuyer sur cette doctrine jusqu'au milieu des annĂ©es 1960. Elle fut constamment revue et modifiĂ©e au cours des combats contre le Kuomintang, mais elle perdit progressivement sa pertinence Ă mesure que celui-ci et les autres insurrections adoptaient des stratĂ©gies de guerre asymĂ©trique et de guĂ©rilla[10] - [11]. Lors de la ConfĂ©rence annuelle de l'Ătat-Major de 1958, le colonel Kyi Win prĂ©senta un rapport soulignant la nĂ©cessitĂ© d'une nouvelle doctrine militaire. Il dĂ©clara que « La Tatmadaw n'avait pas une stratĂ©gie claire pour traiter les insurrections. » La plupart de ses chefs avaient fait partie de la guĂ©rilla contre les britanniques, puis les japonais au cours de la Campagne de Birmanie, mais ils restaient trĂšs ignorants en matiĂšre de contre-insurrection et de lutte anti-guĂ©rilla. La Tatmadaw se basa sur le rapport du colonel Kyi Win pour commencer Ă dĂ©velopper une doctrine militaire allant dans ce sens.
Le , l'armĂ©e birmane commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Ne Win a pris le pouvoir par un coup d'Ătat et formĂ© lâUnion Revolutionary Council. Le pays a Ă©tĂ© dirigĂ© par d'une main de fer par l'armĂ©e jusqu'Ă 1988, date d'importantes manifestations pacifiques dĂ©bouchant sur l'Ă©tablissement du Conseil dâĂtat pour la restauration de la loi et de lâordre (SLORC) renommĂ© en 1997 Conseil d'Ătat pour la paix et le dĂ©veloppement (SPDC). En 2011, celui-ci laisse place Ă un gouvernement civil dirigĂ© par son chef, le gĂ©nĂ©ral Thein Sein, Ă©lu prĂ©sident le .
Composantes
Armée birmane (Tatmadaw Kyee)
L'armĂ©e de terre a toujours Ă©tĂ© la composante principale de la Tatmadaw ; elle a toujours absorbĂ© la plus grande partie du budget militaire du pays[12] - [13]. Elle a jouĂ© un rĂŽle essentiel dans la lutte contre la quarantaine de groupes insurgĂ©s depuis 1948 et acquis la rĂ©putation d'une force brutale et pleine de ressources. En 1981, elle Ă©tait dĂ©crite comme « probablement la meilleure [armĂ©e] d'Asie du Sud-Est, Ă l'exception de celle du ViĂȘt Nam »[14]. Ce jugement a Ă©tĂ© repris en 1983, lorsqu'un autre observateur a notĂ© que « l'infanterie birmane est gĂ©nĂ©ralement Ă©valuĂ©e comme l'une des plus fortes et expĂ©rimentĂ©e en Asie du Sud-Est »[15].
Aviation birmane (Tatmadaw Lei)
Personnel : 23 000[16]
L'aviation birmane a été créée le , alors que la Birmanie était encore sous domination britannique. En 1948, sa flotte comprenait 40 Airspeed Oxford, 16 de Havilland Tiger Moth, 4 Auster et 3 Supermarine Spitfire cédés par la Royal Air Force, avec quelques centaines de soldats. Sa mission principale depuis sa création est de fournir un soutien logistique et opérationnel à l'armée de terre lors des opérations de contre-insurrection. Au cours de son histoire, elle n'a jamais été engagée en combat aérien[16].
Marine birmane (Tatmadaw Yay)
La marine birmane compte environ 19 000 hommes et femmes (dont deux bataillons d'infanterie de marine). Formée en 1940, elle joua malgré sa petite taille un rÎle actif dans les opérations alliées contre les japonais au cours de la Seconde Guerre mondiale. Elle dispose aujourd'hui de plus de 122 navires. Avant 1988, elle était petite et son rÎle dans les opérations de contre-insurrection était moins évident que celui de l'armée de terre et de l'aviation. Pourtant elle a toujours joué un rÎle important dans la sécurité du pays ; elle a été considérablement augmentée ces derniÚres années pour disposer de capacités en haute-mer[16]. En mars 2020, elle reçoit un sous-marin de la classe Kilo d'origine soviétique de la marine indienne[17].
Police birmane (Myanmar Yae Tat Phwe)
La police birmane, jadis connue sous le nom de Force de police du peuple (birman á»áááčáá°áááČáááčááČáŒá ), a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1964 comme un dĂ©partement du MinistĂšre de l'intĂ©rieur birman. Elle a Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©e le et intĂ©grĂ©e informellement Ă la Tatmadaw. Son actuel directeur gĂ©nĂ©ral est le gĂ©nĂ©ral de brigade Khin Yi, dont le quartier-gĂ©nĂ©ral est Ă Rangoon. Sa structure de commandement est basĂ©e sur les juridictions civiles. Chacun des sept Ă©tats et des sept rĂ©gions a sa propre police, commandĂ©e depuis sa capitale[18]. IsraĂ«l et l'Australie fournissent souvent des spĂ©cialistes pour amĂ©liorer l'entrainement de cette police
Personnel : 72 000 (dont 4 500 membre des forces spéciales)
Forces frontaliĂšres birmanes (Na Sa Kha)
Les forces frontaliÚres (Na Sa Kha) sont maintenant présentes sur les cinq frontiÚres internationales du pays. Elles sont principalement formées de membres de la Tatmadaw (dont des agents de renseignement), assistés de membres de la police militaire, d'agents de l'immigration et des douanes. Leurs effectifs totaux sont inconnus.
Notes et références
- (en) Jon Grevatt, « Myanmar declares USD2.4 billion defence budget for 2014 », Jane's Information Group,â (lire en ligne).
- Prononciation en birman retranscrite selon la norme API.
- (en) « Burmese army 'abducts thousands of children' », sur The Daily Telegraph (consulté le ).
- (en) « My Anmathadin », sur myanmathadin.com (consulté le ).
- (en) « What would legalization of drugs look like? », sur New Internationalist, (consulté le ).
- De 180 000 Ă 400 000 hommes entre 1988 et 2000, selo : Tucker, Shelby. Burma: The Curse of Independence. Pluto Press, 2001. (ISBN 978-0-7453-1541-6)
- www.jours-feries.com
- (en) www.modins.net : Tatmadaw's Day
- DSHMRI Archives
- Aung San Thuriya Hla Thaung (Armanthit Sarpay, Yangon, 1999)
- (en) In Defiance of the Storm (Myawaddy Press, Yangon, 1997
- (en) Working Papers â Strategic and Defence Studies Centre, ANU
- (en) Andrew Selth : Power Without Glory
- Far Eastern Economic Review, 20 mai 1981
- Far Eastern Economic Review, 7 juillet 1983
- Myoe, Maung Aung : Building Tatmadaw
- Shiv Aroor, « Indian Navyâs Sindhuvir Submarine Refit Complete, Handover To Myanmar Next Month », LiveFist (consultĂ© le )
- http://www.myanmar.gov.mm/ministry/home/mpf/