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Rijeka

Rijeka, aussi connu sous son nom italien de Fiume, est une ville et une municipalité située dans la baie de Kvarner en Croatie, le chef-lieu du Comitat de Primorje-Gorski Kotar. Au recensement de 2001, la municipalité comptait 144 043 habitants — dont 80,39 % de Croates, 6,21 % de Serbes et 1,92 % d'Italiens[1] — la ville seule, 143 800 habitants[2]. C'est la principale ville portuaire du pays. Rijeka a de plus été choisie comme capitale européenne de la culture pour 2020[3].

Rijeka
Fiume
Blason de Rijeka
Héraldique
Drapeau de Rijeka
Drapeau
Rijeka
Vue sur le centre-ville.
Administration
Pays Drapeau de la Croatie Croatie
Comitat Primorje-Gorski Kotar
Maire Marko Filipović (SDP)
Code postal 51000
Indicatif téléphonique international +(385)
Indicatif téléphonique local (0) 51
Démographie
Population 143 800 hab. (2001)
Densité 3 268 hab./km2
Population municipalité 260 000 hab. (2001)
Densité 5 909 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 19′ 38″ nord, 14° 26′ 33″ est
Superficie 4 400 ha = 44 km2
Superficie municipalité 4 400 ha = 44 km2
Localisation
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Rijeka
Géolocalisation sur la carte : Croatie
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Rijeka
Géolocalisation sur la carte : comitat de Primorje-Gorski Kotar
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Rijeka
Liens
Site web www.rijeka.hr

    Toponymie

    • Le toponyme croate « Rijeka » signifie « rivière » en croate.
      • D'ailleurs en slovène, langue slave très proche, la ville s'appelle « Reka », mot qui a le même sens (forme identique en serbe - qui utilise la forme « Rijeka » pour la ville - et dans certains dialectes croates, qui utilisent aussi Rika).
    • Le toponyme italien « Fiume » est identique au nom commun fiume, signifie « rivière » et vient du latin flumen.
      • Les formes « Fiùme » et « fiùme » ne sont usitées que dans les dictionnaires, l’accent grave servant à préciser la place de l'accent tonique dans le mot.
    • Le toponyme allemand « Sankt Veit am Flaum » (ou « Sankt Veit ») signifie « Saint-Guy sur le Flaum », où « Flaum » provient également du latin flumen.
    • En hongrois, la forme « Szentvit », a été remplacée par « Fiume » dès le XIXe siècle.

    Histoire

    Le site est habité depuis l'Âge de pierre. Une forteresse et un port sur la mer Adriatique sont construits par les peuples celtes ; dans l'Antiquité, la région fait partie du peuplement illyrien. Les Liburniens se sont installés sur la côte, les Iapydes dans l'arrière-pays. Le port de Liburnia est un repaire des pirates, dérangeant les intérêts romains, donc conquis par les Romains vers l'an 180 av. J.-C. Ils y fondent la ville de Tarsatica, Tergeste (Trsat), avec son château fort surplombant son port.

    Les peuples croates s'installent dans la région de Liburnie vers l'an 700. Ils sont vite soumis aux attaques des troupes des royaumes francs du nord-ouest, menées par le margrave Éric de Frioul, qui trouve la mort près de Tarsatica en 799. L'empereur Charlemagne fait ensuite conquérir et détruire la ville. À partir de 925, le territoire de Rijeka fait partie du royaume de Croatie, uni à la Hongrie au XIIe siècle. La frontière occidentale avec la marche d'Istrie et le royaume d'Italie se dessine entre Rijeka et Opatija. La ville devient une résidence de la famille Frankopan et de la maison de Walsee.

    Le théâtre national croate (en).
    Port de Rijeka en 1910.
    La façade du Palais Modello depuis la rue de Porto à Rijeka.

    La ville passe sous la souveraineté des Habsbourg en 1474, quand les seigneurs de Walsee la vendent à l'empereur Frédéric III, après la bataille de Fiume, remportée par le chevalier hongrois André Both de Bajna. Rijeka reste sous la domination de la monarchie de Habsbourg jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. En 1526, elle retourne au royaume de Hongrie, qui reconnaît l'autorité des Habsbourg. Dès le début des temps modernes, elle est une rivale de Venise, possédant le statut de ville libre, et devient officiellement corpus separatum en 1779.

    Après les guerres de la Troisième Coalition en 1805, Rijeka échoit au royaume d'Italie par le traité de Presbourg. À partir de 1809, elle fait partie des Provinces illyriennes; initialement comme chef-lieu de la province de Fiume, plus tard comme partie de la Croatie civile. En 1815, le Congrès de Vienne remet la ville à l'empire d'Autriche.

    Raoul Chélard écrit dans La Hongrie contemporaine[4] que Fiume et son petit territoire possèdent à la fin du XIXe siècle une population de 21 000 habitants, dont 11 000 Italiens, 8 000 Croates, 900 Allemands, 400 Hongrois et une centaine de Juifs.

    Après la Première Guerre mondiale et la dissolution de l'Autriche-Hongrie, Rijeka est occupée conjointement par l'armée italienne et un corps interallié. Fin juin 1919, éclatent les Vêpres fiumaines, qui opposent les troupes italiennes (dont le régiment des grenadiers de Sardaigne), à des troupes françaises du corps interallié[5]. De 1919 à 1920, l'écrivain italien Gabriele D'Annunzio occupe la ville (voir Entreprise de Fiume), qui ne faisait pas partie de l'Istrie annexée par l'Italie[6], et crée l'éphémère Régence italienne du Carnaro, suivie par l'État libre de Fiume. La ville est annexée par l'Italie en 1924 après la signature d'un traité avec la Yougoslavie.

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le , la ville est prise par les troupes yougoslaves de Josip Broz Tito. L'annexion à la Yougoslavie est formalisée par le traité de Paris le 10 février 1947. Les exécutions sommaires de citoyens italiens, militaires et civils (au moins 650 Italiens sont tués immédiatement après la fin de la guerre[7]), forcent la majorité des 40 000 Italiens (environ 70 % de la population résidente avant 1945) à quitter la ville : ils sont appelés en italien Esuli (« exilés »).

    Malgré les persécutions du régime de Tito, une petite minorité italienne subsiste encore. Il y a actuellement entre 6 000 et 8 000 Italiens environ. Ils disposent de quatre écoles fondamentales (primaire + collège) et d'un lycée. Le quotidien en langue italienne La Voce del Popolo, fondé originellement en 1885, est publié depuis plus de soixante ans. La majorité de la population est croate[8].

    Climat

    Normales et records pour la période 1971-2000 à Rijeka
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 2,9 3,2 5,5 8,4 12,8 16 18,6 18,6 14,9 10,9 6,6 4 10,2
    Température moyenne (°C) 5,8 6,3 8,8 12 16,8 20,3 23,1 23,1 18,8 14,2 9,6 6,8 13,8
    Température maximale moyenne (°C) 9,1 9,9 12,6 15,9 21,1 24,6 27,9 28,1 23,5 18,5 13,2 10,1 17,9
    Record de froid (°C)
    date du record
    −11,4
    9/1985
    −12,8
    10/1956
    −7,7
    5/1971
    −0,2
    14/1986
    2,1
    12/1978
    7,4
    8/1962
    10,4
    16/1970
    9,1
    28/1995
    4,8
    29/1977
    −1,2
    30/2012
    −4,5
    15/1983
    −8,9
    28/1996
    −12,8
    10/2/1956
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    20
    20/1974
    21,4
    22/1990
    25
    29/2017
    28,9
    28/2012
    33,7
    25/2009
    36,7
    12/2003
    40
    19/2007
    39,5
    5/2017
    34,8
    4/1949
    28,8
    1/1956
    25,5
    2/2004
    20,4
    4/1979
    40
    19/7/2007
    Nombre de jours avec gel 8,1 7 3,5 0,5 0 0 0 0 0 0,3 4,3 8,1 31,9
    Ensoleillement (h) 111,6 135,6 155 171 232,5 249 297,6 279 201 161,2 111 99,2 2 203,7
    Précipitations (mm) 128,7 104,1 113 113,8 103,3 119,9 70,1 101,5 156,5 203,9 181,9 155,6 1 552,4
    Nombre de jours avec précipitations 10,7 8,5 10,3 12,6 12,5 12,3 8,8 9 10,6 12,1 11,7 11,2 130,1
    dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 3,9 3,7 3,4 3,3 3,6 3,8 2,3 2,9 4,2 5,1 5,2 4,6 46
    Humidité relative (%) 65,1 60,3 60,4 62,6 63,7 62,4 56,4 56 63,7 67,4 67,3 66,4 62,7
    Nombre de jours avec neige 0,8 0,3 0,2 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 1,4
    Nombre de jours d'orage 0,6 1,3 1,8 3,1 5 7,7 7 7,4 5,5 3,5 2,6 1,2 46,8
    Nombre de jours avec brouillard 0,7 0,8 0,6 0,2 0,1 0 0 0 0,1 0,2 0,3 0,6 3,7
    Source : Državni hidrometeorološki zavod[9] - [10].
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
    9,1
    2,9
    128,7
    9,9
    3,2
    104,1
    12,6
    5,5
    113
    15,9
    8,4
    113,8
    21,1
    12,8
    103,3
    24,6
    16
    119,9
    27,9
    18,6
    70,1
    28,1
    18,6
    101,5
    23,5
    14,9
    156,5
    18,5
    10,9
    203,9
    13,2
    6,6
    181,9
    10,1
    4
    155,6
    Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

    Personnalités liées à la ville

    Nés à Rijeka :

    Localités

    La municipalité de Rijeka compte deux localités : Rijeka et Sveti Kuzam.

    Jumelage

    Rijeka est jumelée avec les villes suivantes :

    Musées

    • Musée de la ville de Rijeka, en trois parts : The Cube (Kockica, vers le musée maritime), The Sugar Palace (La Sucrière, vers la gare ferroviaire), Torpédo (Torpilles, vers la gare routière)
    • Musée maritime, historique du littoral de Rijeka
    • Musée d'Art moderne et contemporain (vers la gare ferroviaire)
    • Musée d'histoire naturelle (vers le musée maritime)
    • Musée de la pharmacie (centre)
    • Musée Peek and Poke (ordinateurs)

    Divers

    Notes et références

    1. (en) Recensement de 2001 : « Population by ethnicity, by towns/municipalities, census 2001 », sur dzs.hr, Crostat - Bureau central de statistiques (consulté le ).
    2. (en) « Population by sex and age by settlements, census 2001 », sur dzs.hr, Crostat - Bureau central de statistiques (consulté le ).
    3. « Croatie: Rijeka, Capitale européenne de la culture 2020, lance ses festivités », sur RTBF Tendance, (consulté le )
    4. La Hongrie contemporaine, Paris, 1891, p. 91 (lire en ligne).
    5. Pierre Milza, Les Fascismes, Paris : éditions du Seuil, collection Points Histoire, 2001, (ISBN 2-02-012863-2), p. 79-80.
    6. Péter Techet, « Fiume, expérience politique éphémère », Courrier International, no 1560, , traduit d'un article publié dans Azonnali à Budapest le 7 septembre 2020.
    7. (it) (sh) Le vittime di nazionalita italiana a Fiume e dintorni (1943-1947) / Žrtve talijanske nacionalnosti u Rijeci i okolici (1939.-1947.) - Società di Studi Fiumana, Rome / Hrvatski Institut za Povijest, Zagreb, Rome 2002 (ISBN 88-7125-239-X) : Tablica ubijenima od 2. svibnja 1945. do 31. prosinca 1947 : « Statistički podaci », stranice 206 i 207] [PDF].
    8. Causeur.fr et Daoud Boughezala, « Rijeka : le "port de la diversité" croate oublie ses Italiens », sur Causeur, (consulté le )
    9. (en) « Monthly values and extremes for Rijeka in 1961–2020 period », Croatian Meteorological and Hydrological Service (consulté le ).
    10. (en) « Rijeka Climate Normals », Croatian Meteorological and Hydrological Service (consulté le ).
    11. « https://www.burgas.bg/bg/pobratimeni-gradove-1 »
    12. « http://www.comune.faenza.ra.it/Citta/Rapporti-internazionali/Citta-gemellate/Rijeka-Croazia-16.09.1983 »
    13. « Capitales européennes de la culture 2020: au tour de Rijeka (Croatie) et Galway (Irlande) », sur RTBF Info, (consulté le )

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

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