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Ricardo Burguete

Ricardo Burguete y Lana (Saragosse, 1871 – Valence, 1937) Ă©tait un militaire, administrateur, homme politique et auteur espagnol.

Ricardo Burguete y Lana
Ricardo Burguete
Ricardo Burguete en lieutenant d’infanterie pendant la guerre d'indĂ©pendance de Cuba (publiĂ© dans La IlustraciĂłn Española y Americana en 1896)

Naissance
Saragosse
DĂ©cĂšs (Ă  66 ans)
Valence
Origine Espagnole Drapeau de l'Espagne
Allégeance Monarchie espagnole ;
dictature de Primo de Rivera ;
RĂ©publique espagnole.
Arme Armée de terre
Grade Lieutenant-général
AnnĂ©es de service 1891 – 1937
Conflits RĂ©volution philippine ;
Guerre hispano-américaine ;
Guerre du Rif
Distinctions Croix laurĂ©e de l’Ordre de Saint-Ferdinand
Autres fonctions Gouverneur militaire Ă  Oviedo (1917) ;
Directeur général de la Garde civile (1925-1928) ;
Haut-commissaire au Maroc (1922-1923) ;
PrĂ©sident du Conseil suprĂȘme de la Guerre et de la Marine (1928) ;
Membre de l'Assemblée nationale consultative (1927-1930) ;
Directeur de la Croix rouge espagnole (1933)

Au terme de ses Ă©tudes militaires Ă  l’AcadĂ©mie de TolĂšde, Burguete s’engagea comme combattant dans les guerres coloniales (Cuba, Philippines, Maroc), dont il revint dĂ©pitĂ© face Ă  la dĂ©bĂącle des forces espagnoles. Cette expĂ©rience amĂšre l’incita Ă  consigner dans une sĂ©rie d’ouvrages — essais philosophiques et historiques ou livres-tĂ©moignages, au style souvent enlevĂ© et rĂ©fractaires Ă  toute catĂ©gorisation — ses rĂ©flexions sur la formation et l’art militaires (en soulignant l’importance de l’esprit et du moral du soldat, dont il estimait qu'ils devaient prendre le pas sur les connaissances techniques), sur la nation et l’identitĂ© espagnoles, sur l’impĂ©ratif de l’esprit de sacrifice, sur l’armĂ©e de mĂ©tier etc. On lui doit par ailleurs plusieurs manuels techniques, fort prisĂ©s en leur temps. Son vitalisme et son spiritualisme expliquent son affinitĂ© pour le mouvement intellectuel dit GĂ©nĂ©ration de 98, ou plus exactement pour sa fraction militaire. En accord avec ces positions idĂ©ologiques, il mena en 1917, en sa qualitĂ© de gouverneur militaire Ă  Oviedo, une dure rĂ©pression contre les grĂ©vistes asturiens. Entre 1922 et 1923, il exerça briĂšvement comme haut-commissaire au Maroc, et, sous la dictature de Primo de Rivera, comme directeur gĂ©nĂ©ral de la Garde civile de 1925 Ă  1928. Vers la fin de la pĂ©riode primorivĂ©riste, il vira vers le rĂ©publicanisme et, Ă  la proclamation de la rĂ©publique en 1931, fit aussitĂŽt allĂ©geance au nouveau rĂ©gime, condamna vigoureusement le coup d’État de juillet 1936 et rejoignit le camp rĂ©publicain. TrĂšs affectĂ© par la mort de deux de ses fils, exĂ©cutĂ©s sur ordre de Queipo de Llano au dĂ©but de la Guerre civile, Burguete mourut Ă  l’ñge de 66 ans.

Biographie

Formation militaire et participation aux guerres coloniales

NĂ© Ă  Saragosse en 1871[1], Ricardo Burguete entra Ă  l’ñge de 14 ans comme cadet Ă  l’AcadĂ©mie gĂ©nĂ©rale militaire de TolĂšde. Sorti diplĂŽmĂ© cinq ans plus tard, en 1891, il reçut sa premiĂšre affectation dans le bataillon de chasseurs de Porto Rico, en garnison Ă  Madrid, avec le grade de lieutenant en second. AprĂšs avoir fait ses premiĂšres armes dans la campagne de Melilla de 1893[2], il s’engagea deux annĂ©es plus tard dans les guerres coloniales espagnoles, d’abord Ă  Cuba (1895-1896), puis dans les Philippines (1896-1897), et de nouveau au Maroc (1909)[3] - [4] - [2]. Il fut promu capitaine, puis commandant pour mĂ©rites de guerre[2], et se vit dĂ©cerner, en reconnaissance de sa conduite Ă  Cuba, la Croix laurĂ©e de l’Ordre de Saint-Ferdinand[5] - [2], la plus prestigieuse des mĂ©dailles militaires espagnoles[6].

ActivitĂ© d’essayiste

Vivement affectĂ© par le dĂ©sastre d’outremer et inquiet de ses rĂ©percussions sur la conscience nationale des Espagnols, Burguete se lança, au long de la dĂ©cennie et demie suivant son retour des Philippines, dans une intense activitĂ© intellectuelle[2]. Auteur d’une sĂ©rie d’écrits, qui traitaient de multiples sujets allant de la tactique d’infanterie Ă  la philosophie de Nietzsche, en passant par l’histoire religieuse mĂ©diĂ©vale de l’Espagne, il prit rang parmi les figures publiques de l'Ă©poque et attira l’attention d’intellectuels de premier plan tels que Miguel de Unamuno et JosĂ© Ortega y Gasset. InfluencĂ© de diverses façons par l’anarchisme, le socialisme, le modernisme proto-fasciste, etc., mais adhĂ©rant avant tout aux valeurs patriotiques et militaires espagnoles, Burguete rĂ©ussit Ă  instiller dans le corps des officiers certaines idĂ©es anti-libĂ©rales appelĂ©es Ă  s’implanter par la suite dans l’idĂ©ologie d’extrĂȘme-droite de la future dictature franquiste[7]. Par son penchant pour les idĂ©es rĂ©gĂ©nĂ©rationnistes de la fin du XIXe siĂšcle[8], il s'approcha du mouvement de rĂ©novation politique qui s’organisait alors autour du gĂ©nĂ©ral Polavieja[9], et entra en contact avec quelques exposants du mouvement GeneraciĂłn del 98, tels que PĂ­o Baroja, Miguel de Unamuno et Ramiro de Maeztu, finissant par se lier d’amitiĂ© avec eux. Pendant les douze ans oĂč il exerça comme commandant, entre 1898 et 1909, Burguete fut d’une grande fĂ©conditĂ© intellectuelle, publiant un ensemble d’ouvrages marquants et Ă©laborant une sĂ©rie d’idĂ©es qui eurent une certaine influence, tant dans la sphĂšre militaire que civile. Sous le pseudonyme de El Comandante, il fit paraĂźtre en 1903 son livre le plus retentissant, AsĂ­ hablaba Zorrapastro, essai appuyĂ© sur la mĂȘme grille argumentaire que le cĂ©lĂšbre Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche (de qui, du reste, Burguete se considĂ©rait le grand divulgateur en Espagne), dans lequel — imitant son modĂšle, mi sĂ©rieusement, mi en maniĂšre de parodie — Burguete aborde les sujets les plus divers dans les domaines politique, militaire, des mƓurs, etc.[10] - [11] - [2], mais en mettant pour sa part la focale davantage sur l’interaction de son prophĂšte avec la sociĂ©tĂ© moderne corrompue qui l’entourait que sur l’exposĂ© d’une idĂ©ologie iconoclaste[12].

Portrait de Burguete par le caricaturiste Tito, paru en 1922 dans le quotidien socialiste madrilĂšne La Libertad.

Virent le jour Ă©galement : ÂĄLa guerra! Cuba. (Diario de un testigo) (littĂ©r. Journal d’un tĂ©moin, de 1902)[13], ÂĄLa guerra! Filipinas (Memorias de un herido) (littĂ©r. MĂ©moires d’un blessĂ©, Ă©galement de 1902)[11], La ciencia del valor. PsicologĂ­a de la guerra (littĂ©r. la Science de la bravoure, 1907)[14] et Rectificaciones histĂłricas, de Guadalete ĂĄ Covadonga y primer siglo de la Reconquista de Asturias (de 1915)[15] - [16], en plus de diffĂ©rents ouvrages Ă  thĂ©matique militaire[3]. Dans ÂĄLa guerra! Filipinas (Memorias de un herido), l’auteur relate les pĂ©ripĂ©ties vĂ©cues par lui lors de la guerre contre les indĂ©pendantistes philippins, avec ses expĂ©riences de combat et sa grave blessure, retrace la situation politique dans les Ăźles, expose ses idĂ©es sur l’Espagne et son avenir, prĂ©sente sa vision sur l’identitĂ© nationale espagnole, telle que personnifiĂ©e par le drapeau, et exalte la disposition au sacrifice, glorifiant en des termes particuliĂšrement fervents la mort sur le champ d'honneur comme sacrifice ultime pour la patrie. Dans le mĂȘme registre est Ă  situer son manuel sur la bravoure et le moral militaires, conçu Ă  l’intention de gĂ©nĂ©rations de cadets, et comprenant un long passage sur l’importance qu'il y a de leur expliquer pleinement la signification du drapeau national, que Burguete traite comme un organisme vivant[17].

D’autre part, du fait que Burguete rĂ©flĂ©chissait beaucoup sur la science militaire et faisait part de ses rĂ©flexions dans de nombreux traitĂ©s et manuels[18], ses essais politiques et philosophiques alternaient avec d’autres de nature plus professionnelle, dont p. ex. son MĂ©todos del combate (de 1903), traitĂ© de tactique, fort complet et de bonne facture, qui lui valut des Ă©loges dans la presse spĂ©cialisĂ©e, tant en Espagne qu’à l’étranger[2]. Le concept d’art opĂ©ratif, dont la paternitĂ© est souvent attribuĂ©e aux Allemands ou aux SoviĂ©tiques, se trouve dĂ©jĂ  dans sa La ciencia de la guerra de 1917[19]. Il s’enhardit Ă  contester les conceptions qui avaient Ă©tĂ© adoptĂ©es avec dĂ©votion par les officiers aux idĂ©es les plus avancĂ©es et qui, en vue de rĂ©former les forces armĂ©es espagnoles, tendaient Ă  privilĂ©gier rĂ©solument la science et la technique ; les adeptes de ces conceptions se proposaient de dĂ©politiser l’institution militaire et se faisaient les avocats d’une formation professionnelle poussĂ©e et de connaissances pointues, seul moyen selon eux de rĂ©gĂ©nĂ©rer l’armĂ©e espagnole. Burguete, Ă  l’opposĂ©, proclamait la suprĂ©matie des valeurs spirituelles, au diapason de certains courants intellectuels qui, au rebours du rationalisme, traversaient alors l’Europe et que les disciples d’Ángel Ganivet notamment s’évertuaient Ă  cultiver en Espagne. Un sujet de controverse avec les officiers progressistes, fĂ©rus de traitĂ©s militaires, Ă©tait en particulier le service militaire obligatoire, auquel Burguete Ă©tait opposĂ©, mais que ses adversaires prĂŽnaient ardemment ; pour Burguete, la conscription de masse et le concept de « nation en armes » ne pouvaient nullement rivaliser avec le recrutement d’une petite armĂ©e motivĂ©e et bien formĂ©e, c’est-Ă -dire une armĂ©e professionnelle, apte Ă  dĂ©fendre efficacement le reste de ses concitoyens[2].

Son radicalisme l’entraĂźna Ă  jouer un certain rĂŽle dans les Ă©vĂ©nements du Ă  Barcelone, lors desquels un groupe d’officiers survoltĂ©s mit Ă  sac les locaux de deux pĂ©riodiques catalanistes, ÂĄCu-Cut! et La Veu de Catalunya, pour protester contre ce qu’ils considĂ©raient comme de continuelles atteintes Ă  la dignitĂ© de l’armĂ©e supposĂ©ment commises par lesdites publications. La rĂ©action militaire aux comptes rendus de la presse se traduisit dans plusieurs garnisons espagnoles par une sĂ©rie d’actions de solidaritĂ© impulsĂ©es et coordonnĂ©es par le commandant Burguete[2].

Guerre du Rif (1909) et répression dans les Asturies (1917)

En 1909, montĂ© entre-temps au grade de lieutenant-colonel, Burguete eut le loisir de mettre en pratique ses thĂ©ories sur la prĂ©pondĂ©rance du moral pendant le combat. Choisi pour remplacer son ami le lieutenant-colonel JosĂ© Ibåñez MarĂ­n, mort au combat Ă  Melilla Ă  la tĂȘte du bataillon de chasseurs de Figueras, Burguete prononça une ardente allocution Ă  ses troupes, suscitant par lĂ  un comportement si hĂ©roĂŻque que cela lui valut une ascension au grade de colonel et Ă  son unitĂ© la dĂ©coration de l’ordre de Saint-Ferdinand[2].

Promu gĂ©nĂ©ral en 1917, et nommĂ© gouverneur militaire d’Oviedo, il contribua Ă  rĂ©primer durement dans les Asturies la grĂšve gĂ©nĂ©rale dĂ©clenchĂ©e cette annĂ©e-lĂ  dans toute l'Espagne, opĂ©ration de rĂ©pression lors de laquelle il eut sous ses ordres le jeune lieutenant Francisco Franco[10] - [20] ; imputant aux grĂ©vistes, dans un Ăąpre rĂ©quisitoire, un dĂ©lit de lĂšse-patrie[2], Burguete dĂ©crĂ©ta l’état de guerre dĂšs aoĂ»t (c’est-Ă -dire dĂšs avant que la grĂšve ne devienne violente Ă  partir de septembre)[21] - [22], dĂ©pĂȘcha la Garde civile et la troupe dans la zone houillĂšre[23] et exigea que les ouvriers soient pourchassĂ©s « comme des bĂȘtes sauvages » (como fieras, ou, selon la version de Santiago Carrillo, como alimañas, mĂȘme sens)[24] - [18], expression que Franco reprendra Ă  son compte plus tard[25]. La rĂ©pression sous la houlette de Burguete se solda par un bilan de 80 morts et 2000 arrestations[23].

Il intervint Ă©galement dans le conflit entre les dĂ©nommĂ©es Juntas de Defensa et le gouvernement, faisant office d’interlocuteur au nom des junteros[2].

Haut-commissaire au Maroc (1922) et chef de la Garde civile (1925-1928)

Avec le dĂ©sastre d’Anoual de 1921, Burguete avait vu sa thĂšse vĂ©rifiĂ©e de la primautĂ© de la vaillance sur l’étude thĂ©orique systĂ©matique, et s’en prit durement par voie de presse au gĂ©nĂ©ral Berenguer[2]. Peu aprĂšs, en , il fut lui-mĂȘme dĂ©signĂ© haut-commissaire espagnol au Maroc par le gouvernement de SĂĄnchez Guerra[1] en remplacement de Berenguer, mais se dĂ©mit de sa fonction dĂšs le au profit de Miguel Villanueva y GĂłmez[26]. Durant son court mandat, il mit en Ɠuvre la politique de rapprochement vis-Ă -vis des Rifains, telle qu’édictĂ©e par le gouvernement et appuyĂ©e sur le principe de la pĂ©nĂ©tration pacifique, et que Burguete s’attacha vers la fin de 1922 Ă  combiner avec l’avancĂ©e militaire sur Al HoceĂŻma. Des dĂ©saccords avec le gouvernement sur la poursuite de l’offensive contraignirent Burguete Ă  dĂ©missionner[2].

NommĂ© en 1925 directeur gĂ©nĂ©ral de la Garde civile, il se maintint Ă  son poste pendant trois ans et entreprit une ample rĂ©forme de cette institution, comportant en particulier une amĂ©lioration des conditions sociales de ses agents[2]. RemplacĂ© par Sanjurjo le 2 novembre 1928, il assuma cette mĂȘme annĂ©e la prĂ©sidence du Conseil suprĂȘme de la Guerre et de la Marine[27], poste dont il fut rĂ©voquĂ© le [28]. Sous la dictature de Primo de Rivera, l’exercice de ces deux fonctions l’avait habilitĂ© Ă  siĂ©ger dans l’AssemblĂ©e nationale consultative, d’abord en qualitĂ© de reprĂ©sentant de l’État, ensuite par privilĂšge personnel[29].

DerniÚres années. Virage vers le républicanisme

Dans les derniĂšres annĂ©es de la dictature primorivĂ©riste, Burguete, s’étant brouillĂ© avec le chef de l’État, commença Ă  virer vers des positions de gauche et rĂ©publicaines[2], au point qu’une fois proclamĂ©e la RĂ©publique en 1931, il sollicita son adhĂ©sion au Parti socialiste, en vain toutefois, car, se souvenant de sa responsabilitĂ© dans la rĂ©pression de 1917 dans les Asturies, l’AgrupaciĂłn Socialista Madrileña repoussa sa requĂȘte[30] - [18]. Toujours en 1931, il prĂ©sida le conseil de guerre qui dĂ©cida de remettre en libertĂ© les membres du ComitĂ© rĂ©volutionnaire qui, plusieurs annĂ©es auparavant, avaient appelĂ© au soulĂšvement en faveur de la rĂ©publique[18]. En , il fut nommĂ© prĂ©sident de la Croix-Rouge espagnole, et fit paraĂźtre vers cette mĂȘme Ă©poque un discours de tendance pacifiste[31].

Au lendemain de la rĂ©bellion militaire du , il condamna vigoureusement le coup d’État[32] et prit fait et cause pour la RĂ©publique[18]. Deux de ses fils — un troisiĂšme, Ricardo Burguete Reparaz, Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ© dĂšs avant le dĂ©clenchement de la guerre civile[33] — pĂ©rirent victimes du camp nationaliste au dĂ©but du conflit, ce dont Burguete incrimina Gonzalo Queipo de Llano[34] dans une lettre ouverte rageuse adressĂ©e Ă  celui-ci et intitulĂ©e Yo acuso (littĂ©ral. « J’accuse »), laquelle fut partiellement publiĂ©e quelques jours avant sa mort dans le journal ABC le [35] - [18]. Dans le texte d’origine, il traitait Queipo de Llano de lĂąche, de parjure, de traĂźtre, de misĂ©rable, de bouffon, d’ivrogne etc., disait « cracher Ă  sa bouche fĂ©tide » et prĂ©fĂ©rer s’épargner de maudire ses descendants « car tu leur lĂšgues dĂ©jĂ  suffisamment de dĂ©shonneur par ton patronyme souillĂ© »[18] - [36]. TrĂšs affectĂ© par ces Ă©vĂ©nements, Burguete mourut peu aprĂšs[34] Ă  Valence[1], le [3].

Burguete fut membre correspondant de l’AcadĂ©mie royale d'histoire[37]. Le Burguete hostile aux intellectuels[38] et adepte d’une idĂ©e mystique et spirituelle de la guerre, oĂč les aspects moraux et ceux liĂ©s Ă  l’esprit avaient prĂ©sĂ©ance sur les avancĂ©es techniques[39], a Ă©tĂ© qualifiĂ© par l’historien amĂ©ricain Geoffrey Jensen de disciple de Carl von Clausewitz et de Friedrich Nietzsche[40] ; d’autres l’ont cataloguĂ© comme appartenant Ă  la « gĂ©nĂ©ration militaire de 98 »[10] - [41]. Certains traits de sa vie et de sa pensĂ©e ont portĂ© d’autres auteurs encore Ă  Ă©tablir une analogie entre Burguete et Pierre Drieu la Rochelle et Georges Valois[42].

Notes et références

  1. G DĂ­az DĂ­az (1980), p. 651.
  2. (es) Pablo Gonzålez-Pola de la Granja, « Ricardo Burguete y Lana (dans Diccionario Biogråfico Español) », Madrid, Real Academia de la Historia, (consulté le ).
  3. « Ha muerto el general Burguete », ABC, Madrid,‎ , p. 11 (lire en ligne).
  4. AgustĂ­n de Luque y Coca et Alfonso XIII, « Parte oficial. Reales decretos », Diario Oficial del Ministerio de la Guerra, vol. XXXVI, no 213,‎ , p. 801-802 (lire en ligne).
  5. I. C. Soriano Jiménez (1999), p. 214.
  6. BartolomĂ© Bennassar, Franco. Enfance et adolescence, Paris, Éditions Autrement, coll. « Naissance d’un destin », , 193 p. (ISBN 2-7028-3307-1), p. 7.
  7. R. G. Jensen (2019), p. xi.
  8. C. Arredondo (2005), p. 36.
  9. G. Jensen (2002), p. 32 & 55.
  10. P. RamĂ­rez VerdĂșn (2008), p. 103.
  11. R. Guillermo (2012), p. 18-19.
  12. (es) Mariano MartĂ­n RodrĂ­guez, « No solo Zarathustra: Jonas (1900), de Iwan Gilkin. Una revisiĂłn del mito bĂ­blico en el marco de la â€œĂ©pica profĂ©tica” moderna », Çedille. Revista de Estudios Franceses, TĂ©nĂ©rife (Espagne), AsociaciĂłn de Francesistas de la Universidad Española, no 13,‎ , p. 295-296 (lire en ligne).
  13. C. Alonso Alonso (1998), p. 215-256.
  14. M. de Unamuno (19), p. 4-5.
  15. R. Basset (1921), p. 234-238.
  16. J. Becker (1916), p. 140-157.
  17. R. G. Jensen (2019), p. xii-xiii.
  18. (es) JosĂ© Luis Melero, « El general Burguete : Este controvertido militar aragonĂ©s se debatiĂł siempre entre elegir las armas o las letras », Heraldo, Saragosse,‎ (lire en ligne).
  19. HervĂ© Coutau-BĂ©garie, « Histoire des doctrines stratĂ©giques », Annuaires de l'École pratique des hautes Ă©tudes, Paris, no Livret-Annuaire 16,‎ 2000-2001, p. 290 (lire en ligne).
  20. G. Jensen (2002), p. 43.
  21. Bartolomé Bennassar, Franco, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1995) (ISBN 978-2-262-01895-5), p. 43.
  22. (es) Stanley G. Payne et JesĂșs Palacios, Franco. Una biografĂ­a personal y polĂ­tica, Barcelone, Espasa, , 813 p. (ISBN 978-84-670-0992-7), p. 52.
  23. BartolomĂ© Bennassar, Franco. Enfance et adolescence, Paris, Éditions Autrement, coll. « Naissance d’un destin », , 193 p. (ISBN 2-7028-3307-1), p. 162.
  24. E. GonzĂĄlez Calleja (1998), p. 529.
  25. Andrée Bachoud, Franco, ou la réussite d'un homme ordinaire, Paris, Fayard, , 530 p. (ISBN 978-2213027838), p. 48.
  26. Santiago Alba Bonifaz et Alphonso XIII, « Parte oficial. Reales decretos », Diario Oficial del Ministerio de la Guerra, vol. XXXVI, no 2,‎ , p. 21 (lire en ligne).
  27. G. Jensen (2002), p. 157.
  28. Cf. (es) « Real decreto disponiendo cese en el cargo de Presidente del Consejo Supremo del EjĂ©rcito y Marina, el Teniente General D. Ricardo Burguete Lana. », Gaceta de Madrid, no 87,‎ , p. 1682 (ISSN 0212-1220, lire en ligne).
  29. (es) « Burguete y Lana, Ricardo. 53. Elecciones 12.9.1927 », Congreso de los Députés. Buscador histórico de Diputados 1810-1977.
  30. G. Jensen (2002), p. 32, 157-162.
  31. J. C. Clemente (2001), p. 92.
  32. R. G. Jensen (2019), p. xii.
  33. G. Jensen (2002), p. 160-161.
  34. G. Jensen (2002), p. 161-162.
  35. (es) Febus, « El general Burguete acusa, con viriles acentos, al asesino de sus hijos, Queipo de Llano », ABC, Madrid,‎ , p. 10-11 (lire en ligne).
  36. La lettre d'origine se trouve reproduite presque en intégralité dans le Diccionario de la Guerra Civil Española de Manuel Rubio Cabeza.
  37. J. P. de G., J. R. M. et J. G., « noticias », BoletĂ­n de la Real Academia de la Historia, Madrid, Establecimiento tipogrĂĄfico de Fortanet, vol. 68, no I,‎ , p. 98 (lire en ligne).
  38. C. Arredondo (2005), p. 58.
  39. G. Jensen (2002), p. 56-57, 60, 62-63.
  40. G. Jensen (2002), p. 32 & 56.
  41. G. Jensen (2002), p. 871.
  42. G. Jensen (2002), p. 32.

Bibliographie

ƒuvres de Burguete

AsĂ­ hablaba Zorrapastro (un libro para nadie y para todos), ouvrage de Burguete de 1899.
  • Georgius CritĂłn (pseud.), HĂĄgase EjĂ©rcito. Estudios tĂĄcticos al alcance de todos, San SebastiĂĄn, 1899
  • Georgius CritĂłn (pseud.), HĂĄgase EjĂ©rcito. InfanterĂ­a, CaballerĂ­a y ArtillerĂ­a, Barcelone, 1899
  • ÂĄLa guerraÂĄ Cuba (Memorias de un testigo), Barcelone, Maucci, 1902
  • ÂĄLa guerra! Filipinas (Memorias de un herido), Barcelone, Maucci, 1902
  • El Comandante (pseud.), AsĂ­ hablaba Zorrapastro. Ex ministro, ex senador, ex diputado, ex director, ex presidente, ex liberal, ex demĂłcrata, ex filtro, ex banquero, ex moral y ex puto. In humano, in hĂĄbil, in polĂ­tico, in pugnador, in propietario, in decente e in mundo e in putativo. Un libro para nadie y para todos, Valence, F. Sempere, 1903
  • Nuevos mĂ©todos de combate, proyecto de reglamento tĂĄctico para la InfanterĂ­a, Madrid, Sucesores de Hernando, 1903
  • Mi rebeldĂ­a. “Mane-Thecel-Phares”, Madrid, Fernando Fe, 1904
  • Dinamismo espiritualista. Cuestiones previas. La vida en sus tres dimensiones. Proceso histĂłrico de Ă©tica española, Madrid, Imp. Fortanet, 1905
  • El problema militar. 200 mil soldados: mĂĄs de 50 millones de economĂ­a. España ante los grandes imperios del porvenir, Palma de Mallorca, Francisco Soler Prats, 1905
  • PreparaciĂłn de las tropas para la guerra (Nuevo vegecio). Estudios de Ă©tica militar, Madrid, Fortanet, 1905
  • La guerra y la vida. BiologĂ­a de los ejĂ©rcitos. El alma de las tropas, Madrid, 1906
  • Morbo nacional. Vida defensiva, Madrid, Fernando Fe, 1906
  • La ciencia del valor. PsicologĂ­a de la guerra. AplicaciĂłn al desarrollo episĂłdico de la batalla de Mukden, Madrid, Ricardo Rojas, 1907
  • PsicologĂ­a militar, Madrid, 1907
  • Ensayo de organizaciĂłn militar del porvenir, 1908
  • La guerra y el hombre. BalĂ­stica del mando o ciencia de lanzar hombres, Madrid, 1910
  • La guerra y el hombre. PsicologĂ­a de las tropas. Melilla 1909-10, Madrid, SĂĄenz de Jubera Hermanos, 1911
  • TeorĂ­a y prĂĄctica de la guerra. EvoluciĂłn en el arte, Madrid, SĂĄenz de JĂșbera Hermanos, 1913
  • Rectificaciones histĂłricas. De Guadalete a Covadonga y primer siglo de la Reconquista de Asturias, Madrid, SĂĄenz de JĂșbera, 1915
  • La ciencia militar ante la guerra europea. Su evoluciĂłn y transformaciĂłn hasta el presente y el porvenir, Barcelona, 1917
  • Manual del Guardia Civil (deux tomes), Madrid, 1926
  • Corsarios y piratas. La leyenda del MediterrĂĄneo, Barcelone, Maucci, sans date
  • Historia de Cataluña, Proceso histĂłrico de Ă©tica militar, sans date ni lieu

Publications sur Burguete

  • (es) Cecilio Alonso Alonso, « El 98 entre las armas y las letras », BoletĂ­n de la Real Academia Sevillana de Buenas Letras: Minervae Baeticae, Real Academia Sevillana de Buenas Letras, no 26,‎ , p. 215-256 (ISSN 0214-4395, lire en ligne)
  • (en) Christopher Britt, Quixotism: The Imaginative Denial of Spain's Loss of Empire, SUNY Press, (ISBN 9780791462553)
  • (es) RenĂ© Basset, « General Burguete, Rectificaciones histĂłricas, de Guadalete ĂĄ Covadonga y primer siglo de la Reconquista de Asturias », Bulletin Hispanique, vol. 23, no 3,‎ , p. 234-238 (ISSN 1775-3821, lire en ligne)
  • (es) JerĂłnimo Becker, « Rectificaciones histĂłricas: de Guadalete a Covadonga. Por don Ricardo Burguete », BoletĂ­n de la Real Academia de la Historia, Madrid, Establecimiento tipogrĂĄfico de Fortanet,‎ , p. 140-157 (ISSN 0034-0626, lire en ligne)
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