DĂĄmaso Berenguer
DĂĄmaso Berenguer y FustĂ©, Comte de Xauen (San Juan de los Remedios, Cuba, - Madrid, ) est un militaire et homme d'Ătat espagnol, qui dirige le pays pendant une annĂ©e environ (1930-1931) Ă la suite de la dĂ©mission de Miguel Primo de Rivera.
Président du Conseil des ministres | |
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Ministre de la Guerre | |
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Julio Ardanaz y Crespo (d) | |
Président du gouvernement d'Espagne | |
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Haut commissaire du Maroc espagnol | |
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Francisco GĂłmez Jordana (d) | |
Ministre de la Guerre | |
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José Marina Vega (en) Diego Muñoz-Cobo y Serrano (d) |
Naissance | |
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DĂ©cĂšs | |
SĂ©pulture | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Fratrie |
Fernando Berenguer y Fusté (d) |
Grade militaire |
Lieutenant-général (d) |
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Conflits | |
Distinctions |
Grand Cross of the Military Merit - red badge () Royal and Military Order of Maria Christina (d) () Grande-croix de l'ordre de Saint-Herménégilde () |
Biographie
Il participa aux campagnes de la guerre du Maroc en 1909 et devint une figure prestigieuse au sein de l'ArmĂ©e, accĂ©dant au rang de gĂ©nĂ©ral. En 1918, il fut ministre de la Guerre dans le gouvernement prĂ©sidĂ© par GarcĂa Prieto. Le roi Alphonse XIII lui concĂ©da en 1920 le titre de Comte de Chefchaouen (Conde de Xauen), en rĂ©compense de la prise de la ville du mĂȘme nom en 1920 au cours d'une offensive menĂ©e en 1920 contre le rebelle rifain Abdelkrim.
AprĂšs avoir Ă©tĂ© nommĂ© haut-commissaire dans la zone espagnole du protectorat au Maroc (poste qu'il occupa de Ă [1]), il conçut un plan ambitieux visant Ă la pacification et Ă l'occupation dĂ©finitive du territoire du protectorat. Bien qu'il remportĂąt quelques succĂšs au dĂ©but, avec la prise de Chefchaouen en 1920, l'opĂ©ration tout entiĂšre Ă©choua avec le dĂ©sastre d'Anoual (1921), notamment Ă cause des nĂ©gligences rĂ©itĂ©rĂ©es du gĂ©nĂ©ral FernĂĄndez Silvestre, un de ses subalternes alors commandant gĂ©nĂ©ral de la zone de Melilla. Silvestre, visiblement soutenu par le Roi Alphonse XIII, ne prĂȘta pas attention aux recommandations de Berenguer de ne pas poursuivre son avancĂ©e dans la zone rebelle sans renforcer convenablement son arriĂšre-garde. Cette procĂ©dure tĂ©mĂ©raire entraĂźna la dĂ©faite des Espagnols face aux troupes rifaines dirigĂ©es par Abd el-Krim. Poursuivi en Justice pour ses responsabilitĂ©s et suspendu du service, il fut amnistiĂ© aprĂšs le coup d'Ătat de Primo de Rivera (1923). En 1924 il est nommĂ© chef de la Maison militaire du Roi.
Ă la tĂȘte du gouvernement espagnol
En janvier 1930, Primo de Rivera dĂ©missionne lorsque l'ArmĂ©e lui retire son soutien, et le Roi charge Berenguer de former un nouveau gouvernement et de normaliser la situation politique qui s'Ă©tait trouvĂ©e altĂ©rĂ©e par 7 ans de dictature. Le le nouveau gouvernement est constituĂ©; il y assume, en plus de la prĂ©sidence, le portefeuille de la Guerre. Les attentes vis-Ă -vis de ce gouvernement, qui serait popularisĂ© par le surnom de « dictablanda », quant au retour Ă la normalitĂ© constitutionnelle, s'effondrent chez les partisans de la RĂ©publique et mĂȘme chez les groupes monarchistes, qui avaient Ă©tĂ© mis Ă l'Ă©cart par la dictature. Ces derniers revendiquent une profonde rĂ©vision de la lĂ©gislation ainsi que la rĂ©cupĂ©ration de leurs postes de dĂ©putĂ©s, conseillers municipaux et professeurs d'UniversitĂ© qui avaient Ă©tĂ© suspendus en 1923.
Dans le but d'apaiser les esprits, Berenguer affirme que le nouveau gouvernement souhaite la pacification du pays et le retour Ă la normalitĂ© constitutionnelle, en promettant notamment la convocation d'Ă©lections gĂ©nĂ©rales, ce Ă quoi s'opposent les partis traditionnels (Parti libĂ©ral et Parti conservateur), dĂ©membrĂ©s Ă la suite de l'interlude dictatorial. Le mouvement ouvrier, qui retrouve sa vigueur aprĂšs des annĂ©es de rĂ©pression, proteste vivement et l'ordre public connaĂźt de grands troubles. Les partis rĂ©publicains s'unissent pour provoquer la chute de la Monarchie et signent en un pacte connu sous le nom d'Accord de Saint-SĂ©bastien ; en dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e des militaires lancent le soulĂšvement de Jaca pour proclamer la RĂ©publique ; ses dirigeants, les capitaines GalĂĄn et GarcĂa HernĂĄndez, sont arrĂȘtĂ©s et fusillĂ©s aprĂšs l'Ă©chec de la tentative.
Entre-temps, l'influent intellectuel JosĂ© Ortega y Gasset a publiĂ© dans le journal El Sol, le 15 novembre 1930, un retentissant article intitulĂ© « L'erreur Berenguer », dans lequel il fustige la tentative du rĂ©gime monarchique de fermer la parenthĂšse de la dictature de Primo de Rivera, de « mettre en oeuvre la politique du il ne s'est rien passĂ© ici ». Ortega conclut : « Espagnols, votre Ătat n'existe pas ! Reconstruisez-le ! Delenda est Monarchia ».
à la vue de tant de difficultés, Berenguer renonce le ; Alphonse XIII offre le gouvernement à Santiago Alba, qui le rejette et est remplacé par l'amiral Aznar. Deux mois plus tard, la monarchie chute à la suite des résultats des élections municipales qui donnaient les républicains vainqueurs dans la plupart des grandes villes du pays.
Berenguer a Ă©crit un livre sur son Ă©tape Ă la tĂȘte du gouvernement du pays intitulĂ© De la Dictadura a la RepĂșblica, publiĂ© en 1946 [2].
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « DĂĄmaso Berenguer » (voir la liste des auteurs).
- Bernard Lugan, Histoire du Maroc : Des origines Ă nos jours, Paris, Ellipses, , 403 p. (ISBN 978-2-7298-6352-4), p. 285
- de Lario et Linde 1999, p. 71.
Annexes
Bibliographie
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (es) El gobierno Berenguer
- (es) José Ortega y Gasset, Delenda est Monarchia: El error Berenguer , El Sol, 15/11/1930, reproduit sur le site de l'université de Lyon
- (es) JosĂ© RodrĂguez Labandeira, « DĂĄmaso Berenguer FustĂ© (dans Diccionario BiogrĂĄfico Español) », Madrid, Real Academia de la Historia, (consultĂ© le )