Les commissions dâenquĂȘte parlementaires sur les sectes en France sont des commissions d'enquĂȘte Ă l'initiative et composĂ©es de membres du parlement (SĂ©nat, AssemblĂ©e Nationale) qui ont pour objectif de faire un Ă©tat des lieux de l'ampleur du phĂ©nomĂšne sectaire en France.
Le premier rapport officiel datant de 1995 a Ă©tabli une liste de 173 « mouvements sectaires », qui a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e, depuis 2005, comme obsolĂšte, tant par le gouvernement et les parlementaires[1] et comme « complĂštement caduque » par le prĂ©sident de la MIVILUDES bien qu'elle ait « permis de cerner le phĂ©nomĂšne mĂȘme si c'Ă©tait de maniĂšre parfois erronĂ©e et partiellement incomplĂšte »[2],[3] et « de moins en moins pertinente » par la circulaire Raffarin de 2005 qui ajoute que le recours Ă des listes est Ă Ă©viter « au profit de l'utilisation de faisceaux de critĂšres »[4] ; un second rapport prĂ©sentant un bilan de la situation financiĂšre de ces mouvements a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© en 1999, enfin, un troisiĂšme rapport relatif Ă l'influence des mouvements Ă caractĂšre sectaire et aux consĂ©quences de leurs pratiques sur la santĂ© physique et mentale des mineurs a Ă©tĂ© rendu public le 19 dĂ©cembre 2006.
Ces rapports se basent sur des informations fournies par les Renseignements gĂ©nĂ©raux[5] et par des associations spĂ©cialisĂ©es, telles l'UNADFI, qui se voient reconnaĂźtre de cette maniĂšre un statut quasi-officiel. Ils reprennent mĂȘme quelques rĂ©fĂ©rences Ă des publications spĂ©cialisĂ©es (souvent pour les estimations du nombre de membres) ainsi que de particuliers.
Sommaire
- Historique
- La commission dâenquĂȘte parlementaire sur les sectes de 1995
- La commission dâenquĂȘte parlementaire sur « Les sectes et lâargent » de 1999
- La commission d'enquĂȘte parlementaire sur les sectes et les mineurs de 2006
- Mouvements cités dans les rapports de 1995 et 1999
- Controverses
- Sources
- Articles connexes
Historique
Un rapport avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sur cette question en 1983 par le dĂ©putĂ© de Seine-et-Marne Alain Vivien, Ă la demande du premier ministre Pierre Mauroy. Ce rapport de 200 pages avec 3 000 pages d'annexes qui met en lumiĂšre des faits surprenants : il recense de 130 Ă 800 sectes plus ou moins actives en France, surtout Ă Paris et Ă Lyon, mais aussi dans l'Est, rassemblant de 400 000 Ă 500 000 sympathisants et quelques dizaines de milliers d'adeptes. Y sont citĂ©s des mouvements implantĂ©s depuis plusieurs dĂ©cennies comme les tĂ©moins de JĂ©hovah, les mormons, les rose-croix mais aussi des mouvements venus des Ătats-Unis Ă partir du dĂ©but des annĂ©es 1970 : Enfants de Dieu, Hare Krishna, Scientologie, MĂ©ditation transcendantale, moonisme. Ce sont ces mouvements dont les pratiques agressives et souvent illĂ©gales ont Ă©mu l'opinion publique puis les autoritĂ©s en France comme en Allemagne et aux Ătats-Unis, comme la pratique des Enfants de Dieu, qui prostituaient leurs jeunes adeptes femmes dans l'espoir d'attirer de "gros poissons" fortunĂ©s[6].
La premiÚre Commission parlementaire sur les sectes en France a vu le jour en 1995. Il s'est appuyé sur des informations rassemblées par les Renseignements généraux[5] qui surveillaient ces mouvements. La commission de 1995 a tenté de mesurer l'ampleur du phénomÚne sectaire à cette époque et a dressé une liste de 173 sectes répondant à au moins un des dix critÚres de dangerosité définis par les renseignements généraux. Le lendemain de la parution du rapport, soit le 23 décembre 1995[7], furent découverts les corps des 16 victimes du « suicide collectif » de l'Ordre du Temple solaire, ce qui contribua à lui donner un retentissement particulier, bien que ce groupe ne figure pas dans la liste en question[8].
à la suite de ce rapport un Observatoire interministériel est créé en 1996 ; puis en 1998, le gouvernement se dote d'un nouvel organisme interministériel, la MILS, qui deviendra plus tard la MIVILUDES. Cet organisme produit dÚs lors ses propres études, qui sont fréquemment confondues avec les rapports parlementaires.
La deuxiĂšme commission dâenquĂȘtes parlementaires sur les sectes a rendu son rapport en 1999, celui-ci, plus communĂ©ment appelĂ© « rapport parlementaire sur les sectes et lâargent » avait pour objectif de faire un Ă©tat des lieux de la situation financiĂšre, patrimoniale et fiscale des sectes, ainsi que de leurs activitĂ©s Ă©conomiques et de leurs relations avec les milieux Ă©conomiques et financiers.
En 2001, la loi About-Picard renforce la législation contre les dérives sectaires.
En 2006, l'AssemblĂ©e nationale a dĂ©cidĂ© la crĂ©ation d'une nouvelle commission d'enquĂȘte parlementaire relative Ă l'influence des mouvements Ă caractĂšre sectaire et aux consĂ©quences de leurs pratiques sur la santĂ© physique et mentale des mineurs.
En 2008, le dĂ©putĂ©-maire UMP de Maisons-Laffitte, Jacques Myard a dĂ©posĂ© une proposition de « commission d'enquĂȘte parlementaire sur les dĂ©rives sectaires, notamment dans le domaine mĂ©dical et paramĂ©dical »[9].
La commission dâenquĂȘte parlementaire sur les sectes de 1995
Le rapport a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă lâunanimitĂ© le 20 dĂ©cembre 1995 par la Commission d'enquĂȘte[10]. Jean-Pierre Brard, vice-prĂ©sident de la commission, estimait pour sa part que les mesures proposĂ©es « étaient insuffisantes » et souhaitait lâadoption dâune « lĂ©gislation spĂ©cifique », permettant de combattre efficacement les sectes dangereuses. Il avait dĂ©clarĂ©Â : « Ce vote nâest donc pas reprĂ©sentatif de toute la commission. Si jâavais Ă©tĂ© prĂ©sent, je me serais abstenu[11]. »
Vis-à -vis du rÚglement intérieur de l'Assemblée nationale le rapport est néanmoins valide quel que soit le nombre des présents[12].
Résumé du rapport parlementaire de 1995
Définition de la notion de « secte »
Le rapport explique que « Vingt auditions ont été effectuées dans ces conditions, pour une durée globale de vingt et une heures. Elles ont permis à la Commission de prendre connaissance des informations, de l'expérience et des analyses de personnalités diverses, qu'il s'agisse de responsables administratifs, de médecins, de juristes, d'hommes d'Eglise, de représentants d'associations d'aide aux victimes de sectes, et, bien sûr, d'anciens adeptes de mouvements sectaires et de dirigeants d'associations sectaires. La Commission a, par ailleurs, sollicité le concours de diverses administrations pour tenter d'affiner au mieux la connaissance du champ de son étude ». Parmi elles c'est surtout le ministÚre de l'Intérieur (Renseignements généraux)[5] qui lui a fourni ses informations.
Devant la grande difficultĂ© de dĂ©finir le concept de secte, la commission a dĂ©cidĂ© de reprendre les critĂšres observĂ©s par les Renseignements gĂ©nĂ©raux, qu'elle considĂšre comme « un faisceau d'indices, dont chacun pourrait prĂȘter Ă de longues discussions. » :
- Dangers pour l'individu :
- la déstabilisation mentale ;
- le caractÚre exorbitant des exigences financiÚres ;
- la rupture induite avec l'environnement d'origine ;
- les atteintes à l'intégrité physique ;
- l'embrigadement des enfants ;
- Dangers pour la collectivité :
- le discours plus ou moins anti-social ;
- les troubles à l'ordre public ;
- l'importance des dĂ©mĂȘlĂ©s judiciaires ;
- l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels ;
- les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics.
La commission estime avoir « étĂ© consciente que ni la nouveautĂ©, ni le petit nombre d'adeptes, ni mĂȘme l'excentricitĂ© ne pouvaient ĂȘtre retenus comme des critĂšres » et explique que « Le champ de son Ă©tude a ainsi Ă©tĂ© volontairement restreint Ă un certain nombre d'associations rĂ©unissant, le plus souvent autour d'un chef spirituel, des personnes partageant la mĂȘme croyance en un ĂȘtre ou un certain nombre d'idĂ©es transcendantales, se situant ou non en rupture avec les religions « traditionnelles » (chrĂ©tienne, musulmane, hindouiste, bouddhiste) qui ont Ă©tĂ© exclues de cette Ă©tude, et sur lesquelles ont pu, Ă un moment ou Ă un autre, peser le soupçon d'une activitĂ© contraire Ă l'ordre public ou aux libertĂ©s individuelles. »
Consciente de ne pas donner un rĂ©sultat exactement impartial, la commission a tout de mĂȘme choisi ces critĂšres afin de procĂ©der Ă une analyse partielle de la rĂ©alitĂ©, retenant le sens commun que l'opinion publique attribue Ă la notion de secte.
Un phénomÚne difficile à mesurer
En plus du problĂšme de l'imprĂ©cision entourant la dĂ©finition de la notion de secte, la commission sâest heurtĂ©e Ă diffĂ©rents obstacles :
- Quantification de l'activitĂ© dâun mouvement et de ces multiples associations. Par exemple, un auditeur rĂ©gulier de confĂ©rences organisĂ©es par une association proche d'une secte est-il Ă considĂ©rer comme un adepte de cette derniĂšre ?
- Choix du critĂšre servant Ă mesurer le phĂ©nomĂšne : doit-on retenir le nombre d'adeptes ou celui des sympathisants (notions Ă dĂ©finir) ? Doit-on inclure l'entourage des personnes concernĂ©es pour comptabiliser le nombre de « victimes » ? Par ailleurs, les sectes elles-mĂȘmes ne savent pas exactement le nombre de leurs adhĂ©rents, sans parler du risque de dĂ©formation des chiffres, dans un sens comme dans lâautreâŠ
- Quantification de lâimportance internationale de la secte, ses capacitĂ©s financiĂšres et sa stratĂ©gie Ă©ventuelle d'infiltration qui contribuent pour beaucoup Ă son audience, sa capacitĂ© d'ingĂ©rence, sa dangerositĂ©.
Polémiques et critiques
Les critÚres et sources des Renseignements généraux
Les critÚres choisis par les Renseignements généraux pour établir la dangerosité d'un mouvement ne font pas l'unanimité : ils sont considérés comme vagues et pouvant englober de nombreuses organisations, religieuses ou pas.
Une des premiĂšres critiques vient de Mgr Vernette, secrĂ©taire national de l'Ă©piscopat français pour l'Ă©tude des sectes et nouveaux mouvements religieux, qui souligne qu'en l'Ă©tat ils peuvent ĂȘtre appliquĂ©s Ă la quasi-totalitĂ© des religions installĂ©es[13].
D'autre part des sociologues comme Bruno Ătienne soulignent que ce n'est peut ĂȘtre pas aux policiers des Renseignements gĂ©nĂ©raux[5] que devrait ĂȘtre confiĂ© le soin de dĂ©finir ce qu'est la manipulation mentale[14].
La liste des mouvements classifiés comme sectes dangereuses a selon le rapport été établie en fonction des critÚres définis par les RG, mais sans qu'il soit précisé lesquelles de leurs pratiques sont précisément critiquées.
Outre le fait que les mouvements visés ne savent pas précisément ce qu'il leur est reproché, ce caractÚre secret a amené des interrogations quant à la présence ou à l'absence de certaines organisations dans la fameuse liste.
Bruno Ătienne s'interroge[15] par exemple sur la prĂ©sence de la sociĂ©tĂ© Cedipac SA, anciennement nommĂ©e Groupement europĂ©en des professionnels du marketing (GEPM), alors que son activitĂ©, certes rĂ©prĂ©hensible (le prĂ©sident du conseil d'administration a Ă©tĂ© mis en examen pour infraction Ă la rĂ©glementation)[16], consiste essentiellement en une vente pyramidale.
L'absence de l'Opus Dei, voire de la franc-maçonnerie a également suscité des interrogations[17],[18].
De plus, Yves Bertrand, Directeur GĂ©nĂ©ral des Renseignements GĂ©nĂ©raux de 1992 Ă 2003, est revenu en 2007 sur son travail de collaboration aux rapports parlementaires sur les sectes, et a estimĂ© que la scientologie et les tĂ©moins de JĂ©hovah ne mĂ©ritaient pas d'ĂȘtre diabolisĂ©s, et « qu'Ă placer sur le mĂȘme plan certaines sociĂ©tĂ©s de pensĂ©e et d'authentiques mouvements sectaires qui aliĂšnent la libertĂ© de leur membres, on aboutit Ă l'inverse du but recherchĂ©. »[19].
Certains mouvements ont sollicitĂ© l'accĂšs aux documents qui ont conduit Ă leur classement parmi la liste des sectes par la commission d'enquĂȘte parlementaire. Ils se sont heurtĂ©s au refus de l'Ătat, qui invoquait le risque d'atteinte Ă la sĂ©curitĂ© publique et Ă la sĂ»retĂ© de l'Ătat en cas de divulgation de ces informations issues des Renseignements gĂ©nĂ©raux.
Plusieurs mouvements se sont alors engagĂ©s dans des procĂ©dures judiciaires qui ont durĂ© plusieurs annĂ©es avant de pouvoir accĂ©der aux documents qui les accusaient. Ainsi l'Association les TĂ©moins de JĂ©hovah a-t-elle obtenu finalement gain de cause en 2006, aprĂšs que la demande fut remontĂ©e jusqu'au Conseil d'Ătat. Des premiers jugements en ce sens avaient Ă©tĂ© prononcĂ©s en 2005 par la Cour administrative d'appel de Paris[20],[21] aprĂšs examen des documents pour examiner le bien-fondĂ© du refus du ministĂšre de l'IntĂ©rieur, qui invoquait le risque d'atteinte Ă la sĂ©curitĂ© publique.
Le Conseil d'Ătat a rejetĂ© le 3 juillet 2006[22] le recours du ministre de l'IntĂ©rieur et a confirmĂ© le mĂȘme jour[23] l'annulation de la dĂ©cision du ministre de l'IntĂ©rieur refusant de communiquer Ă la FĂ©dĂ©ration chrĂ©tienne des TĂ©moins de JĂ©hovah de France les documents concernant les demandes et investigations rĂ©alisĂ©es auprĂšs des tĂ©moins de JĂ©hovah de France par la direction centrale des renseignements gĂ©nĂ©raux au titre de la demande d'assistance de la mission d'enquĂȘte parlementaire sur les sectes et l'argent constituĂ©e le 15 dĂ©cembre 1998. La cour a demandĂ© au ministre de rĂ©examiner la demande de communication de ces documents administratifs faite par la FĂ©dĂ©ration chrĂ©tienne des TĂ©moins de JĂ©hovah de France.
Le 18 dĂ©cembre 2006, lors d'une confĂ©rence de presse Ă Paris, les TĂ©moins de JĂ©hovah ont rendu public le dossier prĂ©parĂ© par les Renseignements gĂ©nĂ©raux Ă leur sujet pour la commission d'enquĂȘte parlementaire sur les sectes de 1995[24]. Selon le quotidien Le Monde[25], « Cette "note blanche", qui leur a Ă©tĂ© communiquĂ©e aprĂšs huit annĂ©es de procĂ©dures, comprend uniquement une fiche de prĂ©sentation et la liste de leurs lieux de culte ».
L'Ăglise de Scientologie, qui a Ă©galement bataillĂ© des annĂ©es durant pour finalement obtenir lâaccĂšs Ă des documents des Renseignements gĂ©nĂ©raux français, aurait assurĂ© par la voix de son porte-parole : « il nây avait rien dans les dossiers »[26].
L'association « Ăglise universelle du royaume de Dieu » a Ă©galement obtenu le droit d'accĂšs au dossier dĂ©tenu par la direction centrale des renseignements gĂ©nĂ©raux justifiant son classement par l'AssemblĂ©e nationale parmi les sectes dans le rapport parlementaire rendu public le 10 janvier 1996. Dans un arrĂȘt du 1er dĂ©cembre 2005[27] validĂ© par le Conseil d'Ătat[28], la Cour administrative d'appel de Paris a annulĂ© le refus du ministre de l'IntĂ©rieur d'accĂ©der Ă la requĂȘte de l'association et a enjoint ce dernier de communiquer les documents litigieux.
L'absence de procédure contradictoire et de possibilité de rectification
Ce rapport parlementaire a vivement Ă©tĂ© critiquĂ© par les autoritĂ©s amĂ©ricaines. En 1999, un rapport sur la libertĂ© religieuse dans le monde rĂ©alisĂ© par le DĂ©partement d'Ătat lui reproche d'une part de ne pas avoir entendu les groupes accusĂ©s, d'autre part de l'absence de procĂ©dure contradictoire[29].
Lors de la crĂ©ation de la nouvelle commission parlementaire en 1999, le groupe Tradition Famille PropriĂ©tĂ© se plaignait auprĂšs d'elle de l'absence de possibilitĂ© de rectification, les travaux de la prĂ©cĂ©dente commission ne pouvant ĂȘtre rouverts[30] : « la liste Ă©tablie par le Rapport â utile par ailleurs, de la Commission parlementaire de 1996 comportait de semblables qualifications abusives pour certains groupes Ă©pinglĂ©s faussement comme secte, avec toutes les consĂ©quences dĂ©sastreuses pour leurs membres et leurs activitĂ©s, la liste Ă©tant largement publiĂ©e dans les mĂ©dias. Or aucun n'avait Ă©tĂ© entendu. Aucun n'a pu obtenir rĂ©habilitation ou nouveau jugement, car aucune instance ne se reconnaĂźt qualifiĂ©e pour reprendre le dossier. La chose est grave dans un Ă©tat de droit et l'on s'inquiĂšte qu'elle risque de se renouveler par un autre biais. »
La commission dâenquĂȘte parlementaire sur « Les sectes et lâargent » de 1999
La deuxiĂšme commission dâenquĂȘtes parlementaires sur les sectes a rendu son rapport en 1999, celui-ci, plus communĂ©ment appelĂ© « rapport parlementaire sur les sectes et lâargent » avait pour objectif de faire un Ă©tat des lieux de la situation financiĂšre, patrimoniale et fiscale des sectes, ainsi que de leurs activitĂ©s Ă©conomiques et de leurs relations avec les milieux Ă©conomiques et financiers.
Contenu
Pour ce qui est de la situation financiĂšre des mouvements dits sectaires, le rapport de 1999 relĂšve que les TĂ©moins de JĂ©hovah et lâĂglise de Scientologie sont les deux plus riches, avec un budget annuel estimĂ© respectivement Ă 30 500 000 ⏠et 9 147 000 âŹ. Viennent ensuite la SĆka Gakkai, lâAMORC, SĆ«kyĆ Mahikari, lâĂglise nĂ©o-apostolique, lâĂglise de lâUnification (Moon), Dianova, lâAssociation du Vajra Triomphant (Mandarom) et lâAnthroposophie, dont les recettes annuelles sont comprises entre 3 000 000 ⏠et 7 600 000 âŹ. Le PrĂ©sident de cette commission est revenu sur le fait de nommer l'AMORC qui ne remplit aucun des critĂšres gĂ©nĂ©ralement acceptĂ© pour dĂ©finir une secte. Cf : « Jâatteste de votre situation dâAssociation exerçant dans le cadre lĂ©gal sa libertĂ© de pensĂ©e. » (Jacques Guyard, dĂ©putĂ© - 13 mars 2002.). Jacques Guyard Ă©tait le PrĂ©sident de cette Commission. De mĂȘme : « Les statuts de votre Association, comme son fonctionnement public, ne laissent pas trace de pratiques sectaires. » (Michel Tubiana, prĂ©sident de la Ligue des Droits de lâHomme - 15 mai 2002.)
Critiques sur la mention de l'anthroposophie et de l'AMORC
AprĂšs la prĂ©sentation de ce rapport sur France 2, une plainte en diffamation a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e contre le prĂ©sident de la commission d'enquĂȘte parlementaire sur les sectes en rapport avec lâanthroposophie, le dĂ©putĂ© PS Jacques Guyard.
La XVIIe chambre correctionnelle du tribunal grande instance de Paris a estimĂ© que M. Guyard n'Ă©tait « pas en mesure de justifier d'une enquĂȘte sĂ©rieuse » Ă l'appui de ses accusations, que M. Guyard « a maintes fois fait rĂ©fĂ©rence au caractĂšre "secret" du travail de la commission parlementaire », et que « le caractĂšre contradictoire des investigations diligentĂ©es s'est rĂ©sumĂ© exclusivement Ă l'envoi d'un questionnaire Ă une soixantaine de mouvements considĂ©rĂ©s comme sectaires »[31]. En outre, « les juges ont estimĂ© que le prĂ©judice des parties civiles Ă©tait "important (âŠ) dĂšs lors que les propos diffamatoires avaient Ă©tĂ© tenus par un dĂ©putĂ©, prĂ©sident de la commission, dont lâautoritĂ© et la compĂ©tence nâont pu ĂȘtre mises en doute par le public" ». En appel, en septembre 2001 devant la Cour dâappel de Paris, le jugement de fond sur le rapport sera maintenu mais Jacques Guyard obtiendra la relaxe au bĂ©nĂ©fice de la bonne foi[32].
De mĂȘme Serge Toussaint, responsable de l'AMORC en France, n'a eu de cesse de revenir sur cette dĂ©cision infondĂ©e selon lui[33]., Jacques Guyard revint sur cette dĂ©cision en son nom personnel en attestant le 13 mars 2002 que l'AMORC exerce son rĂŽle associatif en toute lĂ©galitĂ© et en respectant la libre-pensĂ©e[34].
La commission d'enquĂȘte parlementaire sur les sectes et les mineurs de 2006
Organisation
L'AssemblĂ©e nationale a adoptĂ© le , Ă l'unanimitĂ©, la proposition de rĂ©solution tendant Ă la crĂ©ation d'une commission d'enquĂȘte parlementaire relative Ă l'influence des mouvements Ă caractĂšre sectaire et aux consĂ©quences de leurs pratiques sur la santĂ© physique et mentale des mineurs, « cosignĂ©e par 129 parlementaires siĂ©geant sur lâensemble des bancs de cette assemblĂ©e ». Durant la discussion gĂ©nĂ©rale, la parole avait Ă©tĂ© donnĂ©e Ă M. Philippe Vuilque pour le groupe socialiste, Ă M. Olivier JardĂ© pour le groupe UDF, Ă M. Jean-Pierre Brard pour le groupe des dĂ©putĂ©s communistes et rĂ©publicains et Ă Mme Martine David, pour le groupe socialiste[35].
Ă la suite de ce vote, dans un communiquĂ© de presse, les porte-parole des groupes parlementaires de lâAssemblĂ©e nationale et Georges Fenech (UMP) rapporteur pour la commission des lois, ont dĂ©clarĂ© quâen matiĂšre de lutte contre les dĂ©rives sectaires, lâadoption de la proposition de rĂ©solution, Ă lâunanimitĂ© par la Commission puis par le vote de lâAssemblĂ©e nationale en sĂ©ance publique, a fait une nouvelle fois la dĂ©monstration que le phĂ©nomĂšne sectaire interpelle les pouvoirs publics, au plus haut niveau de leurs responsabilitĂ©s. Ils ont ajoutĂ© que les parlementaires ont su crĂ©er les conditions pour que les grands principes qui fondent l'Ătat rĂ©publicain ne soient pas des sujets de discorde ou d'affrontement partisan et que ce consensus prĂ©vaut aujourd'hui encore, plus de 10 ans aprĂšs l'adoption, du premier rapport parlementaire sur les sectes[36].
Georges Fenech (UMP, RhĂŽne) et Philippe Vuilque (PS, Ardennes) ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s respectivement prĂ©sident et rapporteur de cette commission d'enquĂȘte sur l'influence des sectes. Martine David (PS, RhĂŽne) et Alain Gest (UMP, Somme) ont Ă©tĂ© nommĂ©s vice-prĂ©sidents, et Jean-Pierre Brard (app-PCF, Seine-Saint-Denis) et Rudy Salles (UDF, Alpes-Maritimes) secrĂ©taires[37].La Commission a dĂ©cidĂ© Ă l'unanimitĂ© que les auditions seraient ouvertes Ă la presse, sauf lorsque cela paraĂźtra utile, au cas par cas[38]. Dans un souci de transparence et d'information, LCP-AssemblĂ©e nationale a retransmis et mis en ligne les archives des auditions de la commission dâenquĂȘte parlementaire relative Ă l'influence des mouvements Ă caractĂšre sectaire et aux consĂ©quences de leurs pratiques sur la santĂ© physique et morale des mineurs[39].
Propositions
La commission composée de 30 membres a rendu son rapport public le 19 décembre 2006 à l'assemblée, dans lequel il préconise 50 propositions afin de protéger « l'enfance en danger »[40].
- 1. DĂ©finir prĂ©cisĂ©ment les conditions du choix de lâinstruction Ă domicile : la maladie, le handicap de lâenfant, le dĂ©placement de la famille ou toute autre raison rĂ©elle et sĂ©rieuse.
- 2. Exiger le recours aux instruments pĂ©dagogiques offerts par le Centre national dâenseignement Ă distance ou par les organismes privĂ©s dâenseignement Ă distance dĂ©clarĂ©s.
- 3. Limiter explicitement lâinstruction Ă domicile Ă deux familles, lâĂ©cole hors contrat sâimposant au-delĂ de ce seuil.
- 4. Rendre effective lâobligation du ministĂšre chargĂ© de lâĂ©ducation nationale de contrĂŽler annuellement les modalitĂ©s de lâinstruction Ă domicile.
- 5. Imposer pour le recours Ă lâenseignement Ă distance lâenquĂȘte sociale du maire exigĂ©e pour lâinstruction Ă domicile.
- 6. Soumettre les dirigeants des organismes dâenseignement Ă distance aux exigences suivantes :
- ne pas avoir encouru une des incapacitĂ©s mentionnĂ©es Ă lâarticle L. 911-5 du code de lâĂ©ducation ;
- ne pas avoir Ă©tĂ© condamnĂ© Ă une peine dâau moins deux mois dâemprisonnement sans sursis pour les dĂ©lits prĂ©vus Ă lâarticle 223-15-2 du code pĂ©nal ; 182
- avoir soit le diplĂŽme du baccalaurĂ©at, soit le diplĂŽme de licence ou un des certificats dâaptitude aux enseignements primaire ou secondaire.
- 7. Faire respecter lâobligation de dĂ©claration des Ă©tablissements dâenseignement imposĂ©e par les articles L. 471-1 et suivants du code de lâĂ©ducation.
- 8. Exiger un agrĂ©ment simultanĂ© du ministĂšre chargĂ© de lâĂ©ducation nationale et du ministĂšre chargĂ© du travail pour les organismes Ă but lucratif effectuant des prestations de soutien scolaire.
- 9. Aligner les exigences requises pour les dirigeants des organismes de soutien scolaire sur celles de leurs homologues de lâenseignement Ă distance
- 10. PrĂ©voir une sensibilisation aux dĂ©rives sectaires dans les programmes dâĂ©ducation civique au collĂšge et au lycĂ©e.
- 11. Coordonner les politiques du ministĂšre chargĂ© de lâĂ©ducation nationale et du ministĂšre chargĂ© de la jeunesse, des sports et de la vie associative en matiĂšre dâagrĂ©ment des Ă©tablissements qui, accueillant des jeunes afin de leur offrir des loisirs ou leur faire passer des vacances, proposent des activitĂ©s Ă©ducatives.
- 12. PrĂ©voir un enseignement sur les dĂ©rives sectaires dans les unitĂ©s universitaires de formation et de recherche (UFR) de psychologie, des sciences de lâĂ©ducation ainsi que dans les IUFM.
- 13. Introduire, au sein des facultĂ©s de mĂ©decine, des enseignements dĂ©diĂ©s Ă lâemprise mentale et Ă la victimologie. Ces modules seraient plus particuliĂšrement proposĂ©s, en fin de cursus, aux Ă©tudiants choisissant de devenir mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes ou psychiatres et pourraient ĂȘtre ouverts aux Ă©tudiants en derniĂšre annĂ©e de licence en psychologie. Ces modules devraient ĂȘtre ouverts Ă tous les professionnels concernĂ©s par le fait sectaire.
- 14. Instituer une formation des auditeurs de justice et des avocats stagiaires au fait sectaire, portant notamment sur la spĂ©cificitĂ© des contentieux relatifs au droit de la famille et au droit de la protection de lâenfance.
- 15. Rendre obligatoire un contrÎle médical annuel effectué par la médecine scolaire pour les enfants de plus de 6 ans, qui sont soit instruits dans leur famille, soit scolarisés dans des établissements hors contrat.
- 16. Unifier les régimes de sanction des refus parentaux de vaccination de leurs enfants.
- 17. Rappeler par voie de circulaire du garde des Sceaux les sanctions pénales applicables pour défaut de vaccination.
- 18. Passer outre le refus des parents dâune transfusion sanguine de leurs enfants.
- 19. Demander une évaluation des thérapies non éprouvées et assurer la plus large publicité des conclusions de ces études.
- 20. Provoquer une inspection immĂ©diate de certains lieux de « traitement » dâadolescents en difficultĂ© ainsi quâune enquĂȘte administrative sur les conditions dans lesquelles ils ont Ă©tĂ© ouverts.
- 21. Améliorer la prise en charge des sortants de sectes et les accompagner sur le plan de la santé mentale.
- 22. Demander au ministĂšre chargĂ© de la santĂ© de rĂ©aliser une monographie dĂ©crivant les consĂ©quences sociales et sanitaires de lâappartenance de jeunes Ă des organisations sectaires.
- 23. PrĂ©ciser les conditions dâattribution du titre de psychothĂ©rapeute.
- 24. Définir les bonnes pratiques des psychothérapeutes.
- 25. PrĂ©ciser les sanctions applicables en cas dâusurpation de titres.
- 26. Inscrire lâiboga sur la liste de lâarrĂȘtĂ© du 22 fĂ©vrier 1990 modifiĂ© fixant la liste des substances classĂ©es comme stupĂ©fiants.
- 27. Modifier lâarticle 910 du code civil, en rĂ©tablissant un pouvoir dâopposition de lâadministration aux dispositions entre vifs ou par testament au profit des associations cultuelles.
- 28. Autoriser la formation de cette opposition, lorsque lâassociation nâa pas pour objet lâexercice dâun culte, lorsque lâexercice de ce culte nâest pas lâobjet exclusif de lâassociation, lorsque les activitĂ©s de celle-ci portent atteinte, en tout ou partie, Ă lâordre public et mĂ©connaissent les intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs de lâenfant.
- 29. Garantir lâassistance dâun avocat pour le mineur.
- 30. Permettre aux grands-parents dâun enfant de saisir directement le juge des enfants, lorsque la santĂ©, la sĂ©curitĂ© ou la moralitĂ© de cet enfant sont en danger.
- 31. Harmoniser la politique des pouvoirs publics relative aux agréments des assistants familiaux et des adoptants.
- 32. Sanctionner lâenfermement social des mineurs.
- 33. Renforcer la sanction appliquĂ©e au dĂ©faut de dĂ©claration des enfants Ă lâĂ©tat civil, en en faisant un dĂ©lit.
- 34. Ouvrir un nouveau dĂ©lai de prescription pour les mineurs victimes de lâinfraction dâabus de faiblesse dans les mouvements Ă caractĂšre sectaire, Ă compter de la date de leur majoritĂ©.
- 35. RedĂ©finir les conditions de lâengagement des poursuites pour prosĂ©lytisme Ă lâencontre des mouvements Ă caractĂšre sectaire.
- 36. Transmettre systématiquement les signalements au parquet.
- 37. Accroßtre le rÎle des « référents sectes » des parquets généraux.
- 38. Intégrer la lutte contre les dérives sectaires dans la législation sur les publications destinées à la jeunesse.
- 39. Prendre en compte la lutte contre les dĂ©rives sectaires dans la lĂ©gislation relative Ă lâĂ©conomie numĂ©rique.
- 40. Accorder le bĂ©nĂ©fice de lâaide juridictionnelle sans conditions de ressources aux personnes engageant une procĂ©dure au titre de lâabus frauduleux de lâĂ©tat dâignorance ou de faiblesse.
- 41. Promouvoir des formations au fait sectaire en direction des magistrats et des avocats.
- 42. Inciter les conseils gĂ©nĂ©raux Ă mettre en place des formations au fait sectaire en direction des personnels de leurs services sociaux, chargĂ©s des procĂ©dures dâagrĂ©ment des assistants familiaux ou des adoptants.
- 43. Former les rĂ©fĂ©rents rĂ©gionaux « sectes » du ministĂšre chargĂ© de la santĂ© et du ministĂšre chargĂ© de la jeunesse et des sports, afin quâils aient la qualification requise pour sensibiliser les agents des services dĂ©concentrĂ©s aux dangers des dĂ©rives sectaires.
- 44. CrĂ©er un poste de correspondant chargĂ©, au sein du ministĂšre, de suivre les problĂšmes liĂ©s aux dĂ©rives sectaires et de proposer des politiques dâaction, de formation et dâinformation.
- 45. Sensibiliser les agents du ministĂšre en poste Ă lâĂ©tranger aux risques des dĂ©rives sectaires.
- 46. Inviter les inspections gĂ©nĂ©rales de lâĂ©ducation nationale, des affaires sociales et de lâadministration Ă rĂ©aliser une Ă©tude ayant pour objet, dâune part, de recenser les enfants qui ne sont pas inscrits Ă lâĂ©tat civil et, dâautre part, de faire des propositions pour renforcer plus gĂ©nĂ©ralement les obligations de dĂ©claration de naissance des enfants.
- 47. Faire participer le Défenseur des enfants à la lutte contre les dérives sectaires au sein de la MIVILUDES.
- 48. Favoriser la coordination des actions des associations participant à la lutte contre les dérives sectaires.
- 49. Renforcer les activités de la MIVILUDES au niveau international.
- 50. RĂ©affirmer la spĂ©cificitĂ© de la lutte contre les dĂ©rives sectaires Ă lâĂ©chelon dĂ©partemental.
Critiques
Critique de la création et du déroulement de la commission
La Coordination des associations de particuliers pour la liberté de conscience (CAPLC), qui réunit les personnes et les groupes qui s'estiment victimes de l'intolérance religieuse, a émis des doutes sur les conditions de création précipitée de la commission : elle aurait été mise à l'ordre du jour le 27 juin 2006, votée dÚs le lendemain, avec pour membres huit des dix seuls députés présents lors de la discussion[41]. L'association met également en cause son opportunité, citant diverses références administratives confirmée par cette réponse du Premier ministre à une question du député Philippe Vuilque[42] : « Les cas de maltraitance physique ou psychologique de mineurs en relation avec l'appartenance d'un ou des parents à un mouvement dit à caractÚre sectaire sont exceptionnels »
Selon le CICNS, les chiffres de mineurs en danger fournis lors des auditions « sont approximatifs et leur interprétation aléatoire, voire insuffisante, quand ils ne dénotent tout simplement que le caractÚre inexistant de ce problÚme de société »[43].
Le prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration protestante de France s'est Ă©galement inquiĂ©tĂ© Ă©galement de la direction suivie par la nouvelle commission d'enquĂȘte parlementaire, qui selon lui se focalise contre les TĂ©moins de JĂ©hovah et contre les protestants Ă©vangĂ©liques. Ăvoquant un questionnaire diffusĂ© auprĂšs de directeur d'hĂŽpitaux, visant nommĂ©ment les TĂ©moins de JĂ©hovah, le monde protestant et le monde musulman, Jean-Arnold de Clermont dĂ©nonce les troubles que cela risque de provoquer : « Je trouve cela discriminatoire. Nous sommes sur une pente trĂšs dangereuse. Une commission parlementaire comme celle-lĂ risque de crĂ©er des troubles plus grands que ceux contre lesquels elle prĂ©tend lutter. »[44]. Georges Fenech et Philippe Vuilque ont rĂ©pondu par un communiquĂ© que la Commission n'Ă©tait pas Ă l'origine de ce questionnaire et que ces remarques Ă©taient une ingĂ©rence manifeste dans le dĂ©roulement de travaux parlementaires indĂ©pendants[45].
Critiques des propositions
Georges Fenech, prĂ©sident de la commission d'enquĂȘte, a accusĂ© les pouvoirs publics et particuliĂšrement le bureau des cultes du ministĂšre de l'IntĂ©rieur, de « nĂ©gligence, voire complaisance » Ă leur Ă©gard. Il s'est dit Ă©tonnĂ© de voir que la profession de psychothĂ©rapeute ne soit pas mieux dĂ©finie alors que c'est « une mine pour les sectes » dans laquelle prospĂšrent les gourous. Il s'est aussi inquiĂ©tĂ© du manque de contrĂŽle des organismes de soutien scolaire qui peuvent Ă©galement ĂȘtre les « faux nez » des sectes. Enfin, il a expliquĂ© que cette commission Ă©tait allĂ©e plus loin que les commissions prĂ©cĂ©dentes, puisque les dĂ©putĂ©s ont adressĂ© un questionnaire aux mouvements entrant dans leur champ d'investigation, auquel tous n'ont pas rĂ©pondu[46].
Christian Vanneste, membre de la Commission (UMP), n'a pas voté ce rapport souhaitant une définition juridique de la secte sur le modÚle du droit belge qui fait une distinction entre les mouvements nuisibles et les autres, il a noté dans sa contribution que « le risque d'une attitude de suspicion est difficilement compatible avec une société démocratique et libérale »[47].
La FĂ©dĂ©ration protestante de France a Ă©crit Ă Nicolas Sarkozy[48] pour dĂ©noncer « la volontĂ© affichĂ©e de la Commission parlementaire de modifier lâarticle 910 du code civil et dans une certaine mesure de revenir sur la comprĂ©hension que donne la Loi de 1905 de la nature dâune Association cultuelle ». Son PrĂ©sident, Jean-Arnold de Clermont, exprime son Ă©tonnement « que visant des associations Ă "caractĂšres sectaires" ce soient des associations cultuelles qui ne sont pas susceptibles dâĂȘtre des associations Ă caractĂšres sectaires qui se trouvent mises en cause ». Dans une analyse du rapport jointe Ă cette lettre[49], le PrĂ©sident reproche Ă la commission de sortir de sa mission lorsqu'elle aborde le sujet des associations cultuelles et de n'avoir aucune compĂ©tence en la matiĂšre. Elle revient en particulier sur deux propositions du rapport parlementaire :
- La proposition 27 suggĂšre de « rĂ©tablir un pouvoir dâopposition de lâadministration aux dispositions entre vifs ou par testament au profit des associations cultuelles ». Or, lâarticle 910 du code civil modifiĂ© par lâordonnance du 28 juillet 2005 prĂ©voit dĂ©jĂ cette possibilitĂ© dâopposition.
- La proposition 28 vise à « autoriser la formation de cette opposition, lorsque lâassociation nâa pas pour objet lâexercice dâun culte, lorsque lâexercice de ce culte nâest pas lâobjet exclusif de lâassociation, lorsque les activitĂ©s de celles-ci portent atteinte, en tout ou en partie, Ă lâordre public et mĂ©connaissent les intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs de lâenfant ». En fait, dans une telle situation, l'association ne peut disposer de la qualitĂ© cultuelle, conformĂ©ment Ă la jurisprudence dĂ©jĂ Ă©tablie.
Enfin, comme le rappelle le communiqué de la FPF, l'article 910 du Code civil dispose expressément que ces dispositions « au profit des fondations, des congrégations et des associations ayant la capacité à recevoir des libéralités, à l'exception des associations ou fondations dont les activités ou celles de leurs dirigeants sont visées à l'article 1er de la loi du 12 juin 2001 tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales ». Les sectes sont donc clairement exclues de la possibilité de recevoir des legs.
Mouvements cités dans les rapports de 1995 et 1999
En 1995, 173 mouvements ont été listés[10]. Les groupes mentionnés dans le rapport de 1995 proviennent des principaux courants suivants : nouvel ùge (49), orientalisme (19), guérisseur (18), occultisme (16), apocalyptique (15), évangélisme (13), pseudo-catholicisme (9), psychanalytique (9), syncrétisme (9), ufologie (5), alternatif (4), satanisme (4) et néopaganisme (3).
- Quelques mouvements listés en 1995
Cette liste ne mentionne que quelques mouvements, ayant une page sur Wikipédia, parmi les 173 mouvements qui avaient été listés[50].
- Cités en 1995, mais non inclus dans la liste[53]
- La Communauté des chrétiens
- Ăglise de JĂ©sus-Christ des saints des derniers jours (mormons)
- Science chrĂ©tienne - Ăglise du Christ scientiste - Christian science
- Mouvements Ă©cartĂ©s en 1995 mais inclus en 1999 dans le rapport sur les sectes et lâargent[54]
Controverses
Le rapport de la Commission parlementaire sur les sectes en France de 1995 a Ă©tĂ© critiquĂ© par la communautĂ© internationale, notamment en 1999 dans un rapport amĂ©ricain sur la libertĂ© religieuse dans le monde, pour ne pas avoir rencontrĂ© les groupes accusĂ©s et avoir incitĂ© Ă lâintolĂ©rance envers les minoritĂ©s religieuses [55].
Valeur juridique des rapports parlementaires
Le gouvernement français a rappelé à diverses reprises que les rapports parlementaires sur les sectes n'avaient pas force de loi et ne pouvaient justifier aucune mesure discriminatoire à l'encontre des groupes qui s'y trouvent listés. Le ministÚre de l'Emploi et de la Solidarité, par exemple, a notifié en 1998 que le rapport de 1995 « n'a aucune valeur juridique »[56]. Quant au ministre de l'Intérieur, il a clairement expliqué en 1999 aux préfets : « Ces rapports parlementaires ne constituent qu'un élément d'information et de proposition, ils ne prétendent pas avoir valeur normative et ne sauraient fonder ni des distinctions entre les associations qualifiées de "sectaires" et celles qui ne le sont pas au regard desdits rapports ni des sanctions quelconques »[57].
La liste des sectes de 1995 est en dépit de ces recommandations utilisée par certaines municipalités, ce qui a donné lieu à des procÚs.
Les juridictions administratives ont confirmĂ© que la prĂ©sence dans le rapport parlementaire sur les sectes ne peut justifier toute entrave Ă la pratique d'un culte. C'est ainsi que le Tribunal administratif de Rennes a annulĂ© en 2002 le refus du maire de Lorient de mettre Ă la disposition d'une association locale de TĂ©moins de JĂ©hovah une salle municipale[58]. Pareillement, le Tribunal administratif de Poitiers a annulĂ© la mĂȘme annĂ©e un autre refus communal parce que « la ville de La Rochelle s'est fondĂ©e non sur un motif tirĂ© de l'ordre public, mais sur le caractĂšre de secte attribuĂ© aux TĂ©moins de JĂ©hovah par le rapport d'enquĂȘte de l'AssemblĂ©e Nationale du 22 dĂ©cembre 1995 ; que ce rapport, dĂ©nuĂ© de valeur juridique, ne pouvait servir de fondement lĂ©gal Ă la dĂ©cision attaquĂ©e »[59].
Cette difficulté a conduit le gouvernement français à préciser en 2002 lors de la conférence annuelle sur les Droits de l'homme de l'OSCE à Varsovie qu'il faisait en sorte que l'administration française ne se serve pas de cette liste de sectes, et que toutes les mesures administratives se fondant sur elle avaient été annulées par la justice[60].
Refus officiel d'utiliser des listes de mouvements sectaires
Depuis 2005, le contenu de cette liste de mouvements sectaires de 1995 est en outre considéré comme obsolÚte, tant par le gouvernement et les parlementaires[1] que par la Miviludes[2].
Dans sa circulaire du 27 mai 2005 relative Ă la lutte contre les dĂ©rives sectaires, le Premier ministre recommande Ă nouveau d'Ă©viter le recours Ă des listes de sectes au profit de l'utilisation de faisceaux de critĂšres, reconnaissant que la liste de mouvements annexĂ©e au rapport parlementaire de 1995 devient de moins en moins pertinente, au vu de la complexitĂ© du phĂ©nomĂšne sectaire[61]. Une liste, par sa rigiditĂ©, ne permet pas d'apprĂ©hender les fluctuations importantes de ces mouvements ; ce rapport Ă©voque cette difficultĂ©, engendrĂ©e par la formation de petites structures, diffuses, mouvantes et moins aisĂ©ment identifiables. Toutefois, ce texte indique que ce changement, loin dâaffaiblir lâaction menĂ©e, est lĂ pour mieux garantir son efficacitĂ©, en exerçant une vigilance particuliĂšre sur toute organisation paraissant exercer une emprise dangereuse pour la libertĂ© individuelle de ses membres.
Quant Ă Jean-Michel Roulet, le nouveau prĂ©sident de la MIVILUDES en 2005, il estime que la liste parlementaire des sectes de 1995 est « complĂštement caduque » mais dĂ©clare qu'elle « a permis de cerner le phĂ©nomĂšne mĂȘme si c'Ă©tait de maniĂšre parfois erronĂ©e et partiellement incomplĂšte ». Il dĂ©clare qu'il veut aider les victimes de sectes Ă dĂ©noncer ce qu'elles ont subi, entend privilĂ©gier la constitution d'une jurisprudence, avec des Ă©lĂ©ments concrets, et aimerait « avancer ne serait-ce que de cinq jugements » durant sa prĂ©sidence. Il insiste en disant que la lutte antisectes n'est pas « politicienne », car « les dĂ©rives sectaires sont un enjeu trop grave pour ĂȘtre purement politicien[2],[3]. »
Dans un communiquĂ© de presse de 2006, plusieurs dĂ©putĂ©s porte-parole des groupes parlementaires de lâAssemblĂ©e nationale, ont dĂ©clarĂ© que « certains ont cru pouvoir se rĂ©jouir dâun soi-disant tournant dans la politique française de dĂ©fense des libertĂ©s individuelles et collectives contre les menĂ©es dangereuses des sectes et dâune remise en cause des rapports parlementaires de 1995 et en 1999 », Ă l'occasion de la parution de la circulaire du Premier ministre citĂ©e ci-dessus. En rĂ©alitĂ©, la question posĂ©e par le Premier ministre Ă©tait selon eux, celle du vieillissement des informations collectĂ©es en 1995 et 1999. Ils ont ajoutĂ© que la crĂ©ation d'une nouvelle commission dâenquĂȘte sur les sectes dans le domaine de la santĂ© et de la protection des mineurs va permettre d' « engager un nouvel Ă©tat des lieux de la mouvance sectaire »[36].
La ministre de l'IntĂ©rieur a rappelĂ© dans sa circulaire du 25 fĂ©vrier 2008 relative Ă la lutte contre les dĂ©rives sectaires[62] qu'il ne s'agit pas dans l'intervention des pouvoirs publics de stigmatiser des courants de pensĂ©e, mais de s'attaquer aux « faits avĂ©rĂ©s et pĂ©nalement rĂ©prĂ©hensibles », « constitutifs d'une atteinte Ă l'ordre public, aux biens ou aux personnes ». Elle rejette toute idĂ©e d'Ă©tablir une nouvelle liste de sectes : « La circulaire du premier Ministre en date du 27 mai 2005 relative Ă la lutte contre les dĂ©rives sectaires a clairement indiquĂ© la nĂ©cessitĂ© dâabandonner dans la recherche des dĂ©rives sectaires toute rĂ©fĂ©rence Ă des listes, pour privilĂ©gier une logique de faits ayant lâavantage dâĂ©largir le champ des investigations sans limiter celles-ci Ă des groupements prĂ©alablement identifiĂ©s. »
En 2012, Georges Fenech, qui a été membre de la commission parlementaire, a admis dans son ouvrage Apocalypse : menace imminente ? Les sectes en ébullition que la liste de sectes du rapport de 1995 avait comporté tant des erreurs que des omissions, sans préciser dans les deux cas à quels groupes il faisait référence[63].
En 2021, un rapport produit par l'Inspection générale de la police nationale, l'Inspection générale de la gendarmerie nationale et la MIVILUDES estimait que « les tentatives de listes de groupes sectaires, en particulier celle du rapport parlementaire « Les sectes en France » de 1996, se sont révélées peu probantes, car les groupes appréhendés étaient classés non pas sur des critÚres objectifs mais sur le degré d'acceptation sociale du moment [...], conduisant à la stigmatisation d'associations exemptes de toutes dérives sectaires avérées. Il convient donc de proscrire les argumentations fondées sur cette logique de listes »[64].
Sources
Liste des rapports des commissions parlementaires sur les sectes en France
- Rapport n° 2468, commission d'enquĂȘte sur les sectes, Alain Gest et Jacques Guyard, 22 dĂ©cembre 1995 (publiĂ© en 1996).
- Rapport n° 1687, commission d'enquĂȘte sur la situation financiĂšre, patrimoniale et fiscale des sectes, ainsi que sur leurs activitĂ©s Ă©conomiques et leurs relations avec les milieux Ă©conomiques et financiers, Jacques Guyard et Jean-Pierre Brard, 10 juin 1999.
- Rapport n° 3507 commission d'enquĂȘte relative Ă l'influence des mouvements Ă caractĂšre sectaire et aux consĂ©quences de leurs pratiques sur la santĂ© physique et mentale des mineurs, Georges Fenech, Philippe Vuilque, 12 dĂ©cembre 2006.
- [PDF] Liste des auditions de 2006 de la commission d'enquĂȘte
Références
- « La fin des listes noires », Le Point,â (lire en ligne)
- Agence France Presse, « Miviludes: nouveau président veut aider les victimes à dénoncer les sectes », 29 septembre 2005 (par Factiva)
- La gazette des communes, SECTES. La Miviludes veut aider davantage les victimes, lagazettedescommunes.com, France, 03 octobre 2005
- « de moins en moins pertinente » et « le recours à des listes de mouvements est à éviter » Circulaire (Raffarin) du 27 mai 2005, Journal officiel no 126 du 1er juin 2005
- Aujourd'hui fusionnés dans la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI)
- Sylviane Stein, « Le dĂ©putĂ© Alain Vivien remet Ă Pierre Mauroy, Premier ministre, son rapport pour lutter contre les sectes », L'Express,â (lire en ligne)
- ArrĂȘt Tabachnik du 25 juin 2001 Ă Grenoble
- Le rapport parlementaire supposait que l'Ordre du Temple solaire avait disparu avec le « suicide collectif » survenu en 1994 en Suisse. Nathalie Luca remarque « Bien que les dĂ©cĂšs se soient produits avant les travaux parlementaires, le danger de l'OTS n'est mĂȘme pas mentionnĂ©. .../... Dans la conclusion du rapport, on peut mĂȘme lire « Nous ne sentons pas la France menacĂ©e par une tragĂ©die de type Waco ». dans Les sectes, Que sais-je, PUF
- Sur le site de l'assemblée nationale
- Commission d'enquĂȘte sur les sectes, RAPPORT, assemblee-nationale.fr, France, 22 dĂ©cembre 1995.
- « La commission dâenquĂȘte parlementaire propose un observatoire des sectes », L'HumanitĂ©, .
- RÚglement intérieur de l'Assemblée nationale
- CitĂ© par Bruno Ătienne, dans Les sectes en France, Hachette littĂ©ratures, 2002, page 213.
- Les sectes en France, Bruno Ătienne, Hachette littĂ©ratures, 2002, page 213.
- Bruno Ătienne, La France face aux sectes, page 224
- FAR les secrets d'une pyramide
- Loi anti-secte. Le remĂšde empoisonnĂ© dâun mal imaginaire article de RaphaĂ«l Verrier sur le site LMSI
- Bruno Ătienne, La France face aux sectes, page 182
- [1] extraits du Livre Je ne sais rien mais je vous dirai tout, de Yves Bertrand
- Cour Administrative d'Appel de Paris, 5e chambre - Formation A, 16 juin 2005, 02PA00387.
- Cour Administrative d'Appel de Paris, 5e chambre - Formation A, 16 juin 2005, 02PA00039 « ConsidĂ©rant qu'il ressort de l'examen des documents litigieux, qui ont Ă©tĂ© produits par le ministre de l'intĂ©rieur en exĂ©cution de l'arrĂȘt avant dire-droit susvisĂ© du 16 juin 2005, que les informations qu'ils contiennent, constituĂ©es de l'adresse de l'association et de ses filiales, d'apprĂ©ciations qualitatives trĂšs laconiques sur les effets de l'activitĂ© de l'association sur les individus et la sociĂ©tĂ© et du nombre de ses antennes par dĂ©partement, ne peuvent ĂȘtre regardĂ©es, eu Ă©gard Ă leur caractĂšre succinct et anodin, comme comportant des Ă©lĂ©ments dont la divulgation porterait atteinte Ă la sĂ»retĂ© de l'Ătat ou Ă la sĂ©curitĂ© publique au sens de l'article 6 de la loi du 17 juillet 1978 ; que, par suite, la dĂ©cision du ministre refusant la communication desdits documents pour le motif invoquĂ© a mĂ©connu les dispositions de la loi du 17 juillet 1978 susmentionnĂ©e et encourt l'annulation  ».
- Conseil d'Ătat, section du contentieux, 3 juillet 2006, n° 284297.
- Conseil d'Ătat, section du contentieux, 3 juillet 2006, n° 284296.
- « L'indignation des Témoins de Jéhovah », communiqué du 18 décembre 2006 du Consistoire des Témoins de Jéhovah.
- Le Monde, 20 décembre 2006, p. 14. Voir aussi Le Figaro, 19 décembre 2006, p. 12.
- LâĂglise de Scientologie : secte ou religion-business
- Cour Administrative d'Appel de Paris, 5e chambre - Formation A, 1er décembre 2005, 03PA00345.
- Conseil d'Ătat, section du contentieux, 3 juillet 2006, n° 289006.
- Les sectes, Nathalie Luca, Que sais-je (p 102)
- Lettre à l'Assemblée nationale de Tradition Famille Propriété
- Jacques Guyard condamné pour avoir qualifié le mouvement anthroposophe de secte, le Monde, jeudi 23 mars 2000
- Relaxe du Député Jacques Guyard Compte-rendu sur le site Prevensectes
- Secte sur ordonnance par Serge Toussaint, Grand Maitre de l'AMORC
- Attestations et TĂ©moignages
- Assemblée nationale-Compte rendu intégral.
- « http://www.depute-brard.org/documents/1315-005.doc »
- Commission d'enquĂȘte sectes AFP, 29 juin 2006
- COMMISSION D'ENQUĂTE RELATIVE Ă L'INFLUENCE DES MOUVEMENTS Ă CARACTĂRE SECTAIRE ET AUX CONSĂQUENCES DE LEURS PRATIQUES SUR LA SANTĂ PHYSIQUE ET MENTALE DES MINEURS-COMPTE RENDU N° 1
- Archives vidĂ©o des auditions de la commission d'enquĂȘte relative Ă l'influence des mouvements Ă caractĂšre sectaire et aux consĂ©quences de leurs pratiques sur la santĂ© physique et morale des mineurs
- synthĂšse des propositions sur le site de la Miviludes
- Cf. le document : Les anomalies d'une commission d'enquĂȘte parlementaire, septembre 2006 AssemblĂ©e nationale, Compte-rendu intĂ©gral, PremiĂšre sĂ©ance du mercredi 28 juin 2006.
- Journal officiel, Assemblée nationale, Questions, 6 septembre 2005, p. 8337, n° 64579.
- Analyse des auditions de la commission.
- M. de Clermont : « La commission sur les sectes risque de créer des troubles », Le Monde, 27 octobre 2006.
- Communiqué de presse de Georges Fenech et Philippe Vuilque 27 octobre 2006.
- RAPPORT SUR LES SECTES et PrĂ©sentation du rapport Ă la presse, MARDI 19 DĂCEMBRE 2006, 11H00 VidĂ©o
- Sur le rapport Secte. - Le blog du Député de Tourcoing - Vallée de la Lys
- Communiqué de presse de la FPF du 17 janvier 2007.
- Analyse du rapport de la Commission dâenquĂȘte parlementaire relative Ă lâinfluence des mouvements Ă caractĂšre sectaire sur les mineurs pour autant quâil concerne la FĂ©dĂ©ration protestante de France
- « Sur le site de l'assemblée nationale ».
- Cité également dans le rapport français n°1687 relatif à l'argent des sectes
- Cité dans le rapport français n°2468, mais non retenu dans la liste des sectes (était à l'époque considéré par les RG comme disparu)
- Citée dans le rapport français n°2468, mais non retenue dans la liste des sectes
- Rapport français n°1687 relatif à l'argent des sectes
- Nathalie Luca, « Quelles politiques face aux sectes ? La singularité française », Critique internationale, 2002/4 (no 17), p. 117
- Courrier Juridique des Affaires sociales, mai-juin 1998, p. 2
- [PDF]Circulaire du ministÚre de l'Intérieur du 20 décembre 1999 sur la « Lutte contre les agissement répréhensibles des mouvements sectaires » (Int. 9900262C).
- Dans le cadre du référé-liberté, le Président du tribunal a estimé « que le refus présentement opposé à la demande de ladite association est exclusivement fondé sur l'appréciation portée par le maire sur son activité, qualifiée par lui de sectaire ; qu'une telle décision, qui refuse par principe à une association tout accÚs aux salles municipales ordinairement mises à leur disposition, porte une atteinte grave aux libertés d'association et de réunion ; [...] qu'en l'absence de toute invocation de faits précis dont il ressortirait que les activités réelles de l'association porteraient atteinte à l'ordre public, la décision prise par le maire de Lorient, qui ne saurait trouver un fondement dans un rapport parlementaire dépourvu de valeur normative, est manifestement illégale » Association locale pour le culte des Témoins de Jéhovah de Lorient, Tribunal administratif de Rennes, ordonnance du 21 février 2002, n° 02507.
- Association locale pour le culte des Témoins de Jéhovah de La Rochelle c. Commune de La Rochelle, Tribunal administratif de Poitiers, 1re chambre, 13 juin 2002, n° 013040.
- « La liste des mouvements sectaires comprise dans un rapport parlementaire français de 1995 [âŠ] est un document de travail parlementaire. En d'autres termes, elle n'a aucune valeur juridique [âŠ]. Certaines autoritĂ©s locales ont pu toutefois faire rĂ©fĂ©rence Ă cette liste pour prendre des mesures administratives - toutes annulĂ©es par les tribunaux. Le gouvernement français s'emploie Ă sensibiliser les rouages de l'administration afin que la liste des mouvements sectaires soit reconnue pour ce qu'elle est : un document de travail parlementaire qui ne peut servir de fondement Ă une mesure. » (, ConfĂ©rence annuelle sur les Droits de l'homme de l'OSCE Ă Varsovie, pendant la Session de travail numĂ©ro 7, concernant les LibertĂ©s fondamentales : LibertĂ© de pensĂ©e, de conscience, de religion et de croyance).
- Légifrance, Circulaire du 27 mai 2005 relative à la lutte contre les dérives sectaires
- Circulaire du ministÚre de l'Intérieur relative à la lutte contre les dérives sectaires, 25 février 2008 (NOR/INT/A/08/00044/C)
- Georges Fenech, Apocalypse : menace imminente ? Les sectes en ébullition, Calmann-Lévy, , p. 94
- MIVILUDES, « Lutte contre les dérives sectaires » [PDF], sur vie-publique.fr, , p. 12.