Régiment des chasseurs de la garde
Le Régiment des chasseurs de la Garde (en russe : Егерский лейб-гвардии полк, Ieguerski leib-gvardii polk), était à l'origine un bataillon de chasseurs de la garde impériale russe. Le régiment lui-même fut créé le par l'empereur Paul Ier de Russie.
Régiment des chasseurs de la Garde | |
Insigne régimentaire | |
Création | 1796 |
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Dissolution | 1918 |
Pays | Empire russe |
Type | Régiment d'infanterie légère |
Fait partie de | Garde impériale (Russie) |
Garnison | Saint-Pétersbourg |
Anniversaire | 17 août, le Saint-Martyr Miron |
Guerres | |
Batailles |
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Commandant historique | Guillaume Emmanuel Guignard de Saint-Priest, Karl Ivanovitch Bistrom, Ievgeni Alexandrovitch Golovine |
Le , Paul Ier nomma le colonel Anton Mikhaïlovitch Ratchinski comme commandant du régiment nouvellement créé. L'empereur lui confia le recrutement des hommes au sein des bataillons d'infanterie de Gatchina, créés par le tsar en avril 1794[1].
En 1849, Nicolas Ier ordonna la construction de la cathédrale du Saint-Martyr Miron dédiée au régiment des chasseurs de la Garde[2].
Sous le régime impérial, le régiment des chasseurs de la Garde était partout l'objet d'une grande notoriété et suscitait toujours l'admiration du public. Pendant l'époque soviétique, son prestige resta intact[3].
Historique du régiment des chasseurs de la Garde
Le Bataillon des Chasseurs de la Garde fut créé en 1796 à partir d'unités de chasseurs prélevées dans les régiments Préobrajensky, Izmaïlovski et du détachement de Gatchina[4]. Ce bataillon prit le nom de régiment des chasseurs de la Garde (Ieguerski, emprunt à l'allemand Jäger - chasseur), le . Il se composait de quatre compagnies et de deux bataillons. En 1807, le régiment fut formé de trois bataillons et quatre compagnies. le , après restructuration, il se divisa en trois bataillons (chaque bataillon dispose d'une compagnie de grenadiers et trois de chasseurs).
Le régiment des chasseurs placé sous le commandement du vicomte de Saint-Priest s'illustra par sa bravoure à la bataille d'Austerlitz du .
Au cours de la guerre de la Quatrième Coalition, le régiment, toujours commandé par Saint-Priest, se distingua à la bataille de Guttstadt au cours de laquelle il reçut la mission de défendre une position fortifiée. Le , le régiment rencontra de nouveau les troupes françaises et leurs alliées à Friedland.
En 1808, le 1er bataillon du régiment était commandé par le colonel Potemkine qui s'illustra aussi à la guerre russo-suédoise de 1808-1809. En effet, il participa aux combats de Kouopio en Finlande. Le bataillon qui faisait partie du Corps d'armée du lieutenant-général Bagration traversa le golfe de Botnie recouvert de glace et fit une incursion à Umeå en Suède (mars 1809).
En 1812, Le régiment, qui était commandé par le général Karl Ivanovitch Bistrom, et le Régiment finlandais de la Garde prirent part à la bataille de Smolensk, puis s'illustrèrent le , à la bataille de Borodino et à la Bataille de Maloyaroslavets. Il déplora d'énormes pertes humaines, dans ces deux dernières batailles.
En 1813, le régiment fut engagé dans les batailles de Bautzen, Kulm et Leipzig.
Au cours de la guerre opposant la Russie à la Turquie, les 1er et 2e bataillons placés sous le commandement de Golovine quittèrent la Russie en pour Varna où ils arrivèrent en . Le , Omar Pacha attaqua la position des Russes au sud de Varna. Après une bataille de quatre heures, l'adjudant-général Golovine contraignit l'armée turque à se retirer.
En 1831, les 1er et 3e bataillons du régiment des chasseurs de la Garde prirent part à la répression menée contre les insurgés polonais. Ils se distinguèrent lors de l'attaque de Varsovie.
En 1842, le régiment fut doté d'un quatrième bataillon de réserve.
Le , le quatrième bataillon de réserve fut converti en unité active, en outre, un 5e bataillon de réserve fut créé.
Le , tous les régiments de chasseurs de l'Armée impériale furent renommés. Le régiment des chasseurs de la garde fut renommé en régiment de la Garde de Gatchina. Le 26 août de la même année il se composait de trois bataillons d'infanterie actifs, avec trois compagnies d'infanterie, et d'un bataillon de réserve.
En 1857, le troisième bataillon de réserve fut dissous.
En 1863, le régiment fut doté d'un 3e bataillon.
En 1863, le régiment fut engagé dans la répression menée contre les rebelles polonais dans le district militaire de Wilna.
Le , Nicolas Ier lui restitua son nom d'origine, afin de l'honorer.
1875, des compagnies de fusiliers forment le quatrième bataillon du régiment.
En 1877, en raison du conflit opposant la Russie à la Turquie, un bataillon de réserve fut créé, dont la dissolution fut prononcée en 1878.
En 1877, le régiment fut de nouveau engagé dans une guerre contre l'Empire ottoman. Le , il se distingua à la bataille qui se déroula près du village de Telich (obchtchina de Tcherven Bryag - Bulgarie). Entre le 13 décembre et le , il traversa les Balkans. Le , il fit son entrée dans Sofia. Le , les 1er et 3e bataillons du régiment s'illustrèrent à la bataille de Kyoustendil (Bulgarie), et se saisirent à la baïonnette de deux bannières et capturèrent cent soldats ottomans[1].
Dès les premiers jours de la Première Guerre mondiale, le régiment de la Garde fut engagé dans la bataille de Gumbinnen (). Le , les glorieux exploits du régiment au cours de cette première bataille des lacs de Mazurie provoquèrent l'admiration de tous[5]. Entre le 29 septembre et le , le régiment fut engagé dans la bataille de la Vistule et la bataille de la forteresse d'Ivangorod. En , il prit part à l'offensive Kerensky.
Pertes au cours de la Première Guerre mondiale et de la Guerre civile
Les membres de la famille impériale en service dans les régiments de la Garde impériale ne sont pas comptabilisés dans le nombre d'officiers tués au cours ces périodes de guerre.
- 27 officiers du régiment furent tués sur le Front de l'Est pendant la Première Guerre mondiale.
- 25 officiers furent tués ou décédèrent des suites de leurs blessures ou de maladies diverses pendant la Guerre civile russe (1917-1922).
- 9 officiers furent assassinés au cours de la Terreur rouge[6].
Chronologie historique
- 1796 : Création du bataillon des chasseurs (Jäger en allemand, russifié en Ieguerski) de la Garde ;
- 1806 : Prit le nom de régiment des chasseurs de la Garde ;
- 1805 : Il reçut son baptême du feu au cours de la bataille d'Austerlitz ;
- : Participa à la bataille d'Austerlitz ;
- : S'illustra à la bataille de Guttstadt ;
- : Fut engagé dans la bataille de Friedland ;
- 1808-1809 : Se distingua lors de la Guerre russo-suédoise de 1808-1809 ;
- 1812 : Fut impliqué dans la Guerre patriotique ;
- 1813 : Engagé dans les différentes batailles de la campagne d'Allemagne ;
- 1828-1829 : les premier et deuxième bataillons du régiment participèrent à la Guerre russo-turque de 1828-1829 ;
- 1830 : Les 1er et 3e bataillons du régiment furent engagés dans la répression menée contre les insurgés polonais ;
- 1856 : Il fut renommé en régiment de la Garde de Gatchina ;
- 1863 : Prit part à la répression menée contre les rebelles polonais ;
- 1871 : Nicolas Ier lui restitua le nom de régiment des chasseurs ;
- 1877-1878 : S'illustra à la Guerre russo-turque de 1877-1878 ;
- 1914-1918 : S'illustra au cours de certaines batailles sur le front de l'Est pendant la Première Guerre mondiale ;
- : Le régiment des chasseurs est dissous ;
- 1919 : Rejoignit les rangs de l'Armée blanche ;
- 1920 : Création de l'Association du régiment des chasseurs de la Garde ;
- 1924 : Membre de l'Union Générale des Combattants russes (ROVS) ;
- 1990 : Reconstitution d'un peloton de grenadiers à Saint-Pétersbourg et de deux pelotons d'infanterie à Gatchina[7].
Description de l'insigne régimentaire
Croix de saint Georges en émail noir bordée d'argent décernée au régiment en récompense de son comportement héroïque à la bataille de Kulm. Au centre de la croix s'entremêlent deux monogrammes d'or surmontés de la couronne impériale de Russie, le « P » (en cyrillique : « П ») de l'empereur Paul Ier, fondateur du régiment en 1796, le « N » (en cyrillique : «Н ») pour l'empereur Nicolas II[1].
Chefs du régiment des chasseurs la Garde
- - : Lieutenant-colonel (), colonel (1798), major-général (1800, lieutenant-général Anton Mikhaïlovitch Ratchinski ;
- - : Lieutenant-général puis général d'infanterie Piotr Ivanovitch Bagration ;
- - : Grand-duc Constantin Pavlovitch de Russie ;
- - : Empereur Nicolas Ier de Russie ;
- -1er mars 1881 : Empereur Alexandre II de Russie ;
- - : Empereur Alexandre III de Russie ;
- - : Empereur Nicolas II de Russie[8].
Commandants du régiment des chasseurs de la Garde
- - : Guillaume Emmanuel Guignard de Saint-Priest ;
- - : Colonel puis major-général Karl Ivanovitch Bistrom ;
- - : Général Ievgeni Alexandrovitch Golovine ;
- - : Colonel Pavel Alexeïevitch Gartong ;
- - : Stepan Grigorievitch Polechko ;
- - : Major-général Pavel Andreïevitch Schtegelmann ;
- - : Major-général Alexandre Fiodorovitch Moller ;
- - : Major-général et baron Vsevolod Nikolaïevitch Soloviev ;
- - : Major-général Ossip Ossipovitch Mousnitski ;
- - : Major-général Iakov Fomitch Voropaï ;
- - : Général William Hansen ;
- - : Major-général et baron Ernst Fiodorovitch von Villebrant ;
- - : Général Alexandre Alexeïevitch Deboa ;
- - : Major-général et prince Mikhaïl Semionovitch Kropotkine ;
- - : Colonel puis Major-général Alexandre Veniaminovitch Ellis ;
- - : Colonel puis major-général Alexeï Alexandrovitch Tchelichtchev ;
- - : Major-général Alexandre Alexandrovitch Frese ;
- - : Major-général Khozrev Mirzabekovitch Doloukhanov ;
- - : Major-général Ivan Sergueïevitch Maltsov ;
- - :Major-général et comte Pavel Petrovitch Chouvalov ;
- - : Major-général Andreï Ivanovitch Tchekmariov ;
- - : Major-général et comte Konstantin Oskarovitch von Rosen ;
- - : Major-général Leonid-Otto Ottovitch Sirelius ;
- - : Major-général Andreï Zaïontchkovski ;
- - : Major-général Vladimir Alexandrovitch Iablotchkine ;
- - : Major-général Alexandre Petrovitch Boukovski ;
- - : Major-général Boris Iossipovitch Kvitsinski ;
- - : Colonel Alexandre Petrovitch Grekov ;
- - : Colonel et baron Fiodor Ivanovitch von Stackelberg[8].
Personnalités ayant servi au régiment
- Alexeï Fiodorovitch Arbousov : (1792-1861), commandant du Régiment de la Garde Pavlovski, général d'infanterie qui s'illustra au cours des Guerres napoléoniennes ;
- Alexeï Konstantinovitch Baïov : (1871-1935), lieutenant-général, historien militaire ;
- Nikolaï Karlovitch Baumgarten : (1806-1866), général russe qui s'illustra au cours de la Guerre russo-turque de 1828-1829, instructeur militaire ;
- Iakov Dmitrievitch Bologovski : (1863-1913), Conseiller d'État, vice-gouverneur de la région de Transbaïkalie, gouverneur de Livonie, des provinces de la Ienisseï et de Vologda ;
- Alfons Leonovitch Chaniavski : (1837-1905), major-général ;
- Ivan Leontievitch Chakhovskoï : (1777-1860), général d'infanterie, il fut l'un des commandants en chef de l'Armée impériale de Russie lors des Guerres napoléoniennes ;
- Viatcheslav Vladimirovitch von Steinheil : (1823-1897), baron, général d'infanterie, historien militaire ;
- Dmitri Grigorievitch Chtcherbatchiov : (1857-1932), général d'infanterie, il s'illustra au cours de la Première Guerre mondiale et fut une importante personnalité de l'Armée blanche, commandant du 145e Régiment d'infanterie Novotcherkasski (1901-1903), commandant du Régiment de la Garde Pavlovski (1903-1906).
- Boris Vladimirovitch Gueroua : (1876-1942), major-général, commandant du 123e Régiment d'infanterie Kozlovski (1914-1915), commandant du régiment Ismaïlovski de 1915 à 1916, président d'une commission militaire pour apporter une aide matérielle à l'Armée blanche ;
- Magnus Alexander Ludwig von Güldenstubbe : (1800-1884), général russe, commandant du district militaire de Moscou, commandant du Régiment Semionovsky de 1849 à 1852 ;
- Mikhaïl Pavlovitch Grabbe : (1834-1877), Major-général qui s'illustra pendant les guerres de Crimée et du Caucase et pendant la guerre russo-turque de 1877-1878, commandant du 79e Régiment d'infanterie Kourinski de 1867 à 1870 ;
- Onoufri Alexandrovitch Kvitsinski : (1794-1862), général d'infanterie, commandant du 27e régiment de Chasseurs (1827) qui s'illustra au cours de la Guerre de Crimée ;
- Alexeï Semionovitch Kologrivov : (1776-1818), Major-général, l'un des commandants de l'Armée impériale pendant les Guerres napoléoniennes ;
- Ciprian Antonovitch Kondratovitch : (1858-1932), général d'infanterie qui prit part à la Guerre russo-japonaise et à la Première Guerre mondiale ;
- Fiodor Fiodorovitch Lindfors : (1807-1871), Major-général qui s'illustra pendant la Guerre russo-turque de 1828-1829 ;
- Mikhaïl Nikolaïevitch Matsev : (1785-1842), Major-général, qui était l'un des commandants de l'Armée impériale de Russie pendant les guerres napoléoniennes ;
- Piotr Petrovitch Nesterov : (1802-1854), lieutenant-général, héros de la Guerre du Caucase ;
- Vladimir Vassilievitch von Notbek : (1825-1894), général d'infanterie ;
- Vassili Iakovlevitch Ovander : (1790-1855), lieutenant-général qui fut l'un des commandants en chef de l'Armée impériale de Russie au cours des Guerres napoléoniennes, commandant du Régiment de la Garde Volynski (1831) ;
- Gavriil Semionovitch Okounev : (?-1843, major-général, au cours des Guerres napoléoniennes, il fut l'un des commandants de l'Armée impériale de Russie ;
- Stepan Grigorievitch Polechko : (1783-1837), général, commandant du 34e régiment de chasseurs (1814-1822) qui fut l'un des héros des Guerres napoléoniennes ;
- Alexandre von Rudinger : (1782-1825), major-général, commandant à l'époque des Guerres napoléoniennes ;
- Burchard Adam von Richter : (1782-1832), lieutenant-général, adjudant-général, il fut l'un des commandants de l'Armée impériale de Russie à l'époque des Guerres napoléoniennes ;
- Piotr Alexandrovitch Stepanov : (1805-1891), général d'infanterie ;
- Ivan Gavrilovitch Tchekmariov : (1845-1887), général, il s'illustra lors de la Guerre du Caucase, commandant du 4e Bataillon de réserve du 10e Régiment d'infanterie Novoïngermanlandski (1857) ;
- Karl Karlovitch von Wrangel : (1800-1872), général d'infanterie, commandant du 13e régiment des grenadiers d'Erivan (1838-1843), commandant du district militaire de Kiev.
Notes et références
Sources et références
- (ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en russe intitulé « Егерский лейб-гвардии полк » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- Cent ans d'histoire du Régiment de chasseurs : 1796-1896. En 2 tomes, édité en 1896. Saint-Pétersbourg. Éditions Alfaret. 2007.
Liens internes
Liens externes
- www.encspb.ru Photographie de la caserne du Régiment de chasseurs de la Garde à Saint-Pétersbourg
- nnm.ru
- petersburg-history.narod.ru Photographie de la collégiale du Saint-Martyr Miron et du Régiment des chasseurs de la Garde
- adjudanr.ru
- adjudant.ru