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Puerta de Hierro (Madrid)

La Puerta de Hierro (litt. Porte de fer) est un monument de style baroque classiciste, datant de la seconde moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle et sis dans la banlieue nord-ouest de Madrid, en Espagne, aux environs du mont du Pardo. Ce portail monumental, qui servait autrefois d’entrĂ©e Ă  un coteau de chasse royal, se dresse actuellement au centre d’une enclave herbue, amĂ©nagĂ©e en jardin, qu’enserrent les bretelles des autoroutes A-6 et M-30, ce qui la rend difficile d’accĂšs.

Puerta de Hierro
face nord de la Puerta de Hierro
Présentation
Type
portail d’entrĂ©e
Destination initiale
portail d’entrĂ©e d’un coteau de chasse royal
Destination actuelle
néant
Style
Architecte

Francisco Moradillo (pour la partie architecturale)
Francisco Nangle (pour le projet d’ensemble)
J.D. Olivieri (pour les sculptures)

Francisco Barranco (pour la ferronnerie)
Construction
entre 1751 et 1753
Propriétaire
municipalité de Madrid
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Coordonnées
40° 27â€Č 20″ N, 3° 44â€Č 40″ O
Localisation sur la carte d’Espagne
voir sur la carte d’Espagne
Localisation sur la carte de Madrid
voir sur la carte de Madrid

La Porte de fer doit son appellation Ă  la grille de fer forgĂ© placĂ©e entre ses piliers. Mais le portail a ensuite prĂȘtĂ© son nom Ă  plusieurs lieux et sites limitrophes. Ainsi Puerta de Hierro sert-il aussi Ă  dĂ©signer : l’échangeur autoroutier construit Ă  la jonction des autoroutes A-6 et M-30 ; le complexe sportif Real Club Puerta de Hierro ; l’hĂŽpital universitaire Hospital Puerta de Hierro (transfĂ©rĂ© plus tard Ă  Majadahonda, 12 km plus Ă  l’ouest) ; et enfin un quartier rĂ©sidentiel huppĂ©, Ciudad Residencial Puerta de Hierro, situĂ© Ă  1,8 km environ (Ă  vol d’oiseau) au nord du monument.

C’est dans ce dernier quartier que le prĂ©sident argentin Juan Domingo PerĂłn acquit en 1964 un terrain, oĂč il fit bĂątir une vaste villa (aujourd’hui dĂ©molie) et oĂč il vĂ©cut les neuf derniĂšres annĂ©es de son exil en Espagne.

Le monument

Histoire

À la diffĂ©rence des trois autres portes monumentales de Madrid (celles d’AlcalĂĄ, de TolĂšde et Saint-Vincent), la Puerta de Hierro se trouve non pas dans la zone urbaine, mais aux abords de la ville. Cela s’explique par sa fonction originelle : elle fut en effet Ă©rigĂ©e entre 1751 et 1753, sous le rĂšgne de Ferdinand VI, comme portail d’entrĂ©e au domaine royal du Pardo, coteau de chasse historiquement rĂ©servĂ© Ă  la monarchie espagnole et aujourd’hui protĂ©gĂ© au titre de Parc rĂ©gional du bassin supĂ©rieur du Manzanares (en esp. Parque regional de la Cuenca Alta del Manzanares). C’est aussi Ă  l’initiative de ce mĂȘme roi que fut mise en place la barriĂšre dĂ©fendant le pĂ©rimĂštre du Mont du Pardo, et que fut construit, Ă  peu de distance de lĂ , le pont San Fernando sur le Manzanares, dont les travaux eurent lieu au mĂȘme moment oĂč le mont du Pardo Ă©tait amĂ©nagĂ© en « coto redondo » (c’est-Ă -dire en une sĂ©rie de terrains clĂŽturĂ©s contigus formant un ensemble et appartenant au mĂȘme propriĂ©taire). La clĂŽture visait Ă  empĂȘcher la braconne et Ă  Ă©viter que les animaux sauvages pussent s’échapper du coteau.

Tympan de la face sud.
Sphinx cÎté est.
Couronnement du portail.

Au dĂ©but du XXe siĂšcle, le portail monumental Ă©tait empruntĂ© par la ligne de tram qui reliait le quartier de banlieue La Florida avec le village d’El Pardo et qu’exploitait la Sociedad del TranvĂ­a de vapor de Madrid a El Pardo[1], fondĂ©e en 1903 et liquidĂ©e en 1917 en raison de difficultĂ©s Ă©conomiques.

La porte se ne trouve pas aujourd’hui sur son emplacement d’origine ; en effet, en 1991, elle fut dĂ©montĂ©e pierre Ă  pierre et remontĂ©e Ă  l’identique sur un Ăźlot isolĂ© non loin de son site primitif, pour permettre l’élargissement de l’autoroute A-6.

Description

La mise en place de la clĂŽture d’enceinte au pied de la montagne du Pardo, ainsi que la construction du pont Saint-Ferdinand (puente San Fernando) sur le Manzanares furent confiĂ©es Ă  Francisco Nangle, ingĂ©nieur militaire d’ascendance irlandaise et formĂ© en France. Quant Ă  la Puerta de Hierro, sa rĂ©alisation incomba Ă  l’architecte Francisco Moradillo, lequel bĂ©nĂ©ficia de l’assistance du sculpteur d’origine Italienne Juan Domingo Olivieri et du ferronnier d’art Francisco Barranco. Cependant, en 1752, Olivieri remit sa dĂ©mission aprĂšs qu’avaient surgi diffĂ©rents problĂšmes avec Juan GonzĂĄlez, la personne Ă  qui l’on avait sous-traitĂ© le chantier, et ce fut alors Moradillo lui-mĂȘme qui se chargera de la poursuite des travaux[2]. L’on ne sait au juste si, et dans quelle mesure, Nangle eut Ă©galement part aux plans de la porte, Morillo se bornant p.ex. Ă  en assurer l’exĂ©cution, ou si les plans, ainsi qu’il apparaĂźt plus logique, furent essentiellement l’Ɠuvre de ce dernier, qui vers la mĂȘme Ă©poque dirigeait par ailleurs les travaux du couvent des SalĂ©siennes royales, conçu par l’architecte français François Carlier.

ExĂ©cutĂ© en pierre blanche de Colmenar de Oreja et en granit, la Puerta de Hierro se compose d’un arc en plein cintre, de sveltes proportions, surmontĂ© d’un fronton et encadrĂ© de part et d’autre par deux pilastres doriques toscans distincts de l’arc lui-mĂȘme, assujettis chacun par des contreforts en forme d’ailerons. Une grille de fer forgĂ© clĂŽt l’espace entre les montants de l’arc.

La dĂ©coration comprend : des bas-reliefs figurant des motifs militaires et de chasse, et apposĂ©s sur les panneaux des contreforts et dans le fronton triangulaire ; une sculpture coiffant le fronton, Ɠuvre de Juan Domingo Oliveri, reprĂ©sentant l’écu royal entourĂ© de drapeaux, flanquĂ©e par deux sphinx couchants ; et enfin deux jarres, d’oĂč jaillissent des panaches de flammes et qui viennent couronner les pilastres latĂ©raux, Ă©galement de la main d’Olivieri.

La cité résidentielle et la quinta de Juan Perón

AprĂšs le coup d’État de 1955, Juan PerĂłn s’enfuit au Paraguay, puis de lĂ  — le prĂ©sident paraguayen Alfredo Stroessner affirmant en effet ne pas pouvoir garantir sa sĂ©curitĂ© — gagna, dotĂ© d’un sauf-conduit dĂ©livrĂ© par ce dernier, d’abord le Nicaragua, oĂč il fut recueilli par le prĂ©sident Anastasio Somoza, puis le Panama, qu’il dut quitter Ă©galement en raison de la tenue prochaine d’une confĂ©rence panamĂ©ricaine Ă  laquelle devait assister le prĂ©sident Eisenhower. Il revint alors pour une brĂšve pĂ©riode au Nicaragua, et dĂ©cida en de se rendre au Venezuela, gouvernĂ© Ă  ce moment par le dictateur Marcos PĂ©rez JimĂ©nez, lequel d’ailleurs ne le reçut pas une seule fois ; aprĂšs le renversement de PĂ©rez JimĂ©nez en , PerĂłn dut se rĂ©fugier dans l’ambassade de la RĂ©publique dominicaine, Ă  partir d’oĂč il rejoignit ensuite ce pays, alors dirigĂ© par le dictateur Rafael LeĂłnidas Trujillo. Deux ans plus tard enfin, PerĂłn Ă©lut domicile Ă  Madrid.

Avant de se fixer dans le quartier de Puerta de Hierro, PerĂłn avait occupĂ©, pour un loyer de 20 000 pesetas mensuelles, un modeste appartement en ville, mais s’y sentait, selon ses propres dires, « emprisonnĂ© dans un cachot de luxe », oĂč, de plus, « tout son argent lui filait entre les doigts ». PerĂłn vĂ©cut la premiĂšre partie de son exil en dĂ©pendant d’une pension de 500 dollars par mois ; contrairement Ă  une opinion rĂ©pandue, il ne reçut aucune aide ni soutien de la part de Franco[3] (hormis une patrouille de trois soldats espagnols dans une jeep et la sentinelle postĂ©e dans le chemin latĂ©ral de son futur domaine de Puerta de Hierro, la Calle Arroyofresno[4]), et les deux hommes ne se virent qu’au moment oĂč PerĂłn quitta l’Espagne pour retourner en Argentine, en 1973[3]. NĂ©anmoins, Franco sut se tenir informĂ© de la vie dans la villa, grĂące aux visites rĂ©currentes de sa sƓur MarĂ­a del Pilar Franco, amie dĂ©clarĂ©e du couple PerĂłn[4].

Sa situation pĂ©cuniaire, fort prĂ©caire au dĂ©part, s’amĂ©liora grĂące aux dons qu’il recevait de plusieurs syndicats argentins, dont la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail (CGT), et de dirigeants pĂ©ronistes[4], et, selon quelques journalistes espagnols de l’époque (nommĂ©ment ceux du Nuevo Diario de Madrid), grĂące Ă  une sorte de salaire ou de pension qu’il percevait de la part de Jorge Antonio, homme d’affaires argentin, lui aussi en exil, et qui permettait Ă  PerĂłn de faire face Ă  ses dĂ©penses[3].

En 1964, PerĂłn fit l’acquisition, pour un million de pesetas, d’un terrain, non bĂąti encore, sis dans le quartier rĂ©sidentiel de Puerta de Hierro, dans la lointaine banlieue nord-ouest de Madrid, non loin du domaine royal du Pardo ; l’entrĂ©e du terrain, et de la villa que PerĂłn y fera construire, Ă©tait situĂ©e sur une rue Ă©troite, la Calle Navalmanzano, qui longeait la propriĂ©tĂ© et dĂ©bouche dans la Calle Arroyofresno[3]. Pour acquĂ©rir cette propriĂ©tĂ©, qui sera appelĂ©e par son nouveau propriĂ©taire Quinta 17 de Octubre et sera inscrite au nom de MarĂ­a Estela MartĂ­nez Cartas, « sans profession connue », PerĂłn dĂ©clara avoir dĂ©boursĂ© 750 000 pesetas, non compris le coĂ»t de la demeure qu’il fit construire ensuite ; au dĂ©but des annĂ©es 1970, PerĂłn se fĂ©licitera de ce que le prix de sa propriĂ©tĂ© avait augmentĂ© Ă  un montant « dix fois » plus Ă©levĂ©[4].

La maison avait deux Ă©tages et une surface habitable de plus de 800 mÂČ. Au premier se trouvaient la chambre Ă  coucher de PerĂłn, celle d’Isabel, et une bibliothĂšque, oĂč, selon le journaliste TomĂĄs Eloy MartĂ­nez, le gĂ©nĂ©ral passait la plus grande partie de la journĂ©e[4].

Dans un entretien accordĂ© en 1968 au journaliste Alberto Agostinelli, PerĂłn, s’il qualifia cette acquisition de « meilleure et unique affaire de ma vie », dĂ©mentit en revanche la supposition de beaucoup d’Argentins selon laquelle il habitait un palais hors du commun et qu’il consacrait le plus clair de son temps Ă  comptabiliser les gains tirĂ©s d’affaires peu avouables ; la rĂ©alitĂ© apparaĂźt plus nuancĂ©e, en effet : « La zone est aristocratique, je ne vais pas le nier », reconnaĂźt PerĂłn, « mais ma maison n’a rien Ă  voir avec tout cela : elle est plus modeste que celle que possĂšdent beaucoup d’industriels argentins de rang moyen Ă  Florida, MartĂ­nez ou La Lucila. Chacun peut vĂ©rifier de ses propres yeux que je ne fais pas le faraud ». Il est un fait que l’unique propriĂ©tĂ© du gĂ©nĂ©ral PerĂłn, en dehors de sa rĂ©sidence de Puerta de Hierro, Ă©tait l’hĂŽtel El Pez Espada Ă  Torremolinos, lequel hĂŽtel Ă©tait administrĂ© lui aussi par Jorge Antonio[3].

La Quinta 17 de Octubre fut un lieu de rencontre entre dirigeants politiques et syndicaux et le thĂ©Ăątre des tractations entre PerĂłn et les Ă©missaires de l’ex-prĂ©sident de facto Alejandro Lanusse[4]. C’est Ă  Puerta de Hierro aussi que Juan PerĂłn Ă©pousa la danseuse MarĂ­a Estela MartĂ­nez de PerĂłn, dite Isabelita, dont il avait fait la rencontre Ă  Panama en 1956.

En 1971, par les soins de Licio Gelli et de l’ambassadeur d’Argentine Ă  Madrid, Jorge Rojas Silveyra, le cadavre embaumĂ© d’Evita PerĂłn fut transfĂ©rĂ© de Milan Ă  Puerta de Hierro. Le cercueil fut dĂ©posĂ© sur une table dans le jardin d'hiver de la rĂ©sidence, au rez-de-chaussĂ©e, oĂč quotidiennement JosĂ© LĂłpez Rega, secrĂ©taire privĂ© du couple PerĂłn, rĂ©alisait des sĂ©ances de magie noire, dont un des rites avait pour ambition de transmettre des Ă©nergies du corps d’Evita vers celui d’Isabel[5]. Le cadavre demeura Ă  Puerta de Hierro jusqu’à ce que, deux annĂ©es aprĂšs, il fut transportĂ© Ă  Buenos Aires, oĂč il repose aujourd’hui dans le cimetiĂšre de la Recoleta[4].

En , PerĂłn rencontra Ă  Puerta de Hierro Licio Gelli, chef de la loge maçonnique Italienne Propaganda Due (P2). Les prĂ©sentations, auxquelles assistĂšrent Isabel MartĂ­nez et JosĂ© LĂłpez Rega, furent faites par Giancarlo Elia Valori, entrepreneur, lobbyiste et membre Ă©minent de la loge P2[5]. Gelli, avec qui PerĂłn ne tarda de sympathiser, Ă©tait en 1971 connu pour ses bonnes relations avec les principaux centres du pouvoir politique et Ă©conomique mondial ; il avait des accointances jusqu’au Vatican et au sein de la DĂ©mocratie chrĂ©tienne, le parti qui gouvernait alors la rĂ©publique italienne. Son outil d’influence Ă©tait la loge P2, dont il avait pris la tĂȘte au milieu de la dĂ©cennie 1960. En outre, Gelli s’était liĂ© d’amitiĂ© avec Henry Kissinger, Richard Nixon et Ronald Reagan, et assista Ă  la cĂ©rĂ©monie officielle d’investiture de Nixon comme prĂ©sident des États-Unis. Ce qui, selon Gelli, l’unissait Ă  PerĂłn Ă©taient l’anticommunisme et les bonnes affaires[5].

Gelli apportera la premiĂšre preuve de son pouvoir d’influence en faisant parvenir Ă  Puerta de Hierro, depuis Milan, le cadavre d’Eva PerĂłn, revendication personnelle et politique du gĂ©nĂ©ral. L’on dit que PerĂłn resta Ă©bahi des contacts et de l’efficacitĂ© de Gelli[5].

Une autre prouesse que Gelli, dont les relations avec le Vatican Ă©taient de notoriĂ©tĂ© publique, rĂ©alisa Ă  l’intention de PerĂłn fut d’obtenir que le pape consentĂźt Ă  lever l’excommunication prononcĂ©e contre lui par Pie XII en rĂ©action aux vexations subies par l’Église catholique en Argentine sous le pĂ©ronisme. Plus concrĂštement, Gelli offrait Ă  PerĂłn deux choses : Ă©largir ses relations politiques pour crĂ©er un climat favorable Ă  son retour en Argentine, et assurer que des capitaux europĂ©ens seront investis dans l’économie argentine. C’est Gelli aussi qui finança le voyage de PerĂłn de Madrid Ă  Buenos Aires, tandis que Valori s’employa Ă  affrĂ©ter Ă  cet effet l’avion DC-8 d’Alitalia, se chargeant par ailleurs d’arrĂȘter la liste tant des voyageurs que de leurs accompagnateurs, et eut Ă  cƓur ensuite de rester aux cĂŽtĂ©s de PerĂłn durant toute la durĂ©e du voyage. Gelli encore adressa une invitation formelle Ă  Isabelita et Ă  LĂłpez Rega de passer une saison Ă  Villa Wanda, sa fastueuse demeure d’Arezzo, — celle-lĂ  mĂȘme oĂč, plus tard, il sera assignĂ© Ă  rĂ©sidence (en 1976 en effet, la Grande Loge d’Italie exclut Gelli de ses rangs et quelques annĂ©es plus tard, le gouvernement italien dĂ©clara illĂ©gale la loge Propaganda Due) —, et les prĂ©senta Ă  l’aristocratie de Florence. En contrepartie, Gelli rĂ©clamait pour lui-mĂȘme que le gĂ©nĂ©ral lui octroyĂąt un poste diplomatique oĂč il reprĂ©senterait l’Argentine auprĂšs du gouvernement italien et oĂč, autrement dit, il pourrait s’adonner aux affaires ; PerĂłn aurait repoussĂ© ces prĂ©tentions[5].

Selon ce qu’en dit Licio Gelli, PerĂłn aurait aussi Ă©tĂ© initiĂ© Ă  sa loge Propaganda Due (P2) par Gelli en personne, lors d’une tenue (cĂ©rĂ©monie) en bonne et due forme, quoique simple, Ă  Puerta de Hierro en . Pourtant, tout au long de sa vie, PerĂłn ne s’était jamais intĂ©ressĂ© Ă  la franc-maçonnerie, la considĂ©rant, par construction idĂ©ologique, comme faisant partie intĂ©grante de la synarchie, donc condamnable. NĂ©anmoins, entraĂźnĂ© par Gelli, PerĂłn adhĂ©ra Ă  la franc-maçonnerie, du moins Ă  la loge trĂšs particuliĂšre que dirigeait Gelli[5] - [6] - [7].

Le , jour de la LoyautĂ©, PerĂłn, rĂ©Ă©lu prĂ©sident, dĂ©cora Gelli de l’ordre du LibĂ©rateur GĂ©nĂ©ral San MartĂ­n, distinction formalisĂ©e par un dĂ©cret prĂ©sidentiel signĂ© par Alberto Vignes et par PerĂłn[5].

AprĂšs la mort de PerĂłn, la villa de Puerta de Hierro, tour Ă  tour expropriĂ©e et restituĂ©e par le gouvernement militaire et celui dĂ©mocratique de RaĂșl AlfonsĂ­n, ne cessera d’ĂȘtre objet de dispute entre les hĂ©ritiĂšres, les sƓurs d’Eva Duarte et la veuve PerĂłn. Cependant, la maison fut mise en vente, puis dĂ©molie vers 1990 pour faire place Ă  un projet immobilier de luxe. L’ancien domaine 17 de Octubre fut dĂ©coupĂ© en sept parcelles en vue d’y construire un nombre Ă©gal de demeures haut de gamme. Il n’y a aucune plaque commĂ©morative, aucun panneau d’information pour tĂ©moigner de la signification historique de ce lieu. Ce quartier de la lointaine banlieue nord-ouest de Madrid est aujourd’hui habitĂ© par des chefs d’entreprise et des gens d’affaires, qui confient leur sĂ©curitĂ© Ă  une sociĂ©tĂ© privĂ©e de surveillance[4].

Le lotissement passa aux mains du footballeur Jorge Valdano, devenu entraĂźneur, qui alla occuper avec sa femme et ses deux enfants l’une des sept villas de l’ensemble. Il Ă©tait venu Ă  Puerta de Hierro un peu par hasard, comme il se rendait Ă  un terrain proche oĂč il devait s’entraĂźner avec ses joueurs. Il se trouvait que le promoteur Ă  l’origine du projet immobilier avait fait faillite, et Valdano, flairant une affaire intĂ©ressante, s’associa Ă  un ami, acquit le terrain, et fit achever la construction des sept somptueuses villas. Chacun des deux associĂ©s garda pour soi une villa, et les cinq autres furent vendues pour 800 000 dollars piĂšce au bas mot[4].

En 2012, Víctor Laplace et Dieguillo Fernåndez réalisÚrent un film biographique sur Perón, intitulé Puerta de Hierro, el exilio de Perón.

Bibliographie

  • Antonio Bonet Correa, Fiesta, poder y arquitectura. Aproximaciones al barroco español, Ă©d. Akal, Madrid 1990. (ISBN 84-7600-496-6) (OCLC 435359136)
  • Juan B. Yofre, Puerta de Hierro. Los documentos inĂ©ditos et los encuentros secretos de PerĂłn en el exilio, Ă©d. Sudamericana. (ISBN 9789500754033)

Corrélats

Notes et références

  1. (es) El tranvía llegó a El Pardo hace 111 años, elpardo.net (15 octobre 2013).
  2. (es) Lourdes Morales FarfĂĄn: Herencia de los Borbones, siglo XVIII. Fernando VI (1746-1759), Una Ventana desde Madrid.
  3. (es) Ángel Sastre, « Cuando PerĂłn dependĂ­a de un sueldo en Madrid », La RazĂłn,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. (es) Silvia Pisani, « Valdano comprĂł la casa de PerĂłn en Madrid », La NaciĂłn,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (es) Rogelio Alaniz, « Juan Domingo PerĂłn y Licio Gelli », El Litoral,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (es) Licio Gelli cuenta cĂłmo iniciĂł a PerĂłn en la masonerĂ­a, perfil.com (31 de agosto de 2008).
  7. (es) http://www.26noticias.com.ar/enlace-al-mundo-mason-la-segunda-parte-del-informe-158414.html
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