Salésiens
Les SalĂ©siens de Don Bosco (SociĂ©tĂ© de Saint François de Sales, en latin Societas Sancti Francisci Salesii), abrĂ©gĂ© S.D.B, forment une congrĂ©gation clĂ©ricale de droit pontifical. Elle accueille des laĂŻcs consacrĂ©s, appelĂ©s âcoadjuteursâ, et des prĂȘtres consacrĂ©s, qui vivent en communautĂ©, travaillent et prient ensemble.
Société de saint François de Sales (Salésiens de Don Bosco) | |
Devise : Da mihi animas, caetera tolle. | |
Ordre de droit pontifical | |
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Approbation pontificale | par Pie IX |
Institut | congrégation cléricale |
Type | apostolique |
Spiritualité | salésienne |
But | enseignement, apostolat de la jeunesse |
Structure et histoire | |
Fondation | Turin |
Fondateur | Jean Bosco |
Abréviation | S.D.B |
Autres noms | Société de saint François de Sales |
Patron | Marie-Auxiliatrice, Joseph, François de Sales |
Site web | site officiel |
Liste des ordres religieux |
Historique
La congrégation des salésiens a été fondée à Turin par Jean Bosco le avec dix-sept jeunes qu'il accompagne depuis plusieurs années. Mais l'idée de s'appeler salésiens est née le avec quatre de ceux qui s'engageront comme religieux[1] : Jean Bosco, comme tous les habitants du Piémont, connaßt saint François de Sales, appelé aussi l'apÎtre de la douceur. C'est pour cette douceur que Don Bosco choisit le nom de salésien.
Jean Bosco est déclaré saint le 1er avril 1934.
La vocation de la congrégation des salésiens est de donner une éducation à la jeunesse. Ils ont pour mission la gestion d'écoles, principalement professionnelles, de maisons à caractÚre social et de paroisses. Ils sont présents sur les cinq continents.
Situation actuelle
La congrĂ©gation a actuellement Don Ăngel FernĂĄndez Artime comme dixiĂšme « Recteur Majeur » (SupĂ©rieur gĂ©nĂ©ral). Avec la branche fĂ©minine, les religieuses couramment appelĂ©es salĂ©siennes (de leur vĂ©ritable nom les Filles de Marie-Auxiliatrice), les salĂ©siens et salĂ©siennes coopĂ©rateurs (un tiers-ordre) et les 25 autres groupes nĂ©s ultĂ©rieurement, ils forment la famille salĂ©sienne.
Au nombre de 16 106 en 2010[2], en 2008, ils regroupent en outre 14 655 religieuses et 24 196 salésiens et salésiennes coopérateurs.
Abus sexuels
En janvier 2011, Jos Claes, supĂ©rieur des SalĂ©siens de la province de Belgique-nord regroupant la Flandre et les Pays-Bas, prĂ©sente ses excuses aux victimes dâabus commis par son ordre[3].
Recteurs majeurs
L'institut religieux est dirigé, à la suite de Don Bosco, par un Recteur Majeur (en latin: Rector Major).
- 1888 - 1910 : don Michele Rua (1837-1910), nĂ© Ă Turin, ordonnĂ© prĂȘtre salĂ©sien en 1860, succĂšde Ă Don Bosco en 1888. Il avait participĂ© Ă la premiĂšre rĂ©union d'oĂč est issue la congrĂ©gation des salĂ©siens. Il a Ă©tĂ© bĂ©atifiĂ© en 1972.
- 1910 - 1921 : don Paolo Albera
- 1922 - 1931 : don Filippo Rinaldi, bienheureux
- 1932 - 1951 : don Pietro Ricaldone
- 1952 - 1965 : don Renato Ziggiotti
- 1965 - 1977 : don Luigi Ricceri
- 1977 - 1995 : don Egidio Vigano
- 1995 - 2002 : don Juan Edmundo Vecchi
- 2002 - 2014 : don Pascual ChĂĄvez Villanueva
- depuis 2014 : don Ăngel FernĂĄndez Artime
Salésiens notables
- Jean-Marie Petitclerc, prĂȘtre salĂ©sien et Ă©ducateur spĂ©cialisĂ©, a fondĂ© l'association Le Valdocco qui mĂšne des actions de prĂ©vention Ă Argenteuil en banlieue parisienne, Ă Lyon, Ă Nice et Ă Lille. Connu pour ses nombreuses confĂ©rences, ce diplĂŽmĂ© de l'Ăcole polytechnique a publiĂ© une dizaine d'ouvrages sur le thĂšme de l'Ă©ducation. Il anime le rĂ©seau "Don Bosco Action Sociale" qui rassemble diverses institutions et associations travaillant pour les jeunes, selon la pĂ©dagogie de Don Bosco.
- le cardinal Tarcisio Bertone, secrĂ©taire d'Ătat du Saint-SiĂšge sous le pontificat de BenoĂźt XVI,
- le cardinal Joseph Zen, célÚbre pour sa défense de la liberté religieuse en Chine,
- l'archevĂȘque Oscar Andres Rodriguez Maradiaga, premier cardinal du Honduras,
- le prĂȘtre Joseph Kowalski, mort Ă Auschwitz, martyr et bienheureux (1911-1942),
- l'Ă©vĂȘque saint Louis Versiglia, martyr et missionnaire en Chine (1873-1930),
- le prĂȘtre JosĂ© Fagnano Vero, Giuseppe Fagnano (1844-1916),
- EugĂšne MĂ©derlet (1867-1934), archevĂȘque de Madras.
Blason de l'institut religieux
Le blason de la Société de saint François de Sales est complexe. Il a été dessiné par Boldi et présenté à Don Bosco le .
Les armoiries sont "d'azur, Ă une ancre d'argent posĂ©e en pal, chargĂ© Ă senestre d'un buste de saint François de Sales Ă©crivant Ă©clairĂ© par un rayon d'or et Ă dextre d'une Ă©toile d'argent Ă 6 branches surmontant un cĆur de gueules ardent d'or. En pointe, un bois de sinople devant des montagnes d'argent".
Un Ă©cu dâazur est traversĂ© par une ancre, symbole de la foi chrĂ©tienne, qui le partage en deux. Sur la partie de droite, on trouve une Ă©toile rayonnante, symbole de lâespĂ©rance, et un cĆur ardent, symbole de la charitĂ©.
Sur la partie de gauche figure saint François de Sales, en buste, en train dâĂ©crire. Il est Ă©clairĂ© par un rayon de lumiĂšre, qui Ă©voque lâinspiration, lâintelligence des choses dâen haut. François de Sales, lâĂ©vĂȘque humaniste, a Ă©crit des livres importants : Introduction Ă la vie dĂ©vote et surtout le TraitĂ© de l'amour de Dieu.
En dessous de lâancre, un petit bois est lâĂ©vocation patronymique de Don Bosco : le mot italien « bosco » signifie « bois » ou « bosquet », « ensemble dâarbres » [4].
DerriÚre le bois se dressent de hautes montagnes qui rappellent celles du Chablais et du Genevois dont Vincent de Salles est successivement seigneur, prélat et apÎtre ainsi que les sommets de la perfection auxquels les salésiens doivent tendre.
De part et dâautre du blason, une branche de palmier et une de laurier : la palme, souvent associĂ©e au martyre, Ă©voque la vie de sacrifice ; le laurier symbolise la vertu et la victoire.
Devise de la congrégation
La devise de la congrĂ©gation est « Da mihi animas, caetera tolle » et peut ĂȘtre traduite littĂ©ralement par « donne-moi des Ăąmes et prends le reste ».
Elle est tirĂ©e dâun passage du Livre de la GenĂšse[5]. Lors dâune guerre entre deux coalitions de rois, la ville de Sodome est ravagĂ©e, les gens et les richesses sont emportĂ©s comme butin ; parmi eux Loth, sa famille et ses biens. Abraham organise une expĂ©dition pour aller au secours de son neveu. Il emporte la victoire et ramĂšne tout le butin, composĂ© de personnes et de choses matĂ©rielles. Abraham commence par offrir la dĂźme Ă MelchisĂ©dech, roi et prĂȘtre de JĂ©rusalem ; ensuite, le roi de Sodome vient lui rĂ©clamer ses sujets : «Donne-moi les personnes et emporte les biens.» Mais Abraham refuse de sâenrichir au dĂ©triment du roi de Sodome et lui rend tout. Dans ce passage il sâagit bien des personnes, les « vivants », que la Bible latine traduit par «animas», dâoĂč vient aussi le mot « Ăąmes ».
La phrase entre dans la tradition salĂ©sienne en passant par saint François de Sales qui disait : «Donnez-moi des Ăąmes, peu mâimporte le reste». Don Bosco la connaissait depuis ses Ă©tudes auprĂšs de Don Cafasso au Convitto de Turin, quand il allait dans les prisons[6] - [7].
Pour Don Bosco, le mot prend le sens dâ« Ăąmes », selon une conception dualiste qui oppose le corps mortel Ă lâĂąme immortelle. Quand il raconte lâarrivĂ©e de Dominique Savio Ă lâOratoire, il Ă©crit : «Son regard sâarrĂȘta tout Ă coup sur un carton, oĂč Ă©taient Ă©crits en gros caractĂšres les mots suivants familiers Ă saint François de Sales : Da mihi animas, coetera tolle, et il se mit Ă les lire avec attention. Pour moi, je voulais quâil en comprĂźt la signification. Je lâinvitai donc, ou plutĂŽt, je lâaidai Ă les traduire et Ă en dĂ©voiler le sens : Ă mon Dieu, donnez-moi des Ăąmes, et prenez tout le reste. Il rĂ©flĂ©chit un instant, puis il me dit : - Jâai compris. Ici, on ne fait pas commerce dâargent, mais commerce dâĂąmes, jâai compris. JâespĂšre que mon Ăąme entrera aussi dans ce commerce.»[8]. Ce dialogue sâinscrit dans la pure ligne de la notion chrĂ©tienne de « rachat »[9]. Dominique, quant Ă lui, remettait son Ăąme entre les mains de don Bosco, « devenu banquier pour lâoccasion, afin de faire valoir au mieux ce capital spirituel » [10].
LâidĂ©al de Don Bosco Ă©tait de travailler « pour la gloire de Dieu et le salut des Ăąmes » [11]. Dans la tradition rĂ©cente de la congrĂ©gation salĂ©sienne, le mot « Ăąme » devient gĂȘnant dans la mesure oĂč il se rĂ©fĂšre Ă une philosophie fortement critiquĂ©e ; il est alors traduit par le mot « personne », en rĂ©fĂ©rence Ă la philosophie personnaliste de Mounier. Parfois, certains remplacent carrĂ©ment par «Donne-moi des jeunes», afin dâexprimer le souci exclusivement pastoral et prĂ©fĂ©rentiel des jeunes qui doit animer lâĂ©ducateur salĂ©sien.
Références
- Teresio Bosco, Don Bosco, Ă©dition Don Bosco.
- Annuario pontificio 2010, p. 1448.
- Christian Laporte, « Le bon ex emple salésien », sur La Libre Belgique, (consulté le ).
- La famille Bosco des Becchi était connue avec le surnom, en piémontais, de « Ij BoschÚt », les « bosquets ».
- GenĂšse, chapitre 14, 21.
- Francis Desramaut, Les cent mots-clĂ©s de la spiritualitĂ© salĂ©sienne, Ăditions Don Bosco, p. 54
- Voir aussi le Cahier Heymans no 7, pour la date du 12 septembre 1884
- Desramaut, p. 57.
- Voir aussi le billet de saint Paul Ă PhilĂ©mon, Ă propos de son esclave OnĂ©sime : en devenant chrĂ©tien, PhilĂ©mon devient dĂ©biteur de Paul qui lui a donnĂ© la foi, et qui, ne lâoublions pas, exerçait le mĂ©tier de commerçant : « Tu as une dette envers moi et câest toi-mĂȘme » (verset 19).
- Desramaut
- Don Bosco, Lettre de Rome, du 10 mai 1884, citĂ©e en annexe 2 dans le livre de François Motto Un systĂšme Ă©ducatif toujours dâactualitĂ©, Ăditions Don Bosco, p. 142. Dans ce passage, Don Bosco recommande la familiaritĂ©, qui prouve lâaffection, laquelle engendre la confiance. Il identifie cette affection Ă lâamour vrai : « Avec ce vĂ©ritable amourâŠ, on ne recherchera que la gloire de Dieu et le salut des Ăąmes »
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative Ă la religion :
- (en) Catholic Hierarchy
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Les salĂ©siens de Don Bosco, Province de France â Belgique Sud
- La Famille salésienne
- Les SĆurs salĂ©siennes