Sphinx (mythologie égyptienne)
Dans la mythologie égyptienne, le mot sphinx désigne une chimère, symbolisant l'union du dieu solaire Rê (corps de lion) et du pharaon (tête humaine, parfois tête de faucon ou de bélier).
Étymologie
« Sphinx » est un mot grec. Son étymologie n'est pas certaine :
- Certains la font dériver de l'égyptien ancien shesepânkh qui signifie « statue vivante », ou encore de chesep ânkh signifiant « image vivante », l'un des noms du dieu Atoum qui symbolise le soleil couchant [1].
- D'autres avancent une parenté avec l'indo-européen en le rapprochant du sanskrit sthag (en pâli, thak) signifiant « dissimulé ».
Le premier sphinx
Le premier sphinx est apparu sous la IVe dynastie (Ancien Empire) il y a environ 4 500 ans. Il s'agirait non pas du sphinx de Gizeh bâti par Khéphren mais de celui représentant son frère Djédefrê (ou Didoufri) qui fut pharaon avant lui[1].
Lors des fouilles de la pyramide de ce dernier, les archéologues ont découvert une petite sculpture de sphinx ainsi qu'une tête sculptée portant les insignes de la royauté qui semble appartenir à un sphinx. Cette sculpture de la tête du pharaon Didoufri est exposée au musée du Louvre à Paris[2].
Symbolique
Le sphinx serait un mélange entre, d'une part, la force et la férocité exprimées par le corps du lion et, d'autre part, l'intelligence, la prudence et la réflexion représentées par la tête humaine. Ainsi, un sphinx dont la tête prend les traits d'un pharaon nous donnerait l'image d'un souverain puissant mais dont l'intelligence raisonne les actes[3].
Représentation
Les sphinx étaient représentés par des statues de pierre. Ils incarnaient la puissance souveraine du pharaon et furent d'abord chargés de veiller sur sa nécropole. Le plus connu est le sphinx de Gizeh qui se dresse devant les grandes pyramides du plateau de Gizeh. C'est surtout à partir du Nouvel Empire qu'ils se multiplient à l'entrée de la plupart des temples sous la forme de longs alignements de sphinx se faisant face de part et d'autre de la voie d'accès.
Ces sphinx connaissent plusieurs variantes iconographiques[4] :
- dans la pose :
- sphinx couchant (parfois muni d'ailes ou tenant un vase entre les mains) ;
- sphinx assis (pattes de devant relevées) ;
- sphinx passant ou marchant (souvent représenté piétinant l'ennemi);
- sphinge : sphinx féminin.
- dans l'aspect :
- le plus souvent lion à face humaine (androcéphale) ;
- parfois sphinx criocéphale (à tête de bélier) ou hiéracocéphale (hiéracosphinx à tête de faucon).
Annexes
Articles connexes
- Sphinx de Gizeh
- Criosphinx, sphinx à tête de bélier.
- Hiéracosphinx, sphinx à tête de faucon
- Autres civilisations
- Sphinge dans la mythologie grecque.
- Sphinx (mythologie grecque).
- Sphinge de Chiusi (étrusque)
- Manussiha, sphinx birman.
Notes et références
Notes
Références
- Égyptomania : les trésors de l'égypte antique, Altaya (ISBN 978-84-684-3796-5), volume 5
- « Tête de sphinx du Roi Didoufri (Musée du Louvre, Paris) », sur www.collections.louvre.fr (consulté le )
- Aly Abbara, « Sphinx : définition, représentations, historique et symbolisme », sur www.aly-abbara.com (consulté le )
- Constant de Wit, Le rôle et le sens du lion dans l'Égypte ancienne, E.J. Brill, (lire en ligne), p. 39