Pierre Saint-Paul
Pierre Sicre Saint-Paul, né à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées) le et mort le à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or), est un peintre, céramiste et créateur de tapisserie français. Peintre surtout abstrait, il est proche du surréalisme dans les années 1960-1970. Il apprend les techniques de la fresque avec Nicolaï Greschny, la céramique à Sant Vicens et la tapisserie avec Jean Lurçat.
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Sicre Saint-Paul |
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Beaux-arts de Toulouse |
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Biographie
Né à Castelnau-Magnoac dans le département des Hautes-Pyrénées, Pierre Sicre Saint-Paul a toujours peint. Il est le fils puiné de Louis Sicre, docteur en droit, inspecteur à l'enregistrement et de Jeanne Saint-Paul.
Après des études secondaires au collège des Jésuites de Toulouse, où il côtoie André Marfaing, il entre à l'école des Beaux-arts de cette ville en 1945. Là il rencontre sa future épouse, Jacqueline Lartigue, mariage en 1947, ils auront un garçon et deux filles, dont l'architecte Hugues Sicre Saint-Paul, divorce en 1958.
Durant la fin des années 1940, il assiste Nicolaï Greschny avec qui il apprend les techniques de la fresque. Il cosignera quelques œuvres avec ce dernier, comme les fresques de la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs à Miramont-de-Comminges (Haute-Garonne) qu'il signe « Patrice » Saint-Paul.
Au début des années 1950 (1950 ou avant), il entre aux ateliers Sant Vicens pour apprendre la céramique ; c'est lui qui initie Jean Lurçat. Pierre Saint-Paul devient son assistant en céramique, en lave émaillée (panneau de la Maison de la radio à Strasbourg, etc.) et en tapisserie (Le chant du monde, etc.). Dans ses années là , sous l'impulsion de curés du Sud-ouest, avec ses collègues des Beaux-arts, Pierre Igon, Jacques Fauché et Raymond Clercq-Roques, il décore nombre d'églises de la région : Péguilhan (Haute-Garonne), la Bastide-de-Besplas (Ariège), Le Fau à Montauban (Tarn-et-Garonne), etc.
Courant des annĂ©es 1950, il rencontre Pablo Picasso et Salvador DalĂ, qui l'encouragent dans son travail.
Fin des années 1950, il rencontre Geneviève Lecas de Cinarca qui possède une galerie-atelier aux Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Elle lui organisera des rencontres, des expositions et deviendra sa compagne.
Le long des années 1960, introduit par Lurçat, il dessine vingt-trois cartons de tapisserie qui seront édités aux ateliers Pinton et Picaud à Aubusson (Creuse), et aux ateliers de Cneudt à Amsterdam (à Baarn, Hollande).
Entre 1960 et 1990, il réalise une vingtaine de panneaux de grandes dimensions constitués de carreaux de lave émaillée dans le cadre du 1 % artistique, surtout pour des collèges et des lycées: Tarbes (Hautes-Pyrénées), Castres (Tarn), Perpignan (Pyrénées-Orientales), Nérac (Lot-et-Garonne), Lectoure (Gers), Graulhet (Tarn), Agen (Lot-et-Garonne), Mazamet (Tarn), Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), etc. Sans oublier celui de l'Ambassade de France au Dahomey (aujourd'hui le Bénin). Il fait aussi le panneau en laves émaillées de la centrale hydroélectrique de Villarodin représentant l'aménagement du barrage du Mont-Cenis (Savoie)[1].
En 1980, il quitte son atelier parisien pour se porter acquéreur du château de Pisy (Yonne), y installe son atelier au beau temps et retourne dans le Sud en hiver. Il y réalise un Chemin de croix, pour l'église du village, qui fera polémique[2]...
En 1990, il déménage de son atelier des Baux pour s'installer définitivement en Bourgogne, et renonce à la céramique faute d'atelier.
En 2000, il doit se séparer de son château et emménage dans une maison du village pour continuer à peindre.
En 2011, il rencontre Philippe Henrion. À partir de 2013, il lui demande de devenir son agent-assistant. Philippe Henrion prend en main la communication avec la presse et les galeries, le fait participer à des expositions et réalise les catalogues, commence à rédiger sa biographie, fait évoluer son site internet, suit les ventes aux enchères, travaille sur le répertoire de son œuvre, etc[3].
En , l'entourage de Pierre Saint-Paul demande à Philippe Henrion de stopper sa collaboration en raison de l'état de santé du peintre, contre la volonté de ce dernier, au grand dam de la profession et de ses collectionneurs...
En , Pierre Saint-Paul demande à Philippe Henrion de continuer à s'occuper de son œuvre. Début 2018, il lui réitère sa demande en précisant qu'il veut recommencer à participer à des expositions...
Pierre Saint-Paul décède à l'hôpital de Semur-en-Auxois (Côte-d'Or) dans la nuit du 15 au lors de sa quatre-vingt-treizième année. Ses cendres sont dispersées au "jardin du souvenir" du cimetière de Pisy (Yonne) le [4]... Il laisse une œuvre considérable mais peu connue.
Au mois de , le critique Christian Noorbergen rédige un hommage posthume sur Pierre Saint-Paul dans le no 99 du magazine "Miroir de l'Art".
Pour une biographie plus complète voir plus bas le lien pour son site internet.
Rencontres
Les rencontres qui ont influencĂ© son travail et marquĂ© sa vie: AndrĂ© Marfaing, NicolaĂŻ Greschny, Jean Lurçat, l'abbĂ© Casy Rivière, Pablo Picasso, Salvador DalĂ, Vercors, Albert Camus, Charles Juliet, Lanza del Vasto, Marc Saint-SaĂ«ns, Jean Deschamps, Pierre Soulages, Hubert Nyssen, Jean-Louis Depierris, BoĹľo Biškupić, Rodolfo Krasno, Henri Guchez, Maurice Duverger, Erik Izraelewicz, Joseph Massota, etc.
Bilan
L’œuvre artistique de Pierre Saint-Paul compte environ mille cinq cents peintures et dessins, plus de mille céramiques, une cinquantaine de sculptures, une quarantaine de panneaux muraux de grande dimensions (fresque, peinture murale, carreaux de lave émaillée, carreaux de céramique), une trentaine de bijoux (or, argent, inox), vingt-trois tapisseries (Pinton, Picaud, de Cneudt), une quinzaine de « boîtes », une dizaine de gravures, deux bronzes, un livre-objet, une lithographie, etc. Il est entré dans de grandes collections, grandes aussi bien par leur qualité que par le nombre d'œuvres. Il est fréquent que ses collectionneurs possèdent plusieurs dizaines de ses œuvres (le record doit être de cent soixante).
Acquisitions
- Le musée des Augustins de Toulouse[5].
- Le musée Rigaud à Perpignan.
- Le musée de Dakar (Sénégal).
- Le musée d'art moderne à Zagreb (Croatie).
- Le fonds national Ă Paris.
- Le centre d'art Présence Van Gogh à Saint-Rémy-de-Provence.
- Le conseil général de l'Yonne.
Quelques expositions
Personnelles
- Toulouse: galerie At Home, galerie Protée, Espace Croix Baragnon, galerie Simone Boudet (céramique).
- Baux-de-Provence: galerie Cinarca, galerie de l'Été.
- Amsterdam: galerie "T".
- Perpignan: Musée Rigaud Palais des congrès, Ateliers Sant Vicens.
- Yougoslavie: exposition itinérante, musée de Split, de Zagreb et de Dubrovnik.
- Cannes: galerie Montfleury.
- Saint-Rémy-de-Provence: Centre d'Art Présence Van Gogh.
- Belgique: Kunstforum Ă Schelderode, Fondation du Grand Hornu Ă Mons.
- Tonnerre: ancien HĂ´pital Marguerite de Bourgogne.
- Paris: galerie du Damier, galerie Philadelphie, Espace Commines, Chapelle Saint-Louis de l'Hôpital de la Salpêtrière, galerie ART aujourd'hui.
- Arles-en-Provence: Espace MĂ©jan (Actes Sud).
- Semur-en-Auxois: galerie Spiralinthe.
- Courtenay: galerie des Ormes.
De groupe
- Toulouse: bâtiment de l'école HEC, avec Léon Zack, Rouault, Marfaing, etc. (exposition accompagnée de textes de Paul Claudel); Musée des Augustins; Hôtel des Anciens Chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem.
- Montauban: musée Ingres, avec entre autres Louttre.B qui lui remet le prix de la "Quinzaine du Quercy".
- Arles-en-Provence: chapelle de la Charité, avec Max Ernst (œuvre sculpté).
- Cannes: espace culturel, avec Alechinsky, Max Ernst, Arman, Messagier, Bram Van Velde.
- Paris: fondation nationale des Arts Graphiques et Plastiques, rue Berryer, avec Poliakoff, Marfaing, Soulages, Messagier, Gillet, etc. Comparaisons 197?, dans le groupe ???; 2014 et 2015, dans le groupe "Geste et Synthèse". Salon de , au MAMVP, avec Riopelle, Saura, Man Ray, Singier, Picasso, Corneille, Hartung, Poliakoff, etc. FIAC 1978, avec la galerie Cinarca, qui expose aussi le sculpteur Krasno.
- Perpignan: ateliers Sant Vicens.
- Yougoslavie 1993: biennale internationale de Zagreb, invité avec Soulages, Messagier, Titus Carmel, etc.
- Yonne: expositions de groupe des ACI 1993-2003: environ trois-cents artistes icaunais.
- Saint-Rémy-de-Provence: "Les dix premières années d'expositions", Centre d'Art Présence Van Gogh 1999.
- Fontenay-sous-Bois: Artcité 2014 "Inspirations", une centaine d'artistes exposent, en même temps qu'à Troyes (l'Arrivage) et à Paris (Espace Christiane Peugeot).
- Saint-Cyprien: "Sant Vicens, foyer de la céramique d'art en Catalogne", Espace Collection Desnoyer - .
Écrits
- Pierre Saint-Paul (et collectif), Créativité et folie, premier cahier-, éditions Actes Sud, 1984, p. 143-146, texte de Pierre Saint-Paul avec une gravure en illustration.
Bibliographie
- Hubert Nyssen, Stèles pour soixante-treize petites mères, éditions Saint-Germain-des-Prés, 1977, frontispice de Pierre Saint-Paul.
- Hubert Nyssen, De l'altérité des cimes en temps de crise, éditions de l'Aire Lausanne, 1982, p. 47-62, Sur un chemin de flammes, le silence... à Pierre Saint-Paul, premier texte complet pour le "Chemin de croix" de l'église de Pisy.
- Hubert Nyssen, Anthologie personnelle, poésie 1942-1990, éditions Actes Sud, 1991, p. 36-38, texte définitif des quatorze stations du "Chemin de croix" peint par Pierre Saint-Paul pour l'église de Pisy.
- Dominique Reznikoff, Judas Iscariote, éditions Actes Sud, 1993, illustration de couverture: Pierre Saint-Paul, Sur un chemin de flammes (détail), en fait une des stations du "Chemin de croix" de l'église de Pisy.
- Annie Merle, LES PEINTRES de l'Ă©cole toulousaine, Ă©ditions Michael Ittah, 1994, p. 176, avec une biographie, un portrait, une reproduction de tableau en couleurs.
- Jacqueline Cosson, COLLECTION, collection Jacqueline Cosson, Essômes-Éditions, 2007, p. 54-136; 135; 153, avec une biographie et trois reproductions de tableaux en couleurs.
- Eric Forcada, Sant Vicens, foyer de la céramique d'art en Catalogne, éditions Mare Nostrum, 2014, Pierre Saint-Paul y est cité à plusieurs reprises.
Revue de presse
récente
- Artension no 121, , p. 34-35, article de Christian Noorbergen.
- YonneMag no 1866, , p. XII, rubrique "Icaunophile", par Isabelle Gautier. Rectificatif dans YonneMag no 1867 du p X, pour Thisy au lieu de Pisy.
- La Gazette du Comminges no 381, , p. 11, article de Sylvie Nicola sur le retour de Pierre Saint-Paul à l'église de Péguilhan 64 ans après en avoir peint la fresque.
- L'Indépendant, , p. 2, article de Martial Mehr sur la destruction d'une œuvre de Pierre Saint-Paul, réalisée dans le cadre du 1% artistique en 1966, au lycée Pablo Picasso à Perpignan.
Ces articles sont visibles (ainsi que d'autres) sur le site internet de Pierre Saint-Paul.
Notes et références
La majorité des renseignements notés ci-dessus ont été puisés sur le site internet officiel de Pierre Saint-Paul.
- Document EDF La centrale de Villarodin
- L'église de Pisy gardera les toiles de Pierre Saint-Paul, par F. Lafaix, dans l'Yonne Républicaine du 27 11 1987; La fin du Chemin de Croix, par Maud Lethi, dans l'Yonne Républicaine du 17 12 1991; L'homme face à son destin, dans l'Yonne Républicaine du 24 06 2008; Les toiles de l'artiste Pierre Saint-Paul ont retrouvé leur place en l'église, par Élodie Bidault, dans Le Bien Public du 14 12 2017.
- Notez-bien qu'à partir de 2015 la majorité des œuvres sont cosignées avec Philippe Henrion.
- Avis d'obsèque dans le journal L'YONNE RÉPUBLICAINE du 17 septembre 2018.
- Tableaux de Pierre Saint-Paul au musée des Augustins à Toulouse .
Liens externes
- Site officiel
- Site internet de la galerie des Ormes
- [vidéo]Reportage sur Sant Vicens en 1978 où Pierre Saint-Paul est cité comme « signature prestigieuse »