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Charles Juliet

Charles Juliet, né le à Jujurieux dans l'Ain, est un écrivain français.

Charles Juliet
Charles Juliet en 1999,
lors d'une conférence sur Simone Boisecq.
Œuvres principales
signature de Charles Juliet
Signature

Il est notamment connu pour son Journal (débuté en 1957) qui comprend en 2020 une dizaine de volumes et ses œuvres autobiographiques, L'Année de l'éveil et Lambeaux.

Biographie

Quatrième enfant (deux frères et une sœur l'ont précédé) d’une famille pauvre, le tout jeune Charles a un mois lorsque sa mère biologique est internée dans un hôpital psychiatrique (à la suite d'une tentative de suicide et pour son état mental dépressif). Il est ensuite placé à l'âge de trois mois dans une famille de paysans suisses[1] qu'il ne quittera plus.

À sept ans, pendant la Seconde Guerre mondiale, il assiste à l'enterrement de sa mère, dont il vient d'apprendre l'existence. Victime de l'« extermination douce », elle est morte de faim à trente-huit ans[1] dans l'asile où elle était placée, un de ces asiles délaissés par le gouvernement de la France occupée de cette époque, qui ne nourrissaient plus les internés. La disparition de sa mère et l'attitude de son père envers lui le marqueront à jamais.

À douze ans, il entre comme enfant de troupe à l'école militaire d'Aix-en-Provence[1] (actuel Lycée militaire d'Aix-en-Provence), où il traversera de dures épreuves. Il en sort à vingt ans, admis à l'École de santé militaire de Lyon. Trois ans plus tard, il abandonne ses études de médecine[1] pour se consacrer exclusivement à l'écriture. Il travaille quinze ans dans la solitude avant de voir paraître son premier livre, Fragments, préfacé par Georges Haldas. De ces « années lentes » remontent également des rencontres importantes avec d'autres artistes (Michel Leiris, Bram van Velde, Raoul Ubac, Pierre Soulages, Samuel Beckett…). Il vit alors à Marseille dans le 2e arrondissement.

Il gagne la reconnaissance du public avec L'Année de l'éveil (Grand prix des lectrices de Elle, 1989)[2], récit romancé de son expérience d'enfant de troupe. Il publie également aux éditions POL un important Journal (tenu depuis 1957) en plusieurs volumes[3].

Ses poèmes et autres ouvrages sont traduits dans de nombreuses langues dont l'allemand, l'espagnol, l'italien, l'anglais (États-Unis), le polonais, le japonais, le vietnamien, le turc, le coréen ou le chinois[2]. Des extraits de ses ouvrages figurent aujourd'hui dans les manuels scolaires[2].

Charles Juliet a réalisé plusieurs séries d'émissions à France Culture et deux pièces radiophoniques ont été diffusées sur les antennes de cette station.

Personnalité

Son œuvre autobiographique, notamment Lambeaux, nous en apprend beaucoup sur sa personnalité. Charles Juliet se voit comme un débutant, se comparant à un « néophyte » dans un passage du livre où il évoque sa difficulté d'écrire. D'une manière générale, il a tendance à se sous-estimer. Il se dévalorise, se diminue, car il a, selon ses dires, « une exigence beaucoup trop haute » qui l'entraîne à douter de ses propres moyens et capacités. Il n'a pas confiance en lui, en son talent, et se sent inférieur aux écrivains qu'il admire. Il s'analyse toujours de manière honnête, aborde fréquemment les difficultés de l'écriture et apporte également une réflexion sur l'autobiographie (difficulté d'exprimer avec des mots ce qu'il ressent et la douleur causée par le rappel de certains souvenirs).

Œuvres

Principaux ouvrages

Ouvrages à tirage limité

La Lente Montée, éditions Unes (1984).
  • 1975 : Au long de la spirale, lithographies de Bram van Velde, Maeght
  • 1976 :
    • L'Œil se scrute, poésie, Fata Morgana
    • Sans faim l'affamé, lithographies de Bram van Velde, Fata Morgana
  • 1977 :
  • 1978 :
  • 1980 :
    • Vers la rencontre, frontispice de Maurice Rey, Les Cahiers des Brisants
    • Trop ardente, poésie, lithographie de Bram van Velde, Fata Morgana
  • 1981 : créations de Charles Juliet et Bram van Velde dans la revue d'art TROU no 2
  • 1983 : Reviens à ta solitude, 5 poèmes, éditions Unes
  • 1984
    • Convergences, aquarelles de Michel Duport, Terriers
    • La Lente Montée (33 exemplaires), éditions Unes
  • 1985 : Lettre suit, interventions de Anick Vinay, Atelier des Grames
  • 1987 :
    • La Soif, gravures de Jean-Claude Le Floch, Brandes
    • Tes yeux blessés, 8 pointes sèches de Michel Steiner, La Sétérée
  • 1989 :
    • La vie affleure, œuvres originales de Bertrand Dorny, éditions Dorny
    • Tant de chemins, œuvres de B. Dorny, éditions Biren
  • 1992 :
    • Le Don de présence, gouaches originales de Moris Gontard, La Chouette Diurne
    • Une lointaine lueur, poésie, gravures de Geneviève Asse, Fata Morgana
  • 1993 :
    • Tu avives, lithographie de Jean-Yves Saunier, éditions Nicole Dortindeguey
    • Telluriennes, 12 gravures originales de Fabrice Rebeyrolle, éditions Isabelle Jonquière, Forcalquier
  • 1994 :
  • 1995 :
    • Ce foyer secret, frontispice de Anick Vinay, Atelier des Grames
    • Césire, n°4, illustration Jean-Pierre Baillet, Ombre et lumières
    • En amont, gravures de Christiane Vielle
  • 1998 :
    • Creuser, 15 exemplaires avec interventions de B. Dorny, éditions Dorny
    • La Mue, 15 exemplaires avec interventions de B. Dorny, éditions Dorny
    • Ferveur, 120 exemplaires avec 4 lithographies originales de Oh Su-Fan, éditions Maeght
  • 1999 :
    • La Traversée, Atelier des Grames
    • Approches, poésie, Fata Morgana
  • 2000 : Galet, interventions de Jacqueline Ricard, éditions La Cour pavée
  • 2001 : La Vague, avec une peinture et 2 pointes-sèches de T. Le Saec, éditions Patrick Gaultier
  • 2002 :
    • Invite le vent, avec une œuvre originale et une vignette de Jean-Michel Marchetti, éditions Remarque
    • Une joie secrète, avec 30 lavis de Bang Hai Ja, éditions Voix d'encre
    • Éclats, frontispice de Pierre Buraglio, éditions Galerie des Sept Collines
    • Te rejoindre, 102 exemplaires avec une eau-forte de Anick Vinay, Atelier des Grames
  • 2005 :
    • Notules, avec 5 gravures de Christiane Vielle, éditions Mirage
    • Ces bruits du monde extérieur, avec une photographie de M. Gourmelon, éditions Sabar
    • Les Autoportraits de Jean-Michel Marchetti, 17 photographies en typographie, encres originales et une peinture originale, signé et numéroté, éditions Encrages and Co
  • 2006 : Un jour, éditions Cadratins, Bagnères-de-Bigorre, pointe sèche de Fauthoux
  • 2007 :
    • L'Absente, Atelier des Grames
    • Ce fol espoir, Atelier des Grames
    • La Fugue, Atelier des Grames
  • 2009 : De la calligraphie à la peinture, texte pour le travail de Fabienne Verdier, revue d'art TROU no 19
  • 2012 : Lettre à ML, accompagné d'une héliogravure de Sylva Villerot et d'une gravure de Jacqueline Ricard, éditions La Cour pavée
  • 2013 :

Choix d'ouvrages consacrés à Charles Juliet

  • Yves Leclair, « Charles Juliet : la remontée des enfers », L'École des lettres no 7, p. 13-34, L'École des loisirs, 1er avril 1992
  • Stéphane Roche, Charles Juliet : écriture de l’intime et Journal de l’écriture. Pour une esthétique du journal, Lille, A.N.R.T., 2002, 687 p.
  • Stéphane Roche, « Le rythme du journal », étude parue dans La Faute à Rousseau, no 26, février 2001, p. 59-61
  • Stéphane Roche, « Charles Juliet, Un long périple », compte rendu critique paru dans La Faute à Rousseau, no 29, février 2002, p. 76-77
  • Stéphane Roche, « Charles Juliet. L’autre Faim, Journal V », compte rendu critique suivi d’un entretien avec l’auteur paru dans La Faute à Rousseau, no 33, juin 2003, p. 61-62
  • Stéphane Roche, « Charles Juliet. L’apprentissage de l’intime : un ethos esthétique », in La Licorne, « Le journal aux frontières de l’art, » no 72, Presses universitaires de Rennes, février 2005, p. 55-69
  • Stéphane Roche, « Charles Juliet. Au pays du long nuage blanc », compte rendu critique paru dans La Faute à Rousseau, no 39, juin 2005, p. 81
  • Stéphane Roche, « "Quête de soi" et travail de deuil dans le Journal de Charles Juliet », étude parue dans Bulletin de la Société Toulousaine d’études classiques, « Le deuil dans la littérature française et francophone moderne et contemporaine », n° 217-220, décembre 2005, p. 159-175
  • Stéphane Roche, « Charles Juliet. Fonctions matricielles du Journal », étude parue dans Métamorphoses du Journal personnel. De Rétif de la Bretonne à Sophie Calle, sous la direction de Catherine Viollet et Marie-Françoise Lemonnier-Delpy, Éditions Academia Bruylant, coll. Au cœur du texte, no 4, Bruxelles, 2006, p. 97-116
  • Rencontres avec Charles Juliet, Rodolphe Barry, La Passe du vent (Aussi en film)
  • Lettres à Charles Juliet, Christian Lux, Calligrammes
  • Charles Juliet, d'où venu ?, biographie, Anne Lauricella, Le Castor Astral
  • La conquête dans l'obscur, Jean-Pierre Siméon, Jean-Michel Place éditeur, (2003)
  • Les mains de Charles Juliet, Marie-Thérèse Peyrin et Armand Dupuy, Éditions Sang d'Encre, (2006)
  • Notice biographique, portrait auto-biographique et socio-littéraire de Charles Juliet dans Bernard Lahire, avec la collaboration de Géraldine Bois, La Condition littéraire La double vie des écrivains Éditions La Découverte, août 2006, p. 425-430, liste de 55 titres de Juliet p. 429-430.
  • Attentivement, Charles Juliet / Lettres d'Ami(e)s, collectif, projet initié par Marie-Thérèse Peyrin (Rodolphe Barry, François Bon, J-G. Cosculluela, Stéphane Roche, J-P. Siméon, Joël Vernet, ...), Jacques André Éditeur, (2008)

Notice

Filmographie

  • 2002 : Libre le chemin, rencontre avec Charles Juliet, Rodolphe Barry, Abacaris Films
  • 2007 : 13 poètes contemporains, Atelier de Poésie Léo Lagrange, Pau

Récompenses et distinctions

  • 2012 : Prix de poésie Ciampi - Valigie Rosse[7].

Décorations

Hommage

L'école publique de Jujurieux porte son nom.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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