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Pierre Belon Lapisse

Pierre Belon Lapisse, né le à Lyon et mort le à Santa Olalla en Espagne, des suites de ses blessures reçues à la bataille de Talavera, est un général français de la Révolution et de l’Empire. Il s'enrôle à 16 ans dans l'armée française sous le règne de Louis XVI et participe à la guerre d'indépendance américaine. Officier au moment où éclate la Révolution française, son beau comportement à l'armée d'Italie lui vaut le grade de général de brigade en 1799. Il s'illustre au sein du VIIe corps d'armée à Dornbirn, Iéna, Czarnowo, Golymin et Eylau. Promu à la tête d'une division du Ier corps de Victor, il se signale encore à la bataille de Friedland le .

Pierre Belon Lapisse
Naissance
Lyon, RhĂ´ne
DĂ©cès (Ă  46 ans)
Bataille de Talavera
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 1779 – 1809
Conflits Guerre d'indépendance américaine
Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Rivoli
Zurich
IĂ©na
Kołoząb
Eylau
Friedland
Espinosa
Talavera
Distinctions Baron de l'Empire
Commandant de la LĂ©gion d'honneur
Chevalier de l'Ordre de la Couronne de Fer
Hommages Arc de triomphe de l'Étoile, 37e colonne.
Placa funeraria Tumba General LAPISSE-Iglesia de San Julián -Santa Olalla-Toledo-España
Acta defunción y enterramiento General LAPISSE 01.08-1809. Iglesia de San Julián-Santa Olalla-Toledo-España

En 1808, Lapisse, titré baron de l'Empire, est envoyé dans la péninsule espagnole, toujours comme divisionnaire de Victor. Il prend une part décisive à la victoire d'Espinosa au mois de novembre, mais brille moins lors de son commandement au Portugal en se laissant manœuvrer par une troupe largement inférieure en nombre. Le général se rattrape le à Casa de Salinas où il surprend et vainc une division d'infanterie britannique. Il est mortellement blessé le lendemain alors qu'il mène ses hommes à l'assaut au cours de la meurtrière bataille de Talavera. L'un de ses contemporains a écrit à son propos qu'« il était brave mais rien de plus ».

Biographie

Pierre Belon Lapisse naît le 25 novembre 1762 à Lyon dans une famille de tapissiers. Le 5 avril 1779, à l'âge de 16 ans, il s'engage au régiment d'Armagnac — dédoublement du régiment de Navarre — et participe comme simple soldat à la guerre d'indépendance américaine de 1780 à 1783[1]. Il est promu au grade de sergent en 1784 à l'issue de la campagne[2].

Sous la Révolution française et le Consulat

L'armée d'Italie en 1796, vue par le lithographe Pauchs.

La Révolution française éclate le 14 juillet 1789. La carrière de Lapisse prend alors un nouveau tournant. Le 10 décembre de la même année, il est nommé lieutenant dans la compagnie franche des chasseurs corses, puis passe avec sa compagnie dans le 16e bataillon d'infanterie légère avec le grade d'adjudant-major le 9 mai 1793. Ce même 16e bataillon forme ensuite le noyau de la 16e demi-brigade légère. Lapisse devient capitaine le 2 août suivant et chef de bataillon le 22 mars 1794. Il sert en Corse pendant deux ans, notamment au siège de Bastia où il est blessé. Fait chef de brigade le 26 mars 1795, il est envoyé dans le Piémont et reçoit une nouvelle blessure devant Ormea[3]. Quelques mois plus tard, le 8 novembre, il est fait commandant de la 83e demi-brigade de ligne[4].

Au début de l'année 1796, Lapisse et sa 83e sont affectés à l'armée d'Italie dans la 1re division du général André Mouret. Après le « deuxième amalgame » de l'armée française au mois de mai[5], la 83e devient la 57e demi-brigade[6], avec Lapisse en tant que chef de brigade à partir du 19 juin 1796[4]. La 57e se distingue dès le 3 août à la bataille de Lonato, au sein de la brigade Victor ; elle fait ensuite partie de la réserve mixte de l'armée d'Italie avec le 25e régiment de chasseurs à cheval. Le 15 janvier 1797 la 57e de Lapisse est engagée à Rivoli et contribue à défaire la colonne du marquis de Lusignan. Les combats se renouvellent dès le lendemain à La Favorite où la 57e repousse cette fois la garnison autrichienne de Mantoue puis aide à la capitulation du corps de Provera[7]. Elle participe enfin à la campagne de printemps en Carinthie et se signale à la bataille de Valvasone le 16 mars[8]. Son beau comportement au cours de la campagne lui vaut le surnom de « La Terrible »[9].

La 57e toujours sous les ordres de Lapisse quitte le front d'Italie en 1798 pour être employée à l'armée d'Angleterre et peu après, à celle de Mayence. Le 10 juin 1799, Lapisse est transféré à l'armée du Danube comme colonel de la 36e demi-brigade de ligne[3]. À la mi-septembre, la 36e est à l'armée d'Helvétie dans la division du général Jean-de-Dieu Soult[10]. Lors de la bataille de Zurich — du 25 au 26 septembre 1799 —, Lapisse est chargé, de concert avec le chef de brigade Pierre-Charles Lochet, d'effectuer le passage de la Linth par le pont de Grynan. Lochet parvient dans un premier temps à se déployer sur l'autre rive ; mais alors qu'il est vigoureusement attaqué par trois bataillons russes, le pont s'effondre. Lapisse entre à son tour dans l'action et par un feu de mousqueterie bien dirigé, met le désordre dans les rangs ennemis que Lochet achève de culbuter à la baïonnette[3]. Le général en chef autrichien Friedrich von Hotze est tué au cours de la bataille et son armée mise en déroute[11]. Lapisse est promu général de brigade sur le champ de bataille, grade qui lui est confirmé le 27 septembre. Il se distingue encore par la suite à l'armée d'Italie sous les ordres de Brune et de Moncey. Le 12 janvier 1801, son cheval est tué sous lui lors d'un accrochage à Castelfranco Veneto, alors qu'il dirige la 1re brigade française d'avant-garde. Après la signature de la paix, il fait partie de la division française à la solde de la République ligurienne de 1801 à 1803 avant d'être fait chevalier de la Légion d'honneur le 11 décembre de la même année[3].

Premières campagnes napoléoniennes

L'infanterie légère française au combat, par Victor Huen. À Iéna, le 16e léger de la brigade Lapisse mène l'attaque française contre la division saxonne von Zeschwitz.

Fait commandeur de la LĂ©gion d'honneur le 14 juin 1804, il prend le commandement d'une brigade de la 1re division du VIIe corps du marĂ©chal Pierre Augereau, qui stationne Ă  cette pĂ©riode au camp de Brest[3]. Le gĂ©nĂ©ral est prĂ©sent avec le reste de sa division lors de la capitulation autrichienne de Dornbirn, le 13 novembre 1805, qui livre aux Français le feld-marĂ©chal-lieutenant JelaÄŤić, trois gĂ©nĂ©raux, 160 officiers et 3 895 soldats[12]. Le corps d'Augereau ne participe pas Ă  la bataille d'Austerlitz mais se rattrape lors de la campagne de Prusse et de Pologne. Le 14 octobre 1806 Ă  IĂ©na, il sert une nouvelle fois comme brigadier sous le gĂ©nĂ©ral Jacques Desjardin. Ă€ la tĂŞte de quatre bataillons du 16e rĂ©giment d'infanterie lĂ©gère, Lapisse mène l'assaut de la 1re division sur le col de Schneke face aux Saxons de von Zeschwitz. Le village d'Isserstadt tombe aux mains du VIIe corps Ă  11 h 30[13]. Le combat se poursuit l'après-midi et s'achève par la reddition de la quasi-totalitĂ© de la division saxonne, soit environ 6 000 hommes[14]. Les opĂ©rations se poursuivent ensuite contre les Russes. Un affrontement a lieu le 24 dĂ©cembre Ă  Czarnowo oĂą Lapisse fait montre de ses capacitĂ©s. Alors que le gros de la division Desjardin parvient Ă  franchir la Wkra et Ă  Ă©tablir une tĂŞte de pont Ă  KoĹ‚ozÄ…b en dĂ©pit d'une furieuse rĂ©sistance, Lapisse se porte en aval sur le pont de Pruszkowo, en surprend la garde et ouvre un point de passage supplĂ©mentaire[15]. Il donne de sa personne Ă  la bataille de Golymin deux jours plus tard et est Ă©levĂ© au grade de gĂ©nĂ©ral de division le 30 dĂ©cembre 1806[2].

Napoléon à Friedland, par Horace Vernet. Le Ier corps y joue un rôle décisif en appuyant l'infanterie du maréchal Ney.

Le 8 fĂ©vrier 1807, Lapisse participe Ă  la bataille d'Eylau oĂą le VIIe corps est quasiment anĂ©anti[16]. ChargĂ©s d'attaquer l'aile gauche des Russes, les soldats d'Augereau se perdent dans une tempĂŞte de neige et viennent donner sur le centre ennemi, dĂ©fendu par une batterie de 70 pièces de canons. La mitraille hache des milliers d'hommes et contraint les survivants Ă  refluer vers l'arrière, sabrĂ©s par la cavalerie russe[17]. Les pertes sont si Ă©normes que le VIIe corps est dissous après la bataille et ses Ă©lĂ©ments rĂ©partis dans les autres formations françaises[18]. Lapisse se retrouve alors au Ier corps du gĂ©nĂ©ral de division Victor avec le commandement de la 2e division. Ses unitĂ©s comprennent le 16e lĂ©ger et le 45e de ligne de la brigade Pacthod ainsi que les 8e et 54e de ligne de la brigade Darricau, Ă  deux bataillons pour chaque rĂ©giment, soit au total 5 971 hommes[19] - [note 1]. Le 14 juin 1807 NapolĂ©on affronte Ă  nouveau l'armĂ©e russe Ă  Friedland. Le VIe corps du marĂ©chal Ney passe Ă  l'attaque sur le flanc droit mais se retrouve bientĂ´t en difficultĂ©. NapolĂ©on envoie pour le soutenir le Ier corps de Victor. Celui-ci parvient Ă  bousculer le centre russe tandis que Ney relance ses soldats sur la droite ; dans le mĂŞme temps l'artillerie du Ier corps remarquablement dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral SĂ©narmont creuse de larges sillons dans les rangs ennemis. La Garde impĂ©riale russe est refoulĂ©e et l'infanterie française s'empare de Friedland, donnant la victoire Ă  NapolĂ©on[20].

Dans la péninsule Ibérique

Le maréchal Victor, commandant le Ier corps de l'armée d'Espagne.

Par lettres patentes du 26 octobre 1808, Lapisse est crĂ©Ă© baron de Sainte-HĂ©lène et de l'Empire[21] puis chevalier de l'ordre de la Couronne de fer[3]. Le mĂŞme mois, le Ier corps de Victor — qui a reçu son bâton de marĂ©chal Ă  l'issue de la campagne de 1807 — fait marche vers la pĂ©ninsule IbĂ©rique. Lapisse est du voyage. Sa division, la 2e, est composĂ©e des mĂŞmes rĂ©giments qu'Ă  Friedland mais Ă  trois bataillons chacun[22]. Le 10 novembre 1808, lors de la bataille d'Espinosa, Victor se heurte de front Ă  l'armĂ©e espagnole du gĂ©nĂ©ral Blake. Villatte lance son infanterie Ă  l'assaut sans attendre les renforts de Victor. L'attaque française est toutefois repoussĂ©e par les rĂ©guliers de la DivisiĂłn del Norte du marquis de La Romana. Victor arrive Ă  son tour sur le champ de bataille avec ses deux divisions Lapisse et Ruffin dont une partie vient renforcer Villatte. Une nouvelle attaque est lancĂ©e au mĂŞme endroit mais est derechef rejetĂ©e par La Romana que Blake a nĂ©anmoins dĂ» faire soutenir[23]. Les combats s'interrompent au cours de la journĂ©e en raison d'un Ă©pais brouillard[24]. Le 11, Victor estimant que Blake doit s'attendre Ă  une attaque sur sa droite comme les deux prĂ©cĂ©dentes, change de stratĂ©gie et envoie Lapisse assaillir le flanc gauche espagnol. Cette fois, les dĂ©fenseurs ne sont pas de la mĂŞme qualitĂ© que les rĂ©guliers de La Romana : après la mise hors de combat de leurs principaux officiers, les Espagnols se replient. Le gĂ©nĂ©ral Maison, l'un des subordonnĂ©s de Lapisse, mène sa brigade sur le centre espagnol juste au moment oĂą Victor ordonne une attaque frontale avec le reste du Ier corps. Sous le poids de l'attaque française, l'armĂ©e espagnole craque et se dĂ©sagrège dans les montagnes environnantes. Les Français ont perdu un millier d'hommes, morts ou blessĂ©s, mais leurs adversaires laissent sur le terrain 3 000 hommes environ dont un tiers pour la seule DivisiĂłn del Norte[23]. Au 21 novembre 1808, la division Lapisse est forte de 10 651 hommes rĂ©partis en deux brigades sous les gĂ©nĂ©raux Laplane et Darricau[25].

Le 1er janvier 1809, NapolĂ©on donne l'ordre Ă  Lapisse d'opĂ©rer indĂ©pendamment du Ier corps dans la province de LeĂłn. Il se voit adjoindre pour cette mission, en plus de sa division, les brigades de cavalerie Rioult-Davenay et Maupetit[26]. MĂ©content de cet Ă©tat de fait qui l'ampute d'une partie de ses effectifs, Victor demande avec insistance que la division Lapisse lui soit Ă  nouveau rattachĂ©e, ce que le roi Joseph Bonaparte se refuse obstinĂ©ment Ă  faire[27]. DĂ©cevant les espĂ©rances du marĂ©chal, NapolĂ©on a projetĂ© l'invasion du Portugal en trois axes : au nord, Soult et ses 20 000 hommes ; Ă  l'est, 9 000 soldats sous les ordres de Lapisse ; enfin, au sud, le Ier corps de Victor[28]. Face Ă  Lapisse, le gĂ©nĂ©ral britannique Wilson avec ses 1 200 rĂ©guliers portugais emploie une tactique agressive dans le but d'impressionner le gĂ©nĂ©ral français. La manĹ“uvre rĂ©ussit brillamment : Lapisse, persuadĂ© d'ĂŞtre en infĂ©rioritĂ© numĂ©rique devant l'audace de son adversaire, interrompt sa progression. Finalement, dĂ©concertĂ© par les mĂ©thodes de Wilson, il renonce et bat en retraite pour faire sa jonction avec Victor[29]. Il tombe en chemin sur les miliciens et rĂ©guliers portugais du colonel Mayne qu'il disperse Ă  la bataille d'Alcantara, le 14 mai 1809. Les Portugais dĂ©nombrent 250 tuĂ©s ou blessĂ©s alors que les pertes françaises sont minimes[30]. Les troupes de Lapisse en profitent pour mettre la ville Ă  sac avant de rejoindre Victor Ă  MĂ©rida[29]. Deux jours auparavant, l'armĂ©e britannique commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Wellesley bat le marĂ©chal Soult lors de la seconde bataille de Porto et le contraint Ă  Ă©vacuer le Portugal, mettant un terme Ă  la seconde invasion française du pays[31].

Les fantassins britanniques au combat de Casa de Salinas, le 27 juillet 1809.

Le 27 juillet 1809, alors que Victor poursuit l'armée espagnole de la Cuesta, Wellesley tente de couvrir la retraite de son allié au passage de l'Alberche. Après avoir supervisé l'opération avec succès, la 3e division britannique du général John Randoll Mackenzie repasse sur la rive ouest[32]. La cavalerie britannique s'est retirée car les bois entourant le village de Casa de Salinas, où s'est installée la division Mackenzie, ne permettent pas son utilisation. La division Lapisse survient sur ces entrefaites et, franchissant à son tour l'Alberche sans être repérée, parvient à s'approcher très près des positions anglaises en raison de l'absence de piquets. L'attaque soudaine de Lapisse contre l'aile gauche de Mackenzie surprend complètement ses adversaires — y compris Wellesley, présent dans le secteur à ce moment. Le 16e régiment d'infanterie légère, soutenu par le reste de la division, se jette sur la brigade Donkin et rompt successivement trois bataillons des 87e, 88e et 31e régiments britanniques qui perdent 80 prisonniers. Les 45e et 60e régiments parviennent quant à eux à tenir leur position et couvrent la retraite de leurs infortunés camarades. Bien que pressée vivement par les Français, la division Mackenzie fait retraite en bon ordre[33], avec l'appui opportun du 14e dragons légers et de la cavalerie légère de la King's German Legion. Le combat de Salinas coûte aux Britanniques 447 pertes, parmi lesquelles 70 tués, 284 blessés et 93 disparus[34]. À titre d'exemple, le 87e a perdu à lui seul 198 hommes[35]. Les pertes françaises sont nettement inférieures, probablement en-dessous de la centaine[33].

Le 3e régiment des gardes britanniques à la bataille de Talavera. Cette unité fait partie de la division Sherbrooke, à laquelle est confrontée la division Lapisse.

Le lendemain le Ier corps de Victor et le 4e de SĂ©bastiani, avec l'appoint de la garnison de Madrid sous la direction d'ensemble du roi Joseph, se prĂ©sentent face aux troupes de Wellesley retranchĂ©es sur les hauteurs de Talavera. La division Lapisse compte alors 6 862 fantassins organisĂ©s de la mĂŞme manière qu'Ă  Espinosa[36]. Deux attaques menĂ©es au matin par la division du gĂ©nĂ©ral Ruffin ont dĂ©jĂ  Ă©chouĂ©. Joseph et son chef d'Ă©tat-major, le marĂ©chal Jourdan, arrivent sur le champ de bataille Ă  10 h. Le roi reste d'abord circonspect Ă  l'idĂ©e d'un troisième assaut que Jourdan pour sa part juge « suicidaire » ; cependant, devant l'impĂ©tuositĂ© de Victor, Joseph donne son accord pour tenter une ultime percĂ©e[37]. Ă€ 2 h, 80 canons français ouvrent le feu sur les positions ennemies. Sous l'orage de fer, les 36 pièces anglo-espagnoles sont rapidement dĂ©montĂ©es. La division allemande de Leval s'avance la première sur la gauche mais, accablĂ©e par un feu nourri, recule avec de lourdes pertes[38]. Ă€ 3 h, c'est au tour de Lapisse et de SĂ©bastiani, respectivement Ă  droite et au centre, d'engager le combat avec la division Sherbrooke — brigades Langwerth et Löw renforcĂ©es du 2e bataillon du 83e rĂ©giment. Le 16e lĂ©ger et le 45e de ligne de la brigade Laplane, formĂ©s en colonnes par divisions, repoussent les tirailleurs ennemis et commencent Ă  fusiller l'infanterie britannique qui reste impassible. Les Français ne sont plus qu'Ă  50 m lorsque les Britanniques libèrent une salve dĂ©vastatrice. FauchĂ©s Ă  bout portant, les fantassins de Lapisse s'effondrent par centaines tandis que les survivants prennent la fuite, poursuivis la baĂŻonnette dans les reins par les hommes de Sherbrooke. Dans leur Ă©lan, les Guards britanniques et quelques unitĂ©s de la King's German Legion poussent trop loin leur avantage et sont dĂ©cimĂ©s Ă  leur tour par la seconde brigade de Lapisse restĂ©e en arrière. Le 2e bataillon de la KGL perd 387 hommes en 20 min tandis que le 5e abandonne une centaine de prisonniers aux Français. Le gĂ©nĂ©ral Langwerth est tuĂ©. SĂ©bastiani et Lapisse reprennent leur progression et arrivent une nouvelle fois au contact de la ligne britannique que Wellesley a fait renforcer par des troupes fraĂ®ches. Le duel de mousqueterie dĂ©gĂ©nère en un combat acharnĂ©. 1 700 hommes tombent de part et d'autre. Finalement, esseulĂ©s, les Français battent en retraite[39]. Le gĂ©nĂ©ral Lapisse est mortellement blessĂ© en conduisant l'assaut du 16e lĂ©ger[40]. TransportĂ© Ă  Santa Olalla, il y meurt deux jours plus tard[3].Herido el 28-07-1809 en la Batalla de Talavera de la Reina. Muerto en Santa Olalla-Toledo el 31-07-1809, enterrado en el Portalillo de la Iglesia de San Julian-Santa Olalla-Toledo 01-08-1809.

Regards des contemporains

Dans son Journal de campagne, le colonel François Vigo-Roussillon, alors chef de bataillon au 8e régiment d'infanterie de ligne, porte un jugement sévère sur le général Lapisse :

« Ma surprise fut grande en voyant le général tenir sa carte à rebours. Le fait est qu’il ne savait la lire. Un aide de camp dirigeait toutes les affaires, écrivait sous son nom et dirigeait la division. L’Empereur ne voyant le général qu’à la tête de ses troupes le croyait plus capable. Il est vrai qu’il était brave mais rien de plus[41]. »

Titres

  • 1er baron de Sainte-HĂ©lène et de l'Empire (dĂ©cret du 19 mars 1808, lettres patentes du 26 octobre 1808 Ă  Paris). Jean-Pierre Tarin prĂ©cise que « Sainte-HĂ©lène est simplement le nom d'une localitĂ© situĂ©e dans son majorat et n'a Ă©videmment rien Ă  voir avec une certaine Ă®le qui n'est pas encore entrĂ©e dans l'Histoire »[42].

DĂ©corations

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du baron de Sainte-Hélène et de l'Empire

Ecartelé, au premier d'azur au tétraêde d'argent, accompagné de trois molettes d'éperon de même deux et une; au deuxième des barons militaires; au troisième de gueules au château d'argent maçonné et ajouré de sable, ayant une de ses tours en ruine, au quatrième d'or à trois têtes de more, tortillées d'argent deux et une.[43]

Livrées : les couleurs de l'écu[43]

Hommage, honneurs, mentions…

Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Ouest, 37e et 38e colonnes.

L'Empereur, par décret du 1er janvier 1810, ordonne que sa statue serait placée sur le pont de la Concorde, mais les événements de l'époque s'opposent à l'exécution de ce projet. Le nom de LAPISSE est gravé sous le pilier Ouest de l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris[3].

Annexes

Notes et références

Notes

  1. Mané 2007, p. 5 donne également le général de brigade Jacques Thomas Sarrut comme commandant de la 3e brigade, mais ignore cependant si « [les 4 régiments] étaient répartis en 3 commandements ou si le GB Sarrut était "à la suite" ». Le Coustumier 2004, p. 86 indique que la 3e brigade est sous les ordres du général Eugène-Casimir Villatte.

Références

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  2. Chandler 1979, p. 237 et 238.
  3. Lievyns, Verdot et BĂ©gat 1844, p. 313.
  4. (en) Tony Broughton, « French Infantry Regiments and the Colonels who Led Them, 1791-1815: 31e-40e Regiments », sur Napoleon Series, (consulté le ).
  5. Smith 1998, p. 112 et 113.
  6. (en) Tony Broughton, « French Infantry Regiments and the Colonels who Led Them, 1791-1815: 51e-60e Regiments », sur Napoleon Series, (consulté le ).
  7. Le Coustumier 2004, p. 37 Ă  40.
  8. Smith 1998, p. 133 et 134.
  9. Le Coustumier 2004, p. 40.
  10. Duffy 1999, p. 162.
  11. Duffy 1999, p. 218 et 219.
  12. Smith 1998, p. 214.
  13. Chandler 2005, p. 37, 54 et 60.
  14. Petre 1993, p. 143 Ă  145.
  15. Petre 1976, p. 84.
  16. Smith 1998, p. 241.
  17. Chandler 1966, p. 542.
  18. Petre 1976, p. 227.
  19. Mané 2007, p. 2.
  20. Chandler 1966, p. 578 Ă  582.
  21. Tulard 1979, p. 250.
  22. Oman 2010, p. 640.
  23. Oman 2010, p. 414 Ă  416.
  24. Le Coustumier 2004, p. 98.
  25. Le Coustumier 2004, p. 99.
  26. Oman 2010, p. 561.
  27. Gates 2002, p. 123.
  28. Gates 2002, p. 138.
  29. Gates 2002, p. 149.
  30. Smith 1998, p. 302 et 303.
  31. Gates 2002, p. 154 et 155.
  32. Gates 2002, p. 178.
  33. Oman 1995, p. 504 et 505.
  34. Smith 1998, p. 327.
  35. Glover 2001, p. 106.
  36. Oman 1995, p. 648.
  37. Le Coustumier 2004, p. 110 et 111.
  38. Oman 1995, p. 532 Ă  536.
  39. Gates 2002, p. 182 et 183.
  40. Le Coustumier 2004, p. 111.
  41. Mané 2013, p. 5.
  42. Jean-Pierre Tarin (préf. Alain Pigeard), Le maréchal Victor : loyal sous Napoléon, fidèle sous la Restauration, Cosmopole, , 423 p. (ISBN 2-84630-031-3), p. 173.
  43. PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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