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Giovanni Provera

Giovanni Provera, né en 1735 à Pavie en Italie et mort le à Venise, est un militaire autrichien d'origine lombarde au service de la monarchie des Habsbourg. Servant dans l'armée autrichienne en Italie pendant les guerres de la Révolution française, il joue un rôle important dans les opérations menées contre le général français Napoléon Bonaparte lors de la campagne d'Italie de 1796 à 1797.

Giovanni Provera
Naissance
Pavie
Décès
Venise
Origine Italien
Allégeance Drapeau des Habsbourg Monarchie de Habsbourg
Arme Infanterie
Grade Feldmarschall-Leutnant
Années de service 1754 – 1797
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerres de la Révolution française
Faits d'armes Kolin
Millesimo
Arcole
Mantoue
Distinctions Ordre militaire de Marie-Thérèse

Biographie

Du soldat au général

Giovanni Provera naît en 1735 à Pavie, au sein d'une famille de la noblesse lombarde. Le , il s'enrôle dans l'armée autrichienne comme enseigne au régiment d'infanterie no 12 Botta. Il participe à la guerre de Sept Ans au cours de laquelle il est fait prisonnier en [1] avant de participer à la bataille de Kolin[2]. Il devient ensuite successivement capitaine en , major en premier en , lieutenant-colonel de son régiment le et enfin colonel du régiment d'infanterie no 56 Jakob Nugent le [1].

Vers 1786, il épouse la baronne Johanna Czeleska, qui meurt en 1792. Il poursuit sa carrière pendant la guerre austro-turque et est élevé au grade de général-major le . Au début des guerres de la Révolution française en 1792, il commande une brigade austro-sarde dans les Alpes. Après un échec contre Sospello en , il doit abandonner le col de la Madeleine en novembre de la même année. En , il est chargé de la défense du col du Finestre[1]. Élevé au grade de Feldmarschall-Leutnant le , il reçoit également le titre de marquis[3].

Face Ă  Bonaparte en Italie : de Montenotte Ă  Arcole

Bonaparte et son état-major en Italie en 1796, par Édouard Detaille.

Au dĂ©but de la campagne d'Italie en 1796, Provera commande une division austro-sarde de 4 000 hommes au sein de l'armĂ©e du royaume de PiĂ©mont-Sardaigne, forte de 21 000 hommes au total. Les Sardes sont soutenus par une armĂ©e autrichienne de 32 000 hommes dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Jean-Pierre de Beaulieu. Le , Ă  la bataille de Montenotte, les troupes françaises de NapolĂ©on Bonaparte rĂ©ussissent Ă  sĂ©parer les deux armĂ©es alliĂ©es. Progressant vers l'ouest, les Français tombent sur une partie de la division de Provera le et la force Ă  se replier au cours de la bataille de Millesimo. Afin de couvrir la retraite, Provera se retranche avec 900 hommes dans un château en ruine et repousse Ă  plusieurs reprises les assauts français. Le au matin, il est finalement contraint Ă  la reddition[4].

LibĂ©rĂ© Ă  la suite d'un Ă©change de prisonniers, Provera rejoint l'armĂ©e autrichienne du gĂ©nĂ©ral Josef Alvinczy alors que celle-ci s'apprĂŞte Ă  marcher au secours de la forteresse de Mantoue, assiĂ©gĂ©e par les Français[3]. Lors des combats acharnĂ©s qui ont lieu lors de la deuxième bataille de Bassano, le , la division Provera perd 1 000 hommes mais joue un rĂ´le non nĂ©gligeable dans la dĂ©faite de Bonaparte[5]. Dans l'après-midi du , il arrive en renfort sur le champ de bataille de Caldiero et refoule la division française d'Augereau, contribuant Ă  la victoire autrichienne[6]. Pendant la bataille du pont d'Arcole qui se dĂ©roule du 15 au , Provera dĂ©fend le village de Belfiore contre les attaques menĂ©es quotidiennement par la division du gĂ©nĂ©ral AndrĂ© MassĂ©na[7].

Au secours de Mantoue

DĂ©terminĂ© Ă  secourir Mantoue pour la quatrième fois, Alvinczy concentre le gros de ses forces au nord, en aval du fleuve Adige. Alors que l'armĂ©e française concentre toute son attention vers le nord, Provera avec 9 000 hommes fonce sur Legnago tandis que les 6 200 soldats autrichiens du gĂ©nĂ©ral Adam Bajalics von Bajahaza attaquent VĂ©rone[8]. Le , Provera repousse les avant-postes français non loin de Legnago. Les jours suivants, il inspecte l'Adige Ă  la recherche d'un guĂ©. Selon Boycott-Brown, le vieux gĂ©nĂ©ral « ne se sentait pas très pressĂ© » et « n'arrivait tout simplement pas Ă  se dĂ©cider : le 11, il dĂ©cide de faire construire un pont sur l'Adige, avant de rĂ©voquer cet ordre peu de temps après »[9]. Dans la nuit du , il fait jeter un pont flottant Ă  Angiari, traverse le fleuve le lendemain matin et marche sur Mantoue, laissant derrière lui un petit contingent pour dĂ©fendre le pont[3].

Entre-temps, Bonaparte a Ă©crasĂ© l'armĂ©e autrichienne d'Alvinczy Ă  la bataille de Rivoli. Le gĂ©nĂ©ral français ordonne alors Ă  plusieurs de ses corps de faire leur jonction afin d'anĂ©antir la colonne de Provera. RetardĂ©s par une brigade de cavalerie française, les Autrichiens arrivent sous les murs de Mantoue les 15 et [10]. Provera tente vainement de percer les lignes françaises Ă  hauteur du bourg fortifiĂ© de San Giorgio. Le 16 Ă  l'aube, la garnison commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Dagobert Sigmund von Wurmser tente une sortie qui est repoussĂ©e. Très vite, Bonaparte arrive Ă  concentrer des forces importantes sur les arrières des Autrichiens. CernĂ©s par des effectifs largement supĂ©rieurs aux siens, Provera capitule avec 6 000 hommes Ă  La Favorite. Les 2 000 hommes restĂ©s en arrière pour garder le pont flottant sont Ă©galement capturĂ©s[11].

Retiré du service le , Provera est désigné en 1799 pour prendre le commandement de l'armée pontificale à Rome mais l'ordre est finalement annulé sur l'intervention de l'ambassadeur français Joseph Bonaparte. Transitant par Naples puis Pavie, Giovanni Provera meurt à Venise le . S'exprimant au sujet de Provera, le baron Thugut, chancelier d'Autriche, évoque « tous les malheurs que son incapacité a déjà occasionnés en différentes occasions à la monarchie »[1].

Bibliographie

  • (en) Martin Boycott-Brown, The Road to Rivoli : Napoleon's First Campaign, Londres, Cassell & Co, , 560 p. (ISBN 0-304-35305-1). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) David G. Chandler, The Campaigns of Napoleon, New York, Macmillan, . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

  1. Karl Friedrich von Enzenthal, Dictionnaire biographique des généraux autrichiens sous la Révolution et l'Empire : 1792-1815, vol. 1, Paris, Librairie historique Teissèdre, , p. 557.
  2. Boycott-Brown 2001, p. 236.
  3. (en) Digby Smith et Leopold Kudrna, « Biographical Dictionary of all Austrian Generals during the French Revolutionary and Napoleonic Wars, 1792-1815 », sur napoleon-series.org (consulté le ).
  4. Chandler 1966, p. 71.
  5. (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Standards, Colours and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9), p. 126.
  6. Boycott-Brown 2001, p. 456.
  7. Chandler 1966, p. 106 Ă  112.
  8. Chandler 1966, p. 106 Ă  115.
  9. Boycott-Brown 2001, p. 495.
  10. (en) G. J. Fiebeger, The Campaigns of Napoleon Bonaparte of 1796–1797, West Point, US Military Academy Printing Office, (lire en ligne), p. 18 et 19.
  11. Chandler 1966, p. 120 et 121.
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