Pedro Nieto AntĂșnez
Pedro Nieto AntĂșnez (Ferrol, 1898 â Madrid, 1978) Ă©tait un officier de marine et homme politique espagnol, ministre de la Marine sous la dictature franquiste de 1962 Ă 1969.
Pedro Nieto AntĂșnez | |
Fonctions | |
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Ministre de la Marine | |
â (7 ans, 3 mois et 19 jours) |
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Chef de l'Ătat | Francisco Franco |
Prédécesseur | Felipe José Abårzuza y Oliva |
Successeur | Adolfo Baturone Colombo |
Biographie | |
Nom de naissance | Pedro Nieto AntĂșnez |
Surnom | Pedrolo |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ferrol (Espagne) |
Date de décÚs | |
Lieu de décÚs | Madrid (Espagne) |
Nature du décÚs | Naturelle |
SĂ©pulture | CimetiĂšre de Mingorrubio |
Nationalité | Espagnole |
Parti politique | FET y de las JONS |
PĂšre | Pastor Nieto RodrĂguez |
MĂšre | Amparo AntĂșnez Rodiles |
Conjoint | Eulalia Boado |
DiplĂŽmĂ© de | Ăcole navale de San Fernando |
Profession | Officier de marine Enseignant Directeur de lâĂcole navale militaire |
Religion | Catholicisme |
AprĂšs une formation Ă lâĂcole navale, il sâengagea dans la marine de guerre et intervint notamment en Afrique du Nord dans les annĂ©es 1920 et 1930. AprĂšs le soulĂšvement militaire de juillet 1936, alors quâil Ă©tait membre de lâĂ©tat-major de la Marine et enseignait Ă lâĂcole navale non loin de Pontevedra, il rallia le camp nationaliste et accomplit pendant la Guerre civile, comme commandant de diffĂ©rents navires de guerre, des missions dans la mer Cantabrique et en MĂ©diterranĂ©e. NommĂ© en 1938 directeur de lâĂcole navale, puis chef dâĂ©tat-major de la flotte de guerre, il devint en 1946 secrĂ©taire personnel du chef de lâĂtat Francisco Franco, et chef en second de la Maison militaire du mĂȘme gĂ©nĂ©ral Franco.
En 1962, il entra dans le 9e gouvernement de lâEspagne franquiste comme ministre de la Marine, auquel titre il entreprit â aprĂšs analyse de la situation de la marine espagnole, dĂ©finition de ses besoins, et rĂ©daction dâun ambitieux Plan naval gĂ©nĂ©ral â une rĂ©forme de grande ampleur de lâArmada, portant aussi bien sur lâaspect matĂ©riel (achat ou prise en location, sinon construction sous licence en Espagne mĂȘme, de vaisseaux modernes â frĂ©gates, destroyers, sous-marins, porte-hĂ©licoptĂšre â et mise Ă niveau des navires existants) que sur les aspects dâorganisation et de personnel (formation de militaires espagnols aux Ătats-Unis, etc.), et ce dans un esprit dâintĂ©gration stratĂ©gique de la marine espagnole dans la communautĂ© occidentale.
En raison notamment de communes origines ferrolanes, Nieto AntĂșnez appartenait au cercle restreint des intimes du Caudillo, Ă telle enseigne quâen dĂ©cembre 1973 celui-ci envisagea un temps de le nommer prĂ©sident du gouvernement en succession de Carrero Blanco assassinĂ© dans un attentat ; cependant, Nieto AntĂșnez passant pour favorable Ă une certaine ouverture du rĂ©gime, la camarilla conservatrice du Pardo (entourage direct de Franco) y fit obstacle.
Biographie
Origines et formation
Fils de Pastor Nieto RodrĂguez, chirurgien de son Ă©tat, et dâAmparo AntĂșnez Rodiles[1], Pedro Nieto AntĂșnez vint au monde dans la mĂȘme ville que Francisco Franco ; quoique plus jeune de six ans que le futur Caudillo et donc absent de son cercle dâamis dâenfance et dâadolescence, Nieto AntĂșnez nâen rejoindra pas moins plus tard le petit groupe des intimes de Franco[2] - [3], devenant, bien avant dâachever sa carriĂšre dâofficier de marine, le compagnon prĂ©fĂ©rĂ© du Caudillo lors de ses parties de pĂȘche en mer ou en riviĂšre, et lâun de ses partenaires habituels aux dominos et aux cartes, dans le jeu de mus[4] - [2].
En , Ă lâĂąge de 15 ans, il fut inscrit comme aspirant Ă lâĂcole navale de San Fernando, dont il sortit, aprĂšs avoir naviguĂ© sur plusieurs navires durant sa formation, diplĂŽmĂ© le 4 dĂ©cembre 1918 avec le rang dâenseigne de vaisseau (alfĂ©rez de navĂo)[5] - [1].
Officier de marine
Nieto AntĂșnez fut ensuite destinĂ© Ă lâEscadre navale et participa Ă la guerre du Rif. MontĂ© au grade de lieutenant de vaisseau en [1], il reçut en octobre 1923 lâordre de sâembarquer sur le croiseur protĂ©gĂ© Extremadura[6] et se distingua dans les campagnes militaires en Afrique du Nord. En , il fut promu au rang de capitaine de corvette, et obtint en 1931 le diplĂŽme de lâĂcole de guerre[1].
En , Ă la demande de la France, lâarmĂ©e espagnole reprit ses prĂ©paratifs en vue de lâoccupation du territoire de Sidi Ifni. La France en effet, qui venait de son cĂŽtĂ© de parachever lâoccupation de sa propre partie du territoire marocain, voyait dans la zone espagnole de Sidi Ifni un no manâs land servant de lieu de refuge pour les rĂ©sistants Ă lâintervention française. Le , le navire de transport Almirante Lobo mouilla au large des cĂŽtĂ©s dâIfni avec Ă son bord une dĂ©lĂ©gation menĂ©e par Nieto AntĂșnez. Celle-ci, au lieu de trouver Ă son arrivĂ©e un accueil chaleureux de la part des AĂŻt BaamarĂĄn, se heurta au contraire Ă la prĂ©sence hostile de meneurs rebelles Ă©chappĂ©s du Souss et opposĂ©s Ă toute occupation Ă©trangĂšre. Nieto AntĂșnez et dâautres membres de la dĂ©lĂ©gation furent faits prisonniers, et deux autres personnes pĂ©rirent dans lâincident. AprĂšs cet Ă©chec diplomatique difficilement explicable, ce fut Cheikh SaĂŻd, chef de la kabila dâAĂŻt-el-Khons, qui allait se charger de faire libĂ©rer Nieto AntĂșnez et ses gens[7].
Par la suite, Nieto AntĂșnez exerça des fonctions au sein de lâĂ©tat-major de la Marine Ă Ferrol et officia comme professeur sur le champ de tir naval Janer prĂšs de la ville de MarĂn, sur la ria de Pontevedra[1].
Guerre civile (1936-1939)
Au dĂ©clenchement de la rĂ©bellion militaire de , Pedro Nieto AntĂșnez, alors dĂ©tenteur du grade de capitaine de corvette et commandant en troisiĂšme du champ de tir Janer de MarĂn, rallia le camp nationaliste et rĂ©ussit dans les premiĂšres semaines de la guerre civile qui suivit ladite rĂ©bellion, Ă se rendre maĂźtre, avec de trĂšs faibles moyens, de plusieurs localitĂ©s sur la rĂa de Pontevedra[1]. Pendant le reste du conflit, il exerça dâabord comme commandant en second du cuirassĂ© España (anciennement Alfonso XIII) et prit part Ă ce titre aux opĂ©rations menĂ©es en mer Cantabrique, jusquâĂ ce que ledit navire eut sombrĂ© le aprĂšs avoir heurtĂ© une mine, Ă trois lieues de Galizano (en Cantabrie). Ensuite, placĂ© au commandement du croiseur auxiliaire Mar CantĂĄbrico, il contribua jusquâen 1938 Ă maintenir le blocus de la MĂ©diterranĂ©e, ce qui lui valut de se voir dĂ©cerner le la mĂ©daille militaire individuelle, la plus haute dĂ©coration espagnole aprĂšs la croix laurĂ©e de Saint-Ferdinand[8] - [9].
Directeur de lâĂcole navale et commandant en chef de la flotte de guerre
En 1938, Nieto AntĂșnez fut nommĂ© commandant-directeur de lâĂcole navale militaire de San Fernando et promu capitaine de frĂ©gate en . Durant son mandat de commandant-directeur, quâil allait assumer de 1938 Ă 1943, eut lieu le transfert de ladite Ă©cole vers sa nouvelle implantation dans la ville galicienne de MarĂn[1] - [9].
En , la marine de guerre allemande sâĂ©vertuait Ă aligner les forces de la marine espagnole sur celles de lâAxe, en utilisant dans ce but comme fer de lance le groupe dâassesseurs prĂ©sent Ă lâĂcole navale de San Fernando. Il est vrai que lâaide allemande consistait essentiellement, en raison de leur propre situation tendue en matiĂšre de ressources humaines, Ă une aide matĂ©rielle plutĂŽt quâintellectuelle et organisationnelle, lâAllemagne se bornant sur ce plan Ă envoyer des assistants Ă lâintention des instructeurs et enseignants espagnols. Lorsque la formation des officiers espagnols fut Ă lâordre du jour et que la proposition fut faite dâenvoyer Ă cet effet des instructeurs allemands supplĂ©mentaires, les interlocuteurs espagnols sâaccordĂšrent Ă considĂ©rer quâil ne serait pas nĂ©cessaire de maintenir la commission allemande dâassistance militaire (dite commission RĂŒggeberg) pendant plus dâune annĂ©e. Cette rĂ©solution aurait Ă©tĂ© prise Ă lâinstigation de Nieto AntĂșnez, qui fit en sorte que le groupe de RĂŒggeberg ne puisse pas rester Ă San Fernando au-delĂ de . Aux dires de RĂŒggeberg, lâattitude de Nieto AntĂșnez Ă©tait guidĂ©e par « la fiertĂ© nationale, qui le faisait prĂ©fĂ©rer sâaffranchir du paternalisme [allemand] » ; en particulier, la circonstance que les instructeurs allemands ne lui Ă©taient pas subordonnĂ©s le contrariait, encore que lâofficier allemand ait informĂ© ses supĂ©rieurs que ses rapports avec Nieto AntĂșnez Ă©taient « bons, chaleureux et amicaux »[10].
Nieto AntĂșnez Ă©tait Ă partir de 1940 procureur (dĂ©putĂ©) aux Cortes, fut conseiller national du Mouvement, commandant du croiseur lĂ©ger Galicia (auparavant PrĂncipe Alfonso et Libertad) en 1940, chef dâĂ©tat-major naval de Ferrol (de 1944 Ă 1946), chef dâĂ©tat-major de la flotte de guerre, et secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâamiral-chef de lâĂ©tat-major de la Marine[1].
Devenu en 1946 secrĂ©taire personnel du chef de lâĂtat Francisco Franco, on le retrouve quatre ans plus tard, avec le grade de contre-amiral, chef en second de la Maison militaire du gĂ©nĂ©ral Franco[11] - [4] - [12].
Promu vice-amiral en septembre 1956, puis amiral en 1957, il assuma le commandement gĂ©nĂ©ral de la flotte, auquel titre il eut Ă jouer un rĂŽle dĂ©cisif dans les Ă©vĂ©nements survenus cette annĂ©e-lĂ dans le Sahara espagnol et sur le territoire dâIfni. La flotte espagnole pilonna le littoral et appuya les unitĂ©s terrestres assiĂ©gĂ©es. Le , afin dâintimider le gouvernement du Maroc, la flottille placĂ©e sous les ordres de Nieto AntĂșnez et composĂ©e du croiseur Canarias, du croiseur MĂ©ndez NĂșñez et des cinq destroyers Churruca, Almirante Miranda, Escaño, Gravina et JosĂ© Luis DĂez (de la classe Churruca), fit une dĂ©monstration de force, se mettant en ordre de bataille au large du port dâAgadir et prenant en point de mire avec ses piĂšces dâartillerie plusieurs cibles dans ce port, sans faire feu cependant[11].
Nieto AntĂșnez fut appelĂ© Ă diriger la Juridiction centrale de la Marine en 1958, le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du ministĂšre de la Marine, le sous-secrĂ©tariat Ă la Marine marchande de 1958 Ă 1962, avant dâĂȘtre nommĂ© ministre de la Marine en 1962[1].
Ministre de la Marine (1960-1969) ; réforme de la Marine espagnole
Nieto AntĂșnez connut lâapogĂ©e de sa carriĂšre le 10 juillet 1962, quand Franco le sollicita de faire partie de son 9e gouvernement, au poste de ministre de la Marine, en remplacement de lâamiral Felipe JosĂ© AbĂĄrzuza y Oliva[13]. Il allait occuper cette fonction jusquâen 1969.
AussitĂŽt que nommĂ© ministre, Nieto AntĂșnez sâattacha Ă Ă©laborer un ambitieux plan de rĂ©forme de la Marine espagnole, qui devait exercer ses effets dans trois domaines en particulier et comporter respectivement :
- un nouveau programme naval, avec pour objectif la construction en Espagne de vaisseaux Ă lâaide de technologies Ă©trangĂšres, mais avec lâidĂ©e, qui prenait pied de plus en plus, que la DĂ©fense nationale espagnole ne pouvait pas sâappuyer uniquement sur ce que voulait bien fournir lâaide amĂ©ricaine ;
- une restructuration du personnel militaire, comprenant lâunification des corps dâingĂ©nieurs et surtout une loi sur les avancements propre Ă modifier le traditionnel et rigoureux systĂšme de promotion Ă lâanciennetĂ©. Ă cette fin, il mit sur pied la ComisiĂłn de Estudios de Personal (Commission dâĂ©tude du personnel, acronyme COMESPER), prĂ©sidĂ©e par GarcĂa-FrĂas. MalgrĂ© son coĂ»t, ce changement entra en application Ă partir de 1967 et allait rester en vigueur jusquâen 1989 ;
- une rĂ©organisation de la Marine, alors totalement anarchique (selon les termes dâĂngel Liberal Lucini), rĂ©organisation en vue de laquelle fut constituĂ©e une ComisiĂłn de Estudios y Planes (Commission dâĂ©tude et de planification, COMESPLAN), incorporĂ©e dans lâĂ©tat-major de la Marine et chargĂ©e dâeffectuer sur quatre ans une analyse de lâorganisation de la Marine espagnole[14] - [note 1].
Toutefois, la principale prioritĂ© restait le programme naval, lequel faisait lâobjet de la plus grande attention de Nieto AntĂșnez, quand mĂȘme ce programme ne reprĂ©sentait que le premier pas en vue dâun futur Plan gĂ©nĂ©ral, auquel il allait sâatteler quelques annĂ©es plus tard[15].
Ce fut sous les auspices de lâĂcole de guerre navale quâun collectif de personnes choisies se mit en devoir de mettre au point ledit programme, aprĂšs avoir prĂ©alablement, â conformĂ©ment aux directives de lâamiral en chef dâĂ©tat-major de la Marine, et en leur qualitĂ© dâassistants et collaborateurs de lâĂ©tat-major â, procĂ©dĂ© Ă une analyse dĂ©taillĂ©e de la situation mondiale et dâen avoir esquissĂ© la possible Ă©volution, aprĂšs avoir cernĂ© les alliances prĂ©sentes et celles prĂ©visibles dans le futur, avoir identifiĂ© les menaces potentielles pesant sur lâEspagne, et avoir spĂ©cifiĂ© les besoins du trafic maritime en cas de conflit partiel ou de conflit gĂ©nĂ©ral. Toutes ces donnĂ©es, soumises Ă traitement logique et Ă procĂ©dure dĂ©cisionnelle, allaient se cristalliser sous la forme dâun plan thĂ©orique des besoins navals de lâEspagne. Par la suite, une commission dâexperts parcourut un certain nombre de pays Ă©trangers en quĂȘte dâappui technique pour rĂ©aliser les solutions aptes Ă satisfaire les besoins tels que formulĂ©s dans le plan. Ce faisant, lâon prit dĂ»ment en considĂ©ration le facteur Ă©conomique, tant en ce qui concerne le coĂ»t du matĂ©riel quâen ce qui concerne les facilitĂ©s de crĂ©dit et les possibilitĂ©s de financement, la dĂ©cision ultime appartenant aux hautes autoritĂ©s de la Marine[16]. Eu Ă©gard aux grandes avancĂ©es techniques des temps rĂ©cents, la disproportion entre les moyens Ă©conomiques de lâĂtat espagnol et les besoins de la Marine apparaissait immense[17].
Le programme naval devait, dâaprĂšs Nieto AntĂșnez, rĂ©pondre Ă des impĂ©ratifs stratĂ©giques, câest-Ă -dire en lâoccurrence Ă une stratĂ©gie de lâEspagne au sein de la communautĂ© occidentale.
« Tout programme naval en gĂ©nĂ©ral, et toute dĂ©cision particuliĂšre visant Ă crĂ©er, adapter ou rĂ©organiser la Force navale, doivent toujours obĂ©ir Ă des impĂ©ratifs stratĂ©giques, ce qui revient Ă dire Ă des exigences historiques, Ă©tant donnĂ© la forte corrĂ©lation entre stratĂ©gie et histoire et au vu de la grande mesure dans laquelle les consĂ©quences de la premiĂšre interviennent comme causes dans la seconde. Câest pourquoi le programme prĂ©vu sâappuie sur ce que lâon pourrait appeler la stratĂ©gie de lâEspagne au sein de la communautĂ© occidentale. Une telle stratĂ©gie oblige Ă accepter la nĂ©cessitĂ© de disposer de moyens appropriĂ©s Ă lâexercice dâune maĂźtrise positive de la mer sur une zone dâautant plus Ă©tendue que sont grandes ou petites nos incontournables engagements gĂ©ographiques et nos revendications historiques. De lĂ vient que, prenant en compte, outre les fondements antĂ©rieurs, lâaspect logistique de toute stratĂ©gie, lâon a conçu le Programme naval comme un ensemble Ă©quilibrĂ©, homogĂšne et proportionnĂ© Ă nos possibilitĂ©s Ă©conomiques, de moyens indispensables Ă lâaccomplissement de nos missions prĂ©visibles dans une zone qui, de façon tout Ă fait gĂ©nĂ©rale, pourrait rester restreinte Ă une zone entre les parallĂšles de Brest et de Villa Cisneros, et entre les mĂ©ridiens des Açores et de Toulon, en prenant garde au nĂ©cessaire prolongement de notre influence jusquâaux provinces Ă©quatoriales[18]. »
Le Plan devait pourvoir Ă une sĂ©rie de besoins liĂ©s Ă la nĂ©cessitĂ© de rĂ©soudre les problĂšmes susceptibles de survenir dans les provinces dâoutremer et les Ă©ventuels conflits en Afrique du Nord, sans perdre de vue les communications maritimes vitales, dont il Ă©tait prĂ©sumable quâelles augmenteraient en importance avec la progressive hausse du niveau de vie de lâEspagne. Eu Ă©gard Ă ces facteurs, la Marine Ă©tait appelĂ©e Ă ĂȘtre principalement une marine antiaĂ©rienne et anti-sous-marins, et, Ă un degrĂ© moindre, Ă acquĂ©rir suffisamment de capacitĂ©s amphibies. Nieto AntĂșnez avait soulignĂ© lâurgence de disposer dâun groupe de combat anti-sous-marin, composĂ© dâun porte-avions, dâun croiseur anti-aĂ©rien et de quatre ou six destroyers[19].
Aussi Nieto AntĂșnez prĂ©senta-t-il un ambitieux programme naval, devant ĂȘtre exĂ©cutĂ© en six ans et prĂ©voyant la construction de quelque 150 vaisseaux : 2 porte-avions, 2 croiseurs lance-missiles, 8 destroyers, 12 frĂ©gates ocĂ©aniques, 28 frĂ©gates lĂ©gĂšres, 8 sous-marins, en plus de dizaines de dragueurs de mines, de navires auxiliaires et de transport[20] - [21]. Le plan serait complĂ©tĂ© par une aide militaire amĂ©ricaine accordĂ©e en vertu dâune prolongation des accords de 1953[22].
Il semblerait toutefois que le ministre ait Ă©tĂ© parfaitement conscient quâun tel programme, dont le coĂ»t Ă©tait estimĂ© Ă plus de 70 000 millions de pesetas (environ 1 100 millions de dollars de lâĂ©poque), Ă©tait impossible Ă mettre en Ćuvre, et quâil nâait cru Ă aucun moment en son for intĂ©rieur quâil puisse jamais ĂȘtre adoptĂ© tel quel, sâattendant donc Ă ce que son programme fasse fatalement lâobjet de coupes importantes ; son but Ă©tait de susciter dans le gouvernement une prise de conscience de la situation, afin que lâEspagne sâengage enfin Ă moderniser la flotte de guerre espagnole et Ă remĂ©dier au retard chronique dont elle souffrait, Ă la faveur de lâembellie que connaissait alors la situation Ă©conomique du pays[21].
En 1963, la Junta de Defensa Nacional finit par approuver un plan de modernisation plus rĂ©duit, un « mini-plan » beaucoup plus rĂ©aliste, qui sâĂ©talerait sur deux phases. Dans la premiĂšre phase du Programme naval, les fonds seraient affectĂ©s Ă la modernisation des deux destroyers, Ă lâacquisition du porte-hĂ©licoptĂšres DĂ©dalo, et Ă la construction de 5 frĂ©gates (les F-70 classe Baleares : Baleares, AndalucĂa, Cataluña, Asturias et Extremadura) et de 2 sous-marins de type DaphnĂ© (les premiers de cette classe, nommĂ©ment le S-61 DelfĂn et le S-62 Tonina).
- Quant Ă la modernisation des destroyers : il sâagissait du MarquĂ©s de la Ensenada et du Roger de Lauria, appartenant Ă la problĂ©matique classe Oquendo et non encore achevĂ©s de construire. Les deux vaisseaux furent complĂštement remaniĂ©s et Ă©quipĂ©s de 6 piĂšces de 127 mm, en sus dâarmes anti-sous-marin et de dĂ©tecteurs dâorigine amĂ©ricaine, mais en conservant leurs vieilles turbines Rateau, dont le fonctionnement laissait Ă dĂ©sirer[23].
- Quant aux cinq frĂ©gates : il sâagit de frĂ©gates analogues Ă la classe Leander britannique. Cependant, le gouvernement travailliste de Harold Wilson sâĂ©tant opposĂ© Ă la vente des frĂ©gates au rĂ©gime de Franco, en dĂ©pit du manque Ă gagner que cela impliquait pour lâindustrie navale britannique, lâEspagne rĂ©solut de fabriquer lesdits navires pour son propre compte, sur la base dâun modĂšle DEG-7 amĂ©ricain (adaptation de la classe Knox, avec ajout dâun lance-missiles anti-aĂ©rien Mk-22, comme pour la classe Brooke), dans des chantiers navals nationaux. Ce programme de construction reprĂ©senta un bond en avant technologique pour la marine espagnole, et non moins pour lâentreprise publique Empresa Nacional BazĂĄn, devenue depuis lors la Navantia[24]. Ces cinq frĂ©gates DEG-7 (destroyer, escort, missile guided), Ă ce moment-lĂ les plus complĂštes de leur classe (Ă savoir : celle des vaisseaux dâescorte ocĂ©aniques) et dotĂ©es notamment de missiles Tartar sol-air, Ă©taient capables de couvrir une multiplicitĂ© de besoins. Pour ces cinq frĂ©gates, les AmĂ©ricains fournissaient les Ă©quipements, armes et services dâassistance technique pour un montant de 125 millions de dollars, Ă charge du gouvernement espagnol et au titre dâacquisition ou dâimportation ordinaires. Le contrat entre Washington et Madrid fixant les modalitĂ©s dâaide Ă cette construction fut signĂ© le , et Ă©tait dĂ©corrĂ©lĂ© des conventions antĂ©rieures, de sorte que sâil advenait que celles-ci ne soient pas prorogĂ©es, le programme pourrait nĂ©anmoins se poursuivre.
- Quant aux deux sous-marins de la classe DaphnĂ© : ces sous-marins dâattaque conventionnels auraient Ă ĂȘtre construits sur huit ans Ă partir de 1965, avec lâassistance des Ătats-Unis et de la France, pour un montant total de 10 000 millions de pesetas. En , aux fins de construction des sous-marins DaphnĂ©, un accord dâaide de portĂ©e gĂ©nĂ©rale fut signĂ© entre les ministĂšres de la Marine français et espagnol pour la construction en Espagne de bĂątiments de guerre français, accord suivi ultĂ©rieurement de la signature dâun contrat entre les deux gouvernements portant spĂ©cifiquement sur les deux sous-marins et fort semblable au contrat conclu avec les AmĂ©ricains[25] - [26].
- Quant aux trois autres frĂ©gates et les 3 sous-marins restants (objet normalement de la 2e phase), si leur construction fut bien projetĂ©e, aucun crĂ©dit ne lui fut dĂ©bloquĂ©, raison pour laquelle les choses Ă©taient laissĂ©es en plan pour le moment. Cependant, les difficultĂ©s budgĂ©taires eurent pour effet par la suite de faire annuler les imputations de fonds pour les frĂ©gates F-76, F-77 et F-78. En , seuls deux des trois sous-marins prĂ©vus Ă lâorigine purent ĂȘtre commandĂ©s, Ă savoir le S-63 Marsopa et le S-64 Narval[24].
- Quant au porte-hĂ©licoptĂšres : il sâagit de lâacquisition auprĂšs des Ătats-Unis dâun bĂątiment de la classe Independence, lâUSS Cabot (CVL-28), rebaptisĂ© du nom de DĂ©dalo, en souvenir du porte-hydravions espagnol homonyme de la dĂ©cennie 1920[27], achat qui eut un impact certain sur lâefficacitĂ© de lâarme aĂ©rienne de lâArmada espagnole. Ainsi, lâidĂ©e dâacquĂ©rir un porte-avions fut-elle rejetĂ©e, principalement pour motifs Ă©conomiques, un porte-avions reprĂ©sentant un coĂ»t trĂšs supĂ©rieur Ă celui dâun porte-hĂ©licoptĂšres. En outre, par lâimportance croissante des opĂ©rations anti-sous-marines et amphibies, le porte-hĂ©licoptĂšres apparaissait plus appropriĂ© en comparaison du porte-avions. LâarrivĂ©e du DĂ©dalo en 1967 fut dâailleurs un Ă©vĂ©nement considĂ©rable et, selon les paroles du ministre Nieto AntĂșnez lui-mĂȘme, un jalon dĂ©cisif dans lâhistoire de la marine espagnole[28].
Le programme naval ne fut pas la seule rĂ©alisation du mandat de Nieto AntĂșnez ; il est en effet dâautres domaines oĂč il Ćuvra Ă doter lâArmada dâune structure en accord avec une organisation moderne, par la mise en place dâimportants groupes de travail tels que le COMESPLAN, dĂ©jĂ Ă©voquĂ©, et la promulgation dâune nouvelle loi sur la Marine (Ley de la Armada), entrĂ©e en vigueur en 1970, et connue sous la dĂ©nomination â impropre, car elle nâavait pas rang alors de loi organique â de Ley OrgĂĄnica de la Armada (la fameuse LOA), qui dĂ©finissait la nouvelle organisation de la Marine inspirĂ©e des concepts organisationnels modernes[29]. En 1965, Nieto AntĂșnez avait dĂ©clarĂ© Ă propos de cette loi : « Le projet de loi sur lâorganisation de la Marine est prĂȘte et il y a lieu maintenant dâexclure Ă son sujet toute discussion ou dĂ©bat. Je pense le prĂ©senter aujourdâhui mĂȘme au gouvernement pour examen, puis pour soumission aux Cortes. En consĂ©quence, seuls ont voix Ă ce chapitre lâexĂ©cutif et le lĂ©gislatif ». Pourtant, il ne put arriver Ă ses fins et il fallut attendre cinq annĂ©es encore avant que son successeur Adolfo Baturone Colombo nâobtienne que ladite loi soit adoptĂ©e[30].
On lui doit encore : la crĂ©ation de la Jefatura del Apoyo LogĂstico de la Armada (Haut-Commandement de lâappui logistique de la Marine, acronyme JAL), la mise sur pied dâune assistance mĂ©dicale et sociale Ă lâintention du personnel, avec en particulier la fondation de la Polyclinique navale rue Arturo Soria Ă Madrid, ainsi que diverses actions de soutien Ă des institutions sociales et de bienfaisance de lâArmada[29]. Dâautre part, il sâefforça pendant son mandat de rapprocher marine nationale et sociĂ©tĂ© espagnole, au moyen des dĂ©nommĂ©es « Semaines navales » (Semanas Navales)[1].
DerniÚres années
En 1967, lorsque Francisco Franco envisagea de crĂ©er la fonction de vice-prĂ©sident, Nieto AntĂșnez eut lâambition dâoccuper ce poste, Ă la faveur du fait quâil avait Ă©tĂ© camarade dâenfance de Franco ; cependant, si certes son nom fut effectivement citĂ© de 1967 Ă 1969 comme possible rĂ©gent dans lâĂ©ventualitĂ© oĂč le poste de chef de lâĂtat viendrait Ă ĂȘtre vacant, ce fut finalement sur Carrero Blanco que le Caudillo devait porter son choix[31]. Ă cette Ă©poque, Nieto AntĂșnez se dĂ©clarait favorable Ă ce quâAlphonse de Bourbon succĂšde Ă la tĂȘte de lâĂtat, toutefois il se rangea en 1969 Ă la dĂ©cision de Franco de dĂ©signer le prince des Asturies comme son successeur[1].
En , Nieto AntĂșnez figura, avec PacĂłn, Camilo Alonso Vega, etc., parmi ceux qui incitĂšrent le Caudillo Ă haranguer la foule des manifestants qui, face aux condamnations internationales ayant suivi le procĂšs de Burgos, sâĂ©taient massĂ©s sur la place de l'Orient Ă Madrid en soutien au gouvernement espagnol[32].
En 1972, alors retirĂ© de la Marine, Nieto AntĂșnez devint prĂ©sident de la compagnie maritime TrasmediterrĂĄnea, et exerçait dans le mĂȘme temps comme conseiller dâautres entreprises. Il se manifesta Ă nouveau en faveur dâAlphonse de Bourbon[1].
Franco, vers la fin de sa vie, ne parlait plus quâavec un nombre rĂ©duit de personnes, y compris au sein mĂȘme de lâarmĂ©e, oĂč ses contacts sâamenuisaient de plus en plus ; ses seuls collaborateurs personnels, hormis Carrero Blanco, toujours prĂ©sent, Ă©taient des proches parents, des familiers et quelques rares vieux amis de son enfance ferrolane et de sa jeunesse tolĂ©dane, tels que Nieto AntĂșnez et Alonso Vega, Galiciens comme lui, et dont il conserva lâamitiĂ© toute sa vie[33] - [34]. Ce sont ceux aussi qui sâĂ©taient retrouvĂ©s Ă ses cĂŽtĂ©s pendant la Guerre civile, puis dans les allĂ©es du pouvoir[34]. Nieto AntĂșnez Ă©tait en outre devenu son fidĂšle compagnon de pĂȘche et de jeux de sociĂ©tĂ©[4].
AprĂšs lâassassinat de Carrero Blanco le , le nom de Nieto AntĂșnez surgit comme candidat Ă sa succession au poste de prĂ©sident du gouvernement, mais ce fut finalement sur Carlos Arias Navarro que le gĂ©nĂ©ral Franco fixa son choix. Pourtant, le , Franco avait fait savoir quâil avait dĂ©cidĂ© que la liste des candidats au poste devait comprendre Nieto AntĂșnez, en qui Franco pensait pouvoir faire pleinement confiance. Cependant, ValcĂĄrcel, ayant convoquĂ© une rĂ©union du Conseil pour y proposer le nom de Nieto AntĂșnez, se heurta Ă une vive opposition, au motif que Nieto, vieillard de 75 ans et quasiment sourd, Ă©tait sans expĂ©rience ni dispositions pour cette charge, prĂ©sentait un parcours personnel fait de hauts et de bas et peu limpide. De mĂȘme, dans lâentourage domestique de Franco, et Ă la dĂ©solation de celui-ci, le nom de Nieto AntĂșnez dĂ©clencha aussi une levĂ©e de boucliers de la part du clan du Pardo (en particulier de son Ă©pouse Carmen Polo et de son gendre Villaverde) et du Bunker, plus particuliĂšrement dâAntonio Urcelay et surtout de Vicente Gil, mĂ©decin personnel de Franco, au motif notamment que Nieto AntĂșnez avait Ă©tĂ© Ă©claboussĂ© dans un scandale immobilier sur la Costa del Sol, connu sous le nom dâaffaire SOFICO. Ces deux conseillers (Gil et Urcelay) recommandĂšrent Arias Navarro, lequel avait aussi lâappui de Carmen Polo[35]. Le clan du Pardo et le Bunker redoutaient les vellĂ©itĂ©s libĂ©rales de Nieto AntĂșnez, et surtout son intention avouĂ©e de faire appel Ă Manuel Fraga dans son Ă©quipe gouvernementale[36] ; dans lâentourage immĂ©diat de Franco, Nieto AntĂșnez appartenait, avec Castiella et Fraga notamment, au petit groupe des partisans de lâouverture, quoique sur quelques points trĂšs restreints uniquement[37]. Mais Franco aussi avait le sentiment de pouvoir se reposer sur Arias Navarro pour maintenir la situation sous contrĂŽle pendant que le rĂ©gime se rĂ©organiserait afin dâ« Ă©voluer » en toute sĂ©curitĂ©[35].
En , Franco souhaita se dĂ©barrasser dâArias Navarro, et songea une nouvelle fois Ă dĂ©signer son vieil ami Nieto AntĂșnez, nonobstant son Ăąge avancĂ©. Cependant, non seulement Nieto lui-mĂȘme nâĂ©tait pas enthousiaste Ă cette idĂ©e, mais encore il avait accĂ©dĂ© Ă la requĂȘte de Fraga Iribarne, favorable Ă la transformation du rĂ©gime, de communiquer Ă Franco son projet de nouvelle constitution[38].
Pedro Nieto AntĂșnez Ă©tait rĂ©cipiendaire dâun grand nombre de dĂ©corations, dont en particulier la grand-croix des ordres de Charles III, de Saint-HermĂ©nĂ©gilde et dâIsabelle la Catholique[1].
Notes et références
Notes
- Il est Ă signaler que des projets partiels de modernisation de la marine espagnole avaient Ă©tĂ© mis en chantier dĂšs avant le mandat de Nieto AntĂșnez. Ces projets reposaient principalement sur lâacquisition de vaisseaux dâorigine amĂ©ricaine, achetĂ©s ou pris en location sous lâĂ©gide de la loi dite de PrĂȘt et de Location (Ley de PrĂ©stamo y Arriendo), agrĂ©Ă©e par les gouvernements amĂ©ricain et espagnol. ParallĂšlement Ă ces projets, des efforts de modernisation avaient Ă©tĂ© faits dans diffĂ©rentes unitĂ©s. Cf. E. RodrĂguez-Toubes NĂșñez (2008), p. 829.
En 1953, la marine espagnole ne disposait que dâune sĂ©rie de croiseurs aux caractĂ©ristiques hĂ©tĂ©rogĂšnes : destroyers surannĂ©s dont lâĂąge dĂ©passait les 25 ans ; frĂ©gates construites au lendemain de la Guerre civile, chacune Ă©quipĂ©e dâarmements diffĂ©rents et presque sans Ă©quipements complĂ©mentaires ; sous-marins de la classe D, de conception et fabrication espagnoles, dont la construction avait tardĂ© plus de 20 ans et qui par consĂ©quent Ă©taient dĂ©jĂ dĂ©passĂ©s au moment de leur mise Ă la mer ; sous-marins de provenance Italienne avec plus de 20 ans de service ; un sous-marin G-7 ou S-01 dâorigine allemande, etc. La valeur dâensemble de ces unitĂ©s apparaissait faible eu Ă©gard Ă la rĂ©volution technique intervenue entre-temps et aux avancĂ©es dans le domaine Ă©lectronique et des armements, et elles nâauraient pu agir utilement que dans des conflits limitĂ©s, de type colonial, en lâabsence de riposte mer-mer ou air-mer. Lâisolement de lâEspagne au lendemain de la Guerre civile avait interdit Ă la Marine dâavoir des contacts avec lâĂ©tranger pour se mettre au fait des avancĂ©es et des innovations, et pour Ă©valuer les rĂ©percussiones du conflit mondial sur la doctrine, la tactique et la technique de la force navale. Cf. C. GarcĂa Encina (2015), p. 62-63.
Lâaide octroyĂ©e par les Ătats-Unis dans le cadre des accords de Madrid avait revĂȘtu deux formes : dâune part, le transfert dâunitĂ©s neuves ou de seconde main aprĂšs mise Ă jour, cĂ©dĂ©es soit en propriĂ©tĂ©, soit en location, et dâautre part lâassistance technique et la fourniture de matĂ©riel pour la modernisation des vaisseaux espagnols, cf. C. GarcĂa Encina (2015), p. 63. En accord avec les Ătats-Unis, un programme avait Ă©tĂ© Ă©laborĂ© comprenant la crĂ©ation dâune force amphibie et dâune force de dragueurs de mines, et la tentative de mettre sur pied une force de protection sous-marine. Le plan embrassait la modernisation de 29 vaisseaux, pour un montant de 40 millions de dollars, et portait sur la plupart des navires composant la flotte espagnole en 1955, date du contrat, cf. C. GarcĂa Encina (2015), p. 64. Cependant, câest dans la mise Ă niveau des connaissances chez les militaires espagnols que les AmĂ©ricains avaient prĂȘtĂ© une aide des plus prĂ©cieuses. Ă partir de 1954, des Espagnols avaient commencĂ© Ă suivre des cours aux Ătats-Unis, et les enseignements ainsi dispensĂ©s avaient servi ensuite Ă mettre Ă jour les programmes des Ă©coles navales et des centres dâinstruction en Espagne, oĂč les officiers passĂ©s auparavant par les Ă©coles de la Navy sâemployaient Ă transmettre les nouveaux savoirs, cf. C. GarcĂa Encina (2015), p. 65.
Références
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Bibliographie
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- (es) Carlota GarcĂa Encina, Hacia la seguridad occidental: el pensamiento, la cultura y la visiĂłn de futuro de los militares españoles en la dĂ©cada de los sesenta, Madrid, UniversitĂ© nationale d'enseignement Ă distance (UNED) / Facultad de GeografĂa e Historia / Departamento de Historia ContemporĂĄnea, , 357 p. (lire en ligne) (mĂ©moire de licence, sous la direction de Florentino Portero RodrĂguez).
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (es) Alfonso de Ceballos-Escalera Gila, « Pedro Nieto AntĂșnez », sur Diccionario biogrĂĄfico español, Madrid, Real Academia de la Historia, (consultĂ© le ).