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PĂ©tanque

La pĂ©tanque (du provençal : pèd, « pieds », et tanca, « plantĂ© » ; (lou) jo Ă  pèd-tanca, « le jeu Ă  pieds-plantĂ©s », ou (la) petanco, « la pĂ©tanque ») est un jeu de boules dĂ©rivĂ© du jeu provençal. C'est le onzième sport en France par le nombre de licenciĂ©s : 298 151 joueurs recensĂ©s (fin 2016)[1] ; il existe de nombreuses fĂ©dĂ©rations nationales affiliĂ©es Ă  la fĂ©dĂ©ration internationale. Fin 2017, on compte près de 600 000 licenciĂ©s rĂ©partis dans cent pays, du Maroc au ViĂŞtnam. Ă€ ces chiffres, il convient de rajouter les pratiquants occasionnels, en vacances notamment, c'est-Ă -dire plusieurs millions d'amateurs[2]. C'est un sport principalement masculin (moins de 15 % des licenciĂ©s sont des femmes en France, le jeu attire moins les femmes). NĂ©anmoins, c'est l'un des rares sports oĂą des compĂ©titions mixtes sont organisĂ©es.

Historique

Joueurs de boules, sur les Champs-Élysées vers 1840[3].
Joueurs de boules, vers 1840, par Charlet[3].
Joueurs de boules dans l'avenue de l'Observatoire à Paris, par Gustave Doré, 1860[4].
Joueur de boules, par Paul Gavarni, 1858[5].

Le jeu de boules aurait été créé en Gaule. Les boules ont d'abord été en argile, en pierre, puis en bois et enfin en acier, mais, après les « bouleurs » du Moyen Âge, l'âge d'or des boules en tous genres fut certainement la Renaissance où la noblesse s'empare du jeu au même titre que le bilboquet et le jeu de paume (qui deviendra le tennis). Pour des raisons obscures, le jeu est interdit au peuple en 1629, interdiction peu suivie et rapidement levée[6] - [7]. Au XVIIIe siècle le jeu reste très populaire, au point que l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert en fait mention[8]. La Révolution française en abolissant les privilèges de la noblesse légalisa à nouveau la pratique du jeu pour tous[8].

Au début du XIXe siècle, le jeu de boules est répandu du nord au sud de la France[9]. Dans Ferragus (1833), Honoré de Balzac décrit les parties de boules du faubourg Saint-Marceau : « Cette esplanade, d'où l'on domine Paris, a été conquise par les joueurs de boules, vieilles figures grises, pleines de bonhomie, braves gens qui continuent nos ancêtres, et dont les physionomies ne peuvent être comparées qu'à celles de leur public. L'homme devenu depuis quelques jours l'habitant de ce quartier désert assistait assidûment aux parties de boules (...). Ce nouveau venu marchait sympathiquement avec le cochonnet, petite boule qui sert de point de mire, et constitue l'intérêt de la partie ; il s'appuyait contre un arbre quand le cochonnet s'arrêtait ; puis, avec la même attention qu'un chien en prête aux gestes de son maître, il regardait les boules volant dans l'air ou roulant à terre. Vous l'eussiez pris pour le génie fantastique du cochonnet. Il ne disait rien, et les joueurs de boules, les hommes les plus fanatiques qui se soient rencontrés parmi les sectaires de quelque religion que ce soit, ne lui avaient jamais demandé compte de ce silence obstiné (...)[10]. »

En 1850, la première sociĂ©tĂ© officielle, « le Clos Jouve », fut fondĂ©e dans la rĂ©gion de Lyon puis, en 1906, la FĂ©dĂ©ration lyonnaise et rĂ©gionale ouvre la voie en 1933 Ă  la FĂ©dĂ©ration nationale des boules qui deviendra FĂ©dĂ©ration française de boules (FFB) en 1942. Bien que regroupant nombre de jeux de boules (« boule des berges », « boule en bois », « jeu provençal »), la FFB fut dominĂ©e par le jeu de boule lyonnaise (128 000 joueurs en 1945), jusqu'au dĂ©but du XXe siècle.

Au XIXe siècle, alors que chaque région, ou presque, introduit une variante d'usage, les Méridionaux se passionnent pour la longue ou jeu provençal avec des règles simplifiées, le libre choix du terrain, mais où les tireurs font trois pas de course pour prendre leur élan. C'est ce jeu que Marcel Pagnol décrit dans ses souvenirs d'enfance (Le Temps des amours) et qui fut intégré dans le film Le Château de ma mère.

En 1904, un Alsacien du nom de Félix Rofritsch entreprit la fabrication des premières « boules cloutées » (en bois recouvert d'une carapace de métal, formée de clous) dans son atelier de la rue des Fabres, à Marseille, sous le label de « La Boule bleue ».

Plaque commémorative sur le boulodrome de La Ciotat.

Le jeu provençal donna naissance en 1907 à la pétanque, lors de la partie historique à La Ciotat où un champion de jeu provençal, Jules Hugues dit « Lenoir », ne pouvant plus jouer à son jeu préféré à cause de ses rhumatismes, se mit un jour à tracer un rond, envoyer le but à 5–6 m, et, les « pieds tanqués », à jouer ses boules pour se rapprocher du cochonnet[11]. Ceci se passait sur le terrain de boules d’un café « La boule étoilée » (terrain baptisé ainsi en clin d'œil aux boules cloutées de l'époque) dont les propriétaires s'appelaient Ernest et Joseph Pitiot. Les deux frères comprirent vite l'intérêt de ce sport, notamment Ernest qui s'appliqua à en finaliser les règles.

Joueurs de pétanque à Cannes

Il faudra néanmoins attendre le premier concours officiel à La Ciotat en 1910 pour que le mot soit officialisé. Le terme vient des mots de l'occitan provençal pè « pied » et tanca « pieu », donnant en français régional l'expression « jouer à pétanque » ou encore « pés tanqués », c’est-à-dire avec les pieds ancrés sur le sol, par opposition au jeu provençal où le joueur peut prendre de l'élan.

Les innovations sont les suivantes :

  • le jeu se pratique sur un terrain plus court ;
  • le joueur lance sa boule sans Ă©lan ;
  • les pieds joints, Ă  partir d'un cercle tracĂ© au sol.

La première boule en acier aurait été fabriquée en 1927 à Saint-Bonnet-le-Château, qui abrite à présent le Musée international de la boule de pétanque. La même année, les règles de la pétanque furent codifiées, mais ce n'est qu'en 1930 que les traditionnelles boules en bois cloutées furent remplacées par celles en acier. C'est à Jean Blanc que l'on doit cette évolution.

La FĂ©dĂ©ration française de pĂ©tanque et de jeu provençal (FFPJP)[12] voit le jour le quand, forte de ses 10 000 membres, elle peut enfin quitter la section provençale de la FFB. Quant Ă  la FĂ©dĂ©ration internationale (FIPJP), elle fut fondĂ©e le Ă  Marseille, mĂŞme si c'est en Belgique, Ă  Spa, que ses premières bases furent jetĂ©es, un an plus tĂ´t[13] - [14].

En 2005, le jeu traditionnel devenu sport qu'est la pétanque est décrété « sport de haut niveau » par le ministère de la Jeunesse et des Sports[15].

Équipement

Un coffret de boules de pétanque
  • Des boules en mĂ©tal (acier), d’un diamètre compris entre 70,5 et 80 mm et d'un poids entre 650 et 800 grammes. Des versions adaptĂ©es aux jeunes enfants proposent des boules en plastique ou en bois.
  • Une boule en bois, appelĂ©e but (ou familièrement le bouchon — de l'occitan bochon, « petite boule », — cochonnet, ou le petit), d’un diamètre de 30 mm.

Les boules sont trempées, creuses et non lestées.

Fabrication

Un cylindre d'acier, le lopin, est transformé à chaud par forgeage en un disque, la galette. Les galettes sont embouties en forme d'hémisphère puis soudés par paires pour former une boule qui est ensuite tournée. Après nervurage et personnalisation, les boules brutes subissent des traitements thermiques de trempe et de recuit destinés à leur donner leurs qualités de dureté et d'élasticité. En finition, elles subissent un polissage et éventuellement un chromage ou vernissage qui leur donnera leur aspect final[16].

Il existe une autre fabrication, moins connue, lors d'une fabrication à base de cuivre ou de cupro, le métal chauffé en fusion est déversé dans un moule autour d'un noyau de sable. Cette fabrication reste moins connue que la fabrication à base d'acier ou d'inox, mais tandis que l'acier rouille et l'inox glisse, les boules à base de cuivre ne rouillent pas et glissent moins, on peut dire qu'elles offrent le confort de l'acier et les qualités de l'inox. C'est le même procédé de fabrication que les boules lyonnaises sans le remplissage interdit en pétanque.

Les boules de loisirs

Destinées aux joueurs occasionnels, elles ont en général un poids et un diamètre uniques, pour convenir aux mains et aux forces de tous âges et sexes.

Le poids varie entre 600 et 800 grammes, et la fabrication est rĂ©gie par la norme NF S 52-200.

Ces boules sont interdites en compétition.

Les boules de compétition

Boules de compétition.

Les boules doivent être agréées par la FIPJP et répondre aux caractéristiques suivantes[17] :

  • ĂŠtre en mĂ©tal.
  • Avoir un diamètre compris entre 7,05 et 8 cm (entre 6,5 et 8 cm pour les jeunes de moins de 11 ans dans leurs compĂ©titions spĂ©cifiques)
  • Avoir un poids compris entre 650 et 800 g (entre 600 et 800 g pour les jeunes de moins de 11 ans dans leurs compĂ©titions spĂ©cifiques)
  • La marque du fabricant et les chiffres correspondant au poids doivent ĂŞtre gravĂ©s sur les boules et lisibles
  • Elles sont creuses, contrairement Ă  celles des boules lyonnaises, et ne doivent pas ĂŞtre truquĂ©es (lestĂ©es = « farcies » dans le langage spĂ©cifique des joueurs).

Le nom et/ou prénom ou surnom du joueur ou ses initiales peuvent y être gravés.

Choix de la boule

Boules Obut Match Strie 0 (demi-tendre : 700 grammes).
Boules Obut Match It (demi tendre : 700 grammes).
Diamètre

Le diamètre de la boule est normalement fonction de la taille de la main (pour permettre une bonne préhension). Cela dit, ce diamètre a aussi des impacts sur le comportement de la boule, et certains joueurs peuvent choisir un diamètre inférieur ou supérieur :

  • un pointeur choisira plutĂ´t un petit diamètre, qui avantage le point (masse volumique supĂ©rieure, qui rend la boule moins sensible aux aspĂ©ritĂ©s du terrain lors de sa course au sol, et qui raccourcit cette dernière, moins de risque d'ĂŞtre touchĂ©)
  • un tireur choisira plutĂ´t un gros diamètre, qui avantage le tir (section plus grosse, qui donne plus de chances de toucher la boule cible)
  • un milieu choisira plutĂ´t le diamètre correspondant Ă  sa main, qui offre le meilleur compromis.

Le choix du poids est très lié au rôle du joueur :

  • un pointeur choisira une boule « lourde » : au moins 710 g en gĂ©nĂ©ral (qui "accroche" et stoppe mieux au terrain)
  • un tireur choisira une boule « lĂ©gère » : au plus 690 g en gĂ©nĂ©ral (cela permet de fournir un effort moindre)
  • un milieu choisira une boule de poids mĂ©dian : entre 690 et 710 g en gĂ©nĂ©ral, ce qui offre un bon compromis.
Dureté

La dureté de la boule influe sur son comportement.

On distingue classiquement ces niveaux de dureté :

  • boule dure
  • boule demi-tendre
  • boule tendre
  • boule + : qui offre le comportement d’une boule tendre mais avec un niveau d’usure Ă©quivalent Ă  une demi-tendre.

Les joueurs de haut niveau choisissent très généralement des boules tendres. Plus une boule est tendre, plus elle absorbe les chocs (en se déformant), ce qui offre un avantage tant au point qu'au tir :

  • au point car ces boules se "dĂ©forment" et rebondissent moins au moment de l’impact avec le sol, notamment au plombage. Au tir le recul sera moindre.
  • au tir oĂą les carreaux sont plus nombreux.

En revanche si les boules dures peuvent se conserver pendant de longues années, il n’en va pas de même pour les plus tendres, qui s’abîment à chaque choc : les boules tendres ne tiennent en général qu’une saison pour une utilisation régulière. Si ce consensus fait autorité sur les terrains "classiques", plats et gravilloneux, les terrains particulièrement goudronneux et caillouteux peuvent rendre opportun des boules plus dures qui "résisteront mieux" aux nombreux obstacles.

Striation

Les pointeurs préfèrent généralement les boules striées qui apportent une meilleure accroche au sol et au lancer; les tireurs, optent plutôt pour des boules lisses qui n'accrochent pas dans la main et "sortent" plus facilement.

Prix

Le prix est Ă©galement un critère de choix : si les boules de loisir sont peu onĂ©reuses, le prix de boules de compĂ©tition peut dĂ©passer les 300 euros. Un budget entre 50 et 150 euros (suivant la duretĂ© souhaitĂ©e) permet d’acquĂ©rir de très bonnes boules de compĂ©tition, les prix supĂ©rieurs sont dus Ă  l’emploi d’aciers inoxydables spĂ©ciaux ou Ă  une fabrication artisanale.

Matière

La matière (acier ou inox) est plus une affaire de goût. L'inox ne nécessite qu’un entretien occasionnel quand l'acier au carbone revêtu apporte au joueur « un toucher » différent, plus rugueux et accrocheur, mais possède un revêtement qui s’amenuise au fil des utilisations et nécessite un entretien régulier afin de ralentir l'oxydation.

Marque

La marque est choisie en fonction des types de boules proposés, et le cas échéant, de l’affinité personnelle.

Le but

Les buts en bois de buis sont les préférés des joueurs de pétanque, car ce sont les plus lourds ; ainsi :

  • on peut mieux contrĂ´ler le lancer du but,
  • le comportement du but lors d’un dĂ©placement de celui-ci pendant la mène est plus prĂ©visible et moins chaotique qu’avec un but en bois plus lĂ©ger.

Les buts peuvent être peints, de façon à mieux les distinguer. Les buts vendus déjà peints sont très rarement en buis.

Buts agréés en compétitions

Les buts sont en bois, ou en matière synthĂ©tique portant le label du fabricant et ayant fait l’objet d’une homologation de la FIPJP, en application du cahier des charges spĂ©cifique relatif aux normes requises. Leur diamètre doit ĂŞtre de 30 mm (tolĂ©rance : +/-mm). Leur poids doit ĂŞtre compris entre 10 et 18 g. Les buts peints sont autorisĂ©s, mais ni eux ni les buts en bois ne doivent pouvoir ĂŞtre ramassĂ©s avec un aimant.

Règles du jeu

1re règle : ne pas gêner autrui.
PĂ©tanque sur la plage de Nice.

À la pétanque, l'objectif est de marquer des points en plaçant ses boules plus près du but que son adversaire par rapport au cochonnet.

Équipes

Dans ce sport, trois combinaisons sont possibles : la triplette (3 contre 3), la doublette (2 contre 2) et le tête-à-tête (un contre un). Toute autre formule est interdite par le règlement officiel. En triplette, chaque joueur dispose de deux boules. Dans les autres configurations, chaque joueur en a trois[N 1].

Distance

En catĂ©gorie sĂ©nior le jeu doit se dĂ©rouler entre 6 et 10 mètres, lors du lancer du but. Par la suite, en cours de mène le but ne doit jamais ĂŞtre Ă  moins de 3 mètres ou Ă  plus de 20 mètres.

Terrain

La pétanque se pratique sur tous les terrains. Le boulodrome est un terrain ou une salle de sports aménagé pour l'entraînement et les compétitions de la pratique des jeux de boules en général.
La plupart du temps, en compĂ©tition, des « cadres » (un cadre est un terrain sur lequel doit se dĂ©rouler une partie) sont tracĂ©s ; les dimensions officielles sont alors de 15 mètres de longueur pour 4 mètres de largeur, et au moins de 12 mètres sur 3.

Cercle (de lancer)

C'est un rond, tracé sur le sol, dans lequel le joueur doit se tenir pour lancer sa boule.

En 2002, Maurice Foraste crĂ©e le rond de pĂ©tanque "objet pour matĂ©rialiser le rond de position pour jeux de pĂ©tanque". Brevet INPI:FR2839457 publication 14/11/2003(BOPI 1003-46) source Inpi. Ă€ la suite d'une demande d'homologation auprès de la ffpjp et proposition Ă  un fabricant de boule par courriers sans rĂ©ponses, le brevet a Ă©tĂ© volontairement dĂ©chu le 30/01/2004. Le cercle de pĂ©tanque est devenu obligatoire peu après en compĂ©tition. Son diamètre est compris entre 35 et 50 cm. Le cercle doit se situer Ă  un mètre au moins d'un obstacle ou de la limite d'un terrain interdit

DĂ©but de la partie

L'Ă©quipe qui gagne le tirage au sort trace le cercle et lance le but et la première boule. Pour que le but lancĂ© par un joueur soit valable, il faut qu'il soit entre 6 et 10 mètres du cercle, visible depuis le cercle, qu'il n'y ait pas d'obstacle entre sa position et le cercle et qu'il soit Ă  cinquante centimètres minimum de tout obstacle ou de la limite d'un terrain du fond (il n'a pas de limite pour une ligne de cĂ´tĂ©). Le lancer du but par un joueur d'une Ă©quipe n'implique pas qu'il soit dans l'obligation de jouer le premier. Ă€ la mène suivante, le but appartient Ă  l'Ă©quipe ayant remportĂ© la mène prĂ©cĂ©dente, ou Ă  celle l'ayant lancĂ© si la mène a Ă©tĂ© nulle. Cette Ă©quipe lance le but Ă  partir d'un cercle tracĂ© autour depuis le point oĂą il se trouvait Ă  fin de la mène prĂ©cĂ©dente (lorsque le but est devenu nul, le lancer se fait Ă  compter de sa dernière position arrĂŞtĂ©e), sauf dans les cas suivants :
  • Le cercle se situerait ainsi Ă  moins d'un mètre d'un obstacle. Dans ce cas le joueur trace le cercle au plus proche de cette limite rĂ©glementaire de l'obstacle.
  • Le lancer du but ne pourrait se faire Ă  toutes distances rĂ©glementaires (but en plein milieu d'un terrain de 12 mètres par exemple qui ne permettrait pas d'atteindre les 6 mètres minimum). Dans ce deuxième cas, le joueur peut reculer (dans l'alignement du dĂ©roulement du jeu Ă  la mène prĂ©cĂ©dente) jusqu'Ă  ce qu'il puisse lancer le but dans le respect des règles.

Avant 2017, si le lancer n'est pas correct, il est recommencé par le même joueur, ou un coéquipier. Mais si après 3 jets consécutifs par la même équipe, le but n'a pas été lancé dans les conditions réglementaires ci-dessus définies, il est remis à l'équipe adverse qui dispose également de 3 essais, etc. En tout état de cause, c'est toujours l'équipe qui a marqué à la mène précédente qui conserve la priorité pour jouer la première boule.

Depuis 2017, si le lancer du but n'est pas correct, il appartient à l'équipe adverse de le déposer à la main mais le lancer de la première boule demeure le privilège de l'équipe qui a gagné le tirage au sort ou de celle qui a gagné la mène précédente.

DĂ©roulement

Une équipe lance ses boules tant qu'elle en a, et jusqu'à ce qu'elle place une de ses boules plus près du but que celles de l'équipe adverse. Si la première boule jouée se trouve en terrain interdit, c'est à l'adversaire de jouer puis alternativement tant qu'il n'y aura pas de boules en terrain autorisé. Elle (re)prend alors le point et c'est à l'équipe adverse de jouer, si elle a encore des boules.

Dans le cas où il n'y aurait plus aucune boule en terrain autorisé (à la suite d'un tir), ou de parfait ex-aequo de distance du but, l'équipe qui vient de jouer en dernier rejoue puis alternativement jusqu'à ce qu'une boule soit plus près. L'équipe dont c'est au tour de jouer et elle seule est autorisée à reboucher un trou qui viendrait d'être fait par la boule précédente. Si elle ne le fait pas immédiatement, le terrain restera en l'état jusqu'à la fin de la mène.

Boule nulle

Toute boule est nulle dès qu'elle passe en terrain interdit. Si la boule revient ensuite en terrain de jeu, elle est immédiatement enlevée du jeu et tout ce qu'elle a pu déplacer, après son passage en terrain interdit, est remis en place. Il en va de même pour toute boule jouée d’un cercle autre que celui d'où a été lancé le but.

Toutefois l'adversaire a le droit de faire appliquer la règle de l'avantage et de déclarer que le coup est valable. En ce cas la boule pointée ou tirée est bonne et tout ce qu'elle a déplacé reste en place.

Validité du lancer du but

Si le but lancé est arrêté par l’Arbitre, un adversaire, un spectateur, un animal ou tout objet mobile, il doit être relancé. Si le but lancé est arrêté par un partenaire, il est donné à l'adversaire qui doit le placer dans une position réglementaire. Si, après le jet du but, une première boule est jouée, l’adversaire a encore le droit de contester sa position réglementaire sauf si c'est lui qui a placé le but en terrain de jeu après échec du jet par l'autre équipe. Avant que le but soit donné à l'adversaire pour qu'il le place il faut que les deux équipes aient reconnu que le jet n’était pas valable ou que l’Arbitre en ait décidé ainsi. Si une équipe procède différemment, elle perd le bénéfice du lancement du but. Si l’adversaire a également joué une boule, le but est définitivement considéré comme valable et aucune réclamation n’est admise.

Annulation du but en cours de mène

Le but est nul dans les sept cas suivants :

  1. Quand, le but est déplacé en terrain interdit même s’il revient en terrain autorisé. Le but à cheval sur la limite d’un terrain autorisé est bon. Il n’est nul qu’après avoir dépassé entièrement la limite du terrain autorisé ou la ligne de perte, c’est-à-dire lorsqu’il se situe entièrement au-delà de l’aplomb de cette limite. Est considérée comme terrain interdit, la flaque d’eau sur laquelle le but flotte librement.
  2. Quand, se trouvant en terrain autorisé, le but déplacé n’est pas visible du cercle. Toutefois, le but masqué par une boule n’est pas nul.
  3. Quand le but est déplacé à plus de 20 mètres (pour les juniors et les seniors) ou 15 mètres (pour les Benjamins, Minimes et Cadets) ou à moins de 3 mètres du cercle de lancement.
  4. Quand, en terrains tracés, le but traverse plus d’un des jeux contigus au jeu utilisé ou sort en fond de cadre.
  5. Quand le but déplacé est introuvable, le temps de recherche étant limité à cinq minutes.
  6. Quand un terrain interdit se trouve entre le but et le cercle de lancement.
  7. Quand, dans les parties se déroulant en temps limité, le but sort du cadre attribué

But masqué ou déplacé

Si, au cours d’une mène, le but est inopinément masqué par une feuille d’arbre ou un morceau de papier, ces objets sont enlevés. Si le but arrêté vient à se déplacer, en raison du vent ou de l’inclinaison du terrain, par exemple, il est remis à sa place primitive, à condition qu’il ait été marqué. Il en va de même si le but est déplacé accidentellement par l’arbitre, un joueur, un spectateur, une boule ou un but provenant d’un autre jeu, un animal ou tout objet mobile. Pour éviter toute contestation, les joueurs doivent marquer le but. Il ne sera admis aucune réclamation impliquant des boules ou un but non marqués. Si le but est déplacé par l’effet d’une boule jouée de cette partie, il est valable.

DĂ©placement du but dans un autre jeu

Si, au cours d’une mène, le but est déplacé sur un autre terrain de jeu, limité ou non, le but est bon, sous réserve des dispositions de l’article 9. Les joueurs utilisant ce but attendront, s’il y a lieu, la fin de la mène commencée par les joueurs se trouvant sur l’autre terrain de jeu, pour finir la leur. Les joueurs concernés par l’application de cet article doivent faire preuve de patience et de courtoisie.

A la mène suivante, les équipes continuent sur le terrain qui leur a été affecté et le but est relancé du point où il se trouvait lorsqu’il a été déplacé.

Règles à appliquer si le but est nul

Si, au cours d’une mène, le but est nul, trois cas se présentent:

  1. Il reste des boules à jouer à chaque équipe: la mène est nulle et le but appartient à l’équipe qui avait marqué précédemment ou qui avait gagné le tirage au sort.
  2. Il reste des boules à une seule équipe: cette équipe marque autant de points qu’elle détient de boules à jouer.
  3. Les deux équipes n’ont plus de boules en main: la mène est nulle et le but appartient à l’équipe qui avait marqué précédemment ou qui avait gagné le tirage au sort

ArrĂŞt involontaire du but

  1. Si le but, frappé, est arrêté ou dévié par un spectateur ou par l’arbitre, il conserve sa position.
  2. Si le but, frappé, est arrêté ou dévié par un joueur situé en terrain de jeu autorisé, son adversaire a le choix entre:
    1. Laisser le but Ă  sa nouvelle place :
    2. Remettre le but Ă  sa place primitive
    3. Placer le but dans le prolongement d’une ligne allant de sa place primitive à l’endroit où il se trouve, à la distance maximale de 20 mètres du cercle (15 mètres pour les Cadets, Minimes et Benjamins) et de façon qu’il soit visible.

Les deux derniers alinéas b ne peuvent être appliqués que si le but a été préalablement marqué. Si tel n’est pas le cas, le but restera où il se trouve. Si, après avoir été frappé, le but passe dans sa course en terrain interdit pour revenir finalement en terrain de jeu, il est considéré comme nul.

Si le but arrêté vient à se déplacer en raison du vent ou de l’inclinaison du terrain ou est déplacé accidentellement par un joueur, un arbitre, un spectateur, un animal ou par tout objet mobile, il est remis en place, à condition qu’il ait été marqué.

Si un joueur arrête volontairement le but, son équipe perd immédiatement la partie.

ArrĂŞt involontaire d'une boule

  1. Si une boule est arrêtée ou déviée par un spectateur ou par l’arbitre par une boule ou un but provenant d’un autre jeu, par un animal, par tout objet mobile (ballon, etc.), elle conserve sa position. Toutefois doit être rejouée la boules arrêtée, ou déviée dans sa course entre le cercle de lancement et le but.
  2. Une boule arrêtée involontairement par un partenaire est perdue
  3. Pour une boule arrêtée involontairement par l'adversaire l'équipe a le choix entre:
    1. Laisser la boule Ă  sa nouvelle place :
    2. Placer la boule dans le prolongement d’une ligne allant de sa place primitive à l’endroit où elle se trouve
    3. Rejouer la boule, uniquement si c'est celle qui venait d'être lancée

Si une boule arrêtée vient à se déplacer en raison du vent ou de l’inclinaison du terrain ou est déplacée accidentellement par un joueur, un arbitre, un spectateur, un animal ou par tout objet mobile, elle est remise en place, à condition qu’elle ait été marquée. Si un joueur arrête volontairement une boule, son équipe perd immédiatement la partie.

Fin de la partie

Une partie se joue en 13 points, Ă©ventuellement en 11, pour les parties de poules. Jusqu'en 2007 les finales des championnats du monde se dĂ©roulaient en 15 points.
Si en cours de mène, un joueur ou une équipe arrive à 13 points par terre et a encore des boules en main alors que l'adversaire n'a plus de boules, l'usage veut qu'on ne joue pas les dernières boules, par respect pour l'adversaire et l'esprit du jeu.

Les règles du jeu sont édictées par la Fédération internationale.

Nombre de licenciés

En 2010

Rang Nations Nombres de licenciés
1 Drapeau de la France France 313 985
2 Drapeau de la ThaĂŻlande ThaĂŻlande 40 000
3 Drapeau de l'Espagne Espagne 29 787
4 Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 18 254
5 Drapeau de l'Allemagne Allemagne 15 284
6 Drapeau de la Belgique Belgique 14 122
7 Drapeau de l'Algérie Algérie 13 272
8 Drapeau du Maroc Maroc 11 121
9 Drapeau du Japon Japon 10 000
10 Drapeau de la Suède Suède 6 391

Chiffres du , source : http://fipjp.com/fr/statistiques

En 2021[18]

Rang Nations Nombres de licenciés
1 Drapeau de la France France 226 502
2 Drapeau de la ThaĂŻlande ThaĂŻlande 60 000[19]
3 Drapeau de l'Allemagne Allemagne 23 107
4 Drapeau de la Belgique Belgique 15 552
5 Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 15 006
6 Drapeau de la Suède Suède 12 201
7 Drapeau de l'Espagne Espagne 11 868

Évènements

Stratégie

PĂ©tanque au square des Batignolles Ă  Paris.

Une équipe de pétanque comprend :

  • en triplette, un pointeur, un milieu et un tireur
  • en doublette, un pointeur et un tireur
  • en tĂŞte Ă  tĂŞte, un joueur complet

Ces rôles ne sont pas intangibles : en cours de partie, l’équipe peut décider de modifier la « formation », en cas de méforme d’un des joueurs.

En général, lorsqu’une boule doit être pointée, c’est le pointeur qui joue, s’il n'a plus de boules, c’est le milieu, et si ce dernier n’a plus de boules, c’est le tireur. Lorsqu’une boule doit être tirée, c’est la même chose dans l’ordre inverse. Dans certains cas (assez rares), cet ordre n’est pas respecté pour des raisons tactiques.

Au point, une boule placée devant le but a plus de valeur qu’une boule placée derrière à la même distance, car :

  • elle gĂŞne l'adversaire, qui peut accidentellement la pousser et donc amĂ©liorer sa position ;
  • elle peut ĂŞtre poussĂ©e par la suite par un coĂ©quipier pour amĂ©liorer sa position ;
  • une boule placĂ©e derrière peut permettre Ă  l'Ă©quipe adverse de rĂ©aliser un devant de boule (voir ce terme dans la section « Vocabulaire spĂ©cifique »).

On considère donc qu'une boule placĂ©e devant le but, entre 0 et 50 cm (indicatif, dĂ©pend du terrain) de distance, est bien jouĂ©e.

Dans certains cas, le pointeur ne cherchera pas à s'approcher le plus près possible du but. Il peut :

  • essayer de placer sa boule en position de contre (i.e. près d'une boule adverse, ce qui met cette dernière en danger si la première boule est tirĂ©e),
  • essayer de placer sa boule Ă  quelque distance du but : cette tactique peut ĂŞtre appliquĂ©e dans le cas oĂą l'Ă©quipe adverse fait beaucoup de carreaux, ainsi que sa propre Ă©quipe (donc Ă  haut niveau – en revanche, si l'Ă©quipe adverse tire bien mais sans faire de carreaux, on prĂ©fèrera très bien pointer pour fatiguer le tireur, ou du moins, faire passer ses boules) : les carreaux ne sont alors plus une valeur ajoutĂ©e, et si l'Ă©quipe adverse dĂ©cide de pointer, l'Ă©quipe du premier pointeur prend le tir et peut marquer.
Cochonnet à côté de la boule.

À chaque étape du jeu, après lancement de la première boule, l'équipe qui n'a pas le point doit décider s’il vaut mieux tirer ou pointer. Elle peut également chercher à noyer le bouchon, pour annuler la mène si la situation apparait désespéré. Parmi les facteurs à considérer pour décider :

  • proximitĂ© de la boule adverse au but,
  • difficultĂ© du terrain (il est plus facile de reprendre un point sur un terrain bien amĂ©nagĂ© que sur un terrain caillouteux),
  • positions de contre, ou difficultĂ© du tir envisagĂ© (tir « Ă  la sautĂ©e », boules collĂ©es, etc.),
  • nombre de boules restant en main dans chaque Ă©quipe, et nombre de boules qui « comptent » (qui sont bien placĂ©es) dans le jeu. Un mauvais jugement de ce facteur peut conduire une Ă©quipe Ă  se dĂ©couvrir (voir « Vocabulaire spĂ©cifique »).

Le lancer du but est un élément qui ne doit pas être négligé. Deux degrés de liberté sont à exploiter au mieux :

  • la distance : elle est souvent choisie en fonction des qualitĂ©s des 2 tireurs : on pourra le jeter :
    • Ă  une distance oĂą le tireur adverse est moins Ă  l’aise,
    • alternativement Ă  6 et 10 m de façon Ă  « dĂ©rĂ©gler » le tireur adverse dans le cas oĂą il est bon Ă  toutes distances,
    • Ă  une distance qui ne pĂ©nalise pas le tireur de son Ă©quipe ;
  • la direction (et la distance) : elle est souvent choisie en fonction des qualitĂ©s des 2 pointeurs :
    • certains endroits peuvent ĂŞtre plus difficiles Ă  atteindre selon qu’on est gaucher ou droitier,
    • on essaiera de privilĂ©gier son pointeur en faisant en sorte qu’il dispose d’une bonne donne pour son coup le mieux maitrisĂ© (demi-portĂ©e, portĂ©e, etc.),
    • on conservera une distance oĂą on s’aperçoit que son Ă©quipe pointe mieux que l’équipe adverse,
    • dans le cas oĂą l’on n’est pas limitĂ© par un cadre, on pourra « changer de terrain », c’est-Ă -dire envoyer le but Ă  un endroit diffĂ©rent de celui oĂą on est habituĂ© Ă  jouer depuis le dĂ©but de la partie. Souvent lorsqu’une Ă©quipe est malmenĂ©e, elle cherche Ă  marquer pour prendre le but et « changer de terrain », pour essayer de reprendre la partie en main. Quelquefois, plusieurs mènes sont nĂ©cessaires pour arriver au terrain convoitĂ© (rappelons que le cercle doit ĂŞtre tracĂ© autour du point oĂą se trouvait le but Ă  la mène prĂ©cĂ©dente).

Ce ne sont bien sûr que les principes de bases.

Au haut niveau, les mènes se jouent très souvent Ă  10 m, distance Ă  laquelle une diffĂ©rence peut Ă©ventuellement se faire au tir.

Vocabulaire spécifique

Les discussions, palabres et mimiques entre joueurs d'une même équipes pour décider de la stratégie, souvent en utilisant un vocabulaire spécifique et imagé, constituent un spectacle supplémentaire pour le supporter attentif. Cela fait partie intégrante du jeu. Qui ne connaît pas le fameux « Tu tires ou tu pointes ? »

  • Bouchon ; cochonnet ; petit ; tĂŞt ; gari (en provençal) ; bouchin (en niçois) : le but. Le terme bouchon vient Ă©galement du provençal bouchoun signifiant « petite boule »[20].
  • Pointer : lancer la boule pour la rapprocher le plus possible du but. L'action de pointer s’appelle le « point » ou l’« appoint ».
  • Tirer : lancer la boule afin de chasser une boule adverse. En règle gĂ©nĂ©rale, la boule tirĂ©e est perdue, sauf en cas de carreau ou de palet.
  • DiffĂ©rentes façons de pointer
  • Joueur de triplette lors d'une compĂ©tition Bastia Corse 2019.
    Joueur de triplette lors d'une compétition Bastia Corse 2019.

Vocabulaire lié au point

Avoir le point.
  • Avoir le point : possĂ©der une boule (ou plus) mieux placĂ©e que celles des adversaires.
  • Reprendre le point : placer une boule en faisant mieux que l'adversaire qui avait le point.
  • Faire un biberon, un tĂŞtard : la boule colle le but (ou bibe). Voir aussi « bouchonner ».
  • Devant de boule : se placer devant une boule adverse en s'y collant. Ceci est gĂŞnant pour l’adversaire car ce sont des boules difficiles Ă  tirer (la plupart du temps, la boule qui est devant reste en place, et c’est la boule qui se trouve derrière qui s’en va).
  • Faire un bec : heurter une boule dĂ©jĂ  placĂ©e pour faire dĂ©vier la sienne vers le but.
  • La donnĂ©e ou la donne : zone d'impact au sol de la boule pointĂ©e. La recherche d'une bonne donnĂ©e est primordiale sur des terrains difficiles.
  • Jouer en demi-portĂ©e : pointer en lançant la boule environ Ă  mi-distance (cette distance variant suivant le terrain et la hauteur Ă  laquelle la boule est envoyĂ©e) entre le cercle de lancer et le but. C'est le style d'appoint le plus rĂ©pandu et le plus facile Ă  rĂ©aliser.
  • Porter, plomber ou envoyer : pointer en lançant la boule très haut, afin qu'elle roule le moins possible en retombant sur le sol (on dit qu’on assomme la boule). Ce style d'appoint demande une très grande maĂ®trise. L’envoi est l’action d'envoyer.
  • Faire glisser (ou faire rouler) : pointer en lançant la boule assez près du cercle de lancer. Ce coup peut ĂŞtre avantageux sur des terrains bien particuliers, en gĂ©nĂ©ral lisses et qui rĂ©pondent mal aux boules piquĂ©es.
  • Jouer une boule nature : Jouer la boule sans lui donner d’effet.
  • Tenir (ou serrer) une boule : au point, donner un effet rĂ©tro Ă  la boule, de sorte qu'elle roule moins qu'une boule jouĂ©e nature (sans effet). On dit des joueurs qui maĂ®trisent cette technique qu'ils jouent « au poignet ». On dit de ceux qui la maĂ®trisent Ă  son maximum qu’ils « bloquent » la boule (car Ă  la tombĂ©e, la boule est comme bloquĂ©e, puisqu'elle avance très peu).
  • Lâcher la boule : au point, jouer un peu plus fort que la normale, soit volontairement, soit involontairement.
  • Piquer la boule : la faire frapper le sol avec un angle assez important. La distinction boule piquĂ©e / non piquĂ©e se fait sur les coups en demi-portĂ©e : la courbe est plus en cloche pour une boule piquĂ©e.
Boule noire rentrée.
  • Jouer haut, bas, au jeu : lorsque le terrain est penchĂ© latĂ©ralement (ce qui est très souvent le cas), on distingue le haut (le cĂ´tĂ© le plus haut) et le bas (le cĂ´tĂ© le plus bas). Ainsi, jouer :
    • au jeu est jouer sur la trajectoire idĂ©ale passant par le cochonnet,
    • plus haut que jeu est jouer sur toute trajectoire passant plus haut que le cochonnet,
    • plus bas que jeu est jouer sur toute trajectoire passant plus bas que le cochonnet.
  • Donner de l’effet Ă  ou Tourner une boule : Lancer la boule en lui imprimant un effet de rotation latĂ©rale grâce Ă  un mouvement des doigts. Bien maĂ®trisĂ©, ce geste est d’une grande utilitĂ© lorsque :
    • une boule se trouve « en plein jeu » (c.-Ă -d. lorsqu’elle se trouve sur la trajectoire idĂ©ale qui permet d’atteindre le but) : dans ce cas, le pointeur envoie sa boule par cĂ´tĂ© et la « ramène » vers le but grâce Ă  l’effet imprimĂ©.
    • le terrain est très difficile et que les donnĂ©es sont rares: parfois les seules donnĂ©es acceptables ne sont pas « au jeu » et l’effet est nĂ©cessaire pour « ramener » la boule vers le but.
  • RĂ©pondre : La rĂ©ponse d’une boule est son comportement Ă  la tombĂ©e, lorsque le joueur lui a donnĂ© un effet. Une boule peut bien rĂ©pondre si le comportement est celui attendu, ou mal dans le cas contraire. Comme la rĂ©ponse d’une boule est due au terrain, on parle aussi de rĂ©ponse du terrain (ou d’une zone de terrain).
  • Jouer (ou rentrer) une boule : Pointer dans l’intention de pousser une boule de son Ă©quipe qui est devant le but mais qui n’est pas assez près pour marquer (idĂ©alement, après le coup, la boule poussĂ©e et la boule jouĂ©e marquent). Tout l’art de ce coup est de doser la force de façon que si la boule visĂ©e est ratĂ©e, le point soit pris quand mĂŞme.
  • Faire un demi-coup : Jouer la boule plus fort que ce que demanderait un appoint normal (on dit « plus fort que jeu ») afin de venir heurter des boules (ou le but) pour les dĂ©placer sur une faible distance. Il s'agit d'un coup entre le point et le tir, d’oĂą son nom. Il peut ĂŞtre utilisĂ© pour sĂ©parer deux boules collĂ©es.
Ne pas jeter sa boule : double point.
  • Serrer : pointer toutes les boules restantes du mieux possible. La plupart du temps, on serre lorsqu'on n'a pas rĂ©ussi Ă  tirer une boule adverse qui est très près du cochonnet. On se rĂ©signe donc Ă  laisser la mène Ă  l'adversaire, mais on l’empĂŞche de marquer trop de points.
  • Faire un palouf : (ou aussi : palouffer) se dit lorsqu'un joueur envoie une boule beaucoup trop courte.
  • Jouer volontiers : c'est, Ă  l'inverse du palouf, une boule jouĂ©e trop fort.
  • Faire un nari (accent tonique sur le a) : rater complètement son appoint.
  • Escamper ses boules : rater complètement ses appoints dans une mène.
  • DĂ©marquer : dans le cas oĂą l'Ă©quipe adverse n'a plus de boule, oĂą au moins un point est dĂ©jĂ  acquis, et oĂą l’on pointe pour « ajouter » (des points), c’est donner le point Ă  l'adversaire (soit en chassant la boule (ou les boules) de son Ă©quipe qui avait (avaient) le point, soit en « rentrant » une boule adverse, c'est-Ă -dire en la poussant de telle sorte qu’elle marque). On peut aussi se dĂ©marquer en tirant.
  • Ne pas jouer pour le perdre : lorsqu'un joueur parvient Ă  reprendre le point Ă  l'adversaire alors que le pointage est difficile, on dit qu'il n'a pas jouĂ© pour le perdre.
  • Ne pas jeter sa boule : rĂ©ussir une boule utile (sans forcĂ©ment prendre le point). Au contraire, on dit qu'un joueur a jetĂ© sa boule lorsqu'il joue un mauvais coup.
  • Faire un vol (on entend souvent: « C’est du vol ! ») : lorsqu'une boule mal jouĂ©e embarque le cochonnet, ou heurte involontairement une boule bien pointĂ©e, bref, on dit qu'il y a vol dès qu'une boule mal jouĂ©e parvient Ă  faire reprendre le point Ă  son Ă©quipe.
  • RĂ©tropissette : technique de pointage permettant de s'affranchir des irrĂ©gularitĂ©s du terrain en donnant Ă  la boule un effet rĂ©tro.
  • Le point de l'Anglais ou la boule piège : se dit d'un point suffisamment mauvais pour que l'Ă©quipe adverse croie pouvoir le reprendre facilement, en vain.
  • Noyer le bouchon : envoyer, en le tapant, le bouchon en dehors du terrain pour annuler la mène.

Vocabulaire lié au tir

Décomposition de la façon de tirer.
  • Tirer au fer : lancer une boule directement sur la boule visĂ©e. Il s'agit de la façon « classique » de tirer.
  • Tirer devant : lancer une boule Ă  30 cm (indicatif) maximum devant la boule visĂ©e. Ce tir peut se pratiquer sur des terrains qui ne « sautent » pas (c-Ă -d. oĂą les boules ne rebondissent pas après l’impact), ou bien par des tireurs qui lancent leur boule (trajectoire ou effet spĂ©cifique) de manière qu'elle rebondisse très peu.
  • Tirer Ă  la raspaille (ou Ă  la rafle ou bien rabalette), raspailler : contraire du tir au fer, la boule roule avant de toucher la ou les boules visĂ©es. Cette technique est gĂ©nĂ©ralement assez mal vue par les puristes.
  • Faire un carreau : terme employĂ© quand il y a « tir au fer ». La boule de tir lancĂ©e reste dans un rayon maximum de 50 cm (indicatif) autour de l'impact. Trois situations sont dĂ©crites par des termes spĂ©cifiques :
    • on rĂ©alise un carreau parfait ou un arrĂŞt lorsque la boule tirĂ©e prend la place exacte de la boule cible,
    • on rĂ©alise un carreau allongĂ© lorsque la boule tirĂ©e roule vers l’avant après l'impact sur la boule cible,
    • on rĂ©alise un recul (se dit aussi "carreau rĂ©tro") lorsque la boule tirĂ©e repart en arrière après l'impact sur la boule cible,on rĂ©alise une patinette lorsque la boule de tir tourne sur elle-mĂŞme Ă  l'emplacement mĂŞme de la boule tirĂ©e (c'est sans aucun doute un des plus beaux gestes de la pĂ©tanque).
  • Faire un palet : tirer une boule sur le jeu en tirant « Ă  la raspaille » ou en « tir devant » ; la boule lancĂ©e reste dans un rayon maximum de 50 cm (indicatif) autour de l'impact. Deux situations sont dĂ©crites par des termes spĂ©cifiques :
    • on rĂ©alise un palet parfait ou un arrĂŞt lorsque la boule tirĂ©e prend la place exacte de la boule cible,
    • on rĂ©alise un palet allongĂ© lorsque la boule tirĂ©e roule vers l’avant après l'impact sur la boule cible.
  • Faire un trou : tirer Ă  cĂ´tĂ© de la boule visĂ©e (c'est un tir ratĂ©).
  • Faire un Ă©cart : faire un trou en tapant trop Ă  gauche ou trop Ă  droite.
  • Faire un brochet ou faire un crocheton : faire un Ă©cart important.
  • Faire une casquette : frapper une boule sur sa « tĂŞte » (partie supĂ©rieure). La boule cible reste Ă  sa place ou bouge très peu.
  • DiffĂ©rentes façons de tirer
  • Faire une sautĂ©e (se dit aussi trier) : frapper une boule qui se trouve quelques centimètres derrière une autre (sans toucher cette dernière) ; ce tir demande bien sĂ»r une prĂ©cision absolue en distance.
  • Faire un choisi (se dit aussi trier) : frapper une boule qui se trouve Ă  cĂ´tĂ© d'une autre boule, sans dĂ©loger cette dernière.
  • Tirer sur l’oreille : frapper une boule sur le cĂ´tĂ©, de façon Ă  la faire partir de travers.
  • Faire un sifflet ou faire un ciseau : chasser deux boules adverses en un seul tir. Ce coup requiert de heurter la première boule selon l'angle adĂ©quat afin de chasser la deuxième par ricochet.
  • Tuer le chien ou faire une ferret : tirer une boule de sa propre Ă©quipe, de façon non intentionnelle.
  • Avoir un contre : tirer la bonne boule, mais de telle façon que celle-ci ou la boule jouĂ©e aille percuter – et dĂ©marquer – une boule de sa propre Ă©quipe. On parle de position de contre lorsqu’un contre a une probabilitĂ© non nĂ©gligeable d’arriver en cas de tir. On parle de contre sec lorsque la boule adverse heurte la boule de sa propre Ă©quipe en plein et donc prend sa place : ce cas-lĂ  est Ă©videmment très mauvais pour l'Ă©quipe du tireur.
  • Tirer le but (avec toutes les dĂ©clinaisons de but) : parfois, si une Ă©quipe est mal embarquĂ©e dans une mène elle peut essayer de tirer le but pour annuler celle-ci. On dit alors qu'elle tire le but.
  • Pet de vieille : il s'agit d'un tir qui n'est pas au fer, et qui se contente d'effleurer la boule visĂ©e sans la faire bouger suffisamment selon les puristes (on qualifie de pet parfait un pet de vieille qui ne permet pas de reprendre le point).
  • Se dĂ©couvrir : tirer trop de boules, de sorte Ă  s’exposer Ă  « prendre une grosse mène » si l'Ă©quipe adverse rĂ©ussit ses tirs.
  • Chiquer une boule : rĂ©aliser un tir qui effleure la boule cible, ne dĂ©plaçant celle-ci que lĂ©gèrement.

Expressions diverses

Fanny, Ă©dition de 1896.
  • Embrasser Fanny, Faire fanny, ĂŞtre fanny, (se) prendre une fanny ou Fanny paie Ă  boire : perdre une partie sur le score de 13 Ă  0. Ă€ l'origine, les perdants devaient alors embrasser les fesses d'une femme postiche nommĂ©e Fanny, reprĂ©sentĂ©e sous forme de tableau, de poterie ou de sculpture. Plus rĂ©cemment, l'Ă©quipe perdante doit payer une tournĂ©e Ă  l'Ă©quipe gagnante.
  • Mettre une fanny : gagner une partie sur le score de 13 Ă  0.
  • Une valise, valoche : se dit lorsqu'on prend 5 ou 6 points dans une mène.
  • Un sac Ă  main : se dit lorsqu'on prend 4 points dans une mène.
  • Un portefeuille : se dit lorsqu'on prend 3 points dans une mène.
  • Faire la musique ou faire la chanson : essayer de dĂ©stabiliser l’adversaire en discutant entre les points, soit avec lui, soit avec ses propres partenaires.
  • Une valise, valoche de un : Se dit lorsqu'une Ă©quipe aurait pu faire une valise, valoche et n'a finalement mis qu'un point. Expression de soulagement d'une Ă©quipe plutĂ´t mal partie.
  • Faire la Micheline : Se dit d'une personne ou d'une Ă©quipe qui se prĂ©sente Ă  un concours ou Ă  une partie entre amis sans sa paire de boules.

Notes et références

Notes

  1. Le terme « triplette » désigne dans ce cas le set de 3 boules identiques d'un joueur.

Références

  1. https://www.ffpjp.org/portail/images/pdf/2017/COMPTE_RENDU_2017.pdf
  2. Valerie Feschet, « Petanque in New York », in E. Tucker and E. McHale (eds), New York State, Folklife Reader, New York, University Press of Mississippi. Voir aussi du même auteur : « Les concours de pétanque du 14 juillet à New York », Ethnologie française, tome XLII, no 1, p. 123-135.
  3. Illustration de Le joueur de boules, texte de B. Durand paru dans Les Français peints par eux-mêmes : encyclopédie morale du dix-neuvième siècle. t. 2, L. Curmer éditeur, Paris 1840-1842, pages 288-296.
  4. Illustration de la page 209 de l'ouvrage de Émile de Labédollière Le Nouveau Paris, Gustave Barba Libraire Éditeur Paris 1860.
  5. Extrait des Toquades, de Gavarni, publiées par l'éditeur Gabriel de Gonet, Paris 1858. Reproduit ici d'après la page 265 du journal Le Voleur, du 27 août 1858, où ce dessin illustre un article intitulé « Les Joueurs de boules ».
  6. « Le jeu de boule », sur http://www.laboulebleue.fr, .
  7. « Historique de la pétanque », sur http://www.petanque-en-comminges.com, (consulté le ).
  8. « Le jeu de boules à travers les siècles Du XVIe au XVIIIe siècles », sur http://www.museedelaboule.com, non précisé (consulté le ).
  9. Marco Foyot, Alain Dupuy, Louis Dalmas, PĂ©tanque : technique, tactique, entrainement, Robert Laffont, 1984, p. 16.
  10. Le personnage est Ferragus XXIII, dans Ferragus, Ă©dition Furne, vol IX, p. 109.
  11. Charles Giol, « La Pétanque », Historia,‎ , p. 83 (ISSN 0750-0475).
  12. Site de la FFPJP, dont le siège se trouve 13, rue de Trigance, 13002 Marseille. Son prĂ©sident actuel est Alain Cantarutti, Ă©lu le 7 mars 2009 pour 4 ans, succĂ©dant Ă  Claude AzĂ©ma.
  13. Super Utilisateur, « Historique », sur fipjp.org (consulté le )
  14. Pascal Rioche, « SportMag n°104 : Edito (Histoires Belges), p. 3 », sur emag.sportmag.fr, (consulté le )
  15. « Arrêté du 31 janvier 2005 fixant les modalités d'admission au cycle de formation permettant aux sportifs de haut niveau de se présenter au concours de sélection sur épreuves pour accéder au corps des professeurs de sport | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  16. « une vraie boule de pétanque, c'est fait comme ça », sur https://boutique.obut.fr (consulté le ).
  17. « Règlement de jeu officiel de pétanque », sur FIPJP, (consulté le ).
  18. Claude Raluy, Pétanque, La pétanque à travers l'Europe, p. 12
  19. Philippe Biblio, « Site de la FIPJP », sur FIPJP, (consulté le )
  20. « Lou Trésor dou Félibrige ou Dictionnaire provençal-français : embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne.... T. 1, A-F / Frédéric Mistral ; avec un suppl. établi d'après les notes de Jules Ronjat » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  • Charles Giol, « La PĂ©tanque », Historia,‎ , p. 83 (ISSN 0750-0475).

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : source utilisée pour la rédaction de l'article

  • Claude Raluy, PĂ©tanque, Ă©dition : Hachette Livre, Vanves, 2023, 288 pages, (ISBN 9782376713616) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Michel Izoird, GĂ©rard PĂ©lisson-Lafay, La pĂ©tanque. Une histoire, un sport, un loisir, une passion, Edi Loire, 1996.
  • Henk Reesink, Anne-Marie Reesink, Jeux de boules. 3000 ans d'histoire et histoires, La paix, LernĂ© I et L., 2004.
  • Pierre Fieux, Dictionnaire de la pĂ©tanque, Les Presses du Midi, 2019, 435 p., (ISBN 9782812710650)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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