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Orthose

Orthoclase

Orthoclase
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Orthose
Orthose - Brésil
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique AlKO8Si3 KAlSi3O8
Identification
Masse formulaire[2] 278,3315 ± 0,0034 uma
Al 9,69 %, K 14,05 %, O 45,99 %, Si 30,27 %,
Couleur incolore; blanc; gris; jaune; jaune gris; rouge rose; rougeâtre; vert; verdâtre; rose
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais centré C
Macle fréquent : (macle de Carlsbad, Baveno ou Manebach)
Clivage bon sur {001} et net sur {010}
Cassure irrégulière, conchoïdale, esquilleuse
Habitus parfois prismatiques ou à section transversale, carrés courts fréquemment
Échelle de Mohs de 6,00 à 6,50
Trait blanc
Éclat vitreux à nacré
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,518 - 1,520
nβ = 1,522 - 1,524
nÎł = 1,522 - 1,525
Pléochroïsme non
Biréfringence 1er ordre, Δ=0.007 biaxe négatif
Dispersion 2 vz ~ 35-75°
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence translucide Ă  opaque
Propriétés chimiques
Densité de 2,55 à 2,63
Fusibilité fond difficilement
Solubilité soluble dans les bases alcalines et lentement corrodée par l'acide fluorhydrique
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité détectable à faible

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'orthose (terme français) ou l'orthoclase (terme international) est une espèce minérale du groupe des silicates (sous-groupe des tectosilicates, famille des feldspaths, sous-famille des feldspaths potassiques). Sa composition chimique est KAlSi3O8, avec des traces de Na, Fe, Ba, Rb et Ca.

Historique de la description et appellations

Inventeur et Ă©tymologie

Décrite par Johann August Friedrich Breithaupt en 1823. Du grec orthos : « droit » nommé ainsi à la suite de sa faculté à se cliver selon deux plans orthogonaux. La description a été faite sous le nom d'orthoclase ; le terme d'orthose inventé par René Just Haüy est le terme usuel francophone.

Synonymie

Observation

L'orthose se présente en cristaux fréquemment blancs ou roses, rarement rouges, dessinant à la surface de la roche, des rectangles assez réguliers, parfois arrondis[7].

Caractéristiques physico-chimiques

Les feldspaths orthoses ont pour formule chimique générale KAlSi3O8.

Variétés

  • adulaire ou pierre de lune est une variĂ©tĂ© opalescente d'orthose qui Ă©voque la clartĂ© de la lune. La cause en est la rĂ©flexion de la lumière par la structure interne. Si les couches sont suffisamment fines, elles donnent un joli bleu, sinon l'adularescence, blanche, est moins prisĂ©e. Un reflet en une seule bande peut donner une pierre de lune « Ĺ“il-de-chat ». Les grandes pierres de bonne qualitĂ© sont rares et chères. La pierre de lune est assez sensible aux chocs. Elle provient du Sri Lanka (transparente avec des reflets bleus), de Birmanie, mais aussi d'Australie, des États-Unis d'AmĂ©rique, de l'Inde (gris, rose, blanc laiteux), de Madagascar, de Tanzanie et mĂŞme des Alpes suisses oĂą elle a Ă©tĂ© initialement dĂ©couverte (Les Monts Adula actuellement Massif du Saint-Gothard).
  • aglaurite, autre variĂ©tĂ© prĂ©sentant des phĂ©nomènes d'adularescence bleue trouvĂ©e Ă  Teplice (Teplitz), rĂ©gion d'ĂšstĂ­, Bohème, RĂ©publique tchèque. ApparaĂ®t comme Ă©tant un synonyme d'adulaire[8].
  • baryum-orthose (syn. orthose barique), variĂ©tĂ© riche en baryum trouvĂ©e dans deux occurrences japonaises[9].
  • delawarite (Isaac Lea, 1866), variĂ©tĂ© d'orthose Ă  reflet perlĂ©, trouvĂ©e entre Lenni et Glen Riddle, comtĂ© de Delaware, Pennsylvanie[10] - [11]

Cristallochimie

Cristallographie

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8.625, b = 12.996, c = 7.193, Z = 4 ; beta = 116.016°; V = 724.57
  • DensitĂ© calculĂ©e = 2,55

Gîtes et gisements

Gîtologie et minéraux associés

Gîtologie
L'orthose est présente dans les roches plutoniques et métamorphiques et ne se trouve que rarement dans les laves. Présente dans certaines météorites.
Minéraux associés
quartz, plagioclase, feldspaths, micas (biotite, muscovite...), grenats, tourmalines, béryls, et topaze.

Gisements producteurs de spécimens remarquables

  • Canada
District de Maniwaki-Gracefield, région de l'Outaouais, Québec[12].
Mine Jeffrey, Asbestos, région de l'Estrie, Québec[13].
  • France
La Verrière, Monsols, Rhône, Rhône-Alpes[14].
La Chèze[15], Ambazac et Vénachat[16], Compreignac, deux gisements dans la Haute-Vienne, Limousin.
Vensac, Brocq-en-Menet, Menet, Cantal, Auvergne[17].
Ceilhes, Ceilhes-et-Rocozels, HĂ©rault, Languedoc-Roussillon.
  • Madagascar
Itrongay, Betroka, Anosy (Fort Dauphin), Tuléar (Toliara)[18].
Benono, Mahasoa, Betroka, Anosy (Fort Dauphin), Tuléar (Toliara)[19].
  • Suisse
Massif du Saint-Gothard, Tessin.

Exploitation des gisements

Gemmologie

En dehors de la variété adulaire, certaines orthoses très pures peuvent être taillées comme gemmes ; ces pierres sont incolores à jaune-rosé. Le clivage parfait de l'espèce les rend fragiles et ces pierres sont surtout taillées pour les collectionneurs. Elles proviennent de Madagascar, de Haute-Birmanie, et du Brésil.

Galerie

  • Orthose et quartz
    Orthose et quartz
  • Adulaire montrant l'adularescence (Suisse) 7 Ă— 6,5 cm
    Adulaire montrant l'adularescence (Suisse) 7 Ă— 6,5 cm
  • Adulaire - Macle de Manebach {001} (Suisse) 7 Ă— 6,5 cm
    Adulaire - Macle de Manebach {001} (Suisse) 7 Ă— 6,5 cm
  • Macle de Carlsbad - Carlsbad (Karlovy Vary) TchĂ©quie
    Macle de Carlsbad - Carlsbad (Karlovy Vary) Tchéquie
  • Macles sur {010} puis  sur {110} - Ceilhes, HĂ©rault France (4 Ă— 3,6 cm)
    Macles sur {010} puis sur {110} - Ceilhes, HĂ©rault France (4 Ă— 3,6 cm)
  • Orthose gemme de Benono Madagascar
    Orthose gemme de Benono Madagascar

Références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. James Dwight Dana, George Jarvis Brush, A System of Mineralogy: Descriptive Mineralogy, John Wiley & Son, New York (NY), 5e éd., 1868, p. 356–357
  4. François Arago, Joseph Louis Gay-Lussac, Annales de chimie et de physique, volume 24, Crochard, Paris, 1823
  5. Frédéric Cuvier, Dictionnaire des sciences naturelles, volume 53, 1828
  6. Ref. IMA
  7. Alain Foucault, Le Guide du géologue amateur, Dunod, (lire en ligne), p. 57.
  8. Descriptive list of the new minerals, 1892-1938: containing all new mineral... Par George Letchworth English, James Dwight Dana 1939
  9. Takeo Watanabe, "The Minerals of the Noda-Tamagawa mine, Iwate Prefecture, Japan: I. Notes on geology and paragenesis of minerals", Mineralogical Journal, 2, 6, 1959, p. 408-421
  10. James Dwight Dana, George Jarvis Brush, A System of Mineralogy: Descriptive Mineralogy, John Wiley & Son, New York (NY), 5e Ă©d., 1869, p. 356
  11. Isaac Lea, "Notes on Some Members of the Feldspar Family", in Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, mai 1866, p. 110–113 (Lea l'appelle d'abord delawareite)
  12. Econ. Geol., 81, 1986 p. 89-112
  13. Francesco Spertini, « La Mine Jeffrey, Asbestos, Québec, Canada. », in Le Règne minéral, 37, 2001, p. 10-34
  14. Georges Favreau, J.-R. Legris, M. Dardillac, « La Verrière (Rhône) : Histoire et Minéralogie », in Le Cahier des micromonteurs, 53(3), 1996, p. 3-28
  15. Guide géologique de la Haute Vienne, musée municipal de Limoges, Limoges, 1967
  16. Alfred Lacroix, Minéralogie de la France et de ses colonies, 1896
  17. Roland Pierrot, Paul Picot, Jean-Jacques Périchaud, Inventaire minéralogique de la France n°1 - Cantal, BRGM et Éditions G. de Bussac, 1971
  18. Alfred Lacroix, Minéralogie de Madagascar, tome I : Géologie-Minéralogie descriptive, A. Challamel (Éditeur), Paris, 1922
  19. Jean Béhier, Carte minéralogique de Madagascar, Archive service géologique de Madagascar, 1963
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