Offshore Leaks
Les Offshore Leaks (littéralement « fuites extraterritoriales », en référence à WikiLeaks) sont, depuis 2013, une série de fuites d'informations relatives aux paradis fiscaux et à leur utilisation à des fins de fraude fiscale et de blanchiment d'argent à travers le monde.
Liste des fuites "Offshore Leaks"
- « Offshore Leaks » (2013)
- « China Leaks », sur les "princes rouges" chinois (2014)
- « Luxembourg Leaks » (ou "LuxLeaks") (2014)
- « Panama Papers » (2016)
- « Bahamas Leaks » (2016)
- « Football Leaks » (2016)
- « Money Island » (2017)
- « Malta Files » (2017)
- « Paradise Papers » (2017)
- « Dubaï Papers » (2018)
- « FinCEN Files » (2020)
- « OpenLux » (2021)
- « Pandora Papers » (2021)
Contexte
Cf. instructions d'utilisation pour ce SVG interactif à la page de description du fichier sur Wikimedia Commons.
Ces fuites relatives aux placements extraterritoriaux sont le résultat d'une investigation menée pendant plusieurs années par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), un réseau indépendant de journalistes basé à Washington, et 36 titres de la presse internationale[1] - [2], dont notamment la BBC, le Washington Post, le Guardian, le Süddeutsche Zeitung et Le Monde[3], qui ont eu accès à une base de données de plus de 2,5 millions de documents concernant près de 120 000 sociétés offshore. Elles interviennent dans le double contexte de la crise financière de Chypre et de l'affaire Cahuzac en France.
Révélations
Les Offshore Leaks comprennent deux volets.
Le premier a été publié en avril 2013, et concerne tous les pays du monde.
Le second volet concerne les « princes rouges » chinois[4].
France
Les révélations de cette enquête internationale concerneraient pour la France : deux établissements bancaires ainsi qu'une liste de 130 personnalités, dont l'ancien trésorier de campagne de François Hollande en 2012, Jean-Jacques Augier[5].
Autres pays
Parmi les autres personnalités ou groupes concernés figureraient notamment :
- le président du Zimbabwe, Robert Mugabe ;
- la famille du président d'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev ;
- un ancien ministre des finances de Mongolie, Bayartsogt Sangajav ;
- Carmen Cervera, baronne von Thyssen-Bornemisza de Kászon, ex-épouse de Hans Heinrich von Thyssen Bornemisza ;
- Maria Imelda Marcos Manotoc, fille du dictateur philippin, Ferdinand Marcos ;
- Olga Shuvalova, épouse d'Igor Chouvalov (Premier vice-Premier ministre du gouvernement russe).
« Princes rouges » chinois (janvier 2014)
Dans les îles Vierges britanniques, quarante pour cent des entreprises enregistrées sont asiatiques et, en premier lieu, chinoises[6].
Pour la Chine, le Consortium international pour le journalisme d'investigation affirme, en 2014, que 22 000 Chinois seraient impliqués dans des compagnies offshore basées dans les paradis fiscaux. En particulier des princes rouges, membres des familles du président Xi Jinping, de l'ancien premier ministre Wen Jiabao, de Deng Xiaoping, de l'ancien premier ministre Li Peng, de l'ancien président Hu Jintao, de Peng Zhen (un des huit immortels du Parti communiste chinois) mais aussi de grands responsables économiques comme Ma Huateng, Yang Huiyan, Huang Guangyu, Wei Jianghong, Zhang Xin[7].
Les banques suisses
Selon des documents obtenus par le consortium ICIJ et repris par le journal Le Monde, la banque Reyl & Cie, fondée par des Français en 1973, (qui dispose d'une licence bancaire depuis novembre 2010) aurait été l'instrument utilisé par plusieurs dizaines de Français pour échapper à l'impôt, notamment Jérôme Cahuzac ou de grands industriels et entrepreneurs, artistes... Selon le journal Le Monde, la banque aurait créé six sociétés aux Seychelles, ainsi qu'aux îles Vierges britanniques, à Panama et au Costa Rica, lesquelles auraient servi à transférer des avoirs et à cacher des comptes problématiques[8]. Aucun nom ne figure toutefois sur les informations obtenues par le journal.
Toujours selon le consortium ICIJ, deux autres banques suisses, UBS et Clariden Leu, auraient travaillé avec la société TrustNet pour fournir à leurs clients des sociétés secrètes et blindées dans les Îles Vierges britanniques et d'autres centres offshore[9].
Notes et références
- « Offshore Leaks : les principaux noms connus », LaLibre.be (page consultée le 4 avril 2013).
- (en) Gerard Ryle, « The extraordinary range of people using offshore hideaways », sur www.guardian.co.uk, The Guardian, (consulté le )
- Nathalie Nougayrède, « Le système offshore, cet ennemi patenté de la démocratie », Le Monde.fr (page consultée le 4 avril 2013).
- Offshore Leaks : comprendre cette histoire de princes rouges chinois en dix points Les Inrockuptibles, 22 janvier 2014
- Anne Michel et Raphaëlle Bacqué, « Le trésorier de campagne de François Hollande a investi aux Caïmans », Le Monde, 4 avril 2013
- Chine : corruption et cocotierJeune Afrique, 4 février 2014
- Marina Walker Guevara, Gerard Ryle, Alexa Olesen, Mar Cabra, Michael Hudson et Christoph Giesen OffshoreLeaks : révélations sur l'argent caché des « princes rouges » chinois Le Monde, 23 janvier 2014
- (fr) La boîte de Pandore d'une banque suisse très prisée des VIP parisiens - Le Monde.fr
- « Fed Cup: Alison Van Uytvanck s’incline contre Carla Suarez Navarro, l’Espagne égalise contre la Belgique », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Lanceurs d'alertes
- Journalisme d'enquête
- European Investigative Collaborations (EIC-Europe)
- Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ-USA)
- Fiscalité des entreprises et professionnels
- Liste banques dans le monde (Europe)
Scandales de l'évasion fiscale et blanchiment d’argent via paradis fiscaux :
- Affaire des évadés fiscaux (2013)
- Offshore Leaks (2013)
- China Leaks (2014)
- Luxembourg Leaks (2014)
- FootballLeaks (2015)
- Swiss Leaks (2015)
- Bahamas Leaks (2016)
- Panama Papers (2016)
- Malta Files (2017)
- Paradise Papers (2017 - Personnes visées)
- CumEx Files (2018)
- Implant Files (2018)
- MacronLeaks (2019)
- Mauritius Leaks (2019)
- BlueLeaks (2020)
- FinCEN Files (2020)
- OpenLux (2021)
- Pandora Papers (2021)