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Huit immortels du Parti communiste chinois

Les huit immortels du Parti communiste chinois, en rĂ©fĂ©rence aux huit immortels, principales divinitĂ©s du taoĂŻsme[1] (chinois : äž­ć…±ć…«ć€§ć…ƒè€ ; pinyin : zhƍnggĂČng bādĂ  yuĂĄnlǎo ; litt. « huit grands vĂ©tĂ©rans du parti communiste »), ont jouĂ© un rĂŽle clef dans l'initialisation et le dĂ©marrage de rĂ©formes Ă©conomiques de la Chine dans les annĂ©es 1980, puis dans leur supervision dans les annĂ©es 1990. Le terme « immortel » fait rĂ©fĂ©rence Ă  la longĂ©vitĂ© politique des membres du groupe.

Historique

Le terme immortel a pour origine la longĂ©vitĂ© politique des membres de ce groupe[2], et peut revĂȘtir une certaine connotation sarcastique[3] - [4]. Il a Ă©tĂ© employĂ© pour la premiĂšre fois par la presse de Hong Kong[5].

Les huit immortels tirent leur lĂ©gitimitĂ© rĂ©volutionnaire de leur participation Ă  la Longue Marche. Pendant la RĂ©volution culturelle, ils ont Ă©tĂ© victimes des purges de Mao Zedong[6] subissant les humiliations, la prison, la torture, avant d'ĂȘtre rĂ©habilitĂ©s sous l’ùre de Deng Xiaoping[7]. Ils soutiendront Deng Xiaoping lors de la rĂ©pression du mouvement dĂ©mocratique du 4 juin 1989[8].

Le sinologue Jean-Luc Domenach indique que Jiang Zemin, avant son accession à la Présidence de la République populaire de Chine en 1993, fait appel aux Immortels pour assoir son autorité vis-à-vis de Qiao Shi et obtenir le départ de celui-ci en raison de son ùge[9].

En 2012, quatre des membres du bureau politique sont des descendants des immortels[10].

Membres

  • Deng Xiaoping (1904–1997), membre du Bureau permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois de 1977 Ă  1987, prĂ©sident de la ConfĂ©rence consultative politique de 1978 Ă  1983, prĂ©sident de la Commission centrale Militaire de 1980 Ă  1989, prĂ©sident de la Commission centrale des conseillers de 1982 Ă  1987.
  • Chen Yun (1905–1995), membre du Bureau permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois de 1977 Ă  1987, prĂ©sident de la Commission centrale des conseillers de 1987 Ă  1992[11];
  • Li Xiannian (1909–1992), membre du Bureau permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois de 1977 Ă  1987, prĂ©sident de la RĂ©publique populaire de Chine de 1983 Ă  1988, puis prĂ©sident de la ConfĂ©rence consultative politique
  • Yang Shangkun (1907–1998), prĂ©sident de la RĂ©publique populaire de Chine de 1988 Ă  1993.
  • Peng Zhen (1902–1997), prĂ©sident de l'AssemblĂ©e du Peuple de 1983 Ă  1988[12]
  • Bo Yibo (1908–2007), vice-prĂ©sident de la Commission centrale des conseillers[13].
  • Wang Zhen (1908–1993), vice-prĂ©sident de la Commission centrale des conseillers[14].
  • Song Renqiong (1909–2005), vice-prĂ©sident de la Commission centrale des conseillers

Descendance

Les enfants des Huit immortels appartiennent aux princes rouges ou fils de princes, qui de par leurs réseaux de relations, accÚdent aux pouvoirs politique, économique et militaire.

  • Xi Jinping, prĂ©sident de la RĂ©publique populaire de Chine depuis le , secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral et prĂ©sident de la Commission militaire centrale du Parti communiste chinois depuis 2012, est prĂ©sentĂ© comme le leader de la faction des princes rouges[16], il s'oppose Ă  la faction de la Ligue de la jeunesse, dont le chef de file est l'ancien prĂ©sident Hu Jintao[17]. Il est le fils de Xi Zhongxun, ancien vice-prĂ©sident de l'AssemblĂ©e populaire et vice-Premier ministre.
  • Bo Xilai, fils de Bo Yibo[18], ministre du commerce du gouvernement de la RĂ©publique populaire de Chine de 2004 Ă  2007. Bo est dĂ©mis de ses fonctions du parti de Chongqing en [19], puis le exclu du ComitĂ© central du PCC[20], et son Ă©pouse Gu Kailai mise en garde Ă  vue[21].
  • Chen Yuan (en), fils de Chen Yun. Gouverneur de la Banque de dĂ©veloppement de Chine[22].
  • Deng Pufang (nĂ© en 1944), premier fils de Deng Xiaoping, assurera Ă  plusieurs reprises la prĂ©sidence de la fĂ©dĂ©ration chinoise des handicapĂ©s[23]. Pendant la rĂ©volution culturelle, Ă  la suite d'un accident provoquĂ© par les gardes rouges, Deng Pufang deviendra paraplĂ©gique. Deng Nan (nĂ©e en 1945), sa seconde fille, a Ă©tĂ© ministre des Sciences et des technologies de la RĂ©publique populaire de Chine entre 1998 et 2004[24]. En 2013, son petit-fils, Deng Zhuodi, nĂ© aux États-Unis et diplĂŽmĂ© de l'UniversitĂ© Duke en Caroline du Nord, est dĂ©signĂ©, Ă  l'Ăąge de 28 ans, comme responsable dans un secteur rural de la province du Guangxi[25].
  • Wang Jun, fils de Wang Zhen, succĂšdera Ă  Rong Yiren Ă  la tĂȘte de CITIC Group[26].
  • Song Binbin, nĂ©e en 1949 est la fille de Song Renqiong. C'est elle qui attacha, le , un brassard rouge au bras de Mao Zedong devant la foule de la place Tiananmen. En 2014, elle s'excusa publiquement de ses actes en tant que garde rouge pendant la RĂ©volution culturelle[27].

Références

  1. Le Point.fr, « Ces huit familles qui contrÎlent la Chine », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  2. Bo Xilai : “Un jour, mon nom sera blanchi” Courier International, « l faisait partie d'un groupe – qui comptait aussi Deng Xiaoping, entre autres – surnommĂ© les huit immortels par les observateurs de la Chine Ă  l'Ă©tranger, en raison de leur longĂ©vitĂ© politique. »
  3. (en) Brett Decker and William C. Triplet II, Bowing to Beijing, Regnery Publishing, 2011 : « Red China's "Eight Elders", known sarcastically as the "Eight Immortals" (which originally were Taoist deities in the pre-atheist culture) ».
  4. (en) Jason Ng, Blocked on Weibo: What Gets Suppressed on China's Version of Twitter (And Why), The New Press, 240, p. 6 : « (veteran or an old leader / yuanla) In the context of the Chinese Communist Party this term refers to the Eight Elders, also sarcastically called "the Eight Immortals." These former senior leaders, headed by Deng Xiaoping, held substantial power during the 1980s and 1990 even after they had retired. »
  5. (en) François Godement, The New Asian Renaissance (livre numérique Google), Routledge, 2013, 328 p. : « The country had been ruled from behind the curtain by a few elderly retired men, dubbed the 'eight immortals' by the Hong Kong press » ».
  6. Philippe Paquet, La disparition du dernier Immortel La Librebe, 17 janvier 2007, « fut, comme les autres Immortels, purgé pendant la Révolution culturelle, endurant des conditions de détention pénibles. »
  7. Chine: remords de la fille d’un gĂ©nĂ©ral aprĂšs la RĂ©volution culturelle « Les huit immortels du PC chinois --dont fit aussi partie Bo Yibo, le pĂšre du dirigeant dĂ©chu Bo Xilai-- ont tirĂ© leur lĂ©gitimitĂ© d’avoir participĂ© Ă  la Longue Marche de Mao, avant d’ĂȘtre victimes des purges puis de jouer un rĂŽle important dans le dĂ©marrage des rĂ©formes Ă©conomiques au dĂ©but des annĂ©es 1980. »Le Soir, 13 janvier 2014
  8. Bo Yibo, 98; One of China's '8 Immortals, Washington Post, 19 janvier 2007
  9. Jean-Luc Domenach, OĂč va la Chine ?, 2002.
  10. Ces huit familles qui contrÎlent la Chine Le Point, 12 janvier 2012 « quatre des sept membres actuels du bureau politique du PCC - dont le nouveau secrétaire général Xi Jinping - descendent également des Immortels. »
  11. Mort du chef nonagénaire des conservateurs chinois, Chen Yun Libération, 12 avril 1995 « La disparition de ce vétéran de la Longue Marche prélude à celle des cinq derniers «immortels» de la vieille garde Deng Xiaoping (90 ans), Peng Zhen (93 ans), Bo Yibo (87 ans), Yang Shangkun (88 ans) et Song Renqiong (91 ans). Officiellement à la retraite depuis des années, malades ou agonisants pour certains, ils jouent néanmoins chacun de leur cÎté un rÎle de patriarche, et les factions politiques en présence s'appuient sur eux. »
  12. Informations : DĂ©cĂšs de Peng Zhen L'HumanitĂ©, 5 mars 1997, « Le dirigeant chinois, Peng Zhen, considĂ©rĂ© comme un des trois fondateurs de la RĂ©publique populaire de Chine, serait mort samedi dans un hĂŽpital de PĂ©kin, selon le quotidien indĂ©pendant de Hong Kong, «Sing Tao». ÂgĂ© de quatre-vingt-quatorze ans, Peng Zhen avait Ă©tĂ© hospitalisĂ© aprĂšs le dĂ©cĂšs de Deng Xiaoping. Peng Ă©tait l'un des trois derniers «immortels» de la rĂ©volution, considĂ©rĂ©s comme fondateurs de l'Etat communiste chin »
  13. CĂ©line ZĂŒnd, « L’avĂšnement des princes rouges », Le temps,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ) : « Le vieux Bo Ă©tait l’un des « huit immortels », la vieille garde dirigeante du PCC dominĂ©e par Deng Xiaoping qui a conduit la Chine vers les rĂ©formes Ă©conomiques dĂšs 1978 ».
  14. Jacques de Goldfiem, Larme à gauche pour Wang Zhen Persée, « La mort, en la personne du vice Président de la République Wang Zhen, vient à nouveau frapper le clan des « Huit Immortels ». »
  15. Yuwu Song, Biographical Dictionary of the People's Republic of China « ...and considered as one of the Height Immortals of the communist party of China »
  16. Arnaud de La Grange, Xi Jinping : le futur maĂźtre de la puissance chinoise Le Figaro, 19 octobre 2010
  17. Robert Neville, La Chine va-t-elle changer avec Xi Jinping? Marianne, 6 novembre 2010 « La faction des "princes rouges", emmenée par Xi Jinping lutte ainsi pied à pied avec celle de la Ligue de la jeunesse, dont est le chef de file n'est autre que le Président chinois, Hu Jintao. »
  18. François Godement, Que veut la Chine?: De Mao au capitalisme « Le vétéran revient en 1978, et deviendra finalement un des Huit Immortels, ces anciens dirigeants qui continuent à peser sur la direction en place »
  19. Chine : Bo Xilai, la chute d'un prétendant au pouvoir, Le Figaro, 15 mars 2012.
  20. Bo Xilai exclu du Parti communiste chinois, Arnaud de La Grange, Le Figaro, 10 avril 2012.
  21. « Gu Kailai, chute de la "Jackie Kennedy" chinoise » L'Express - 13 avril 2012
  22. Biographie officielle de Chen Yuan China Vitae
  23. Chine: Li Ruihuan et Deng Pufang réélus président honoraire et président de la FCH Le Quotidien du Peuple, 10 septembre 2003
  24. Biographie de Deng Nan
  25. Deng Xiaoping’s Duke Law Alumnus Grandson Named County Official Bloomberg, mai 2013
  26. David Barboza, Rong Yiren, a Chinese Billionaire, Dies at 89 The New York Times, 28 octobre 2005
  27. Révolution culturelle en Chine : les remords d'une garde rouge Le Figaro, 14 janvier 2014, « Ses excuses ont d'autant plus de poids, que son pÚre Song Renqiong, décédé en 2005, fut un illustre général de l'Armée populaire de libération (APL), membre des « huit immortels » du Parti, »
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