Mizoën
Mizoën [mizwɛ̃] est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes[1].
Mizoën | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Isère | ||||
Arrondissement | Grenoble | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Oisans | ||||
Maire Mandat |
Bernard Michel 2020-2026 |
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Code postal | 38142 | ||||
Code commune | 38237 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
190 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 9,2 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 03′ 04″ nord, 6° 08′ 35″ est | ||||
Altitude | Min. 955 m Max. 2 964 m |
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Superficie | 20,6 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de l'Oisans-Romanche | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Isère
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | www.mizoen.fr | ||||
Positionnée en secteur de haute montagne à proximité des stations de ski du massif de l'Oisans que sont l'Alpe d'Huez et les Deux Alpes, ses habitants sont dénommés les Mizoënnais.
Géographie
Situation et description
Mizoën est situé en Oisans, une région des Alpes entre le département de l’Isère et des Hautes-Alpes, correspondant au bassin de la rivière Romanche et de ses affluents (l'Eau d'Olle, la Lignarre, la Sarenne, le Vénéon, le Ferrand).
À une altitude de 1 186 m, la commune de Mizoën est placée sur un promontoire dominant la Romanche (rivière des rochers née des glaciers de la Casse Déserte) et le Ferrand (qui signifie, selon la racine latine, Ferus : « le sauvage », et qui naît au pied des cimes des Sauvages, appartenant au massif des Grandes Rousses).
Depuis 1973, la commune de Mizoën est incluse dans la zone « périphérique » du Parc national des Écrins, donc vouée à des aménagements « doux », c'est-à -dire limités. Depuis 2014, la commune a adhéré à la nouvelle charte du parc et est ainsi intégrée dans la zone dite « d’adhésion ».
Communes limitrophes
Mizoën est entouré des communautés de Mont-de-Lans au sud (celle-ci a fusionné avec Venosc, composant ainsi la commune nouvelle des Deux Alpes), de la Grave à l'est, de Besse et Clavans-en-Haut-Oisans au nord, et du Freney-d'Oisans à l'ouest, à l'entrée des gorges de l'Infernet.
Clavans-en-Haut-Oisans | Besse | |||
Le Freney-d'Oisans | N | La Grave (Hautes Alpes) | ||
O Mizoën E | ||||
S | ||||
Les Deux Alpes |
Climat
Le Haut Oisans est soumis à un climat de type montagnard continental, présentant des étés relativement secs et chauds et des hivers froids et connaît un phénomène d'ombre pluviométrique, avec seulement 800 millimètres de précipitations moyennes dans le secteur de Mizoen et de Saint-Christophe-en-Oisans[2].
Hydrographie
Le territoire communal est traversé par la Romanche, un sous affluent de l'Isère qui prend sa source dans le parc national des Écrins au pied du pic de Chamoissière.
Urbanisme
Typologie
Mizoën est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [3] - [4] - [5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6] - [7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (95,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (45,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (28,8 %), forêts (22,3 %), eaux continentales[Note 2] (3,6 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Lieux-dits et écarts
Deux hameaux qui lui sont rattachés : Les Aymes, à une altitude de 1 290 m, et Singuigneret, à 1 360 m.
Risques sismiques
La totalité du territoire de la commune de Mizoën est situé en zone de sismicité n°3 (sur une échelle de 1 à 5), dite « modérée, » comme la plupart des communes de son secteur géographique, le massif de l'Oisans[9].
Type de zone | Niveau | Définitions (bâtiment à risque normal) |
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Zone 3 | Sismicité modérée | accélération = 1,1 m/s2 |
Toponymie
En occitan ou provençal, Mizoën pourrait signifier « au midi »
Histoire
Comme la plupart des communautés de l'Oisans, Mizoën fut un pays de marchands colporteurs qui se livraient au commerce d’articles de mercerie, de tissus et peut-être, à l'occasion, de plantes des montagnes ou de cristaux. Certains allaient par exemple à Lyon, à Autun, dans le Charolais et à Genève[11].
Mizoën fut un fief protestant. Un pasteur fut envoyé par Calvin dès 1562. Quand on sait que la Réforme s'établit en Dauphiné en 1522 par Guillaume Farel, compagnon de Calvin, on peut supposer que les gens de Mizoën furent rapidement conquis par cette religion nouvelle. Les marchands furent probablement les diffuseurs de ces idées et les sympathisants de la communauté protestante, parrainant les nouveau-nés, finançant le temple et l'école, constituant une sorte de « banque coopérative » dite du denier des pauvres, mais aussi d'entraide en faveur des jeunes partant au commerce[12].
L'épisode protestant s'arrête avec les vexations ordonnées par Louis XIV autour des années 1680, la révocation de l'édit de tolérance en 1685 et la suppression de tout statut légal aux « prétendus réformés ». Le dernier pasteur, Jean Bonnet, prend la route de l'exode, puis les familles et groupes de familles s'exilent les années suivantes en direction de la Suisse[13], de l'Allemagne (jusqu'en Saxe et au Brandebourg), voire des Pays-Bas et même de l'Angleterre[12]. Ils gagnent la frontière de Savoie par le col des Prés Nouveaux, puis Genève, avant de se disperser dans les pays d'accueil. Certains sont emprisonnés, d'autres exécutés, certains envoyés aux galères... En 1689, la communauté a perdu les deux tiers de ses habitants. Les biens des « déserteurs » sont loués à de « bons catholiques » mais de nombreuses terres restent incultes[12].
Depuis le XVIIIe siècle et jusqu’à une période récente, les cultures principales étaient le seigle, le froment, l'orge, l'avoine, la pomme de terre, des légumes (choux, choux-raves, haricots, pois, poireaux, betteraves, bettes, carottes...), tout le nécessaire pour subsister. Les alpages se développent à partir de 1 700 mètres et s'étendent en travers des vallonnements aux formes douces jusque vers 2 400 mètres d'altitude. Ce grand espace pastoral, dont une partie était fauchée encore au début du XXe siècle, se nomme « le plateau d'Emparis ». Le plateau d'Emparis a été classé dès 1991 et une grande zone de 2 400 ha, s’étendant sur 3 communes, Clavans, Besse et Mizoën a été déclarée site Natura 2000. Ces deux classements ont permis et permettront à l’avenir de protéger les espèces menacées comme la laîche bicolore, l’avoine odorante, des tourbières et autres sites remarquables. Il ne reste plus aujourd’hui que deux éleveurs d’ovins et de caprins, avec près de 150 bêtes.
À la fin du XIXe siècle, une industrie électrochimique et électro-métallurgique s'installe dans la basse vallée de la Romanche. En 1896, pour desservir cette nouvelle industrie, un chemin de fer relie l'Oisans à Grenoble. Après la Première Guerre mondiale, notamment en 1921, les industriels de la Romanche, Alès Froges-Camargue, Ugine-Kuhlmann, Keller et Leleux, créent une Société des Forces motrices de la Haute-Romanche qui va entreprendre la construction d'une réserve hydraulique au Chambon pour garantir une fourniture régulière d'électricité. Les travaux préparatoires sont lancés. Le grand chantier bouleverse l'équilibre économique et social de la haute vallée, avec l’afflux de main-d'œuvre étrangère entre 1925 et 1935. La construction du barrage du Chambon (1935) et sa retenue d’eau située en grande partie sur le territoire de Mizoën peut être considérée comme le passage de l'ère traditionnelle à l'ère moderne, de la société paysanne à la société industrielle.
Dans la foulée de «l'or bleu», le développement touristique, grâce à « l’or blanc », a permis la création de prestigieuses stations de sports d'hiver avec notamment l'Alpe d'Huez, rendue célèbre aussi en été par le Tour de France pour sa montée aux 21 lacets et les Deux Alpes (du Mont de Lans et de Venosc), connue pour son ski d'été sur le glacier à 3 600 m. Ces deux stations, qui toutes deux offrent de multiples activités sportives, sont aujourd’hui devenues les poumons économiques de la vallée dont Mizoën bénéficie grâce à sa proximité.
Politique et administration
Liste des maires
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[15].
En 2020, la commune comptait 190 habitants[Note 3], en diminution de 3,55 % par rapport à 2014 (Isère : +2,73 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.
Équipements sportifs
La localisation en montagne et pleine nature de Mizoën est propice à la pratique de sports de plein air, notamment la randonnée pédestre (sur le sentier de grande randonnée 54 (Tour de l'Oisans), par exemple). Le plan d'eau du Chambon comporte une base nautique. Les stations proches de l'Alpe d'Huez et des Deux Alpes, permettent la pratique de nombreux sports été comme hiver (VTT, escalade, ski alpin, snowboard, parapente, etc.).
Plusieurs refuges de montagne se trouvent sur la commune[18].
Médias
Historiquement, le quotidien à grand tirage Le Dauphiné libéré consacre, chaque jour, y compris le dimanche, dans son édition de l'Isère-Sud, un ou plusieurs articles à l'actualité du canton et de la communauté de communes, ainsi que des informations sur les éventuelles manifestations locales, les travaux routiers, et autres événements divers à caractère local.
Cultes
La communauté catholique et l'église paroissiale (propriété de la commune) sont rattachées à la paroisse Saint Bernard en Oisans comme la plupart des communes de l'Oisans. Cette paroisse est elle-même rattachée au diocèse de Grenoble-Vienne[19].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église paroissiale Saint-Jacques-et-Saint-Christophe de Mizoën construite en [20].
- Depuis 2003, le barrage du Chambon (partagé avec la commune des Deux Alpes) est labellisé « Patrimoine du XXe siècle » de l'Isère.
- Refuge des Clôts[20]
Espaces verts et fleurissement
En , la commune confirme le niveau « trois fleurs » au concours des villes et villages fleuris, ce label récompense le fleurissement de la commune au titre de l'année 2016[21].
Patrimoine naturel
- Le plateau d'Emparis (partagé avec les communes de Besse et La Grave)[20].
- La cascade de la Pisse (au-dessus du Refuge des Clôts)[20].
Patrimoine culinaire
- Les ravioles de Mizoën
Héraldique
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Mizoën possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles. |
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Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- Site habitants.fr, page sur le nom des habitants des communes de l'Isère, consulté le 8 mars 2020
- [PDF] Changements climatiques dans les Alpes : impacts et risques naturels, Rapport technique no 1 de l'ONERC, mars 2008.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- Site de la préfecture de l'Isère, carte des zones de sismicité, consulté le 20 octobre 2019.
- Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal » - Légifrance
- Germaine Lemétayer, « Histoire des familles et histoire des minorités : Les Vieux, de Paray-le-Monial au refuge », Siècles. Cahiers du Centre d’histoire « Espaces et Cultures », no 19,‎ (ISSN 1266-6726, lire en ligne, consulté le ).
- Roger Canac, Histoire buissonnière des Protestants de Mizoën et du Haut-Oisans, Commune de Mizoën - l'Atelier, (ISBN 2-84424-010-0).
- « Fragment du journal d'un réfugié dauphinois à Vevey. 1686 », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1852-1865), vol. 14, nos 7/8,‎ , p. 251–258 (lire en ligne, consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Géoportail », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le ).
- Site du diocèse de Grenoble-Vienne, page sur la paroisse Saint-Bernard
- Estelle Zanardi (publié en ligne le 6 août, sur papier le 7 août), « Mizoën l'authentique », Le Dauphiné Libéré,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le )
- « Les villes et villages fleuris > Isère », sur le site officiel du « Concours des villes et villages fleuris » (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Mizoën sur le site officiel Oisans Tourisme
- Mizoën sur le site officiel de La Vallée du Ferrand - SIEPAF