Les Deux Alpes (station touristique)
Les Deux Alpes, aussi typographiée Les 2 Alpes, est une station touristique de sports d'hiver et d'été française située en Oisans, dans le massif des Écrins. Localisée dans le département de l’Isère et la région Auvergne-Rhône-Alpes, elle se trouve à 64 km au sud-est de Grenoble.
Les Deux Alpes | |
La station en 2020. | |
Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Auvergne-RhĂ´ne-Alpes |
Département | Isère |
Communes | Les Deux Alpes (station + domaine hors glacier) Saint-Christophe-en-Oisans (Le Glacier) |
Site web | www.les2alpes.com |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 45° 00′ 41″ nord, 6° 07′ 31″ est |
Massif | Écrins |
Altitude | 1 650 à 1 800 mètres |
Altitude maximum | 3560 |
Altitude minimum | 1300 |
Ski alpin | |
Remontées | |
Nombre de remontées | 49 |
Funitels et funiculaires | 1 |
Télécabines | 6 dont 2 DMC |
Télésièges | 17 dont 8 débrayables |
Téléskis | 21 dont 1 télécorde |
Tapis roulant | 2 |
Fils neige | 2 |
Pistes | |
Nombre de pistes | 96 |
Noires | 12 |
Rouges | 22 |
Bleues | 45 |
Vertes | 17 |
Total des pistes | 227 km |
Installations Nouvelles glisses |
6 |
Ski de fond | |
Nombre de pistes | 3 |
Total des pistes | 25 km |
Située entre 1 650 et 3 600 mètres d’altitude, la station, qui possède l’un des plus grands glaciers skiables d’Europe, est très réputée notamment pour son ski d'été et son domaine d'altitude particulièrement accessible, même aux débutants.
Elle fut l’une des premières stations de ski créée en France, dans les années 1930, juste après Chamonix-Mont-Blanc. Elle s’est ensuite développée très fortement dans les années 1950.
GĂ©ographie
Localisation
La station implantée au col de l'Alpe s'étend sur plus de trois kilomètres de long entre l'alpe de Mont-de-Lans et l'alpe de Vénosc — essentiellement le long de l'avenue de la Muzelle — offrant ainsi un front de piste très étendu, principalement sur la façade est.
Voies de communication et transports
Le seul accès routier est la route départementale 213, qui s'embranche sur la route départementale 1091 (ancienne RN 91) à l'extrémité sud du barrage du Chambon, à peu près à mi-chemin entre Grenoble et Briançon.
La station est desservie par les Cars Région Isère depuis Le Bourg-d'Oisans toute l'année, et depuis la gare TGV de Grenoble et l'aéroport Grenoble-Alpes-Isère en saison hivernale.
Un accès direct alternatif est également possible depuis Vénosc grâce à une télécabine reliant le village à la station en une dizaine de minutes.
Urbanisme
Les deux extrémités de la station sont plus particulièrement implantées de chalets ; mais le côté nord (Mont-de-Lans : côté entrée de la station) est plus résidentiel et calme, avec de nombreux chalets, un lac pour activités balnéaires l'été, et un accès direct aux pistes l'hiver par plusieurs télésièges qui desservent les deux versants est et ouest. La partie centrale de la station, plus commerciale, est desservie par les téléphériques. Elle s'étend au sud, avec une ambiance conviviale et animée avec sa succession de bars, restaurants et commerces s'étendant jusqu'à la place de Vénosc.
On trouve également une caserne de pompiers, une gendarmerie et police municipale, une clinique et plusieurs docteurs (mais aucune garde de nuit), kinésithérapeutes, ostéopathe, dentistes, garderie, station essence, artisans, supérettes et de nombreux magasins, centre de loisirs, cinéma et neuf restaurants d'altitude[1].
Toponymie
Les Deux Alpes fait référence au fait que la station s'est développée sur les deux « alpes » (alpages) des villages de Mont-de-Lans et Venosc, au col de l'Alpe[2].
Histoire
Les prémices
La partie actuellement urbanisée de la station couvre ce qui était autrefois les alpages de Vénosc et de Mont-de-Lans[3]. À travers les siècles, ces alpages faisaient l'objet de querelles concernant leur utilisation entre les deux communautés, jusqu'à ce que la station de sports d'hiver se développe au XXe siècle[4].
Les hameaux d'alpage de l'Oisans ont été longtemps des habitats temporaires, estivaux, pour leurs habitants, qui délaissaient leur habitat permanent situé plus bas en altitude pour se rapprocher des prairies d'altitude où ils faisaient paître leurs troupeaux, récoltaient du foin et faisaient même quelques cultures. Une fois la période estivale terminée, les habitants redescendaient dans le village principal. La fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle ont été marqués sur la commune par une forte croissance de la population, passée de 348 habitants en 1750 à 967 habitants en 1826. Le hameau de l'Alpe de Venosc a ainsi été habité de façon permanente jusqu'à l'hiver 1905[4]. Dans les années 1930, il semble que la migration temporaire liée à l'estive concernait encore une quinzaine de familles pour ce même hameau de l'Alpe de Venosc[4].
DĂ©veloppement touristique de la zone
En 1931 et 1935 apparaissent les premiers hôtels du plateau : deux à l'Alpe-du-Mont-de-Lans, totalisant 80 chambres, et un à l'Alpe-de-Venosc totalisant 30 chambres. Leur clientèle était composée en été d'amateurs d'alpinisme et d'escalade, et de quelques skieurs en hiver pour ceux de l'Alpe-du-Mont-de-Lans. En 1938, la réalisation d'une route carrossable entre le Mont-de-Lans et son hameau d'alpage rend l'accès plus aisé[4]. En 1932 un refuge voit le jour à Mont-de-Lans à l'initiative de la famille Tessa. En 1934 une famille du nom de Mounier ouvre une auberge au Vénosc et les premiers skieurs viennent à pied suivis de leurs mulets portant les équipements. En 1938 un premier téléski est installé sur le versant ouest (aujourd'hui vallée blanche) et sera exploité à partir de la fin du premier trimestre 1939. Durant l'été 1939 un second téléski est installé dans le secteur du Pied Moutet mais du fait de la guerre il ne fût exploité qu'à partir de 1946.[5]
En 1946, un foyer de vacances pour jeunes, le Foyer Saint-Benoît, passe un premier Noël dans le hameau de l'Alpe-de-Venosc. Dans les années suivantes, la station de sports d'hiver est créée, avec un premier remonte-pente en 1947[4]. Quelques habitants s'installent à l'année sur le plateau, peu à peu les hameaux se voient installer l'eau courante, l'électricité et l'Alpe-de-Venosc a une route dans la continuité de celle de Mont-de-Lans.
Naissance de la station moderne
Dès 1949-1950, l'école de ski est créée et un nouveau grand téléski mis en fonctionnement. Les habitants des deux communes s'entendent pour développer leur station des « Deux Alpes »[4]. En 1956, la station, qui se développe de plus en plus et réunit les conditions d'altitude, d'hébergement, d'équipements et d'enseignement du ski adéquates, sera classée « Station Nationale »[4].
Ski d'été : du rayonnement à la disparition
Les années 80 sont les années de développement du ski d'été qui font la renommée de la station qui ira jusqu'à revendiquer le ski 365 jours par an sur le glacier. La station équipe même en 1989 son glacier d'un funiculaire souterrain, le Dôme Express, pour développer la fréquentation[6].
Dans les années 2010-2020, les saisons de ski d'été sont de plus en plus touchées par le réchauffement climatique et la fonte des neiges sur le glacier et prématurément interrompues à plusieurs reprises : alors que les remontées restaient ouvertes jusqu'à quelques jours de la rentrée scolaire de septembre par le passé, la station ne parvient plus à maintenir son domaine ouvert en août, puis doit fermer de plus en plus tôt au cours du mois de juillet[7].
En 2023, le ski d'été disparaît de la communication de la station qui mentionne un "ski de printemps" ouvert en priorité aux professionnels du 2 mai au 30 juin[8].
Domaine skiable
Description
La station des Deux Alpes possède le plus large glacier skiable d'Europe, le glacier de Mont-de-Lans : couvrant une surface de 100 hectares, il est situé entre 2 900 et 3 568 mètres et permet le ski d'été à tous grâce à son profil très peu crevassé et particulièrement peu pentu. Un snowpark très réputé est aménagé sur une partie du glacier, l'autre restant plus dévolu aux pistes traditionnelles.
Le domaine skiable damé et balisé s'étend sur 425 hectares (plus de 900 en incluant les parties non exploitées/sécurisées) et est réparti en deux versants : à l'ouest, sous le Pied Moutet, le domaine de Vallée Blanche ; à l'est, un espace beaucoup plus important permettant notamment l'accès au domaine d'altitude sur le glacier.
Le long de cet axe se trouvent :
- le glacier de 3 200 Ă 3 600 m (pistes bleues, rouges et vertes) ;
- le retour de 3 200 Ă 2 600 m (piste bleues et rouges) ;
- le secteur de la Toura Ă 2 600 m (pistes bleues et espace nouvelles glisses : snowpark, bordercross) ;
- le secteur de la FĂ©e (pistes bleues, rouge et noires) ;
- le secteur de Bellecombe (pistes bleues, rouges et noire) ;
- le vallon du Thuit (pistes bleue et rouges) ;
- les CrĂŞtes (pistes vertes et bleues) ;
- le Super-Diable et le Diable (pistes noires mythiques de la station) ;
- le retour des Crêtes à la station par 3 pistes : la mythique noire Valentin, le chemin des Demoiselles (piste verte), et la toute nouvelle piste bleue Jandri 1 qui permet de regagner directement la station depuis le glacier en offrant une descente ininterrompue de plus de 10 kilomètres.
Exploitation
Les remontées mécaniques étaient exploitées par Deux Alpes Loisirs, société rachetée par la Compagnie des Alpes en 2009. Après une dizaine d'années d'exploitation, cette concession est résiliée de façon anticipée en 2020 au profit d'une SAEM locale, la SATA (Société d'Aménagement Touristique de l’Alpe d’Huez), renommée SATA Group pour l'occasion.
L'exploitation des remontées mécaniques représentait en 2019 un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros avec 1,2 million de journées-skieur[9].
Autres activités sportives
Édition | Étape | Kilométrage | Vainqueur de l'étape |
---|---|---|---|
Tour d'Italie 1994 | 20e Ă©tape (Cuneo (Coni) - Les Deux Alpes) | 201 | Vladimir Poulnikov |
Tour de France 1998 | 15e Ă©tape (Grenoble - Les Deux Alpes) | 189 | Marco Pantani |
Tour de France 2002 | 15e Ă©tape (Vaison-la-Romaine - Les Deux Alpes) | 226,5 | Santiago Botero |
La station a accueilli le Tour d'Italie en 1994, et le Tour de France en 1998 et 2002 comme ville d'arrivée de l'étape.
Depuis la fin des années 1990, le VTT est devenu une importante activité d'été. La FreeRaid / Mondial du VTT s'y tient en particulier tous les ans depuis 2004, aux alentours de la fin du mois de juin. En particulier le VTT de descente est devenu une vraie activité économique, avec plus de 20 millions d'euros dépensés par exemple pour l'été 2011 par les seules personnes venant spécialement aux Deux Alpes pour le VTT de descente[10]. Les Deux Alpes comportent 21 pistes, et attirent une clientèle vététiste d'un bon niveau technique, plutôt jeune et aisée, avec une forte fréquentation (55 000 forfaits VTT vendus en 2010)[10].
La station de ski est également sur l'itinéraire de l'ascension du col du Jandri.
La station offre aussi de nombreuses autres activités, comme le parapente, escalade (notamment grâce au mur d'escalade présent en station ou la via ferrata), sauts à l'élastique depuis le téléphérique du Jandri à 140 m au dessus de la combe du Thuit, luge d'été, golf et mini-golf avec practice, patinoire, auto-tamponneuses sur glace, piscines, spas et saunas etc.
Culture locale et patrimoine
Patrimoine culturel
La station dispose d'un musée à la maison de la montagne et d'une chapelle (Saint-Benoît) pour le culte Catholique
Personnalités liées à la station
- Sandrine Aubert (1982), skieuse licenciée au ski-club des Deux Alpes.
- Pierrick Bourgeat (1976), skieur qui s'entraînait aux Deux Alpes.
- Arthur Longo (1988), snowboarder licencié au ski-club des Deux Alpes.
- Joseph Martin (1923-2005), fondateur de la station.
- Marion Rolland (1982), skieuse licenciée au ski-club des Deux Alpes.
- Gary Zebrowski, snowboarder licencié au ski-club des Deux Alpes.
Distinction
En 2015, la station a reçu le prix European Resort of the Year, à l'occasion de la cérémonie des Worlds Snow Awards[11].
Images de la station
Galerie
- Vue aérienne des Deux Alpes l'hiver.
- La station en août 2016.
Pour approfondir
Articles connexes
Notes et références
Notes
Références
- « Restaurants de la station de ski des Deux Alpes », sur le site de la société commerciale SAS Ski-planet (consulté le ).
- Françoise Cribier, « De Venosc aux Deux-Alpes : Une station à double saison », Revue de Géographie Alpine, vol. 49, no 2,‎ , p. 293–318 (DOI 10.3406/rga.1961.1986, lire en ligne, consulté le ).
- « Géoportail », Carte de l'état-major (1820-1866), sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le ).
- Françoise Cribier, « De Venosc aux Deux-Alpes : Une station à double saison », Revue de géographie alpine,‎ , p. 293-318 (www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1961_num_49_2_1986).
- Françoise Cribier, « De Venosc aux Deux-Alpes : Une station à double saison », Revue de Géographie Alpine, vol. 49, no 2,‎ , p. 293–318 (DOI 10.3406/rga.1961.1986, lire en ligne, consulté le ).
- « Les 2 Alpes – Association des funiculaires de France » (consulté le )
- « Changement climatique : fin du ski d'été dans les Deux Alpes bien plus tôt que prévu », sur Europe 1 (consulté le )
- « Saison station de ski », sur Station de ski Alpes : Office de tourisme des 2 Alpes, vacances au ski et séjour montagne station ski (consulté le )
- « La Compagnie des Alpes perd les Deux Alpes », sur www.brefeco.com, (consulté le ).
- Montagne Leaders n°229, janvier/février 2012, Étude sur les retombées économiques du VTT de descente en station, 2012.
- « Past winners », sur le site des Worlds Snow Awards - www.worldsnowawards.co.uk (consulté le ).