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Mittelhausen

Mittelhausen (prononcĂ© [mitÉ™lawzÉ™n]) est une ancienne commune française devenue, le , une commune dĂ©lĂ©guĂ©e de la commune nouvelle de Wingersheim-les-Quatre-Bans. Ce village de la plaine d'Alsace est situĂ© Ă  16,5 km au nord-ouest de Strasbourg dans le dĂ©partement du Bas-Rhin, en rĂ©gion Grand Est.

Mittelhausen
Mittelhausen
La mairie et l'Ă©glise.
Blason de Mittelhausen
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Bas-Rhin
Arrondissement Saverne
Intercommunalité C.C. du Pays de la Zorn
Statut Commune déléguée
Maire délégué Mireille Goehry
Code postal 67170
Code commune 67297
DĂ©mographie
Gentilé Mittelhausois
Population 551 hab. (2013)
DensitĂ© 115 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 42′ 36″ nord, 7° 37′ 53″ est
Altitude Min. 172 m
Max. 240 m
Superficie 4,81 km2
Élections
DĂ©partementales Bouxwiller
Historique
Commune(s) d'intégration Wingersheim-les-Quatre-Bans
Localisation
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Liens
Site web http://mittelhausen.payszorn.com/

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    En 2013, la population lĂ©gale est de 551 habitants. La structure intercommunale est la communautĂ© de communes du pays de la Zorn.

    GĂ©ographie

    Mittelhausen est situĂ©e Ă  16,5 km au nord-ouest de Strasbourg, non loin de Hochfelden (7,0 km)[1]. Mittelhausen est un village du Kochersberg, c'est-Ă -dire ce grand plateau ondulĂ© recouvert de lĹ“ss fertile qui s'Ă©tend entre la vallĂ©e de la Zorn au nord, la vallĂ©e de la Bruche au sud, les coteaux de Hausbergen Ă  l'est et les collines sous-vosgiennes Ă  l'ouest.

    Mittelhausen se niche plus particulièrement dans la frange septentrionale du Kochersberg sur la rive gauche du Vierbrückgraben au pied du Vorderenberg, du Wolfsberg, du Galgenberg et de la colline de Hohatzenheim.

    Le lĹ“ss, cette terre transportĂ©e sous forme de poussières dĂ©posĂ©es par des vents forts soufflant de l'est vers l'ouest Ă  la fin des deux dernières glaciations (glaciation de Riss et glaciation de WĂĽrm) entre 200 000 et 10 000 ans avant JĂ©sus-Christ, ne couvre pas la totalitĂ© du ban de Mittelhausen. En effet, les fonds et les versants des vallons de l'EbrĂĽckgraben, du VierbrĂĽckgraben et de l'Ungerbruchgraben prĂ©sentent une terre plus limoneuse provenant du remaniement du lĹ“ss par ruissellement et par altĂ©ration.

    Histoire

    Préhistoire

    Dès les premiers temps préhistoriques, au Paléolithique (âge de la pierre taillée), le site de Mittelhausen était un lieu de passage entre la vallée du Rhin et les Vosges. Les gués du Rhin de la région de Gambsheim et d'Offendorf permettaient de communiquer avec la région de Brumath en remontant les vallons des nombreux cours d'eau qui coulaient de l'ouest vers l'est. Ainsi, le site de Mittelhausen s'ouvrait largement :

    Le MĂ©solithique (10 000 Ă  5 300 avant JĂ©sus-Christ) est une pĂ©riode de transition qui s'Ă©tend de la fin de la dernière glaciation (celle de WĂĽrm) et l'arrivĂ©e par l'est des premiers agriculteurs sĂ©dentaires. L'homme prĂ©historique nomade, chasseur d'animaux et cueilleur de fruits sauvages, a probablement parcouru ces contrĂ©es encore inhabitĂ©es. Une lamelle de silex caractĂ©ristique de cette pĂ©riode a Ă©tĂ© trouvĂ©e au lieu-dit Gaensaeckern, Ă  l'ouest de l'agglomĂ©ration en direction des Vosges.

    Au Néolithique (âge de la pierre polie de 5300 à 2200 avant Jésus-Christ), une communauté d'agriculteurs-éleveurs venue par les gués du Rhin et les vallons de ses affluents s'est sédentarisée sur les terres lœssiques à proximité des cours d'eau dénommés de nos jours Vierbrückgraben, Ebrückgraben et Ungerbruchgraben. En effet, des haches-marteaux en pierre polie, des outils utilisés par ces peuplades, ont été découverts en bordure de la voie menant vers Gougenheim, peu après l'embranchement vers Hohatzenheim.

    Aucune découverte archéologique de l'âge du cuivre (2200 à 1800 avant Jésus-Christ) n'a été faite dans les environs du village. Cela peut s'expliquer par le fait que les outils en cuivre (un des premiers métaux connus) ont été réutilisés pour la fabrication d'objets en bronze, un alliage de cuivre et d'étain.

    À l'âge du bronze (1800 à 750 avant Jésus-Christ), d'autres peuplades, des Protoceltes, également venus de l'est et de la forêt de Haguenau, ont occupé les alentours et notamment la forêt de Brumath et celle de la Hardt, aujourd'hui dans le ban de Wingersheim.

    Ă€ l'âge du fer (750 Ă  58 avant JĂ©sus-Christ), des Celtes mĂ©diomatriques ont occupĂ© le site du village de Mittelhausen. Des fosses Ă  dĂ©chets que ces peuples creusaient Ă  proximitĂ© de leurs habitations ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes aux lieux-dits EbrĂĽck et Wittumshub. Dans la plaine, Brumath Ă©tait alors un important carrefour de voies de communications et remplissait une fonction de marchĂ© agricole. Sur une hauteur, près du col de Saverne, ce peuple mĂ©diomatrique avait placĂ© son centre administratif dans un lieu protĂ©gĂ©. Le mur d'enceinte de cet important oppidum, fait de blocs de pierres et de poutres de bois entrecroisĂ©es puis reliĂ©es entre elles par de longs clous de fer, atteignait une hauteur de 4,50 mètres sur plusieurs kilomètres. Ce site administratif et surtout dĂ©fensif devait impressionner d'Ă©ventuels attaquants venus de la plaine. Un autre site de hauteur, celui du Donon, servait de lieu de culte et de pèlerinage frĂ©quentĂ© Ă  la fois par les MĂ©diomatriques et les autres peuples celtes voisins (Leuques et SĂ©quanes).

    En Alsace, les Celtes ou les peuples proches de la civilisation celte (Protoceltes) n'utilisaient pas l'écriture car seuls les druides en avaient le droit! ce qui ne veut pas dire que les gens ne savaient pas lire ni écrire! mais les Grecs et les Romains, qui eux connaissaient l'écriture, parlaient des Celtes dans leurs écrits, Platon s'est bcp inspiré de la pensée philosophique gauloise...En effet, Aristote n'a-t-il pas écrit dans son livre du Magique « que la philosophie avait pris naissance chez les Celtes, et qu'avant d'être connue des Grecs, elle avait été cultivée chez les Gaulois par ceux qu'on appelait Druides et semnothées » ? Ce dernier terme avait pour les Grecs le sens d'« adorateurs de Dieu ». Diodore de Sicile disait qu'il y avait chez les Gaulois des philosophes et des théologiens « jugés dignes des plus grands honneurs ». Etienne de Byzance, Suidas et Sotion décernent également aux Druides le titre de philosophes. Diogène Laërte et Polyhistor soutenaient que la philosophie avait existé hors de la Grèce avant de fleurir dans ses écoles, et citaient comme preuve les Druides dont ils faisaient de la sorte les prédécesseurs des philosophes proprement dits. Lucain va jusqu'à dire que les Druides étaient les seuls qui connussent la vraie nature des dieux. Des analogies existent entre la philosophie des Druides et l'école de Pythagore! C'est pourquoi il faudrait situer l'âge du bronze et l'âge du fer dans la Protohistoire. Plus clairement : lorsqu'un peuple n'écrit pas mais que l'on parle de lui dans des documents écrits, c'est la Protohistoire.

    Au temps des Romains et des MĂ©diomatriques

    En conflit avec les Éduens (peuple celte établi en Bourgogne), les Séquanes firent appel à des voisins de la rive droite du Rhin (Suèves, Triboques, Némètes...) qui se regroupèrent sous la conduite d'un chef unique. Cette coalition conduite par Arioviste, chef des Suèves, remplit son contrat en battant les Eduens mais, une fois en Alsace, ces peuples agriculteurs germaniques voulurent y rester et même agrandir leurs territoires aux dépens notamment des Séquanes et de leurs voisins Helvètes.

    Pour mettre fin à ces ambitions, Jules César, alors proconsul des Gaules, intervint à la demande des Séquanes et par de subtils stratagèmes déclara la guerre à Arioviste refoulant son armée au-delà du Rhin en l'an 58 avant JC. Arioviste était déclaré par Rome "ami des romains", voilà pourquoi césar dû ruser! Pour garder la frontière du Rhin, les Romains autorisèrent pourtant les Triboques à rester en Basse-Alsace. Les Triboques s'installèrent dans la région de Brumath-Haguenau et repoussèrent ainsi les tribus médiomatriques vers l'arrière-Kochersberg et l'Alsace Bossue. Déburt de la civilisation des hauteurs. Brumath (Brocomagus) devint chef-lieu de la Cité des Triboques et par la suite capitale administrative des Romains tandis que le chef-lieu des Médiomatriques était transféré à Metz. Les Triboques, quoique venant de la rive droite du Rhin, toléraient des Médiomatriques maintenus et mis sous tutelle. Par la suite, de nouveaux arrivants, des fonctionnaires, des marchands, des colons venant de régions déjà fortement romanisées (Italie, Grèce...) s'intégrèrent progressivement dans le territoire des Triboques ; ce mélange d'apports méditerranéens avec le fonds indigène donna alors peu à peu naissance à une façon de vivre que l'on pourrait qualifier de civilisation gallo-germano-romaine.

    Une tribu médiomatrique indigène, restée sur place, continua-t-elle d'exploiter les terres sur le site de Mittelhausen ? Ce site est-il en ce temps-là :

    • le siège d'une exploitation agricole (une villa mĂ©diomatrique) intĂ©grĂ©e dans le système Ă©conomique romain et, de ce fait, un des greniers Ă  cĂ©rĂ©ales de la capitale Brumath et de son importante population estimĂ©e entre 8 et 10 000 habitants ?
    • un site stratĂ©gique sur le passage d'une voie est-ouest de circulation permettant notamment d'importer du sel en provenance de Lorraine (rĂ©gion de Marsal / Vic-sur-Seille) ? On estime en effet qu'Ă  l'Ă©poque il fallait environ 50 kilogrammes de sel par an et par habitant.

    Une tour de guet sur les hauteurs de la colline de Hohatzenheim et un camp romain à proximité de l'ancienne voie entre Mittelhausen et Donnenheim-Bilwisheim auraient alors permis de surveiller à la fois le travail de la plèbe médiomatrique et la circulation sur les deux voies transversales Brumath-Mittelhausen-Wasselonne et Brumath-Mittelhausen-Hohfrankenheim en direction des Vosges. Difficile d'être affirmatif en l'absence de preuves archéologiques mais ces hypothèses méritent d'être évoquées. Elles permettraient d'expliquer :

    1. l'Ă©tymologie de « Mediovilla Â», première trace Ă©crite du nom du village. Villa signifie « une exploitation agricole » et Medio « sur un territoire mĂ©diomatrique ou exploitĂ©e par des MĂ©diomatriques » ;
    2. la présence de l'évêché de Metz à Hohatzenheim et à Mittelhausen dès les premiers temps de la christianisation, Metz étant la capitale de la Cité des Médiomatriques et plus tardivement, vers le milieu du VIe siècle, la capitale du royaume mérovingien d'Austrasie. L'étymologie de Metz dérive d'ailleurs de Mediomatricis transformé en Mettis puis Metz ;
    3. l'implantation de petits châteaux à Hohatzenheim (attesté au XIVe siècle) et à Mittelhausen (attesté au XVe siècle) lors de la période florissante de l'exploitation du sel lorrain. Un lieu-dit "Salzweg" (chemin du sel), près de la ruine actuelle du château de Mittelhausen, incite à explorer et à vérifier ces hypothèses.

    Incursions des Alamans

    Les Alamans, établis sur la rive droite du Rhin et successeurs lointains des Suèves, procédèrent dès les années 233-234 à des harcèlements, à des incursions et dévastèrent à maintes reprises ces contrées. Ne pouvant empêcher ces incursions, les Romains firent appel à eux comme mercenaires ou, ponctuellement, pour occuper des terres abandonnées. En 325, une nouvelle coalition germanique commandée par le roi alaman Chnodomarius franchit le Rhin pour s'emparer des terres et y demeurer. Face à ces invasions de plus en plus pressantes et nombreuses, les empereurs romains décidèrent d'intervenir personnellement. Ainsi, le César Julien intervint pendant l'été de l'année 356.

    Un texte latin d'Ammien Marcellin, témoin oculaire de l'évènement, apprend que, venant de Saverne et traversant les collines couvertes de blés mûrs, l'armée romaine de Julien se dirigeait vers la forêt de Brumath-Stephansfeld et les positions des Alamans qui tenaient l'axe routier reliant ces deux agglomérations. L'itinéraire de l'armée romaine passait alors probablement par Duntzenheim, Hohfrankenheim, Mittelhausen. Surpris par une subtile et discrète manœuvre romaine de diversion et de contournement, les Alamans furent pris à revers et en tenaille. Beaucoup furent faits prisonniers, d'autres tués et le reste de la coalition trouva son salut dans la fuite.

    Les Romains abandonnent et les Alamans restent

    Après bien d'autres batailles, notamment celle à l'ouest d'Argentoratum (Strasbourg) en 357 et celle d'Argentovaria (Horbourg à l'est de Colmar) en 377 contre les envahisseurs, le système défensif romain s'effondra en 406-407 et la contrée tomba définitivement aux mains des Alamans.

    Le royaume d'Alémanie

    Après l'abandon de l'Alsace par les Romains, la région fit partie du royaume d'Alémanie qui existait depuis la fin du IIIe siècle. Cherchant à agrandir leurs territoires, les Alamans se heurtèrent aux Francs, un autre peuple germanique établi plus au nord de l'Alsace. Vers la fin du Ve siècle, Clovis, roi des Francs mérovingiens, battit définitivement les Alamans en 496 à Tolbiac.

    le duché d'Alémanie

    Les Alamans repoussés vers le sud durent se satisfaire d'un duché sous domination franque. Clovis, grâce à l'appui de l'Église naissante, devint maître de presque toute la Gaule en battant successivement les autres royaumes germaniques dont celui des Burgondes. En Alsace, les parlers et les façons de vivre des Francs et des Alamans se répandirent et prirent racine. C'était la naissance du dialecte alsacien.

    Un cimetière mérovingien

    Au sud du village, aux lieux-dits Ueberjohn / Uberjoch (c'est-à-dire au-delà du chemin) et Schelmengrube (c'est-à-dire la fosse des suppliciés) de part et d'autre d'une ancienne voie de communication orientée d'est en ouest, des ossements humains également orientés est-ouest ont été mis au jour. Le mobilier archéologique découvert permet d'affirmer qu'il s'agit de tombes de pauvres paysans ou de suppliciés de l'époque mérovingienne.

    Mittelhausen en Austrasie

    À la mort de Clovis en 511, ses quatre fils se partagèrent le royaume. Celui de l'est, c'est-à-dire l'Austrasie, s'étendait de la Meuse au Danube et Metz en devint la capitale sous le roi Thibert à partir de 534. Les différents rois d'Austrasie s'approprièrent d'importants territoires en Alsace ; les grandes forêts des Vosges et de la plaine ainsi que certains vastes domaines de terres arables leur appartenaient. Les domaines de Scharrachbergheim-Irmstett, de Kirchheim, de Marlenheim leur appartenaient et leur servaient même de résidence principale. D'autres domaines mérovingiens s'étendaient à Brumath, à Koenigshoffen... à Mittelhausen où un noble dénommé Aldricus possédait en 757 des biens en pleine propriété. Mittelhausen entra alors dans l'histoire écrite lorsque Aldricus fit donation de son domaine "Mediovilla" à l'abbaye bénédictine de Wissembourg. C'est la première mention écrite du nom du village.

    À la même époque, cette abbaye de Wissembourg avait reçu de nombreuses autres donations dans les environs de Mittelhausen :

    • Chrodoltesvilla (Krautwiller) en 742 ;
    • Danonevilla (Donnenheim) en 774 ;
    • Azinheim (Hohatzenheim) en 787.

    L'abbaye de Wissembourg possédait ainsi plus de 150 villas dont une vingtaine en Alsace. Chaque villa était pour l'abbaye une petite unité administrative ayant à sa tête un maire (der Meier) qui remplissait le rôle d'intendant et dirigeait ses paysans dans les activités agricoles de la ferme.

    Ce maire de Mediovilla ou un de ses descendants Ă©tait-il un ancĂŞtre des chevaliers "von Mittelhausen" ?

    Cette donation d'Aldricus pourrait s'inscrire :

    • d'une part dans les plans du premier roi carolingien PĂ©pin le Bref (751 Ă  768) qui, ayant Ă©vincĂ© en 751 le dernier roi mĂ©rovingien ChildĂ©ric III et voulant imposer son autoritĂ©, affaiblissait la famille des MĂ©rovingiens et leurs alliĂ©s en les obligeant Ă  cĂ©der leurs terres. Dans ce cas, le propriĂ©taire Aldricus pourrait ĂŞtre un noble de la famille des Etichonides alsaciens apprentĂ©s aux MĂ©rovingiens.
    • d'autre part, elle pourrait aussi s'inscrire dans un jalonnement de la route du sel de l'abbaye de Wissembourg vers la Lorraine. En effet, cette abbaye faisait chercher son sel en Lorraine dans la vallĂ©e de la Seille oĂą elle avait des possessions. Les salines de Vic-sur-Seille Ă©taient les plus connues aux VIe et VIIe siècles ; elles furent d'ailleurs Ă  la base de la fortune de l'Ă©vĂŞchĂ© de Metz et des monastères. Les corvĂ©ables de l'abbaye de Wissembourg acheminaient sur de longues distances cette denrĂ©e indispensable mais rare. Il Ă©tait alors utile d'avoir des relais d'hommes et de chevaux situĂ©s entre la Lorraine et l'abbaye. Mittelhausen serait une de ces stations relais.
    • enfin, elle pourrait ĂŞtre tout simplement la volontĂ© d'un noble qui, très âgĂ© (Ald = vieux et ric = puissant) ou fuyant le monde pour entrer en religion, confia ses propriĂ©tĂ©s (ses alleux c'est-Ă -dire des propriĂ©tĂ©s dont le possesseur ne doit aucun service, aucune redevance Ă  un seigneur) Ă  la fraternitĂ© monastique pour la rĂ©mission de ses pĂ©chĂ©s.

    Présence d'abbayes et de Dinghöfe

    Pour mieux gérer leurs propriétés éloignées, les abbayes créaient des "Dinghöfe" c'est-à-dire des cours domaniales, des cours colongères. Chaque Dinghof dirigé par régisseur-maire (der Meier) se composait de la maison d'habitation du régisseur et des bâtiments nécessaires à l'exploitation agricole du domaine. Délégué par l'abbé ou l'abbesse, le maire surveillait l'exécution des travaux de la ferme, la livraison régulière et correcte des redevances et il assurait également la fonction de juge au sein de sa petite communauté. En contrepartie, le propriétaire devait assistance et protection aux paysans colongers qui travaillaient sur l'exploitation. Pour régler les problèmes et en discuter, les membres actifs du domaine ou leurs représentants se réunissaient dans un bâtiment de la ferme pour l'assemblée annuelle appelée Jahrding.

    Plusieurs petites communautés dépendant de propriétaires différents pouvaient cohabiter dans un même village. Ainsi, les abbayes de Neuwiller, de Marmoutier, de Sindelsberg étaient-elles possessionnées à Mittelhausen. En 1492, à la fin du Moyen Âge, on comptait ainsi cinq Dinghöfe à Mittelhausen. Le lieu-dit Curia, à la sortie sud du village, était probablement l'emplacement de l'une de ces fermes. Un document du XIIe siècle signale que le couvent des moniales bénédictines de Sindelsberg possédait une cour domaniale comprenant trois manses[2] et huit juchères[3] à Mittelhausen. Le nom Mittelhus y apparaît ; c'est la traduction germanique de l'ancien nom latin Mediovilla de la donation du VIIIe siècle.

    Présence de seigneuries protectrices

    Lorsque commença l'époque où abbés et évêques ne se sentaient plus inviolables dans leurs lieux saints ni protégés en leurs domaines par le droit d'asile ou d'immunité, ils s'appuyèrent sur leur droit de suzeraineté, recherchèrent et mobilisèrent des hommes liges, des vassaux. Ils se tournèrent vers des hommes capables de les défendre, de construire des maisons fortes, des châteaux forts. Les évêques de Metz confièrent ainsi leurs possessions alsaciennes à la protection militaire (l'avouerie / die Schutzherrschaft) d'abord aux Metz-Dabo (plus tard Dabo-Eguisheim) puis aux Hunebourg et enfin aux Lichtenberg ou aux Geroldseck au XIIe siècle.

    Du cavalier au chevalier / Vom Reiter zum Ritter

    Avec l'arrivée en Alsace, autour de 750 ans avant Jésus-Christ, de guerriers celtes maîtrisant la métallurgie du fer, combattant à cheval, armés de solides épées en fer, le cheval est devenu la monture d'une caste de paysans-cavaliers qui s'est approprié les terres les plus fertiles et a imposé sa domination à la masse du peuple rural.

    Plus tard, dès la fin du IIIe siècle, les Francs et les Alamans introduisirent les rites d'initiation du guerrier germanique, cérémonie au cours de laquelle un adolescent devenait un adulte, c'est-à-dire un guerrier à qui les hommes libres de la tribu (seul l'homme libre avait droit aux armes ; l'esclave en était indigne) remettaient la framée et le bouclier. La chevalerie se greffa sur ce rite germanique.

    Après la disparition des structures étatiques romaines et l'affaiblissement de la royauté mérovingienne, la suprématie de l'homme libre, armé et propriétaire de chevaux, s'accrut, chacun devenant responsable de sa propre sécurité et de son honneur. Lorsqu'un seigneur (duc, comte, évêque ou abbé de monastère) se déplaçait pour visiter ses terres, une coutume de courtoisie voulait que les notables du village l'accueillent et l'escortent un bout de chemin pour l'honorer et le protéger contre de mauvaises rencontres. À partir du VIIe siècle, l'utilisation de l'étrier et de la protection métallique permet alors à certains seigneurs de mettre en place une cavalerie personnelle efficace. Issus des milieux ruraux aisés, certains paysans, choisirent ou furent forcés de se mettre au service de plus puissant qu'eux car nantis de pouvoirs politiques : c'étaient des ministériaux. Après bénédiction de leurs armes par l'évêque ou l'abbé, ils devenaient des chevaliers (die Ritter) au service d'un seigneur qui, outre le service de protection, pouvait aussi leur confier des tâches administratives.

    Ainsi, probablement à Mittelhausen, les membres d'une famille exploitant les terres les plus fertiles du ban (aujourd'hui lieu-dit In den Burdaeckern) se mirent ou durent se mettre au service de l'évêché de Metz puis de leurs avoués (Schutzherren) et prirent le nom de leur village d'origine. La première mention du nom de cette famille des « von Mittelhausen » apparut au milieu du XIIe siècle (période d'adoption de patronymes par les ministériaux) mais cette indication de date ne veut nullement signifier que le château existait déjà à ce moment.

    Le château ancestral des von Mittelhausen : la ruine actuelle

    Un premier château ou plutôt une maison-forte s'élevait sur une légère élévation de terre (un château sur motte) à l'entrée sud de l'agglomération actuelle. C'est une hypothèse que l'on peut émettre en observant la configuration du terrain mais aucune preuve archéologique ne permet de l'affirmer. On peut penser que plus tard, à la fin du xve siècle, le site du château a été déplacé sur l'emplacement de la basse-cour primitive qui put être rendue marécageuse par deux cours d'eau :

    • le VierbrĂĽckgraben coulant de l'ouest vers l'est et dont le cours est aujourd'hui lĂ©gèrement dĂ©tournĂ© du site du château.
    • l'EbrĂĽckgraben / Atzenheimerbach, deux bras que la pente naturelle destinait Ă©galement Ă  s'Ă©couler vers l'est en direction de Bilwisheim mais un bras avait Ă©tĂ© dĂ©viĂ© Ă  la hauteur de l'actuel bosquet entre Mittelhausen et Wingersheim, pour diriger ses eaux vers le sud en direction du fossĂ© du village et le site du château. Ce bras a depuis repris son cours naturel.

    Construit sur un plan quadrangulaire avec une tour à chaque angle, ce château de plaine entouré d'eau (eine Wasserburg) était muni d'un pont-levis en direction du village et devenait ainsi difficilement prenable. Une courtine reliait chaque tour et constituait la défense principale du château. Une grosse tour carrée faisait office de donjon d'habitation à l'un des quatre angles. Les trois autres tours étaient rondes et complétaient ce dispositif de fortification. Vers l'extérieur, les pieds des murs étaient immergés dans l'eau des fossés. À l'intérieur de l'enceinte, une petite cour était aménagée tandis que la basse-cour, siège de l’exploitation agricole annexée au château, se trouvait à l'extérieur, en direction de l'ouest.

    Le duché alaman de Souabe et d’Alsace

    Au xe siècle, le royaume de Germanie est ruiné par les rivalités internes et par des invasions, notamment celles des Hongrois. Devant l’impuissance de la royauté, des duchés nationaux de Lorraine, de Saxe, de Bavière, de Franconie, de Bohême, de Souabe se forment. L’Alsace fait partie de ce dernier qui réunit les régions de Bade, du Wurtemberg et de la Suisse où le parler alaman est dominant. Depuis 1079, le duché de Souabe est entre les mains des Hohenstaufen. À Haguenau, un palais construit par Frédéric Barberousse devient une des résidences préférées de cette famille des Hohenstaufen.

    Le duc de Saxe s'oppose au duc de Souabe et l'évêque introduit subrepticement l'heure d'été

    À la mort de Heinrich V, empereur du Saint Empire, Lothar (Lothaire), duc de Saxe, est en conflit avec son neveu Friedrich II der Einäugige (Frédéric II le Borgne), duc de Souabe et d'Alsace, pour la succession au trône. Cette opposition aboutit à une guerre qui se déroule en grande partie en Alsace avec notamment le siège de la ville de Haguenau, résidence du Hohenstaufen Frédéric II. L'évêque de Strasbourg Eberhard von Fürstenberg se range du côté de Lothaire. En , les forces armées du duc de Souabe et d'Alsace et celles de l'évêque prennent position au sud de Hochfelden, près de Gougenheim. Les deux adversaires étaient convenus que le combat s'engagerait lorsque les cloches sonneront midi. Connaissant son infériorité, l'évêque envoya des émissaires dans les villages à l'entour et, dès 11 heures du matin, les cloches sonnèrent l'angélus de midi du haut des clochers de Gougenheim, de Duntzenheim, de Rohr et de Willgottheim. Cette ruse permit aux troupes épiscopales de passer à l'attaque, de surprendre les troupes ducales et de les mettre en fuite. D'après une légende, l'évêque Gebhard, successeur d’Eberhard von Furstenberg, aurait ensuite fait construire la chapelle Saint-Laurent de Gougenheim en remerciement de cette victoire. Finalement choisi par les représentants des duchés nationaux, le protégé du prélat de Strasbourg monta sur le trône du Saint Empire Romain Germanique le sous le nom de Lothar III. Depuis cet épisode, quand le vent souffle de la direction de Gougenheim, les habitants de Mittelhausen entendent sonner l'angélus de midi à 11 heures.

    Communauté juive

    Dès le XIIe siècle, Mittelhausen faisait partie de la seigneurie de Lichtenberg puis Hanau-Lichtenberg (en 1480) dont les seigneurs ont toujours autorisé les familles juives à y résider. Pourtant il n'y a jamais eu à Mittelhausen suffisamment de juifs pour constituer une communauté autonome. Les juifs de Mittelhausen étaient donc rattachés à la communauté voisine de Wingersheim, village dépendant du Grand Bailliage (Landvogtei) de Haguenau. C'est dans les archives de cette dernière que l'on trouve la mention de deux familles juives à Mittelhausen en 1550.

    Un statut et une synagogue

    Par lettres patentes en date du , le roi de France Louis XVI donne pour la première fois en Alsace un statut aux juifs. Il fait procéder à cette occasion à un dénombrement nominatif des juifs résidant en Alsace. Un état en date du relève la présence de deux familles juives (au total neuf personnes) à Mittelhausen :

    • la veuve Jendel Abraham avec ses fils Wolff Abraham et Schmulen Abraham ainsi que sa fille Gutel Abraham ;
    • Salomon David, Ă©poux de BlĂĽhm Abraham (fille de la veuve Jendel), avec son fils Abraham David et ses deux filles Rittel David et Reiss David.

    Wingersheim abritait alors une communauté plus importante comprenant 21 familles soit un total de 100 personnes. Cette communauté disposait dès le XVIIe siècle d'une "Kaalstub" c'est-à-dire d'une salle de réunion et de prières installée dans une maison particulière ; celle-ci devait se situer entre la "Schulzegass" (actuellement rue de la Libération) et la "Schellgass" (actuellement rue des Jardins). En 1775 fut construite une première synagogue à l'emplacement de la synagogue actuelle. Un siècle plus tard, cette synagogue s'avérant trop petite et vétuste fut démolie et remplacée, en 1875, par une nouvelle construction : c'est la synagogue actuelle.

    Administration des Lichtenberg mais rabbinat de Haguenau

    La communauté de Wingersheim, avec son annexe de Mittelhausen, était rattachée au rabbinat de Haguenau. En 1784, elle s'assura les services d'Israël Isaac (chantre à la synagogue) et de Salomon Seelig (maître d'école). En outre, Moyses Mannheimer faisait fonction de précepteur. Son rôle était de préparer les garçons à la bar-mitsva (la majorité religieuse) en leur enseignant les rudiments d'hébreu nécessaires pour la récitation des prières et la lecture de la Torah.

    Si religieusement les juifs de Mittelhausen Ă©taient rattachĂ©s Ă  la communautĂ© de Wingersheim et donc au rabbinat de Haguenau, ils relevaient administrativement de la seigneurie des Hanau-Lichtenberg. C'est donc Ă  Bouxwiller, capitale administrative de la seigneurie, qu'ils payaient le "Schirmgeld", droit de protection de 4 florins 5 schillings par trimestre. Le rattachement religieux Ă  Wingersheim leur permettait de disposer d'une synagogue peu Ă©loignĂ©e alors que d'après la Judenordnung de 1626, ils auraient dĂ» se rendre pour les offices religieux Ă  Brumath ou Ă  Neuwiller-les-Saverne, seuls lieux de culte autorisĂ©s dans la seigneurie.

    Les juifs de Mittelhausen comme ceux de Wingersheim étaient inhumés au cimetière juif d'Ettendorf créé au début du XVe siècle. Ce cimetière était utilisé par 26 communautés juives comme lieu d'inhumation. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que le cimetière juif de Mommenheim fut ouvert aux juifs de Mittelhausen, de Wingersheim et de Mommenheim.

    Des citoyens à part entière

    En 1791 (), les juifs alsaciens devinrent des citoyens français de plein droit. Jusqu'alors leur situation était très précaire ; ils étaient soumis à l'arbitraire des seigneurs locaux. Comme il leur était interdit de posséder de la terre et de devenir membre d'une corporation de métier, il leur était impossible de posséder une ferme ou d'exercer un métier de l'artisanat. Ils prenaient donc en mains tout le commerce rural. Pour les uns, c'était le commerce des bestiaux, des cuirs et peaux, des céréales. Pour la plupart, c'était le colportage ainsi que les activités de récupération comme la friperie et les ferrailles. Ceux qui arrivaient à disposer de quelques réserves d'argent liquide, devenaient prêteurs d'argent et rendaient ainsi service aux paysans qui avaient des problèmes de trésorerie. Comme ils voulaient de temps à autre récupérer les sommes prêtées, cela conduisait souvent à des tensions et parfois à des conflits plus sévères. En temps de guerre, ce qui était souvent le cas en Alsace, quelques juifs assez riches assuraient la fourniture de vivres, de matériel divers et aussi de chevaux aux armées. Mais peu fortunés, les juifs de Mittelhausen ne pratiquaient certainement pas ce genre de commerce.

    Des patronymes stables

    Un décret de Napoléon Ier, décret dit de Bayonne du , imposait à tous les juifs d'adopter un nom de famille stable transmissible du père à ses enfants. Jusque-là, les juifs recevaient un prénom qu'ils faisaient suivre du prénom du père et parfois d'un surnom. À Mittelhausen vivaient alors deux familles soit un total de 15 personnes :

    • Levy Salomon (ex Salomon David de 1784) avec son Ă©pouse qui prend le nom Metzger Blum ; sa fille Rose (ex Reiss) cĂ©libataire mais qui a un fils naturel de 7 ans nommĂ© Weil Benjamin ; son beau-frère Metzger Benjamin (ex Wolff Abraham) et sa belle-sĹ“ur Metzger Gittel (ex Gutel Abraham) ;
    • Levy Abraham (ex Abraham fils de Salomon David) avec son Ă©pouse Moses Keile et 6 enfants âgĂ©s de 3 mois Ă  10 ans, ainsi qu'un pupille Moses Jacob (nĂ© en 1794 Ă  Wingersheim et vraisemblablement un frère de Moses Keile).

    Tout au long du XIXe siècle, la communauté évolua lentement et les recensements permirent de suivre cette évolution :

    1807 : 15 personnes ; 1821 : 20 personnes ; 1836 : 21 personnes ; 1841 : 17 personnes ; 1851 : 12 personnes ; 1856 : 9 personnes ; 1861 : 7 personnes ; 1895 : 5 personnes ; 1905 : plus aucun Juif Ă  Mittelhausen

    En 1836, à l'apogée de la présence juive à Mittelhausen, les 21 Juifs logeaient dans deux maisons. Dans la première vivaient :

    • Levy Abraham, âgĂ© de 65 ans (veuf de Moses Keile) ;
    • ses trois fils cĂ©libataires : Hermann, âgĂ© de 26 ans et militaire au 43e rĂ©giment d'infanterie de ligne ; Jacques, âgĂ© de 24 ans, et Goetsch, âgĂ© de 22 ans ;
    • sa fille Judith, Ă©galement cĂ©libataire, âgĂ©e de 28 ans avec Caroline, sa fille naturelle âgĂ©e de 4 ans ;
    • son fils JosuĂ©, âgĂ© de 36 ans, revendeur, mariĂ© avec Weil Julie, âgĂ©e de 38 ans ;
    • les trois enfants de JosuĂ© et de Julie : Salomon, Hermann et Jacques, âgĂ©s respectivement de 3 ans, 2 ans et 3 mois ;
    • sa belle-fille Eisenmann Caroline, veuve âgĂ©e de 36 ans avec ses 5 enfants : Bliemel, Sara, Nathan, Salomon et Jonathan, âgĂ©s respectivement de 10 ans, 8 ans, 7 ans, 4 ans et 2 ans.

    Dans la maison voisine logeaient :

    • Weil Benjamin, Ă©picier et revendeur, âgĂ© de 36 ans (fils de Levy Rose) avec son Ă©pouse Lipp Marie, âgĂ©e de 32 ans ;
    • leurs trois filles : Bluem, Esther et Charlotte âgĂ©es respectivement de 4 ans, 2 ans et de quelques mois.

    Quelques causes de cet exode rural des juifs

    • l'octroi de la citoyennetĂ© en 1791 ouvrit aux juifs l'accès aux villes ; les juifs qui Ă©taient commerçants eurent alors tendance Ă  s'installer lĂ  oĂą la clientèle Ă©tait plus abondante ;
    • la crise Ă©conomique des annĂ©es 1846-1848 eut des rĂ©percussions sur le monde agricole ; les paysans endettĂ©s et dans l'impossibilitĂ© de rembourser dĂ©clenchèrent des Ă©meutes. Des pillages de maisons juives eurent lieu dans diverses bourgades comme Brumath, Hochfelden, Saverne ou Marmoutier. La troupe dut mĂŞme intervenir pour rĂ©tablir l'ordre. Ă€ la suite de ces incidents, de nombreux juifs craignant pour leur sĂ©curitĂ© quittèrent les villages pour se fondre dans l'anonymat des villes ;
    • l'introduction dans les campagnes alsaciennes, au dĂ©but du XIXe siècle, du système des Caisses Mutuelles de DĂ©pĂ´ts et de PrĂŞts inventĂ© par FrĂ©dĂ©ric Guillaume Raiffeisen permit de collecter et de faire circuler les disponibilitĂ©s monĂ©taires locales au profit des paysans et d'Ă©viter ainsi le monopole des traditionnels intermĂ©diaires juifs ;
    • le dĂ©veloppement des moyens de communication et notamment le chemin de fer dans la deuxième moitiĂ© de ce mĂŞme XIXe siècle, conduisit Ă©galement Ă  des changements de rĂ©sidence des juifs. Ainsi, nombre de juifs de Wingersheim et de Wittersheim s'installèrent Ă  Mommenheim oĂą se trouve une gare. De ce fait, la communautĂ© juive de Wingersheim qui avait maintenu des effectifs autour de 100 personnes, n'en compta plus que 50 en 1905.

    HĂ©raldique

    Blason de Mittelhausen

    Les armes de Mittelhausen se blasonnent ainsi :
    « D'or à la fasce de gueules accompagnée de trois tours du même, maçonnées de sable. »[4].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1791 1803 Johann-Philipp Melsheimer Chef garde forestier
    1803 1808 Laurent Goll Cultivateur / forgeron
    1808 1830 Jacques Lienhard le Vieux Cultivateur
    1830 1830[5] André Kuhn Cultivateur / huilier
    1830 1835 Philippe Melsheimer NĂ©gociant
    1835 1844 Michel Walther le Vieux Cultivateur
    1844 1855 Philippe-Auguste dit Laurent Arbogast Cultivateur
    1855 1881 Jacques Lienhard le Jeune Cultivateur
    1881 1892 André Arbogast Cultivateur
    1892 1898 Michel Walther le Jeune Cultivateur
    1898 1914 Jacques Hornecker Cultivateur
    1914 1919 Michel Walther Cultivateur
    1919 1929 Jean Lienhardt Cultivateur
    1929 1941 Jacques Hatt Cultivateur
    1941 1945 Michel Diemer Cultivateur
    1945 1953 Jacques Hatt Cultivateur
    1953 1977 Albert Colin Exploitant agricole / conseiller général de 1964 à 1982
    1977 1995 Robert Bohr Exploitant agricole
    1995 2005[6] Alfred Peter Cadre technique
    27 juin 2005 31 décembre 2015 Mireille Goehry[7] Responsable administrative
    Les données manquantes sont à compléter.

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Ă€ partir du , les populations lĂ©gales des communes sont publiĂ©es annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose dĂ©sormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une pĂ©riode de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂŞte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[9] - [Note 1].

    En 2013, la commune comptait 551 habitants, en augmentation de 0,73 % par rapport Ă  2008 (Bas-Rhin : 1,65 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

    Évolution de la population [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    446486542627655650609638647
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    583599626632651623615632639
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    627647620585532509502469436
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2013
    405394379435490509546534551
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee Ă  partir de 2006[11].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Château de plaine au sud de l'agglomĂ©ration, dans le vallon du ruisseau appelĂ© VierbrĂĽckgraben. Une famille « von Mittelhausen Â» mentionnĂ©e au dĂ©but du XIVe siècle aurait fait construire ce château qui est attestĂ© avec certitude Ă  la fin du XVe siècle[12].
    • Dalle funĂ©raire d'Elsa von Lampertheim, Ă©pouse de l'Ă©cuyer Hugo von Still (fixĂ©e près d'une porte latĂ©rale de l'Ă©glise, et datĂ©e de 1334).
    • Dalle funĂ©raire de ClĂ©mentine von Rotberg, Ă©pouse de feu Bechtold von Weitersheim (fixĂ©e près d'une porte latĂ©rale de l'Ă©glise, et datĂ©e de 1703).
    • Église actuelle inaugurĂ©e officiellement le . On notera que l'ancienne horloge de Mittelhausen est conservĂ©e dans la salle d'horlogerie du musĂ©e des arts dĂ©coratifs de Strasbourg. L'horloge a Ă©tĂ© restaurĂ©e avec un Ă©chappement Ă  foliot.
    • Pierres tombales de Johann-Philipp Melsheimer, de son fils Louis et de sa fille Caroline, Ă©pouse de Charles Hesse. C'est une concession perpĂ©tuelle sur l'ancien cimetière autour de l'Ă©glise.
    • Monument aux morts, constituĂ© de deux colonnes en grès des Vosges, inaugurĂ© le .
    • Banc-reposoir de 1854 implantĂ© au bord de la route Ă  mi-chemin entre Mittelhausen et Rumersheim, Ă©rigĂ© Ă  l'instigation du prĂ©fet du Bas-Rhin Auguste-CĂ©sar West, concrĂ©tisait un vĹ“u de l'impĂ©ratrice EugĂ©nie de Montijo lors du premier anniversaire de son mariage avec NapolĂ©on III.

    Personnalités liées à la commune

    • Wilhelm II von Mittelhausen, homme de confiance de Louis IV de Lichtenberg. Autour de l'annĂ©e 1420, Ludwig IV (Louis IV) de Lichtenberg confia le Bbilliage de Westhoffen-Balbronn Ă  Wilhelm II von Mittelhausen. Ce bailliage comprenait les villages de Balbronn, Westhoffen, Wolschheim, Allenwiller, Hengwiller, Furchhausen, Winzenheim, Irmstett et les moitiĂ©s de Traenheim et HĂĽrtigheim. En 1425, Wilhelm II Ă©pousa Margareta, une fille naturelle de Louis IV avec en dot la moitiĂ© du village de Buswiller. Quatre annĂ©es plus tard, avant de mourir, Louis IV lui confia Ă©galement la garde du château d'Ingenheim.
      Après la mort de Louis IV et quelque cinq années de régence, Jacques de Lichtenberg (on l'appela plus tard Jacques le Barbu), fils légitime de Louis IV, succéda à son père et retira sa confiance à son beau-frère. Wilhelm II avait probablement choisi le mauvais camp lors du conflit qui opposait les Lichtenberg et leurs alliés de La Petite-Pierre aux Leiningen (Linange) et aux Ochsenstein au milieu du XVe siècle. Toujours est-il que la moitié de Buswiller échappa à Wilhelm II en 1452.
      Vingt ans plus tard, Wilhelm II décéda et fut inhumé à l'intérieur de son église paroissiale de Hohatzenheim, devant l'autel de saint Antoine (aujourd'hui emplacement de la Vierge douloureuse). Sa dalle funéraire a depuis été déplacée et fixée à un mur extérieur de la sacristie. L'épitaphe encore lisible de nos jours est rédigée ainsi :

    « Anno D MCCCCLXXII
    Am XII Dez Ap(pril) starb der
    eren Vest Wilhelm von
    Mittelhausen dem God gnäd'
    und barmherzig sey Amen »

    Traduction :

    « En l'an du Seigneur 1472,
    le 12 du mois d'avril, mourut le
    très honorable Wilhelm von
    Mittelhausen. Que Dieu lui accorde grâce
    et miséricorde. Ainsi soit-il. »


    • Georges Mittelhus, imprimeur de la fin du XVe siècle.
    • Louis ChrĂ©tien Kampmann, fabricant de chapeaux de paille. NĂ© Ă  Mittelhausen le , Louis ChrĂ©tien Ă©tait le fils de Kampmann Jean FrĂ©dĂ©ric, chirurgien Ă  Mittelhausen, et de Kaltenbach Catherine Elisabeth. Commis-nĂ©gociant au moment de son mariage en 1835 avec Sophie FrĂ©dĂ©rique AmĂ©lie DoldĂ©, Louis ChrĂ©tien crĂ©a en 1838 une manufacture de chapeaux de paille Ă  Strasbourg. Après plusieurs annĂ©es de tâtonnements, son entreprise connut le succès et en 1867, il employait 1 650 personnes dans de petits ateliers dispersĂ©s dans les faubourgs de Strasbourg (au Neudorf et au Neuhof), Ă  Hochfelden, Brumath, Dalhunden et Ă  Wingersheim (village voisin de son lieu de naissance) oĂą il rĂ©pondait Ă  l'appel du curĂ© Jakob Kleiber soucieux de fournir du travail aux plus dĂ©munis. Sa production annuelle se montait alors Ă  un demi-million de chapeaux de paille dits « de Panama Â».
      La matière première de ses chapeaux provenait d'un genre de palmier appelĂ© latanier. Cet arbre d'AmĂ©rique centrale pouvant atteindre 10 Ă  15 mètres de haut fournissait feuilles et fibres textiles qui Ă©taient importĂ©es mais, pour faire des Ă©conomies, on pouvait incorporer de la paille de blĂ© Ă  cette matière première. Après avoir Ă©galement menĂ© de front une intĂ©ressante carrière politique, Louis ChrĂ©tien Kampmann dĂ©cĂ©dait Ă  Strasbourg le . Son fils Alfred LĂ©on qui lui avait succĂ©dĂ© bien avant, opta pour la France en 1871 et installa le siège de son entreprise Ă  Épinal.
    • Christophe-Guillaume Koch, professeur d'universitĂ©, juriste, historien. NĂ© le Ă  Bouxwiller, mort le Ă  Strasbourg.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Par convention dans WikipĂ©dia, le principe a Ă©tĂ© retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations lĂ©gales postĂ©rieures Ă  1999, que les populations correspondant Ă  une enquĂŞte exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des annĂ©es 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population lĂ©gale publiĂ©e par l’Insee pour l'ensemble des communes.

    Références

    1. Lion 1906, « Orthodromie », sur www.lion1906.com (consulté le )
    2. Une manse Ă©tait l'Ă©tendue de terre nĂ©cessaire Ă  la subsistance d'une famille paysanne. Cette superficie pouvait varier selon la qualitĂ© de la terre et s'Ă©tendre entre 6 et 10 hectares.
    3. Une juchère Ă©tait la superficie pouvant ĂŞtre labourĂ©e par une paire de bĹ“ufs en un jour, soit environ 30 ares.
    4. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le )
    5. André Kuhn n'a exercé son mandat de maire qu'un mois.
    6. Alfred Peter arrête son mandat de maire par démission.
    7. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
    8. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
    9. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
    10. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    11. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
    12. Nicolas,. Mengus, Châteaux forts et fortifications médiévales d'Alsace dictionnaire d'histoire et d'architecture, La Nuée Bleue, cop. 2013 (ISBN 978-2-7165-0828-5 et 2-7165-0828-3, OCLC 863479791, lire en ligne)
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